We are all subject to the fates. But we must all act as if we are not

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Ne voyant pas @Ruben Yard revenir d’une “rapidement” alors qu’ils avaient passé la journée à refaire proprement les nouveau guides dans une des serres strictement réservés à la famille, Glenn s'était relevé du plant qu’il venait de redresser, essuyant ses mains avant de sortir des champs, cherchant son frère. Pourtant, remarquant aisément que ce dernier s'était dirigé vers le portail du domaine, Glenn en lâcha un soupir en se demandant s'il n'aurait pas dû s'y attendre. Après tout, l'affiche de cette convention avait été placardé sur les réverbères de la rue principale et entre ça, la rentrée étudiante qui se profilait à grand pas et la lune bleue qui leur avait apporté un regain d'énergie couplé à des révélations encore peu partagés pour certains lycans, Glenn se retrouva très vite à quitter ses travaux pour le paisible village semi-magique de Loustry St chaspoule.

Banshee se promenait à ses côtés, levant la tête de temps en temps vers son maître au fur et à mesure qu’ils s'éloignaient, parcourant les ruelles un peu plus animées qu’en temps normal. Loin de s’en plaindre alors que les commerces profitaient d’un été qui se prolongeait au sein du village qui ne cessait de se développer - sans l’aide du Ministère de la Magie comme pour Tinworth - le lycan prit le chemin de la maison de @Perséphone Fogg et @Perseus Fogg en optant pour les bonnes habitudes avant d'être soudainement arrêté par une odeur se mêlant à l’agréable comme à un souvenir plus amer et inachevé. Et il n’eut qu'à relever les yeux à quelques mètres de lui pour voir l’héritière des Mapleleaf debout devant une bâtisse pittoresque, observant sa construction sans prendre la moindre mesure sur cet autre qu’elle logeait, avec tous les dangers qu’ils représentaient ensemble. Il se souvenait parfaitement de ce liquide qui avait coulé en dehors de ses veines et ce grondement inhumain qui l’avait poussé à quitter les lieux, pour ne pas commettre l’irréparable. Par un instinct, Glenn avait préféré fuir, pour ne pas quitter les lieux avec la gueule ensanglantée car c'était, à cet instant là, la seule issue qu’il avait eu.

Envoyant au loin les accords étranges que leur deux pères avaient pu scellés à leur époque, laissant leur enfant prendre des directions diamétralement opposées, Glenn resta un instant immobile, se demandant ce que son père aurait fait à sa place. Et sans passer par des préemptions qui ne l’auraient aidé dans un cas aussi particulier, sans connaître l’histoire qui les avait lié, Glenn avança vers la jeune femme, demandant à Banshee de rester en arrière.

Sans parler, ni rajouter de trop à un silence qui s'était installé bien naturellement, Glenn s'était rapproché de la jeune femme, maintenant néanmoins ses distances pour ne pas sentir son loup grogner. L’ouverture d’esprit que lui avait conféré la lune il y a seulement quelques nuits, le poussait à aller vers la jeune femme, n’attendant à la fois, très peu et tout en même temps. Il ignorait encore quelle créature l’habitait et surtout, pourquoi Paul Yard n’avait rien avoué de ce fait dont il devait être au courant, vu comme il le ressentait avec véhémence à cet instant. Levant les yeux vers le toit de la bâtisse inhabitée depuis quelques années, le lycan observait les lieux en guettant le rythme cardiaque de la jeune femme qui avait marqué son esprit, malgré lui.

Sa simple présence allait-elle réveiller les deux créatures qui s'étaient opposées jusque là?

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"Amaranth" Presque tout aussi solennel, Glenn entendait pourtant l'écho de la créature sous la voix de la jeune femme, observant les mêmes tremblements qui l’avait poussé à se taillader la paume lors de la dernière rencontre. Plissant les yeux devant les lumières vives qui se reflétaient sur les murs de la bâtisse devant laquelle ils s'étaient tous les deux arrêtés, le lycan se vit questionner sur son approche, autant près de la jeune femme que sur les lieux.

