Oskana Erskine, l'oméga en fuite

Identité : Erskine, Oskana.

Date et Lieu de naissance : 30 ans, née sur la maison familiale, perdue dans les Highlands, le 07 août 1993.

Statut civil : Célibataire, panromantique et pansexuelle.

Scolarité : Ancienne Serdaigle. Au vu de ses... Problèmes lors de sa scolarité, la jeune femme n'a jamais été préfète, n'a fait que peu de vague, même lorsqu'elle était passée à tabac. À vrai dire, elle était surtout dans son coin, loin du monde, loin des problèmes. Plutôt bonne élève au départ, elle obtint ses Aspics sur le fil, quittant l'école après cette année de calvaire.

Profession : Elle n'a aucun réel métier pour le moment, commençant à peine à accepter l'idée de quitter le cocon que le domaine des Yard est pour elle. Si elle en avait la force, elle aimerait pouvoir reprendre ses études, car elle a toujours aimé s'instruire, mais remettre les pieds dans cet enfer qu'a été Poudlard pour elle est juste impossible.

Baguette magique : En bois de châtaignier avec pour cœur une plume de phénix, sa baguette mesure 28 centimètres et est assez souple. Finalement, cette baguette est sans doute ce qui lui correspond le mieux, mais elle a tendance à la délaisser, à presque renier la magie comme sa famille l'a faite avec elle. Après tout, si la magie n'avait pas existé, peut-être que sa vie n'aurait pas été si chaotique.

Famille : Les Erskine sont une vieille famille écossaise, sans grand pouvoir, préférant lécher les bottes des plus puissants pour s'en sortir. Mariage de convenance, pro sang pur et prêt à écraser autrui pour s'en sortir. On aurait pu croire que ce genre d'éducation aurait eu des conséquences pour elle, mais pas tant que cela. Quoique... Vu qu'elle a été reniée et chassée de chez elle, finalement, n'est-ce pas une conséquence...?

Hérédité du sang : Sang pur de naissance, devenue sang mêlé aux yeux des siens, du monde si l'on en croit les règles archaïques des personnes dominant le monde sorcier. Elle rêve d'un monde où son sang n'a aucun intérêt, où elle n'est pas devenue ce... Cette chose qui a détruit sa vie. Pendant longtemps, elle a refusé cet état de fait, refusé ce qu'elle était, et c'est sans doute ce qui l'a conduite à devenir l'oméga de la Meute... Aujourd'hui, cela va mieux, elle s'affirme chaque jour un peu plus et apprend de mieux en mieux à apprécier la femme qu'elle est.

Particularité magique : Lycane. Malédiction imposée alors qu'elle n'avait même pas douze ans. Cadeau empoisonné qui fit d'elle une paria et un monstre aux yeux de ses parents. Et pire que tout : bien que honteux de l'état de leur fille, ils n'hésitèrent pas à la déclarer auprès du Ministère, toujours dans l'optique de se faire bien voir par les puissants... Des lèche-bottes.

Caractère : ✧ Affectueuse - Attentionnée - Bienveillante - Chaleureuse - Charmante - Créative - Débrouillarde - Disponible - Fidèle - Franche - Indépendante - Indulgente - Humaine - Joueuse - Loyale - Motivée - Ouverte d'esprit - Réservée - Rêveuse - Sensible - Tolérante - Volontaire

✧ Ambitieuse - Anxieuse - Bornée - Complexée - Dépensière - Désorganisée - Émotive - Familière - Indécise - Insouciante - Jalouse - Maniaque - Méfiante - Mutique avec les gens dont elle n'est pas proche - Naïve - Obstinée - Râleuse - Soumise - Susceptible

Patronus : Un Russell Terrier, un chien loyal qui n'abandonne jamais les siens et qui sait se montrer fiable lorsque l'on a besoin de lui.

Miroir de Risèd : Oska y voit une vie qui n'est pas la sienne, loin de ce qu'elle est devenue par la force des choses, loin de la magie qu'elle a apprise à presque détester.

Épouvantard : La Meute. Ses membres, bien qu'en forme floue et sans visage, elle les voie, prêt à s'en prendre à elle a nouveau. Cette seule image, rien que le fait d'y penser, la met mal en point, pouvant aller jusqu'à la terrifier viscéralement.

