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[Allemagne] Détenu 896-XR (Mohan)

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Berlin Est, 13 Juin 2023, 01H32

Debout devant la bouche de Métro, j'attendais patiemment les mains dans le dos l'homme qui devait m'accompagner. La mission, une mission d'escorte entre l'Allemagne et l'a Grande Bretagne d'un détenu particulièrement dangereux avait été confiée à un certain Mohan et moi même. Faisant désormais parti intégralement du département des Mystères en tant que Langue-de-Plomb, j'étais sensé être présent pour justement ramener le détenu, non pas à Azkaban où c'était normalement sa destination finale, mais plutôt dans les sous-sol du Département des Mystères afin que les souvenirs de son esprit soit totalement extraits. Une mission secrète, donc, entre l'Allemagne et la Grande Bretagne. Les deux Ministres avaient négocié les conditions, et même moi, au service des renseignements, n'avait pas eu vent des discussions. Tout ce que je savais, c'était qu'avec l'aide d'un Brigadier spécialisé dans ce genre de mission, nous ramenions tous les deux un détenu.

" Ah ! Tu dois être Mohan ! "


J'avais déjà vu son visage au Ministère. L'accueillant avec un petit sourire, pour faire bonne figure, je me dirigeais vers lui. Autour de nous, de rares moldus passaient à côté de nous dans les ruelles de Berlin. Je lui tendis un parchemin, son ordre de mission qui était assez simple.

" Ebenezer Grimm, du Département des Mystères. Je suis en charge du transfert du détenu 896-XR d'Erkstag à Londres. Pour cette mission, la discrétion est de mise. C'est pourquoi nous allons voyager lentement, et à deux. "

Je désignais la bouche d'égoût à ma droite qui était en réalité l'entrée de la tristement célèbre prison Erkstag. Elle avait autrefois servi à emprisonner un bon nombre de personne, mais jugé inhumaine, on y emprisonnait désormais que deux catégories d'individus : ceux voulant nuire au Secret Magique et donc le Congrès, et le Ministère Allemand. Je ne savais pas dans quel cas de figure nous étions pour 896-XR, et je n'étais d'ailleurs pas sensé le savoir. Moins on en savait... Mieux c'était.

" Mais avant qu'on rentre, il faut que tu me montres ta plaque et que tu me donnes le mot de passe. C'est le protocole. Et encore je suis sympa, j'ai des collègues qui demandent à voir l'étiquette de ton slip pour voir si le prénom correspond... "

Je me mis à ricaner, bras croisés avant d'avouer devant la bouche d'égout :

" Je déconne. On écrit pas tous nos prénoms sur nos sous-vêtements. "
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Détenu 896-XR

Avec  @Ebenezer Grimm  

13 juin 2023


Les Berlinois étaient déjà bizarres. Peut-être que les Anglais étaient pareils, mais ils étaient tous plongés sur des espèces de petits écrans étranges sans se décrocher un seul mot. Pire encore, certains avaient rabattu leur capuche sur leur tête pour la balancer de haut en bas sans aucune raison. Mohan les observait avec une certaine suspicion. Il n'aurait su dire avec exactitude ce qu'ils étaient en train de faire. Ses cours d'Études des moldus remontaient déjà à trop loin pour ce sorcier au sang pur, qui n'avait connu que la magie tout au long de sa vie.  Au final, qu'il fut à Londres et/ou à Belin, les moldus étaient tous pareils.

Fronçant les sourcils, bien qu'il ne put que difficilement détacher son regard de cette jeune femme aux cheveux noirs et roses, il se redressa d'un bond lorsqu'il entendit le nom de la station à venir. C'était là que Mohan devait descendre pour retrouver ce sorcier du dpt. des Mystères. Ebenezer Grimm. Si son prénom ne lui disait rien (trop jeune à l'époque pour connaître le scandale (ou pas au final) de son déshéritage), son nom de famille, quant à lui, était criant de grandeur. Mohan savait les Grimm possesseurs d'une forge magique sur le Chemin de Traverse sur lequel une bonne partie de leur renommée avait été bâtie.

Maître dans l'art de la forge, Mohan se souvint s'être rendu dans leur boutique en compagnie de son père à quelques reprises pour récupérer un cadeau ou deux pour son grand-père reparti en Inde pour finir sa vie. C'était donc avec une certaine excitation qu'il s'apprêtait à rencontre son collègue pour cette mission de transfert de prisonnier.

