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Out Of Time - Samir & Haruka
INFOS
FICHE DE PERSO
Haruka trainait ses pattes vers la plage, une petite natte comme seul bagage. La tête baissée sur ses sandales, elle suivait nonchalamment le chemin de dalles de la digue. Il était rare que la louve si énergique peine à tirer son corps lourd. Après avoir fixé le ventilateur tristement pendu au plafond, elle avait bien tenté de se réfugier dans les odeurs restées emprisonnées dans l’oreiller du grand lit de @Perséphone Fogg. Dans ce face à face avec le plafond, silencieux, se gravait un visage, faux, bordé de cheveux d’encre et aux épaules brodés de symboles et de figures mouvantes. Sa mère.
Elle avait rêvait d'elle. Haruka reconnaissait en rêve son corps tatoué de la tête aux pieds. Elle en avait seulement discuté avec @Edel Almadovar. Elle n’y pensait pas souvent, mais pourtant, son souvenir était venu la visiter en cette fin d’après midi. Depuis tous les mauvais évènements refaisaient surface.
lle avait emprunté le paréo salopette de tissu fin et pied nu, ses cheveux d’encre étaient attachés en un chignon fouillis, peu démêlés après la baignade. Le bruit du ressacs n’était jamais loin et il lui semblait que les vagues l’accompagnaient.Et comme les vagues, revenait à elle le départ d'@Eugène Fogg et de @Mahdi-Jaro Yard. Le surmenage à la ferme et le travail au labo l'aidait à enfouir sa tête dans le sable. La tête enfouie dans ses genoux, Haru essayait d’enfouir ses orteils au plus profond du sable comme s’il elle avait pu y glisser son chagrin, et l’enterrer là, sous la plage.
Haru ne voyait pas d’issue. Toujours plus de réfugiés à la ferme, ils ne pouvaient pas continuer comme ça, ils auraient forcément des problèmes. La jeune louve n’avait jamais pensé y arriver, mais commençait à encourager ceux qui souhaiter changer de pays. Elle avait conscience de les renvoyer à la mer, sur des coques de noix flottant sur une mer d’incertitude. Mais il ne pouvait faire plus que ce qu’il ne faisait déjà ? Encadrer ces nouveaux étaient éreintant. @Glenn Yard le voyait et avait envoyé Haruka ailleurs à la pleine lune. Elle avait cru pleurer dans les bras de son frère. Elle arrivait de mieux en mieux à se maîtriser et elle attendait avec hâte ce jour où elle garderait la tête froide.
Les paroles d'Eugène lui revenaient, comme l'écume qui remontait la plage menaçait de lui attraper les chevilles dans moins d'une heure. Vivre et voyager... Une image fugace de ses parents lui apparut, de continents séparés par terres et océans se jeta à elle. Leur fille avait été loin de suivre leur trace en s'enracinant à la ferme où elle avait été laissée. Qu'est-ce que j'y attends ? se demanda-t-elle en fixant l'horizon obscurcit, la Manche embrassait le ciel et commençait à s'y confondre.
Son oreille fine l'informa de pas dans le sable. Elle ferma les yeux, écoutant ces pas dans le sable. Elle tourna la tête, non sans s'être essuyé les yeux. Des pas légers et souple, un peu lents, qui ne cherchaient pas à lutter contre le sable... discrets et.. hésitant ? Haruka secoua un frisson. La pleine était déjà dans une nuit à peine et si elle l'avait voulu, elle aurait pu se jeter à quatre pattes dans le sable et l'océan. L'envie n'en manquait pas. Elle en caressait même l'idée, les sens déjà excités par la nuit et ce petit exercice. La louve voulait prendre pleinement commande de ses sens. Haruka repoussa la tentation et se tourna vers les pas qui se rapprochaient réellement d'elle. Elle reconnu Samir.
Les pupilles d'Haruka s'agrandir. Elle avait presque oublié qu'ils s'étaient donné rendez-vous après son service. Heureusement au loin clignotait les lumières colorées de la pagode, guirlande de Noël qui clignotait dans le ciel d'été. La louve n'avait pas vérifié l'heure et embourbé dans son humeur, n'avait même pas réagit à la nuit tombante.
