It's time to go * APO *

Précédemment…

Mes lèvres avaient touchés les siennes. Dans un geste lent doux et infini. Je n’étais plus avec cette française, alors désormais j’avais le droit. Ma main passa derrière sa tête, pour un instant encore plus merveilleux. Enfin, je rompis l’enchantement. Mes yeux dans les siens… Je l’observais. Je l’aimais. De tout ce que je pouvais l’aimer. C’était une certitude.

« Je… je dois partir. »

Et je m’étais enfui. Laissant derrière moi tous mes grimoires, mon sac et plusieurs de mes affaires.

Dimanche 26 Juin au soir.

Je lui avais demandé de venir me voir proche de la salle de bain des Préfet. J’étais Capitaine de l’Equipe des Poufsouffle, donc j’avais largement le droit de m’y rendre. Je n’avais donné aucune nouvelle depuis que nous nous étions embrassés. Rien, pas un mot. J’avais passé des jours et des jours à réfléchir, et j’en étais venu à la conclusion que j’allais lui annoncer. Les mains un peu tremblantes, l’attitude légèrement nerveuse, je jurai avec le Michel-Ange qu’elle devait connaître. Sur de lui, rieur, blagueur et vif d’esprit. Là, je semblais être l’inverse. Mais en même temps, avec ce que j’allais lui annoncer.

« Salut Apo. »

Je n’avais amorcé aucun geste, pas une bise, pas un signe de la main rien. Je m’étais contenté de lui sourire étrangement. D’un air à la fois triste, et mélancolique. Je l’observais comme si j’allais ne plus jamais la revoir. Ce… qui était peut être le cas. Finalement, je ne tins plus une seconde supplémentaire, je lui pris la main. A cet instant précis, je sentis mon coeur battre plus vite.

« Je veux que tu m’écoutes, sans m’interrompre ok ? Ce que j’ai à te dire c’est important. »

Je lui serrai la main, elle savait que quand j’étais comme ça, j’étais sérieux. Que là, c’était pas une blague. Que je n’allais pas me mettre à éclater de rire en lui disant « Ahah ! T’y a cru Apo ! ». Non. J’étais clairement sérieux, et ça se voyait. J’inspirai.

« Voilà, j’ai bien réfléchis. C’est… c’est plus tenable pour moi. »

Mes yeux évitèrent les siens, quelques larmes voulurent pointé le bout de leur nez, mais je tins bon. Sans la moindre expression j’essayais de rester le visage impassible. Mais j’avais été déjà trop loin. J’essayais de me calmer pour trouver la force de lui dire ce que j’avais à lui dire.

« Je pense que tu es mon âme sœur. Tu trouveras peut être ça ridicule, mais c’est un vieux truc qu’on a trouvé avec @Asel Misra… Bref, c’est pas important avec qui j’en ai parlé… Ce que je veux te dire c’est que je t’aime. Depuis le début Apo. Depuis que je t’ai vu, en fait. Et tu le sais très bien… Tu fais juste semblant de pas le voir… J’en suis certains. Mais, de toute manière, ça n’a plus d’importance. Je voulais te dire que je m’en vais. »

Je trouvais enfin le courage de la regarder dans les yeux. Je n’avais finalement pas été jusqu’au larme. Avoir vider mon sac m’avait fait le plus grand bien. Et surtout, je n’avais pas terminé. Observant la Gryffondor sans un mot et dans un léger silence pour lui laisser le temps de digérer l’information, je poursuivais :

« Je vais en échange à Ilvermorny. La vie avec toi, à tes côtés, c’est plus tenable. Surtout quand je sais que mon amour n’est pas réciproque, et que ta famille ne voudra jamais une famille comme la mienne… C’est… c’est perdu d’avance. @Adil Mesli avait raison, je suis finalement un lâche, j’ai pas le courage d’aller jusqu’au bout. Mais… quand une cause m’est perdu je sais la reconnaître. »

Je baissais la tête, regardant mes mains. C’était la première personne que j’avais prévenu, mais ma décision était prise.

