La foule est en délire (Blake)

Je l'observais sans rien dire pendant de longues secondes. Il avait un côté attachant qui le rendant très mignon, et également un caractère qui pouvait visiblement me supporter. Ca aurait fait un parfait ami! Me contentant de sourire et de passer ma main sur mes lèvres d'un air faussement gênée, je me mis à dire d'une voix fluette.

" Alejandra. Alejandra Montero. "

Normalement, je n'avais pas besoin d'en dire plus. Aussi bizarre que cela puisse paraître d'ailleurs, aujourd'hui j'avais envie de me faire discrète. Je savais que les Montero avait une réputation et je ne voulais pas que cette dernière m'empêche de me faire un nouvel ami. Alors quand il proposa d'aller à l'infirmerie, je fis semblant de ne pas être ravie et de sauter de joie. Gardant contenance, je déclarai :

" Oui, c'est assez loin par contre j'espère que t'as des trucs intéressants à dire sur la route. "

Et je sortais du terrain en sa compagnie d'un petit pas trainant. Mon balai regagna les vestiaires, et nous laissâmes le terrain comme je l'avais trouvé avant de venir. Alors que nous avancions dans le parc à la sortie du Terrain, je le regardais de biais tout en essayant de marcher à son rythme.

" Toi aussi t'es nouveau à Poudlard? Ca nous fait un point commun. "

Super Alejandra... T'as rien de mieux en magasin? Fulminant contre ma propre stupidité je voulais l'herbe fraîche en regardant le Lac d'un air un peu anvieux. J'avais envie de me baigner mais je savais que ce dernier n'était pas aussi paisible et aussi chaud que la mer à Cuba. C'est donc avec une grimace que je poursuivais ma route.

" Tu étais à quelle université avant de venir ici? Oh, je ne suis pas de la Police Magique... Je m'intéresse à toi. Enfin, j'essaie d'en apprendre sur toi. "

Il y eut un silence, dans lequel je comprenais que je m'enfonçais.

" Je suis pas journaliste et ma famille va rien te faire.. j'en apprends juste un peu plus parce que je suis curieuse. Je suis souvent seule, j'parle que rarement aux inconnus. "

Mes joues s'empourprèrent un peu et le masque tomba un bref instant. Je m'efforçais chaque jour de montrer un visage dur et noble à la face du monde mais là je savais que j'étais en train d'être comme j'étais avec Selma. Je m'arrêtais alors brusquement au milieu du chemin.

" Attends, Blake, on va à l'infirmerie pour quoi faire ? Si c'est pour ma bosse c'est hors de question ! Je vais très bien ! Aussi sur qu'on est le 6 Juillet 1987 ! "

La date sonna bizarre dans ma voix. Quoi, on était pas en 1987 ? Je fronçais des sourcils.

" J'vais défaillir, je crois. "

Je m'asseyais dans l'herbe, sentant une vague de chaleur m'envahir. J'étais vraiment pas bien, mais j'arrivais à dire d'un air espiègle et bien sur, sur le ton de la blague.

" Je crois que c'est le moment où tu te mets torse nu pour me porter à l'infirmerie... Je plaisante. Ca va vraiment pas par contre. "

”Enchanté, Alejandra.” Lui adressant un sourire, Blake tenta d'être au plus proche de son accent, bien conscient qu’il était déconseillé de tenter de donner une version plus européenne à un prénom avec une telle consonnance. Et dans un sens, il tentait de redonner une meilleur forme à leur étrange rapport en dent de scie. Tantôt douce, tantôt piquante, elle démontrait son impétuosité jusqu’au bout d’un nom qu’il ne connaissait pas mais qu’il rattrapait.

Et alors qu’ils avaient commencé à marcher et que la jeune femme commença soudainement à lui poser pas mal de question, le Gryffondor se mit à sourire, entre cette voix fluette où elle lui montrait tout son intérêt tout en tentant de prendre un minimum de distance en gardant son sang froid. Elle était même plutôt drôle vu comme ça, mais dans le bon sens du terme. Pourtant, avant même de pouvoir y répondre, Alejandra s'était déjà exclamée en refusant d’aller soudainement à l’infirmerie, oubliant déjà leur discussion précédente jusqu'à confondre l’année en cours.

