Lyssa I. de Clare | Princesse de glace

Identité : De Clare. La fierté d’un nom, d’une famille, dont elle serait prête à tout pour chacun d’entre eux. Elle arbore ce nom avec honneur et dignité. Lyssa. Personnification de la frénésie destructrice, il est vrai que Lyssa est animée par une rage compétitrice, il n’en reste pas moins un comble pour cette princesse froide que rien irrite. Iris. Messagère des dieux, trônant aux côtés de la plus grande d’entre eux, prénom marquant l’ambition qui l’aide à avancer chaque jour.

Date et Lieu de naissance : 23 printemps. Elle est née le 28 avril 1999 au domaine de Clare sur une vaste île incartable. Comme le veut la tradition, chaque descendant des de Clare est venu au monde dans le domaine familial.

Statut civil : Célibataire. Libre comme l’air, elle papillonne sans jamais avoir su trouver la fleur qui lui fera garder fidélité. Difficile de s’attacher pour la de Clare, quand son cœur froid est dénué d’amour. Hétérosexuelle. Seule une silhouette masculine saura lui faire cambrer l’échine. Si elle sait reconnaître la beauté de ses pairs, ce n’est que dans les bras d’un homme qu’elle se sent embrasée.

Scolarité : Serpentard. Rusée, fière, ambitieuse et rêvant de gloire, il ne pouvait en être autrement. Elle y a trouvé sa place sans problème, comme une seconde famille. 6e année. A.S.P.I.C. réussis haut la main, elle fait désormais sa rentrée en filière Mode magique, espérant reprendre un jour l’entreprise de sa mère. Préfète. Erudite à la discipline sans égale, Lyssa a eu l’immense honneur d’endosser ce rôle lors de sa cinquième année et espère obtenir celui de Préfète-en-chef à la rentrée. Club de duel. Bout de femme qui brille par sa rapidité et la force de sa magie, elle se complet à montrer qu’elle n’est pas qu’une poupée superficielle, mais bel et bien une femme capable de se battre.

Baguette magique : Baguette en bois d’orme, ventricule de cœur de dragon, rigide, 26 cm

Famille : De Clare. Par son père. Famille anglo-normande fortunée et puissante, de Clare est un nom respecté par ses pairs. Famille d’intellectuels, de scientifiques ou de politiciens, ils ont cette fibre en eux de la bienséance, de la culture et du paraître, dont la suprématie du sang prévaut avant tout. S’ils paraissent bien sous tout rapport, ce sont en réalité des manipulateurs hors pairs, connaissant tout des rouages de l’influence. Theseus de Clare, cadet de la famille, n’y fait pas exception. Directeur du service d’empoisonnement par potion à Ste Mangouste, il compte bien jouer de ses relations pour atteindre la place de Directeur de l’hôpital
Weston-Wist. Par sa mère. Famille anglaise dont les ancêtres étaient spécialisés dans la tannerie. Weston par son grand-père, Wist par sa grand-mère, ils sont le parfait alliage de l’excellence, la dignité, la grâce et la beauté : des valeurs indispensables pour cette famille précieuse. Créateur de mode, influenceur de style, Weston-Wist représente tout ce qu’il y a de plus élégant et raffiné donnant à ses membres un charisme et une prestance indéniable. Hyacinthe Weston-Wist est aujourd’hui à la tête de l’entreprise familiale devenue une marque de vêtement haute couture : Weston&Wist.
Mariage d’arrangement. Nul amour n’existe entre ces deux parents nés d’un mariage de convenance. Entre une mère absente et un père trop exigeant, ils n’ont jamais brillé par leur affection débordante pour leur progéniture. Pourtant, si Theseus et Hyacinthe ne se sont jamais aimés, ils ont au moins un même but : tout faire pour garder le prestige de leur famille.
Pour mieux comprendre la famille de Clare / Weston-Wist.

Hérédité du sang : Sang-pur. Le sang qui coule dans les veines de chaque de Clare est tout ce qu’il y a de plus pur. Chaque membre prend soin de ne pas souiller son sang, ne serait-ce que d’une goutte.