« C’est juste que… je… je veux penser à moi un peu, et… et me protéger tu.. tu vois. »

J’avais toujours les yeux baissés. Je soupirai. Dans une semaine, je quittais Poudlard.

It's time to go

@Michel-Ange Grimm & Apolline Dunn

◊ ◊ ◊

Les examens de fin d’année, les ASPICs avaient permis à Apolline d’avoir la tête bien remplie et de ne plus repenser à ce baiser que Michel-Ange lui avait donné lors de leur dernière session de révision en commun, le dimanche 19 juin. Sur le moment, Apolline avait été complètement retournée, toute chose. Car oui, ce baiser lui avait donné plein de frison, elle avait failli flancher et se laisser submerger par tout ce qu’elle pouvait ressentir, tant les sentiments que les émotions négatives et positives qui allaient de pair avec cette relation qu’elle entretenait avec Michel-Ange. C’était définitivement compliqué. Heureusement, il était parti et depuis ce jour-là, ils ne s’étaient pas reparlés. La semaine d’examen les avait bien aidés !

Mais en cette fin de première semaine d’examen, Apolline avait reçu une lettre de la part de son ex…ami…amant…meilleur ami. En réalité, elle ne savait pas vraiment ce qu’ils étaient. La jeune femme n’hésita pas une seule seconde à honorer ce rendez-vous. Elle savait parfaitement que ça n’avait rien d’un rendez-vous galant. Plutôt une mise au point. C’était comme ça qu’Apolline le prenait.

Et elle avait eu raison. Quand elle arriva non loin de la salle de bain des préfets, Apolline aperçut un Michel-Ange sérieux, presque nerveux. C’était rare. Et l’heure semblait grave. Qu’avait-il à lui dire ? Si Apolline avait imaginé de nombreux scénarios, à aucun moment elle n’avait réfléchi à quelque chose qui pouvait rendre Michel-Ange si différent.

« Salut Mich. »

Les retrouvailles étaient presque froides. Aucune accolade, aucun signe. Juste un sourire. Il était déjà bien loin le bisou si passionnel que Michel-Ange lui avait donné. Et Apolline n’y comprenait rien. Elle n’arrivait même pas à lui sourire. Elle fronça légèrement les sourcils, signe d’incompréhension face à cette situation. Et alors que Mich lui demandait de l’écouter sans l’interrompre, Apolline hocha simplement la tête en observant sa main dans celle du poufsouffle. Elle déglutina très lentement, une boule au ventre se formant. C’était une désagréable sensation et en temps normal, seul les résultats d’examens lui faisaient se sentir ainsi. C’était fou le pouvoir que Michel-Ange pouvait avoir sur elle.

Apolline remonta doucement son regard pour le fixer sur Michel-Ange…qui lui évitait désormais la lionne. Elle l’écouta, sourcils toujours froncés. Et petit à petit, son visage d’incompréhension se changea en un visage de surprise, d’étonnement. Elle écarquilla les yeux par le flot d’information qu’elle se prenait dans la figure en si peu de temps. Il venait de se livrer à elle, complètement. Et Apolline n’arrivait pas à changer d’expression. Elle était à la fois étonnée, choquée et totalement perdue. Cependant sa dernière phrase eut l’effet d’un électrochoc car Apolline lâcha immédiatement la main de Michel-Ange. Elle en oublia même les premières paroles, celle où il disait qu’elle était son âme sœur, qu’il l’aimait. Son visage se ferma, ses sourcils de nouveau froncés. Beaucoup plus qu’au début. Apolline sentit l’humidité lui brouiller la vue. Elle se mordit les lèvres en levant les yeux au plafond, essayant de retenir les larmes qui voulaient s’échapper. Cette tristesse était mélangé à de la colère. La colère des promesses non tenues. Des sentiments enfouis. Si Michel-Ange pensait qu’Apolline ne ressentait plus rien pour lui, c’était peut-être mieux ainsi. Mais ça la blessait. Surtout qu’il avait raison sur un point. Bien que sang-pur, sa famille n’était surement pas la première sur la liste que ses parents avaient en tête pour donner la main de leur fille et créer ainsi une puissance alliance. Mais…de là à fuir. Cela ne ressemblait tellement pas à Michel-Ange.

