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Above the clouds (Mêgam)
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FICHE DE PERSO
Dépêché par les agents ministériels qui tentaient d’endiguer la chute de popularité d’Adair Dunn auprès de la communauté des sorciers Britannique, Matthias faisait partie du cortège de Briseur de Sort qui venait d'être déployé à Pré-au-Lard, quelques jours après une marche des libertés. Et même sans y avoir participé, il sentait les vibrations et les échos de chaque cri et d'éclat de sang dans la grande rue commerçante qui avait fini par se vider. Quelques fleurs s'étaient déposé à l’endroit où l’agent Staub avait perdu la vie, signant la fin d’un mouvement qui s'était dégradé. Les brigadiers et aurors avaient déjà réalisé leur enquête sur le terrain, concluant rapidement qu’un groupe d'étudiant pacifiste et anti-Dunn avait fait dégénérer la manifestation, l’enfermement successif de plusieurs d’entre eux présents n’ayant abouti à aucun véritable coupable. L’affaire était presque étouffée, sans média ni aucune déclaration officielle et Matthias ne savait que penser.
Mais les consignes étaient claires : rétablir les périmètres de sécurité du village magique qui avait été perturbé par de nombreux transplanages simultanés et gérer les perturbations magiques qui avaient toujours été gérées par la proximité évidente avec Poudlard. Avec toute la discrétion qu'on leur demandait d'avoir, le briseur de sort arborait ses vêtements habituels sans se démarquer d'un autre sorcier lambda et arpentait la rue qui ne comportait à présent que très peu les stigmates de la violence de la Marche. Comme s'il ne s'était rien passé.
C'était ainsi que Matthias avait fini par lever les yeux sur le château pour ne pas se rappeler de l’endroit exact où il avait lui-même posé les genoux à terre, incapable de contrôler la violence de son don, quelques mois à peine après avoir fait sa deuxième rentrée à Poudlard. Un souvenir de presque dix ans, qu’il avait finis par entreposer dans l’oublie, bien qu’il avait été le moteur principal pour contrôler son don sans défaillir. Le visage tiré par la prudence mais aussi par le sérieux qu’un briseur de sort appliquait dans son quotidien, il avait suivi méthodiquement tous les process afin de défaire les anciennes protections devenus obsolètes avec les sortilèges que bon nombre de personnes avaient jeté dans le but de se protéger des attaques récemment. Mais la magie en devenait instable, les résidus pouvant bien trop facilement se lier avec d'autres et c'était pour cette seule et unique raison, parce qu'ils représentaient l'IDEM et qu'ils pouvaient ainsi suppléer les différents services du Ministère de la Magie que Matthias défaisait et refaisait tous les points de contrôle prévus par les protocoles.
Pourtant, arrivé devant une boutique à la devanture détonante des autres, il s'était arrêté, baissant sa baguette qu'il serrait doucement entre ses doigts. Il l'avait senti d'un mouvement gracile qu'une ancienne magie protégeait la boutique et il partit très vite à la recherche d'une rune avant de soudainement tomber sur une petite lettre en sanskrit, nichée en haut de la porte, faisant de l'entrée un lieu bien plus sacré. Ne sachant de quel domaine de compétences la propriétaire exerçait en ces lieux dont il n'avait jamais réellement prêté attention avant, Matthias laissait déjà son regard errer sur quelques détails de la boutique qu'il ne lui semblait pas avoir remarqué avant et pourtant, elle semblait faire partie des meubles de l'allée depuis déjà de nombreuses années.
Le parfum qu'il respira au moment où il ouvrit le battant de la porte l'avait saisit un instant, le figeant en observant les lieux avant de rentrer, laissant son arrivée se faire remarquer d'elle-même.
”Bonjour, je suis Monsieur Fogg, mandaté par le Ministère afin d'apporter une solution au dérèglement magique survenu lors de la marche des libertés.”
Une phrase qu'il avait répétée inlassablement depuis quelques heures afin de justifier sa présence. Mais au-delà d’une présentation succincte, il rentrait dans un lieu qui lui semblait un brin familier et baissa sa baguette magique jusqu'à la ranger. Le regard porté sur le plafond et sur la décoration de la boutique avec ce respect qu’il vouait pour toutes les découvertes, son attention n'était pas optimale pour s’apercevoir qu’une autre personne était dans la pièce.
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Messages : 57
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Particularités : Voyante, niveau 3.
Profession : Voyante dans la boutique familiale, à Pré-au-Lard, elle est destinée à reprendre le commerce.
Multis : Siobhán Gavalagh-Korrigan & Yara Morães De Carvalho.
