Icarus (Luke)

Tournoyant le bras d’une armure dans les couloirs, Edel avançait d’un pas léger vers les bureaux du professeur Korrigan. Autant parce que les examens de l’année de ses BUSEs étaient enfin derrière lui et qu’il ne pourrait ainsi que faire acte de présence entre tous les cours magistral qui se donnait pour garder les étudiants jusqu’au cinq juillet et autant parce qu’il savait avec assurance qu’il était déjà accepté en quatrième année. S’il ne s'était jamais trop foulé dans les matières comme l’Histoire de la Magie ou même la botanique, sauf si le thème avait un rapport étroit avec l’Art, il y avait celles où il mettait un point d’honneur à consacrer un peu plus d’attention. Les yeux bleus de @Siobhán Gavalagh-Korrigan l’y avaient même poussé, sans trop qu’il ne sache comment, avec presque ce goût de s'être fait avoir quelque part. Au lieu de ça, il en eut un sourire légèrement moqueur avant de toquer à la bonne porte pour l’ouvrir dans la foulée.

La petite note du professeur, que lui et  @Finn Gavalagh-Korrigan avaient reçu deux semaines auparavant, vola vers la table en s’y posant à vue d’œil.

"Bonjour professeur.” Toujours poli si on passait au-dessus de la cravate de sa maison qu’il avait dénoué à la fin de la journée, l’Almadovar arborait l’image même de l'étudiant que tous les professeurs lui connaissait. "On a pas su quoi faire de ça, alors le voilà.”

En réalité, ils s'étaient très bien amusé sur le terrain avec cette partie de l’armure dont le reste du corps n’avait pas été retrouvé. Un peu martelés par endroit, Finn et Edel avaient même apposé leur signature de leur propre main avec cette fierté évidente. N’ayant même pas attendu au final l’accord de leur professeur pour décider de le faire immédiatement et à leur manière, ils avaient aussi fini par réparer le reste des armures.

"Au cas où, c’est un étudiant de votre maison qui les a renversées.” Sans pour autant pointer du doigt @Persée Fogg , Edel levait légèrement le menton en passant clairement d’un sujet  à un autre. "Alors, c’est quoi votre conclusion à votre investigation en passant par un agent du Ministère?”

" Allez ma jolie... "

ace à une Demiguise, je prenais des notes comme un étudiant. J'avais emprunté ce spécimen à la SPAF, afin d'étudier sa transfiguration métamorphique qui lui permettait de devenir parfaitement invisible. Elle mâchonnait tranquillement la friandise que je lui avais donné, pendant que je notais l'ensemble de ses comportements. Concentré, je fus alors interrompu par un étudiant qui ouvrit la porte comme s'il était chez lui. L'instant suivant, elle disparut et je me mis à soupirer.

" Raaah..." râlais-je.

Sortant la friandise finale, en forme de papillon, je la jetais en avant et cette dernière disparue comme avalé par le néant. Bras croisés, je me retournais vers Edel qui visiblement avait terminé la retenue que je lui avais collé pour qu'ils se réconcilient mon fils et moi.

" Bonjour Edelweiss. Je vois qu'elle est bien amochée. Elle avait appartenu à Nick-Quasi-Sans-Tête, c'est son plastron. Fait attention. "

J'avais pris l'armure par magie pour l'envoyer avec délicatesse sur mon bureau. Suivant le morceau d'armure, je montais sur la petite estrade, afin de l'emballer dans du papier journal avant de la remettre à sa place. J'avais dit ça sur un ton détendu, et il ne devait ce ton qu'au fait qu'il sortait avec ma fille et que je ne voulais pas m'attirer encore une fois les remarques de Siobhan. N'importe quel étudiant m'aurait coupé dans un travail important, avec une telle insolence aura subi une remontrance. Aussi, j'essayais de faire des efforts. En revanche, quand il osa me parler de Braxton, mon sourire se fit... assez mauvais.

" Ma conclusion, c'est que tu devrais faire attention à la façon dont tu tentes des approches. N'avoir peur de rien est souvent synonyme de bêtise mon garçon. "

Je lui adressais un regard par dessus mes lunettes et je descendis de l'estrade pour me diriger vers lui d'un pas assuré et droit. Je m'arrêtais à quelques centimètres bras croisés. Le toisant yeux dans les yeux.