”Wow, est-ce que ça va?” Il s'était agenouillé près d’elle, à la faible lueur des torches qui les accompagnaient durant le chemin en pleine nuit. Il avait presque tâtonné son bras pour la retenir, plissant les yeux pour voir plus clair. Sortant alors sa baguette qu’il alluma d’un faible lumos, Blake observa ses pupilles se dilater doucement et fronça les sourcils. ”On va y aller doucement.” Parce qu’il refusait encore de se dire qu’il ne pourrait probablement pas la porter. S’installant finalement juste à ses côtés, il ne laissa pour autant pas de silence s’installer entre eux.

”J’ai pas été dans une école magique depuis la fin du collège. J’ai eu le droit à des précepteurs à partir du moment où je pouvais m’entrainer dans le club de jeunesse au Japon.” Mahoutuoko n’avait jamais été une option dans un sens, l’enseignement strict étant presque inadapté aux activités sportives par la suite. C'était d’ailleurs bien pour ça qu’il avait fini par réaliser sa première année en deux ans et accumulé un retard mais en soi, il s’en était jamais réellement préoccupé. Par contre, de l'état actuel de la jeune femme, si. ”Si tu es aussi nouvelle que moi, tu dois venir de Castelobruxo, c’est ça? En plus du temps, je pense que l’ambiance doit vraiment te changer à Poudlard.” Il passa sa main dans ses cheveux, comprenant que si elle disait être seule, c’est qu’elle n’avait visiblement pas quitté son pays d’origine de bon coeur. ”Qu’est-ce que tu cherchais ici toi du coup?.”

Assise, Blake a coté de moi qui essayait de me "réconforter" je me rendis compte que j'étais plutôt pas mal loti. Je relevais mon regard vers son visage si fin qui semblait prendre soin de moi comme... personne avant lui à part Selma de mémoire. Il fallait dire, qu'on avait mauvaise réputation en Amérique du Sud et que par principe personne ne se serait arrêté pour m'aider comme il était en train de le faire. Buvant quelques gorgées à ma gourde, sans le lâcher des yeux je déclarai d'une petite voix :

" Beaucoup de choses ont changé effectivement. Mais le plus marquant c'est la gentillesse des gens à mon égard. Merci Blake. "

J'avais envie de me relever mais je savais que je n'en avais pas encore la force. Il fallait que je boive et que je parle jusqu'à ce que j'ai la force de me traîner à l'infirmerie. Me faisant étrangement plus douce, parce qu'on ne m'avait jamais parlé ainsi de manière aussi délicate et gentille, je souriais quelque peu en coin en poursuivant :

" Tu as l'air d'avoir une vie super excitante. C'est le Quidditch qui fait ca ? " demandais-je brusquement avec une curiosité non feinte.

Il avait voyagé, et il n'avait pas été obligé d'aller dans une grande université. Moi aussi j'aurai rêvé de cette discrétion pour ma soeur et moi seulement Père voulait toujours ce qu'il y avait de meilleur pour nous. Baissant un peu la tête je déclarai un brin timide :

" On m'a imposé de venir ici. Soit disant cela forme l'esprit de faire une grande université. Et comme visiblement mon nom n'est pas très réputé en Amérique du Sud on a pensé qu'on était mieux là, ma soeur et moi... Ah, je te donne cette info, après tout tu m'as aidé. "

Je lui souriais comme une gamine, un brin espiègle et je déclarai comme si c'était la blague la plus drôle de l'année :

" J'ai une soeur jumelle, qui s'appelle Selma Montero. Ne te trompe pas, si tu veux m'accompagner à un Bal... "

Je lui mis un petit coup de coude, et j'arrivais quand même à me hisser sur mes jambes. M'étirant je voyais encore quelques étoiles dans les yeux mais parler et boire me faisait du bien. Avec un sourire en coin je pouruivais toujours sur ce même ton un brin amusée :

" Je te fais marcher... J'arrête avec ça, je veux pas que tu me dénonces pour harcèlement. J'ai juste pas l'habitude qu'on me considère... comme quelqu'un de normal. "

Je souriais encore un peu, et je vacillais. Me rattrapant à son bras, je m'en écartais parce que je ne voulais pas que ce soit mal interprêté comme les blagues que je faisais depuis le début. Je levais alors les yeux et toujours un peu timide parce qu'en réalité j'étais véritablement impressionnée qu'on ait autant d'attention envers moi, je voulais en profiter un peu.