Il en eut un léger sourire, relevant le regard sur les lierres qui grimpaient sur les murs chargés d’histoire, comprenant que la jeune Mapleleaf n’avait retenu le nom du village des Yard dans ses facturations.

"Cette bâtisse appartient à la famille de ma mère." Sans chercher à faire dans la subtilité, ni même de lui dire que le domaine des Yards s'était établi dans le village depuis des générations, Glenn lui contait simplement l’histoire qu’il avait pu retenir de certaines promenades autour du village. Dès lors que son père était tombé amoureux de Lily dans les ruelles de ce village, elle avait choisi de quitter cette maison familiale pour une autre, la laissant actuellement en simple location pour des moldus vivant sous le code du secret magique.

Loin de lui demander de lui rendre des comptes sur sa présence ici, Glenn préférait ne pas lui rendre la politesse bien qu’il sentait sur ses vêtements, cette même odeur que ce petit apothicaire du coin, le Argentum's Herbal Haven. Comprenant aisément que son métier l’avait attiré de l’autre coté de sa propre boutique, Glenn ne sillait pas des yeux ce qu’ils avaient en face, l’observant comme deux inconnus pourraient regarder un tableau dans un musée.

"Comment va votre main?"

Son départ ne lui avait laissé le temps de s’assurer qu’il avait parfaitement soigné la jeune femme, malgré les deux Vulnera Sanentur qu’il avait hâtivement glissé alors que la créature avait manifesté sa présence. Avec le temps, il avait compris que la douleur semblait être le seul mécanisme de défense qu’Amaranth semblait avoir pour contrôler son autre, tentant ainsi d'établir un équilibre précaire. Cette tendance, il la côtoyait chez certains nouveaux loups, mordus contre le consentement et souffrant de cette dissociation.

S’il gardait une distance avec la jeune femme, sans se rapprocher, ni même exprimer une quelconque inquiétude dans un timbre de voix parfaitement neutre, Glenn voulait néanmoins s’assurer qu’elle avait pris le temps pour elle, de panser les blessures de ce mal qui la rongeait.

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Faire siffler son autre semblait relativement aisé, comme un lycan à peine né, sensible aux odeurs et d’une humeur variable. L’expérience devait être des plus douloureuses pour la jeune femme qui l’avoua qu'à demi-mots, la peur lui tirant certainement le ventre alors que Glenn ne pouvait que deviner la mesure du contrôle qu’elle tenait entre ses mains.

A peine avait-il transplané de cette falaise qu’il était rentré au domaine, regagnant la sérénité de ses terres, s’éloignant ainsi de ce sentiment d’oppression et de cruauté qu’il lui était bien rare de connaître ainsi. D’une certaine manière, il avait battu en retraite pour ne pas affronter quelque chose dont il ne connaissait ni la nature, ni la puissance, bien qu’assez fort pour pousser une jeune femme jusque là saine d’esprit, à pointer une douleur physique pour se rappeler du corps qu’elle était avant tout.

L'épuisement mental se voyait dans les tremblements dont il ne s'éloigna pourtant pas à cet instant, conscient qu’il pouvait à tout moment frôler les limites. Mais contrairement à la dernière fois, il n'était pas dans sa boutique, ni même dans le domaine des Yards, ils étaient à ses yeux, dans un terrain neutre où seul le manque de domination de la créature ferait la différence. Et puisqu’il avait su de @Ruben Yard que la jeune Mapleleaf avait été professeur à Poudlard, il lui semblait un peu plus évident qu’un élément déclencheur avait levé le voile sur l’autre que depuis très peu de temps seulement, poussant la jeune femme à quitter ses fonctions.