Particularités : La demoiselle a plusieurs cicatrices qui ne se sont jamais résorbées ou qu'elle a choisi de garder pour ne pas oublier son passé et les choix malheureux qu'elle a pu faire. À l'image des tatouages pour certaines personnes, ces marques, ancrées à jamais dans sa chair, sont là pour lui rappeler tout le chemin qu'elle a parcouru et tout ce qu'elle a à protéger aujourd'hui.

Une sur l'épaule droite, la morsure qui l'a transformée et dans laquelle ses parents ont versé sur sel pour qu'elle ne puisse jamais disparaitre, signe flagrant de la disgrâce de la jeune femme.

Une autre sur sa hanche gauche, marque qu'elle s'est faite lorsqu'elle a enfin pu échapper à la meute. Plus une scarification qu'une réelle cicatrice, la brune usa du même stratagème que ses géniteurs pour la marquer, bien que cela soit extrêmement douloureux.

Certaines dates des tourments qu'elle a vécus au sein de la meute, comme celles sur ses flancs ou sur ses jambes. Bien qu'ayant un métabolisme guérissant plus rapidement, celles-ci ont mal cicatrisé, laissant de discrètes lignes plus claires sur son corps, mais qui témoignent de la brutalité vécue là-bas.

Qui es-tu ? : Une sudiste qui s'est perdue ici ? XD

Faceclaim & Crédits : Vika Bronova, avatar par Kerushirei.

Trigger Warnings : Scarification artistique pour symboliser une évolution dans sa vie. Maltraitance. Mésestime de soi. Peur des autres.

Comment avez-vous connu le forum? : Via PRD

Un petit plus ? : Ceci est un pl de  @Glenn Yard

07 août 1993 : Des cris remplirent la pièce, une vie venait de s'éveiller au sein de la maison Erskine, petite dernière de la fratrie. Une fille. Le père est heureux, car c'est une promesse d'un mariage avantageux pour eux, pas comme ses fils, qui risquent plus de se battre pour l'héritage qu'apporter de réel bienfait à cette famille.

Novembre 1995 : Âgée de deux ans, la petite princesse de la famille commence enfin à bien marcher, demandant un peu moins d'attention à sa mère qui peut reprendre sa place de femme au foyer plus aisément, comptant sur ses aînés pour prendre soin de leur sœur. Cependant, les deux casse-cou la tourmentent comme tout grand frère. Et ce jour-là, une chute qui fit grand bruit. Alors qu'elle essayait d'attraper ses frères, la petite venait de tomber dans les escaliers. La mère, comme toute maman, panique devant l'inconscience de sa dernière et pleura toutes les larmes de son corps, cherchant en elle la force d'aller à l'hôpital pour qu'on lui assure que sa petite n'avait rien de grave. Elle savait que si la petite avait la moindre séquelle, elle vaudrait bien moins aux yeux d'une famille cherchant fiancée pour la prochaine génération. C'était impensable.

1er Septembre 1997 : Oskana est toute fière d'elle. Elle va enfin rejoindre les grands et entrer à l'école ! Pour son premier jour, sa mère l'a toute pomponnée et même ses frères lui ont fait plein de bisous pour l'encourager. La demoiselle, intimidée, eut du mal à lâcher la jupe de sa mère, mais rapidement, elle aperçut ce petit garçon, seul dans son coin. Curieuse et n'aimant pas laisser quelqu'un de côté, la brune lâcha rapidement sa mère, qui en profiter pour s'éclipser, et se planta devant cet enfant qui avait l'air... Perdu. Elle lui sourit et tendit sa main en se présentant. Elle ne le savait pas encore, mais elle venait de faire la rencontre de celui qui deviendrait son meilleur ami.

18 Mars 2001 : Dès ses six ans, la petite écossaise grandissait dans la pure tradition sang pur, entendant sa famille râler et pester contre les sangs souillés qui fréquentaient son école. La brune ne comprenait pas bien tout cela, mais n'hésitait pas hocher la tête pour signifier son accord, tout cela pour obtenir un peu d'attention de ses parents. Elle, elle se fichait bien de tout ce bazar qui lui était incompréhensible. Elle savait simplement que plusieurs enfants avec qui elle adorait jouer autrefois n'avaient plus leur place dans sa vie. Certains allants même jusqu'à l'éviter, brisant son petit cœur. Au moins, Lui était toujours là. Toujours à ses côtés, envers et contre tous !