" Tu m'accompagnerais à l'infirmerie? "

Il eut, malgré lui, un instant où il avait laissé un silence s’installer après ses paroles alors qu’elle lui apprenait qu’elle n’avait eu que peu de choix à faire dans sa vie, entièrement imposée et sans grande gentillesse à son égard. Pourtant, elle arborait une certaine confiance qui cachait bon nombre d’histoire derrière et Blake l’observa un moment avant de lui sourire.

”Il va falloir t’habituer à ce que ce soit différent ici du coup.” Au fond, ce n'était même pas une obligation mais quelque part peut-être, il lui assurait qu’il ne devait clairement pas être le seul à agir ainsi, par principe. Par chance, elle avait sa soeur jumelle - ce qui devait être drôle au quotidien finalement - tout comme lui avait @Perséphone Fogg .

”Je pense pas que ce soit forcément le Quidditch au fond..” Il n’avait pas envie de croire que sa vie l’avait été uniquement par sa carrière. Ses sourires et ses instants précieux qui en découlaient, ils les devaient grâce à ses amis. Loin d’en faire toute de suite un étalage, il se mis dans un coin de la tête de la présenter à eux au moins à la rentrée, rien que pour la mettre sur le fait accompli qu’elle savait voler. Et il comprenait par quelques mot caché qu’elle n’avait réellement pas envie d’en parler, tout comme elle ne dirait probablement pas grand chose de plus si sa famille venait à découvrir qu’elle dépassait des clous. Mais avec cette légèreté qui lui était propre, sous une invitation presque déguisée dont il percevait néanmoins beaucoup d’humour, Blake se leva avec elle, il lui prit néanmoins ses épaules pour la maintenir droite.

”Les sœurs Montero, je m'en souviendrai si vous êtes toutes les deux aussi têtues.” Elle semblait reprendre de l'aplomb en reconnaissant qu'elle avait été dans une position assez délicate, selon elle et Blake en lâcha un sourire. ”Mais tu n’as rien de normal, quelque part, tu es spéciale. Mais ouais je t’accompagne, tant que tu viens pas dire à l’infirmière que c’est moi qui t’ai cogné avec une batte par inadvertance.”  Il la voyait presque venir, l’utilisant impunément pour se dédouaner d’avoir voler en pleine nuit.

La lâchant en s’assurant qu’elle pouvait marcher sans vaciller de nouveau, Blake marcha à ses côtés, l’observant de temps en temps.

”Tu restes en Grande-Bretagne pendant les vacances?” Sans trop se douter que c'était forcément le cas si sa famille les avait obligé à changer de fuseau horaire pour leur bien, Blake passa sa main dans ses cheveux avant de lui proposer une sortie. ”Ils vont ouvrir une station balnéaire sorcière pas trop loin d'ici où je suis entraineur dans le club des tous petits prodige du Quidditch ... bon c'est pas un bal, ni les belles plages d'Amérique du Sud, mais si jamais ça te tente. Je signe même des autographes.” Il l'avait rajouté en plaisantant, bien qu'il s'y attendrait au moment même où il poserait les pieds ailleurs que dans l'enceinte de Poudlard.

Je continuais ma route dans le parc, en l'écoutant avec attention. Une fois encore il faisait preuve envers moi d'une... gentillesse qui n'était absolument pas commune aux gens que je cotoyais. Souvent, j'étais vite repoussée et on passait avec moi. Nous avions pris pour habitude de ne dépendre de personne, @Selma Montero et moi, hormis l'une envers l'autre. Alors quand il me proposa de le rejoindre à la station balnéaire de cet été... J'avais un brin rougi. Pas par une naissance de sentiment ou quoi que ce soit, tout simplement parce que j'avais été touché par le geste.

