my lovely thunder

Adil ne put s'empêcher de rire face à la réaction d'Asel qui se montrait d’être la plus mature des deux. Le Gryffondor ne put s'empêcher d'admirer son petit air féerique qui lui plaisait tant. Il vint lui voler un baiser avant de se reculer avec un petit rire alors qu'elle le tirait vers l'imposante (et branlante) maison des MacGil Fhaolain dans le but de le mettre en sécurité.

Pourtant, même s'il comprenait l'instinct de survie de la jolie Écossaise, Adil ne pouvait s'empêcher de lever son regard vers les dragons avec une réelle sensation d'attirance à l'égard de la créature. C'était comme voir la représentation la plus vive et brutale que la magie pouvait leur donner. Il y avait un côté bestial et affreusement charismatique qui jetait beaucoup de poudres aux yeux du Kabyle qui aimait profondément ressentir l'adrénaline couler dans ses veines avec violence.

Ils arrivèrent sous la protection du clan plus rapidement qu'Adil ne l'aurait voulu. Lorsque les portes se refermèrent derrière eux, le Gryffondor ne put s'empêcher de ressentir une profonde tristesse comme si on le coupait dans son élan.

Les deux amoureux passèrent une porte où l'oncle Sweeney d'Asel les attendait, une pinte à la main. Adil ne put s'empêcher de penser : Bordel, mais il doit être dix ou onze heures à tout casser ?!? !! avant de rougir jusqu'à la racine de ses cheveux lorsqu'il comprit le double sens de l'imposant rouquin du clan MacGil Fhaolain.

Asel ne put s'empêcher de rire avant de rappeler que cela ne plairait pas forcément à Adil sur le long terme. Le Gryffondor roula des yeux avant de finalement étirer légèrement ses lèvres sur un sourire qui se voulut détacher.

« - J'ai rien contre l'idée d'en avoir une chez nous plus tard. »

Il fit un clin d'oeil à l'oncle Sweeney avant de s'asseoir à table à son tour.

« - Je savais pas que vous voyez les dragons aussi proches de chez vous... C'est énorme. »

Adil les avait encore bien en tête. Il n'y avait qu'une chose qui pourrait les sortir de ses pensées, c'était Asel. Paradoxalement, Adil n'était pas particulièrement intéressé à l'idée qu'elle se mette toute nue dans la cuisine du clan de ses parents.

Ca ça n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde. Un grand sourire sur les lèvres, Asel se voyait déjà construire de ses mains une petite maison en face de celle de Mr Gaiman, juste au bout du petit chemin et là, ils pourraient élever toute la descendance de Pims sur plusieurs générations. La charmante image lui flotta au-dessus de la tête jusqu'à cette malheureuse suggestion de l'Oncle Sweeney.

« Un peu ! D'ailleurs le parrain d'Asel arrive demain avec toute sa clique. Sa femme est une chevaucheuse. Un petit bout de gonzesse haute comme ça , mi galloise mi écossaise, je te dis que ça ! Tu devrais la brancher je suis sûr que vous allez trouver deux trois choses à vous raconter. »

Asel lui faisait de grands signes dans le dos d'Adil. Il fallait qu'il arrête ça tout de suite. Si Adil croisait la route de la tante Eurydice ( @Brynn Gwent ) c'en était fini du garçon raisonnable qu'elle s'apprêter à épouser. Et l'idée d'être celle qui avait la tête sur les épaules ne lui disait rien qui vaille. Mais comme souvent avec l'oncle Sweeney, le sous-texte de ses multiples grimaces lui échappa totalement.

« Ben quoi ? J'ai pas raison ? »
« Mon parrain est garde-chasse, fais pas attention. », essay de rattraper Asel avec un petit mouvement de la main qui lui donnait l'air de chasser les mouches, « Et de toute manière Adil n'avait pas prévu de rester jusqu'à demain. Pas vrai ? Quel dommage ... en même temps tu rates rien, c'est très... monotome la vie de garde chasse et puis mon parrain ne parle pratiquement que magyar, vous ne vous seriez pas compris de toute manière. »

A ces mots, l'oncle Sweeney lâcha un chapelet de mots que les deux jeunes gens ne comprirent pas. Du goídelc à n'en pas douter. Il devait être à peu près le seul sur terre à le parler couramment le pauvre.