Caractère : Déterminée. Calculatrice. Hautaine. Cynique. Têtue. Charismatique. Indifférente. Mystérieuse. Loyale. Intransigeante. Attentive. Sarcastique. Orgueilleuse. Fière. Audacieuse. Énigmatique. Froide. Manipulatrice. Possessive. Séductrice. Solitaire. Précieuse. Fêtarde.

Manipulatrice & Séductrice Prête à tout pour obtenir ce qu’elle désire, elle ne déteste personne… en apparence. Chaque être humain est un potentiel atout, dont elle compte bien se servir. La vipère est rusée et sait manipuler avec précision chaque mots de la langue de Shakespeare pour arriver à ses fins. Charmante et charmeuse, elle a su tirer avantage de ce que la nature lui a offert et ainsi tirer les ficelles dans l’ombre des hommes. Le moindre de ses gestes est fait avec une idée derrière la tête. Ainsi, elle ne fait rien sans une quelconque réflexion préalable.

Opiniâtre & Lâche Déterminée, mais obstinée, Lyssa est une battante. Quand elle commence quelque chose, elle va jusqu’au bout sans jamais se débiner. Elle a une détermination sans faille, malgré les obstacles qu’elle peut rencontrer. Pourtant, lorsqu’il s’agit d'affronter ses propres démons, la vipère décampe la queue entre les jambes. Difficile pour la belle de faire face à ses tourments, elle préfère la facilité de la fuite à la difficulté d’une confrontation interne.

Impassible & Orgueilleuse D'un sang-froid sans égal, vous ne verrez jamais la jeune femme s’énerver. Très loin d’être impulsive, Lyssa a pris l’habitude de lâcher prise sur beaucoup de choses et d’agir bien plus avec indifférence. Dos droit, port altier, visage hermétique à toute émotion, elle a grandi avec l’idée que les sentiments étaient une faiblesse. Elle fait donc tout pour les enfouir bien au fond de son myocarde, en permanence dissimulés derrière ce masque de glace.
Par ailleurs, la Vert et Argent a une grande estime d’elle-même. Elle aime sentir qu'elle domine les choses et se sentir supérieure aux autres. Sans aucun doute, l’orgueil serait son péché capital. Elle a une opinion très avantageuse d'elle-même, ce qui a tendance à se manifester par une insolence méprisante, une assurance arrogante et un dédain prononcé pour les gens qui l’indiffèrent.

Loyale & Fidèle Dévouée à sa famille, Lyssa ferait tout pour eux. Ils sont sa plus grande fierté, ceux qui lui apportent la force nécessaire à ses desseins. En amitié ou en amour, la jeune femme ne déroge pas à ses principes. Il faut mériter sa confiance, le myocarde froid de la belle n’accordant pas souvent qu’une flamme vienne s’y loger, mais une fois sa confiance mise entre les bras de ses camarades, elle se donne corps et âmes pour ceux qui ont su la toucher.

Sombre & Solitaire Mariage politique. Absence d’amour parental. Les géniteurs ne s’étant jamais aimés, les enfants ont grandi sans aucun modèle de relation tendre et aimante. Pire, un paternel trop sévère, trop absent, dénué d’encouragement, a renfermé la jeune vipère sur elle-même et rendu son palpitant hermétique. Elle souffre silencieusement de cette solitude qui la ronge. Camouflée derrière ce masque obscur dénué d’émotion, elle feint d’aller bien, quand, dans les profondeurs, son âme esseulée est perdue.

Patronus : Si elle n’a jusqu’alors jamais su produire bien plus qu’une infime fumée blanche aux reflets bleutés, le jour où elle sera capable de réaliser ce sortilège dans sa forme complète, il prendra les traits d’un cygne : fidèle, gracieux, calme et majestueux.

Miroir de Risèd : On la voit elle. Et personne d’autre. Ils ont tous les yeux rivés sur celle qui a marqué toute une génération. Pas parce qu’elle est sublime ou magnifiquement vêtue dans sa robe Weston&Wist, mais bien parce qu’on reconnaît son génie. Elle a enfin cette reconnaissance tant attendue. Ses parents lui sourient sincèrement, ils sont fiers. Fiers de leur aînée si talentueuse. Et pour une fois, ça réveille une lueur au fond de son palpitant. Elle se sent aimée, soutenue et vivante. Elle ne s’est jamais sentie aussi apaisée.

