Les ennemis de mes ennemis sont mes amis (Solenn)

Avachie sur l'un des canapés de la salle commune, je m'amusais à enchanter des fléchettes à l'aide de ma baguette pour aller les envoyer dans un immense portrait d'E @Edel Almadovar que j'avais augmenté spécialement pour l'occasion. Tout le monde était sur le départ et comme j'avais terminée ma valise, je tuais le temps comme je pouvais en attendant Selma. Parlant encore très peu aux étudiants de ma Maison puisque j'étais arrivé en cours d'année et d'un naturel timide, je les regardais donc passé, observer mon curieux petit spectacle et repartir. D'un air blasé, j'envoyais une fléchette qui toucha le front du portrait du jeune homme.

" Bien fait pour toi. " marmonnais-je.

J'étais vraiment en colère après lui mais j'avais décidé d'attendre la fin des vacances pour avoir une discussion avec lui. De toute évidence, il ne se rendait pas à quel point cet imbécile faisait souffrir ma soeur. Même si les paroles rapportaient de ma soeur faisaient aussi état de mot pas tendre de sa part, je ne pouvais qu'accabler Edel. D'abord parce que Selma était ma soeur jumelle et qu'elle aurait pu tuer quelqu'un que je lui aurai donné raison, et en plus je ne pouvais supporter la famille Almadovar. Grognon, donc, je continuais à m'acharner à son portrait tout en réfléchissant à la meilleure des manières d'aborder une discussion avec lui sans lui éclater le nez.

" Attention ! "

D'un coup de baguette, je déviais une fléchette qui s'en alla se planter dans une tapisserie. Une jeune femme, visiblement très distraite était passé dans l'axe de ma fléchette sans se rendre compte de ce qu'elle faisait et surtout de ce que je faisais. Je me levais rapidement pour me diriger vers elle.

" Je suis désolée, je ne voulais pas te viser. J'espère que tu le prends pas mal."

Déjà qu'on avait une mauvaise réputation à cause de notre nom de famille, je ne voulais pas qu'en plus ceux qui ne me connaissaient pas en ait une mauvaise. Cruellement en manque d'amies, contrairement à Cuba, je me sentais dans l'envie d'engager la conversation pour m'en faire une connaissance.

" Je m'appelle Alejandra. Alejandra Montero. " dis-je avec un grand sourire et lui faisant coucou.

" Je crois qu'on est dans la même promo non? Solenn? Solem? Désolé j'ai du mal avec les prénoms anglais... En tout cas désolé d'avoir failli t'éborgner, j'essayais de refaire le portrait d'Almadovar et j'ai failli refaire le tiens! Ahah!"

Je me voulais super drôle mais je sentais que j'allais faire un gros bide. Avec un sourire crispé de malaise, je passais ma main dans mes cheveux.

" Ah et j'ai une soeur jumelle. @Selma Montero . Elle est plus longue dans les déménagements, elle s'encombre de pas mal de trucs inutiles..."

INFOS FICHE DE PERSO

Les ennemis de mes ennemis sont mes amis

@Alejandra Montero

(04.07.23)
Tour de Serdaigle
Salle Commune

La tête dans les nuages, ou plutôt dans les étoiles vu le bouquin d’astronomie que tu tiens ouvert dans tes mains, tu parcours la salle commune de ton dortoir jusqu’à un canapé autant que les lignes sous tes yeux. Tu viens de terminer ta valise. Qui en réalité est prête depuis deux jours déjà puisque tu passes juste ton temps à harceler tes frères pour qu’ils s’occupent de la leur. Cependant, tu t’assures tout de même de ne rien oublier dans ta chambre. Tu ne te fais aucun souci en ce qui concerne la salle commune, puisque tu ne laisses traîner aucune de tes affaires dedans. Tu n’as rien d’une bordélique, loin de là même. Et tu ne prendras jamais le risque de te retrouver avec des poils d’animaux sur tes affaires au vu de tes allergies.

Tu sursautes donc en entendant l’interpellation. Tu n’es pas sûre d’être concernée. Pourtant, lorsque tu relèves la tête pour voir une fléchette passer très près de ta chevelure, tu recules de quelques pas. Inutiles, mais réflexe de ta part. Attentive, tu ne te laisserais jamais surprendre ainsi. Ta pratique de l’escrime t’a suffisamment mis en confiance concernant tes réflexes.
Tu fixes quelques secondes le projectile figé dans la tapisserie de votre salle commune. Voilà une activité que tu n’admettrais pas dans cette salle en tant que préfète. Puis tu ramènes ton regard sur la brune qui semble bien bavarde lorsqu’elle panique. Tu t’apprêtes à lui dire que tu espères bien qu’elle ne veuille pas viser volontairement un habitant du château, lorsque ton regard se pose sur le portrait d’Almadovar. Le frimeur de première de serpentard. Joie. Même en photo, sa tronche ne te revient pas.