« Je te rends si malheureux que ça ? Pour vouloir prendre la fuite…Qu’est-ce que tu fais de ta promesse ? »

La tristesse avait laissé place à la colère. Apolline essuya d’un revers de main les prémices de ses larmes avant d’adopter une attitude beaucoup plus hostile.

« Il est passé où le Michel-Ange qui tient ses promesses ? Qu’on ne s’abandonnerait jamais, quoi qu’il arrive. Que des mots, que de belles paroles. De belles paroles en l’air. C’est tellement facile de parler, mais les actes hein, c’est beaucoup plus difficile. On en a la preuve là ! » s’agaçait Apolline.

Le ton était plus sec. On ressentait le flot d’émotion qui dévorait Apolline de l’intérieur. Elle se pinça une nouvelle fois les lèvres en sentant l’humidité revenir lui gâcher la vue. Elle ferma brusquement les yeux, laissant couler ce qu’elle ne pouvait plus empêcher.

« Quand ? » souffla-t-elle « Quand est-ce que tu comptes m’abandonner et partir à des milliers de kilomètres ? » demanda-t-elle en commençant à se calmer petit à petit. « Si…si tu penses que c’est le mieux pour toi…qui suis-je pour te retenir ? Est-ce qu’une âme sœur, comme tu le dis, a le droit d’obliger l’autre à rester à ses côtés ? … » se demanda-t-elle, le visage baissé.

C’était tellement horrible de lui annoncer cela en pleine période d’examen. Comment allait-elle s’en sortir sans lui ?

(c) oxymort

« Je... »

J’avais ouvert la bouche. C’était la vérité… Je ne revenais jamais sur une promesse et je lui avais promis il y a maintenant presque 15ans que je ne la quitterai jamais et que je resterai proche d’elle quoi qu’il arrive. Mais… Ce n’était plus tenable. Je voyais ce qu’elle cherchait à faire. Elle était juste blessée, de me voir quitter son monde. Mais, elle avait eu tellement l’occasion qu’on aille plus loin elle et moi. Et jamais elle ne l’avait saisie.

« Je suis désolé. »

Je levais ma main pour lui caresser le visage, mais finalement je me ravisais. Ma honte était suprême, mais en même temps, si j’étais resté la situation aurait empiré j’en étais certains. Cette année plus que toutes les autres avaient été une succession d’actes manqués. Je relevais la tête et la gorge nouée, je commençais par enfin dire la vérité. Savoir que j’allais partir m’avait en réalité soulagé.

« Ecoute, tu vois bien que ce n’est plus tenable ! Faut pas être premier de sa promo pour voir cette évidence ! »

Et c’était parti. J’avais cette tendance à un peu crier tout le temps. Au lit, quand j’étais content, quand j’étais triste et quand j’étais en colère. Là ce qui me mettait fou de rage c’est qu’elle me parlait d’abandon alors qu’elle avait eu une multitude de signaux, et même une déclaration d’amour. Et elle osait me faire ça. Je baissais les yeux à nouveau et je me calmais. Je ne voulais pas qu’on se dispute à nouveau.

« Enfin, Apo… Tu… tu vois bien qu’on ne fait que se faire du mal. Si.. si on était vraiment des âmes sœurs, on ne passerait pas notre temps à se fâcher et… à tout ça. »

Oui, voilà. « Tout ça » résumait bien la situation. On vivait de tout avec beaucoup de passion. Colère, haine, peur, joie, tristesse, amour, volonté… Tout le spectre émotionnel y passait et à chaque fois de manière vive. C’était devenu insupportable, et j’étais certains qu’ailleurs, loin d’elle, je n’aurai plus ce problème.

