Exit Wounds

Une affaire personnelle.
Elle ne voulait pas se l’avouer, mais assise dans son fauteuil, les yeux rivés sur la petite photo de @Mira Aslan sur son bureau, Nott devait se rendre à l’évidence : c’en était devenu une par sa faute. Son doigt nerveux tapotait sur la photographie volée et elle se demandait ce qu’elle devait faire désormais. La peine semblait lourde en elle – trop lourde, aurait-elle dû dire, l’écrasant au point de s’imaginer une Atlas moderne, plus féminine, plus vulnérable.
Et elle détestait se sentir vulnérable.

Les yeux bruns de la sorcière se posèrent sur le verre désormais vide, posé négligemment au bord du bureau. L’alcool n’était pas suffisant pour anesthésier complètement ce qu’elle ressentait, mais elle ne le voulait pas vraiment. Ce qui l’enchantait, c’était d’avoir ce sentiment justement, d’en être capable. C’est juste qu’il lui faisait peur, car de quoi était-elle capable ? Après dix ans dans des combines obscures, à se plier en quatre pour infiltrer les plus grands groupes criminels, c’aurait été presque rien que de se débarrasser de la fille de l’épicier, mais ça ne lui ressemblait pas.
Elle n’était pas comme ça. Par la sainte épée Tyrfing, elle ne le serait jamais.

@Ebenezer Grimm lui avait peut-être brisé le cœur, mais il en ferait sans doute de même avec Mira, car c’était ce qu’il ferait toujours, tout pendant qu’il resterait esclave de ses pulsions, de ses désirs. Un pauvre scorpion animé par la seule envie de piquer, quitte à se noyer. Nott eut un pincement au cœur. La jeunesse allait en souffrir mais elle s’en sortirait, l’Auror ne se faisait pas d’illusion là-dessus. En revanche, un nouvel échec pour Grimm le perdrait peut-être à jamais…

Etait-ce ses affaires pour autant ?

Nott souffla par le nez, avant de se lever et d’attraper sa veste.



Dans le reflet des voitures garées sur le bord de la route, elle se voyait avec le visage du désespoir. Si pour beaucoup ce n’était jamais qu’une expression, pour un métamorphomage ça revêtait une réalité plus tangible. Ce visage, elle le connaissait presque mieux que le sien, car elle avait eu le temps de le mémoriser, de le fixer pendant des heures.

Jane Doe, décembre 2003.
Ils l’avaient découverts dans le caniveau après avoir été repêché par un indic’. A l’époque, @Braxton Clearwater était le premier sur les lieux, mais il n’avait pas pris le dossier, c’était Ariana ( @Perséphone Fogg ) qui l’avait saisi, parce qu’elle se sentait investie sans doute. Elle y avait peut-être vu ce que Nott ne verrait jamais dans un cadavre : la projection d’une mort potentielle de sa progéniture. Au moins, elle n’aurait jamais ce problème. Souffrir pour Ebenezer était déjà plus que ce qu’elle voulait bien s’offrir comme luxe.

Il n’empêche qu’elles n’avaient jamais su. La jeune femme était restée l’inconnue, celle qu’on a oubliée. Ils avaient trouvé l’enfoiré qui avait fait ça, mais il n’avait jamais daigné leur fournir un nom et un prénom. Même sous véritasérum, il n’avait rien craché. C’était en portant ce visage qu’ils avaient réussi à coincer l’homme. Nott était rentrée ce soir-là et avait revêtit de nouveau cette peau volée, cette peau dérobée, d’abord dans l’idée de se voir, de se découvrir, et puis avec les années, c’était devenu de plus en plus régulier, de plus en plus malsain. L’inconnue revenait toujours, comme le visage du désespoir, comme le masque sinistre que Nott avait choisi pour cacher sa peine.