Tu lui offres un petit sourire en te présentant à ton tour. « Je ne suis pas sûre, je ne t’ai pas vu dans mes cours. » Tu hausses les épaules devant le peu d’importance que tu accordes à ce fait. « Et c’est bien Solenn. Solenn Pendragon. Solem représente plutôt la deuxième partie d’une variante d’un sort très connu, le lumos solem. » Parce que oui, tu es plutôt pédagogue comme demoiselle. Derrière ta façade d’aristocrate portant des belles robes. Comme celle qui ondule actuellement autour de tes jambes à chacun de tes pas.

Devant le malaise de sa phrase, tu ne réagis pas vraiment. Trop sérieuse pour ton propre bien. Tu reposes cependant tes yeux sur le portrait agrandi. « Je lui aurais ajouté une moustache dégueulasse et des yeux rouges injectés de sang à ta place. » Ce serait du plus bel effet. Surtout sur un prétentieux comme lui. La transformation en zombie promettrait tellement d’amélioration. Finalement, tu n’attends pas son accord pour sortir ta baguette et pour illustrer tes propos de quelques sorts. « C’est mieux, non ? » Ton visage reflète un amusement face à la situation.

Ton regard s’éclaire cependant à la mention de sa sœur jumelle. « Vraiment ? » Comme si, elle allait mentir comme ça, juste pour rire. « Je veux dire, je trouve ça fascinant la gémellité sorcière. » Il y a tellement de facettes spécifiques à cette magie que tu n’es pas sûre de pouvoir l’étudier dans son entièreté. Et tu la jalouses un peu malgré toi.

Me levant avec le sourire, j'étais content de faire cette rencontre. Visiblement elle ne portait pas non plus Edel dans son coeur donc j'étais quasiement sure de m'en faire une nouvelle amie. Il fallait dire que c'était le genre de chose qui avait un peu manquer dans nos vies depuis que nous étions arrivées à Selma et moi, et qu'il était très délicat pour une Montero de se faire des amies sans que l'on juge notre nom et notre famille. Là, ça n'avait pas l'air d'être le cas. D'ailleurs à l'évocation de son nom de famille j'eus moi même un haussement de surprise. cette famille était célèbre dans le monde entier.

" Ouaw. Ton nom est vraiment plus impressionnant que le miens !"

Je me tournais alors les mains sur les hanches et je me mis à rire de bon coeur. Un vrai rire sincère qui n'avait pas encore véritablement pris dans ses lieux depuis qu'on était arrivée.

" Oh ! On dirait un de ces oncles ! C'est fou ça ! C'est assez drôle et surprenant. Je ne supporte pas cette famille. "

Mes dents s'étaient serrés. Ils nous avaient pris ma mère. Ils avaient beau tous affirmer que c'était un accident, sans eux, ma mère serait encore de ce monde. Le coeur encore lourd à ce triste souvenir, je détachais les fléchettes du portrait d'Edel pour les tendre à Solenn.

" Fais toi plaisir. "

Observant d'un air satisfait le portrait d'Edel et Solenn avec les fléchettes, je gardais toujours les mains sur les hanches comme un scout. Fronçant les sourcils, j'étais quand même curieuse de savoir ce que le petit rejeton de la famille la plus immonde d'Amérique Latine avait pu lui faire :

" Qu'est ce qu'il t'a fait à toi ? Toi aussi il t'a abandonné alors que tu commençais juste une relation et que tu pensais qu'il était capable de voir au delà de ton nom de famille? Vu le nom que tu as, ca aurait été un prestige pour leur famille. Ca doit pas être ça. "

Je l'observais d'un air interrogateur. Visiblement, il faisait autant parler de lui qu'une super star dans ses murs. Soit on l'aimait, soit on le détestait mais je n'avais pas encore connu d'avis mitigé. J'avais croisé le Capitaine des Poufsouffles, qui m'en avait dépeint un très long portrait détaillé, rempli de gros mots et de gestes un brin obscènes pour le décrire. J'avais passé un sacré moment avec ce phénomène.