" Nous rentons à la Havane, effectivement. Mais... Je pense que nous pourrons faire un tour à la station ma soeur et moi cet été. "

Est-ce qu'il se prenait au sérieux ou est-ce qu'il plaisantait quand il parlait de signer des autographes? Je le regardais avec un petit sourire, preuve que son humour avait fait mouche. La tentation en réalité résidait aussi dans ce camp d'entraînement de Quidditch, mais elle fut vite balayé par l'idée que cela puisse revenir aux oreilles de mon père.

" Tu... tu entraînes vraiment au Quidditch? "

Je l'avais regardé avec des grands yeux impressionnés. J'avais encore plus envie de le rejoindre là bas maintenant qu'il venait de me dire ça. Je me voyais déjà, cheveux au vent en train de hurler de bonheur et de vivre à fond ma passion cachée! Mais il ne fallait pas se leurrer, mon père allait placer des gens pour nous surveiller.

" Ca à l'air vraiment passionnant. Mais... Je vais te dire la vérité. Mon père ne veut pas que je vole sur un balais. Il trouve que le Quidditch est un sport d'arriéré, brutal et sans intérêt. "

Ca n'avait absolument rien à voir avec les crimes de sang froid qu'il pouvait commettre dont la brutalité était certainement vingt fois supérieur à un coup de batte. Je soupçonnais d'ailleurs Père d'avoir été déçu dans le quidditch et qu'il ne voulait pas qu'une de ces filles réussisse là où il avait échoué. C'était une des explications logiques que j'avais trouvé.

" On pourrait voler la nuit? Quand tout le monde sera ailleurs? Oh, tu dois me trouver complètement idiote. C'est juste que j'ai pas encore la force de m'opposer à mon père là dessus... Il est tellement.. "

Cruel? Mauvais? Beaucoup d'adjectifs pouvaient le qualifié, mais c'était quand même mon père et je savais qu'à sa manière il ne voulait que notre plus grand bien à Selma et moi... Je l'observais un petit moment avant de baisser la tête. J'avais parfois honte d'être une Montero.

Lui rendant son sourire, il fut surprit de voir qu’il dépassait allègrement le stade des taquineries poussées pour une approche plus subtile et plus calme. Blake avait trouvé un certain réconfort dedans, sans être bousculer par tous ce qui allait l’assaillir au moment même où il quitterait l’enceinte de l’université avec quelques paparazzis aux trousses. Bien qu'il appréhendait le premier jour à Tinworth, son père lui avait assuré que très peu de journaliste seraient présents pour ne pas perturber le bon déroulé de l'ouverture de la station balnéaire en prenant à part un de nombreux stands de la place.

”Oui, cette année, je prends même un petit groupe. Enfin ils ont entre trois et six ans, mais on te verra à peine si tu es dedans.” Il lui adressa un léger de coude, plaisantant sur la petitesse qu’elle était. C'était mignon en réalité de voir une fille plus petite que lui avec cet air boudeur sur le visage.

Mais elle semblait vraiment intéressée par le programme, loin de vouloir retourner à la Havane, qui les avait quelque part un peu chassé, alors lorsqu’elle lui apprit qu’elle redoutait que son père soit au courant de ce qu’elle pouvait faire, tant il désapprouvait ses choix, Blake l’observa un instant en ralentissant ses pas. S’il comprenait mieux pourquoi elle avait nié savoir voler, il avait l’impression qu’elle vivait avec une épée de Damoclès au dessus de la tête, même à des kilomètres de son pays natal.

”Je suis désolé, ça ne doit pas être évident.” Il ne se doutait même pas que le Quidditch ne devait pas être le seul sujet de discorde entre eux. Et c'était dans un moment pareil où il se sentait chanceux d'être né dans une famille unie en toute circonstance, quelque soit les choix de vie. Même en pleine errance. ”Tu sais quoi ouais, on pourra même agrandir le circuit pour l’occasion. Mais je pourrais pas faire ça tout le temps sinon je vais finir par faire les mêmes siestes que les plus petits que j’aurais.”

Si cela pouvait lui permettre d'être un peu loin de toute pression, Blake était ravie de pouvoir lui offrir cette opportunité. Comprenant néanmoins qu’il lui manquerait un autre moteur pour être soutenu dans ce petit changement de programme de l'été, Blake reprit sa marche en lui tapant légèrement sur le bras pour la réveiller.

