Réglage de compte gastronomique | Michel-Ange

Posée, t'es sous jus de citrouille dans ton château. Pouloulou. L'heure du couvre-feu n'est pas loin, mais tu n'es aucunement dans l'illégalité. Le temps qui s'égraine ne te rapproche pas encore de la sanction. Tu estimes avoir encore un peu de marge. Même en comptant que tu as sept étages à remonter. Pour cette raison, tu dégustes ce rafraîchissant jus de citrouille, après ton petit jogging digestif. Se maintenir en forme, c'est la clé du succès. Et tu en as bien besoin au quidditch pour amener la coupe dans le bureau de ton directeur de maison. Tu es sûre que @Jameson Clearwater adorerait le geste.

C'est donc transpirante dans les cuisines que tu apprécies le calme. Les elfes qui normalement charbonnent pour nourrir toute la population présente au château semblent être partis se coucher pour la plupart. Puisqu'à ton arrivée, tu n'as trouvé que le service de nuit. Un Twinky fort agréable qui ne semble pas être responsable de ta lessive. Tu devrais donc t'en faire un ami.

Tu en es là dans tes réflexions fortement poussées lorsque le portrait gardant l'entrée de ce lieu sacré pour les estomacs des étudiants s'ouvre. Pas franchement inquiète, tu ne remarques pas tout de suite qui est l'intrus qui vient pour te déranger. Cependant, tu n'as pas besoin de plus que sa voix et la vision de sa chevelure en pétard pour le reconnaître. Ce n'est pas possible. T'es suivie ou comment ça se passe ? À ce niveau-là, c'est presque du harcèlement. Ce poufsouffle de malheur se trouve toujours dans ton champ de vision. Comme pour te narguer. Il le peut puisqu'il a déjà gagné la coupe de quidditch l'année dernière. Il ne peut pas aller emmerder quelqu'un d'autre ? Quelqu'un que ça intéresserait. Ou qui possède un minimum de patience. Comme @Xris Andērson. C'est une bonne idée ça, non ?

Tu poses ta tête dans tes bras pour ne plus le voir. « Fiche-moi la paix. » Et toute la bonne humeur apportée par ta séance de sport vient de s'évanouir. Disparue dans le néant.

La tête toujours dans tes bras, tu entends le poufsouffle faire une distribution qui te paraît lunaire. Dans quel monde es-tu en train de vivre actuellement ? « Le tas de chiffons t’emmerde. » Que tu grognes.

Puis tu l’entends parler à quelqu’un d’autre. Ta curiosité te fait relever la tête pour constater qui donc représente le troisième partie de cette conversation. Tu clignes des yeux en n’apercevant personne d’autre que vous deux et les quelques elfes de maison encore présents. Le capitaine de l’équipe de quidditch de poufsouffle est donc en train de se faire muettement sermonner par un elfe de maison. Tu dois rêver. En temps normal, tu considérerais ça comme un cauchemar, mais comme l’elfe de maison semble de ton côté contre Grimm, ça doit être positif.

Et tu l’écoutes continuer de déblatérer sur le pourquoi du comment de votre relation inexistante, qui te convient très bien comme ça. Comme si ça intéressait vraiment les créatures qui servent d’auditoire à celui qui aime s’écouter parler.
Tu manques de t’étouffer en prenant une inspiration en entendant les idioties plus grosses que lui qu’il est en train de débiter. Doux Merlin. Ce garçon possède-t-il un cerveau ? La réponse est clairement non à ce stade-là. Tu avais intérieurement décidé que tu ne lui accorderais pas une autre parole, mais devant l’énormité de sa connerie, tu ne peux pas te retenir plus longtemps. « Attends, tu penses réellement que je peux éprouver des sentiments de type positif envers Miss Parfaite en chef ? » Tu ne sais plus de qui tu as entendu ce surnom la première fois, mais avec le dédain de ta voix, il convient parfaitement. « Ça ne m’étonne pas que tu trouves les femmes compliquées si tu en viens à penser comme ça. »

Tu te retiens de vomir depuis qu’il a émis l’hypothèse que tu puisses être amoureuse de lui. Faisant abstraction de ces mots, tu préfères être dans le déni d’une telle idée. De toute façon, un Grimm n’arrivera jamais à la cheville d’un Clearwater. De ton Clearwater.

