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« les vacances, c'est ne rien avoir à faire et avoir toute la journée pour le faire » robert orben | jade
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FICHE DE PERSO
Juliet entendit à peine le léger claquement caractéristique du transplanage des elfes de maison, comme si cela aussi était compris dans le service trois vifs d’or, que les petites créatures avaient appris – ou savait déjà – comment se déplacer sans le moindre bruit. Bien entendu, elle avait entendu parler de la discrétion des elfes de maison des nobles familles sorcières, qui savaient se rendre aussi invisibles qu’un courant d’air, mais elle n’en avait jamais été témoin ; non, Juliet ne connaissait des elfes de maison que ceux de Poudlard et plus particulièrement les préposés à la cuisine, qui se souciaient bien peu du raffut qu’ils faisaient en accomplissant leurs tâches, et les détonations sèches de leurs déplacements étaient un bruit de fond que chaque étudiant de Poufsouffle apprenait très vite à intégrer dans son paysage sonore. Elle n’avait jamais su par quel tour de passe-passe les elfes parvenaient à déjouer les charmes anti-bruit de la Salle commune et des Dortoirs, mais c’était manifestement une roublardise pas bien méchante, qu’ils acceptaient de bon cœur en échange de quelques… pots-de-vin gustatifs.
La chambre était spacieuse, probablement aussi grande que son salon, inondée de la lumière déclinante qui se déversait par la baie vitrée donnant sur une terrasse avec vue dégagée sur la plage. Le parquet en bois massif rutilait, les cadres et miroirs luisaient, le lustre scintillait. Elle l’observa longtemps, ce lustre, se demandant vaguement s’il était en cristal, ou s’il s’agissait d’une babiole dénichée chez le marchand de luminaires du coin. Un lustre. Dans une chambre d’hôtel. Elle avait toujours pensé qu’elle n’aurait jamais les moyens de s’offrir une chambre avec un lustre pour plafonnier. Et pourtant. Peut-être du verre ? Oui, ça devait être du verre, forcément.
S’arrachant à ses spéculations, elle fit lentement un tour sur elle-même. Les meubles avaient tout de la bonne facture, du bois qui dont le vernis révélait toute l’intensité et la richesse, jusqu’aux boutons des tiroirs du secrétaire, en passant par l’étoffe qui recouvrait chaises et fauteuil. Une cheminée à manteau de marbre – du marbre ? – était logé dans un coin, certifiée non-rattachée au réseau de cheminette.
Et le lit. Le lit. Avait-elle vu plus grand lit ? Juliet ne voyageait pas beaucoup, son précédent métier ne lui en ayant laissé que peu l’occasion, et elle avait connu des chambres d’hôtel dont les lits avaient peu ou prou la même taille que le sien. Celui-ci ? Deux demi-géants auraient pu y dormir. Le matelas devait faire vingt centimètres d’épaisseur au bas mot, et les draps qui le recouvrait promettaient une caresse d’une douceur confinant au divin. Un jeté de lit anthracite l’agrémentait, et là-bas, tout au bout, entassés contre la haute tête de lit, des oreillers. Plein d’oreillers. Trop d’oreillers, mais pas assez pourtant. Ils étaient tous tirés en des carrés parfaits, et certains étaient gris comme le jeté de lit, d’autres blancs comme les draps. Quelques-uns avaient des pompons dorés qui pendaient de leurs coins. Et ils l’attendaient tous, bien sagement.
Juliet lança son sac sur le lit ; le matelas ondula d’une façon qu’elle aurait pu qualifier de langoureuse. Comme une invitation. Une délicieuse invitation. La jeune femme s’avança jusqu’à ce que ses tibias cognent contre le sommier, écarta les bras, et se laissa tomber en avant, le nez dans les draps. Son corps se souleva deux fois sous l’effet de la résilience du matelas, avant que celui-ci ne cesse de bouger.
Un nuage. C’était un véritable nuage. J’aurais vécu pour connaître ce goût de paradis, songea-t-elle. J’veux plus jamais en sortir.