« M'étonnerait qu'il préfère la souris au dragon. Quand je disais chevaucheuse, je voulais dire, chevaucheuse de dragons hein. On s'en fiche quelle langue il cause lui non petit ? »

Asel eut un long et profond soupir désespéré...

_________________

Adil ne put s'empêcher d'observer Sweeney comme s'il annonçait la venue du Messi. Une chevaucheuse ? Il ne pouvait cacher à personne à quel point cette information l'intéressait réellement. Les Dragons avaient toujours été le genre de créatures qui ne laissaient personne indifférent. Que ce fut de la peur ou une admiration sans faille, elles étaient au centre de tout depuis bien longtemps, y compris dans le monde moldu. De tout temps, le dragon était une créature emblématique. Guerrier, puissant, protecteur ou terrible, ses casquettes étaient nombreuses. Tout ce qu'Adil rêvait d'être. Pourtant, malgré le fait que cela avait tout l'air d'être une curieuse façon de vouloir en finir avec la vie au vu de tout son attirail capable de tuer n'importe qui, le Dragon suscitait de vifs intérêts. Adil ne dérogeait pas à cette règle.

Il fronça légèrement les sourcils en reportant son attention sur Asel alors qu'elle agissait tout à coup très bizarrement. Son regard se fit plus suspicieux que jamais lorsqu'elle affirma à Sweeney que de toute façon, il ne serait pas là demain.

« - Tu ne veux pas de moi ? Je comptais bien passer un peu de temps avec toi, moi. Ici ou ailleurs. » Précisa-t-il, sans vouloir s'inviter dans la demeure époustouflante des MacGil Fhaolain.

Visiblement déçu, il baissa le regard tout en se grattant la barbe avant de finalement secouer la tête pour regarder Sweeney qui abondait dans son sens. Comment pouvait-elle penser cinq minutes que la vie au grand air était ennuyante ? Garde-Chasse, c'était probablement l'un des métiers les plus intéressants qu'Adil connaissait pour en avoir effleuré du bout des doigts ses rouages auprès de Drustan. Sans compter toutes les soirées au coin du feu qu'il avait pu passé en camping avec son oncle et sa tante, à écouter Amastan lui racontait des histoires sur tout ce qu'il pouvait bien lui passer par la tête, que ce fût anecdotes, étoiles ou histoires mythiques du folklore maghrébin et arabe.

« - J'vais devoir demander à quelqu'un de me prêter un matelas, il vous reste une chambre dans cette bâtisse ? Ou alors, je reviens demain, ça me va aussi. Les cours, je comptais faire un peu l'école buissonnière maintenant que les portes étaient de nouveau ouvertes. »

Adil posa son regard vers Asel en plissant des yeux.

« - Tu pourras toujours aller t'occuper des moutons en attendant. »

Il était vexé qu'elle le pousse dehors sous prétexte qu'il y avait des dragons dans les parages. C'était comme si elle prévoyait la meilleure des fêtes, mais qu'elle ne souhaitait pas l'inviter. Elle. Asel. Adil avait le cœur plein de ressentiment.

De toute évidence, sa tentative de l'éloigner des dragons était un échec total. Non seulement, il resterait voir les dragons quoi qu'il arrive mais en plus maintenant il allait lui faire la gueule parce qu'elle lui avait mis dans la tête qu'elle ne voulait pas de lui.

« Mais pas du tout ! Je pensais juste que... », mais cette tentative-ci échoua tout aussi lamentablement.

Asel implorait son oncle de venir à son aide mais au lieu de ça, il se bidonnait derrière sa belle barde rousse et sa pinte vide. Elle lui retourna un regard noir qui ne lui fit ni chaud ni froid.