Epouvantard : Un trou noir. Le néant complet. L’oubli. La peur viscérale qui vient tordre ses boyaux est celle d’être oubliée. En recherche constante de reconnaissance, de ses parents, de ses professeurs ou de la société, Lyssa a cette frayeur maladive qu’on finisse par l’effacer.

Particularités : Tatouée. Une lune sur l’omoplate, celle qui la rassure et la calme dans ces moments de solitude. Trois chiffres au creux du coude, ensorcelés, décompte de cette promesse qu’elle lui a faite.

Qui es-tu ? : Kao (she/her). 30 ans. Savoie.

Faceclaim & Crédits : Ester Exposito

Trigger Warnings : Suprématie de sang. Avortement. Sexualité libérée.

Comment avez-vous connu le forum? : Par la dream team

Un petit plus ? : Love & Drama

« C’est le grand jour !! » Annonça Lyssa en poussant les portes de la cuisine, avant de s’accouder à la table où trônait un énorme gâteau. « Bon anniversaire ! » Répondant d’un grand sourire, la jeune fille approcha avidement son doigt de la pâtisserie. Mais avant même d’avoir eu le temps de le toucher, la femme lui tapota la main pour l’empêcher d’y goûter. Lyssa grogna un peu. Elle avait très envie de déguster cette sucrerie qui avait l’air fort délicieuse. Dépitée, elle posa sa tête sur ses mains, toujours accoudée sur la table. « Alors, que voudrait faire mademoiselle pour occuper sa journée ? » Elle arqua un sourcil et posa son regard sur Elisa, la nourrice. « Mais… Je devais pas passer la journée avec maman et papa ? » Elisa sourit en coin. Ce sourire, la petite fille ne le connaissait que trop bien. C’était celui qu’elle arborait lorsqu’elle savait que quelque chose allait attrister la jeune sorcière. « Malheureusement, vos parents vont être occupés toute la journée et ne pourront être présents qu’au dîner de ce soir avec vos cousins… » Encore une fois, ses parents avaient fait passer leur travail avant elle. Ils lui avaient promis que cette fois-ci ils passeraient la journée avec elle, mais une fois de plus ils n’avaient pas su tenir leur engagement. Quand l’un était trop occupé à Ste Mangouste, l’autre était toujours affairée dans sa prestigieuse boutique de vêtements. Elle n’avait que huit ans et pourtant elle s’était déjà habituée à leur comportement… En réalité, ses parents affrontaient le scandale que Henry de Clare avait laissé derrière lui. En procès pour enlèvement d’enfant et abus de pouvoir, il avait considérablement terni la réputation de la famille. Alors, Theseus suait sang et eau pour minimiser les répercussions sur sa propre famille en faisant ce qu’il savait faire de mieux : jouer de ses relations et passer des accords plus ou moins respectueux…
Lyssa se releva, sans expression, et se dirigea vers la sortie de la cuisine. « Mais si vous voulez, mademoiselle, nous pouvons aller faire un tour dans votre pâtissier préfér… » Elle se retourna vers la femme, le visage impassible. « Non ça ira Elisa… » Blasée d’être encore reléguée au second plan, Lyssa n’avait même plus goût à la fête. Ainsi serait le restant de sa vie, apprendre à gérer des parents trop accaparés par leur travail pour se préoccuper du bien-être de leurs enfants.