Juliet n’était pas partie en vacances depuis son divorce. Dans une espèce de folie semi-destructrice, elle avait tout fait pour être occupée : l’Infirmerie de Poudlard pendant l’année scolaire, le remplacement des guérisseurs de campagne pendant l’été. Redécouvrir le contact avec les patients et se rappeler qu’ils n’étaient pas seulement des cas médicaux mais aussi des histoires de vie aux richesses insoupçonnées lui avait fait redécouvrir son métier, ou plutôt, lui avait appris ce en quoi il consistait vraiment ; elle n’en avait que plus aimé sa vocation, à tel point qu’elle en avait fait la clé de voûte de sa vie nouvelle. Mais ce n’était pas une solution. Comme beaucoup avant elle, et bien encore après, elle s’était enfuie. Elle était partie, elle avait abandonné sa vie londonienne, l’hôpital et tout ce qu’elle y avait construit, ses collègues et ses amis, elle les avait tous plantés pour repartir sur les terres des meilleures années de sa vie. Sur un coup de tête. Parce que pourquoi pas ? Mais aussi pourquoi moi.
Trois ans qu’elle n’avait pas pris de vacances, trois ans qu’elle se faisait tancer par ses collègues et les quelques amis qui ne s’étaient pas vexés, par son ancienne mère d’accueil, aussi. Juliet n’en avait jamais ressenti le besoin. Elle ne le ressentait toujours pas. Même lorsqu’un matin, dans le journal du jour, elle entendit parler de l’ouverture de la Crique de Thétys.
Juliet estimait toujours ne pas avoir besoin de vacances. Pourtant, un soir, alors que Jade la soutenait pendant qu’elle déverrouillait maladroitement la porte de son appartement – bien qu’elles aient bu la même chose, son amie avait toujours fait preuve d’une plus grande résistance aux effets de l’alcool –, la jeune femme pesta sur tout un tas de choses. Lesquelles, elle était bien en peine de s’en souvenir ; mais Jade lui faisant remarquer qu’elle aurait bien besoin de vacances – mais peut-être avait-elle dit ça pour elle-même, à la réflexion –, elle s’en souvenait parfaitement.
Sa mémoire effacera les détails de sa réaction, et il était peut-être préférable qu’elle oublie s’être retournée soudainement, avoir vaguement tangué et levé son index juste sous son nez, en lançant d’une voix engourdie : « Justement ! »
Jade découvrit ainsi, cette nuit-là, que Juliet avait rassemblé de nombreuses informations sur la station balnéaire, comparé des hôtels, récupéré la liste des activités disponibles et leurs descriptions, tout ça dans une mentalité des fois que, sans trop croire qu’un jour elle sauterait le pas, sans même penser qu’elle le fera vraiment.
Poudlard avait fermé ses portes. Les vacances avaient commencé ; et pour Juliet également.
La jeune femme roula sur le dos et le lustre s’encadra de nouveau dans son champ de vision. Elle était en vacances. En vacances. Elle n’avait pas la moindre idée de ce que cela lui inspirait. Elle ne se sentait pas particulièrement différente que d’ordinaire, et pourtant, elle n’était pas tout à fait pareil. Devait-elle se sentir libre ? Soulagée ? Une pression en moins sur les épaules ? Qu’est-ce que cela lui faisait, avant ? Elle ne s’en souvenait pas. Avait-elle au moins senti un changement à l’époque ? Elle n’en était pas sûre. Elle en avait entendu, des étudiants soupirer après les vacances, ne rêver que de ça, les attendre comme un enfant attend le Père Noël. Que ressentaient-ils, une fois l’année scolaire finie ? Et les professeurs ?
Juliet ne s’était jamais posé toutes ces questions avant. Elle ne s’était jamais demandée ce que les vacances devaient faire naître comme sentiment. Elle était partie en vacances, c’était tout.
Mais elle était partie en vacances avec lui. Et c’était sans doute le plus important, à l’époque.
Elle ferma les yeux pour chasser les pensées parasites et se redressa sur son séant. D’accord. Elle était en vacances. Elle porta son regard par la baie vitrée et sur la mer, où des éclats dorés dansaient au rythme des vagues paresseuses. Changement de décor. Changement d’ambiance. Et pas de patients. Juste elle.
