Stormbreakers | Ft. Lara Phoenix

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Les locaux de l’IDEM avait une aura réconfortante aux yeux de la jeune policière. Peut-être était-ce parce qu’elle s’y sentait chez elle, ou alors parce qu’elle y avait passé la majeure partie de sa convalescence. Les employés étaient presque comme une grande famille, ils l’avaient soutenue, aidée à se remettre sur pieds. Parallèlement, elle avait trouvé cette même ambiance conviviale, bien que professionnelle, au sein de la BPM. Tout le monde surveillait les arrières des autres, et tout le monde se serrait les coudes. Elle avait été étonnée de le constater, mais plus que ravie de vivre cette camaraderie exceptionnelle.
Le son de ses pas résonnait dans le corridor alors qu’elle progressait jusqu’à son but, priant pour que la personne qui avait son intérêt pour le jour soit présente. Elle avait eu la chance de connaître Lara dans toute sa frivolité et son énergie. Elle était rayonnante, solaire et dynamique, et son côté farouche et indomptable l’avait tout de suite fascinée. Une forte tête de l’IDEM, ça, il n’y avait pas de doute là-dessus.
Marleen mit la main sur la poignée après avoir cogné à la porte du bureau que la scientifique occupait, soulagée de constater qu’elle était déverrouillée. Un sourire aux lèvres, elle se dressa devant la chasseuse d’orage.

« Bonjour Lara ! Désolée de débarquer comme ça, j’espère que ça ne te dérange pas. »

Elle se retint de dire qu’elle espérait qu’elle n’était pas trop occupée, sachant pertinemment que ce n’était pas le cas. Lara trouvait toujours quelque chose à se mettre sous la dent. Elle admirait son côté brillant qui ne trouvait que rarement de repos, mais ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour elle. Se surcharger n’était pas un idéal pour personne.

« Si je viens te voir, c’est parce que j’aurais besoin de toi, et que j’aurais peut-être quelque chose à te proposer. », dit-elle de façon un peu énigmatique, malicieuse.

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Un léger silence plana entre elle alors que la jeune Capitaine tenta de déterminer la signification de la légère grimace de son interlocutrice, craignant de l’avoir mise mal à l’aise. Marleen avait toujours été de celles qui avaient parfois du mal à saisir les réactions des autres, la mettant parfois un peu dans une situation délicate lorsqu’il était temps d’échanger avec autrui. Mettre les autres à l’aise avait toujours été l’une de ses priorités, mais il y avait quelques moments où elle n’était pas certaine de savoir si c’était une réussite ou un échec, parfois incapable de détecter les indices sociaux.
Mais le sourire rayonnant de la chasseuse d’orages eut bien vite fait de la rassurer, brisant aussitôt le petit instant qui lui parut glacial, laissant le petit instant de malaise de la bouclée fondre comme de la glace au soleil. Tout de suite rassurée, elle se permit de s’approcher, lui tendant un dossier dont la couverture indiquait semi-confidentiel en lettres orangées.

" Je bosse sur un dossier qui t’intéresserait sans doute. ", fit-elle pour l’inviter à l’ouvrir. " On traque une bande de braconniers, on pense qu’ils s’intéressent à tes recherches et qu’ils tentent eux aussi de récupérer des créatures orageuses pour les revendre sur le Marché Noir. "

Bien qu’elle n’en laissa rien paraître, toujours aussi souriante et professionnelle, elle devait avouer être légèrement inquiète, ne serait-ce que par peur que Lara ne leur tombe accidentellement dessus lors de ses recherches. N’en connaissant encore pas beaucoup sur leur petit groupe, elle n’était pas certaine de savoir jusqu’où ils iraient pour une somme d’argent.

" Vu que ça fait partie de ton domaine, je me demandais si tu avais entendu parler de quelque chose de similaire ? "

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Elle s’était déjà tendue en prévision de sa réaction, s’attendant déjà à des étincelles de rage venant de la chercheuse. Si elle n’avait pas la prétention d’affirmer la connaître par cœur, Marleen avait côtoyé Lara pendant suffisamment longtemps pour être capable d’anticiper à quel point sa passion pouvait lui causer des réactions fortes. À quelque part, c’était également pour cela qu’elle s’était déplacée elle-même plutôt que d’envoyer un autre enquêteur à sa place. Elle se disait que sa proximité avec l’IDEM lui permettrait de mieux gérer la situation et encadrer correctement l'enquête.
La bouclée ne put retenir un léger rire, toujours amusée de constater avec quelle force la jeune chasseuse d’orage était attachée à son travail. Mais elle fut contrainte de secouer négativement la tête, un air désolé sur le visage.

« J’ai bien peur que non, Lara. C’est pour ça que je suis là. »

Si elle n’avait pas peur pour les recherches de la jeune scientifique et qu’elle ne craignait pas pour sa sécurité, elles n’en seraient pas là. Mais le braconnage magique était dangereux, en plus de comporter un certain risque pour la conservation du secret magique.

« Je te promets qu’on met tout en place pour tenter de protéger ton travail, mais si tu avais des infos à nous donner, des conseils ou n’importe quoi, ça nous aiderait vraiment. », fit-elle, un air compatissant dans le regard.