La petite main de son frère dans la sienne, Lyssa entra, le sourire aux lèvres, dans le grand salon du manoir de son oncle et sa tante, suivie de loin par ses parents. Si la famille se réunissait aujourd’hui, c’était pour célébrer les douze ans de sa cousine Apolline. Avec seulement un an d’écart, la petite fille se sentait assez proche de sa cousine et était ravie de la retrouver pour fêter son anniversaire. Alors que les adultes se lançaient déjà dans des discussions bien trop sérieuses aux goûts des enfants, ils s’en allèrent s’amuser dehors en attendant que le gâteau soit servi. Comme à l’accoutumée, Ambrose, son jeune frère, ne lui lâchait pas la main. La petite tête blonde étant le seul repère du garçon quand leurs parents étaient absents. Il avait pris cette fâcheuse habitude d’être toujours collé aux jupons de son aînée, qui, s’il lui arrivait d’en être fatiguée, prenait toujours soin de ne pas le repousser, comprenant aisément les sentiments du cadet. Peu encline à toute démonstration affective, très loin d’être tactile - même à ce jeune âge - Ambrose était le seul qu’elle tolérait à la toucher. Peut-être réveillait-il en elle un aspect maternel ou bien se sentait-elle obligée d’endosser ce rôle que ses parents ne prenaient pas ? Toujours est-il qu’elle se mettait la pression pour être toujours disponible pour le benjamin de la famille. Tel était son rôle. Du moins, celui qu’elle se donnait. Alors qu’il tirait sur son bras, la sortant de ses rêveries, elle remarqua le reste du groupe attroupé autour de la fontaine du parc. Son cousin de Clare avait tenté d’y patiner, mais s’était lamentablement vautré de tout son long, sous les rires amusés du reste de la fratrie. Se joignant à eux, un rire cristallin échappa des lèvres de la jeune fille, le myocarde allégé par tant de simplicité et d’innocence.



« Mademoiselle... » Ses mains flottaient d'une touche à une autre du piano. Des mains si fines, si douces, si délicates. Thaddeus Cromwell, fils d’un ami à son père, jouait divinement bien. A côté de lui, la blonde avait l'impression de savoir à peine enchaîner trois notes. Complètement subjuguée par la prestance de l’adolescent lorsqu'il se mettait à jouer, tout son être entier la fascinait. C'était une sensation des plus étrange, qu’elle n’arrivait à comprendre. Les premiers émois de l’adolescence faisant son apparition. Mais la jeune fille n'y prêta guère attention, préférant enfouir ces émotions qu’elle ne comprenait pas. « Mademoiselle de Clare !! Veuillez vous concentrer, je vous prie !! » Secouant la tête pour reprendre ses esprits, Lyssa se remit à jouer, sous les réprimandes de son précepteur. Cela faisait plusieurs années que les deux adolescents partageaient leurs cours de piano, une activité de plus en attendant leur rentrée à Poudlard. C'est alors que le garçon glissa légèrement sur la banquette pour se rapprocher un peu plus de la jolie blonde, avant de lui murmurer quelque chose à l'oreille. « Est-ce que ce serait moi qui te déconcentrerait ? » Regard en coin, sourcil arqué, la sang-pur fit mine de ne pas saisir son propos. « Tss... » Amusé, l’éphèbe laissa échapper un petit sourire en coin, ce genre de rictus qui apparaissait lorsqu'il se sentait supérieur. L’adolescent était du genre orgueilleux, sûr de lui et surtout un tombeur de première. Le reflet qu’il lui renvoyait d’elle-même avait tendance à irriter la jeune fille. Alors elle soupira, las de son comportement et continua de jouer, sans relever davantage, ce qui lui aurait fait bien trop plaisir. « C'est pas comme ça que tu dois faire ! Regarde… » Il se colla un peu plus à la belle, prit sa main et la posa délicatement sur une des touches du piano. Continuant à la faire glisser, le son qui en sortit fut des plus magnifiques. Il était vraiment doué, elle devait bien l'avouer. Et pour cela, elle le détestait. Il était meilleur qu’elle, il réussissait dans beaucoup de domaines et ne manquait jamais de le lui rappeler. Compétitrice, elle était prête à tout pour atteindre son niveau et le dépasser. Rêvant de lui montrer qu’elle n'était pas une bonne à rien, incapable ne serait-ce que d'atteindre son niveau. Non. Elle voulait être meilleure que lui et elle y arriverait. « Si tu voulais te rapprocher de moi, tu pouvais trouver meilleur stratagème… » Sourire en coin, yeux plissés, elle avait posé ses orbes malicieux sur l’adonis. « Tss... » Il ne répondit rien d’autre et se remit à sa place, avant de reprendre sa partition. Jamais, elle ne lui avouerait qu’elle aimait sa façon de jouer ou encore qu’elle avait besoin de son aide pour s’améliorer. La sang-pur était bien trop fière.