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Above the clouds
— ft. @Matthias Fogg
22 05 2023
Le village de Pré-au-Lard n'avait retrouvé son calme que très récemment, huit longues journées après La Marche des Libertés qui avait secoué avec brutalité chacun de ses pavés. Avec lui, c'étaient les commerces parsemant ses rues qui avaient enfin pu retrouver leur quiétude perdue accompagnée d'un semblant de normalité alors que les sorciers reprenaient progressivement le cours normal de leur vie.
Ou presque.
Dans tous les cas, certains faisaient suffisamment semblant pour que l'illusion soit faussement parfaite.
Dans cette histoire, les Joshi n'avaient tenu aucun autre rôle que celui d'observateurs, dans toute cette confusion. Le jour de la Marche, ils s'étaient contentés de présager, précisément parce que c'était ce qu'ils savaient faire de mieux. Mais avant même que les premiers marcheurs ne s'élancent, Nilâ l'avait prédit.
« Ça va mal se terminer. Le sang va couler. Une vie va s'envoler. »
Le regard toisant l'autre côté de la vitre de la boutique, Mêgam avait su que sa mère avait raison. Parce qu'elle avait rarement tort, si ce n'était jamais, quand il s'agissait de ses visions. Sa fille l'admirait pour ça.
Ce que sa mère n'avait pas vu avec ses deux yeux et non son troisième œil, en revanche, c'était que Mêgam avait été bouleversée par toutes ces âmes qui avaient visité son esprit, passant non loin d'elle malgré les murs épais qui la séparait du reste du monde. Passés, présents et futurs d'inconnus s'étaient mélangés en des centaines d'images dans son esprit confus. Et, encore aujourd'hui, huit jours plus tard, durant la nuit, elle essayait de faire le tri dans ce qui lui avait été donné de voir.
Parfois même en journée, quand les clients ne se bousculaient pas pour connaître leur avenir dans ce monde troublé, l'ancienne Serdaigle prenait le temps de démêler les nœuds de ces existences qu'elle avait perçu, dont certaines étaient d'ailleurs bien loin de lui être inconnues.
C'était à cette occupation qu'elle s'attelait quand elle entendit la porte de la boutique s'ouvrir, la cloche retentissant faisant fuir quelques bribes de souvenirs qu'elle tentait depuis quelques minutes de relier les uns aux autres.
Sa tête se releva, encadrés par ses longs cheveux noirs rappelant l'obscurité de son regard qui ne cachait pourtant rien d'autre que sa lumière intérieure. Voilà bien longtemps que Mêgam ne sentait plus les effluves enivrantes qui flottaient dans l'air, exquis mélange d'encens, de bois exotiques et de plantes aux propriétés secrètes auquel elle s'était habituée au fil des années. Mais elle savait que les sorciers qui pénétraient en ces lieux, eux, la sentaient. Probablement l'homme en face d'elle ne faisait-il pas exception.
Aussi, la jeune femme hésita un instant avant de quitter l'arrière de son comptoir, jetant un regard en arrière avant de se rappeler que sa mère était sortie faire une course. Puis, d'un unique pas aussi discret qu'elle, elle s'avança.
Autour d'elle, des boules de cristal, d'une pureté vaporeuse, reposaient sur d'élégants coussins de velours, leurs reflets chatoyants évoquant les mondes invisibles qui les habitaient. Des runes anciennes étaient gravées sur des amulettes d'argent, étalées avec soin sur une étagère en bois.
Devant elle, non loin de l'entrée, une silhouette inconnue que ses yeux, coutumiers de l'obscurité des lieux malgré les couleurs chaleureuses qui en émanaient, arrivaient sans mal à déceler.
Sa bouche s'ouvrit pour répondre à ses politesses avant de réaliser qu'elle n'était peut-être pas si inconnue que ça, finalement. Et ce nom, pourquoi avait-elle l'impression de l'avoir déjà entendu ? Était-ce dans sa vie ou bien... dans ses visions ?
Mêgam n'aurait su décrire ce sentiment étrange qui avait pris possession d'elle au moment où ses prunelles boisées s'arrêtèrent sur celles du nouvel arrivant. Mais son esprit encore confus ne parvenait pas à isoler les images, défilant aussi rapidement que dans un film moldu. Pourtant, ce regard lui apparaissait à maintes reprises au milieu d'autres fragments de temps. Dans un lieu, une ambiance différente. Un morceau de passé, des iris au milieu de traits moins tirés, plus... jeunes ? Tout aussi doux, peut-être un brin joueurs, mais néanmoins tirés par la peur. Un cri, féminin et aïgu, terrifiant, et...
Et puis, la voyante revint à l'instant présent, sans même réaliser que sa vision venait de la pousser de nouveau contre ce comptoir. Comme si elle n'avait jamais avancé en premier lieu.