Dans son costume bleu nuit, Mohan gravit les marches, posant un rapide regard sur sa montre à gousset qu'il glissa à l'intérieur de sa poche. Arrivé en haut, il balaya l'endroit du regard, s'imprégnant rapidement de l'énergie berlinoise pour mieux disparaître dans la foule. Tête légèrement baissée, il lui suffit d'adopter un air pressé comme l'étaient tous les Hommes d'affaires dans les grandes villes occidentales.

Rapidement, Mohan repéra l'agent Grimm. Un léger hochement de la tête à l'encontre d'Ebenezer lorsque ce dernier l'interpella, il s'arrêta à sa hauteur.

« - Sergent Rajkumar, monsieur. On m'a demandé de vous seconder. » Il inclina légèrement la tête. « Bien monsieur. » Ajouta Mohan, une fois qu'Ebenezer se fut présenté.

Mohan jeta un bref regard dans la rue avant de reporter son attention vers Ebenezer.

« - Oh, euh... » Fit Mohan, alors qu'il tapotait son costume pour retrouver rapidement son insigne qui devait être perdu dans une de ses poches.

Un sourire désolé s'afficha sur ses lèvres lorsqu'il comprit qu'Ebenezer se moquait de lui.

« - Excusez-moi, monsieur. Je suis un peu stressé de faire cette mission. C'est que j'ai entendu beaucoup de bien de votre famille, monsieur. »

Protocolaire, sérieux, légèrement impressionné, Mohan avait toujours eu besoin d'un peu de temps pour briser la glace. C'était toujours plus facile avec les autres agents du ministère. Mais les Langues-de-Plomb lui avaient toujours mis une de ces angoisses. Il y avait fort à parier que son inconscient faisait un transfert étrange de son père peu expressif.
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Comme d'habitude, j'avais les mains dans les poches de mon jean. L'écoutant parler, je haussais à plusieurs reprises les sourcils. Cette façon de m'appeler tout le temps Monsieur était vraiment perturbante. J'allais lui dire d'arrêter, quand il se mit à complimenter ma famille. Un léger sourire passa sur mes lèvres et je me mis à ricaner d'un petit air espiègle qui ressemblait tant à mon sang.

" Effectivement, j'ai de la chance de faire partie de la plus noble et aimante famille d'Angleterre. "


Une pointe d'ironie perça ma voix, juste assez pour que le doute plane sur ma réelle perception de ma famille. Les mains toujours dans les poches, je l'observais un long moment et j'évaluais rapidement son physique comme correspondant à la fiche que j'avais de lui.

" Tu peux m'appeler Ebenezer. Et détends toi, si tu as été mandaté pour cette mission, c'est certainement que tu en avais largement les compétences! "


Ou que personne ne voulait travailler avec moi, car, il y a quelques jours on avait appris mon transfert du Bureau de Liaison de Gobelins vers le Département des Mystères en tant que Langue-De-Plomb. Et tout le monde au boulot savait ce que cela voulait dire.. j'étais chargé du renseignement interne. Une petite poukave comme on aimait me le rappeler. Sans un mot de plus, je me présentais devant l'entrée de la prison qui n'était en réalité que le mur de la station de métro désaffectée. Sortant ma baguette et un papier violet, le mur pivota dans un bruit mécanique et nous laissâmes devant un couloir sinistre éclairé uniquement par des lanternes contenant des Lucioles. Avançant d'un air assez déterminé, ma baguette toujours en main mais le long du corps, j'arrivais enfin devant le bureau du Gardien. Il se leva et me regarda d'un air un air un peux soupçonneux.

" Je viens chercher le Prisonnier 896-XR, pour le Ministère de la Magie Britannique. "


Il arriva vers moi, mais ne prononça aucune parole. Avec sa lanterne pleine de luciole, il m'éblouit le visage, puis celui de Mohan. Enfin, il attrapa la petite note violette du Ministère signée par le Ministre Adair Dunn en personne. Après une courte lecture, il se contenta simplement d'un :

" Attendez moi là, et ne touchez à rien. "
avec un très bel accent bavarois.

D'une démarche lente et boitillante, il s'en alla. On entendit alors des hurlements humains, stridents et horribles. Je fis une petite grimace. Alors que le gardien s'en allait, je fis une petite grimace à Mohan suite au hurlement.