02 Juin 2004 : Comme tout enfant magique, la petite fille attendait ce jour avec impatience. Le jour où sa magie se déclarerait. Celui où elle pourrait lire le soulagement dans le regard de ses parents de ne pas avoir engendré une cracmole. Ils étaient tous à table, et l'un de ses frères racontait une histoire qui la fit tant rire que la soupe contenue dans les assiettes devant eux leur explosât aux visages, provoquant une certaine stupeur sur leur visage. Il y eut un long silence avant que des cris de joie et de félicitations n'explosèrent dans la pièce. Toujours couverts de soupe, ses parents virent l'enlacer avec un soulagement tel que la petite en ria de bon coeur. Qu'il fût agréable d'être dans une famille si soudée et aimante... Elle promit à ses parents qu'elle ferait dorénavant de son mieux pour apprendre à contrôler sa magie lors des leçons qu'ils lui donneraient, et de ne surtout pas en faire usage lorsqu'elle était à l'école. Ce fut quelque peu compliqué au début, mais avec le temps, tout redevint normal dans sa vie. Pu de peinture qui lui explose au visage ou de plume se brisant alors qu'elle réfléchissait.

15 Décembre 2005 : Jamais elle ne pourra oublier la terreur qu'elle a connue cette nuit-là. Pourtant, tout avait si bien commencé... Ses grands-parents étaient passés pour un petit dîner de famille, chose assez rare un jeudi pour que la jeune fille d'à peine douze ans trouve cela perturbant. Elle apprit qu'il était venu si tôt car ils avaient engagé les pourparlers concernant son futur fiancé avec une famille bien plus haut placée que la leur. Résignée et presque heureuse, Oska avait eu la permission de minuit avec ses frères, et après le repas, ils étaient allés dans le jardin pour jouer, alors que la nuit était bien entamée. Personne, pas même ses parents, n'eut la bonne conscience d'enfermer les petits part ce soir de pleine lune. Qui oserait s'en prendre à eux ? Il était insensé de se dire qu'il pourrait arriver quelque chose à l'un des enfants ici, chez eux. Alors qu'elle jouait au Virenvol avec ses frères, faisant de son mieux pour lutter contre les attaques incessantes des deux, réussissant à faire tomber l'ainé de son balai, ni Oskana ni personne n'aperçut cette ombre plus noire dans la nuit, tapis dans les buissons. Ce ne fut qu'à la fin, alors qu'elle avait enfin gagnée - où que ses frères lui eussent cédé la victoire, allez savoir...- que l'ombre se mouva avec une rapidité surnaturelle pour arriver dans le dos de la petite. Ce furent les hurlements de ses frères qui la poussèrent à regarder dans son dos et elle commença à fuir, voulant rejoindre les siens, mais les mains griffues l'attrapèrent et s'en fut fini d'elle...

14 Janvier 2006 : L'espoir avait survolé la famille un mois durant. Un espoir utopique, ils le savaient. Et malgré cet espoir, Oskana avait l'impression d'être tombée en enfer. Le lendemain de cet incident, sur un coup de rage, son père avait versé du gros sel sur la plaie. Il préférait qu'elle reste visible plutôt que de soigner sa fille et de faire comme si de rien était. Sa mère s'était interposée, avait essayé de protéger son dernier enfant d'un accès de colère du patriarche. Ce fut sans doute l'une des dernières démonstrations d'amour que sa famille lui porta avant de l'enfermer dans sa chambre jusqu'à la prochaine pleine lune. Du haut de ses douze ans, la petite ne comprenait pas totalement ce qui se passait. Elle était assez grande pour comprendre les grandes lignes, mais pas tout ce que cela impliquait. De plus, au vu de la conjoncture concernant les lycans, elle savait pertinemment que si elle s'avérait être l'une de ses créatures, sa vie prendrait fin sous peu. Non par la mort, mais parce que son monde s'effondrerait et qu'elle ne serait plus celle qu'elle est, mais juste un monstre. Finalement, après avoir attendu longtemps, très longtemps, alors que la lune s'élevait, illuminant la nuit de ses rayons blafards, Oskana hurla alors que son corps se tordait. Elle changeait. Ce fut lors de ce changement qu'elle aperçut son père pour la dernière fois. Usant de sa magie, il fit en sorte de la faire partir très loin de chez lui, l'abandonnant sans se retourner alors que la petite devenait une hérésie. À partir de ce jour, Oskana Erskine était morte aux yeux des siens.

