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La pensine - You want it darker
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FICHE DE PERSO
LA PENSINE : YOU WANT IT DARKER.
- mars 2022, planque de Braxton, lieu inconnu, après une attaque de mage noir (repost)
Penchés au-dessus du bol d'argent, la magie prit immédiatement effet. Comme un prédateur, une créature douée de conscience, votre regard rivé sur le liquide tournoyant, êtes absorbés. La pièce est laissée vide et silencieuse. Personne pour voir la pensine se teintait d'une drôle de couleur. D'abord rosée, puis rouge, elle fonça vers un violet inquiétant. Puis elle devint noire. Opaque. La pensine n'en était pas tout à fait une.
Vous vous retrouvâtes ainsi piégés dans les souvenirs de Braxton.
Des échos, des voix, familières, lointaines, résonnent de toute part, vous emportant dans un maëlstrome de souvenirs emmêlés.
Un feu crépitait doucement dans l’âtre... Vos sens s’éveillerent l'un après l’autre, dans une atmosphère chaleureuse. Des voix familières vous entourent. Tout est doux et agréable. L’angoisse vous quitte et l'idée de vous échapper disparaît.
Vous entendez grand-père Ewan grommeler dans sa barbe contre Maggie, semblant elle aux anges entourées de sa famille. Une histoire de pull de Noël tricoté par ses soins. Les cadeaux avaient été déballés, les emballages éparpillés au sol. Nora y déambulait gauchement, sous le regard des adultes. Son père l’attrapa soudain, retirant un mini souafle magique, plein de bave de la bouche du grand bébé. Il te jette un regard mi désabusé - mi paniqué avant se souffler. Pour t’empêcher du haut de tes deux ans de vérifier si le moindre papier cadeau est comestible, il te prend si tes genoux. Maggie rit et Carron lui tapa sur l’épaule, l’air de dire “T’en as pas fini avec elle”.
Lucy, tu étais âgée de huit ans. Tu levas ton dessin tout juste fini vers ta maman. Caleigh, passa une mèche de cheveux derrière son oreille avant de s’asseoir à côté de toi au sol et poussa une exclamation impressionnée.
Sean tu avais quatre ans. Dans ta superbe salopette, tu vins tirer le pantalon de son père, suspendu à celui de ta mère et te balança avec ton grand air timide, venu réclamer gentiment ce qu’on t’a promis. “C’est quand qu’il arrive ?” et jeter un regard à Nélia. Six mois. Ça paraît infiniment loin. (@Israfel Clearwater) Braxton jette un petit regard à sa femme qui elle détourne la tête en levant les yeux aux ciels en ronchonnant.
Seule Yeleen ne trouve pas sa place dans ce tableau. Elle se dressait, étrangère et comme invisible dans cette réunion familiale où tous semblaient heureux.
Yeleen tu es au milieu de tout ça et tu as le sentiment que que ce n’était pas une pensine normale. Tes amis sont enfermés dans un bonheur fourbe, artificiel. Ensorcelé.
Tu peux tenter de lancer des sortilèges, le décor te répondra, mais aucun des personnages ne s’apercevra que le feu s’éteint ou qu’un meuble lévite, et il en faudra bien plus pour attirer l’attention de tes amis qui n’ont jamais connu une quiétude aussi heureuse et rassurante depuis des années.
Alors que tes pensées te traversaient, un coin de la pièce sombre t’attire immédiatement. Tu aperçois, un autre spectateur étranger à la scène. Une ombre dans le tableau, littéralement. Un petit garçon, d’environ six ans, qui te regarde. Il est étrangement terne et sombre comparé à la lumière de la pièce.
Il porte une salopette avec un niffleur cousu dessus et un lapin blanc dans ses bras. Il te fixe avec ses grands yeux noisettes que tu connais maintenant par cœur.
Vous vous observez l’un l’autre.
Son regard est à la fois incroyablement vide et rempli d’effroi. La peur a laissé une trace inéffable sur son visage de bambin.
Le petit Sean, cet autre Sean, recula. Il te regarda comme si tu étais bien plus grande que tu ne l’étais. Puis soudainement il fut avalé par des ombres. Un passage a eventré ce souvenir, laissé un passage vers un autre.
Tu pus voir le petit Sean effrayé qui marcha dans une cuisine que tu ne connaissais pas. Deux garçons y sont à table tranquillement. Sa vision affaiblit étrangement la scène dans laquelle vous vous trouvez et il te devient possible de raisonner et d’attraper les autres.
Vous franchissez cette première faille.
"Braxton !" le rappella-t-il à l'ordre alors qu’il continuait son chemin. "Braxton ! Qu'est ce qui te prend ?"
Le blond le rattrapa par le bras et le forçant à lui faire face.
"Comment t'as pu tu te laisser entraîner par ces brutes ?! Tu sais qu'ils passeront tous en cour martiale quand se sera fini !"
"Quand se sera fini...?” Braxton lâcha un soupir dédaigneux et désabusé. “Ça sera jamais fini, Liam jamais, y en a partout, de tous les côtés, ils se foutent de notre gueule alors qu’on est là à remplir de la paperasse !"
"On a prêté serment Brax, et je compte bien te le faire respecter, avec ou contre ton gré !"
"C'est ce que je fais !"
"Ah oui ?!"
"Oui ! Je peux pas croire qu'on laisse vivre des pourritures pareilles !”
“Ah parce que tu comptais l’achever par la même occasion Brax ?” le provoqua l’irlandais qui s'emportait d'avantage.
Un groupe d’auror plus âgés passa au loin. Des balèzes, de la vieille école. Backdrift à leur tête et son insigne de chef. Les deux jeunes aurors se turent et les regardèrent passer.
Une fois éloigné Liam reprit d’une voix plus basse : "Ça ne nous regarde pas..."
"Cet enfoiré mérite la salle d'exécution et les pires souffrances !” siffla Braxton “Tu sais ce qu’il a fait !” dit-il le visage décomposé.
"JE SAIS !" s’exclama Liam. Sa voix inhabituellement forte résonna dans tout le couloir.
Braxton recula surpris, toujours cette honte et cette incertitude dans le regard où la colère ne flambait pas encore complètement. Il n'a jamais entendu Liam soutenir d'une quelconque manière la peine capitale, ou appeler à la violence, clamant des valeurs humanistes à tout va dans un monde qui dégoulinait de noirceur et de pourriture. Liam semblait à bout.
"Mais ce n'est ni à toi ni à moi d'en décider. On est des aurors Brax, pas des justiciers, pas des détraqueurs ! On les traque, on les chasse, puis on les livre !" reprit-il plus doucement. Il semblait avoir prit des années, mais résolu à achever cette conversation dans son sens.
"Ça ne changera rien, le mal est déjà fait… Il y a des tas d'enfants comme eux dehors. Le mieux qu'on puisse faire, c'est d'y retourner, et de faire, toi et moi, ce qu'on s’est engagé de faire." Liam reprenait sa respiration éreintée. La douleur et la désillusion se lit dans son regard.
"À quoi on sert si le mal est déjà fait ?" souffla Braxton douloureusement. Il plissa les yeux, à moitié d’accord avec ce qu’il venait d’entendre. Honteux aussi de s’être fait prendre.
"Déraille pas Braxton j'ai besoin de toi." Liam lui prit le visage dans la main. "Déraille pas mon frère."
Braxton lâcha un soupir, secoua la tête pour se libérer des mains de Liam et de ce tête à tête dont il ne pouvait sortir vainqueur. Dans le silence il finit par hocher de la tête, un peu à contre-coeur. L’indécision constante dans laquelle il se trouvait ne penchait vers un choix que par l’arrivée de colère subite comme celle dans laquelle Liam l'avait surpris. Un moment de gêne et de silence passa, jusqu'à ce que Braxton, relevant la tête, demande soudainement à voix basse :
“Tu pourrais garder Sean demain ? Ça reposerait Betty avec la petite...” demanda-t-il soudain à voix basse.