« Je vais faire ma rentrée à Ilvermorny. J’avais fait la demande suite à notre dernière dispute. Je l’avais oublié, et elle a été accepté. Ca… ca va me faire du bien. Et ce n’est que pour un an. »

Là, je lui avais tenu la main. Bien certains qu’évidemment j’allais me faire renvoyer paître comme un néophyte. Au moins, j’aurai essayé. Dans un soupire je laissais un silence s’installer. Je savais très bien comme ça allait finir. Mal. On allait se disputer. Là, elle accusait le coup mais elle allait certainement trouver un peu de ressource pour m’enchaîner.

« Le mieux, c’est qu’on se voit pas pendant un an. D’ici là, j’aurai… j’aurai peut être changé. Et toi aussi, tu auras peut être les idées plus clairs sur le sujet. J’en sais rien. »

Je passais ma main dans ma cheveux et je me massais la nuque comme je le faisais à chaque fois que j’étais nerveux. Après un léger soupire, j’essayais moi même de m’en convaincre visiblement. C’était mieux pour tout le monde. J’avais fait assez de mal de manière global, et elle m’avait assez fait souffrir de son ignorance alors qu’elle avait été parfaitement au courant pour mes sentiments.

« Tiens. »

Je lui tendis un petit sac en craft que j’avais emballé avec soin. Je ne voulais surtout pas qu’elle l’ouvre devant moi.

« Tu l’ouvriras quand je serai parti, il y a une lettre à l’intérieure. »

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Blacksmith

It's time to go

@Michel-Ange Grimm & Apolline Dunn

◊ ◊ ◊

C’était un des enseignements de la famille Dunn, toujours tourner les choses à son avantage. Même si Apolline était clairement en tort dans cette histoire. Elle était parfaitement consciente des sentiments amoureux de Michel-Ange. Elle sentait qu’elle n’avait pas complètement perdue ses sentiments pour lui…alors même qu’elle avait décidé de les enfouir le plus profondément possible…pour ses études et surtout pour cet avenir où Michel-Ange n’aurait peut-être pas sa place. Evidemment, Apolline espérait plus que tout que ses parents la promettent à Michel-Ange. Après tout, il était sang-pur. Mais elle savait également que ses parents voulaient s’allier à une famille puissante, à leur image. Apolline n’était pas convaincue que l’image des Grimm soit la même que celle des Dunn. Alors elle se préservait pour l’avenir et elle tentait de préserver à sa manière Michel-Ange. Malheureusement elle s’y prenait bien trop mal. Puisque tout cela blessait Apolline d’une certaine manière mais faisait complètement souffrir Michel-Ange. Apolline leva de nouveau les yeux au plafond, essayant de retenir une nouvelle fournée de larme. Elle l’écoutait. C’était difficile, c’était déchirant d’imaginer sa vie sans lui. Et pourtant c’était nécessaire. Autant pour Michel-Ange que pour Apolline. Apolline pinça ses lèvres entre elle, dans une moue triste mais compréhensive. L’Apolline en colère grondait à l’intérieure mais c’est pourtant l’Apolline raisonnée et raisonnable qui prit le dessus.

« Je…Je crois…Tu as sans doute raison. Pour nous deux…C’est…sans doute le mieux. »

Son cœur se brisait en mille morceaux. Ses larmes coulaient sans qu’Apolline ne puisse plus les retenir. Etonnement, Apolline laissa sa main dans celle de Michel-Ange. Cela lui faisait du bien. C'était peut-être une des dernières fois où ils auraient ce genre de geste. La lionne passa de nouveau une main brutale (celle qui était libre) sur son visage pour éponger tout ça alors que Mich lui tendait un petit sac en papier craft, finement emballé. Apolline le prit en fronçant les sourcils.

« C’est en quel honneur ? » demanda-t-elle plutôt sèchement, comme si elle n’arrivait pas à faire taire ses émotions bien trop forte.