Curieuse entrée en matière, se dirait-il sûrement.
Ce ne serait pas la première fois que quelqu'un la trouvait bizarre.
Savait-il seulement où il s'était engouffré ?
« Je vous demande pardon », finit par répondre Mêgam, restant volontairement à distance, tentant d'afficher un visage neutre bien qu'elle n'était pas très douée pour faire semblant. Avait-il seulement remarqué ce qu'il venait de se passer ? « Bonjour, Monsieur Fogg », se contentait-elle de répéter même s'il n'était certainement pas assez vieux pour être appelé "Monsieur" citant néanmoins la seule dénomination qu'il lui avait donnée. « Soyez le bienvenu. Je vous en prie, faites. »
Mêgam pouvait déjà entendre sa mère s'insurger de ne pas lui avoir proposé à boire ou à manger.
« Souhaitez-vous... quelque chose en particulier ? », demanda-t-elle simplement, oubliant de préciser qu'elle faisait allusion à un thé, un café, ou des biscuits.
Moins elle en disait, mieux ça lui allait.
Quitte à parfois en omettre l'essentiel, encore perturbée par ce qu'elle avait lu dans ses yeux.
Une vision, ou un simple rappel à l'ordre de son passé ?
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Il ne sut comment il avait fini par se tourner vers elle, remarquant sa présence comme une évidence en plein milieu de la boutique. Sans lui répondre, elle avait fixé son regard sur lui, presque dans le vague et sans prévenir, elle était déjà entrain de l’emporter dans une autre vie qu’il était certain d’avoir laissé derrière lui. Dans la ruelle bondée et chaleureuse que Pré-au-Lard avait été durant de nombreuses années avant quelques jours, il s'était senti englouti par la foule qui riait, mais surtout par une seule personne dont il avait croisé le regard intact par le temps qui courrait. Et si la jeune femme devant lui avait buté contre le comptoir, ce fut la porte qui claqua brutalement derrière lui qui réveilla Matthias qui clignait des yeux, se déconnectant en sentant un frisson parcourir son échine.
Une impression de déjà vu, aussi agréable qu'inopportun venait de le saisir et il baissa le regard vers les innombrables boules de cristal qu’il voyait sur des confortables coussins. Évitant de regarder la jeune femme, il s'était presque tourné de biais, tentant de repousser cette image qu’il n’avait pas vu auparavant, la sienne, totalement à la merci d’un don. Troublé par un reflet qu’il n’avait jamais eu à voir ainsi, Matthias manqua de clairvoyance à cet instant, malgré une voix polie et douce qu’il entendait très distinctement à ses oreilles. Il en bascula légèrement la tête, fermant les yeux alors que chaque mot qu’elle avait, était en train de percuter le peu de barrière qu’il venait de soulever contre elle.
”De l’eau ... je voudrais bien un verre d’eau, s’il vous plaît.”
Elle devait s'éloigner, reporter son attention ailleurs pour qu’il puisse reconstituer qui il était. Aussi frêle que cet instant où il était tombé à terre, Matthias avait l’impression que le garçon de dix-neuf ans qu’il avait été, venait de ressurgir de nulle part, envoyant valser l’homme qu’il était maintenant. Des repères, voilà à quoi il devait penser et sans attendre la réponse ou le simple mouvement de la jeune femme, Matthias tenta de se recentrer sur la raison pour laquelle il était dans cette boutique. Remettre les protections, s’assurer que rien ne se dégraderait et malgré lui, parce qu’aucun agent du Ministère n'était venu s’acquérir de l'état des commerçants après la manifestation, son attention fut de nouveau reposer sur la jeune femme, observant ses pieds au sol pour ne pas avoir à se rencontrer de nouveau dans ses visions.
”Et savoir comment vous allez également depuis les incidents.”
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— ft. @Matthias Fogg
22 05 2023
À ce moment précis et alors que leurs yeux sombres se croisaient, Mêgam n’avait d’autre échappatoire que de détourner son regard.
Simple habitude : par nature, l’ancienne Serdaigle n’était pas du genre à toiser qui que ce soit. Probablement cela avait-il à voir avec le fait qu’elle détestait qu’on en fasse de même pour elle, abhorrant qu’on puisse vouloir la placer au centre de quelconque attention — principalement celle des autres.
Mais l’envie de regarder ailleurs l’avait également saisie parce qu’il s’agissait de lui. Parce que son souvenir, bien que partie intégrante d’un passé révolu, se faisait bien plus vigoureux, bien plus vif, bien plus violent, depuis qu’il était entré dans la boutique, à l’image de la façon dont il s’était imposé à elle. Sans qu’elle ne sache encore déterminer si c’était son pouvoir qui se manifestait. Ou s'il s'agissait simplement des morceaux échoués, ramenés par la houle alors qu’ils avaient, un jour, explosé en des milliers de fragments.