" On va oublier l'espace d'un instant que je suis ton professeur. Je ne sais pas ce que tu cherchais en venant ici, mais je crois qu'aujourd'hui, on a plus besoin de l'autorisation d'un père pour fréquenter sa fille. Enfin, pas dans ma famille. Donc même si tu n'y accordes pas d'importance réelle, fais ce que tu veux avec Siobhan..."

Je lui mis un main sur l'épaule et je lui adressais un large sourire bienveillant. Qui se comprima en un petit rictus un brin mauvais. Je lui serrai l'épaule en continuant :

" Mais bien évidemment tu n'as pas l'intention de la faire souffrir, pleurer, ou l'accabler d'un quelconque déshonneur. "

J'enlevais ma main, et je recroisais les bras. C'était bien évidemment une menace déguisée. Si cet inconscient croyait qu'on pouvait un jour faire souffrir ma fille sans en subir les conséquences... Il était averti. Me retournant vers le Demiguise, je sortais une friandise pour la jeter. Cette dernière disparut à nouveau dans le néant.

" Sio c'est ta responsabilité maintenant. Et le caractère qui va avec ! Oh bien sur je resterai son père,  mais disons que si elle s'acharne sur quelqu'un d'autre que moi, ça me fera du repos. T'es un garçon brillant, tu sauras t'en sortir. "

Je lui donnais le paquet de friandise, et je lui décochais un petit sourire en coin.

" Avoir la confiance d'un Demiguise est aussi aisé qu'avoir la confiance d'un Korrigan."

"C’est Edel, professeur.” Il le claqua directement avec la fierté de porter un prénom que sa mère avait choisi. Et il était certain qu’il n’allait pas le répéter deux fois.

Laissant son regard errer rapidement dans la pièce en entendant un mâchouillement dans le coin, Edel avait croisé ses mains devant lui, écoutant néanmoins que l’armure avait appartenu à un de ses fantômes avec qui @Siobhán Gavalagh-Korrigan avait déjà disputé une partie de Bowling sans-tête, le Serpent se vit prendre un sermon sur ses manières.

"Mes approches sont franches, elles évolueront mais elles resteront fondamentalement les mêmes.” Les Almadovars piquaient depuis des décennies, avec tout le respect qu’il devait aux ainés, même ceux qui fouinaient dans les dossiers personnels en outrepassant des droits. C'était certainement #Saul qui ne serait pas heureux de savoir que par extension, on avait même probablement eu un regard sur son passé.

"Et Siobhán est assez grande pour prendre ses propres décisions.” Elle n’avait nullement besoin d’être placé sous l’aile de qui que ce soit. Plus libre elle était, plus belle elle se déployait. Pour le reste, c'était un lien qui se gardait pour eux. Mais il comprenait l’inquiétude qu’un père pouvait avoir, bien que lui n’avait pas eu cette tape dans l'épaule pour le féliciter de tous ses progrès dans la vie. Le paquet de friandise dans les mains, Edel baissa légèrement les yeux avant de voir une créature magique disparaitre après avoir en avoir gobé un goulument.

Sa comparaison avec un Demiguise lui fit lâcher un sourire. Il lui semblait presque apercevoir, derrière son attitude bienveillante, le coté très sournois et maléfique que les créatures nommés Korrigan pouvaient réellement avoir. #Finn avait bien plus hérité de son père tandis que #Sio était d’une toute autre mesure.

"Oublions dans ce cas là, le temps d’un instant, que je sois votre étudiant.” Gardant les friandises en main, Edel détacha son regard du pseudo vide qui mâchait encore dans le coin. "Je me passe de toute bénédiction, c’est sur, mais je sais par contre que vous êtes important.” Ca l'était pour Sio, qui avait passé des semaines sans lui parler au mois d’Avril alors qu’il avait été évident qu’il lui manquait. "Mais je suis pas là pour vous appâter avec des sucreries ou des Optimal dans votre cours.” Son ton était léger, prenant presque un peu plus ses aises. "J’aimerais concrétisé un projet avec vous.” Les raison étaient évidentes et Edel sortit un parchemin de sa poche sur lequel il avait dessiné une statue. Il savait que son professeur le reconnaitrait d’emblée, pour savoir que c'était exactement celle qu’il y avait en face de la pièce que le professeur avait construit pour Sio lorsqu'elle était plus jeune. Surplombant un jardin qu’on pouvait voir depuis la fenêtre, Edel avait saisi une ambiance particulière et d’un seul coup de baguette, le parchemin anima la statue féminine d’ailes d’aciers, dont les traits du visage pouvait tout autant lui être familier.