“Tout ce que tu veux.” répondit Liam tout à coup le visage marqué par un sourire léger. “J’avais pas fini mes duplos avec Eleanora la dernière fois...!” renchérit-il d’un air à la fois très sérieux et détaché. Brax parvint à étirer un sourire, se sentant trop chanceux de posséder l'amitié d'un homme pareil.
Une faille s’ouvrit à nouveau et les ombres vous emportèrent. Le souvenir est encore un peu plus sombre.
Le grand manoir était cerné par les aurors et les membres de la BPM. Braxton regarda partir la dénommée Vespa, s’éloigner au loin avec le chef des aurors, accompagnée de quatre enfants, une petite métisse dans ses bras.
Le souvenir encore une fois se brouilla, une faille déchire la mémoire et des ombres avalèrent le décor entier. Sean, son lapin dans les bras a l'air de vous guider vers quelque chose. Si vous lui parlez il ne vous répondra qu'avec son grand regard hagard.
Vous êtes avalés par une faille et transportés au sommet d’une falaise. Il y a une pierre dressée marquée d’un symbole.
Un jeune adolescent marche devant vous à grandes enjambées. Il est secoué d’un rire débonnaire.
“Jameson arrête !” perce une petite voix aigu derrière.
Vous vous retournez et vous dépasse un deuxième garçon. Plus petit, plus chétif que le premier, c'est le portrait craché de Sean. Il lui coure après d’un mal assuré. Un autre garçon l'attend, essoufflé par la montée, il a la peau halée et une couronne noire de cheveux bouclés.
Vous reconnaissez Nero et Jameson, jeunes adolescents. Ils se poussent de l'épaule à voir qui sera le plus téméraire.
Vous entendez les vagues qui se fracassent contre les rocs. Le vent souffle.
Le petit dernier est là et n'ose pas sauter. Il essaye de les retenir parce qu'il a peur et aussi qu'il ne veut pas rester en arrière. Vous comprenez que ce garçon babillant qui ressemble à Sean est en vérité son père, Braxton, extrêmement jeune.
Comme un fantôme, l’autre Sean est là à vos côtés, les yeux toujours grands écarquillés dans le vague. Il s'avance, serrant son lapin contre lui. Vous suivez ses pas et son regard. Vous ne l'aviez pas remarqué, et pourtant, il y a une autre faille, énorme, comme une grande baie donnant un autre souvenir. Vous distinguez une maison dans la nuit et une marque verte qui vole dans le ciel.
Sean fait un pas au-delà de la falaise. Il s’avance et marche dans l'air comme s'il y avait un sol invisible. Il se retourne, son visage est blême et ses yeux sont troubles.
À la couleur sombre de sa peau et ses vêtements tranchant avec le décor lumineux de la falaise, vous comprenez qu’il appartient à cette faille, à ce souvenir, qui hante et pénètre tous les autres.
Il vous regarde de ses yeux tristes et avec son air perdu. Vous comprenez alors qu'il vous attend. Depuis combien de temps attend-il ? Longtemps qu’il a été retenu ici. Étouffé, enseveli. Mais il veut être découvert. Le poids du secret est trop lourd.
Vous vous avancez, vous apprêtant à sauter, vous aussi du haut de la falaise. Jameson et Nero qui vous ignoraient jusque-là s'arrêtent de parler et vous fixent du regard.
"Arrêtez !” perce la voix derrière vous.
Le jeune garçon qui ressemble à Sean vous braque du regard, poing serré les poings, le visage déformé par la peur.
"Il faut pas !” Vous met-il en garde. Il halète. “Il faut pas sauter !” insiste-t-il paniqué, ses yeux sont rouges.
Il s’avance vers vous, prudemment et apeuré. À chaque geste que l’un d’entre vous esquisse, il gémit. Il lève vers vous un grand regard terrorisé. “C’est dangereux.” Sean tu jurerais qu’il te regarde toi. “Il faut pas y aller. Il faut pas sauter.” répète-t-il. Sean, tu n’as plus aucun doute, c’est toi qu’il regarde. Il n’a d’yeux que pour toi. De grands yeux terrorisés.
Un regard en arrière vous indique que Sean a franchit la faille. Les ombres l’avalent à nouveau. Une marque verte s'élève au-dessus de la maison tel un poison dans le ciel.
La voix hurle, irréelle dans vos oreilles. La pensine est à l'œuvre, tente de vous détourner. “Non ! Il faut pas sauter ! Il faut pas. Le fait pas, c’est dangereux. Arrête, arrête il faut pas sauter ! Arrête arrête arrête arrête arrête … - !” Ses cris tournent en boucle, le mouvement des vagues vous assourdit, alors que vous sentez une force magique invisible vous enserrer. Vous auriez dû rester dans ce souvenir de Noël, bienheureux, à l’abri, inconscients. Ignorants.
Au moment où vous parvenez à saisir votre volonté et à faire obstacle, les cris se taisent.
Les cris s’interrompent. Jameson vient de pousser Braxton du haut de la falaise qui disparaît avec ses cris.
Ensemble sautez avec appréhension dans cette faille funèbre d’où dégoulinent angoisses et ténèbres.
CW : Violence, sang, meurtre, angoisse, enfant en danger.
La maison familière se dressait dans l’obscurité silencieuse de la nuit. La marque verte tirait vers une langue sadique et effrontée. “Non !” s’exclama l'auror, qui transplana immédiatement.
Si vous êtes bien dans vos corps, ce souvenir s’insuffle en vous comme la fumée d’un incendie : étrangère, âcre, vous suffoquez impuissants sous des émotions qui ne sont pas les vôtres, mais qui vous pénètrent violemment et vous plongent dans une angoisse que vous n’avez jamais connue. Hormis Jameson peut-être. Une terreur incroyable mêlée à l'adrénaline de l’urgence. Mon fils.
“Pourvu que… Pourvu que non.”
Une seule pensée vous habite. Retrouvez votre enfant. Sean. Au plus vite.
La silhouette sombre de Braxton, disparu dans un craquement caractéristique, sans fumée, et déchira l’espace de la cuisine.
Le bois des placards a été mis à nu par des sortilèges, leur contenu avaient été déversés au sol parmi les échardes et les morceaux de tapisserie. Une froideur glaciale avait souillé cette maison de bonheur que vous avez bien connue. Tout semble profané, souillé.
Deux silhouettes s’y tenaient. L’une d’elle tenait le lapin blanc par les oreilles. Le lapin de Sean. La pauvre bête tremblait de tout son être. Une longue et étrange langue fourchue s’échappe de la femme et lèche le sang avant de tourner la tête en direction de l’auror. Ils ricanèrent.
"Regarde c'est le chien d'O'connor..." minaude l’homme.
La femme à la langue fourchue siffla quelque chose en fourchelangue et lâcha la bête qui tombe au sol dans un bruit sourd. L’auror lui semblait être une distraction plus intéressante. Braxton la reconnu immédiatement. Snakebark, échappée d'Azkaban, folle à lier sanguinaire. Ils sont ravis, sûrs d'eux.
Un violent échange de sortilèges fit trembler la cuisine. Braxton transplana pour éviter les sorts et les prendre à revers. Des cris d’homme retentirent à l’étage. Sean… Quelqu’un fut projeté et rampa sur le sol. Un rire grave et tonitruant parvint, Braxton esquissa de suite un transplanage mais un sortilège lui riva les jambes en sol brutalement.
