7H3 M345UR3 0F 1N73LL163NC3 15 7H3 481L17Y 70 CH4N63

05 07 2023

Couché aux aurores et levé presque aussi tôt, Edel avait déserté le lit dans lequel Siobhán s’était endormie avant lui. À peine réveillée, la douceur des draps blancs et ce parfum si singulier vint chatouiller son visage et son corps encore lesté par la nuit s'étira de tout son long.

L’alcool ingéré la veille au soir avait eu ce curieux pouvoir d’appeler son sommeil, quand bien même elle avait décidé de profiter comme il se devait de la dernière soirée de l’année. Qu’on ne s’y méprenne pas : la demie-vélane ne raffolait pas de ce genre d’événements et c’était plutôt son frère jumeau, @Finn Gavalagh-Korrigan, qui en connaissait tous les codes, par cœur.

Mais, pour passer du temps avec Edel, elle était capable d’aller au-delà de ses propres limites. Avec lui, les fêtes avaient désormais une saveur beaucoup plus douce, nettement moins amère. Comme un goût de reviens-y.

Redressée dans son lit, le temps de remettre ses cheveux à peu près en place, une moue déçue abaissa ses épaules en voyant qu’Edel était déjà parti, lorsque ses mains s’aventurèrent à tapoter à l’endroit où il aurait dû être à son réveil. Ou peut-être ne s’était-il passé couché ? Elle aurait juré l’avoir senti se glisser dans les draps, pourtant, au beau milieu d’un rêve.

Mais ce mystère pouvait encore attendre. Pour l’heure, son ventre gargouillait frénétiquement à la seule idée de pouvoir ingérer un verre de jus de citrouille et une ou deux bouchées de tarte à la mélasse. Mais l’envie d’aller prendre son petit déjeuner dans la Grande Salle, à une heure aussi peu avancée de la journée la rebutait. Non. Ce matin, elle passerait par l’entrée des artistes, pour aller chercher la nourriture à sa source, là même où les elfes s'affairaient sans doute déjà à la préparer.

Enfilant un teeshirt beaucoup trop grand pour elle qui ne lui appartenait pas, elle se faufila hors du lit à baldaquins et prit le chemin en direction des cuisines avec un seul objectif en tête : satisfaire cette fringale de lendemain de soirée.

Ses cheveux enflammés encore ébouriffés, ses bâillements se faisaient aussi silencieux qu’elle se faisait discrète dans les sous-sols. Un peu plus loin, deux ombres se dessinaient devant ses yeux, l’obligeant à plisser ses paupières pour mieux deviner leur familiarité.

« Edel ? », fit-elle d’abord, un peu déçue de voir qu’il avait filé aux cuisines sans elle, tentant de cacher le tumulte de son ventre affamé qui gargouillait. Puis, avec une plus grande surprise cette fois-ci : « Sheraz ? »

Là, elle ne comprenait pas.

Trop de questions avec trop de mots naissaient déjà dans sa tête.

Était-elle encore en train de rêver ? Avait-elle réellement quitté son lit, quelques minutes plus tôt ? Pourquoi ces deux-là s’étaient-ils retrouvés à cette heure-ci devant cette nature-pas-si-morte-que-ça qui ne demandait qu’à être chatouillée pour accéder à la meilleure salle de ce château ? Et d’ailleurs, pourquoi n’était-elle pas encore ouverte ? Quelle était la raison d’être profonde de la tension palpable entre le Serpentard et le Poufsouffle ?

S’il avait été possible de toutes les poser en même temps, nul doute que Siobhán aurait saisi sa chance. À la place, elle se contentait d’un simple « J’ai loupé un truc ? », espérant qu’au moins l’un d’entre eux serait enclin à lui expliquer les raisons de ces paires de sourcils bien trop froncés pour un début de matinée.