Jade et elle.
Pas de Ministère ni d’Infirmerie.
Juliet se changea pour enfiler une tenue plus estivale, et quitta sa chambre. Elle descendit au rez-de-chaussée de l’hôtel, s’arrêta à côté du bar et fouilla l’endroit du regard. Jade était déjà installée sur la terrasse, dans un confortable fauteuil si moelleux qu’il l’avalait à moitié, et elle avait déjà commandé leurs consommations : un sempiternel Cosmo-sorcier et un Long Island Ice Tea. Elle avait sans doute dû donner la recette au barman : les cocktails moldus dont Juliet raffolait n’étaient pas très connus de ce côté du Secret.
Juliet chû dans le fauteuil à côté de Jade, pris son verre recouvert de condensation et le leva devant elle.
« A nos vacances ? »
Un sourire fleurit sur son visage. C’était si étrange. « J’arrive pas à croire que j’ai dit ça. »
@Jade Weimer
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"A nos vacances ! Et il était temps, vu comme tu devenais grise.“
Levant son verre vers l'éléphant nommé Juliet qui avait atterrit tout près du confortable siège qu’elle avait déjà eu en vue la veille, Jade avait relevé les lunettes de soleil avec un sourire et des cernes, sirotant déjà en fin de matinée un cocktail qu’elle n’avait manqué de souffler au serveur. La terrasse était calme pour ce début de semaine, les vacanciers s'étaient déjà tous levé tôt pour se promener sur le bord de plage alors qu’elles avaient été les deux seules à profiter d’une grasse matinée comme elles ne s’en étaient jamais accordé. Les chambres étaient spacieuses, silencieuses et elle avait même loué Merlin que personne n’entende le fameux souffle du dragon qui ronflait par la même occasion, tant les murs et les portes épaisses laissaient une agréable intimité. Pour son premier jour de vacance, elle n’avait pu rêvée mieux.
Pour la première fois en cinq ans, elle avait accepté la semaine de vacance que le nouveau ministre de la magie lui avait offert. Imposée aurait été plus exacte, car bien que le département de la justice ne chômait pas jour et nuit, celui du département des créatures magiques commençait à prendre un rythme qui pouvait se passer d’elle durant quelques jours. Les notes interminables qu’elle avait envoyé à @Dawn Nightingale ou même à @Ebenezer Grimm durant son absence devrait suffire à ne pas retrouver l'étage, ni même l’enclos fraichement réouvert dans sa totalité, sans dessus-dessous. Même @Yara Morães De Carvalho , qui s’auto-gérait brillement déjà en temps normal, avait néanmoins reçu quelques directives en plus pour la récente colonie des êtres des eaux trouvées aux abords des plages du sud.
En somme, elle avait passé une mauvaise nuit à cogiter de ce qu’elle avait manqué de faire, renvoyant encore des courriers longue distance par les différents hiboux de l’hôtel qui l’avait regardé d’un mauvais œil jusqu'à quatre heure du matin. Parce qu’elle n’avait pas l’habitude de déléguer à ce point même s’ils étaient tous compétents et indépendants les uns des autres. Mais pour avoir repris le département à bras le corps il y a moins d’un an, elle ne savait pas comment prendre cette demande de vacances.
Mais ce fut son verre qui tinta contre la table qui la ramena à la réalité qu’elle avait quelques jours pour elle et tout comme Juliet, c'était une rythme différent où elles s'étaient imposés de ne pas penser travail et encore moins l’aborder à voix haute. Les festivités du Gala de l’IDEM s'étaient soldés brillement en laissant bon nombre de collaborateur sur les rotules la semaine suivante et Jade se secoua légèrement la tête, les lunettes revenant sur le bout de son nez.