Snakebark, glissa un regard envieux vers le plafond avant de siffler à l’adresse de son compagnon. "Oui laisse-le moi chérie… Va t'amuser là-haut" ronronna-t-il. Un sortilège vert frôla l'auror qui visa la sorcière mais elle disparu dans une fumée noire. Braxton voulu la suivre mais le mage le projeta contre un mur. Braxton tomba au sol, crachant du sang. Le mage noir de sa baguette, le souleva dans les airs, une main invisible le suspendant par la gorge. “Regarde moi quand je t’achève.” Braxton hoqueta, cherchant désespérément à garder sa prise sur baguette malgré le manque d’air. Sean. Braxton prit une dernière inspiration, et murmura quelque chose. “Mhm ?” sourit le mage noir. Il se souleva un peu plus avec sa baguette. Braxton hoqueta crachant à nouveau du sang. Le colosse était réputé pour prendre son temps. Il s’approcha de sa proie qui s’était laissé prendre bien trop rapidement, commençant à évoquer à voix haute les supplices qu’il allait lui faire vivre.
“Waddiwasi.” murmura le Clearwater.
Le frigo s’arracha du mur et faucha le mage noir. Hoquetant une seconde au sol, Braxton tituba et couru dès qu’il pu vers l’étage, jetant à peine un regard effrayé au sang et aux morceaux du mage noir étalés sur le mur.
À peine Braxton se jeta dans les escaliers qu’il du transplaner pour éviter un éclair.
Un autre sorcier, la silhouette recouverte entièrement de large tissus noir dont on ne pouvait deviner qu’une bouche défigurée et rapiécée dégageant une odeur putride de mort. Un mangeur de licorne comme on les appellait. L’immondice leva sa baguette dont se dégageait des éclairs violets.
"Brax !"
Liam déboula d’une autre pièce, détournant le sortilège et projetant avec violence le mage noir dans la pièce de derrière, défonçant au passage la porte.
"Liam !” Son coéquipier était en haillon et le visage couturé de plaies, haletant comme lui. “Liam y en combien putain ?”
"4 ! J'en ai neutralisé un dehors."
"J'ai en eu un dans la cuisine." dit-il un éclair angoissé dans les yeux. "Où sont les autres ?"
"C'est ma faute!" s’exclama Liam d’une voix déchirante
"Quoi ?"
"C'est de ma faute ! Ils m'ont suivi et-”
"Liam c'est pas le mom-..."
"Brax je sais pas où est Sean !” éclata-t-il “Je sais pas où il est, il est plus là où je l'ai mis !" explosa-t-il angoissé.
Vos cœurs ratèrent un battement. Au même moment, le plancher grince et un rire sinistre sonne à quelques mètres.
"Brax..." dit Liam d'une voix blanche.
Sean est là, dans sa salopette, sorti de sa cachette par l’irruption du mage noir qui a traversé la porte.
"Reviens-là sale vers..." dit-il d'une une voix tonitruante. Un sifflement l’interrompt. Snakebark était réapparu dans une fumée verdâtre. "Comme tu veux..." répond le tueur. Le moindre mot sortant de sa bouche remue la bile de votre estomac.
Braxton et Liam se jetèrent comme un seul homme dans la pièce.
La fourchelange lança une floppée d'étincelles rouges et violettes, envoyant les meubles voler dans tous les sens, détruisant tout autour d'elle, son rire résonnant dans toute la maison. Elle repéra l'enfant. Elle leva sa baguette. Snakebark fut renversée au sol par une flamboyante martre des pins bleu. La mage furiseuse fondit sur le plafond dans une tornade de fumée, le patronus à sa suite.
Liam et Braxton, dos à dos, dévièrent et lancèrent des sortilèges dans un ballet flamboyant, redoutables, presque synchrone, se défendant l’un l’autre d’un funeste feu d’artifice que les mages noirs faisaient pleuvoir sur eux. L’affrontement fait rage entre le mage noir et la bouche défigurée, alors que l'autre tourne au plafond furieusement.
Liam s’effondra, touché.
Braxton hurla. Il se saisit de la première chose à sa portée de main, son gallion d’auror. La pièce propulsée à toute vitesse perfora le mage, qui fut éjecté à travers la fenêtre par une marée de flamme bleue.
La lumière qui inondait la pièce jusqu’alors faiblit. Braxton leva la tête et vit la petite martre qui poursuivait courageusement la mage noire, ralentir, sa lumière faiblir. Puis s’éteindre. Les flammes bleues montèrent jusqu’au plafond.
Braxton chercha et appela son fils. Un mouvement passa dans le coin à gauche. Braxton plongea, et l’espace d’une seconde, croisa le regard de son enfant sous les décombres d’un placard encastré dans le mur.
La seconde suivante, Snakebark sauta sur l’occasion et reprit forme humaine.
Braxton tomba à genoux et hurla de douleur.
Le petit garçon se terra plus loin dans le placard. La sorcière réitéra le sort une fois, avant de changer de jeu.
Si le fourchelangue qu’il entendit dans son esprit lui était incompréhensible, les ordres furent pourtant très clairs. Braxton se releva, difficilement, chancelant sous la douleur, se pencha pour ramasser un large morceau de verre avant de se diriger vers son fils. La sorcière ricanna, jubilant du spectacle, ignorant l’état de ses propres blessures, ses cheveux plaqués de part et d'autre ses grands yeux fous. Braxton serra fort le morceau de verre, du sang s'échappant de sa paume, raccourcissant à pas lents la distance entre lui et Sean, contournant le cadavre de Liam. Il serra les dents, serra plus fort le verre. Et se l’enfonça brutalement dans la jambe. La mage noir cessa de rire. Son sort ploya sous la surprise.
Braxton, fit sortir un fouet ardent de sa baguette qui lui brûla la chair et la projeta contre le mur. Jusqu’à ce que les cris cessent.
Était-ce sa volonté ? Le regard de son fils et la vision de son meilleur ami inerte au sol ? Ou bien la distance des ordres prononcés en fourchelangue ? Braxton tituba vers Sean sans se poser de question. La mage s’enfuit par la fenêtre dans une volute maléfique. Braxton se jeta à la fenêtre défoncée, suivant la fumée s’éloigner. Ses yeux ne parvinrent pas à trouver le corps du mage noir défiguré, seulement une trainée de sang vers la forêt. Et une inscription en flamme. “Partie remise. Chien.”
Braxton dévasté et chancelant, détourna le regard de cette vision glaciale et se traina en boitant vers le fond de la pièce. “Sean…?” appela-t-il, sa voix crevant l'étrange silence qui s'était abattu dans la maison.
Pas de réponse. Braxton trouva pourtant Sean, au même endroit, abrité sous les planches, recroquevillé et tremblant. Il a de la suie et des marques sur le visage, mais rien de plus. Un miracle. Braxton fondit en larme et écarta les planches pour le prendre dans ses bras. “Mon bébé…” murmure-t-il entre des pleurs, inondé de peine et du soulagement de l’avoir retrouvé “Papa est là.”
Braxton ravala un sanglot, à genoux dans une flaque morbide, les mains tremblantes. Son fils tremblait comme une feuille aussi. Mais sain et sauf. Presque. En regardant son visage, Braxton remarqua son regard vitreux. Un rapide examen de sa tête ne montra qu’il n’avait pourtant aucune lésion.
"Papa est là est bonhomme… Sean ? Regarde-moi mon grand.. " lui demanda-t-til d’une voix chevrotante. Mais Sean ne répondit pas.
Braxton d’une main tremblante leva sa baguette, son fils dans les bras, et projeta une pluie d'étincelles rouges dans le ciel. Sean hurla et se jeta au sol, et fila à quatre pattes se cacher derrière une pile de bois qui fut un jour une commode. Son petit visage est terrorisé. “Sean ! Mon petit Sean...” Il passa sa grande main sur sa joue, laissant sans le vouloir une trace de sang sur sa joue ronde de bambin. Sean ne parle pas. Son regard est perdu dans le vide, voilé.
Le petit est terrorisé. La chambre est dévastée. Un vent froid s’engouffre par la fenêtre brisée, les meubles sont éclatés au sol, les sortilèges ont éraflés les murs. Et à quelques mètres deux reposent Liam, inerte. Son fils n’a même pas six ans qu’il a vu de ses yeux la mort et les sortilèges impardonnables à l'oeuvre.