_________________

An té nach bhfuil láidir ní foláir dó a bheith glic

ANAPHORE

INFOS FICHE DE PERSO

H3 M345UR3 0F 1N73LL163NC3 15 7H3 481L17Y 70 CH4N63

ft @Sheraz Mahal aka #cavapiquercommeducurrysuruneplaie
5 Juillet 2023 - Trop tôt dans la matinée

Les yeux fixés sur le petit homme, Edel serrait les poings pour ne pas le prendre par la peau du cou et le renvoyer dans son dortoir. Et si aucune présence n'aurait pu le déloger du couloir à cet instant, l'impatience venant bourdonner à ses oreilles dans l'attente d'une réponse nette et précise, ce fut pourtant le parfum puis la voix de @Siobhán G. K. Almadovar qui le rendait un peu plus fébrile.
Et aucune metamorphose n'arrivait à ses pieds.

Au-delà de ce bout de femme dont il ne se rapprocha pas à cet instant, évitant même formellement de donner une autre raison au préfet de perdre le contrôle de sa particularité, Edel du faire un effort incommensurable pour se retenir de rabaisser le Poufsouffle devant son amie. Et pourtant, il avait un stock illimité de railleries à lui refourguer.

"Pourquoi tu parles de @Lupe F. Herrera ?"

L'alcool, le peu d'eau dans son organisme depuis des heures et les sourcils froncés de la jeune femme eurent raison de lui. Peut-être était-ce aussi un peu de pitié, peut-être était-ce aussi pour que la jeune femme ne perde pas cette aide précieuse que Mahal lui avait accordé en astronomie et qu'elle avait eu tant de mal à admettre. Qu'en était-il qu'il avait préféré prendre la tangente, volontairement pour lui sauver la mise.

"Mahal m'expliquait une débilité sur la constellation du poirier. Je lui ai proposé gentiement de la fermer, tu me connais."

En dedans, il eut un petit rire jaune. N'importe quelle fille avec qui tu traînes, c'en était presque drôle quand on voyait les rares spécimens qui pouvaient se targuer de pouvoir endosser cette étiquette. Sheraz baissa les yeux, simplement conscient que rien de ce qu'il pourrait dire ne pourrait le sauver. Il aurait fallu pour cela qu'Edel le comprenne. Sans cela, il serait toujours incapable d'envisager l'horreur que ça pouvait bien être pour lui de se réveiller dans le corps d'une femme, si superbe fut-elle. Il en était toujours à chercher un moyen d'en réchapper quand Edel choisit de changer de tactique, adoptant une posture plus menaçante. Curieusement, l'idée de perdre son badge de préfet le fit sourciller plus que celle de s'en prendre une :

« Ne prends pas tes désirs pour des réalités... », cingla l'anglo-pakistanais qui, pour une fois, manqua cruellement d'imagination.

En tant qu'élève et que préfet, il était irréprochable après tout. Son regard noir braqué sur Edel qui le toisait d'une tête tout de même, il ne vit pas Siobhán apparaître à l'arrière plan de leur petite scènette. Ce n'est qu'en entendant sa voix - qu'il reconnut sans mal - qu'il crut que son coeur allait s'arrêter.

Sur le coup de l'extrême détresse, il braqua sur Edel un regard affolé. Cinq minutes avant, il était prêt à s'illustrer lamentablement dans une bagarre de chiffonnier, mais une crucifixion en place publique était curieusement moins de son goût. Surtout pas devant elle qu'il considérait comme son amie malgré la curieuse et irrésistible attirance qu'il éprouvait chaque fois qu'il la voyait. C'était quelque chose qui le mettait profondément mal à l'aise et qu'il ne voulait pourtant pour rien au monde perdre. Siobhán faisait partie, bon gré mal gré, des fameux spécimens.

C'est alors que quelque chose de parfaitement inattendu se produisit. Quelque chose de stratégiquement salvateur, parfaitement timé, trop sans doute car Sheraz passa totalement à côté.