" L'endroit à l'air tout à fait charmant! Et donc, tu as fais tes études à Poudlard? Tu étais dans quelle Maison? Je sais, ça à l'air stupide comme question mais généralement on commence par celle là, j'ai jamais su pourquoi. "


Je me penchais sur le comptoir. Il avait bien évidemment dit de rien toucher, mais je ne pus m'empêcher de mettre la main sur un registre qui traînait sur le comptoir. Il y avait la liste de quelques détenus. Un nom en particulier attira mon attention...

" Tiens, c'est curieux. Je pensais que Charles Graham était enfermé à Azkaban pourtant il apparait dans le registre... Tu vois qui c'est? "


Je déposais le registre, ayant mémorisé l'ensemble des noms qui était sur la fiche, j'essayais de les réciter pour m'en rappeler le maximum. J'en avais déjà oublié un quart, en bon poufsouffle.

" Détends toi. On prend le détenu, on le ramène et je t'emmène boire un verre. Tu sais jouer au Black Jack? "

J'avais une addiction pour les jeux d'argents. Peut être que lui aussi.
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Mohan ne put retenir un sourire tout en bougeant légèrement la tête pour lui faire comprendre qu'il avait bien compris la demande d'Ebenezer en plus d'accepter son compliment. Il se détendit presque aussitôt alors qu'il posait sa mallette au sol. Celle-ci se volatilisa presque aussitôt. L'instant d'après, le brigadier suivit le langue de plomb dans cet étrange endroit qu'était la prison magique allemande.

Comme toute prison, l'endroit était glauque. Sinistre. Mais cela ne semblait pas déranger Mohan qui marchait sur les talons d'Ebenezer, se comportant comme ce dernier l'attendait. Il avait juste retiré son chapeau qu'il tenait entre ses mains derrière son dos.

La demande d'Ebenezer fut prise en compte et le gardien des geôles disparut presque aussitôt après avoir rangé la note du ministère de la magie britannique.

Mohan était en train d'observer les lieux, s'imprégnant de cette étrange atmosphère alors qu'on entendait, plus loin, dans un écho, les hurlements d'un homme. Bizarrement, l'indien ne ressentit aucune empathie. L'ironie qu'Ebenezer avait employée lorsqu'il avait parlé de sa famille ne lui avait pas échappé.

Ebenezer se tourna vers lui, attirant son attention. Mohan réprima un sourire lorsque le Grimm complimenta les lieux avant d'entamer la discussion avec lui sur des banalités affligeantes, lançant les prémices d'une relation qui se jouerait probablement dans les minutes qui suivraient.

« - Seulement deux années. À Serdaigle, mons- Ebenezer. »

Il haussa les épaules. La faction Marmori était le bras armé du ministère. Cela laissait sous-entendre bien des choses, notamment un comportement irréprochable, avec un respect des différentes étiquettes que le ministère attribuait à ces employés. Le statut d'Ebenezer étant plus important que ce qu'il avait fait croire aux autres pendant ces dernières années, Mohan se devait de le respecter.

De toute manière, c'était sincère. S'il était très solidaire de ses équipiers et de sa hiérarchie, Mohan était de ceux qui pensaient qu'il était parfois nécessaire d'espionner ses propres équipes pour repérer les brebis galeuses afin de s'en défaire dans les plus brefs délais.

« - J'ai étudié au Visha Mahal, en Inde. Dans le Kerala. Deux cycles de trois ans avant de venir faire un MULOT de sécurité magique à Poudlard. Et vous ? »

Avec politesse, il lui retourna la question, non sans intérêt. L'idée d'en apprendre plus sur le sorcier qui l'accompagnait l'intéressait beaucoup. Une pointe de curiosité se voyait d'ailleurs dans ses iris particulièrement sombres, même pour un sorcier typé comme il l'était.

Observant qu’Ebenezer contournait le bureau pour aller voir ce qu'il pourrait y trouver, Mohan ne put s'empêcher de sourire. Le langue de plomb semblait respecter l'éthique des agents secrets du ministère en se fichant bien des demandes des autres. Ce dernier consulta ce qu'il semblait être un registre. Au nom de Charles Graham, Mohan fronça les sourcils.