Les larmes roulèrent sur le visage dévasté de son père qui le prit de nouveau dans ses bras. “C’est fini mon grand, papa est là.” trembla-t-il, mentant. Sean devra traîner avec lui cette soirée toute sa vie. À peine arrivé dans la sienne… Braxton effondré le serra plus fort contre lui. “C’est pas comme ça que ça devait se passer.” sanglota-t-il. Qu’est-ce qu’il va devenir ? Qu’est-ce qu’il dira à sa mère ? Comment son fils pourra grandir en ayant vu autant d'horreur ?
Son cœur se serre. Il réfléchit.
Vous avez un mauvais pressentiment. Vous commencez à vous détacher de Braxton et à retrouver vos personnalités. Ce qui va se passer est trop horrible pour que vous le viviez à la première personne.
Si seulement il aurait pu remonter en arrière. Si seulement il pouvait effacer ce qui venait de se passer..
Libérer Sean, son tout petit Sean…
Ils restèrent ainsi pendant un temps indéfinissable.
“Sean mon grand, ça va aller, je vais arranger ça.” Sa voix tremble, comme ses mains. Il recula la tête pour voir le visage de son fils. Cette vision était insupportable, tant son regard vitreux que le sang sur sa joue. "Je suis désolé…" sanglota son père. “Je vais arranger ça… Ça va aller…" mentit-il éhontément en le serrant à nouveau contre lui. Incapable de le faire en regardant dans ses yeux éteints.
Vous pouvez hurlez y mettre toutes vos forces, vous êtes des spectateurs impuissants face à l'inéluctable, face au passé déjà écrit.
“Mon bébé...” Il ravala ses larmes bien en peine. Braxton lève lentement sa baguette qui frôla la tempe de son fils. Il sentit sa main fléchir et affermit alors sa prise, ravalant ses larmes, s’obligeant à respirer. Il devait le faire. Pour Sean. “Ça va aller” lui assura-t-il. Parlant dans le vide.
Braxton leva sa baguette et d'une main ensanglanté et chancelante, posa sa pointe sur la tempe de son fils. Faite qu’il ne se souvienne de rien. “Ça va aller” répéta-t-il, peut-être aussi pour lui-même. Son coeur vacilla plusieurs fois. Braxton prit une grande inspiration, au bord de l'éttouffement, serrant son fils contre lui qui ne donnait pas plus de signe de vie ou de conscience qu'une poupée de chiffon.
“Oubliette.” chuchota-t-il. Les mots qui allaient rester à jamais gravé entre lui et son fils furent prononcé.
Un flash blanc emporta toute les ombres de la maison, vous aveuglant.
La lumière retombe. Sean panique et pleure. Il recule en voyant son père. “Sean…” murmura-t-il. Mais le petit recule, plus vif, mais effrayé. Il cligne des yeux, regarde autour, le regarde lui avec appréhension, commence à appeler sa mère. Braxton peine à l'attraper, le corps encore tremblant et le petit hurle et se débat avant de s'immobiliser, comme une petite proie.
Le sortilège avait fonctionné. Sean ne se souvenait pas. Doucement, Braxton réalisa, dans l'horreur.
Il ne semblait même pas se souvenir de lui.
La gifle que la médicomage assena à Braxton siffla dans l'air. Braxton resta de marbre, l’encaissa comme une caresse. Ce n’était pas encore assez fort.
“Braxton mais qu’est-ce qui t’as pris ?”
Sean était assis sur table de consultation, dans une pièce voisine, anormalement tranquille...
“C’est qu’un putain de gamin Brax ! T’étais sous le choc, on lance pas ce genre de sort, t’es un putain d’auror pas un oubliator ! Tu l’as oublietté trop fort ! Il n’a plus de souvenir de ce qui s’est passé mais tu lui as peut-être effacé la mémoire sur deux ans, on en sait rien pour le moment ! ” s’époumona la médicomage. “Y avait un millier de choix à faire et il a fallu que tu prennes celui-là” fulmina-t-elle prête à le frapper de nouveau.
"Est-ce qu’il va aller mieux ?” demanda le père d’une petite voix angoissée, la dépassant de plusieurs tête mais affichant une expression prostrée
“Je ne sais pas !” cria-t-elle presque, révoltée. “On a des cas de réminiscence et d’épiphanie mais chez des sujets adultes… Il a quel âge ?!” “...7 ans.” “Et il avait quel âge quand c'est arrivé …?” “6 ans… environ...” répondit-il d’une voix blanche. Un silence resta suspendu. “Alors il ne reste qu’à attendre.” répondit-elle d’une voix sèche et fatidique. Elle jeta un regard angoissé à Sean, dans l'autre pièce.
"Braxton..." l'interpella-t-elle des flammes dans le regard. "Je te déconseille de revenir à l'ordre."
Betty et Braxton étaient installés sur le canapé, triant des affaires miraculées de l’incendie récupéré. Nora s’entraînait à la roulade sur le tapis alors que Sean faisait l'andouille sur les coussins derrière eux.
Sean piqua une crise soudaine en voyant une photo. Photo mal prise, floue, leur visages étaient déformés par l'obturation trop longue. C'est eux trois, Jameson, en rouge et or, Braxton et Liam en noir et jaune après un match de Quidditch, les visages pleins de bleus et souriant de dents rouge de sang, semblant heureux malgré la violence du match. Sean criait et pleurait, pris d'une soudaine panique.
Betty fatiguée, soupira et prit son fils en pleurs dans ses bras. "À jouer près du mur comme ça aussi, Sean..." et l'emmena. Braxton livide, fixa la porte de la chambre d’où on pouvait entendre son fils s’époumoner. Livide, il se prit le visage dans les mains.
Puis, d’un bond, il saisit un carton et sortit tous les albums photo de la famille. Il tria toutes les photos. Bientôt, un tas où Liam apparaissait fut formé. Les yeux rougissant sous les larmes qui montaient, les mains tremblantes, il les sépare et les mets à part. Devant ses yeux repassaient toutes ses années de souvenirs, et en quelques minutes se sentit l'âme déchirée. Incollables tous les deux, les photos triées comportent quasiment toutes celles où il apparaissait à Poudlard, ne laissant plus grand chose hormis Nero, Jameson, Luke. Et les cris de son fils ne se calmaient pas.
"Fais-le taire !" cria soudain Braxton, les yeux rouges.
"Braxton !" répondit Betty depuis la chambre, choquée.
Elle finit par revenir, l'air aussi surprise que courroucée.
"Non mais ça va pas Brax ?!" Elle s'arrêta en le voyant fourrer ses affaires "Qu'est ce que tu fais ?"
Braxton s'arrêta, les bras appuyés de chaque côté du carton. Il se mordit les lèvres et les joues pour ne pas pleurer, n'adressant que son air furieux à son épouse, les yeux embués. Puis il continua à entasser les souvenirs dans le carton. "Brax parles-moi." insista Betty, inquiète. Mais son mari ne réagit pas, et garda sa tête feignit de l'ignorer la tête dans ses affaires. "Brax depuis quand tu nous hurles dessus comme ça ?" persista-t-elle, tentant de lui arracher une réaction.
L'auror ne répondit toujourspas. "Brax." Il s'arrêta devant une page, le regard loin dans ses pensées. "Braxton." Braxton quitta des yeux la photo et jeta l'album entier dans le carton. Betty sursauta et écarquilla les yeux. "Braxton !" s'insurgea-t-elle, mais son mari continua de l'ignorer. Sean recommence à pleurer. Le ton monte. "Braxton mais parle moi merde !" Le ton monte encore. Betty se répète et force, Sean panique dans sa chambre tout seul.
Braxton soudain balance le carton dans un coin. Betty l'attrape par le bras et se met à faire de grands gestes. Le conflit éclate et le couple s'écrie l'un sur l'autre sans que vous entendiez leurs paroles
Dans la planque, Braxton vous attend. Livide.
Vous vous retrouvâtes ainsi piégés dans les souvenirs de Braxton.