Oui. Elle était terriblement dévastée par l’abandon de Michel-Ange. Et même si elle tentait de faire face, son côté émotive la trahissait beaucoup trop.

« Pourquoi tu veux que j’attende pour l’ouvrir ? Tu as peur de ma réaction en voyant le contenu du sac ? Ou le contenu de ta lettre ? Les deux ? »

Et maintenant que le flot de question arrivait, Apolline en avait plusieurs en tête. Sa colère semblait revenir petit à petit. Elle hésita même à redonner le cadeau à Michel-Ange. Ce n’était pas qu’elle n’en voulait pas. C’est qu’elle avait bien trop peur qu’il s’agissait d’un cadeau d’adieu. Et ça, elle savait qu’elle ne le voulait pas. Apolline croisa une nouvelle fois les bras contre sa poitrine.

« Et dis-moi…Pourquoi tu me fais ça maintenant ? En pleine période d’examen ? Tu veux m’empêcher de réussir mes ASPICS ? Tu veux me mettre des bâtons dans les roues ? Je ne comprends pas. Pourquoi tu n’attends pas la remise des diplômes pour m’achever ainsi ? »

Il était clair que la pression qu’elle se mettait aux examens lui montait à la tête. Et ça, ce n’était vraiment pas bon pour leur relation.

(c) oxymort

La colère me monta aux joues. On était en plein milieu du Hall de Poudlard. Il n’y avait pas grand monde aux alentours. Seuls quelques personnes se risquaient à nous jeter un coup d’oeil de temps en temps. Je me mis alors à soupirer, pour essayer d’évacuer tout ce que j’avais à l’intérieur de moi.

« Tu… pourquoi tu me parles des exams ? Qu’est ce qu’on en a à foutre sérieusement là ? Je te parle de partir ! Je te parle de nous Apolline ! »

Elle détestait que je l’appelle comme ça. Et je ne le faisais bien évidemment que lorsque j’étais en colère. On avait eu deux ans de pure bonheur, puis deux années de quasi ignorance à vaquer à nos occupations. Puis il y avait eu cette année, qui avait tout remis sur la table et qui avait tout remis à plat. J’avais voulu limiter ma colère et finalement… Elle éclata.

« Tu joues à quoi ! Explique moi ! Pourquoi tu fais ça ! »

Je n’avais pas de larme. Juste quelques soubresauts dus à l’émotion. Je la regardais dans les yeux. Il fallait que ça sorte. Jusqu’à présent, ça n’avait été que des non-dit, des sous-entendus. Mais j’en avais marre. Marre de tout ça. Elle se refusait je ne sais quoi avec moi et ça m’énervait au plus au point.

« Je sais que tu m’aimes Apolline ! C’est ça qui me tue tu comprends ? Arrête de l’ignorer et accepte le ! »

Je bouillonnais. Je commençais à voir rouge et je savais que dans ces moments là, j’avais voir rouge. Tant pis. De toute façon, j’allais partir. Il valait que je lui dise ce que j’avais sur le coeur avant de partir, comme ça elle l’entendrait et peut être que… ça la ferait réagir. Mais je n’en étais absolument pas certains.

« Tu as tout fait pour que ça se passe mal avec la correspondante française. Je le sais, elle me la dit. A chaque fois qu’une fille s’approche de moi, c’est la même comédie. Certes moi aussi, mais tu vois... »

Je m’approchais d’elle, le visage déformé par la colère qui se transformait peu à peu en haine. Les anciens avaient raison, quand ils me parlaient aux repas de famille des Grimm. Pour haïr quelqu’un, il fallait d’abord l’avoir aimé.