"Ca vous tente?”

Je regardais toujours Edel en croisant les bras. Voyant qu'il ne voulait pas jouer à mon petit jeu avec le Demiguise, je lui repris le sachet de friandise des mains et je commençais à en grignoter quelques unes moi même. Ca avait un super bon goût de cerise, il avait vraiment tord de s'en priver. Avec un petit ricanement un brin moqueur je répondis :

" Chiobhan chera toujours pa chtite fille. Che cherait là pour les déchigions importantes rachure toi. "

Je lui mettais quelques miettes sur lui. L'époussetant avec ma main, je ne voulais surtout pas abîmer son superbe uniforme aux couleurs de la maison que avait volé mes deux enfants. Lui tendant le sachet dans un geste amical, j'avais complètement et je déclarais comme un gamin.

" C'est à la cerise, t'aurais tord de t'en priver. "

Tout en lui tendant le paquet, j'observais alors les plans qu'il avait dessiné. Il fallait dire qu'il y avait là un certains talent. Posant le sachet à côté sur le bureau pour qu'il puisse en manger autant qu'il le désirait, j'observais cette dernière d'un air calme. Prenant le plan, j'évaluais les proportions qui me semblaient correctes. D'un oeil calme, je le regardais par dessus le parchemin :

" Tu sais faire plaisir à Siobhan, c'est bien, tu y es attaché. Je vois que pour la rendre heureuse, tu es prêt à beaucoup de chose. "

Je continuais d'observer la statue, puis je regardais Edel en diagonale. Le visage toujours extrêmement sérieux, je me dis alors qu'il était peut être temps d'être un peu espiègle avec mon futur gendre. Si je devais partager ma table avec lui, autant commencer à mettre quelques bases en place. Posant le parchemin sur le bureau, je déclarai en soupirant :

" Et que tu es prêt à de nombreux sacrifices. La roche de cette statue vient d'une lointaine contrée reculée d'Irlande. On raconte qu'elle a été à l'origine le berceau de la création des Trolls. Il faut des outils particuliers pour l'extraire, un savoir faire oubliée et une condition que te dois de respecter pour rentrer. Mais c'est un gros sacrifice. Mais après tout, tu aimes ma fille non? "

Je désignais la statue dessiné. J'étais encore un brin émerveillé par son coup de crayon. Mais ça bien évidemment je me gardais de lui dire. Croisant les bras, je relevais les yeux vers lui d'un air grave et très sérieux.

" Il faut faire voeux de chasteté pour rentrer dans la carrière. "

Bien évidemment cette information était totalement fausse, contrairement au reste en revanche. Pour y rentrer, il fallait simplement jurer de tailler la roche sur les lieux et d'emporter uniquement notre ouvrage terminé.

Alors que le professeur observait attentivement son parchemin, Edel enleva le reste des miettes qu'il lui avait lancé en reculant d'un pas, attrapant deux friandises du paquet. La proximité physique n'était clairement pas apprécié, malgré le fait d’avoir mis de coté leur lien étudiant professeur. Lançant une des boulettes dans les airs, là où la créature avait juste à tendre le cou pour l'attraper, et se gardant l'autre, le Serpentard nota à quel point le professeur prenait tout de même soin de son dessin sans le tâcher. Prenant ainsi ce geste comme preuve que son travail était respecté, il l'entendit parler d'une légende sur les Trolls, Edel peinant presque a étouffé une pensée pour les cours de danse que Sio prenait avant de soudainement se fermer sous sa dernière réplique.

"Des sacrifices non, des efforts oui.” Il avait levé les yeux vers celui que même @Finn Gavalagh-Korrigan avait fini par lui dépeindre comme un père aux allures casse pied. Et si le Serpentard avait fait l’effort et choisi de partager un projet qu’il estimait sérieux et à réaliser pour cet été, le professeur Korrigan venait de jeter un léger vent froid sur sa motivation à vouloir l'inclure dedans par une boutade qui n’avait pas sa place.