Des échos, des voix, familières, lointaines, résonnent de toute part, vous emportant dans un maëlstrome de souvenirs emmêlés.
“J’m’appelle Betty. …On pensait l’appeler Lucy… J’aime bien “Sean”... Et toi..?... …La petite de Nero est… ...Encore un coup comme ça Clearwater et j’te fous dehors ! Tu fais honte à ton insigne ! ... ...J’crois que j’ai besoin d’aide… …La prochaine fois qu'on se verra, ça sera pour vous mettre à Azkaban. Estimez vous heureux que je prenne votre macchabé à charge. Vous n'avez aucune immunité diplomatique… . ...Je vais te tuer, Brax. Je te jure… ...Brax, tu vas attendre encore combien de temps avant de lui dire ? … ...Brax’ ? Viens manger, ça va te faire du bien… ...Morsure ankylosante….peau froide, moite… ...Je suis désolée. Mais ne lui parlez plus comme ça...
…Braxton mais qu’est ce que t’as fait ? C’est qu’un putain de gamin! Brax !...”
…Braxton mais qu’est ce que t’as fait ? C’est qu’un putain de gamin! Brax !...”
Un feu crépitait doucement dans l’âtre... Vos sens s’éveillerent l'un après l’autre, dans une atmosphère chaleureuse. Des voix familières vous entourent. Tout est doux et agréable. L’angoisse vous quitte et l'idée de vous échapper disparaît.
Vous entendez grand-père Ewan grommeler dans sa barbe contre Maggie, semblant elle aux anges entourées de sa famille. Une histoire de pull de Noël tricoté par ses soins. Les cadeaux avaient été déballés, les emballages éparpillés au sol. Nora y déambulait gauchement, sous le regard des adultes. Son père l’attrapa soudain, retirant un mini souafle magique, plein de bave de la bouche du grand bébé. Il te jette un regard mi désabusé - mi paniqué avant se souffler. Pour t’empêcher du haut de tes deux ans de vérifier si le moindre papier cadeau est comestible, il te prend si tes genoux. Maggie rit et Carron lui tapa sur l’épaule, l’air de dire “T’en as pas fini avec elle”.
Lucy, tu étais âgée de huit ans. Tu levas ton dessin tout juste fini vers ta maman. Caleigh, passa une mèche de cheveux derrière son oreille avant de s’asseoir à côté de toi au sol et poussa une exclamation impressionnée.
Sean tu avais quatre ans. Dans ta superbe salopette, tu vins tirer le pantalon de son père, suspendu à celui de ta mère et te balança avec ton grand air timide, venu réclamer gentiment ce qu’on t’a promis. “C’est quand qu’il arrive ?” et jeter un regard à Nélia. Six mois. Ça paraît infiniment loin. (@Israfel Clearwater) Braxton jette un petit regard à sa femme qui elle détourne la tête en levant les yeux aux ciels en ronchonnant.
Seule Yeleen ne trouve pas sa place dans ce tableau. Elle se dressait, étrangère et comme invisible dans cette réunion familiale où tous semblaient heureux.
Yeleen tu es au milieu de tout ça et tu as le sentiment que que ce n’était pas une pensine normale. Tes amis sont enfermés dans un bonheur fourbe, artificiel. Ensorcelé.
Tu peux tenter de lancer des sortilèges, le décor te répondra, mais aucun des personnages ne s’apercevra que le feu s’éteint ou qu’un meuble lévite, et il en faudra bien plus pour attirer l’attention de tes amis qui n’ont jamais connu une quiétude aussi heureuse et rassurante depuis des années.
Alors que tes pensées te traversaient, un coin de la pièce sombre t’attire immédiatement. Tu aperçois, un autre spectateur étranger à la scène. Une ombre dans le tableau, littéralement. Un petit garçon, d’environ six ans, qui te regarde. Il est étrangement terne et sombre comparé à la lumière de la pièce.
Il porte une salopette avec un niffleur cousu dessus et un lapin blanc dans ses bras. Il te fixe avec ses grands yeux noisettes que tu connais maintenant par cœur.
Vous vous observez l’un l’autre.
Son regard est à la fois incroyablement vide et rempli d’effroi. La peur a laissé une trace inéffable sur son visage de bambin.
Le petit Sean, cet autre Sean, recula. Il te regarda comme si tu étais bien plus grande que tu ne l’étais. Puis soudainement il fut avalé par des ombres. Un passage a eventré ce souvenir, laissé un passage vers un autre.
Tu pus voir le petit Sean effrayé qui marcha dans une cuisine que tu ne connaissais pas. Deux garçons y sont à table tranquillement. Sa vision affaiblit étrangement la scène dans laquelle vous vous trouvez et il te devient possible de raisonner et d’attraper les autres.
Vous franchissez cette première faille.
"Braxton !" le rappella-t-il à l'ordre alors qu’il continuait son chemin. "Braxton ! Qu'est ce qui te prend ?"
Le blond le rattrapa par le bras et le forçant à lui faire face.
"Comment t'as pu tu te laisser entraîner par ces brutes ?! Tu sais qu'ils passeront tous en cour martiale quand se sera fini !"
"Quand se sera fini...?” Braxton lâcha un soupir dédaigneux et désabusé. “Ça sera jamais fini, Liam jamais, y en a partout, de tous les côtés, ils se foutent de notre gueule alors qu’on est là à remplir de la paperasse !"
"On a prêté serment Brax, et je compte bien te le faire respecter, avec ou contre ton gré !"
"C'est ce que je fais !"
"Ah oui ?!"
"Oui ! Je peux pas croire qu'on laisse vivre des pourritures pareilles !”
“Ah parce que tu comptais l’achever par la même occasion Brax ?” le provoqua l’irlandais qui s'emportait d'avantage.
Un groupe d’auror plus âgés passa au loin. Des balèzes, de la vieille école. Backdrift à leur tête et son insigne de chef. Les deux jeunes aurors se turent et les regardèrent passer.
Une fois éloigné Liam reprit d’une voix plus basse : "Ça ne nous regarde pas..."
"Cet enfoiré mérite la salle d'exécution et les pires souffrances !” siffla Braxton “Tu sais ce qu’il a fait !” dit-il le visage décomposé.
"JE SAIS !" s’exclama Liam. Sa voix inhabituellement forte résonna dans tout le couloir.
Braxton recula surpris, toujours cette honte et cette incertitude dans le regard où la colère ne flambait pas encore complètement. Il n'a jamais entendu Liam soutenir d'une quelconque manière la peine capitale, ou appeler à la violence, clamant des valeurs humanistes à tout va dans un monde qui dégoulinait de noirceur et de pourriture. Liam semblait à bout.
"Mais ce n'est ni à toi ni à moi d'en décider. On est des aurors Brax, pas des justiciers, pas des détraqueurs ! On les traque, on les chasse, puis on les livre !" reprit-il plus doucement. Il semblait avoir prit des années, mais résolu à achever cette conversation dans son sens.
"Ça ne changera rien, le mal est déjà fait… Il y a des tas d'enfants comme eux dehors. Le mieux qu'on puisse faire, c'est d'y retourner, et de faire, toi et moi, ce qu'on s’est engagé de faire." Liam reprenait sa respiration éreintée. La douleur et la désillusion se lit dans son regard.
"À quoi on sert si le mal est déjà fait ?" souffla Braxton douloureusement. Il plissa les yeux, à moitié d’accord avec ce qu’il venait d’entendre. Honteux aussi de s’être fait prendre.
"Déraille pas Braxton j'ai besoin de toi." Liam lui prit le visage dans la main. "Déraille pas mon frère."
Braxton lâcha un soupir, secoua la tête pour se libérer des mains de Liam et de ce tête à tête dont il ne pouvait sortir vainqueur. Dans le silence il finit par hocher de la tête, un peu à contre-coeur. L’indécision constante dans laquelle il se trouvait ne penchait vers un choix que par l’arrivée de colère subite comme celle dans laquelle Liam l'avait surpris. Un moment de gêne et de silence passa, jusqu'à ce que Braxton, relevant la tête, demande soudainement à voix basse :
“Tu pourrais garder Sean demain ? Ça reposerait Betty avec la petite...” demanda-t-il soudain à voix basse.