Forcément, il y avait eu un moment de battement, pendant lequel ni l’un ni l’autre n’osait plus s’exprimer.
S’était-elle correctement exprimée et avait-elle usé des bons mots ? Était-il clair qu’elle avait fait allusion à son hydratation ou sa satiété, ou bien sa phrase pouvait-elle avoir un autre sens que celui qu’elle avait voulu employer ? Des milliers de questions filèrent dans sa tête, telles des étoiles filantes en mouvement dans un ciel d'été.
Elle doutait de tout, trop vite, trop fort.
Quand bien même sa mère passait son temps à lui réclamer d’avoir confiance en elle, Mêgam ne pouvait pas s’en empêcher.
L’occasion était trop belle pour dissimuler le désordre qui s’emparait de son intérieur. La voyante ne répondit même pas quand il lui demanda un verre d’eau avec politesse avant de s'enquérir de son état, préférant disparaître dans l’arrière boutique comme si elle pouvait y trouver une idée pour ne jamais se montrer de nouveau.
Mais sa mère était absente, il n’y avait qu’elle. En ces lieux mystiques et néanmoins renommés, elle était la seule garante que son nom de famille ne saurait être écorché et l’irréprochabilité était son seul commandement.
Tremblante, on la vit s’appuyer un instant sur une table de bois qui trônait au milieu de cette seconde pièce. Une bouffe d’air vient pénétrer ses poumons, lui donnant l’impression de respirer à nouveau alors qu’elle était en apnée depuis qu’il était entré. Pourquoi ? Elle qui avait l’habitude d’avoir réponse à tout n’en voyait aucune valable en cet instant. Tout était trop flou, et finalement, cette odeur familière en arrière plan lui revint subitement au nez.
Signe qu’elle était en train de perdre ses repères.
Ses yeux s’arrêtèrent un instant sur ses mains qui n’en finissaient plus d’avoir la tremblotte. Mêgam resta un instant à les toiser, leur intimant silencieusement de cesser de s'agiter. Finalement, ce fut elle qui eut gain de cause. Et c’était avec davantage de (fausse) sérénité que l’eau de la cruche se mit magiquement à couler, sans qu’aucune goutte ne lui échappe. Le verre fut déposé sur un plateau, et la silhouette fine qui était la sienne réapparut dans l’encadrement du passage, la menant vers le cœur de la boutique familiale.
S’approchant de cet inconnu qui ne l’était pas tant, Mêgam tendit le verre avec la satisfaction de voir qu’en surface, l’eau ne tremblait pas.
« Un verre d’eau », répéta-t-elle simplement en n’osant lever ses prunelles trop haut de peur de croiser les siennes.
Si sa mère avait été là, elle aurait probablement levé les yeux au ciel en entendant Mêgam parler et en la voyant agir ainsi.
Mais voilà, elle n’était pas là. Nilâ Joshi laissait assez rarement la boutique à sa fille pour que ce soit souligné.
Et forcément, il fallait que ce soit ce jour-là.
Quel farceur il faisait, ce destin.
« Je vous en prie, asseyez-vous », l’invita-t-elle, autant pour se redonner un peu de contenance que pour briser le silence qui avait pris ses quartiers. Mais elle, restait debout en attendant qu’il s’installe, se rappelant dans le même temps qu’il avait posé une question et qu’elle s’était presque enfuie pour ne pas avoir à lui répondre.
Le souvenir de la marche lui revint, sans lui laisser aucune porte de sortie. Des images s'imposaient, par bribes, auxquelles venaient se mêler d'autres miettes de temps.
Un visage, le sien.
Un regard, encore le sien.
Mais Mêgam était une voyante chevronnée. Son don, elle le maîtrisait. Et il était hors de question de le faire subir à qui que ce soit. Y compris sa propre personne.
Un petit sourire se fraya un chemin au milieu de ses traits. Sincère, sans équivoque, alors que les mots, eux aussi, avaient trouvé leur route jusqu'à lui.
« Notre boutique est un peu à l’écart, c'est notre chance. Nous avons subi bien moins de dégâts que d'autres commerçants sur l'avenue principale. Et s'il y en a eu que nous n'avons su voir, vous êtes là pour les réparer alors, tout ira bien, j'imagine. » Faisant un pas vers lui, elle se reprit de peur d'avoir été maladroite. « Enfin, je veux dire, prenez le temps de boire votre verre d'eau, je ne veux pas vous presser. »
Et sa compagnie n'était pas désagréable.