« Je me mens pas à moi même ! »

J’avais finalement jeté le paquet de toute mes forces à travers le hall. Ce dernier avait heurté le socle du sablier des Serdaigles sans bien évidemment l’endommager. En revanche, un bruit de verre brisé s’était fait entendre à l’intérieur du paquet. Tremblant, je regardais Apolline sans vraiment plus trop la voir. J’étais en train de la perdre définitivement… J’avais envie de m’excuser, de lui dire que j’étais terriblement désolé. Que… j’aurai aimé lui dire tout ça mais autrement. Que je n’aurai jamais du m’emporter et dire ce genre de chose… Même si c’était la vérité et…
J’aurai pu partir. J’aurai du partir. Mais je restais immobile. Parce que connaissant Apolline, elle allait se défendre, me répliquer et me renvoyer tout ce qui n’allait pas dans la face. Mais après tout, nous étions comme cela depuis que nous nous étions rencontrés.
Revenant brusquement à moi même, mon regard se posa sur le paquet que j’avais détruit. Un petit cadre dépassait avec une photo de nous datant d’il y a quelques années. Je restais immobile, et je me mis à trembler.
Qu’avais-je fait ?

It's time to go

@Michel-Ange Grimm & Apolline Dunn

◊ ◊ ◊

Si leur mise au point avait commencé doucement, avec des notes de tristesse, de pointe de colère, les émotions négatives montaient en flèche au fur et à mesure de la conversation. Quand Michel-Ange se montra même grossier dans son langage, Apolline ne put s’empêcher d’ouvrir la bouche, bée, choquée t’entendre de tel mot sortir de sa bouche. Mais quand elle entendit son prénom raisonner dans le Hall de Poudlard, les traits de la lionne se firent plus durs. Elle fronça les sourcils, rongée par la colère qui la gagnait de nouveau.

« Excuse-moi de penser à quelque chose d’extrêmement important. Au même titre que notre relation. »

Ou peut-être même plus ? Mais ça Apolline s’était retenue de lui mettre en pleine face. Elle n’avait pas envie de se montrer méchante. Puis ce n’était pas totalement vrai. Elle tenait énormément à Michel-Ange. Elle ne savait juste pas le montrer correctement.

« Dois-je te rappeler que nous sommes en train de passer les examens les plus importants de not… » s’agaça-t-elle avant d’être finalement coupée par Michel-Ange.

Sa colère venait d’éclater et c’était surement la première fois qu’elle le voyait ainsi. Choquée, Apolline resta bêtement plantée devant lui, la bouche encore ouverte. De stupéfaction ou tout simplement parce qu’elle n’avait pas fini son discours. Non. C’était la première option. Apolline sentit tout son être trembler, de colère, d’incompréhension, de tant de sentiments contradictoires. Elle se prit violemment sa tête entre ses deux mains, de chaque côté de son crâne. Elle se tourna rapidement, leva brusquement sa tête toujours prise, observant le haut plafond. Puis elle refit face à Michel-Ange.

« Non. Oui. Argh. Je sais pas. Arrête de tout compliquer. »

Tout était confus en elle. Et c’était douloureux. Dans une moindre mesure que Michel-Ange, certainement. Mais elle était dans une situation désagréable. Sa liberté sentimentale contre ses engagements familiaux. Pour le moment la balance penchait vers sa famille qui était bien trop importante à ses yeux pour y faire une croix dessus. Pour une histoire d’amour…Et pourtant, elle sentait cette attirance, cette alchimie avec Michel-Ange qui la mettait dans tous ses états. Quand elle le voyait avec une autre fille, comme à la fête de la musique avec Wendy, quand il la piquait comme il savait si bien faire.

« Cette pimbêche n’était pas faite pour toi. Tu mérites bien mieux. C’est tout. » se mentit-elle.

Evidemment qu’il n’y avait pas que ça. Apolline fronça les sourcils face à Michel-Ange qui était en train de s’approchait d’elle. Qu’allait-il faire ? La lionne était dans un tel état de colère qu’elle sentait son cœur battre dans sa poitrine, qu’elle sentait la chaleur lui montrer la tête. Elle allait imploser. La goutte d’eau qui fit déborder le vase fut le geste totalement brutal de Michel-Ange. De nouveau choquée, Apolline avait suivie, bouche bée, le trajet du paquet qui avait fini sa course contre les sabliers des quatre maisons.