“Tout ce que tu veux.” répondit Liam tout à coup le visage marqué par un sourire léger. “J’avais pas fini mes duplos avec Eleanora la dernière fois...!” renchérit-il d’un air à la fois très sérieux et détaché. Brax parvint à étirer un sourire, se sentant trop chanceux de posséder l'amitié d'un homme pareil.
Une faille s’ouvrit à nouveau et les ombres vous emportèrent. Le souvenir est encore un peu plus sombre.
Le grand manoir était cerné par les aurors et les membres de la BPM. Braxton regarda partir la dénommée Vespa, s’éloigner au loin avec le chef des aurors, accompagnée de quatre enfants, une petite métisse dans ses bras.
Le souvenir encore une fois se brouilla, une faille déchire la mémoire et des ombres avalèrent le décor entier. Sean, son lapin dans les bras a l'air de vous guider vers quelque chose. Si vous lui parlez il ne vous répondra qu'avec son grand regard hagard.
Vous êtes avalés par une faille et transportés au sommet d’une falaise. Il y a une pierre dressée marquée d’un symbole.
Un jeune adolescent marche devant vous à grandes enjambées. Il est secoué d’un rire débonnaire.
“Jameson arrête !” perce une petite voix aigu derrière.
Vous vous retournez et vous dépasse un deuxième garçon. Plus petit, plus chétif que le premier, c'est le portrait craché de Sean. Il lui coure après d’un mal assuré. Un autre garçon l'attend, essoufflé par la montée, il a la peau halée et une couronne noire de cheveux bouclés.
Vous reconnaissez Nero et Jameson, jeunes adolescents. Ils se poussent de l'épaule à voir qui sera le plus téméraire.
Vous entendez les vagues qui se fracassent contre les rocs. Le vent souffle.
Le petit dernier est là et n'ose pas sauter. Il essaye de les retenir parce qu'il a peur et aussi qu'il ne veut pas rester en arrière. Vous comprenez que ce garçon babillant qui ressemble à Sean est en vérité son père, Braxton, extrêmement jeune.
Comme un fantôme, l’autre Sean est là à vos côtés, les yeux toujours grands écarquillés dans le vague. Il s'avance, serrant son lapin contre lui. Vous suivez ses pas et son regard. Vous ne l'aviez pas remarqué, et pourtant, il y a une autre faille, énorme, comme une grande baie donnant un autre souvenir. Vous distinguez une maison dans la nuit et une marque verte qui vole dans le ciel.
Sean fait un pas au-delà de la falaise. Il s’avance et marche dans l'air comme s'il y avait un sol invisible. Il se retourne, son visage est blême et ses yeux sont troubles.
À la couleur sombre de sa peau et ses vêtements tranchant avec le décor lumineux de la falaise, vous comprenez qu’il appartient à cette faille, à ce souvenir, qui hante et pénètre tous les autres.
Il vous regarde de ses yeux tristes et avec son air perdu. Vous comprenez alors qu'il vous attend. Depuis combien de temps attend-il ? Longtemps qu’il a été retenu ici. Étouffé, enseveli. Mais il veut être découvert. Le poids du secret est trop lourd.
Vous vous avancez, vous apprêtant à sauter, vous aussi du haut de la falaise. Jameson et Nero qui vous ignoraient jusque-là s'arrêtent de parler et vous fixent du regard.
"Arrêtez !” perce la voix derrière vous.
Le jeune garçon qui ressemble à Sean vous braque du regard, poing serré les poings, le visage déformé par la peur.
"Il faut pas !” Vous met-il en garde. Il halète. “Il faut pas sauter !” insiste-t-il paniqué, ses yeux sont rouges.
Il s’avance vers vous, prudemment et apeuré. À chaque geste que l’un d’entre vous esquisse, il gémit. Il lève vers vous un grand regard terrorisé. “C’est dangereux.” Sean tu jurerais qu’il te regarde toi. “Il faut pas y aller. Il faut pas sauter.” répète-t-il. Sean, tu n’as plus aucun doute, c’est toi qu’il regarde. Il n’a d’yeux que pour toi. De grands yeux terrorisés.
Un regard en arrière vous indique que Sean a franchit la faille. Les ombres l’avalent à nouveau. Une marque verte s'élève au-dessus de la maison tel un poison dans le ciel.
La voix hurle, irréelle dans vos oreilles. La pensine est à l'œuvre, tente de vous détourner. “Non ! Il faut pas sauter ! Il faut pas. Le fait pas, c’est dangereux. Arrête, arrête il faut pas sauter ! Arrête arrête arrête arrête arrête … - !” Ses cris tournent en boucle, le mouvement des vagues vous assourdit, alors que vous sentez une force magique invisible vous enserrer. Vous auriez dû rester dans ce souvenir de Noël, bienheureux, à l’abri, inconscients. Ignorants.
Au moment où vous parvenez à saisir votre volonté et à faire obstacle, les cris se taisent.
Les cris s’interrompent. Jameson vient de pousser Braxton du haut de la falaise qui disparaît avec ses cris.
Ensemble sautez avec appréhension dans cette faille funèbre d’où dégoulinent angoisses et ténèbres.
CW : Violence, sang, meurtre, angoisse, enfant en danger.
La maison familière se dressait dans l’obscurité silencieuse de la nuit. La marque verte tirait vers une langue sadique et effrontée. “Non !” s’exclama l'auror, qui transplana immédiatement.
Si vous êtes bien dans vos corps, ce souvenir s’insuffle en vous comme la fumée d’un incendie : étrangère, âcre, vous suffoquez impuissants sous des émotions qui ne sont pas les vôtres, mais qui vous pénètrent violemment et vous plongent dans une angoisse que vous n’avez jamais connue. Hormis Jameson peut-être. Une terreur incroyable mêlée à l'adrénaline de l’urgence. Mon fils.
“Pourvu que… Pourvu que non.”
Une seule pensée vous habite. Retrouvez votre enfant. Sean. Au plus vite.
La silhouette sombre de Braxton, disparu dans un craquement caractéristique, sans fumée, et déchira l’espace de la cuisine.
Le bois des placards a été mis à nu par des sortilèges, leur contenu avaient été déversés au sol parmi les échardes et les morceaux de tapisserie. Une froideur glaciale avait souillé cette maison de bonheur que vous avez bien connue. Tout semble profané, souillé.
Deux silhouettes s’y tenaient. L’une d’elle tenait le lapin blanc par les oreilles. Le lapin de Sean. La pauvre bête tremblait de tout son être. Une longue et étrange langue fourchue s’échappe de la femme et lèche le sang avant de tourner la tête en direction de l’auror. Ils ricanèrent.
"Regarde c'est le chien d'O'connor..." minaude l’homme.
La femme à la langue fourchue siffla quelque chose en fourchelangue et lâcha la bête qui tombe au sol dans un bruit sourd. L’auror lui semblait être une distraction plus intéressante. Braxton la reconnu immédiatement. Snakebark, échappée d'Azkaban, folle à lier sanguinaire. Ils sont ravis, sûrs d'eux.
Un violent échange de sortilèges fit trembler la cuisine. Braxton transplana pour éviter les sorts et les prendre à revers. Des cris d’homme retentirent à l’étage. Sean… Quelqu’un fut projeté et rampa sur le sol. Un rire grave et tonitruant parvint, Braxton esquissa de suite un transplanage mais un sortilège lui riva les jambes en sol brutalement.