« - C'est curieux, effectivement. Il a fait la une des journaux pendant quelques semaines pour son combat contre Monsieur le Ministre Dunn et sa politique pour ensuite s'en prendre à sa famille. Pour sûr que j'en ai entendu parler. Quelques têtes sont tombées pour avoir échoué à la protection des Dunn. »

Son père lui avait raconté quelques détails sur la fureur d'Adair Dunn qui compilait bien avec l'image dont Mohan se faisait. Par respect pour son insigne et pour son honneur, Mohan n'avait rien dit, se fichant bien de participer au commérage des bureaux, bien qu'il tendait régulièrement une oreille ici et là pour être tenu au courant d'un minimum de choses.

Ses yeux brillèrent d'un enthousiasme qu'il ne parvint à cacher. Les jeux de cartes, c'était les Indiens qui les avaient inventés pensa-t-il, non sans une pointe d'arrogance. Pour sûr qu'il connaissait. Il s'empêchait juste de jouer de l'argent. Pour avoir vu que certains de ses collègues s'endettaient et se retrouvaient dans des situations qu'il jugeait indignes à sa personne, Mohan s'était toujours gardé de faire de vraies mises.

« - Je- ... Avec plaisir. Il se pourrait que je sois plutôt bon à ce jeu. »

On aurait presque pu voir son nez tressaillir sous l'excitation. À chacun ses vices.
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Je croisais les bras tout en écoutant Mohan. Curieusement je me sentais plutôt à l'aise et en sécurité avec lui. Son calme lui faisait dégager un certain charisme qui me mettait étrangement en sécurité. Après tout, je n'étais qu'un gratte-papier au département des Mystères. Je n'étais en charge que de la vérification des informations et de la collecte des renseignements. J'étais bien loin de ce que les gens s'imaginaient d'un Langue-de-Plomb, allant de danger en danger.

" Ca veut dire que tu as fais un an de plus. Ok ok. Moi? J'ai été à Poudlard, dans la Maison Poufsouffle. J'ai eu mon ASPICS et une année de MULOT en tant que Briseur de Sort, mais j'ai du arrêter mes études.... pour motif personnel on va dire. "


Je lui fis un léger sourire. En réalité j'étais parti avec toute une tribu magique Tzigane pour aller vers la France et l'Espagne. J'avais suivi pendant plus d'une année Esperanza, celle que je pensais être l'amour de ma vie. Finalement, ma malchance légendaire m'avait rattrapé. Je m'étais fait jeté et j'avais eu le plaisir d'apprendre à mon retour que j'étais déshérité.

" Puis j'ai intégrer le Bureau de Liaison des Gobelins, car je parlais Gobelbabil. Et ensuite j'ai été chargé du renseignement interne pendant plusieurs mois. Ma couverture a été découverte et j'ai été récemment affecté au renseignement extérieur. L'école de la vie comme on dit... "


Je lui fis encore un sourire dont j'avais le secret en mettant mes mains dans les poches. Cette attente me faisait légèrement stressé. Mais je n'en montrais rien. J'accueillis d'ailleurs avec un autre sourire sa confirmation pour aller jouer au Black Jack. Peut être que je venais de me faire un copain ! Cela faisait longtemps qu'avec le travail je n'avais pas pu me faire un ami. Au Bureau de Liaison de Gobelin, les gens étaient un peu... chiants.

" Et voilà, le détenu 896-XR. "


Un homme, si c'était un homme, se tenait au côté du gêolier. Il avait pour particularité d'être aussi grand que moi, et il était enchaîné à des chaînes faites en argent gobelin avec des petites runes placés dessus. Un masque, de la même matière, certainement pour qu'on ne le reconnaisse pas couvrait l'intégralité de son visage. Il avait les épaules affaissaient et il semblait assez faible. Les prisons sorcières n'étaient pas réputés pour tenir compte des conditions humaines...

" Il ne peut pas parler, et les chaînes sont enchantés pour qu'il ne puisse pas quitter celui qui les tiens. "

Il me mit les chaînes dans les mains. Aussitôt le prisonnier tourna sa tête masqué vers moi, d'un geste assez vif, mais l'instant suivant, il perdit totalement la courte superbe qu'il avait eu. D'une main, j'enroulais les chaînes autour de mon poignet gauche. De l'autre, j'envoyais une note violette au Ministère pour confirmer la réception du prisonnier.

" Sympa. J'espère qu'il fait pas orage parce qu'avec le masque... Il risque attirer la foudre. "


Je sentis le prisonnier se dandiner très légèrement dans un rire sans bruit. Au moins il avait un certains sens de l'humour. Contrairement au maître des lieux, qui m'indiqua la sortie dans un geste sec à l'allemande.
Nous sortîmes de la prison, nous retrouvant alors tous les trois dans la station de métro désaffecté.