Cette fois-ci, Mêgam se déplaça légèrement de côté pour prendre appui sur un petit meuble en bois massif qui croisait sa route. Des reflets kaléidoscopiques, créés par les rayons du soleil qui venaient se perdre dans les boules de cristal, donnaient à la pièce un côté chaleureux, caressant sa peau ça-et-là.
« Et vous Monsieur Fogg ? », demanda-t-elle pour tenter de faire la conversation et faire oublier ces moments de flottement qu'elle montrait depuis qu'il était entré. « Étiez-vous dans le cortège ? C'est terrible, ce qui est arrivé à l'agent Staub. »
Si elle avait été plus à l'aise avec son interlocuteur, probablement Mêgam lui aurait-elle fait part de son avis pour changer le sujet et mettre de côté ce trouble qui la caractérisait.
Mais elle était certainement un peu trop réservée pour ça.
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Elle s'était retournée, emportant avec elle un parfum qui soudainement, l’emporta en dehors de cette boutique, comme une réminiscence qui le propulsait dans un souvenir enfoui, comme ceux de l’enfance qu’on oubliait avec le temps. Alors qu’il entendait le bruit des bracelets et de ses pas s'éloigner pour finalement quitter son champ de vision, le briseur de sort se rendait compte qu’il avait retenu son souffle, comme il tentait de retenir son équilibre de vaciller. Ses pouces frottaient ses autres doigts pour tenter de comprendre, organiser et revoir l’ordre exact de tout ce qu’il devait faire ici et pourtant, il voyait encore le regard noir de la jeune femme dans lequel il pouvait tout voir.
Il recula d’un pas, se demandant s’il ne devait pas sortir et demander à un autre collègue de venir s’occuper de la boutique à sa place et le temps d’un instant, il songea à le faire. Pour la magie, il était capable d’aller loin, de ne pas saisir la notion de courage et d’aller au-delà de ses limites par curiosité plus que par bravoure, quitte à se mettre en danger sans le savoir. Mais quand il était assailli par ses images qui le heurtaient comme des vagues, il défaillait. Il ne savait que faire de ce qu’il ressentait, sans savoir si ces émotions lui appartenaient ou si elles étaient aux autres. Et à bien des reprises, il s'était perdu dans les méandres de sensations qu’ils ne voulaient pas vivre par procuration.
Alors lorsqu’elle revint pour lui apporter un verre d’eau sur un plateau, avec tous le respect et la distance qu’on pouvait avoir, il ne put s’empêcher de lui adresser un sourire de remerciement, remarquant à peine qu’elle s'était éloignée sans répondre à sa question. Emprunte de coutume venue d’une autre contrée, elle semblait sur sa réserve et en face d’elle, il n’en menait pas large. L’invitant à s’installer, il préféra néanmoins rester debout et boire, tournant son regard vers la fenêtre par laquelle le soleil passait ses rayons de soleil, l'écoutant attentivement. D’une voix posée, elle lui affirmait qu’ils avaient eu la chance de ne pas être aux premières loges de la scène. Comprenant qu’elle partageait la boutique avec quelqu’un, il commençait doucement à pester contre ce même Ministère qui l’envoyait ratisser les habitations et les commerces sans même leur donner plus d’informations que cela sur les occupants. Mais si la jeune femme avait accepté sa présence dans les lieux, c'était certainement qu’elle en était la responsable et il hocha la tête, reposant le verre d’eau vide sur le même plateau.
”Je ne me permettrais pas de vous déranger très longtemps.” Il l’avait dit avec toute la bienveillance donc il était capable, faisant un pas en arrière au moment où elle s'était approchée de lui. Par un instinct qui lui disait de ne pas la regarder dans les yeux même s’il lui parlait encore avec professionnalisme, parce que c'était la seule barrière qu’il lui restait dans ce genre de cas. ”Oui, c’est regrettable d'être allé jusqu'à cet extrême...”
Il avait pourtant un avis bien plus tranché que cela, mais déployé par le Ministère lui-même, il ne pouvait se permettre d’en dire plus. Et par respect pour @Mohan Rajkumar qui aurait pu être à sa place à la surveillance du cortège, il n’avait pas envie de penser à la peine incommensurable que la famille du brigadier Staub devait encore affronter. Mais il avait fait le choix de ne pas se rendre à la manifestation parce qu’il savait qu’il ne supporterait pas toute cette haine pacifiste qu’il voyait déjà chez @Eugène Fogg . Eugène aurait été le seul à pouvoir canaliser, même maintenant alors qu’elle s’acquérait de lui avec un naturel qui aurait pu le désarmer de nouveau.
Mais son regard tomba sur la même rune qu’il avait vue à l’extérieur de la boutique et son attention purement intellectuel, se focalisa sur les traits qui dénotaient d’une magie certaine.