Snakebark, glissa un regard envieux vers le plafond avant de siffler à l’adresse de son compagnon. "Oui laisse-le moi chérie… Va t'amuser là-haut" ronronna-t-il. Un sortilège vert frôla l'auror qui visa la sorcière mais elle disparu dans une fumée noire. Braxton voulu la suivre mais le mage le projeta contre un mur. Braxton tomba au sol, crachant du sang. Le mage noir de sa baguette, le souleva dans les airs, une main invisible le suspendant par la gorge. “Regarde moi quand je t’achève.” Braxton hoqueta, cherchant désespérément à garder sa prise sur baguette malgré le manque d’air. Sean. Braxton prit une dernière inspiration, et murmura quelque chose. “Mhm ?” sourit le mage noir. Il se souleva un peu plus avec sa baguette. Braxton hoqueta crachant à nouveau du sang. Le colosse était réputé pour prendre son temps. Il s’approcha de sa proie qui s’était laissé prendre bien trop rapidement, commençant à évoquer à voix haute les supplices qu’il allait lui faire vivre.
“Waddiwasi.” murmura le Clearwater.
Le frigo s’arracha du mur et faucha le mage noir. Hoquetant une seconde au sol, Braxton tituba et couru dès qu’il pu vers l’étage, jetant à peine un regard effrayé au sang et aux morceaux du mage noir étalés sur le mur.
À peine Braxton se jeta dans les escaliers qu’il du transplaner pour éviter un éclair.
Un autre sorcier, la silhouette recouverte entièrement de large tissus noir dont on ne pouvait deviner qu’une bouche défigurée et rapiécée dégageant une odeur putride de mort. Un mangeur de licorne comme on les appellait. L’immondice leva sa baguette dont se dégageait des éclairs violets.
"Brax !"
Liam déboula d’une autre pièce, détournant le sortilège et projetant avec violence le mage noir dans la pièce de derrière, défonçant au passage la porte.
"Liam !” Son coéquipier était en haillon et le visage couturé de plaies, haletant comme lui. “Liam y en combien putain ?”
"4 ! J'en ai neutralisé un dehors."
"J'ai en eu un dans la cuisine." dit-il un éclair angoissé dans les yeux. "Où sont les autres ?"
"C'est ma faute!" s’exclama Liam d’une voix déchirante
"Quoi ?"
"C'est de ma faute ! Ils m'ont suivi et-”
"Liam c'est pas le mom-..."
"Brax je sais pas où est Sean !” éclata-t-il “Je sais pas où il est, il est plus là où je l'ai mis !" explosa-t-il angoissé.
Vos cœurs ratèrent un battement. Au même moment, le plancher grince et un rire sinistre sonne à quelques mètres.
"Brax..." dit Liam d'une voix blanche.
Sean est là, dans sa salopette, sorti de sa cachette par l’irruption du mage noir qui a traversé la porte.
"Reviens-là sale vers..." dit-il d'une une voix tonitruante. Un sifflement l’interrompt. Snakebark était réapparu dans une fumée verdâtre. "Comme tu veux..." répond le tueur. Le moindre mot sortant de sa bouche remue la bile de votre estomac.
Braxton et Liam se jetèrent comme un seul homme dans la pièce.
La fourchelange lança une floppée d'étincelles rouges et violettes, envoyant les meubles voler dans tous les sens, détruisant tout autour d'elle, son rire résonnant dans toute la maison. Elle repéra l'enfant. Elle leva sa baguette. Snakebark fut renversée au sol par une flamboyante martre des pins bleu. La mage furiseuse fondit sur le plafond dans une tornade de fumée, le patronus à sa suite.
Liam et Braxton, dos à dos, dévièrent et lancèrent des sortilèges dans un ballet flamboyant, redoutables, presque synchrone, se défendant l’un l’autre d’un funeste feu d’artifice que les mages noirs faisaient pleuvoir sur eux. L’affrontement fait rage entre le mage noir et la bouche défigurée, alors que l'autre tourne au plafond furieusement.
Liam s’effondra, touché.
Braxton hurla. Il se saisit de la première chose à sa portée de main, son gallion d’auror. La pièce propulsée à toute vitesse perfora le mage, qui fut éjecté à travers la fenêtre par une marée de flamme bleue.
La lumière qui inondait la pièce jusqu’alors faiblit. Braxton leva la tête et vit la petite martre qui poursuivait courageusement la mage noire, ralentir, sa lumière faiblir. Puis s’éteindre. Les flammes bleues montèrent jusqu’au plafond.
Braxton chercha et appela son fils. Un mouvement passa dans le coin à gauche. Braxton plongea, et l’espace d’une seconde, croisa le regard de son enfant sous les décombres d’un placard encastré dans le mur.
La seconde suivante, Snakebark sauta sur l’occasion et reprit forme humaine.
Braxton tomba à genoux et hurla de douleur.
Le petit garçon se terra plus loin dans le placard. La sorcière réitéra le sort une fois, avant de changer de jeu.
Si le fourchelangue qu’il entendit dans son esprit lui était incompréhensible, les ordres furent pourtant très clairs. Braxton se releva, difficilement, chancelant sous la douleur, se pencha pour ramasser un large morceau de verre avant de se diriger vers son fils. La sorcière ricanna, jubilant du spectacle, ignorant l’état de ses propres blessures, ses cheveux plaqués de part et d'autre ses grands yeux fous. Braxton serra fort le morceau de verre, du sang s'échappant de sa paume, raccourcissant à pas lents la distance entre lui et Sean, contournant le cadavre de Liam. Il serra les dents, serra plus fort le verre. Et se l’enfonça brutalement dans la jambe. La mage noir cessa de rire. Son sort ploya sous la surprise.
Braxton, fit sortir un fouet ardent de sa baguette qui lui brûla la chair et la projeta contre le mur. Jusqu’à ce que les cris cessent.
Était-ce sa volonté ? Le regard de son fils et la vision de son meilleur ami inerte au sol ? Ou bien la distance des ordres prononcés en fourchelangue ? Braxton tituba vers Sean sans se poser de question. La mage s’enfuit par la fenêtre dans une volute maléfique. Braxton se jeta à la fenêtre défoncée, suivant la fumée s’éloigner. Ses yeux ne parvinrent pas à trouver le corps du mage noir défiguré, seulement une trainée de sang vers la forêt. Et une inscription en flamme. “Partie remise. Chien.”
Braxton dévasté et chancelant, détourna le regard de cette vision glaciale et se traina en boitant vers le fond de la pièce. “Sean…?” appela-t-il, sa voix crevant l'étrange silence qui s'était abattu dans la maison.
Pas de réponse. Braxton trouva pourtant Sean, au même endroit, abrité sous les planches, recroquevillé et tremblant. Il a de la suie et des marques sur le visage, mais rien de plus. Un miracle. Braxton fondit en larme et écarta les planches pour le prendre dans ses bras. “Mon bébé…” murmure-t-il entre des pleurs, inondé de peine et du soulagement de l’avoir retrouvé “Papa est là.”
Braxton ravala un sanglot, à genoux dans une flaque morbide, les mains tremblantes. Son fils tremblait comme une feuille aussi. Mais sain et sauf. Presque. En regardant son visage, Braxton remarqua son regard vitreux. Un rapide examen de sa tête ne montra qu’il n’avait pourtant aucune lésion.
"Papa est là est bonhomme… Sean ? Regarde-moi mon grand.. " lui demanda-t-til d’une voix chevrotante. Mais Sean ne répondit pas.
Braxton d’une main tremblante leva sa baguette, son fils dans les bras, et projeta une pluie d'étincelles rouges dans le ciel. Sean hurla et se jeta au sol, et fila à quatre pattes se cacher derrière une pile de bois qui fut un jour une commode. Son petit visage est terrorisé. “Sean ! Mon petit Sean...” Il passa sa grande main sur sa joue, laissant sans le vouloir une trace de sang sur sa joue ronde de bambin. Sean ne parle pas. Son regard est perdu dans le vide, voilé.
