I say yes, you say no. [Asel&Persiflette]

Il y avait entre eux depuis le début ce curieux jeu de chaud froid qui alternait en permanence. Ils se retrouvaient toujours à cet endroit où ça faisait des étincelles et où l'adrénaline leur faisait battre le myocarde, monter les larmes et pulser chaque parole. Comme dans cet instant suspendu où il vint cueillir la fin de sa phrase à la naissance de ses lèvres, pour se refroidir aussitôt. Perséphone le dévisagea un instant, sourcils froncés. C'était précisément le genre de signal qui la mettait en alerte, lui renvoyant à la figure l'image de son père, l'éternel butineur, jamais prêt à se poser sur aucune fleur pour trop longtemps. Le genre d'homme qu'elle escomptait bien fuir toute sa vie. Alors pourquoi sentait-elle le sol, presque vivant sous ses semelles, la retenir comme un maléfice de glu perpétuelle. Prends tes jambes à ton cou lui hurlait une petit voix en dedans. Une relation factice avec @Blake Grimm-Nakatani aurait amplement pu lui suffire à quelques détails près mais il était déjà bien trop tard pour que cette image de sécurité absolu lui passe le goût de ce que @Fergus Clearwater lui mettait entre les mains.

Il éclata de rire. Elle rit à reculons puis sans vraiment savoir pourquoi, mais elle rit. Quelque chose en elle s'apprêtait à reléguer ses suppositions dans un coin obscur de sa mémoire la plus rancunière mais il ne lui en laissa pas le loisir. Jamais était un mot qui faisait mal, peut-être quels que fussent ceux qui le suivaient ou le précédaient.

« Pourquoi ? », jeta-t-elle sans avoir vu venir ce ton un peu écorché. Son regard perçant le fixait, défiant de lui adresser un énième revers. Dire que la conversation était si bon enfant au départ. Elle ferma les yeux une seconde, soucieuse de calmer le petit démon près à monter sur ses grands chevaux et qui se faisait par avance une joie de tenir les rennes du verbe. Non. Elle ne cèderait pas à un autre de ces élans puérils qu'elle avait parfois comme avec @Yolanda Yeabow un peu plus tôt dans l'année. Si sa question était légitime, elle ne voulait pas pour autant en faire un drame.

Une fois l'orage passé, ils en revinrent à leur petit projet de vie temporairement commune.

« Ce n'est pas moi mais le Dr Misra - Asel c'est ça ? - Pour ce qui est de l'extérieur... non je te dis rien tu verras par toi-même. »

Elle allait tous les matins courir sur la plage depuis qu'elle avait récupéré les clés de la petite maisonnette de plage que la Ligue lui mettait à disposition. Les vacances certes mais sans perdre les bonnes habitudes. Elle eut un petit sourire moqueur quand il lui parla du perchoir de sa charmante Sekhmet... elle aurait eu à l'esprit des choses plus essentiels. Des fringues par exemple. Il lui faudrait encore un peu de temps pour comprendre réellement le lien qui unissait Fergus à son étonnant familier. Enfin si sa rivale ne lui avait pas crevé les yeux avant.

« Je vais descendre à l'accueil m'occuper des formalités. Et - »

Elle s'interrompit réalisant qu'il allait être très difficile de respecter à la fois la définition de convalescence et le souhait qu'il avait émis de ne pas précipiter les choses si ces lunettes étaient du voyage.

« Mh ? », elle n'avait strictement rien écouté de ce qu'il venait de dire. Les lunettes, tout ça... ah oui les Prides, « T'es dingue : Je suis pas maso ! Je me débrouillerais bien de te faire apprécier deux choses en même temps d'une autre manière... »... la faute aux lunettes, et au sourire ravageur sans le vouloir, « Tu aimes... la poésie ? »

Sourire freedent. Evidemment, elle n'avait aucunement l'intention de l'emmener sur ce terrain là - même si ça allait à merveille avec les lunettes. Bon sang les lunettes...

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Even as a dream

The only limit to the height of your achievements
is the reach of your dreams and the willingness
to work hard for them.
- Michelle Obama -

Je m’étais refermé comme une coquille à la vu de sa réaction et de sa réponse. J’avais très bien perçue qu’elle l’avait mal pris et je me demandais même si je n’étais pas aller trop loin pour un départ de relation. Ca aurait pu en faire fuir plus d’une, d’ailleurs est ce que je n’étais pas en train de m’enfoncer. Je fis une horrible grimace, et je me redressais dans mon lit. La douleur faisait cette effet mais c’était surtout ma propre connerie qui me faisait cet effet là. Un brin bougon, je cherchais mes mots. Est ce que je voulais lui dire que, la dernière fois, j’avais été tellement déçu que je ne voulais jamais réitérer l’expérience ? Est ce que je voulais lui dire, que j’avais eu la honte de ma vie en rendant la bague à mon père, qui me l’avait quand même confié, au cas où ? Est ce que je lui avouais, que j’avais un peur bleue que l’histoire se répète et que tout s’écroule ?