Alors que la jeune femme se perdait dans la contemplation d’une main, certainement remplie de souvenir âcre, Glenn se rendait compte que la jeune femme conservait néanmoins une certaine liberté de ses actes, tant que la créature ne s’en sentait pas menacée. Un bon point, si on comprenait ainsi que Glenn pouvait avoir un certain ascendant, sans que ce soit simplement dû à une balance des pouvoirs bruts. En quelques semaines, il avait eu largement le temps de revoir les vieux carnets de son père, tentant de comprendre si le lien qui liait les deux familles étaient bien plus complexes qu’un simple accord sur des serres.

"Elle s’appelle Lily Morven Maclean."

Pour la première fois, il citait un nom de famille bien trop vite oublié au sein du village alors que sa mère avait très vite embrasé le nom des Yards. Et si les notes que Paul Yard avaient pu écrire ne lui avaient rien apporté de très concret concernant les antécédents que le domaine avait avec les Mapleleafs, c’était avec une certaine surprise qu’il avait vu, à travers d’autres cherches, que le nom de jeune fille de sa mère l’avait conduit à l’herboristerie.

Et sans même avoir besoin de tracer le cheminement de sa pensée, Glenn avait simplement reporté son attention vers la jeune femme, qui n'était nulle autre qu’une parente à leur branche familiale.

Parmi les familles sorcières, qu’elles soient de sang mêlé ou même pures, il n'était pas rare que les liens de parenté se soient tissés dans les temps les plus anciens. Bien qu’entre des ainés qui finissaient par déshériter leur enfant par honte de leur allégeance ou autres raisons, Glenn avait été surpris de comprendre que sa mère ne parlait que très peu de sa famille, se retrouvant bien heureuse avec celle qu’elle avait trouvé chez les Yards. Laissant à la jeune femme le temps de se remettre de l’information qui prenait une importance capitale, le lycan fut surprit par sa réaction, ne s’attendant pas à ce qu’ils puissent être lié par autre chose qu’un simple contrat entre leur paternel. Peut-être qu’ils avaient décidé d’entretenir des liens, qu’importe la manière, tandis que Lily n’avait jamais invité, ni même mentionné cette partie de sa famille.

"Quelque soit les raisons, je crains qu’on ne pourra obtenir des réponses sans chercher à remuer ce qui a fait que nos deux familles ont ignorer l’existence de l’autre jusque là."

Dans l’effervescence des émotions que la jeune femme ressentait, Glenn s’y retrouvait légèrement. Leur condition leur avait apprit à prendre une distance avec de nombreuses familles, évitant les liens superflus autre que des alliances visant à la protection de chacun. Il savait que chaque lycan prenant le nom des Yards avait également des concessions à faire pour protéger leur secret, coupant parfois les liens avec l’extérieure par nécessité.

"Je suppose que cela dépend à présent de votre volonté à en savoir plus ou pas."

Et par “votre”, il entendait également parler à son autre, entouré d’inconnus qui pourraient bien plus facilement l’acculer s’il persistait à comprendre que la menace était bien plus proche que prévu. Par des réactions presque opposées, l’Alpha était très calme, se tenant solennellement devant la bâtisse qui avait accueillit sa mère étant jeune, probablement également la mère d’Amarante, renfermant peut-être encore ses secrets.

Elle ne s’y était pas arrêtée par hasard, si une notion ne changeait pas dans un monde ou un autre pour Glenn, c'était le fait que tout arrivait pour une raison très précise qu’ils leur restaient à présent à découvrir. Si leur père avait décidé de maintenir un lien quand leurs mères ne semblaient pas l’avoir montré jusque là, les causes de cette rupture allaient soulevé d’autres conséquences que Glenn n’allait pas confié à sa mère, pas tant qu’il n'était pas certain de ce que souhaitait également la jeune herbologiste.

"La maison est en location, mais encore vide d’occupants."

Lui lançait-il la proposition de rentrer à l’intérieur de murs chargés d’histoires leur concernant?