-Salut... souffla-t-elle d'une voix endormie. Tu ne manges pas avec ton oncle et ta tante ? L'heure du repas, même à l'heure espagnole était bien dépassée et c'était la seule chose qu'elle avait trouvé dans sa tête creuse pour cacher son oubli. L'idée du tajine s'imposa à elle. Son ventre gargouilla. Qu'est-ce qu'elle avait faim.
INFOS
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Âge : 21
Sang : Sang pur
Profession : 4ème année Poufsouffle
Multis : Selma Hamza
FICHE DE PERSO
Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Novice (30%)
Maturité Magique (MM):
(19/50)
Education Magique (EM):
(30/100)
Potentiel Magique (PM):
(40/100)
Rigueur Magique (RM):
(50/100)
Expérience Magique (XM):
(10/100)
Témoins de l'Histoire:
(0/0)
Inventaire:
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Si le visage de Samir reflétait habituellement rarement une gaieté naturelle, il était ce soir-là particulièrement renfrogné. La journée avait apporté son lot de surprises, bonnes comme mauvaises. Mais étant plutôt de nature négative, le jeune Mesli ne conservait en tête que les pires d’entre elles. Le visage fringant de son quasi cousin Clearwater lui revint à l’esprit en même temps que le souvenir de Sean qui lui avait cloué le bec en étalant toute l’étendue de sa culture botanique tandis que lui n’avait fait que se ridiculiser. Il n’avait pas été sans remarquer le regard brillant et presque enfiévré qu’avait lancé Haruka au jeune écossais.
En se rembrunissant un peu plus, l'algérien cracha un espèce de juron sous forme d’un chuchotis alors que son pied glissait le long d’une micro-dune. Rageusement, il frappa le sol de sa tatane, ce qui le déséquilibra dangereusement. Si le sable s’y mettait à son tour, il allait vraiment finir par s’énerver pour de bon ! Sa camarade de Serpentard l’avait légèrement rasséréné quand elle lui avait proposé de les rejoindre à la fin de son service. Mais ce dernier était terminé depuis un moment déjà, et elle n’avait pas pointé le bout de son nez qu’elle avait fort petit d’ailleurs.
Adil et sa bande de pote avait proposé à Samir de venir manger avec eux, mais il avait décliné poliment, préférant secrètement un autre genre de compagnie. Après tout, son frère ne serait pas éternellement avec lui à Poudlard. Il était temps que Samir se fasse de vrais amis, sans se reposer toujours sur ceux de son aîné. Mais de vrais amis s’oubliaient-ils ainsi en à peine quelques heures d’intervalle ? Parfois, le jeune homme se sentait poussé à remettre en question les moindres de ses choix de vie, le premier étant cet entêtement qu’il avait eu à rejoindre Adil sur cette petite île grisâtre où le temps était rarement bon, et où personne ne semblait savoir tenir une simple promesse.
Soudain, comme par enchantement et pour répondre aux replis nuageux de son ronchonnement, une silhouette apparue devant lui. Elle était brillement éclairée par une lune presque pleine qui se reflétait sur l’eau.
- Haruka, souffla-t-il sur un ton assez partagé entre le ressentiment, la joie et la surprise de la trouver là.
Elle-même semblait assez étonnée de le voir, mais plus que l’étonnement, son visage était profondément marqué par un tout autre harassement. Instinctivement, Samir se figea en oubliant une bonne partie de la rancœur qui avait pu lui entortiller les entrailles.
- J’ai mangé un truc qui restait au frigo, expliqua-t-il en désignant du pouce la paillote qui se trouvait derrière lui, sans pouvoir s’empêcher de lui rappeler son engagement. En t’attendant…
Mais de nouveau, il fut frappé par la manière dont se tenait Haruka. Elle d’habitude si dynamique semblait porter le poids de toute la misère du monde sur les épaules.