La peau n’avait pas vieilli ; elle était restée cette jeune femme d’une vingtaine d’années, les cheveux un peu courts, les yeux verts éclatants. Aux poignets fragiles, au corps souple mais pas musclé. Si loin de l’image de puissance que pouvait dégager Nott en temps normal, elle était plus proche d’être la résurgence de ses sentiments profonds qu’une véritable parure – mais pour ça, il aurait fallu savoir que derrière ce visage s’en cachait un autre.

La jeune femme poussa la porte de l’Enchanteur, sans savoir ce qui l’attendait exactement.

Elle en avait entendu parler comme elle entendait parler d’à peu près tout ce qui se pouvait se faire à Londres. Parfois elle avait l’impression de n’entendre que ça – le bourdonnement incessant des on-dit, des rumeurs, des derniers trucs à la mode. Ca faisait partie du job, mais elle aurait donné cher pour ne pas avoir à penser, pour simplement oublier quelques minutes qu’elle était la Cheffe du bureau des aurors.

Dans cette peau, elle ne l’était pas. Elle n’était que cette jeune femme avançant au travers de la foule, d’un air ni assuré ni hésitant, et venant s’asseoir au comptoir dans le seul but de remplir ce verre laissé vider sur le bureau du Ministère. Elle ne pouvait même pas vraiment envisager de parler à quelqu’un, car il n’y avait pas grand-chose à dire. En fait, il n’y avait rien à dire.

Son regard passa sur l’intérieur de la Maison. Pour une Auror comme elle, c’était un peu comme s’immerger dans la fange du tout Londres, mais elle ne se leurrait pas. Même les hauts placés devaient avoir leur petit secret, leur petit détournement d’artefact, leur petit jardin silencieux. Elle avait eu trop longtemps les mains plongées dans la merde du sale travail pour leur reprocher de survivre comme ils le pouvaient. Hybrides ou non. Ce n’était pas sa guerre. Ce n’était pas pour ça qu’elle était devenue Auror à l’origine, mais pour quelque chose de plus noble…
De plus noble que de se retrouver un samedi soir planté sur une chaise à attendre sa consommation.

Être dans une Maison de Charmes mais ne pas vouloir être charmée.
Ne plus jamais vouloir être charmée par quiconque, car cela était trop douloureux.

Un sourire narquois passa sur ses lèvres, alors qu’elle relevait le visage sur l’homme de l’autre côté du comptoir, faisant un petit signe de la main :

« Un Karsk, si vous savez faire, s’il vous plaît. »

Elle attendait qu’on la serve quand il arriva. Elle ne fut pas exactement surprise, car même dans son triste costume, Nott restait une auror et écoutait plus qu’elle ne le montrait tout ce qui se passait autour d’elle. En revanche, ce qui la surprit, c’est davantage le ton curieux et avenant de l’homme, et le charme délicat qui se dégageait de lui. Elle pencha la tête pour l’observer du coin de l’œil, alors qu’un sourire un peu moqueur frayait son chemin sur ses lippes.

« Si j’étais une Valkyrie, ce ne serait pas une bonne nouvelle pour vous je crois » répondit-elle sans hésitation, mais sans l’assurance farouche des lionnes, juste avec simplicité, comme si elle lui avait répondu qu’il faisait un peu trop chaud pour un mois de juin.

Elle glissa un regard sur l’homme, doutant qu’il ait eu du sang norvégien, quoi que de nos jours, on pouvait être surpris par tout. Elle était la preuve vivante qu’il ne fallait pas se fier aux apparences après tout.