Tu sens que le poufsouffle face à toi fait partie du type de mec aux pieds de Princesse Sarah. En même temps, tu n’as pas besoin de franchement le sentir puisque ça se voit à des kilomètres à la ronde. Bavant presque sur chaque passage de la préfète-en-chef. Bon, tu exagères peut-être un poil. Mais guère plus. Tu sais donc qu’au final, il ne sert à rien d’exposer ton avis sur @Apolline Dunn que tu ne supportes pas et qui te le rend bien.

Tu fronces les yeux devant son geste contre l’elfe. Tu ne le pensais pas du type violent, sanguin. Encore un sang-pur à la main lourde sur le traitement des elfes de maison. Qu’il vienne d’offrir des jouets juste avant n’efface rien si c’est pour les violenter par la suite.

Tu pourrais presque en sourire, si l’atmosphère était amicale et non pas à couper au couteau. Un mec simple… Plutôt un simple d’esprit. Quoique, tu es médisante. D’après @Adil Mesli, il serait un très bon étudiant. Néanmoins, tu ne vas certainement pas l’admettre devant lui. Complimenter un type que tu exècres, non merci.

Ton problème avec lui ? Tu admets que tu as légèrement exagéré ton inimitié. Tu pourrais te contenter d’être cordiale plutôt que de l’ignorer. Mais tu es comme tu es. C’est dans ta nature d’être entière. Dans tes amitiés comme dans tes inimitiés. Et tu ne peux définitivement pas reprocher à Adil au pays des Merveilles le choix de son meilleur ami. Parce que vos amitiés communes, elles sont là.

À la mention de @Xris Andērson, tu grognes à nouveau. Quel goût de crotte il a. Il pourrait avoir n’importe quelle fille qui ne soit pas cette peste de Dunn et il choisit de s’y accrocher comme une moule à son rocher. Mais les serpentards sont une espèce bien difficile à cerner dans leur totalité. Tu fronces les sourcils, mais tu admets sans détour qu’@Edel Almadovar est un spécimen à part. Mais tu n’es pas là pour parler de tes fréquentations. Etonnant comme tous ceux qui détestent Grimm font partis de tes connaissances de manière positive. Vous devriez monter un club.

« N’en parle pas comme s’il est mort. » Et tu vrilles un regard noir plein de colère sur lui. Son attitude précédente de chien battu se trouve complètement annihilée par ce que tu espères être une maladresse. Parce que sinon, tu lui balances ton poing dans la figure. « C’est exactement pour ça que je ne t’aime pas. » Tu te lèves pour accentuer tes mots plein de fureur. « Tu distilles une insouciance calculée sous prétexte d’être “simple” » tu lui mimes les guillemets « pour balancer des atrocités comme de rien. » Et aussi, il vous a volé la coupe de quidditch l’année dernière. Mais Milo d’abord.

« Parce qu’évidemment toi, tu n’en dis pas des conneries plus grosses que toi à la minute. » Monsieur est trop parfait pour s’abaisser à ça. C’est ironique bien sûr. Tu ne vois que des défauts à donner à cet abruti. Qu’il enterre des personnes qui te sont chères sous prétexte qu’elles n’étudient plus à Poudlard, ça te sort de tes gonds. Et après, c’est toi qui a un grain.

« C’est ça, va-t-en. » Qu’il te fasse de l’air et qu’il cesse de polluer ton oxygène.
Tu ne le regardes même pas se diriger vers la sortie. Préférant reprendre le cours de tes pensées pour tenter de les calmer avant de rejoindre ta salle commune. Tu refuses d’être de mauvais poil après ton jogging juste parce que le capitaine des poufsouffles a eu le malheur de se trouver au même endroit que toi en même temps. Il n’a aucun pouvoir sur toi. Définitivement pas. Alors tu vas juste effacer ça et respirer.