19 Janvier 2006 : Tout était flou. Elle ne se souvenait de rien ou presque. Elle errait simplement là où ses pieds la menaient, devenant de plus en plus faible par le manque de nourriture. La jeune fille ne possédait absolument rien de plus que ce qu'elle avait sur le dos, chassée comme une pestiférée, se souvenant à peine - si ce n'était pas du tout - de ce qui lui avait valu une telle haine de la part des siens. Une morsure. Alors qu'elle était avachie dans un coin, résignée à se laisser mourir puisque l'on ne voulait plus d'elle, incapable de vouloir continuer sans ceux qu'elle aimait, une ombre se dessina devant elle. Entrouvrant ses paupières, elle reconnut l'homme qui se tenait devant elle. Le père de son fiancé. Il la regardait avec un mélange de crainte et de... Tristesse. La demoiselle, pensant qu'il était là pour en finir avec elle, ferma de nouveau les yeux. C'était peut-être mieux ainsi, finalement. Mais, à sa grande surprise, cet homme connu comme un fervent sang pur se pencha vers elle et la porta. Il la tint comme n'importe quel adulte tiendrait une enfant, avec une affection sous-jacente qui fit sangloter la petite alors qu'elle s'accrochait à lui. Il n'avait pas peur d'elle, il n'était pas non plus dégouté. Il était triste que les choses aient pris cette tournure, triste qu'une enfant se voit ainsi maudite par les vices de créatures malveillantes. Mais Oskana, elle, n'y était pour rien et il en avait conscience. La pitchoune du s'endormir profondément, car lorsqu'elle émergea, elle perçut quelques bribes de conversation à travers le brouillard du sommeil. Il suppliait une femme de prendre soin d'elle, lui demandant de la protéger en attendant qu'elle soit apte à le faire et elle entendit le tintement d'une bourse pleine de pièces. Chaque mois, elle recevrait cette somme tant qu'Oskana était en sécurité, en bonne santé et reprenait goût à la vie. S'il lui arrivait malheur, il promit de revenir et il semblerait que cette idée déplut fortement à sa nouvelle gardienne. Puis il partit, sans un mot pour elle, sans un regard. Il n'y en avait pas besoin, car au vu de l'éducation qu'elle avait reçue, elle avait compris : il ne pouvait rien faire de plus pour elle sans se mettre lui-même en danger. Se roulant en boule sur ce qui lui servait de lit, la brune se remit à pleurer en silence. Dorénavant, elle était seule au monde...