« Comment ça j'irais m'occuper des moutons ! Mais ça va pas ??? Chambre à part et activité à part ? Holy cun' ! Il n'en est pas question. »

Et l'oncle Sweeney de doubler d'une interjection encore plus vilaine, dans son plus beau goídelc avant de ricaner. Ca y est, Asel la matronne était de sortie et venait de prendre 30 ans dans la vue plus 30 kilos qu'il n'avait étonnament pas de mal à lui imaginer. Ne manquait plus qu'elle le menace avec un ustensile de cuisine et la boucle serait bouclée.

« Si je disais ça c'était surtout pour que tu n'ailles pas courir au milieu des dragons. Pas pour que tu retournes à Poudlard. C'est beau mais ça reste quand même dangereux les dragons. »
« Pfff l'écoute pas, c'est une gonzesse. En vrai tu te ferais gober et après ? Ca va pas te tuer... enfin peut-être que si. », rectifia l'oncle Sweeney en repensant au fait que tout le monde n'était pas fait du même bois que lui, « Je te filerais une pièce de mon trésor au cas où. Mais il faudra me la rendre... »

Asel, bras croisés sur sa poitrine lançait des éclairs avec ses deux grands yeux en soucoupe. Trop de raison de se vexer dans une seule et même phrase....

_________________

Adil conserva sa mine boudeuse devant l'attitude d'Asel. Pourtant, à l'intérieur, il jubilait. Il prenait un certain plaisir à inverser les rôles, à la voir à se justifier. Alors quand le Kabyle lui proposa de s'occuper des moutons le temps qu'il ait les informations recherchées auprès de la dragonnière, Adil ne put s'empêcher de se mordre la lèvre inférieure pour ne pas éclater de rire. Sa vaine tentative de cacher son amusement vola en éclat alors qu'un sourire s'affichait sur ses lèvres. Il haussa les épaules lorsqu'elle mentionna le danger. C'était un DZ. Un Algérien. C'était le danger qui reculait devant lui, pas le contraire. Puis il était à Gryffondor, en plus d'être élevé par les Clearwater. Un combo gagnant qui baissait drastiquement son espérance de vie d'au moins trente ans. Asel avait raison de se montrer prévoyante.

Son sourire se transforma en éclat de rire lorsque Sweeney lui dit de laisser tomber, que ce n'était qu'une femme. C'était le genre de phrase qu'il avait beaucoup entendu de la bouche de son grand-père avant de se mettre à courir devant sa grand-mère de sorcière. Adil ne put s'empêcher de poser son regard un instant vers Asel où malgré son hilarité affichée sur sa face olivâtre, on voyait dans ses yeux un amour profond pour la jolie métisse.

À la mention de la pièce, Adil sembla sursauter, redescendant de quelques étages pour laisser passer une petite moue attristée. Cela lui rappelait rapidement les évènements du douze juillet et tout ce qui en avait découlé. Sans cette pièce, Adil n'aurait probablement pas survécu comme il l'avait fait. Machinalement, il se gratta le dos de la main où le grand rouquin lui en avait mis une pour décupler sa chance.

Adil finit par lui faire un sourire appréciateur. Il se releva de son banc, observant brièvement autour de lui avant de leur demander :

« - Vous auriez un peu de poudre de cheminette ? J'aimerais me changer et quitter ma robe de l'école. Faire un saut à Tinworth rapide. »

Il aurait pu y aller en transplanant, mais ça allait lui prendre un temps fou en plus de lui pomper toute son énergie.

Asel observait la scène avec cette moue de félin vexé. Elle ne rêvait pas. Son oncle ET son fiancé étaient en train de parler d'elle en utilisant le joli qualificatif de la gonzesse. Si elle avait été mi dragon, de la fumée lui serait sortie des nasaux mais fort heureusement pour eux, tout ce dont elle les gratifia ce fût d'un regard noir qui lançait des étincelles.

Finalement Sweeney suggéra de prêter une pièce de son trésor personnel, chose qu'il ne faisait jamais sauf pour la famille ou en cas d'extrême nécessité. Mais cela Adil ne le savait pas ou que trop bien. Tout dépendait du point de vue duquel on regardait les choses. Asel eut un sourire plein de gratitude. A ses yeux c'était une garantie suffisante.