« La const- quoi ?! », il comprit en même temps qu'il relevait cette inexactitude flagrante, trop pragmatique pour rebondir au bon moment. Et d'ailleurs, pourquoi Edel Almadovar cherchait-il à lui sauver la mise tout à coup. Sheraz le regarda longuement dans les yeux, incrédules, le sourcil froncé « Merci mais je suis pas du genre à mentir pour sauver ma peau. C'est vrai, j'ai essayé de filer en douce aux cuisines mais c'était dans l'espoir que les elfes allaient pouvoir arranger ça avant que tout le monde soit levé. », puis posant les yeux sur Siobhán avec moins de conviction, « J'ai ... », il eut un soupir à fendre l'âme. Maintenant qu'il avait commencé, il fallait arracher le sparadrap, « Je voulais aller aux cuisines pour que les elfes me rendent... mon apparence. J'ai... Je me suis réveillé avec... ton visage. »

Le rouge lui cuisait les joues alors il déporta son regard sur le côté, incapable de soutenir celui de la jolie rousse. Le tableau de la poire suspendu au mur était d'une ironie cruelle...

« J'voulais pas... c'était un accident... et je peux comprendre la réaction d'Edel... je peux comprendre la tienne... quelle qu'elle soit. », conclut-il à mi-voix.

Ca ne répondait toujours pas à la question d'Edel, il en avait parfaitement conscience alors...

« Je suis pas amoureux de toi. Je te trouve...juste... magnifique c'est vrai. Quand je la regarde... j'ai l'impression que toutes les étoiles du monde me sont tombées dessus mais y avait rien d'intentionnel là-dedans. Je me suis vraiment réveillé comme ça et ça n'avait rien de plaisant, je te jure, même si c'est pas crédible. »

Tout en le disant, il s'imaginait assez bien pour quel genre de mec elle allait le prendre maintenant et, remettant en perspective ce qu'Edel avait suggéré un peu avant, que ça n'était pas du tout le genre de personne qu'il avait envie d'être ni d'avoir en tant que préfet.

Un petit frisson de dégoût lui remonta le long de la colonne tandis que ses cheveux turquoises repassaient sobrement au noir. Ses mains tremblantes, le préfet fit un pas en arrière. Quelque part, il n'avait pas envie d'être là pour savoir ce qu'en penserait Siobhán alors, sans un mot de plus, il tourna le dos et décampa.

_________________

7H3 M345UR3 0F 1N73LL163NC3 15 7H3 481L17Y 70 CH4N63

— ft. @Edel Almadovar et @Sheraz Mahal

05 07 2023

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en trouvant Edel et Sheraz près des cuisines à cette heure si peu avancée de la journée, Siobhán s’était attendue à à peu près tout, sauf à la bombe que le Poufsouffle allait lâcher.

L’excuse soulevée par Edel, à base de jeux de mots visant à lui faire gagner du temps et autres constellations inexistantes, n’avait réussi qu’à arquer l'un de ses sourcils fins, alors qu’elle s’apprêtait à demander s’ils se moquaient d’elle. Malgré son ventre qui criait famine, Siobhán avait l’esprit suffisamment clair pour se rendre compte que le Serpentard ne lui disait pas la vérité, et bien qu’elle en ignorait encore la raison à ce moment-là, elle détestait qu’on lui cache des choses.

Il était bien placé pour le savoir et, maintenant qu’elle avait passé plus de temps à ses côtés et appris à se connaître au fil des semaines, Sheraz aussi.

Sans savoir si c’était ce qui l’avait poussé à ne pas exécuter quelconque pirouette devant elle ou le manque de confiance en ses talents de gymnaste, le Poufsouffle mît fin à son imagination débordante en lui confiant s’être réveillé avec son visage. Incapable de réaliser immédiatement le sens profond de cette perte de contrôle, elle s’avançait doucement vers lui, comme pour signifier qu’elle ne lui en voulait pas. Que les pertes de contrôle, ça arrivait. Elle était même désolée que ça lui soit arrivé et elle allait lui dire qu’il ne fallait pas qu’il s’inquiète.