Une coupe d’hydromel à la main, apprêtée d’une longue robe bordeaux au décolleté plongeant signée Weston&Wist, Lyssa discutait avec Thadd, dont elle était finalement tombée amoureuse et qu’elle présentait depuis quelques mois comme son petit-ami. Ce soir, les de Clare avaient organisé une réception chez eux, comme c'était souvent le cas chez les Sang-purs, du moins ceux à l’éducation aristocrate. « Très joli costume, Thaddeus ! » Sourire pincé étirant ses lèvres, Hyacinthe de Clare fit éruption entre les amoureux. Lyssa l’observa du coin de l'œil, sans rien dire. Si pour son plus grand bonheur sa mère appréciait Thadd, l’adolescente se méfiait toujours des sourires un peu trop hypocrite dont la matriarche avait le secret. Ses parents étaient un véritable livre fermé, impossible pour elle de comprendre leurs pensées les plus profondes… et ils n’étaient évidemment pas de ceux qui les partageaient. Le garçon hocha la tête en souriant pour la remercier, avant de la complimenter à son tour. Voilà pourquoi elle l’appréciait ! Charmeur, Thadd savait mettre les gens dans sa poche. Mais sa politesse et son éducation irréprochable était son atout majeur aux yeux de ses parents. Amenant le crystal à ses lippes pour étancher sa soif, ses orbes accrochèrent la silhouette de son père au loin en vive discussion avec un groupe d’hommes qu’elle connaissait mal. « Lyssa, tiens toi droite ! » Rapportant enfin son attention sur sa fille, Hyacinthe ne put s’empêcher de lui faire une remarque, comme à son habitude. Surprise, Lyssa détourna les yeux de son géniteur et les posa sur sa mère. Pourtant déjà bien droite, elle se força pour allonger davantage sa colonne vertébrale, tout en serrant les dents. Elle détestait l’infantilisation qu’elle lui faisait vivre à chaque fois. Et alors qu’elle entrouvrait la bouche pour lancer la discussion avec sa mère - chose qu’elles n’avaient pas réellement le temps de faire habituellement, du moins que l’entrepreneure ne prenait pas - cette dernière remarqua une personne au loin et devança sa fille. « Excuse-moi, Thaddeus, je te laisse t’occuper de ma fille ! » En un éclair, elle disparut. Aucune considération pour sa fille, bonne qu’à être désormais l’accessoire d’un homme… Elle détestait être ramenée à cette condition.



TW : AVORTEMENT
Les noisettes posées sur l’immense jardin s’étalant en contre-bas, baigné d’une lueur orangée, Lyssa attendait, immobile, face à la fenêtre de la chambre de Thadd. Le regard vide, elle était perdue dans ses pensées, se remémorant les derniers évènements qui avaient marqué son quotidien.
Voilà deux mois que sa vie avait basculé en apprenant qu’un être grandissait en elle. Deux mois qu’ils étaient terrifiés à cette idée. Deux mois de doute et d’appréhension sur la décision à prendre. Ils n’étaient pas prêts à être parents. Pas maintenant. Ils étaient bien trop jeunes pour en assumer la responsabilité. Mais interrompre cette grossesse la terrorisait. Sans parler de la douleur physique, faire face à ce choix et l’assumer était tout aussi compliqué et douloureux. Torture psychique.
Amorphe, Lyssa contemplait le paysage sans vraiment le regarder, lorsqu’une main vint caresser son épaule. D’un geste brusque, elle se recula. Réflexe. Elle ne voulait plus qu’on la touche. Ce n’était que Thadd qui cherchait à la rassurer, à prendre soin d’elle. Mais elle n’y arrivait pas. La main posée sur ce ventre trop plat, elle posa ses iris sur lui d’un néant effrayant. « Je… J’ai besoin d’être seule. » Il soupira et s’en alla. Déjà une semaine qu’ils avaient finalement pris la décision qu’elle avorterait. Une semaine que cette vie l’avait quitté et la hantait. Elle savait que c’était le meilleur choix à faire. Pourtant, quelque chose s’était brisé en elle. Elle se détestait pour cette vie qu’elle avait prise. Elle détestait ce corps de femme enceinte qui ne l’était plus. Elle détestait ne pas être assez forte pour passer outre. Elle détestait tout simplement tout ce raz-de-marée d’émotions qui la submergeait. Et surtout elle détestait que Thadd ne comprenne pas ce qu’elle traversait… Alors elle le mit à l’écart. Elle se renferma, ne lui parla pas et, lui, il la laissa faire, croyant bien faire. Le début d’une fin…