26 Mai 2008 : Cela faisait un peu plus de deux ans qu'Oskana avait trouvé refuge au Marché aux Trolls. Au début, elle avait passé plusieurs mois enfermés chez Mira, la dame qui avait accepté de s'occuper d'elle. Les débuts avaient été... Tumultueux. Notamment car Oska avait peur de tout, ne connaissait rien. Oh, elle avait entendu des rumeurs, des histoires à faire peur que ses frères lui avaient racontée lorsqu'elle était plus jeune, pour lui faire peur, enlaidissant la vérité sur cet endroit. Le plus dur ayant été lors des pleines lunes, car la demoiselle s'était longtemps refusé de croire qu'elle n'était plus une simple sorcière. Non, elle était devenue un monstre cauchemardesque. Et lorsque l'on n'avait que douze ans, il était difficile de se dire que le monstre caché dans la nuit n'était autre qu'un reflet de nous-même. Néanmoins, Mira l'avait réellement aidé et un lien s'était forgé avec le temps entre elles. L'une des premières choses que fit cette femme assez rude fut de lui présenter un homme assez intimidant, pour qu'il la prenne sous sa protection, exposant sans délicatesse aucune l'épaule de la brunette et la marque de morsure, ce qu'elle était et les difficultés qu'elle avait avec sa nouvelle condition. À partir de ce jour, deux personnes se relayèrent pour s'occuper d'elle lors des pleines lunes, s'assurant qu'elle finit par accepter ce qu'elle était, à survivre à sa transformation et surtout, ils lui apprirent tout ce qu'elle devait savoir, les tenant et les aboutissant de ce que cela signifiait qu'être un lycan. Ils étaient rudes, bourrus mais au fond, elle savait que c'était pour son bien. Ils lui parlèrent de long, en large et en travers des lois contre eux, des chasses, des brimades et discriminations dont ils étaient victimes. C'était quelque peu compliquer pour elle d'oublier son éducation et de réussir à s'insurger contre quelque chose qu'elle trouvait normal quelque temps plus tôt. Mais n'avait-elle pas normalisé cela pour plaire à ses parents parce qu'ils pensaient réellement ceci...? Aujourd'hui, si elle se contrôle et ne saccage pas tout sur son passage, c'est en grande partie grâce à eux. Ses transformations restent douloureuses puisqu'elle préfèrerait être normale, mais hormis cela, elle ne vivait pas si mal.

07 Août 2011 : Bien que la jeune femme soit aujourd'hui majeure, elle n'appréciait pas spécialement son anniversaire, date qui lui rappelait le rejet pur et simple de sa famille. De faite, bien que Mira en ait parfaitement conscience, celle-ci préparait toujours une petite surprise pour Oska à la date du jour où elle était apparue dans les bras de son ex-beau-père, à moitié morte. C'était un peu son nouvel anniversaire, le jour où elle avait rencontré sa nouvelle mère et ceux qui avaient pris soin d'elle, à leur façon. Les membres de la meute n'étaient jamais loin, elle avait toujours pu compter sur eux même si elle n'avait pas cette fougue qu'ils semblaient chercher chez un lycan. Non pas qu'elle soit douce, mais une part d'elle semblait être enfermée dans ce carcan qui la suivait depuis son enfance : être ce que l'on attendait d'elle. Et on avait attendu de la brune qu'elle soit une jeune femme assez réservée, fuyant les conflits et préférant la discussion aux confrontations. Sauf qu'elle n'était plus une sorcière, elle était une louve avant tout. Une chasseuse. Une prédatrice. Sauf que rien en elle ne semblait prouver cet état de fait. Elle se soumettait, baissait la tête, incapable de soutenir le regard de quiconque. Rapidement, quelques railleries et blagues douteuses commencèrent à fuser quand elle passait, mais vu ce qu'ils avaient fait pour elle, Oskana acceptait. Ce n'était pas totalement faux après tout. Elle craignait simplement de n'être encore une fois qu'une déception aux yeux de ceux à qui elle devait tant. Mira, elle, ne voyait plus cette petite comme un fardeau, mais comme sa fille et avait commencé à placer l'argent reçu sur un compte pour la demoiselle, quand elle prendrait son envol, pour se sortir d'ici, chose qu'elle-même n'avait jamais faite.

2015 : Depuis trois ans, la brune avait rejoint l'école de magie anglaise et malheureusement... Tout ne se passait pas si bien. Les cours en eux-mêmes n'avaient rien de bien compliqué, mais sa vie étudiante n'était pas aussi paisible qu'escomptée. Elle qui aimait être dans son coin, solitaire dans l'âme par peur du rejet, n'avait que peu de moment à elle. Notamment à cause de certains jeunes de la meute ayant rejoint l'université comme elle. Ils n'avaient pas de réelles mauvaises intentions, où tout du moins était-ce ainsi qu'Oskana percevait les choses. Ce n'était pas nouveau que les lycans ressentaient ce besoin de communautarisme qui semblait étrangement lui manquer. Tout comme son manque de combativité. Alors oui, ils étaient brusques avec elle, la charriaient avec peut-être un peu trop d'entrain, où avaient des mots blessants, mais pas une fois la brune n'avait remis en question leur bonne foi, se disant simplement que le problème devait venir d'elle. Après tout, n'était-ce pas ce qu'on lui répétait depuis quelques années maintenant ?