Puis Adil demanda à passer rapidement chez lui, pour récupérer quelques affaires. Bien sûr, comme tous les foyers sorciers, ils avaient ce qu'il fallait en poudre de cheminette pour faire l'aller retour. Asel lui indiqua un petit pot en terre cuite, sur le manteau de la cheminée où les grands-mères préparaient les repas. Malgré tout, elle eut un petit pincement au coeur. Il ne partait probablement pas pour longtemps mais c'était déjà trop pour elle. Elle s'abstint d'en faire part à quiconque mais vint prendre place au plus près de son oncle, à la recherche d'un peu de réconfort. Il y avait fort à parier qu'elle attendrait Adil là jusqu'à ce qu'on lui demande de lever le camp pour mettre la table.

_________________

Dans un torrent de flammes vertes, Adil réapparut au domaine des MacGil Fhaolain dans une tenue plus approprié pour traîner tranquillement en compagnie d'Asel. Rien de fou, mais rien qui pourrait offenser les parents de cette dernière. Adil était juste Adil avec ses survêtements ou ses sarouels lorsqu'il ne portait pas un jean's suffisamment large pour se sentir à son aise. Il avait troqué sa robe de sorcier contre un petit pull au cas où la température chuterait rapidement. Le climat était toujours capricieux près de la mer.

Un sourire s'afficha aussitôt sur sa face bronzée alors qu'il sortait de l'antre de la cheminée pour venir embrasser Asel.

« - J'ai pris une douche puis il a fallu que j'esquive mon oncle qui était parti pour que je lui raconte dans les détails ce qui s'était dit ce matin dans la Grande Salle. »

Pour tout avouer, Adil en serait bien incapable. À la minute où Mahyar avait levé le blocus, il avait laissé tomber sa cuillère dans son bol de lait, prenant à peine le temps de saluer son cousin @Sean Clearwater et sa meilleure amie @Yeleen Sô pour disparaître derrière les portes de la Grande Salle.

Extremely charming... ~~(Avait dit la professeur de Civi GB)~~

Il tourna machinalement la tête vers la porte de la cuisine alors qu'il entendait le bruit d'une conversation qui provenait probablement du salon. Adil reporta son attention sur Asel. Prenant doucement ses mains dans les siennes pour les lui caresser avec tendresse, Adil observa quelques instants cette curieuse poussière dorée.

« - J'aime trop ça. » Murmura Adil, en relevant la tête avec son sourire candide.

« - Qu'est-ce que tu veux faire ? » Lui demanda le Gryffondor, pressé de passer du temps avec elle.

Asel pouvait lui proposer de rejoindre le reste de sa famille que ça sonnerait comme la meilleure des activités. Tout ce qu'il souhaitait, c'était réellement passé du temps en sa compagnie. Plus que jamais, le Gryffondor avait envie de l'épouser en bonne et due forme. L'idée de presser son oncle pour les préparatifs commençait sérieusement à prendre de la place dans ses pensées, mais surtout son cœur.

Si Asel avait passé tout ce temps-là devant la cheminée ? Adil ne le saurait probablement jamais. En tout cas, elle était bien là pour cueillir ce baiser de retrouvailles quand il repassa la cheminée. Le grand chaudron avait été laissé un peu à côté, en attendant son retour. En d'autres circonstances, c'était un bon moyen de dissuader quiconque d'entrer par là à l'improviste.

Elle prendrait le temps de replacer le chaudron plus tard, tout ce qui comptait dans la seconde, c'était qu'il soit à nouveau là, et ces petits grains de poussière dorée.