TW : Discrimination de sang
Le dernier jour avant les vacances, le corps professoral avait décidé d’organiser une soirée de Noël et Lyssa en avait bien besoin pour se changer les idées. Thadd et elle ne se comprenaient plus, ne s’écoutaient même plus et passaient leur temps à se disputer. Le garçon étant aussitôt rentré dans sa famille à la fin des cours, elle n’avait même pas à se préoccuper d’une énième querelle dans la soirée. Vêtue d’une longue robe bleu nuit, de la nouvelle collection Weston&Wist, la jeune fille fit son entrée, seule, dans la Grande Salle, aménagée spécialement pour l’occasion. La pièce était bondée et étouffante de monde. Si elle comptait profiter de la soirée en solitaire, elle se ravisa finalement en apercevant Seth Blackwell au loin, un ami de longue date et qui n’était pas Thadd. Alors elle voulut le rejoindre, attrapant une coupe de soda de branchiflore au passage. Erreur. Car au même moment, une tête bouclée lui fonça dedans, lui faisant renverser une partie de son verre sur son bras. Irritée, elle releva la tête vers l’auteur du crime, en lui assénant un regard sombre et glacial, et reconnut Jones, une née-moldue. « Oh je suis vraiment désolée... » La rouge et or amorça une main vers elle pour réparer son erreur, mais Lyssa recula par automatisme. Hors de question qu’une sang-de-bourbe la touche. « Me touche p... » Mais elle ne put même pas terminer sa phrase, que la lionne venait de détaler en voyant quelque chose au loin. Elle tourna la tête et vit un homme se frayer un chemin à travers la foule. Pitoyable ! Lassée par les histoires de cœur des Gryffondor, elle arriva enfin aux côtés de Seth. « Ça te dérange si je me joins à toi ? Les lions me fatiguent déjà, je préfèrerais rester avec quelqu’un de la maison. » Le jeune homme laissa échapper un petit rire auquel elle répondit par un nouveau regard sombre, tout en se disant que finalement cette soirée ne serait pas si ennuyante.
Et pour cause… Tard dans la soirée, après de nombreux verres, Lyssa commit l’irréparable. Là, dans les bras de cet homme qui ne la voyait que pour ce qu’elle était, elle reprit possession de ce corps qui l’avait abandonné, de cet esprit qu’elle avait malmené, mais au détriment de son couple. Là, dans les bras de Seth, elle venait de tromper Thadd.



Enveloppée d’un simple drap, assise sur son lit, la jeune femme était perdue dans ses pensées. Caressant le dos de sa main du bout des doigts, elle pouvait sentir le relief qu’une cicatrice lui avait laissé. Une marque de plus, témoin du temps qui passe. Elle réajusta le drap couvrant sa poitrine, lorsqu’un bras vint enlacer sa taille. Lyssa ne fit aucun mouvement, inflexible, et laissa l’homme à la carrure athlétique se coller à elle. Il repoussa ses mèches soyeuses avant de glisser un baiser au creux de son cou. Non, cet homme n’était pas Thadd. Voilà déjà presqu’un an qu’ils avaient rompu. Suite à sa nuit passée avec un autre, la serpentard avait au moins eu l'honnêteté de lui avouer sa faute. S’en était alors suivi une dispute de plus, la dernière et certainement la plus explosive. Mais après des mois à ne plus se comprendre, à s’éloigner lentement de l’autre et à rester ensemble juste par habitude, il était plus sain pour eux de mettre enfin un terme à leur relation. Et depuis, la vert et argent enchaînait les histoires sans lendemain. Brisée par sa décision d’avorter, délaissée par l’homme qu’elle avait aimé, elle tentait, à sa manière, de se reconstruire en reprenant d’abord contrôle sur son corps. « Merci pour cette nuit, mais... » Le jeune homme ne la laissa pas terminer sa phrase. « Je sais, je ne reste pas plus longtemps. Tu sais où me trouver, si jamais... » D’une dernière caresse dans la nuque, le blondinet disparut derrière la porte en chêne qui maintenait l’intimité de son sanctuaire, laissant la vipère à nouveau seule. Elle ne le reverrait pas. Habituée à cette solitude, Lyssa n’aimait pas que ses amants envahissent son espace. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de trouver refuge dans les draps d’un homme pour apaiser ce cœur émietté. Au fond, tout ce que cherche cette princesse de glace, c’est juste un peu de chaleur à mettre dans son cœur.