2017 : Le temps passant, Oskana avait fini par se rendre compte que le problème ne venait pas d'elle, ou pas seulement. Oui, elle était une lycane faible, soumise même, cherchant sans cesse la protection de plus fort, ayant constamment ce besoin de réconfort et ne cherchant jamais conflit volontairement, même lorsque l'on cherchait à la pousser à bout. Elle baissait les yeux, courbait l'échine et n'hésitait pas à dévoiler sa nuque devant les puissants de la meute. Que pourraient-ils faire d'elle ? Rien, si ce n'était la pousser toujours plus à bout pour qu'elle puisse devenir plus forte. Sauf que plus les brimades prenaient de l'ampleur et plus la brune se recroquevillait sur elle, plus elle devenait passive et plus qu'elle s'effaçait. Alors un beau jour, la violence intégra l'équation, pour "l'éduquer comme une vraie louve". Si elle avait tenu jusque-là c'était avant tout pour obtenir son diplôme et pouvoir revenir chez Mira avec celui-ci. Les plantes, la nature même, étaient le seul réconfort de la jeune femme, sa seule passion dans cet enfer qu'était l'école. En avait-elle parlé à quelqu'un ? Non, jamais même. Chaque jour, elle buvait cette potion qui lui vrillait les entrailles, suivait ses cours et subissait les attaques physiques et mentales de ceux qu'elle avait toujours vu comme sa famille. Force était de constater que famille de sang ou famille de cœur, aucune des deux ne valait que l'on fasse de son mieux, car on finissait toujours rejeté, mis sur le banc, ignoré...  Réaliser cela brisa le morceau de son cœur qui avait commencé à se soigner grâce à Mira et la meute. Alors elle le ferma à double tour, l'enterrant si profondément que plus jamais personne ne pourrait lui faire de mal. Jamais elle ne pipa mot à sa mère adoptive sur ce qu'elle subissait et la brune commença à s'éloigner, se renfermant sur elle-même, persuadé qu'en agissant ainsi, avec le temps, Mira aussi finirait par l'oublier...

2020 : Sans trop savoir comment elle en était arrivée là, Oskana avait fini par réellement intégrer la Meute, en faire partie mais pas comme elle l'avait toujours souhaitée : trop faible, trop lâche, trop incapable... C'était plus ou moins ce qui revenait chaque jour. Elle avait la sensation d'être devenue le punching ball des autres loups et cela ne lui plaisait pas. Mais que pouvait-elle réellement faire ? Grogner ? Se battre ? Elle se ferait rétamer en moins de temps qu'il n'en fallait pour que l'idée d'une quelconque rébellion germe dans son esprit. Alors elle se faisait petite, invisible, évitant les regards, marchant dans les ombres du marché. C'est après l'une de ses "leçons" que la demoiselle fit la rencontre un peu trop improbable d'un autre loup, qui avait un calme apaisant pour la soumise qu'elle était. Pas une fois elle ne leva les yeux vers lui, alors qu'il essayait - avec une douceur et une colère contenue mêlée - de lui parler, de lui proposer... autre chose. Une solution. Une porte de sortie. Une main tendue. C'était beau, miroitant mais... La pauvre se recula en balbutiant et prit la fuite, convaincue que tout cela n'était que mensonges et manipulations de la part des siens pour mieux la briser et la reconstruire à leur image. Car s'était bien là la seule force de cette louve : elle se soumettait mais ne se brisait pas. Ne perdait pas de vue ce qui elle était, quand bien même elle en souffrait terriblement. Des mois durant, elle tombait inlassablement sur cet homme, ce Glenn, qui semblait sincère dans sa démarche, qui lui promettait beaucoup de choses, qui ne semblait pas répugner par son statut. À vrai dire, elle avait par moments l'impression qu'il en était même révolté... Un jour, ce fut la leçon de trop, celle qui lui fit plus de mal, celle qui aurait pu la tuer. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, la brune vit le visage ravagé de Mira, plein de larmes. Ce soir-là, après avoir été soignée, la mère adoptive poussa sa fille à fuir le marché, à chercher un endroit où elle serait en sécurité. La jeune femme versa des larmes, supplia sa mère de la suivre, mais elle refusa. Elle était née ici et ne connaissait sans doute rien d'autre. Alors, après des effusions de larmes, sans le secret de la nuit, visage dissimulé, Oskana quitta enfin le marché...