"J'ai pas réellement de temps à perdre.” Un emploi du temps chargé, comme il aimait bien le dire. Sans trop connaître l'homme qui se cachait derrière le professeur qu'il avait depuis déjà quelques années, Edel soupira en prenant son bluff comme il l'était, soit en l'ignorant une nouvelle fois. "On va donc dire qu'on rentre dans la carrière pour extraire la roche pour la tailler en un tas de plumes et les articuler ensemble.” Impliqué dans l'idée qu'il s'en faisait, Edel savait déjà comment trafiquer les engrenages afin qu'ils puissent s'actionner uniquement lorsque @Siobhán Gavalagh-Korrigan regarderait la statue.

Mais cette roche était un point central pour cette réalisation et bien qu’elle était dans une contrée aussi lointaine qu’il le disait, Edel s'était redressé en reprenant en main son parchemin.

"On y va?”

Je le regardais toujours par dessus le parchemin d'un air amusé. Il n'était pas très drôle comme garçon, j'hésitais à rompre ce couple parce qu'à ce rythme là Siobhan allait se faire chier toute sa vie. Levant les yeux au ciel, et grignotant toujours les friandises du Demiguise je soupirai en répondant :

" J'oubliais que tu avais le même emploi du temps que le Ministre de la Magie. Ca doit être épuisant."

Bien évidemment, cette réplique puait le sarcasme. Je levais alors les yeux vers lui, quand il me demanda si on y allait. Posant le paquet de friandise, je croisais les bras et je fronçais les sourcils d'un air un peu méfiant.

" Je viens de te dire que c'était dangereux. Ca c'était pas des blagues. Mais t'as l'air déterminé. Si tu y tiens, allons-y. Et peut être que tu y apprendras l'humilité. "

Je roulais le parchemin, lui tendis et lui indiquait le chemin de la sortie. Le voyage était court, mais il fallait d'abord sortir de Poudlard pour transplaner.

" Tu devrais t'entraîner à tenir le bras des gens, le jour du mariage, ça te sera utile. "

Nous venions de transplaner au bord d'une falaise. Derrière nous, la mer faisait rage malgré le soleil d'été, et en face de nous une immense paroi en gré nous faisait face. Moi, je me contentais malgré le vent de regarder Edel d'un air un brin moqueur. Peut être que si je lui mettais la pression avec le mariage, il lâcherait l'affaire avec Siobhan.

" Bien, là où je t'emmène, il faut avoir des nerfs d'acier mais surtout du respect. Et il faut rester humble. Si ces conditions ne sont pas réunis, l'endroit se chargera de te le rappeler. Je te rappelle la consigne : Tu ne touches à rien sans mon autorisation, et si tu démarres un ouvrage, tu ne pourras le sortir que si tu l'as terminé. C'est la règle. "

Je m'avançais alors vers la paroi de la falaise, sans me soucier de sa réponse. Heureusement ce petit con était avec moi, donc son taux de survie était plus élevé que s'il avait été seul. Apposant ma main sur la paroi, je me mis à marmonner des paroles en vieil irlandais. Au loin derrière nous, on pouvait voir le château familial sur une autre falaise.
Une arche, de la taille d'un homme scintilla et se mit à apparaître. J'entrais le premier.

" Baisse la tête dans le tunnel. "

Le tunnel mesurait deux mètres de haut, je faisais ça juste pour l'emmerder et voir sa tete de navet en train de baisser la tête. Après plusieurs mètres le tunnel s'illuminait, prouvant que nous touchions au but.
Quelques secondes, nous étions au bord de la mer et là... Le tunnel déboucha sur une immense clairière, d'une forêt qui semblait très ancienne. La végétation était luxuriante, et les rayons du soleil avait du mal à percer. Tout autour de nous, des immenses statues de pierres, représentants divers animaux étaient couchés, tous en positions de sommeil profond. De la mousse et de la végétation avaient poussé sur eux.

" Ne les touche pas. Nous sommes dans le Jardin des Oubliés. La légende raconte que ces statues ont été taillé il y a fort longtemps, et qu'elles protègent l'Irlande des envahisseurs imprudents. Elles ne se réveillent que lorsque l'île court un grave danger. Donc si tu les vois s'animer, tu pourras t'inquiéter. "

Je poussais plusieurs branches. Prenant soin d'éviter les rochers, la route se fit un peu sinueuse. Tout autour de nous, les statues nous contemplaient, dans un profond sommeil. Je désignais un immense dragon à ma droite qui était trois fois plus gros que les autres.