Bruit caractéristique d’une plume grattant le papier, assise dans un fauteuil en velours au fond de la salle, Lyssa apposait minutieusement ses idées sur son parchemin. Dans la salle commune des serpents, de nombreux élèves de troisième année étaient concentrés sur leurs révisions. Avec les examens à la fin de l’année, tous les étudiants de sa promotion étaient stressés et se donnaient à fond pour espérer récolter des résultats exceptionnels cette année. En temps normal, la sang-pur en faisait autant, mais aujourd’hui, elle avait une tout autre mission. Convoquée par son professeur principal en début de matinée, il lui avait alors confié qu’elle avait l’honneur d’être sélectionnée dans le programme d’échange scolaire. Son assiduité et ses résultats exemplaires lui avaient permis d’accéder à ce programme et, si pour le moment elle ne comptait pas en profiter pour poursuivre ses études dans une université partenaire, cela lui donnait l’opportunité d’intégrer le programme de correspondance avec des élèves étrangers. On lui avait alors confié l’adresse d’un étudiant de l’école scandinave, quelques informations basiques à son sujet (prénom, nom, âge et intérêts principaux : les potions, la littérature et le sport) et avec tout ça, elle devait se débrouiller pour lui envoyer un premier courrier. Bien que honorée d’avoir été choisie, elle devait dire qu’ils ne l’aidaient pas vraiment à démarrer une conversation. Par Merlin, qu’allait-elle bien pouvoir lui raconter ?! Voilà déjà plusieurs minutes qu’elle se creusait la tête, elle écrivait, rayait, froissait, puis recommençait. Et finalement, en ayant marre de se prendre la tête, elle décida simplement d’écrire ce qui lui venait à l'esprit.


Et sans s’en rendre compte, Lyssa écrivit sans compter.




« PARDON ?!!! » Ébranlée par la lecture de la lettre, Lyssa s’était aussitôt relevée, frappant le bois de la table des Serpentard de ses deux mains. Tellement excédée par la nouvelle de son père, qu’elle en avait perdu son sang-froid légendaire pour se laisser submerger par la colère et l’étaler aux yeux de tous. Les poings serrés, la vert et argent tourna la tête vers les curieux qui l'observaient, éberlués. Regard assassin pour ces inquisiteurs et tous détournèrent aussitôt la tête, apeurés par le courroux que la monarque pourrait leur infliger. Dans une rage noire, Lyssa ne rigolait plus, elle aurait pu massacrer le premier idiot qui serait venu lui parler. Son palpitant s’emballait sous la pression qui montait en elle. Et ses démons attisait en son sein ce brasier incandescent qui la rendait folle. La rage tordant ses boyaux pour ce paternel cruel qui bafouait leur promesse. Ce fut finalement la douceur d’une main posée sur la sienne qui la ramena à l’instant présent. Les ébènes compatissants de ce meilleur ami posées sur elle et, d’un sourire bienveillant, il lui proposa de s’éloigner de ces projecteurs braqués sur elle. Perdue, trahie et meurtrie, elle quitta la Grande Salle. Tourmentée par la simple idée de cette bague bientôt mise à son doigt… L’épée de Damoclès allait bientôt s’abattre sur elle.