" Bien, nous ne pouvons pas transplaner avec les enchantements qui maintiennent le prisonnier. Un moyen de transport du Ministère ne devrait pas tarder à arriver pour nous permettre de... "


BANG ! Il y eut une détonation, et une voiture dévala l'escalier dans un fracas épouvantable. Mes sourcils se haussèrent de surprise. La petite voiture se gara devant nous, au milieu de la station. Si un moldu allemand avait passé la grille pour descendre... Il aurait vu ce spectacle incroyable de trois hommes, dont deux super grand et un avec un masque de fer, devant une Smart.
Deux hommes sortirent, que j'identifiais tous deux comme appartement à la garde rapprochée du Ministre en personne. Pourquoi on faisait intervenir des gens qui étaient sensé protéger le nouveau Ministre dans un truc comme ça? Et qui était le malheureux à mes côtés avec son masque sur le visage? C'était assez suspect.
L'homme s'avança vers moi et me tendit la main en premier.

" Erman Strudel, du service de protection du Ministre de la Magie. C'est nous qui allons vous escorter à Azbakan. "


Si j'avais été né moldu, je me serais demandé comment on allait tous rentré dans une Smarth.

" Ok... Mais je comprends pas pourquoi c'est vous qui gérer le transfert avec nous, normalement ce n'est pas de votre ressort. "


S'attendant à du zèle de ma part, il me tendit un parchemin, signé de la main du nouveau Ministre et décrivant l'ordre de mission. Ma mâchoire se contracta, je n'aimais pas vraiment ça.
Mon regard se porta sur Mohan, et je lui demandais d'un oeil s'il était au courant et qu'est ce qu'il pensait de cette situation.
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Mohan observa l'arrivée du détenu avec attention. Il fit un pas sur le côté pour laisser passer le gardien des lieux qui vint mettre dans les mains d'Ebenezer une épaisse chaîne pour maintenir le prisonnier. Il ne put s'empêcher de se demander qui il y avait en dessous ce masque de métal. L'épaisseur ne laissait présager rien de bon et le fonctionnement de cette chaîne qu'Ebenezer enroulait autour de son poignet non plus. Plissant légèrement les yeux, Mohan se contenta de suivre la scène sans interférer à aucun moment. Ebenezer possédant le plus d'accréditation, c'était à lui de gérer le transfert comme il l'entendait. Mohan n'était qu'un support armé au cas où les choses tourneraient mal.

Un sourire effleura les lèvres du sergent de brigade lorsqu'il entendit la blague du langue de plomb. Mohan acquiesça d'un signe de tête, comprenant bien sûr le problème d'une téléportation avec un type pareil dans les pattes. Puis, il leur emboita le pas en sortant délicatement sa baguette magique de son fourreau, parer à l'utilisation.

Mohan prenait son travail très au sérieux. Ses sens en alerte, l'indien ne se contentait pas que de faire de la figuration, bien au contraire.

Ils quittèrent ensuite le métro désaffecté. Mohan jeta un bref regard en arrière alors que la prison de sorciers allemande disparaissait derrière eux. Un bruit similaire à une détonation surprit Mohan qui brandit aussitôt sa baguette magique, prêt à riposter.

Ses sourcils se levèrent sous la surprise en observant la petite voiture métallique apparaître devant eux où dedans siégeaient des individus qu'il ne connaissait pas. Aux aguets, il les observa la scène. C'était la garde rapprochée du ministre en personne qui venait récupérer le détenu. Mohan jeta un bref regard sur ce dernier, cherchant malgré lui un détail, quelque chose, qui pourrait l'aiguiller sur son identité avant d'incliner la tête légèrement vers la gauche, l'air surpris.

Pardon ?

Mohan jeta un bref regard vers Ebenezer avant de se mettre à côté du prisonnier. Baguette magique le long de sa jambe, il réagit à son tour.

« - Sergent Rajkumar. » Se présenta Mohan de sa façon très protocolaire. « Nous n'avons pas été mis dans la confidence sur votre venue. Veuillez nous présenter vos plaques d'immatriculation. »

Visage sérieux, visage fermé, Mohan était un brigadier de la faction Marmora. La discipline reçue dans cette brigade était particulière... Militaire. L'indien était un parfait exemple de ce que l'on attendait quand on intégrait un nouveau au sein de cette faction.