« Si vous voulez qu’on croise nos verres, je peux vous montrer, mais le Karsk n’est pas le meilleur alcool à trinquer. Le Snaps peut-être, qu’on boit en se regardant dans les yeux, les mains croisées, du Danemark jusqu’en Norvège… mais pour ça, il faudrait devenir bon ami, car on ne boit le snaps qu’avec les bons amis. Enfin, c’est ce que les vieux disent en Norvège. »

La Norvège, encore.
Son départ en Norvège avait soi-disant causé la perte d’Ebenezer Grimm. Elle avait tant ruminé ces derniers temps qu’elle commençait à douter de sa responsabilité. Son visage se fit un peu creux, les yeux un peu plus bas, alors qu’elle réfléchissait de nouveau à ce cas. Pouvait-elle être portée fautive des fautes qu’avait conduites son absence ? Elle était partie parce qu’elle ne pouvait plus respirer, et Ben n’était plus un enfant depuis longtemps. Il pouvait bien se comporter comme tel, mais il avait fait ses choix, elle les siens, et c’était à peine s’il ne lui remettait pas la faute dessus.

Un petit air triste passa sur son visage, que Nott chassa aussitôt, raccrochant ses yeux clairs sur la silhouette de l’homme. Elle eut un petit sourire forcé, l’air de dire tout va bien, même si ce n’était pas vrai. Les gens dans ce genre de bar ne jouaient qu’à ce genre de jeu. De dissimulation, de prestidigitation. Elle en faisait partie, au moins pour ce soir.

« J’ai de la famille en Norvège, mais ça fait longtemps que je n’y suis pas retournée. Les voir. En Norvège, ça ne fait pas si longtemps que ça que j’y étais. Ma grand-mère vit dans les montagnes, loin dans les terres, et même en suivant les vieilles traditions des bouilleurs de cru, je me souviens qu’il manquait un petit quelque chose de sucré à son snaps. A Trondheim, au contraire, il y a un petit bar très branché, donnant sur la place des jarls de Lade. Ils y servent du snaps, bien meilleur. C’est là-bas que j’ai peaufiné mon art de trinquer. »

Son regard glissa sur le Karsk qui arrivait devant elle, sous la forme d’un café clair à l’odeur forte de vodka. Les anglais appelaient ça « le café russe », mais c’était à Trøndelag qu’on servait le meilleur.

« Vous avez l’air de vous y connaître, reste à savoir en Norvégienne ou en alcool ? » s’amusa Nott, jetant un regard en coin à l’inconnu.

L’homme ne se départit pas de sa superbe, malgré la question. C’était amusant, cette assurance, comme si on ne lui avait jamais dit non auparavant, comme si tout lui avait réussi jusque-là. Aucune once d’hésitation, aucun trémolo dans la voix, même pas un tremblement de la pupille. Il était à l’image de ce qu’il cherchait à dégager, une sorte de roc inébranlable, guidant la barque sur lequel il était comme un chef. Probablement le patron, pensa Nott, n’arrivant pas elle non plus à abandonner son étiquette d’Auror, l’œil scrutateur derrière sa peine.

Ce n’était pas parce qu’elle avait cette peau de chagrin sur elle qu’elle devait être à l’agonie, toute prête à être cueilli par la moindre crapule – et des crapules qui en voulaient à son cuir, il y en avait bientôt plus en Angleterre qu’en Norvège.

Un sourire plus large fendit les lèvres fines de la jeune femme, alors qu’il lui proposer de trinquer. Son regard était toujours un peu triste mais la peine n’était jamais très douloureuse en bonne compagnie. Elle n’avait aucune envie de dire non, malgré qu’elle pensait également qu’elle n’avait aucun intérêt à dire oui. Elle se serait bien contentée de boire seule, mais il y avait ce petit quelque chose qui faisait que…

Le petit tour avec les nuages acheva de la faire hésiter, elle hocha la tête, tentant de retenir un petit rire.

« Seulement un verre alors, Monsieur… ? » Elle le fixa un instant, avant qu’il ne se présente.