" Tu es en quelle année, je veux dire l'an prochain, puisque celle là ne compte plus. On doit pas être dans la même classe... Oui je sais, j'aime dire les évidences à voix haute... "

Je souriais légèrement, un peu rouge au niveau des joues. C'était étrange de se faire des amies. A la Havane, tout le monde se disputaient pour être proche de moi, sans vraiment vouloir devenir ami avec moi, mais plutôt avec mon nom de famille...

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Les ennemis de mes ennemis sont mes amis

@Alejandra Montero

(04.07.23)
Tour de Serdaigle
Salle Commune

Tu fronces légèrement les sourcils. Tu ne voulais pas faire de généralité, mais si elle y vient elle-même, tu ne peux qu’en déduire que Montero vient bien de ce cartel d’Amérique du Sud qui a fait scandale il y a une dizaine d’années. Tu ne t’y serais probablement pas intéressée si ton père n’en avait pas longuement parlé au moment des faits. Ça coule de source, mais il lui fallait probablement faire ce discours sur les méfaits de la drogue et de l’association de malfaiteurs au nom du crime. Il ne serait pas @Gwenvael Pendragon sans ça.
Tu la plaindrais presque d’avoir un nom associé à une si mauvaise réputation. Cependant, tu connais aussi les méfaits que la pitié peut apporter à certains. Tu vas donc intelligemment t’en passer.

Tu éprouves de ton côté une grande fierté à porter le tien. Pas au point de l’étaler à toutes les conversations ni de t’en vanter en te pavanant dans les couloirs. Mais très nettement au point de toujours te présenter en donnant ton prénom suivi de ton nom. Un sourire franchit tes lèvres devant sa réaction. Des rougeurs de plaisir rosissent tes joues. Effet produit par le contentement que tu éprouves à l’instant.

« Tu connais sa famille ? » Tu ne pensais pas qu’il y aurait une telle histoire derrière cette haine visible. Quoique ça fait probablement plus sens que la tienne. Tu ne vas pas juger ni comparer les degrés de détestation. Mais dans le cas de la brune, c’est clairement un contexte privé et personnel.

Tu notes qu’elle n’a pas relevé ton commentaire sur la gémellité sorcière. Tu n’insistes donc pas.

Tu regardes les fléchettes dans tes mains, puis la cible. Tu n’as jamais joué à ce jeu. Mais de ton noble avis, il suffit de savoir viser. Comme au duel sorcier. Comme pour l’escrime aussi. « Qu’est-ce qui vaut le plus de point ? » Tu demandes. Pas que tu sois réellement compétitrice, mais quitte à faire, autant bien faire et tenter le maximum de points. Tu soupèses l’une des fléchettes pour tenter de jauger la meilleure manière de les lancer.

Avant que tu ne catapultes ton projectile, tu l’entends te demander quels sont tes griefs contre l’accusé. Et au vu de son commentaire, tu sens une déception amoureuse du côté de ta camarade. Son honnêteté te surprend étonnamment. Dans ce monde d’aristocrates, prêts à se bouffer le nez pour un gallion, que tu côtoies, cette franchise teintée d’un poil de naïveté n’aurait jamais sa place. Bien trop de requins seraient là à guetter, patientant pour le moment le plus opportun de se servir d’elle en de terribles manipulations. Indirectement ce qu’il s’est déjà produit avec @Edel Almadovar, mais tu ne peux pas le savoir.

Tu projettes une première fléchette dans un trou de nez avant de reprendre la parole. « Zut, je visais le bout de sa moustache. » Tu réfléchis, comment expliquer cette sensation qu’il te procure quand il se trouve dans les parages ? « Son attitude me débecte. » Voilà comment dire avec des mots simples que son comportement de petite racaille allant à l’encontre du règlement te déplaît fortement. « C’est un prétentieux qui sait tout mieux que tout le monde. » Tu soupires. « Je m’intéresse à la margitecture, mais je ne peux pas déjà connaître tout ce qu’il y a à savoir sur le sujet alors que je débute. Et manque de chance monsieur s’y connaît un peu dans le domaine. » Du moins, c’est ce que tu en as déduit de ses paroles. « Au lieu d’en rester là, il a trouvé amusant de me rabaisser sur le sujet. » Avec tact et sympathie bien évidemment. Ironie bonjour.
Malgré tout, ça ne reste que ton ego froissé par un type détestable dont tu ne devrais même pas te préoccuper. Face à toi, il y a une réelle blessure morale. Un connard de première.