Saisissant en plein vol l’opportunité de connaître une histoire de famille qui avait été posé dans l’oubli jusque-là, Glenn observa la jeune femme s’avancer avec une hâte de comprendre l’histoire des Morwen Maclean. Son autre semblait avoir une emprise partielle, dès lorsqu’elle arrivait à accrocher sa propre réalité au présent, tout comme la douleur physique et cette volonté d’en savoir plus était peut-être une autre manière de tapir la créature qu’elle gardait jusque là. Gardant le silence tout en la suivant jusqu’au perron de la bâtisse, le lycan se tendit légèrement à la mention de sa mère. Il savait parfaitement que la question se poserait, puisqu’il comprenait à demi-mot que sa mère n'était plus de ce monde.

"Oui."

Mais il n'était pas question de remuer plus que nécessaire pour le moment. En la regardant, il lui signifiait très clairement que leur entrée dans cette bâtisse resterait entre eux pour le moment, bien qu’il n’hésiterait pas à prendre les conseils de ses frères et sœurs sur le sujet. Si Lily Yard n’avait souhaité partager plus d’informations jusque là, ni même leur présenter d’autres membres de leur famille, il respecterait sa volonté jusqu'à ce qu’elle soit prête et tant qu’il n’y avait pas de danger imminent.

Levant les yeux vers l’arche de l’entrée, il y vit le nom de la famille, gravé dans la pierre d’un ancien temps, remontant la construction de la maison au début du 17ème siècle. Par magie et par l’effort que la famille avait posée sur les murs, la maison avait eu plusieurs rénovations pour la garder encore debout. Pourtant, chacun de ses membres l’avait délaissé, préférant la mettre en location plutôt que d’y habiter encore.

Poussant la porte, le lycan fronça les sourcils alors qu’une légère résistance s’y posait, l’empêchant d’accéder à la demeure dont ils avaient hérité. Il savait que la famille de sa mère était de sang-pur avéré, l’allégeance aux Yards par rapport à leur sang mêlé contribuant certainement à ce vide entre leur deux familles, construisant ainsi la maison sur plusieurs codes qui ne permettaient ainsi qu'à de sang purs et noble de pouvoir accéder à la bâtisse. Mais puisque son don de lycan ne lui permettait pas d’y entrer totalement, Glenn se tourna vers Amaranth, tentant une combine dont une vieille famille plus tout à fait aux normes, n’y aurait pensé.

"Mettez vos mains dessus. A deux, je pense que le sortilège se brisera pour nous laisser entrer."

Deux demi-héritiers de la famille auraient certainement un poids significatif, du moins, il l’espérait. Se rendant compte qu’il lui avait donné un ordre, plus qu’une demande plus polie, le lycan se tourna vers la jeune femme qui ne cachait pas sa hâte contrairement à lui. La prudence était de mise, il savait parfaitement que son autre pouvait lui parler de nouveau, comme il l’avait fait dans des sonorités gaéliques mais il y avait également les autres mécanismes de défense qu’on pouvait trouver dans des maisons typiquement érigés dans la grandeur que prônait les familles de sang pur. Et ni Amaranth ni Glenn n’en était un.

"La maison est vide depuis quarante longues années. Il se peut, que nous ne serions plus les bienvenus au bout d’un certain temps. Si cela venait à arriver, concentrez-vous sur moi." Autrement dit, il lui demandait très clairement de ne pas se laisser dépasser par son autre.

Attendant alors qu’elle s’exécute à sa suite, Glenn poussa d’un coup sec la porte, laissant pour la première fois après des décennies les rayons du soleil rentrer à l’intérieur de la bâtisse, la poussière d’antan et le parfum d’une autre vie emplissant leur narine surdéveloppée. Jurant avec l’aspect extérieur qui était bien plus propre et fleurit, l’odeur du vieux parquet mêlés à l’oubli lui fit plisser les yeux. Et loin de lever une baguette qu’il avait gardé dans la poche, Glenn libérait en grande partie ses sens pour faire ses premiers pas grinçant sur le plancher.