2020 : La brune ne se souvient plus vraiment de la façon dont sa route a recroisée celle de Glenn, ni comment elle est arrivée chez lui, mais c'était un fait... Elle était désormais plantée au beau milieu du domaine agricole de son... Futur alpha. Pour la première fois depuis longtemps, Oskana releva ses yeux bleu acier et le posa sur le monde qui l'entourait, bien différent de ce qu'elle avait connu depuis... Plus de dix ans. La nature qui l'entourait, l'air frais, les animaux... elle ferma les yeux et prit une profonde inspiration, retrouvant une connexion qu'elle semblait avoir perdue depuis longtemps. Durant de longues minutes, elle se détendit réellement, se sentant... Chez elle. Ou quelque chose d'approchant. Ce ne fut qu'en entendant de pas s'approcher qu'elle riva de nouveau son regard vers le sol, se crispant et se tassant sur elle-même, résignée à recevoir des coups qui ne vinrent jamais. Les personnes qui s'étaient approchées d'elle s'étaient arrêtées et la louve finit par leur faire face, toujours engoncée dans ce rôle d'oméga qui semblait lui coller à la peau. On lui posa quelques questions, expliqua le fonctionnement de cet endroit et Glenn lui proposa de s'installer parmi eux, le temps qu'elle sache ce qu'elle souhaitait faire. Ce qu'elle voulait pour l'avenir. C'est ainsi que la brune fit la connaissance des membres incroyables de cette communauté qui ne lui voulait aucun mal. Pourtant, malgré cela, elle n'arrivait pas à se détendre, ne pas sursauter ou se crisper quand quelqu'un faisait un geste brusque ou haussait le ton. Elle était terrifiée par les loups les plus dominants et avait du mal à se tenir face à l'alpha, la pauvre tremblait et avait du mal à avaler sa salive tant sa bouche était sèche : elle attendait le revirement de situation, le moment où le rêve se briserait une nouvelle fois pour devenir un énième cauchemar...

2023 : En se levant, chaque journée semblait magnifique pour la demoiselle. Levée aux aurores pour aller s'occuper des poules, la brune adore passer ses matinées dans le jardin médicinal du domaine, ou elle chérit et voit grandir des plantes. Elle est plus qu'heureuse d'avoir trouvé sa place, bien qu'elle garde une certaine réserve, toujours inquiète que le rêve prenne fin. Cependant, même avec Glenn ayant pris la succession de son père, rien n'a trop changé. Comme chaque passation de pouvoir apporte son lot de changement, Oskana s'attendait à perdre sa place, son petit rôle au sein de cette communauté. Mais non, Glenn était une personne admirable et qui tenait parole. Ou tout du moins, pour le moment. Il était d'ailleurs l'une des rares personnes dont elle acceptait la présence proche, le toucher ou encore avec qui elle pouvait rire de bons cœurs. En trois ans, il avait gagné sa confiance. Non pas que les autres fussent mauvais avec elle, mais elle était toujours un peu plus distante avec eux, comme s'il lui fallait un peu plus de temps encore. Néanmoins, elle pouvait aujourd'hui rire avec eux et parler sans trop de peur, bien qu'elle ait gardé cette attitude peut-être soumise. Chaque mois, elle doit aller au ministère pour signer ce fameux papier qui l'agace, mais c'est bien la seule sortie qu'elle fait actuellement, ayant encore peur de mettre le nez hors du domaine. Pourtant, petit à petit, la curiosité commence à prendre le pas. Mais serait-elle en sécurité, loin des siens ? Et si elle tombait face à la meute ? Et... Trop de questions, peu de certitude, mais une envie bien réelle de voir le monde. Essayer de trouver quelqu'un qui sera capable de faire battre son petit cœur ? Pour le moment, ce qui l'intéresse le plus est la façon dont elle pourrait se montrer utile à son clan. Trouver une façon de les protéger à sa manière. L'herbologie semble être l'une de ses meilleures options.