" Il a été taillé par Finn Korrigan. Oh, pas notre Finn national... Un de nos ancestres dont Finn a hérité le prénom. Il a sauvé l'Irlande des Géants au début du Moyen Âge grace à ce Dragon. "

Enfin, j'enlevais une série de branche pour débouché sur une immense carrière. Il y avait du matériel abandonné d'extraction de roche et de taillage de pierre un peu partout. Plusieurs statues de dragons et autres créatures magiques étaient encore dans la pierre, et pas terminées. Elles étaient belle, mais à chaque pied des statues qui n'étaient pas fini, un squelette tenant des outils était allongé. Je me tournais alors vers Edel.

" J'espère que tu es toujours aussi motivé. "

Soupirant presque bruyamment devant le mot “humilité”, il se demanda combien de personnes s'étaient passé le mot pour tenter de lui faire prendre un chemin qu’il ne prendrait définitivement pas. Dangereux, ou pas, depuis qu’il avait vu cette statue derrière les fenêtres de la salle que le professeur avait construite de toute pièce pour sa fille, Edel en avait fait un projet personnel, comme il en avait tant d’autres.

Manquant néanmoins de sourire à l'évocation d’un mariage, Edel sentit le vent souffler fort, comme lorsqu’il était au bord de la falaise de Moher. Chargée d’histoire, l’Almadovar ressentait ce picotement qu’il avait lorsqu’il était devant des monuments incas et hocha la tête devant les conseils avisés de l’ancien. S’il savait comment s’y prendre lorsqu’il s’agissait de la culture d’un pays qui ne l’avait vu naître, sur les terres irlandaises, il savait qu’il devait s’en remettre aux plus expérimentés.

Sans baisser la tête - parce qu’il faisait la même taille que Luke - Edel le suivit scrupuleusement pour le reste à travers le tunnel qui étouffait le bruit des vagues qui faisaient rage plus loin. Et la clairière devant laquelle ils étaient, était immense, jonchée de statues endormies avec chacune leur histoire et leur concept. Il était intéressant de voir que Poudlard s'était pourvu d’un même système de défense et Edel eut un sourire devant le dragon crée par un @Finn Gavalagh-Korrigan Senior.

"Donc le but, c’est de continuer leur travail en terminant leur statues et ensuite pouvoir tailler ce dont on a besoin pour compléter celle du jardin?” D’une mission qui ressemblait à une quête, Edel voyait les outils d’un ancien temps, de ceux qu’on pouvait à peine trouver dans un musée et qui avait pris l'âge dans la végétation luxuriante. Réduisant alors sa robe de sorcier dans sa poche, il commençait déjà à relever ses manches en se grattant légèrement la joue.

Sa motivation se lisait simplement à sa manière d’appréhender ces pierres qui gardaient une magie certaines et d’antan. Les squelettes et la mort faisaient parti de sa culture, il n’y avait pas de frontière réelle pour Edel qui y voyait là une manière d’honorer les ancêtres en continuant leur œuvre.

Une fois devant les statues oubliées, je les observais sans les toucher. Tournant mon regard vers Edel, je lui adressais alors un léger sourire, ravi de voir sa motivation. Mais c'était un peu de la témérité de penser ainsi. Avec un air un brin triste, je déclarais d'un air calme et avisé.

" Non, on ne peut plus rien pour elles, il faut les laisser en l'état et ne surtout pas les toucher. Choisis simplement un bloc de pierre, et taille ce que tu as prévu. "

Je lui désignais un espace dans la carrière, où il n'y avait pas trop de squelette. Les sourcils froncés, je croisais les bras et je déclarai d'un air un brin méfiant :

" Ca ne t'effraie pas? T'es prêt à mourir pour simplement faire plaisir à ma fille? "

Je lui avais retenu le bras pour éviter qu'il ne commence bêtement et ne puisse plus se défaire de l'enchantement qui allait le lier à la pierre et donc l'obliger à terminer ou mourir son ouvrage. Mes sourcils se froncèrent et mes yeux se plissèrent.