« Parce que si j’aime quelqu’un, je n’aurai pas besoin d’un union soit disant sacré pour lui prouver. Tout les jours, la personne se rendra compte que l’on a pas besoin d’une promesse qui peut être rompue à tout moment. Elle le saura, et ça suffira. Et si ça ne suffit pas que je l’aime à en mourir et que c’est ce qu’elle veut, alors je plierai. »

Je relevais le nez vers elle, sans un mot de plus car ça devait être suffisant. J’avais utilisé du conditionnel, parce que je ne voulais pas utiliser du présent pour la faire fuir. Je commençais véritablement à aimer la jeune femme en face de moi et je ne savais pas faire les choses à moitié. J’étais en équilibre, sur une falaise. Soit je reculais, et j’abandonnais tout. Soit je plongeais sans me soucier du lendemain, voyant cette relation comme une véritable guérison.
Mais quelque chose en moi, me disait que j’étais déjà tombé pour elle.

« La poésie ? »

Elle avait dit qu’elle allait s’occuper des formalités, mais elle était encore là, à me dévisager. Elle avait quelque chose de naïf et d’enfantin qui me faisait tombé. J’entendais dans le son de sa voix qu’on allait peut être pas vraiment respecté toutes les recommandations strictes de ma cousine. Avec un léger sourire, et les joues rouges, je lui attrapais alors le poignet et je me servais de ce qui me restait de force pour l’attirer à moi, et l’embrasser avec passion et surtout envie. J’avais envie, d’elle, de continuer l’aventure sans me poser la moindre question. De naviguer sans capitaine, de me laisser tomber avec elle et pour elle sans… penser au pire comme s’était arrivé. Je restais plusieurs longues secondes ses lèvres sur les miennes et je me saisis de son dos pour la coller contre moi mais…
Une grimace de douleur au niveau de ma plaie et un gémissement qui n’avait absolument rien de positif me tira de mes pensées.

« Tu...devais pas aller faire des papiers ? »

Je restais là, les yeux dans les siens, en suspens comme si le temps s’était arrêté. Il y avait des moments, comme ça, dans la vie qui restait gravé dans nos mémoires à jamais. Là, je savais ce que je voulais. Je savais qui j’avais en face de moi, mais je ne savais pas où j’allais et c’est ça que je trouvais si… palpitant.

« J’écrirai quelques vers en t’attendant… Même si je suis nul en poésie. Mon cousin, @Sean Clearwater , est très fort pour ce genre de chose. Mais je t’interdis de l’approcher à moins de 50 mètres. Il est plus jeune, il est plus beau,et il est plus intelligent. Hors de question que tu t’approches de lui ! »

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Même si le coq ne chantait pas, l'Auror viendrait. 

A little story.

Clearwater

Elle le sonda longuement du regard, sans doute à la recherche de l'endroit où le vernis s'écaillerait en premier. C'était une conversation qu'ils n'auraient pas aujourd'hui. Ça lui tomberait dessus un jour où elle ne pourrait pas se débiner. Parler de son père, lui laissait d'avance un goût amer sur la langue. Peut-être ce moment ne viendrait-il jamais. Fergus avait ce talent incroyable de toujours trouver le mot juste, celui qui lui ferait écarter ses doutes et délaisser ses soupçons. Alors elle n'avait pas forcément besoin de le lui dire maintenant. Qu'elle n'aurait probablement jamais suffisamment confiance en l'idée de l'amour éternel pour se laisser passer la bague au doigt. Curieux paradoxe quand elle semblait ici froissée à l'idée qu'il ait déjà convenu d'avance de ne pas prendre ce genre d'engagement. Cette idée de l'amour par la démonstration plutôt que par le serment était décidément taillée sur mesure pour elle. Cela suffisait à la rasséréner. Ses épaules se détendirent doucement et le petit pli fermé de sa bouche fondit en une petite moue d'excuse silencieuse.

Il ne manquait plus qu'il rechausse ses lunettes pour achever de lui tourner la tête. L'effet fut immédiat, ridicule et délicieusement pétillant. Elle s'éclaircit la voix, détournant le sujet de leur conversation non verbale tandis que lui sauter les deux pieds dans le leurre qu'elle avait agité pour ne pas passer pour une ado débordante d'hormones. Il y avait tout de même de quoi rire. Inconsciemment, sans doute, Fergus rattrapa le chapitre passé dans le sous-texte à quoi Perséphone céda le plus volontairement du monde. Ses lèvres pressées contre la bouche de Fergus ne taisait rien de ce qu'elle avait dans la tête; comme ça avait été le cas presque depuis le début. Mais à chaque fois, ses baisers se faisaient plus impatients, plus profonds. Elle était au delà de la simple attirance physique, abandonnée à l'envie de s’enivrer de lui, corps, coeur et âme.

Le petit gémissement plaintif de Fergus la coupa net dans l'élan. Aussitôt elle rompit le contact, sauf peut-être de son pouce qui caressait toujours l'angle de sa mâchoire tendrement.

« Désolée. Repose-toi, je vais m'occuper du reste. », elle lui posa un baiser tendre et bref sur les lèvres avant de s'éloigner un peu.

Dans son dos, il se remettait à lui parler de poésie.

« @Sean Clearwater ? Oui je vois très bien qui c'est. Figure toi que je sors avec son cousin. »

Sur ces mots, qui se voulaient rassurants, elle sortit avec un petit clin d’œil espiègle. Direction l'accueil. Deux heures de paperasse en perspective. Elle le savait bien, elle qui était fille d'auror. Si elle arrivait à limiter à 2 aller-retour avec le Ministère, elle s'estimerait heureuse.

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