”Et ce que vous pourriez me dire comment votre boutique est protégée? Cela me permettra d’accorder les nouvelles protections pour ne pas entraver les vôtres durant votre travail.”
Il l’avait rapidement souligné du regard, s’avançant vers ce pan du mur tout en prenant bien soin d'éviter les différentes boules de cristal près des coussins. Par réflexe, afin de ne pas salir les nombreux tapis et coussins confortables, il avait enlevé ses chaussures en s’en approchant, sentant du bout de ses doigts une magie dénotant d’un vestige certain.
”Vous avez un savoir-faire très ancien. Quand je dis ancien, je ne dis pas qu’il est archaïque loin de là, je trouve que ce sont même les plus belles protections qu’on peut avoir.” Parce que contrairement aux croyances populaires où les voyants étaient sous considérés, relégué au rang de fou ou d’aliéné, Matthias s’y identifiait par un don qui, mal maitrisé, amenait bien trop souvent à des situations gênantes. Et pendant un moment, il se demanda si elle l’avait vu et si c'était justement la raison pour laquelle elle se tenait à distance.
Sans savoir qu’elle tentait juste de se protéger comme lui pouvait le faire. Dans ce miroir où le reflet n'était pas inversé, Matthias s'était tourné vers elle avec une admiration certaine pour cette protection ancienne qu’il pourrait restaurer sans abîmer, ni défaire afin de juste lui redonner son prestige.
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— ft. @Matthias Fogg
22 05 2023
Beaucoup de sorciers, lorsqu'ils franchissaient le seuil de la boutique des Joshi, ne se sentaient pas à leur place en ces lieux. De nombreux témoignages disaient qu'en pénétrant au cœur de cette atmosphère mystérieuse et un brin pesante qui était restée la même au fil des années, ils avaient senti des choses qu'ils n'avaient rencontrées nulle part ailleurs. Les runes qui remplissaient les espaces vides de la pièce y étaient sûrement pour quelque chose. On leur donnait des propriétés divinatoires et Nilâ avait pour habitude de dire qu'elles stimulaient leurs pouvoirs ancestraux à travers les énergies qu'elles leur transmettaient. Mêgam n'avait jamais su trop quoi penser de ces affirmations, n'osant jamais se montrer en désaccord avec les femmes de sa famille, qui s'y connaissaient de toute façon beaucoup mieux qu'elle en magie.
Et si tous les éléments étaient rassemblés pour que le Fogg, comme de nombreux autres clients, ne se sente pas à sa place, Mêgam avait le sentiment qu'il ne dénotait pas. Au contraire, il paraissait même dans son élément. Comme si ce que renfermaient les murs épais de la boutique avaient quelque chose qui le captivait. Pour autant, et malgré ces images dans lesquels la voyante le distinguait, il restait tout à fait méthodique, campé sur la mission qui lui avait été confiée sans en déroger.
« Personne ne s'est bousculé devant la vitrine, ce matin, pour s'enquérir de son passé, de son futur ou de son présent », railla-t-elle avec un léger sourire, gardant ses positions sans oser se rapprocher. « Alors, vous ne me dérangez pas. »
Il ne manquerait plus que ça : d'abord, il avait été accueilli par ses absences, et maintenant, il pensait la déranger ? Quelle odieuse réceptionniste elle faisait. Non, décidément, Mêgam ne pouvait pas le laisser penser un seul instant qu'il était de trop. Que dirait sa mère s'il la croisant à la porte, s'évadant de la boutique alors qu'elle y rentraient, sans avoir pris le temps de faire ce pourquoi il était venu en premier lieu ? Non, définitivement, il fallait qu'elle se rattrape. Tenter de répondre le mieux possible à ses questions était une première étape pour y parvenir.
Manque de chance, elle n'avait jamais eu à ériger quelconque protection au sein de leur boutique.
« Ce sont mes grands-parents qui ont fait le nécessaire à leur arrivée en Grande-Bretagne en 1965. Ils ont du apporter avec eux un peu de magie d'Inde, je suppose. » Mêgam avait une excellente mémoire des dates. C'était inné. Comme son don. « Ma grand-mère pourrait vous en dire plus et vous le dire mieux que moi. Mais je crois savoir qu'à l'époque, la magie était encore sensiblement différente de celle d'aujourd'hui. Cela doit aussi passer par les sorts de protection, non ? Et vous avez du voir les runes mais quelque chose me dit... Que vous êtes plus doué que moi à ce sujet. »
Il n'y avait qu'à voir la façon dont il les avait observées à droite et à gauche, depuis qu'il était entré. Et si elle n'osait poser la question frontalement, peut-être cela amènerait-il le Fogg à lui en dire plus sur la raison pour laquelle le Ministère l'avait commissionné lui en particulier.