”Tu as qu'à venir avec ta soeur tiens, elle sait que tu es douée?”

Je sursautais légèrement quand il me tapa sur le bras. Est-ce que je m'étais endormie? Est-ce que j'avais vraiment une commotion? Il y avait peu de chance car je me rappelais exactement de ce qu'il avait dit. Baissant la tête un brin honteuse qu'il m'accorde cette petite chance je marmonnais.

" Merci... Non t'inquiète, on volera pas tous les soirs, seulement quand tu auras le temps. Et je dois d'abord trouver un moyen subtil de venir. "

Peut-être que si je disais à mon père que j'avais un plan pour faire foirer le couple du dernier Almadovar il me laisserait rester en Grande-Bretagne? C'était une idée faramineuse à mes yeux mais... je me doutais qu'une petite amourette entre Edel et sa greluche rouquine intéresse mon père. Le connaissant, il voudrait plus de concret pour me faire aller là bas. Mais... en avais-je envie maintenant que je connaissais tout ce monde? Après tout, ce n'était pas mes amis mais... entre détester quelqu'un, qui n'est qu'une idée et quelqu'un que l'on connait désormais. C'était deux mondes différents.

" Oui, je dis absolument tout à ma soeur jumelle. Et bien sûr je vais lui parler de notre rencontre en rentrant... "

Et je ne manquerai pas de signaler à Selma comment ce garçon était séduisant. Il avait tout pour plaire, le corps athlétique, l'âme d'un chevalier servant...C'était le genre de personnage qu'on ne rencontrait jamais en réalité car il semblait trop parfait. Je me tournais d'ailleurs vers lui en plissant des yeux :

" D'ailleurs, t'es un garçon un peu trop parfait pour être réel Blake. Est-ce que tu es genre un assassin ? Tu essais de m'attendrir pour me tuer dans mon sommeil? Les gens aussi gentils, ca n'existe pas. "

Ni aussi beau. Je plissais des yeux, guettant le moindre indice qui m'aurait permis de déduire que j'avais effectivement raison. Ca sentait le piège à plein nez, les garçons comme ça. Est-ce que quelqu'un l'avait envoyé? Une famille opposée à mon père ? De la simple blague, dans mon esprit cela devint réelle car je savais que c'était quelque chose de possible. Les ombres autour de nous devinrent alors ténèbres et je me sentis bien moins en sécurité qu'au départ. Ma main toucha l'endroit où je m'étais blessé volontairement.
Non, je devais délirer complètement. Arrivée devant la porte du Hall d'entrée, je me tournais vers lui et mes joues rosirent un peu.

" Tu m'accompagnes jusqu'en haut? En vrai, je crois que ce cognard m'a bien tapé sur la caboche, j'ai pas un discours très cohérent... Il faudrait prévenir ma soeur aussi, elle va s'inquiéter si je ne rentre pas à la Tour Serdaigle sans l'avoir prévenu. "

”Y’a pleins d’excuses que tu peux sortir sans réellement mentir. Genre, voir des amis ou s’intégrer?” Ignorant réellement la raison pour laquelle elle ne pouvait à peine sortir sans rapport avec le Quidditch, Blake n’osait pas réellement rentrer dans le vif du sujet, surtout qu’elle semblait être assez sonné pour avoir de nouveau des paroles incohérentes. Pourtant, elles eurent de quoi le faire légèrement le faire rire alors qu’elle n’en revenait juste pas qu’on puisse simplement être quelqu’un de bien. Quelque part, il s’en sentait honoré d'être vu simplement pour ce qu’il était, sans avoir réellement besoin de prendre cette distance nécessaire qu’il devait avoir avec d’autres sorciers en dehors du milieu sportif.

Arrivant alors devant les Grandes Portes de l'école, Blake avisa le rez-de-chaussée vide du moindre occupant et se dirigea vers l'escalier avant de s'arrêter à sa demande.