« MAIS CA VA PAS BIEN ! T’ES COMPLETEMENT MALADE ! » hurla Apolline qui laissa sa colère l’envahir totalement. « Tu me reproches bien des choses mais est-ce que tu m’as entendue une seule fois te faire des reproches sur ton comportement avec Wendy l’autre soir, ou avec Winona ? Tu crois que je te vois pas, que je ne t’observe pas ? » continua Apolline dont la voix portait beaucoup moins mais dont le ton était toujours aussi en colère.

N’attendant même pas de réaction ou d’explication de Michel-Ange, la lionne fit volteface, tournant ses talons pour se diriger vers les sabliers. Elle s’arrêta net quand elle aperçut ce qui dépassait du paquet. Elle n’arrivait pas à tout voir mais elle arrivait à distinguer le cadre et le bout d’une photo. Elle en voyait bien assez pour savoir de quoi il s’agissait et même de quelle photo il s’agissait. Une photo qu’ils avaient prises quand ils étaient ensemble, quand ils avaient vécu leur première fête foraine en amoureux. Le cœur d’Apolline manqua un battement. Elle prenait ce geste pour un symbole.

« En fait…tu veux jeter tout ce qu’il y a entre nous comme tu viens de le faire là. Et tu penses que ton départ à Ilvermorny va t’y aider. » commença-t-elle à réfléchir à haute voix avant de se retourner brusquement, observant Michel-Ange qui se trouvait maintenant à quelques petits mètres. « C’est ça hein ? » demanda-t-elle froidement.

(c) oxymort

Je restais les bras le long du corps, encore complètement interloqué par ce que je venais d’entendre. Toujours en colère, je sentais mon sang ne faire qu’un tour quand elle compara le niveau de notre relation à celui d’examens. Elle le faisait exprès ou quoi ? Puis, elle parla de Wendy et de Winnie. Ah ! J’avais enfin la confirmation ! Une lueur de triomphe, passa dans mes yeux, mais elle disparut au profit d’une déception intense.

« De quoi je me mêle. Je mène ma vie sentimentale comme je l’entends. Si t’y accorde autant d’importance, tu sais très bien ce qu’il te reste à faire ! »

Le ton était remonté sur la fin de ma phrase. Je ne savais pas si elle était encore amoureuse de moi, mais tout commençait à coincider. Elle était jalouse de cette française, et de toutes les filles qui m’avaient approché de prêt ou de loin. Alors pourquoi n’avait-elle juste pas le courage de l’avouer.

« Cette pimbêche, comme tu dis, avait exactement le même problème que toi pour avouer ses sentiments ! »

Ce fut comme si quelque chose venait de se briser. Je venais de lâcher la bombe comme ça, au milieu du hall. Tant pis. Je sentais qu’on avait franchi un point de non-retour Apolline et moi. Alors autant aller jusqu’au bout avant de partir. Tout balancer, quitte à tout brûler sur mon passage. Mais au moins tout serait placé sur la table.

« Pourquoi ? Tu peux me dire pourquoi ? C’est si dur que ça ? Pour une Gryffondor, c’est la déception ! »

Je devenais un peu incohérent. Mais en même temps, quand j’étais en colère c’était généralement ce qu’il se passait. Le nombre de fois que cela m’était arrivé devait tenir sur les doigts d’une main. Je laissais les secondes passaient. Puis… peut être même les minutes.
Je regardais son visage, et des larmes commencèrent à monter. J’étais réputé pour être émotif, et pour ne jamais avoir à cacher ce que je ressentais. Peur, colère, passion, courage. Tout y passait. Et là, j’étais profondément triste. Parce qu’effectivement, elle avait raison je comptais bien tout détruire avant de partir, pour l’oublier. Je savais que si je cassais tout ce que l’on avait construis ; la séparation serait moins douloureuse. Elle me verrait comme un sale con et c’était très bien comme ça.

« Oui. » dis-je gravement.