Depuis toute petite, Nilâ avait orienté sa fille à se concentrer sur l'extension de son don de voyance, loin de l'encourager à se servir de sa baguette pour devenir une sorcière exemplaire. Mêgam avait pourtant toujours eu une véritable affection pour les matières telles que les sortilèges, la défense contre les forces du mal... Mais coup du hasard ou bien jeu sadique du destin : elle ne s'était jamais montrée très douée. Partout où elle passait avec sa baguette entre les mains, ses camarades avaient plutôt tendance à s'enfuir devant elle.
Et ça convenait tout à fait à Nilâ. Elle avait pu façonner sa fille année après année comme sa parfaite petite héritière ; la seule qu'elle avait et qu'il fallait donc à tout prix choyer — et, surtout, former, selon ses propres volontés. De ses propres mains.
La seule chose qu'elle n'avait pas réussi à changer chez elle, c'était son caractère. Le même qu'elle affichait depuis toute petite. Au grand désespoir de la matrone.
Mais en voyant le Fogg se retourner vers elle, Mêgam croisa à nouveau ses yeux par inadvertance. À nouveau, ce fut le défilé d'une mémoire qui lui faisait défaut, ou bien était-ce encore son don qui dérayait ? Prenant appui sur le meuble juste derrière elle à nouveau, elle donna l'impression d'être prise soudainement d'un malaise.
Qu'avait donc en lui cet homme pour la tourmenter à ce point ?
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upon my liar's chair.
upon my liar's chair.
INFOS
FICHE DE PERSO
Il lui adressa un sourire en biais tandis qu’elle soulignait que sa présence ne dérangeait nullement sa clientèle absence de matin. Pendant un instant, une question le frôla, la curiosité d’un moment où il aurait aimé voir de ses propres yeux la manière dont elle expérimentait ses visions venues des échos du passé ou même du futur. Elle semblait baigner dans un monde vraiment bien plus serein que lui, comme si le calme tempérait les plus grandes apocalypses ailleurs et l'écouta attentivement alors qu’elle parlait d’un savoir-faire ancestral qu’elle ne maîtrisait pas totalement dans les protections.
”On dit souvent que la magie d’autrefois était plus instable, mais en réalité, c’est surtout qu’elle vibre sans harmonie avec celle que nous pratiquons actuellement. Elle semble ainsi désuète et pourtant, même Poudlard tient encore debout grâce à ceux-là.” Matthias avait effleuré du doigt une autre protection, plus proche de la fenêtre. ”Si je ne me trompe pas, celle-ci agit comme un filtre pour ne laisser entrer que certaines âmes par exemple et ...”
Fasciné par une culture qui apportait une magie ancienne bien différente par leur conception même de l’essence de la magie, Matthias avait pourtant son regard logé dans celui de la jeune femme, soudainement happé par ses grands yeux noirs dont il ne pouvait se détacher. Et si la jeune femme s’accrochait à ce qu’elle pouvait, Matthias n’avait rien d’autre que cette même fenêtre contre laquelle il s’adossa légèrement, dans un mouvement de recul inopiné.
Le vertige qu’il eut à cet instant était assez intense, le troublant dans sa conception de la réalité alors que les trois lignes temporelles se mêlaient avec autant d’imprécisions que les propres images qui venaient à lui. Le renvoyant autant dans le passé que dans cette pièce, il sentait ses doigts trembler derrière son dos sans avoir le moindre contrôle sur ce qu’il voyait. Parce qu’elle, elle n’avait pas cette maîtrise ou peut-être parce qu’ils faisaient tous deux échos dans une dimension qui était indéniablement trop forte et trop grande.
”Est-ce qu’on s’est déjà vu?” Ce fut la seule question qui traversa ses lèvres, tentant de passer outre le tournis pour faire un pas vers la jeune femme. ”Est-ce qu’on s’est déjà croisé à une autre époque?”
Parce que dans tous le trouble qu’elle lui montrait, il voyait son propre reflet dans le noir et il ne pouvait plus passer à côté de cette image vivace de lui-même dont il ne se souvenait pas. Il n’avait aucune explication, ni aucune raison d’avoir pu oublier son visage pourtant.
INFOS
Messages : 57
Faceclaim : Simone Ashley
Âge : 28
Sang : Pur
Particularités : Voyante, niveau 3.
Profession : Voyante dans la boutique familiale, à Pré-au-Lard, elle est destinée à reprendre le commerce.
Multis : Siobhán Gavalagh-Korrigan & Yara Morães De Carvalho.