« Léandre William Hamilton » répéta calmement la jeune femme, hochant la tête comme si elle appréciait la sonorité alors qu’elle l’enregistrait surtout dans un coin de son crâne ; à son tour, elle eut un petit signe de la tête, « Nottie Lyggeson, artificière ayant un flair comme pas possible pour les jolis garçons qui brisent les cœurs. »

Son regard se fit plus appuyé avant qu’elle ne tourne la tête ; à côté de son Karsk, se trouvaient en effet deux jägermeister. Elle en poussa un vers Léandre et prit le second. Nott tenait particulièrement bien l’alcool, et ce malgré la fatigue et le stress, alors elle ne craignait pas grand-chose à trinquer avec Hamilton.

Le shot était glacé, ce qui la fit sourire. Elle le fit claquer contre celui de Léandre avant de le boire cul sec, et de le claquer une nouvelle fois contre le comptoir, vide. Le froid s’empara de sa gorge, puis rapidement se fit place une sensation chaude, réveillant il est vrai un peu la bête en elle. Fort heureusement pour elle, sa parfaite  maîtrise de sa métamorphomagie ne fit pas virer la moindre mèche bleue ou blanche. Au lieu de ça, elle eut un petit rire.

« J’imagine que le bar tourne bien si même le patron pousse à la consommation » le taquina-t-elle un peu. Si elle n’était pas là pour le travail, elle ne pouvait s’empêcher de remarquer que pour un établissement récent, et sans les charmeresses, il n’en restait pas moins plutôt… vivant. « Vous faites souvent la causette ou c’est mon air de biche blessée qui vous intrigue ? »

L'air de Nott était moqueur, mais pas méchant, ni même narquois. Elle savait que tout ça n'était qu'un jeu et elle était joueuse ce soir, mais elle avait assez d'expérience pour ne pas boire tout ce que disait un homme qui l'appelait Beauté durant la première heure de leur rencontre, quand bien même elle avait envie d'y croire un peu, sans savoir pourquoi il lui inspirait cette envie.

Nottie eut un sourire amusé, levant légèrement les yeux au ciel. Avec @Ebenezer Grimm, ç’avait commencé à peu de chose près comme ça. Une nuit, avec la promesse de ne jamais voir l’aube ensemble, de juste de tordre à donner du plaisir à l’autre. Puis une nuit après l’autre, les matins avaient commencé à se faire trop nombreux sur une seule semaine, et les excuses à pleuvoir comme la rosée : si je dors à ton appartement, je suis moins loin du ministère, je peux me réveiller plus tard, et puis j’aime bien la boulangerie à côté de chez toi, et comme ça j’ai pas besoin de changer mes draps, ils restent plus longtemps propres, et j’adore l’odeur de ton shampoing... Tout ces petits trucs qui faisait qu’elle arrivait à quarante ans passé et aucune bague au doigt.
Le tragique d’une femme ayant choisi sa carrière à ses amours, et en même temps, le regrettait-elle à ce point ?

A en juger par son air, Nottie n’avait pas l’air de regretter grand chose. Elle se faisait même joueuse, oubliant un court instant les peines et le coeur pour ne répondre qu’au très fameux Léandre Hamilton qui accusait chaque réponse comme s’il avait arraché un pétale à sa fleur, non pas dans ce qu’il y avait de sadique à l’acte, mais plutôt dans sa représentation toute symbolique et romantique. Comme s’il avait l’impression de mieux la cerner, de mieux la connaître.

Si c’aurait été vrai pour n’importe quelle jeune femme, pour Nottie, le fossé était celui des métaphores, des non-dits, des silences appuyés et des sourires forcés. Le propriétaire avait vu au delà de sa peau de chagrin, il avait vu les griffes emmitouflées derrière ses coussinets, les crocs derrière ses lèvres pâles, couleur rose thé. C’était amusant, mais peu surprenant. Il devait avoir l’oeil. Peut-être qu’il ne faisait tout ça que pour avoir des renseignements sur cette nouvelle cliente, sans nom, sans ardoise. Cette Jane Doe sortie de nulle part, ayant trouvé pourtant l’entrée et le comptoir.