J’étais complètement vidé. Et totalement perdu. Je regardais autour de moi d’un air un peu hagard comme si j’espérai que quelqu’un viendra à mon secours. Asel Misra, Adil Mesli, Léonard Grimm, Amy Jordan, n’importe qui. Mais personne ne vint. Seul une petite flopé d’inconnu passèrent à côté de nous.

« Je te souhaite d’être heureuse, vraiment. Je… je crois qu’on a plus rien à se dire, ça sert à rien. Ca fonctionne pas. Ca peut pas fonctionner si ça va dans un sens. Je suis désolé Apo. Bon courage. »

Et, sur ces mots, j’amorçais un départ, lent. J’avais qu’une envie, c’était qu’elle me retienne. Mais… je savais pertinemment qu’elle ne le ferait jamais.

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It's time to go

@Michel-Ange Grimm & Apolline Dunn

◊ ◊ ◊

C’était l’hôpital qui se fichait de la charité. Apolline plissa les yeux face à sa remarque. Certes, elle était juste. Mais lui aussi n’était pas très clair dans l’histoire. Elle croisa les bras contre sa poitrine, visiblement touchée et en colère face à ce qu’il lui disait.

« Soit. Fais donc. Mais alors évite de crier sur tous les toits des choses fausses, comme celle que tu viens de me dire toute à l’heure. »

Il ne l’aimait pas. C’était assez clair non ? Sinon, pourquoi se comportait-il ainsi ? Pour la titiller ? Il fallait avouer que ça fonctionnait particulièrement bien. Mais Apolline s’en retrouvait encore plus perdue. Sans décroiser ses bras, Apolline jugea Michel-Ange de la tête au pied.

« J’espère au moins que tu n’oses pas me comparer à cette serpillère. Même si nous avions quelques points en commun, nous n’avons rien à voir ensemble. » tenta de se défendre Apolline qui avait encore été piquée dans son égo.

C’était comme si Michel-Ange avait décidé de lui balancer tout ce qu’il avait sur le cœur, que ce soit positif ou négatif, en pleine figure sans prendre de gants. Et Apolline sentait qu’elle se brisait petit à petit. Apolline fronça les sourcils, n’arrivant pas à comprendre les propos décousus de son ex. Mais cela n’enlevait pas de la colère à ses ressentis. Bien au contraire.

« Mais tu comprends rien ! Pourtant toi, un sang-pur, tu devrais être le mieux placé pour comprendre ! » s’agaça Apolline en faisant de grands gestes.

A moins que sa famille ne soit pas regardante sur la femme qui accompagnerait leur deuxième fils. Mais ce n’était pas le cas de Dunn. S’il fallait qu’il soit de sang-pur, il fallait également qu’il vienne d’une famille puissante. Est-ce que celle de Grimm l’était suffisamment aux yeux des Dunn ? Apolline n’en avait aucune idée. Aussi, elle ne préférait pas jouer avec le feu. Un silence pesant s’installa entre les deux, tandis qu’Apolline était partie voir de plus près le cadeau cassé.

Sa réponse lui laissa une désagréable sensation. Quelque chose qu’elle n’avait jamais ressenti. Une infime tristesse mélangée à de la haine. Apolline se tourna d’abord vers le cadeau puis ensuite vers Michel-Ange en affichant un visage déformée par la colère et la peine.

« Je te déteste Michel-Ange. J’aurais préféré ne jamais te rencontrer ! » hurla-t-elle, son impulsivité prenant le dessus.

Des mots lourds, des mots qu’elle ne pensait même pas. Mais elle avait été bien trop blessée pour contenir tout ce flot d’émotions contradictoires qui tourbillonnaient en elle. Dévastée, Apolline laissa Michel-Ange partir dans une direction et elle, prendre celle opposée. Direction la Salle Commune des Gryffondor. Là-bas, elle pleurerait toutes les larmes de son corps avant de se remettre finalement au travail. Il était hors de question que Michel-Ange l’empêche de finir major de promo, ou de réussir ses ASPICs.

(c) oxymort

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