FICHE DE PERSO
Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé:
Maturité Magique (MM):
(0/0)
Education Magique (EM):
(0/0)
Potentiel Magique (PM):
(0/0)
Rigueur Magique (RM):
(0/0)
Expérience Magique (XM):
(0/0)
Témoins de l'Histoire:
(0/0)
Inventaire:
Dossier du Ministère
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Above the clouds
— ft. @Matthias Fogg
22 05 2023
Aussi fort qu’elle aurait aimé discuter avec lui de la stabilité de la magie ancienne et de ses propriétés en relation avec les enchantements et sortilèges actuels, Mêgam était pétrifiée par les images que son esprit lui imposait. Et bizarrement, ses sensations se répercutaient dans la pièce comme à travers un miroir ; dans son reflet, comme une symétrie, le Fogg s’éloignait d’elle à son tour, reposant son corps confus contre l’une des ouvertures de la boutique.
Définitivement, ce qui était en train de se passer devant leurs yeux n’avait rien de normal. Si la voyante avait pour habitude d’être secouée par la teneur de ses visions, ce n’était que très rarement que ses clients s’en retrouvaient saisis de la même façon.
Et la question que le Fogg venait de poser n’avait rien pour arranger les choses. Car il avait mis la main sur une interrogation qu’elle n’avait pas réussi à formuler, par une pudeur bercée par toute la retenue et la réserve qui la caractérisait.
Mêgam posa une main sur sa tempe, tentant à nouveau de remettre de l’ordre dans ce trouble qu’il avait créé, par son regard, par son sourire, par la douceur de ses traits curieux, par cette bonté naturelle et sans équivoque qui émanait de sa personne. Ses yeux sombres quittèrent un instant le sol pour l’apercevoir se rapprocher d’elle et, étrangement, ce simple mouvement lui permis de reprendre le contrôle de ses pensées quand une seconde avant, tout n’était que chaos et confusion. À son tour, elle fit un pas. Puis deux, réfléchissant en même temps qu’elle s’avançait vers lui.
Ses visions ne s’exprimaient pas par flash habituellement. Elles étaient beaucoup plus structurées, fondées sur des éléments précis qu’elle décrivait à ses clients pour leur donner un maximum d’informations sur ce qu’elle lisait à l’intérieur d’eux.
Rien n’était logique là-dedans, donc.
Et pourtant, il ne pouvait y avoir qu’une seule explication. Il n'y avait que celle-là qu'elle pouvait lui admettre.
« Je crois bien que nous nous sommes déjà vus, en effet », affirma-t-elle péniblement bien que dans un sourire timidement léger.
Les images étaient donc des souvenirs du passé, bien moins nets que ses vues quotidiennes sur le temps. Elle n'avait jamais su son nom jusqu'à aujourd'hui, mais son visage l'avait marquée, assez pour s'en retrouver chamboulée aujourd'hui. La question était désormais de savoir pourquoi elle se souvenait quand lui avait simplement posé la question. Et s'il avait véritablement oublié, alors pourquoi paraissait-il tout aussi nébuleux qu'elle depuis qu'il était entré dans cette boutique ?
« Mais je dois vous admettre que tout ça est très flou... Vous êtes loin de m'être inconnu mais pour autant, je ne me rappelle pas exactement. Est-ce que vous aussi, vous... » La fin de sa phrase ne vint jamais, et elle secoua la tête comme pour s'émanciper de ses propres pensées. « Non, oubliez ça », ajouta-t-elle avec politesse.
Nerveuse à l'idée de mener cette discussion qu'elle n'avait pas vue venir, la jeune femme prit la peine de replacer une mèche de ses cheveux derrière son oreille, conscience que ce n'était pas ce que son interlocuteur était venu chercher en ces lieux. Un mystère du passé, des traces ineffacées. Elle aurait voulu comprendre d'où ses souvenirs tiraient leurs racines, mais sans prendre plus de temps pour se relier aux astres et lire l'invisible, c'était impossible.
Et lui demander de prendre du temps pour ça, c'était déjà beaucoup trop demander à Mêgam qui n'oserait jamais s'immiscer ainsi dans la vie et le quotidien d'un inconnu.
« Je suis désolée de vous avoir interrompu avec... tout ça. Je ne voudrais vraiment pas vous retarder dans votre programme de la journée. Vous devez avoir beaucoup à faire, certaines boutiques de Pré-Au-Lard étaient aux premières loges et doivent attendre votre venue. Je vous laisse faire. Monsieur Fogg. »
Elle dit une légère révérence pour indiquer qu'elle se retirait. À peine s'était-elle retournée que ses cheveux balayaient l'air, répandant derrière eux les effusions de son parfum sucré.
Il lui fallait regagner l'arrière boutique et disparaître, ce qu'elle aurait probablement du faire déjà quand elle était allée lui chercher un verre d'eau.
I wear this crown of thorns
upon my liar's chair.
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