" Je veux dire, vous êtes jeunes. C'est peut être qu'une simple amourette et c'est pas sûr que cela fonctionne. Ce n'est pas du tout une menace, mais une réalité. Quand on est jeune, on a tendance à croire qu'on aimera la personne jusqu'à la fin des temps, et que rien ne pourra nous arracher à ça. Seulement je m'appelle pas Clearwater ( @Jameson Clearwater ) et je suis pas un amoureux de l'amour. Ce que je veux te dire, c'est que si tu t'engages là dedans, tu auras fait un pas bien plus grand vers elle. "

Je lui lâchais le poignet avec calme et douceur. Je ne l'avais d'ailleurs pas saisi de manière trop forte, car je respectais l'ensemble de mes étudiants. Mais là, c'était quand même dangereux, et je voulais vraiment vérifier que ce n'était pas une simple envie amoureuse à deux balles et que l'un ou l'autre allaient gâcher leur relation. C'était du sérieux, on ne plaisantait pas avec la magie et je ne savais pas si Edel en avait conscience.

" Je veux pas d'une guerre ouverte entre la Grande Bretagne et le Mexique parce que j'ai emmené un héritier Almadovar qui pense que tout est écrit et que l'amour de ma fille est une certitude éternelle. En tout cas, même si j'apprécie pas tellement ton attitude parfois, sache que je suis vraiment content que ma fille soit heureuse comme jamais avec toi. "

Je lui désignais les outils.

" C'est uniquement pour la finition, ta baguette devrait faire l'affaire et ça ne devrait pas prendre longtemps d'après les plans. "

Détachant son regard des statues qui n’avaient pu terminer l’œuvre d’une vie, Edel avait simplement hoché la tête vers les dires du patriarche Korrigan avant que ce dernier ne semble surprit, voir méfiant sur sa manière d'être. Lui rappelant de quelques mots qu’il chercherait toujours à s’assurer que @Siobhán Gavalagh-Korrigan ne manquerait de rien, le père semblait vouloir s’assurer de la bonne conduite d’un homme qu’il venait d’accueillir dans un lieu renfermant une magie ancienne.

"Chez nous, la mort n’arrête rien.” Le lien était permanant, la magie tout autant. Ce n'était pas une ligne qui arrivait à sa fin, ce n'était qu’une étape de transcendance où il était toujours possible de pouvoir communiquer avec les ancêtres. Un souvenir sur la plage mexicaine le ramena là où Sio l’avait réalisé aussi et Edel ne put que s’affranchir d'un léger sourire, fier. "Y’a rien qu’acquit, c’est pour ça que j’y travaille.” Pour les mêmes raisons qui l’avaient poussé à franchir la porte de sa salle de classe, le jeune homme eut un regard ses pierres qui constitueraient le premier édifice de toute une vie. Luke n’avait peut-être pas reconnu le visage de la statue mais celui-ci aurait pu être le portrait craché de Sio, si ça n’avait pas tout simplement été sa mère. "Et elle sera là avec nous, le moment venu.”

Choisissant un amas de petites pierres qui n’intéresseraient personnes, Edel les fit léviter de quelques coups de baguettes magiques, étalant le plan à terre pour commencer à les tailles selon des mesures précises. Il lui en fallait cent huit, c'était un chiffre sacré qui se retrouvaient dans la plupart des édifices, comme le Chichen Itza au Mexique.

"Ne me dites pas que vous avez peur de mon grand-père.” Il en eut un sourire, ne quittant pas les pierres des yeux qui commençaient doucement à s’effiler de quelques brins de plumes. "Vous allez bientôt pouvoir les rencontrer. Lui, mais surtout ma mère, Lola Almadovar.” Il avait levé les yeux vers Luke, les yeux brillants d’un respect et d’une affection comme on le lui connaissait pas. "Vous savez, les gens sont pas forcément que ce qui vous laisse voir au premier abord, ni au deuxième, ni au dixième. Je n’ai pas de promesse à vous faire, mais j’en ferais à Sio parce qu’elle vaut bien plus que tout ce que je pense déjà. Et c'est peu dire.” Il s'était de nouveau concentré sur la première plume, la posant de coté alors qu’une autre commençait à s'éroder à son tour. Edel était certainement plus apte à parler lorsqu’il avait les mains occupées, se projetant certainement plus facilement dans la carrière qu’il se vouait depuis sa jeunesse.