”Allez, va pour lui envoyer une note … ” Se souvenant parfaitement du nom de sa sœur, il lui en envoya une alors qu’il grapillait simplement un de ses parchemins qu'#Eiur lui avait filé. Prenant soin d'écrire contre sa main, il ne vit le petit papier s’envoler en direction de la tour des Serdaigles par la suite avant de tourner son attention vers l'étudiante. ”Du coup, on fait comment, je dois te pincer pour que tu comprennes que je suis bien réel et que le célèbre Blake Grimm-Nakatani t’a vu perché sur un balai?” Il lui avait murmuré, bien conscient malgré la nuit tombée, qu’elle n’avait nullement envie que quiconque tombe sur cette information.
Posant son regard sur son front qui s'était paré d'une jolie bosse, Blake se rapprocha d'elle pour observer sa blessure à la lueur d'une torche environnante pour constater des dégâts.

”Ca va, tu dois avoir la tête dure, c'est un bon point pour rentrer dans un mur.” Pour ne pas dire "une équipe" alors que le tableau accroché au mur était déjà entrain de tendre l'oreille pour savoir ce qui se disait. Reprenant une distance naturelle, Blake s'était raclé la gorge avant de continuer de monter les marches à son rythme, non sans se tenir à la rambarde pour se ménager. ”Ca veut pas dire qu'il faut que tu recommences, je te préviens. Je veux pas avoir ta soeur sur le dos s'il t'arrive quoi que ce soit.” Comme s'il prenait la responsabilité de ses prochaines sessions où elle serait sur un balai, Blake savait déjà qu'elle réussirait à venir faire un détour par Tinworth cet été. Il ne put s'empêcher de penser que deux jumelles pouvaient vraiment faire une grande différence dans un jeu d'équipe, mais il préféra se garder cette réflexion. ”Les plages de Tinworth ne valent pas les vôtres, surtout la Playa Azul, j'ai adoré y jouer. Enfin tu pourras toujours me faire tes remarques depuis ton transat de plage si ça ne te va pas.” Il ne doutait pas qu'elle avait assez de caractère pour râler si les vacances ne lui convenaient, mais il lui proposait de passer déjà le voir, sans forcément jouer si elle n'était pas à l'aise.

En profitant un peu, je feignis d’avoir un brin de faiblesse en passant les portes de Poudlard. Bien évidemment, j’aurai pu marché seule jusqu’à l’infirmerie, surtout que ça allait bien mieux. Mais… Me faire porter par Blake avait quelque chose de bien plus grisant. Les joues un peu rosie, je me permis quand même de dire, comme le voulait mon éducation cubaine (c’est à dire sans trop de pudeur) :

« Tu peux me pincer où tu veux Blake. »

L’observant en diagonale, je me mis à ricaner les joues toujours un peu rosie en mettant ma main à la bouche. Observant la note partir, je lui souris et murmurait un vrai merci cette fois-ci, sans blague ou petite drague bien placée.

« Je te jure que si je dois être secourue avec autant d’attention, et par toi, j’hésite pas une seule seconde à foncer dans n’importe quel mur. »

Je me remis à ricaner et… je le libérais de mon emprise et de mes blagues, car nous venions d’arriver à l’infirmerie. Avec un léger sourire, je me massais un peu le crâne et fit quelques mouvements aléatoires avec les bras et avec les jambes pour bien vérifier quand même que je n’avais pas REELLEMENT de trauma cranien.

« Et nous voilà arrivé ! Merci pour le compliment concernant mon pays, ca fait toujours plaisir… Et merci surtout pour l’assistance. Je... »

Je me mis sur la pointe des pieds, et je me dandinais comme une gamine, cherchant un peu mes mots. Mais qu’est ce qu’il m’arrivait en fait ? N’importe quel Montero se serait moqué de moi et ne m’aurait pas reconnue quand j’étais aussi… timide ?

« T’as fait plus que t’imagines pour moi. »

Et, sans lui laisser le temps de répondre, je me levais sur la pointe des pieds pour l’embrasser sur la joue. Là mes yeux croisèrent les siens et je fis aussitôt demi tour, passant la porte de l’infirmerie avec une vitesse un peu inhabitude. Je fus aussitôt accueilli par l’infirmier.e qui m’accueillit en me hurlant de faire moins de bruit et… comment je m’étais faite cette bosse. Mais à vrai dire, plus j’y réfléchissais, plus j’avais envie de la garder à vie comme un souvenir.