Mais aussitôt qu’il se justifiât, en lui parlant de sa beauté, elle eut un mouvement de recul, par réflexe. Ce n’était pas pour se protéger elle de quelconque menace inexistante, mais bien pour le protéger lui de ce don qu’elle laissait couler d’elle à profusion maintenant qu’elle avait abaissé les barrières invisibles qu’elle s’obstinait à construire entre elle et les autres.

Sheraz avait déjà tourné les talons qu’elle n’avait encore rien dit pour tenter d’apaiser la situation, ni même pour le retenir, trop peinée de lui avoir infligé ce qu’il avait dû vivre comme une humiliation. Quand c’était tout ce qu’elle ne voulait pas causer chez qui que ce soit, encore moins chez quelqu’un qu’elle considérait comme un ami.

Dire qu’elle se sentait mal était un euphémisme. Ses yeux cherchèrent ceux d’Edel pour y trouver un peu de réconfort, quand la seule personne qui en avait réellement besoin venait de s’enfuir sans même savoir que personne ne lui en voulait, que tout était de sa faute, qu’il n’avait pas à être désolé, et que s’il préférait qu’ils cessent d’être amis pour se préserver de cette étrangeté qui faisait d’elle ce qu’elle était, c’était une possibilité.

« Je... Je devrais lui envoyer une note. Je ne peux pas le laisser comme ça. Je pensais m’en sortir avec mon don mais visiblement il n’est pas le seul à avoir du mal à se contrôler. »

Baissant la tête, penaude et attristée par cette situation, elle attrapa la main d’Edel en posant l’autre sur son estomac qui semblait être en train de puiser dans ses dernières réserves, le faisant bruyamment savoir à sa propriétaire.

« Il faut juste... que je mange un bout avant, sinon je vais m’évanouir avant de pouvoir faire quoi que ce soit. »

_________________

An té nach bhfuil láidir ní foláir dó a bheith glic

ANAPHORE

INFOS FICHE DE PERSO

H3 M345UR3 0F 1N73LL163NC3 15 7H3 481L17Y 70 CH4N63

ft @Sheraz Mahal aka #çapartsansavoirlesdoigtsbrisés
5 Juillet 2023 - Trop tôt dans la matinée

Prêt à lever les yeux au plafond alors que Sheraz s’apprêtait à compromettre son don mal mesuré en métamorphomagie, le Serpentard se figea dès lors que le préfet usa d’un mot qui était loin de rendre honneur aux demi-vélanes lorsqu’on en était proche, surtout amicalement. S'ils étaient peu à réussir à dépasser ce stade pour arriver à apercevoir la personnalité de chacun, le préfet de Poufsouffle semblait être de ceux qui préférait se couvrir de ridicule en soulignant uniquement la beauté de @Siobhán G. K. Almadovar comme seul et unique prétexte de son erreur avant de déguerpir sans attendre son dû.

Et bien que son poing le démangeait pour le rattraper et lui en coller une, Edel serra les dents, observant les remords que la jeune femme eut à ses cotés. Il aurait même mieux réagi s'il avait avoué être simplement amoureux de Sio, de qui elle était réellement. Était-ce cette trahison qui la mettait dans cet état ou simplement ce rappel cuisant qui l'avait poussé durant de nombreuses années à ne laisser personne s'approcher d'elle pour éviter ce genre de remarque?

Soufflant silencieusement, il sentait son sang circuler bien trop vite sous son regard et serra ses doigts entre les siens, profitant du couloir vide pour l'attirer contre lui. Il savait qu'elle ferait bien plus que lui envoyer une simple note pour régler la situation.

"Ouais, allons remplir cet estomac de troll avant tout."

Il aurait pu partir dans un nombre exécrable de critiques et pourtant, il prit un temps plus que raisonnable pour lui embrasser la tempe. Il aurait été prêt à la porter sur le dos pour la faire rire et lui faire oublier ce moment gênant, mais préférant ne pas tenter de diable avec son grammage d'alcool, il se contenta simplement de presser le pas jusqu'aux cuisines.

INFOS FICHE DE PERSO