Lentement, Nottie pencha la tête, l’oeil peut-être plus acéré à mesure qu’il se faisait sucre et douceur dans le choix de ses mots, dans la modulation toute douce de sa voix. Elle ferma un instant les yeux, pour seulement apprécier le moment, quand bien même ça ne ferait que glisser sur son épiderme sans en percer l’étonnant cuir humain.

C’était amusant, pourtant, pensa Nottie alors qu’elle se souvenait de cette vieille préface de Peau d’Âne, faite par Charles Perrault même, où il écrivait...

« ... Il est des temps et des lieux où le grave et le sérieux ne valent pas d’agréables sornettes. »

Les yeux clairs de Nottie s’ouvrirent sur le visage de Léandre Hamilton, avec une sérénité et un calme qui laissait croire que ce n’était pas la première fois qu’elle laissait en effet un homme venir à ce point si près, pas plus que ce n’était la première fois qu’elle menait la danse sans en avoir l’air.

« L’Enchanteur, je crois, fait partit de ces lieux, n’est-ce pas ? De ces lieux où on s’aime en balivernes, où le contrat veut que je crois tout ce que vous me dites pour peu que vous croyez tout ce que je vous dis. Si c’est le cas, je vous trouve très beau, mais trop sucré, trop... animé. Moi je suis fatiguée de tout ça. » Nottie eut un petit sourire, alors que du bout du doigt, elle vint donner une petite tape, douce et enfantine, sur le bout du nez de l’homme. « J’aime l’art quand je le regarde, et je sais reconnaître un acteur, même très bon, Monsieur Hamilton. Mais si vous le désirez, je peux faire semblant de ne rien voir... »

Et comme elle était habile, elle avait réussi à retourner les cartes, prenant presque le rôle de celle à qui on vient demander une caresse, alors que c’était elle qui était entrée avec toute sa tristesse.

Lorsqu’on s’aime, on est vrai.

Le regard de Nottie brilla avec amusement, avec mélancolie. Il était difficile de savoir si @Ebenezer Grimm avait un jour été vrai, mais elle aimait le croire. Elle l’avait perçu, dans ses regards bien avant que dans ses mots. Elle aussi avait été vrai, et c’est pour ça que ça lui avait fait atrocement peur. La Métamorphomage était plus fragile et vulnérable qu’elle voulait bien le laisser entendre. Fort heureusement, ses masques, eux, ne ressentaient rien de tout ce qui s’agitait sous la surface.

Nott était un lac, avec autant d’identité que de sentiments. Autant de clés que de serrures.

La caresse sur sa main l’invitait à le joindre, et sans doute aurait-elle bien aimé qu’il lui mente un peu plus, qu’il joue un peu plus la comédie, jusque dans le lit qui aurait très bien accueilli ses formes mentis et elle aurait très bien souffert des introductions enjôlées de l’acteur.

Un sourire passa sur ses lèvres alors qu’elle se levait, le regardant du coin de l’oeil seulement.

« Ce n’était que le premier acte, Monsieur Hamilton », elle lui caressa en retour la main, mais n’engagea rien de plus, gardant sur ses lèvres juste assez de place pour ses derniers mots : « c’était agréable d’échanger avec vous, merci. »

Ça ne l’avait pas guéri, ou trop peu, mais ça l’avait faite sentir autre chose et autrement, ce qui était déjà beaucoup. Elle n’avait guère le luxe de plus, aussi Nottie s’en alla, reprenant sa veste pour affronter la chaleur moite du soir, à peine plus fraîche que quand elle était entrée.

Le temps était passé vite en bonne compagnie, et elle ne se rappelait même plus pourquoi elle était venue en premier lieu. C’est avec un sourire aux lèvres que Nott rentra chez elle, amusée par elle-même, par cette petite voix qui lui disait de se renseigner davantage sur ce Léandre Hamilton tant il l’intriguait...