"Je te préviens, je ne marche pas le long du ponton là bas, y’a trop de monde.“ Elle en avait légèrement relevé le nez, le fronçant sans avoir envie de livrer quelconque bataille dès leur premier jour de vacances. "Par contre, j’ai bien entendu grogner ton estomac et je sens que tu nous as déjà prévu un régime hors paire pour rembourrer nos shorts.“ Soulevant le sien qui flottait sur ses cuisses, Jade laissait apparaitre des cicatrices que le temps n’effaçait pas mais que Juliet était certainement la seule à l’avoir vu. Parce que si Jade était celle qui ramenait la jeune femme sur ses épaules lorsqu’elle se mettait à vouloir être un pilier de bar, Juliet était celle qui voyait sa malédiction prendre du chemin avec les années. "Ah et il faut que je te demande, j’ai ma sœur qui m’a soufflé une rumeur étrange entre @Ruben Yard et toi.“ Soufflant sur une plume de mouette qui retombait juste devant son nez, Jade marqua une pause involontaire qui aurait pu laissé croire qu’elle donnait un crédit à des bruits de couloir. Et pourtant, elle était bien la première à n’avoir rien dit sur celles qui avaient circulé sur @Noma Karma et elle au Ministère. Mais pour les rares fois où sa soeur acceptait de lui parler, même si ce n'était que pour lui compter des banalités, c'était un fait qu’elle avait retenu. "Il parait que vous vous êtes fait un concours de potions pour savoir qui était le meilleur?“
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« Oui, eh bien ça doit faire un moment que tu n’as pas croisé ton reflet dans le miroir. J’ai entendu dire que beaucoup de hiboux longs courriers venaient à peine de rentrer au bercail et qu’ils attaquaient à coups de bec féroces quiconque tentait de leur confier une missive… Paraît qu’ils ont dû fermer le service pour la journée, du coup. » Un sourire en coin alors qu’elle touille innocemment dans son cocktail.
Juliet jette un coup d’œil vers le ponton déjà bien peuplé et simule un frisson. « Brrr, des gens. Avec la chance que j’ai, il va y en avoir un qui va se casser la binette et ça va être pour ma pomme. » Non pas qu’il y ait marqué « infirmière » ou « ex-médicomage de Sainte-Mangouste » sur son front, mais comme Jade n’a pas été fichue de couper le cordon d’avec son service pendant sa première nuit à l’hôtel, Juliet ne savait pas rester sans rien faire quand quelqu’un dans son entourage immédiat se blessait. Or, pour une fois, elle avait vraiment envie de décrocher. Ne serait-ce que pour que Jade ne lui fasse plus remarquer qu’elle prenait lentement mais sûrement la couleur d’un hareng pas frais. « Regarde-nous. On ne sait même pas comment ça fonctionne, les vacances. » Elle pousse un soupir théâtral et avale une longue gorgée de trois alcools forts mêlés un soda sucré. Elle sourit lorsque Jade évoque un probable parcours gastronomique qu’elle aurait éventuellement préparé – et par gastronomique, elle ne pensait pas à petits plats raffinés dans restaurants quatre étoiles, ça non. « Poufsouffle un jour, Poufsouffle toujours », commente-elle simplement en se tapotant le ventre.
Admirant la plage qui s’étendait devant elles, Juliet se rencogne dans son fauteuil. Elle perçoit du coin de l’œil le mouvement de Jade et les cicatrices qu’il révèle sur ses cuisses, et tourne franchement la tête pour les examiner, à la recherche d’une éventuelle petite sœur qu’elle aurait pu se faire récemment. Juliet marquait un point d’honneur à s’assurer qu’elles sont non seulement bien traitées, mais également toutes traitées. Jade serait bien fichue de ne pas lui dire qu’elle s’était de nouveau blessée pour une quelconque raison ; c’était pour elle que la jeune femme s’était intéressée aux blessures causées par les dragons, qui, au beau milieu de Londres, n’étaient pas le genre de cas qu’elle traitait en majorité dans ses urgences.