« Pour tout te dire, je meure de faim. Ma grand-mère a préparé des tattie scones et des saucices lornes !! Je nous mets tout ça dans un sac et on pourrait aller le manger aux Faeries Pools si tu veux ? Il faut absolument que je t'emmène là-bas !!! »

Evidemment, il lui sembla judicieux de prendre aussi des fruits, comme Adil en mangeait toujours au petit déjeuner à Poudlard, du Porridge, pour qu'ils ne meurent pas littéralement de froid s'il y avait un peu de vent. Du thé bien chaud. Le tout emballé dans la petite nappe auto-dressante à carreaux bleus d'Èibhlin. Forte de sa bonne idée, elle ouvrit la porte à la volée, scrutant le ciel, l'oreille tendue.

« Je crois que c'est bon. A trois, on court jusqu'en bas du petit chemin et on transplane. Prêt ? »

La fougueuse écossaise en oublia de compter, satisfaite d'avoir simplement l'aval de son amoureux, elle le prit pas la main et se mit à courir avec lui sur la pente douce qui menait au grand chemin. Mr Gaiman leur fit un petit salut amusé, de l'autre côté. Asel le lui rendit d'un bref signe de la main et transplana. Il faisait parti de ces moldus bienveillants...

De l'autre côté de son idée, un paysage époustouflant les accueillit. Un écrin de verdure immense où une multitude de petits bassins aux eaux cristallines se déversaient les uns dans les autres...

« On vient toujours se baigner ici. Mais par contre, je te préviens : oublie le maillot si tu ne veux pas t'attirer les foudres de fae. »

Enfin pour l'heure, il ne faisait tout de même pas si chaud que ça alors, Asel se contenta de jeter la nappe auto-dressante sur un petit coin d'herbe à peu près plat.E t voilà ! Le petit déj était servi.

_________________

L'endroit était magnifique. Adil s'arrêta quelques instants sur les hauteurs pour observer le cours d'eau en contrebas, mains sur les hanches, le visage éclairé par la beauté du coin. Le lieu semblait respirer la magie, comme si tout l'endroit en était la source. Adil ne put cacher son admiration sur son visage. Baissant les yeux pour regarder où il mettait les pieds, le Gryffondor descendit derrière Asel avec enthousiasme. C'était magnifique et quelque chose semblait les sortir de cette réalité dans laquelle ils se trouvaient il y a quelques minutes.

Ce fut uniquement lorsqu'elle lui expliqua qu'ils s'y baignaient tous nus, qu'Adil réagit. Tournant lentement sa tête, le Kabyle était abasourdi.

« - Quoi ? » Il secoua légèrement sa tête comme s'il se remettait les idées en place. « Comme ça, là, tous... Tout nu ? »

Le Gryffondor semblait sonné. Toute son éducation mise à mal en quelques mots. Et elle s'attendait probablement à ce qu'il la suive dans... Dans ça ?

D'accord, l'endroit était magnifique et - Il tourna la tête autour de lui - il n'avait pas l'air trop fréquenté - quoiqu'il était encore tôt - mais était-ce une raison de se mettre tous à poils comme ça devant tous les autres ? Adil n'avait jamais vu le torse de son oncle Amastan à titre de comparaison. Et s'il n'avait pas l'habitude de fréquenter les Clearwater ou d'avoir eu piscine à l'école quand il était chez les moldus, il n'aurait jamais vu quiconque dans son plus simple appareil (et encore, il comptait le maillot de bain).

Adil se souvenait encore de la première fois où il dut se doucher dans les vestiaires de Gryffondor. Le pire fut de savoir quelques années plus tard que certaines élèves les observaient dans un endroit bien caché.

Adil déglutit difficilement. Il lui fallut voir Asel jetait ses affaires dans l'herbe pour voir apparaître la nappe et ce qu'elle avait pris à manger pour le sortir de cette espèce de sensation de dégoût ou d'il ne savait quoi.

« - Hey, énorme, on dirait la pub pour les- »

Un sourire effleura ses lèvres alors qu'il s'apprêtait à lancer une référence que seule @Queenie Walker aurait. Il secoua la tête amusée, en se rendant compte qu'Asel n'en comprendrait probablement aucune étant donné son éducation sorcière et si loin des moldus.

« - Laisse tomber. » Ajouta Adil en glissant sa main dans celle d'Asel alors qu'elle lui montrait la multitude de bassins qui s'étendaient devant eux.

