Viper - Brynn

Dokuja,

Je n'ai pas pu me rendre à notre point de rendez-vous à cause d'imprévus familiaux. Plus exactement, l'on m'a envoyé à Plynlimon. Je ne m'y attendais pas à ce moment-là, mais la famille de ma mère peut être très obtuse, alors même quand j'ai demandé à ce que l'on reporte de quelques jours le voyage, on m'a simplement répondu que ça ne pouvait pas attendre.

Je te parlerais dès que nous nous verrons de ce que j'y ai vu. Je sais que ça te plaira ! Et peut-être même que nous pourrons nous y rendre tous les deux, si tu le veux. Plynlimon c'est très beau, c'est comme si les montagnes galloises voulaient affronter le ciel.

Mais je dois avouer que même si j'y ai rencontré des esprits intrigants, j'aurai cent fois préféré ta compagnie.

Je vais tenter de demander à ma mère sa bénédiction pour que tu puisses venir certaines nuits, afin que nous puissions nous voir plus souvent, et que tu aies une protection plus régulière.

J'espère que tout va bien pour toi.

G.

Dokuja,

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression qu’une part de moi m’échappe, se dégrade sans que je ne sache si c’est simplement la mi-saison qui me fait cet effet, ou si c’est une véritable déprime qui s’installe. C’est peut-être la fatigue. Il ne se passe pas une seule journée où je ne me demande pas pourquoi je reste. Tu serais plus fort avec moi. Tu serais plus fort, ou peut-être que je te ralentirais. Cette question m’angoisse, me pique comme aucune autre. J’ai l’impression d’être faible, d’être pathétique.

Je n’aime pas l’idée que tu sois tout seul à l’extérieur, à lutter contre ta propre famille. Si encore j’avais le soutien de la mienne, le soutien inconditionnel, nous pourrions peut-être lutter. Ma famille a une belle renommée mais surtout elle cache des sorciers puissants. Pour autant, je ne suis qu’une bâtarde, une fille née hors mariage. Personne ne m’écoutera avant que je ne prenne la place qui m’est due.

Pour l’heure, je dois seulement accepter les réprimandes. Je dois me satisfaire de cette place et ne pas m’en plaindre, car ce serait indécent de le faire auprès de toi.

J’espère que tu vas bien.
J’ai hâte d’être en mars, de pouvoir te croiser, te sentir entre mes doigts, vivant.

G.

Dokuja,

Je ne sais pas quoi dire ; la vie est ennuyeuse ici, répétitive. Comme je n’ai rien à écrire, je vais te raconter un peu ce qui s’est passé il y a deux semaines.

A Plynlimon, vois-tu, mon oncle y a une amie très chère à son coeur qui s’appelle Severn. C’est une très belle femme dont le coeur aime profondément les hommes. Mon oncle en dit toujours du bien, mais récemment, elle s’est trouvée souffrante. C’est quelqu’un de très empathe, elle ressent pour beaucoup les émotions qui l’entourent, et elle dit souvent que c’est une drôle d’époque que l’on passe en ce moment-même. Ce n’est pas seulement de la déprime, c’est une véritable affliction qu’elle ressentait.

Nous devions attendre le médecin, mais finalement, je suis partie avant. Quand ma mère a appris que j’allais croiser un Cynfeirdd, elle m’a fait ramenée aussitôt. Elle a en horreur les Chasseurs.

J'ignore si Severn est guérie depuis... Je poserais la question !

G.

Ps: le secret à savoir, c’est que le sang de Severn, quand il a été tiré par le médecin, était bleu ! As-tu déjà entendu une chose pareille ?

Dokuja,

Je t’écris un peu tardivement, car je n’ai pas vraiment su quoi écrire avant. Je sais que tu as croisé quelqu’un ce soir-là, parce qu’il me l’a dit. Il m’a aussi dit que tu étais reparti. J’imagine bien tout ce qu’il a pu te dire, mais tu ne dois pas l’écouter. Il est bête comme tous les animaux qui sont blessés. Il pensait probablement tout ce qu’il t’a dit, mais il changera d’avis, et s’il n’en change pas, il devra se plier à ce que je veux, puisque de toute façon c’est bien moi la future maîtresse du domaine. Il n’a pas son mot à dire, et s’il veut me disputer cette place, j’attends de voir le jour où il saura tenir correctement une harpe ou une lyre tiens !

En réalité, je crois que je suis plus triste qu’énervée. Si j’avais su qu’il se montrerait aussi, je ne l’aurai pas laisser faire...

Tu reviendras quand même, tu me l’as promis ?

G.

Dokuja,

Ils ont fermé les portes de l’école.
Nous ne sommes plus autorisés à sortir, pas même le temps d’un weekend ou de quelques jours.

Je suis... furieuse, et désespérée à la fois.

J’ai caché un porte-au-près quelque part dans la forêt qui borde le rempart est, au niveau du lac aux licornes. Je trouverais bien un moyen de le récupérer.
Tu devras m’attendre encore un peu.
A la fin de l’année, c’est une montagne de secrets que je vais te devoir... Je n’en aurais peut-être même pas assez.

G.

Dokuja,

J’ai fait au moins quatre fois le tour de l’école et je n’ai toujours rien trouvé qui pourrait m’aider à passer les grilles, d’autant que les rondes se sont intensifiées. Ils ont peur qu’on ne saute le mur ? Ils ont raison. Mais il n’empêche que pendant ce temps-là, je tourne comme un tigre en cage.

Au moins, ça me donne le temps de réviser mes accords de lyre. Avec tout ça, si je ne suis pas prête pour la fête des bardes de l’année prochaine...

En ce moment, j’essaye de me perfectionner en répétant Bugeilio'r Gwenith Gwyn, pour le préfet de Poufsouffle. J’espère que ça lui plaira ! Cet idiot ne comprend rien de ce que je lui dis et il a toujours l’air sur la défensive.
Enfin, je parle de lui car avec la hausse de la sécurité à Poudlard, je me retrouve plus souvent à faire des rondes avec lui...

Ca ne change rien au reste ; tu me manques. J’espère que tout va bien pour toi. Penser le contraire m'effraie. Alors, mettons que tout va bien, d'accord ?

G.