« - Je ne le répèterais pas, agent Strudel. » Rajouta Mohan, sur un air de défi.
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La méfiance de Mohan ne fit que décupler la mienne. Et je trouvais la demande du Brigadier bienvenue. Il nous fallait une confirmation de leur propos et vite. De plus c'était le protocole que tout agent du Ministère se devait de savoir. A mes côtés, le détenu toujours enchaîné se tendit légèrement et je sentis que la situation n'était alors pas normal. L'agent qui se déclarait de la garde du Ministre en personne soupira.

" Vous êtes si protocolaire. "
dit-il d'un air calme.

Lentement, il voulut sortir ses papiers mais à partir du moment où je vis un morceau en bois sortir de sa poche et non un bout de papier, je ne me pas à réfléchir 50 secondes de plus. Parfois, certaines situations faisaient qu'on devait agir comme des moldus. Parfois, la magie n'avait pas la priorité. Je me jetais alors sur l'homme, l'encerclant avec mes immenses bras et je nous projetais tous les deux sur la Smart qui se mit à trembler sous notre poids.

" C'est un piège Mohan attention ! "
dis-je comme une évidence.

Je me contentais de serrer mon larron en beuglant cela. J'avais pour moi l'avantage physique mais maintenant qu'il était contre moi je ne savais pas trop quoi en faire. Derrière moi, j'entendais des incantations fuser et des éclairs, mais je n'eus pas le temps de savoir ce qui se passait. Normalement on m'avait envoyé un agent d'élite capable d'en découdre avec une demi-douzaine de débile comme j'avais dans les bras.
Dans plusieurs mouvements incontrôlés, j'essayais de maîtriser mon homme qui commença à jurer en allemand. Ministère Britannique mon cul ! Je mis un énorme coup de boule à mon assaillant, entendant un hurlement et un bruit de craquement, signe que je lui avais certainement péter le nez. La rupture de contact se fit automatiquement après, et je profitais alors que ce dernier soit un peu sonner pour le saisir par le col. Je mis sa tête dans la porte ouverte de la Smart et je la refermais brutalement sur sa tempe. Son corps se raidit, puis se détendit signe qu'il était complètement KO. Me libérant de ma cravate, je me redressais encore sous le choc de ce que je venais de faire. Voilà en quoi consistait ce fichu métier de Langue de Plomb ?

" En angleterre, on roule en Jaguar quand on est un officiel du Ministère ! Ou en Rolls ! Espèce de gros naze! "

Oui j'étais bien en train de parler à un homme inerte. Ma conscience fit que je vérifiais quand même s'il était vivant. Il y avait un pouls. Ok. Sans même regarder si Mohan y arrivait avec le siens, je choppais le détenu par l'avant bras et je le vis passer à l'arrière de la Smart.

"Putain ! Ya même pas de sort d'agrandissement ! Ces quoi ces guignols! "


En effet, on était bel et bien dans une smart... plus vraie que nature en terme de dimension. Montant au volant, j'ouvris la portière passagère à Mohan et je beuglais :

" MONTE ! ON S'EN VA !"

Je regardais alors le volant. J'avais eu un peu les bases pendant quelques cours d'étude des Moldus à Poudlard, mais sur un tracteur. Ca devait bien se conduire de la même manière ! Je m'attachais, parce que la sécurité s'était important.

" Mets ta ceinture stp, j'aimerai éviter le sur-accident. Et toi derrière t'es tombé sur un os ! J'suis prêt à aller en Angleterre avec cette merde s'il le faut mais c'est hors de question qu'on rate la mission !! "

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Les propos d'Ebenezer sonnèrent comme une évidence à l'oreille de Mohan qui dégaina sa baguette magique plus vite que son ombre, prêts à riposter à son tour. Sorts de protections puis maléfices furent échanger rapidement le temps que le langue de plomb immobilise l'un des deux assaillants. Mohan semblait investi d'une sérénité guerrière. Une de celles dont on vantait les héros du Mahabharata sur le champ de bataille prêt à faire face aux forces du mal. L'indien, dont l'humanité semblait s'être éteinte, se livra un duel de sorts rapide, mais intense où il parvint à saisir sa chance pour permettre la fuite manigancée par le sorcier à l'héritage gobelin.