« Ah et il faut que je te demande, j’ai ma sœur qui m’a soufflé une rumeur étrange entre @Ruben Yard et toi. » Juliet l’entend à peine pendant son examen. « Il parait que vous vous êtes fait un concours de potions pour savoir qui était le meilleur ? » La déclaration de Jade l’en arrache littéralement. Elle a presque un sursaut alors qu’elle se redresse. « Hein ? Ah, euh… Quoi ? » Belle répartie. Un ange passe. « … non ? » Elle a la mine coupable de la personne qui ne sait pas mentir. Comme d’habitude. Elle souffle par le nez. « Bon, OK, peut-être. » Il l’avait asticotée, aussi, après l’avoir surprise à concocter une ration de potions tue-loup pendant le confinement. Et il n’était pas venu au hasard : il avait suivi la piste d’une rumeur et avait cherché à la vérifier sans avoir à lui poser de questions.
D’ordinaire, Juliet ne répond pas aux provocations, mais Ruben est un Yard ; pire encore, Ruben est le frère de @Glenn Yard. Glenn, le meilleur ami de… Elle avale une grande rasade de son cocktail à cette seule pensée. Juliet ne pouvait pas décemment en vouloir au Serpentard d’avoir été le meilleur ami, pas plus qu’elle ne pouvait en vouloir au Gardien des Clés d’être le frère de l’agriculteur – et de n’avoir strictement rien à voir avec cette partie de son passé. Pourtant, ç’avait été comme si elle avait pu se « venger », d’une certaine manière. Elle l’avait battu froid, lui avait demandé s’il était capable de faire mieux qu’elle, et il l’avait prise au mot.
Elle ignorait alors qu’il était un alchimiste accompli. Au temps pour son ego de médicomage.
« Pas ma faute s’il n’est que Gardien des Clés », bougonne-t-elle en faisant tourner les glaçons avec sa paille. « Je pouvais pas savoir qu’il savait effectivement faire quelques potions. » Un bel euphémisme qu’elle se garde de relever elle-même, toujours un peu vexée d’avoir été flouée. « C’est fou, quand même. Il ne faut vraiment pas grand-chose pour qu’une rumeur naisse à Poudlard. On est tellement les uns sur les autres, compressés, tu vois… » Elle mime avec ses mains, comme si elle tenait une balle et qu’elle la pressait entre ses paumes. « Je suis d’ailleurs assez étonnée qu’il n’y ait eu qu’une vague allusion à une romance entre @Thomas Buchanan et moi, bien vite essoufflée d’ailleurs. S’ils savaient qu’on a déjà un passé sulfureux… » Ca la fait sourire. Elle doit bien admettre qu’avoir retrouvé son complice d’antan a été une surprise dont elle remercie encore Merlin. « Mais d’ailleurs ! Ta sœur. Ca me surprend. Comment elle va ? Je ne la vois pas beaucoup. Elle m’évite toujours. Très douée à ce jeu. Je m’inquiète quand même… » Elle ne dit pas pourquoi, Jade n’a pas besoin qu’elle le fasse. Leur malédiction n’est pas un tabou entre elles, mais la cadette refuse catégoriquement que Juliet lui assure un suivi quelconque.
@Jade Weimer
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Se retenant de rire en imaginant Juliet accourir aux petits soins de n’importe quel touriste du coin se cassant la binette sur le plancher, elle se cacha derrière son verre qu’elle avait presque déjà vidé à moitié. Elle avait néanmoins raison sur un point, il leur était difficile de totalement se déconnecter de la réalité et de leur responsabilité. Le premier jour de vacance leur offrait un cadre pourtant rêvé pour l’occasion, le temps qui s'écoulait ne leur avait donné que la rigueur d’un métier qu’elle aimait parfois un peu plus qu’elles-mêmes, s’y perdant volontiers pour s’oublier un instant.
"Si, je sais parfaitement comment ça fonctionne.“ Levant la main alors qu’un serveur se tournait vers elles, Jade indiqua le verre des deux jeunes femmes afin de pouvoir être servi sur la terrasse, comme des petites reines. Il était temps qu’elles s’accordent cet instant à deux, en faisant une priorité pour que la reprise plus tard soit faite avec une énergie totalement rechargée. Elle esquissa un sourire alors qu’une deuxième plateau de boissons les rejoignait discrètement, les ramenant à une douce époque étudiante où l’insouciance se mêlait à une soif de savoir. Du moins, pour Jade qui était à Gryffondor, puisque Juliet passait son temps en cuisine. La taquinant d’un léger coup de coude, elle vit son amie se remettre très vite de ses émotions en râlant sur @Ruben Yard , admettant à demi-mot sa défaite face à un potionniste sous-estimé et étira ses lèvres d’un grand sourire.