Adil ne pouvait défaire cette moue admirative face à cette beauté de la nature alors qu'il contempla de nouveau les environs. Ce fut uniquement lorsqu'il s'assit dans l'herbe, que l'idée de s'asseoir à l'endroit précis où le grand-père s'était assis cul nu lui revint en mémoire.

« - Holy moly, Asel, vous vous êtes tous déjà vu tout nu ? Je veux dire, comme ça là, dans la nature ? Y a des poissons dans l'eau ? T'imagines si... » S'emporta Adil, en citant Jameson sans même le faire exprès.

Il ne put s'empêcher d'afficher une moue dégoutée.

« - Je peux pas rester en caleçon ? Imagine si quelqu'un nous voit... On fait quoi ? Et les fées, qu'est-ce qu'elles vont me faire ? »

Ses questions avaient comme explosé dans sa bouche. C'était indécent ! Adil était révolté.

« Ben quoi ? »

Asel le regardait avec ses grands yeux de chouette, fixement. Elle ne voyait pas le problème. Il fallut quelques secondes pour que ça monte au cerveau. Il était vrai qu'Adil était plutôt du genre pudique, ce qui lui avait valu d'être considéré comme fragile par notre sgitheanach pendant des années. Ça n'était pas la seule raison bien sûr, mais ça y contribuait.

« Oh arrête je t'ai déjà vu tout nu ! Et puis, y a presque personne qui passe par ici. Pas plus de trois quatre touristes. »

Question de bon sens, du moins pour elle. Si chez les Misra on aurait pu être porté à l'extrême pudeur comme chez les Mesli, l'héritage familial faisait qu'au contraire, on n'était pudiques que dans la limite du respect d'autrui. En revanche, chez les McGill Fhaolain, le terme n'avait apparemment pas encore été inventé et pour preuve, Asel se contrefichait bien qu'une brochette de touristes la surprendre en pleine baignade, joufflu à l'air. Elle aurait même très probablement salué de la main voire invité à se joindre à eux quiconque aurait eu la courtoisie de s'arrêter dire bonjour. Hélas pour nos esprits sadiques de lecteur, cela ne se produirait probablement pas ce jour-là. Adil en était quitte, jusqu'à la prochaine réunion de famille dans les Fairy Pools.

En attendant, son estomac criait toujours famille, alors elle jeta la nappe sur l'herbe et le petit déjeuner se dressa de lui-même.

« Pour les quoi ? », elle ne voyait pas du tout à quelle pub il pouvait bien faire référence. En vérité, elle connaissait très peu de pub, à l'exception de celle pour le dentifrice au goudron et celle que sa mère et sa tante lui avaient fait distribuer dans tout Édimbourg pour la lotion déshoripilante à la guimauve. Toujours en rupture de stock depuis d'ailleurs.

Elle s'était assise à côté de lui, n'en attendant pas plus de cette histoire de pub. La main prête à saisir un tatie scone, elle suspendit néanmoins son geste devant Adil qui partait littéralement en boucle sur cette histoire de baignade en tenu d'Adam (ou d'Eve d'ailleurs).

« Ho-ly Mo-lly ? Ahah, par ici on dit Holy Cun'! Mais arrête un peu avec cette histoire de tout nu, tu me fais rire. On est tous faits pareils, à peu près, tu le sais ça quand même ? Et, oui, il y a des poissons dans l'eau. Mais c'est pas le pire. Il y a surtout des fae et crois moi, personne n'a envie de les contrarier en se ramenant avec un maillot de bain ou pire. »

Elle mordit à pleine dans une saucisse plate, observant Adil d'un petit air taquin.

« Au pire tu t'enfonces dans l'eau jusqu'au cou et on verra rien. Ou alors tu te baignes pas mais ça va faire encore plus bizarre... genre voyeur. », elle eut une petite grimace à l'idée que quelqu'un se plante devant le bassin pour la regarder se baigner. En dehors d'Adil.

_________________

INFOS FICHE DE PERSO