Tu laisses le sujet retomber en lançant une autre fléchette, dans ses cheveux cette fois. Finalement, c’est moins facile pour viser que le duel sorcier. Tu souris devant son commentaire. L’assurance ne semble pas être quelque chose d’inné chez elle. Mais ça lui donne un petit côté attachant. « Les évidences, c’est sympa aussi. » Tu reposes les fléchettes qu’il te reste. « Je vais rentrer en première année de MULOT. » Qu’elle ne te demande surtout pas en quoi…

« Et toi ? Pourquoi avoir choisi Poudlard ? » Décider de venir en plein milieu de l’année n’a rien d'anodin.

Les bras le long du corps je l'observais lancer les fléchettes en me demandant quel était le plus grand nombre de point. Le plus sérieusement du monde, avec un sarcasme bien pesé et bien senti je me contentais de répondre sans trop élevé la voix, gardant le ton de la conversation :

" Les tirs mortels sont simplement les bienvenues. "

Je lui adressais un léger sourire, puis je l'écoutais me raconter les raisons de son désaccord avec Edel. Je roulais des yeux et je croisais les bras. Cet imbécile avait le don de se faire des ennemis partout où il allait. Je me demandais parfois s'il le faisait exprès et quelles étaient les raisons de pareils agissements.

" Des fois je me demande s'il le fait pas exprès... Oui, il est intelligent, il le sait et il en fait par à tout le monde quitte à écraser les autres. Mais t'inquiète pas, on s'y habitue. A Cuba, les vols de Montgolfières sont monnaie courante. "

Je me mis à ricaner à ma propre vanne, puis je notais l'ensemble des informations qu'elle me donnait. Observant les tirs de fléchettes de Solenn avec un intérêt croissant, je me demandais si elle ne s'était pas déjà entraîné à un exercice similaire pour être aussi douée du premier coup. J'haussais les sourcils quand elle lui toucha plusieurs fois le visage.

" Je suppose que ton MULOT concerne la Margitecture. Ne t'inquiète pas pour ce que t'as dit Almadovar, généralement c'est du vent... Bref arrêtons de parler de lui c'est lui donner de l'importance. "

Je lui fis un léger clin d'oeil, puis je regardais le portrait d'Edel. Je réfléchissais à la meilleure manière de répondre à Solenn. En réalité, notre père nous avait envoyé pour nous "mettre au vert" Selma et moi. Et officiellement pour augmenter notre culture du monde magique... Et nous protéger de ceux qui voulaient nous nuire à Castelobruxo. Mais la véritable raison, c'était qu'il avait un projet pour nous, ici à Poudlard. Ernesto Montero ne faisait jamais rien par hasard.

" Je suis à Poudlard parce que mon père voulait que nous voyons autre chose, Selma et moi. Une très bonne université, qui nous permette de nous sortir un peu de notre zone de confort. "

Je regardais le portrait d'Edel sans vraiment le voir. En réalité je regardais dans le vide tout en réfléchissant. Cela faisait 6 mois que nous étions là avec Selma. Nous rempilions l'année prochaine et nous ne savions toujours pas pourquoi nous étions là. Ce mystère commençait sérieusement à me briser les ovaires et je comptais bien me servir de cet été pour faire parler mon père sur ces véritables intentions.

" Et je crois que c'est un bon choix. J'ai mis du temps à m'intégrer et m'adapter, parce que les européens ne pensent pas comme les cubains mais... Je crois qu'à force, je vais bien me sentir ici, surtout s'il y a des personnes aussi... gentilles que toi !"

J'indiquais les fléchettes tout en pouffant. Elle n'avait absolument pas l'air de quelqu'un de gentil comme ça. Bien au contraire, elle ressemblait plus à quelqu'un qu'on avait pas intérêt de faire chier, et ça, ça me plaisait beaucoup.

" C'est bête qu'on se soit pas rencontré plus tôt cette année ! On aurait pu partager notre passion commune pour Almadovar ahah ! Et toi, je suppose qu'au vu de ton nom, tu as toujours été à Poudlard? Mais tu as du voyagé ! Tu es déjà venu à Cuba? "

Je mourrais d'envie de l'invitée. Mais... Ca faisait un peu trop la crevarde en manque d'amie si je lui proposais d'entrée de jeu et je ne voulais pas passée pour telle.

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