Mohan entra rapidement se mettre sur la place du passager, regard à l'arrière, baguette magique toujours en main. Ebenezer écrasait la pédale pour prendre une accélération qui ne serait probablement pas efficace pour les semer. La technologie moldue avait beau être en avance sur les mécamages de leur communauté, elle conservait certaines lacunes sur la magie. Des soucis techniques qui vinrent gonfler les pensées de Mohan, héritage plusieurs fois centenaire, sur le monde moldu avec cette suffisance qui caractérisait habituellement les sorciers dont le sang était pur.

Ebenezer lui ordonna de mettre sa ceinture. Mohan fronça les sourcils, jetant un bref regard autour de lui pour trouver ce qu'il appelait ceinture. Ses mains tirèrent sur la hanse pour venir la verrouiller dans son encoche. Un regard vers Ebenezer puis à l'arrière, il ne put s'empêcher de tirer sur la ceinture comme n'importe quel gosse. Il avait cette impression de suffoquer et c'était clairement la dernière chose dont il avait besoin. Entre sa vie personnelle que ses parents venaient de prendre le contrôle et cette situation qui lui demanderait de bouger rapidement pour les protéger, Mohan n'aspirait qu'à une chose, c'était de garder la liberté de ses mouvements.

Pestant malgré lui, il jeta un bref regard vers Ebenezer avant d'observer de partout. Le bout de sa baguette magique crépitait, montrant ainsi l'état d'alerte dans laquelle il était. Comme à l'entraînement, l'indien était prêt à tout.

« - C'est qui, l'autre, derrière ? » Demanda Mohan, qui ne pouvait s'empêcher d'y voir là la source de tous leurs problèmes.

Une chose était sûre. Ils ne seraient dans cette situation si personne au ministère anglais (ou allemand) n'avait cafté.

« - Va plus vite ! » Intima Mohan, en détachant sa ceinture, pour se retourner vers l'arrière où la vitre se brisa d'un coup à cause d'un maléfice lancé par l'un des deux assaillants qui se relever difficilement.

Mohan lança aussitôt un waddiwasi sur les bris de verre pour éviter que ceux-ci ne les blessent afin de les renvoyer en vitesse grand V vers les deux sorciers.
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" Je te jure j'en sais absolument rien. Dans le Département des Mystères moins t'en sais mieux tu..."

J'allais dire "mieux tu te portes" mais une voiture en face me fit des appels de phare et me klaxonna. Je fis un embardée pour me mettre sur la voie de droite. Plissant des yeux pour mieux voir je me rendis compte que tout le monde conduisait à droite ici. J'avais déjà conduit en Angleterre pour le Ministère, mais là c'était au dessus de mes moyens? Qui roulait à droite sérieusement?

" Faut chercher si y'a pas des mécanismes magiques à activer. Pu*** il m'aurait fallu mon neveu et sa bande de gros geek de la mécamagie pour me tirer de cette affaire. Pourquoi je me suis foutu de leur tronche Noël dernier? Note bien ça Mohan, la Mécamagie, c'est l'avenir de notre société... "

Tout en conduisant d'une main d'un geste qui n'était pas vraiment sur, j'ouvrais la boite à gants et je trifouillait les boutons. La clim s'enclencha et m'envoya une bouffée d'air glacial dans le visage. Trouvant ensuite des boutons sur la droite, ces derniers n'eurent pour effet que d'ouvrir les fenêtres. Derrière, j'entendis l'homme au masque de fer se marrer. Je l'observais dans le rétro.

" Qui que tu sois mon bonhomme on va te ramener en Grande Bretagne et crois moi qui si y'a des volontaires pour t'interroger, Mohan et moi on va s'occuper de ton cas! "


Il fit le silence. Alors que je regardais à côté du levier de vitesse, je vis une espèce de truc qu'on devait tirer (Frein à main). Ca n'existait pas sur les Jaguars du Ministère ce truc (Frein à main automatique). Ca devait forcément enclencher un programme mécamagique.

"Je crois que j'ai trouvé! "
dis-je d'un air triomphant.