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L'argent était parfois une motivation suffisante pour sombrer au Marché Aux Trolls. S'il était de son travail de mettre une fin à un trafic illégal, elle savait toutefois que tous ceux qui se tournaient vers ce Marché Noir n'étaient pas tous fondamentalement mauvais. Plusieurs d'entre eux choisissaient cette voie à défaut d'avoir eu des opportunités plus glorieuses, et surtout, plus légales. Les inégalités présentes dans le monde sorcier causaient encore bien des maux à la communauté, et la solution facile était souvent pas la meilleure.

Mais elle comprenait la frustration de Lara. Parce que ces types ne se tournaient peut-être pas vers le braconnage par pur plaisir ne rendait pas la chose plus juste ou plus correcte. Les recherches de Lara étaient utiles pour le développement du domaine scientifique sorcier, et le danger que le braconnage pouvait apporter aux recherchistes n'était pas un risque à prendre.

Elle craignait un peu les réactions trop vives de la jeune scientifique ceci dit. Touchée dans ses émotions et sans doute un peu dans son égo également, elle craignait qu'elle ne la lance dans une piste qui ne se tenait pas vraiment, simplement par envie d'en découdre le plus rapidement possible. Les enquêtes prenaient du temps, et surtout un sang-froid à toute épreuve. S'il était facile de se laisser avoir par l'emprise de ses émotions, il fallait savoir s'en détacher aussi rapidement, pour garder les idées claires.

« Je ne sais pas jusqu'où ça peut nous mener comme piste, mais ça me semble peut-être être une tactique de capture. Un poison affaiblirait la bête, la rendant plus facile à attraper et sans défenses. », fit-elle songeuse. « Certains préfèrent vendre leurs créatures vivantes parce qu'ils peuvent en tirer un meilleur prix. Peut-être qu'ils ont un antidote à administrer avant la vente ? » Ça y est, elle réfléchissait à voix haute. « Ça ne nous mène pas plus proche d'un coupable, mais ça nous permettra peut-être de savoir anticiper les frappes. »

Elle poussa un long soupir, lançant un long regard sur le bureau en bordel.

« Est-ce que tu crois que ça serait possible de faire une analyse de sang de ton individu malade ? S'il s'agit d'un poison artisanal, ça pourra nous avancer un peu plus. »

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Il était vrai que malgré son tempérament dynamique et son esprit aiguisé, Marleen n’aurait jamais vu la chercheuse bosser pour elle, ou pour une autre division de la BPM. Si elle la jugeait sans doute capable de faire preuve du courage nécessaire pour passer à travers leurs journées, elle connaissait que trop bien son côté imprévisible, irréfléchi par moment. Ça ne ternissait toutefois pas la vision qu’elle avait d’elle, admirant toujours un peu cet éclat de vie qui dansait dans son regard. Elle la savait à sa place, dans ce métier qui semblait tant l’animer au point d’être visiblement inquiète et énervée par toute cette situation.

Marleen se retint de lui dire que les criminels avaient beau agir de façon moralement incorrecte, ils étaient parfois dotés d’une intelligence étonnante. Lorsqu’il était temps de mettre la main sur une bonne somme d’argent, plusieurs travaillaient de façon si soignée qu’il leur était difficile de leur passer les menottes. Il n’y avait aucun doute là-dessus ; ils s’y connaissaient eux aussi dans le domaine.

« Il vaut mieux se préparer en fonction que ça se reproduise. », répondit-elle. Elle ne pouvait pas lui dévoiler tous les détails de l’enquête, mais les braconniers ne frappaient pas pour la première fois. Elle hocha vigoureusement de la tête, satisfaite. « Bien. » Elle sortit de sa veste une petite carte argentée, qu’elle lui tendit. « Envoie les résultats à mon équipe de magico-scientifiques, s’il te plaît. », commanda-t-elle fermement, mais d’une voix aussi douce que du miel.

Elle se passa la main dans les cheveux, réfléchissant silencieusement pendant une poignée de secondes. Valait-il mieux pour elle qu’elle lui donne plus de détails ? Elle ne voulait pas l’alarmer davantage, ni la confronter à la dure réalité qu’était le sort que subissait ces créatures lorsqu’elles étaient vendues au Marché aux Trolls.

« Sois prudente, Lara. Si tu as des doutes ou que tu suspectes quelque chose, ne prends pas de risques inutiles et appelle-nous. Okay ? »

Marleen était résolument plus calme que Lara et c’était une chance que ce fût elle qui l’ai avertie pour les braconniers. Sans quoi la Phoenix serait peut-être déjà partit sur le front, enfourchant son balai pour défendre bec et ongle ce qui lui tenait à cœur. Passionnée, elle agissait au grès de ses émotions et ça lui portait parfois préjudice. Voilà pourquoi c’était un atout pour elle de compter Marleen parmi ses amis.

«  Okays » dit-elle en levant légèrement les yeux aux ciels alors que la Macgregor s’assuré qu’elle ne serait pas imprudente comme à l’accoutumé. «  Je ne prend pas de risque inutile et j’appelle la BPM » récita-t-elle comme si elle était en train de réciter ses tables de multiplication ou des regles de sécurité que sa mère lui aurait apprise. Elle adressa un sourire à Marleen qui prenait congé et Lara retourna elle-même à ses occupations.