"Au fait, si je peux vite finir ça, pourquoi eux, sont encore là?” Indiquant les squelettes de la clairière, il avait légèrement détourné son attention.

Je m'asseyais sur un rocher, continuant de bouffer les friandises que le Demiguise aurait du avoir. Levant les yeux au ciel quand Edel parla de la mort et qu'il n'en avait visiblement par peur, je me mis à soupirer bruyamment, de manière exagéré. Qu'est ce que la jeunesse pouvait donner des idées à la con sans déconner.

" La Mort te sépare des autres définitivement. C'est prétentieux de pouvoir prétendre que ton nom puisse vaincre ce que de nombreux sorciers ont essayé d'éviter et ont toujours échoués. Je ne veux pas que ma fille soit avec quelqu'un qui soit assez stupide pour se mettre en danger. Je sais ce qu'est de perdre la personne qu'on aime, et je ne lui souhaite absolument pas ça. Donc la réponse attendue, c'était pas vraiment celle là petit. "

Je m'étais levé, tout en l'observant faire et en tenant toujours mon sachet de friandise. On était à la même hauteur et je le regardais dans les yeux avec une vraie lueur de menace et de méfiance cette fois-ci.

" La réponse c'était : la mort en dernier recours, et si je peux l'éviter alors tant mieux. Mais de toute façon, on va pas tergiverser sur le passé, puisque visiblement tu viens de t'engager dans la sculpture. "

Je continuais de le regarder d'un air brillant et fort. Je comptais bien lui faire comprendre qu'il fallait qu'il se calme là dessus, et que j'espérai que ce n'était que des paroles en l'air pour m'impressionner ou faire son petit malin, parce que moi, je plaisantais pas avec ça. Je refusais que Sio vive la même chose que moi, encore brisé par la mort de sa mère, j'étais encore incapable de reconstruire ma vie.

" Ton grand-père est quelqu'un que j'apprécie petit. Mais crois moi, je n'ai pas vraiment peur d'eux. Je suis le dernier des Korrigan encore en vie, et je me suffis largement pour tous les repousser si jamais ça tourne au vinaigre! "

Je lui fis un petit clin d'oeil. c'était prétentieux mais en même temps j'étais pas réputé pour être très humble. C'était de l'humour... mais uniquement à moitié!

" Finn et Sio ne comptent pas, ils savent pas se battre. C'est des chiffes molles. "

Je lui fis un clin d'oeil, là par contre je plaisantais vraiment. Ils savaient tous les deux très bien se battre et  @Siobhán Gavalagh-Korrigan  m'en avait fait plusieurs fois la démonstration, quand à  @Finn Gavalagh-Korrigan  j'étais certains qu'il avait ça en lui mais qu'il le cachait uniquement pour me le révéler au dernier moment. A sa question pertinente d'ailleurs, j'eus un petit sourire en observant les statues et les squelettes autour de nous.

" Parce qu'ils construisaient des artefacts capable d'affronter des Géants et des Troll. Des trucs conçus pour la guerre, qui demandent aussi des enchantements complexes et particulièrement long et difficile. Ton truc, c'est juste de la déco mon ptit pote. Tu croyais vraiment que j'allais risquer la vie du futur mari de ma fille? "

Je venais de briser la glace. Parce que j'avais bien compris le petit manège qu'il jouait depuis le départ. Personne n'était assez con pour risquer sa vie pour une amourette, là on avait certainement affaire à quelque chose de bien particulier et de plus profond que ça, et c'est pour ça qu'il était venu me voir. Même s'ils se passaient tous les deux de ma permission, ils étaient certainement venus prendre la température, et l'artefact qu'il était en train de construire avait certainement un rôle dans tout ça. J'avais mis toutes les pièces du puzzle rapidement en place dans mon esprit.

" T'as toutes tes chances, Sancho. Mais c'est vrai que c'est mieux de faire sa demande avec un cadeau digne de ce nom. "

Sancho, c'était un personnage comique des Cités d'Or, un cartoon que j'adorai regarder sur mes heures perdues à Poudlard. C'était un petit secret que peu de monde partageait avec moi. J'étais fan de dessins animés moldus.

" Je serai enchanté de rencontrer tes parents. " dis-je cette fois-ci avec tout l'honneur et le sérieux que je pouvais lui offrir.