Tirant dessus comme si ma vie en dépendait, la voiture se mit alors à ralentir et tourner sur elle même comme une furie. Plusieurs personnes nous klaxonnèrent. Nous fîmes également un tonneau, ce qui me secoua un peu, mais j'arrivais cependant à nous stabiliser avec un sortilège de Lévitation rapidement lancé à la va-vite. Derrière, en revanche, le Détenu et sa tête heurta la vitre arrière et il se mit à râler sans qu'on comprenne ce qu'il dit. La voiture se remit sur ses roues, sur le bas-côté de la chaussée et je me retournais :

" T'as une sacré veine toi. Heureusement que t'avais ce foutu masque hein Mohan? Ahaha "


Je sortis alors rapidement de la voiture, pour constater les dégâts. Elle semblait complètement morte. Nous étions dans les quartiers de Berlin Est, à un endroit de la nuit où quasi-aucun Moldu n'était présent par chance. Les réverbères éclairèrent mon visage.

" On va continuer à pied, se planquer et appeler des renforts, je pense que c'est ce qui ya de mieux à f... "


Mais je n'eus pas fini ma phrase, que les réverbères s'éteignirent tous autour de nous, ne laissant pour seul lumière que le plafonnier de la voiture. Au loin, j'entendis alors des bruits caractéristiques de balais qui approchaient. Je fis une grimâce et je retroussais rapidement mes manches.

" Je déteste me battre.. Mais je crois qu'on va pas avoir le choix. "


La lune était assez grande dans le ciel pour permettre de voir une demi-douzaine de balai qui arrivaient dans notre direction, avec des hommes tous vêtus de noirs et encapuchonnées. A la main, une baguette levée.

" Si on s'en sort, j'veux qu'on devienne ami toi et moi. "
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FICHE DE PERSO
Mohan ne commenta pas la politique du dpt. des Mystères. S'il y avait bien une chose qu'il n'appréciait pas forcément, c'était le silence qui émanait de cet endroit et des maigres informations qui s'en échappaient lorsqu'il y en avait quelques-unes qui en sortaient. Mais l'indien était membre de la faction Marmora. Une cellule de la brigade de police magique où les sorciers se contentaient d'obéir à leurs supérieurs, surtout dans l'urgence, pour éviter le chaos dans leur rang.

Écoutant d'une oreille ce qu'Ebenezer lui racontait sur son neveu et la mécamagie, Mohan gardait un œil sur tout ce qui l'entourait prêt à brandir sa baguette magique pour aider le langue de plomb que ce fut pour les défendre ou déplacer un moldu/véhicule/bâtiment qui se rapprocherait de trop près de leur voiture.

Lorsqu'Ebenezer tira sur le frein à main, Mohan sentit que tout son corps se libérait de son emprise. L'espace d'un court instant, il sentit un profond bien-être. Contre toute attente, il se sentait libérer de tout, observant au ralenti les éléments du décor autour de lui avant de finalement jeter un sort sur le pare-brise pour éclater la vitre avant que sa tête ne la percute pour ensuite jeter un enchantement sur la chaussée afin qu'elle amortisse sa chute.

Il aurait peut-être dû garder la ceinture.

Mohan se releva avec quelques égratignures, bien loin de se douter qu'il serait probablement mort s'il n'avait pas eu la magie comme alliée. Un sourire effleura ses lèvres à la blague d'Ebenezer alors qu'il s'avançait d'un pas militaire vers le prisonnier et le langue de plomb afin de s'assurer qu'ils aillent bien.

Baguette magique le long du corps, Mohan observait les lumières s'éteindre autour d'eux. Bien qu'il ne voyait encore rien, il se doutait que le combat allait être inévitable. Son sang se mit à bouillir.

« - Je vais avoir besoin d'un témoin de mariage. Si ça t'intéresse... »

Un sourire mi-amusé, mi-dépité, ornait ses lèvres. Levant son regard vers les cieux éclairés par l'astre lunaire, Mohan vit arriver vers une escouade de sorciers sur leur balai volant. Soufflant du nez alors qu'il prenait aussitôt une attitude de duel, le Marmora comptait bien leur montrer l'excellence attendue par ses supérieurs au ministère de la magie britannique.

« - Prenez de l'avance, je vous rejoins. » Ajouta Mohan, en s'avançant vers les nouveaux venus.

Préférant tirer le premier, il pointa sa baguette magique sur la voiture. La faisant littéralement exploser en plusieurs morceaux, il n'attendit pas la déflagration et envoya les pièces métalliques dans un souffle de feu d'un revers de baguette magique en direction des sorciers sur balai volant.

Quitte à mettre à mal le secret de la magie, autant le faire avec classe.
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