- Tu vas bien, lui demanda-t-il sans réfléchir en s’avançant encore d’un pas vers elle avant de se figer, forçant ses bras à se tordre en les croisant sur son torse. On dirait… que tu vas tomber par terre, ou j’sais pas… T’es malade ?
INFOS
FICHE DE PERSO
tw : mention d'un parent disparu, mort.
Haruka regardait Samir, avec une mine grise. Elle plissa le front, la mine sincèrement désolée et écrasée par l'impuissance. Elle avait oublié.
Samir se tenait debout, sur un fond de ciel où pointait les premières étoiles, lueur froide qui n'était pas sans rappeler quelque chose chez lui. Il approcha, puis n'avança pas plus. La louve lu une certaine méfiance dans ses gestes. Si Samir était constamment dans la retenue, les choses semblaient différentes ce soir. Il la surplombait, l'air intrigué et incertain, tandis qu'elle recroquevillée sur elle-même dans le sable, ne fit que lui rendre son regard en l'écoutant parler sans le couper. Un parfum de gêne flottait dans l’air.
- Je suis déjà par terre. dit-elle comme pour plaisanter mais oublia de sourire. Non je.... Elle jeta un coup d'oeil au reflet de la lune dans les vagues puis à l'astre lui-même, comme pour vérifier. "Je me suis endormie et..." Elle resta quelques secondes les yeux dans le vague, nuque ployée. Elle serra ses bras autour de ses jambes. J'ai fait un rêve horrible.
La description l'étonna elle-même. Le rêve en soi n'avait rien d'un cauchemar. C'était ce gouffre intérieur qui l'avait habité à son réveil et l'avait tourmenté au moindre de ces pas depuis. Haruka se hissa sur ses deux jambes et fit face à Samir les bras enserrant ses côtes, lui offrant une sorte de miroir corporel. Haruka déglutit et détailla le regard de Samir. Les lumières des lampadaires de la digue semblaient lointaines et le bruit des vagues couvraient celui des plaisanciers. Ils se connaissaient peu, avaient échangé des rires et parfois des regards entendus dans la salle commune mais fondamentalement, ils n'étaient l’un pour l’autre que deux surfaces avec un nom et un visage, dont les profondeurs restaient aussi insondées que l’océan qui leur faisait face.
- J'ai rêvé de ma mère...confia-t-elle à Samir. C'était brut et court, et Samir n’avait rien demandé ou jamais montré en avoir quelque chose à faire. Adoptée, le sujet restait fermé à Perséphone et Persée Fogg. Haruka ouvrait spontanément les portes de cette intimité à Samir, au beau milieu d'une plage déserte. La louve de meute vulnérable s'accrochait une fois encore à la première branche qu'elle voyait. Et plus encore un Yard tenait sa parole. Face à la silhouette de Samir se découpant dans les dunes et la toison étoilée, seule l'honnêteté la plus brute lui vint, pour éponger son erreur.
“J’ai peu de souvenir précis d’elle alors… ça me bouleverse toujours quand ça arrive.”
Le souvenir du rêve ne s'effaçait pas, et derrière ses paupières apparaissaient à chaque clignement d'yeux les tatouages courant sur les bras et les jambes de sa mère. Était-ce un rêve ? Un vrai souvenir ? Haruka aimait essayer de se raisonner en se disant que cela n'avait pas d'importance. Le poids qui l'écrasait lui disait le contraire. Et la mer, immense flaque noire opaque lui faisait l'effet d'une pensine dans laquelle elle ne pouvait plonger.
- Pardon Samir... s'excusa-t-elle brièvement en levant un regard sincère vers lui. “J’avais oublié mais, ça n’a aucun rapport avec toi. J’aurai oublié n’importe quoi ce soir.” assura-t-elle en le regardant droit dans les yeux, sans se défaire de son air dépité et fatigué. Elle serra d'avantage ses bras autour d'elle et souffla, avant de lui demander d'un air innocent : "Tu viens de fermer la pagode...? Non, pardon ! j'suis con..." Elle secoua la tête et écarte ses longs cheveux d'encre de son visage. "Ça a été ce soir ?" corrigea-t-elle son propos, et lui semblant la moindre des politesses.
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