Du moins, c’était le projet avant qu’il ne fasse volte-face pour attaquer de nouveau. « Putain mais c’est pas possible. Tu peux pas juste admettre que c’est comme ça et lâcher l’affaire ? » Tu te crispes et tu enfonces tes ongles dans tes paumes lorsqu’il pose sa copine en victime. Et lui aussi par la même occasion. « Mais je l’aime pas, elle m’aime pas, on s’aime pas. J’vais pas me montrer gentille avec une prétentieuse qui bave sur ma gueule non plus ! » Tu ne supportes pas ce genre de fille, c’est un fait. « Jusqu’à preuve du contraire, ça ne dérange aucune de nous deux de ne pas s’apprécier. » Et ça ne regarde en rien cet abruti.

« Le monde n’est pas tout beau tout rose. On ne peut pas être ami avec tout le monde. Fais-toi une raison et fous-moi la paix. » Et tu ne vas certainement pas devenir amie avec quelqu’un qui veut forcer tes sentiments. « T’es un putain d’harceleur en fait. » Une fois que ces mots franchissent la barrière de tes lèvres, tu saisis ta baguette en main. Abaissée en direction du sol, mais tu la prends pour te protéger. Ton père a eu l’occasion, à de nombreuses reprises, de te mettre en garde contre ces psychopathes qui vrillent dès que tu les démasques. Et tu ne vas pas prendre de risque au cas où tu serais dans ce cas présentement.

Au vu de sa réaction, il ne semble pas comprendre que tu as plus peur qu’autre chose finalement. Effrayée par un poufsouffle. Tu aurais de quoi te faire charrier pendant longtemps avec le comique de la situation. Sauf que c’est triste d’en arriver à avoir peur d’un de tes camarades comme d’un harceleur justement. Une accusation débile ? Si elle le fait réfléchir, tu auras au moins obtenu ça. Le terme était peut-être exagéré, mais sous le coup de la colère, il t’a semblé fortement légitime.

L’arrivée de Peeves n’arrange en rien ton humeur déjà bien assombrie. Tu regardes la pagaille autour de toi d’un œil vide. Fatiguée de la situation. Tu vois une marmite t’arriver dessus, mais tu ne lèves même pas ta baguette. À quoi bon ? Tu vas finir assommée, aller à l’infirmerie et obtenir le calme et la paix désirés. Bon, c’est un poil masochiste comme réflexion. Mais tu n’as plus le temps de réagir alors tu fermes juste les yeux en crispant tes poings.
Pour entendre la marmite être expédiée à l’opposé et le poltergeist se mettre à chanter une version revisitée de God save the Queen. Doux Merlin. Et @Xris Andērson qui n’arrivait pas à te croire lorsque tu dis que tu n’arrives pas à avoir un moment de calme dans ta vie d’étudiante.

Tu regardes les couteaux voler dans tous les sens. Tu sens un œuf s’éclater sur ton crâne. Et putain ce que ça fait mal cette connerie. Tu aimerais que le professeur @Jameson Clearwater soit là. Tu ne pensais pas nécessiter sa protection contre une vulgaire imitation de Casper le fantôme. Il faut croire que tes ennemis se diversifient. Et toi qui pensais que Peeves était un pote. Foutaises. Et le baron sanglant ne va pas passer par la cuisine, ce serait trop beau. Tu n’es même pas sûre qu’il te reconnaîtrait sans Alvaro à tes côtés.

La gryffondor en toi finit par enfin se donner un coup de pied au popotin. Tu t’abaisses pour te cacher sous la table. Te barricadant comme tu le peux contre le mur d’un côté et des marmites de l’autre. Tu aperçois Grimm à terre qui se tortille tel un ver de terre au soleil. Et Peeves qui continue de faire étalage de ses capacités d’esprit frappeur. Pour frapper, il est percutant. « Accio Grimm ! » Le poufsouffle passe par l’ouverture que tu tentes de boucher avec des objets hétéroclites que tu as sous la main. Dont une râpe à fromage. « Je te préviens Grimm, je refuse de mourir en ta compagnie. » Il ne manquerait plus que ça passe pour un acte romantique. Eurk.

Tu aperçois Twinky se joindre à vous avec deux autres elfes pour profiter de votre cachette. « Twinky, tu veux pas envoyer un peu d’eau sur Peeves pour le calmer un peu ? » Tu n’es pas sûre de l’efficacité de ta proposition, mais au moins, tu ne restes plus les bras ballants.