"C’est pas vrai, tu t’es vraiment faite avoir?“ Haussant presque les sourcils, elle se jouait de la Médicomage qui devenait doucement grognon en se souvenant de sa défaite visiblement cuisante. "Tu as du oublié combien il était brillant déjà en cours.“ Bien que l'étudiant s'était fait remarqué en ne finissant pas son cursus université au complet, il était indéniable que Ruben avait un talent qui restait encore à exploiter. Haussant les épaules en secouant la tête, elle vit néanmoins passer l’ange sans encore trop comprendre ce qui la mettait dans les nuages. Bien entendu, la plupart de ses songes concernaient souvent de près ou de loin son ex compagnon, mais loin de soulever d’autres vagues alors qu’elle s’en éloignait toujours de plus en plus.
Alors lorsque la jeune femme se mit à parler de @Thomas Buchanan et de leur romance qui n’avait nullement été colporté par les rumeurs circulant dans les couloirs de Poudlard, Jade se tendit légèrement. "Ah?“ Il fallait dire que Juliet ressemblait déjà énormément à Neve, l’ex-femme de Thomas, et qu’il lui semblait indéniable qu’ils aient pu se fréquenter, vu le charme incontesté de l’ancien Serpentard déjà à l’époque. Baissant les yeux sur son verre, elle eut un sourire, commençant doucement à se demander si Juliet n'était pas entrain de la prendre à contre-pied avec ces rumeurs digne des plus belles salades, parfois véridiques, parfois totalement anecdotiques. "Je sens que ma sœur ne me dit vraiment pas tout.“ Plissant les yeux et joueuse, Jade demandait presque à en savoir plus, tout en cherchant à poser un maximum de distance avec ce qu’elle pouvait lui dire. Bien qu’elle appréciait énormément Thomas, elle n’avait jamais prêté grande attention à toutes les filles qui n’avaient eu cesse de lui tourner autour durant leur étude.
Soupirant et tournant son verre entre ses doigts, Jade haussa légèrement une épaule, non sans répondre à son amie concernant sa sœur.
"Tu sais comment elle est.“ Jade n’en était pourtant pas si dépitée que cela, sa sœur ayant hérité de la même indépendance dont elle faisait preuve. Peut-être était-ce du à leur nature véritable qui rendait l’esprit de famille légèrement déroutant à comprendre puisque chaque mère et fille n’entretenait pas le même lien que des sorciers ou même humains pouvaient avoir. Les dragons avaient cette force de pouvoir exister seul, sans besoin d’une meute, ni de se déplacer en masse pour se défendre. Aussi grande et majestueuse, la soeur de Jade n’avait nullement besoin d’aide, ni d'être protégée davantage. "A vrai dire, tu dois même la connaître plus que moi actuellement.“ Juliet avait l’occasion de la voir régulièrement en cours, même si la jeune fille échappait à ses yeux, contrairement à Jade qui n’avait que très peu de nouvelles depuis qu’elle était à Poudlard. Sans pour autant en être triste, Jade énonçait simplement les faits, sans qu’un quelconque attachement ne se voit, ignorant ainsi si elle allait bien ou pas.
"Ecoute, tant qu’il n’y a pas le feu, je suppose que tout va bien.“ Portant son verre à ses lèvres, Jade lui adressa même un clin d’œil au vue de double sens de sa phase, Juliet était bien au fait de sa nature, contrairement au commun des mortels. "Au fait, comment ça se passe avec l’autre grincheux?“ Parlant de toute évidence de @Eurion Cynfeirdd , dont Juliet lui avait déjà évoqué leur rencontre il y a quelques années, Jade eut un regard entendu à la jeune femme, ne parlant bien sur pas de travail, mais de cette relation en dent de scie avec le jeune médicommage.
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