Le petit est terrorisé. La chambre est dévastée. Un vent froid s’engouffre par la fenêtre brisée, les meubles sont éclatés au sol, les sortilèges ont éraflés les murs. Et à quelques mètres deux reposent Liam, inerte. Son fils n’a même pas six ans qu’il a vu de ses yeux la mort et les sortilèges impardonnables à l'oeuvre.
Les larmes roulèrent sur le visage dévasté de son père qui le prit de nouveau dans ses bras. “C’est fini mon grand, papa est là.” trembla-t-il, mentant. Sean devra traîner avec lui cette soirée toute sa vie. À peine arrivé dans la sienne… Braxton effondré le serra plus fort contre lui. “C’est pas comme ça que ça devait se passer.” sanglota-t-il. Qu’est-ce qu’il va devenir ? Qu’est-ce qu’il dira à sa mère ? Comment son fils pourra grandir en ayant vu autant d'horreur ?
Son cœur se serre. Il réfléchit.
Vous avez un mauvais pressentiment. Vous commencez à vous détacher de Braxton et à retrouver vos personnalités. Ce qui va se passer est trop horrible pour que vous le viviez à la première personne.
Si seulement il aurait pu remonter en arrière. Si seulement il pouvait effacer ce qui venait de se passer..
Libérer Sean, son tout petit Sean…
Ils restèrent ainsi pendant un temps indéfinissable.
“Sean mon grand, ça va aller, je vais arranger ça.” Sa voix tremble, comme ses mains. Il recula la tête pour voir le visage de son fils. Cette vision était insupportable, tant son regard vitreux que le sang sur sa joue. "Je suis désolé…" sanglota son père. “Je vais arranger ça… Ça va aller…" mentit-il éhontément en le serrant à nouveau contre lui. Incapable de le faire en regardant dans ses yeux éteints.
Vous pouvez hurlez y mettre toutes vos forces, vous êtes des spectateurs impuissants face à l'inéluctable, face au passé déjà écrit.
“Mon bébé...” Il ravala ses larmes bien en peine. Braxton lève lentement sa baguette qui frôla la tempe de son fils. Il sentit sa main fléchir et affermit alors sa prise, ravalant ses larmes, s’obligeant à respirer. Il devait le faire. Pour Sean. “Ça va aller” lui assura-t-il. Parlant dans le vide.
Braxton leva sa baguette et d'une main ensanglanté et chancelante, posa sa pointe sur la tempe de son fils. Faite qu’il ne se souvienne de rien. “Ça va aller” répéta-t-il, peut-être aussi pour lui-même. Son coeur vacilla plusieurs fois. Braxton prit une grande inspiration, au bord de l'éttouffement, serrant son fils contre lui qui ne donnait pas plus de signe de vie ou de conscience qu'une poupée de chiffon.
“Oubliette.” chuchota-t-il. Les mots qui allaient rester à jamais gravé entre lui et son fils furent prononcé.
Un flash blanc emporta toute les ombres de la maison, vous aveuglant.
La lumière retombe. Sean panique et pleure. Il recule en voyant son père. “Sean…” murmura-t-il. Mais le petit recule, plus vif, mais effrayé. Il cligne des yeux, regarde autour, le regarde lui avec appréhension, commence à appeler sa mère. Braxton peine à l'attraper, le corps encore tremblant et le petit hurle et se débat avant de s'immobiliser, comme une petite proie.
Le sortilège avait fonctionné. Sean ne se souvenait pas. Doucement, Braxton réalisa, dans l'horreur.
Il ne semblait même pas se souvenir de lui.
La gifle que la médicomage assena à Braxton siffla dans l'air. Braxton resta de marbre, l’encaissa comme une caresse. Ce n’était pas encore assez fort.
“Braxton mais qu’est-ce qui t’as pris ?”
Sean était assis sur table de consultation, dans une pièce voisine, anormalement tranquille...
“C’est qu’un putain de gamin Brax ! T’étais sous le choc, on lance pas ce genre de sort, t’es un putain d’auror pas un oubliator ! Tu l’as oublietté trop fort ! Il n’a plus de souvenir de ce qui s’est passé mais tu lui as peut-être effacé la mémoire sur deux ans, on en sait rien pour le moment ! ” s’époumona la médicomage. “Y avait un millier de choix à faire et il a fallu que tu prennes celui-là” fulmina-t-elle prête à le frapper de nouveau.
"Est-ce qu’il va aller mieux ?” demanda le père d’une petite voix angoissée, la dépassant de plusieurs tête mais affichant une expression prostrée
“Je ne sais pas !” cria-t-elle presque, révoltée. “On a des cas de réminiscence et d’épiphanie mais chez des sujets adultes… Il a quel âge ?!” “...7 ans.” “Et il avait quel âge quand c'est arrivé …?” “6 ans… environ...” répondit-il d’une voix blanche. Un silence resta suspendu. “Alors il ne reste qu’à attendre.” répondit-elle d’une voix sèche et fatidique. Elle jeta un regard angoissé à Sean, dans l'autre pièce.
"Braxton..." l'interpella-t-elle des flammes dans le regard. "Je te déconseille de revenir à l'ordre."
Betty et Braxton étaient installés sur le canapé, triant des affaires miraculées de l’incendie récupéré. Nora s’entraînait à la roulade sur le tapis alors que Sean faisait l'andouille sur les coussins derrière eux.
Sean piqua une crise soudaine en voyant une photo. Photo mal prise, floue, leur visages étaient déformés par l'obturation trop longue. C'est eux trois, Jameson, en rouge et or, Braxton et Liam en noir et jaune après un match de Quidditch, les visages pleins de bleus et souriant de dents rouge de sang, semblant heureux malgré la violence du match. Sean criait et pleurait, pris d'une soudaine panique.
Betty fatiguée, soupira et prit son fils en pleurs dans ses bras. "À jouer près du mur comme ça aussi, Sean..." et l'emmena. Braxton livide, fixa la porte de la chambre d’où on pouvait entendre son fils s’époumoner. Livide, il se prit le visage dans les mains.
Puis, d’un bond, il saisit un carton et sortit tous les albums photo de la famille. Il tria toutes les photos. Bientôt, un tas où Liam apparaissait fut formé. Les yeux rougissant sous les larmes qui montaient, les mains tremblantes, il les sépare et les mets à part. Devant ses yeux repassaient toutes ses années de souvenirs, et en quelques minutes se sentit l'âme déchirée. Incollables tous les deux, les photos triées comportent quasiment toutes celles où il apparaissait à Poudlard, ne laissant plus grand chose hormis Nero, Jameson, Luke. Et les cris de son fils ne se calmaient pas.
"Fais-le taire !" cria soudain Braxton, les yeux rouges.
"Braxton !" répondit Betty depuis la chambre, choquée.
Elle finit par revenir, l'air aussi surprise que courroucée.
"Non mais ça va pas Brax ?!" Elle s'arrêta en le voyant fourrer ses affaires "Qu'est ce que tu fais ?"
Braxton s'arrêta, les bras appuyés de chaque côté du carton. Il se mordit les lèvres et les joues pour ne pas pleurer, n'adressant que son air furieux à son épouse, les yeux embués. Puis il continua à entasser les souvenirs dans le carton. "Brax parles-moi." insista Betty, inquiète. Mais son mari ne réagit pas, et garda sa tête feignit de l'ignorer la tête dans ses affaires. "Brax depuis quand tu nous hurles dessus comme ça ?" persista-t-elle, tentant de lui arracher une réaction.
L'auror ne répondit toujourspas. "Brax." Il s'arrêta devant une page, le regard loin dans ses pensées. "Braxton." Braxton quitta des yeux la photo et jeta l'album entier dans le carton. Betty sursauta et écarquilla les yeux. "Braxton !" s'insurgea-t-elle, mais son mari continua de l'ignorer. Sean recommence à pleurer. Le ton monte. "Braxton mais parle moi merde !" Le ton monte encore. Betty se répète et force, Sean panique dans sa chambre tout seul.
Braxton soudain balance le carton dans un coin. Betty l'attrape par le bras et se met à faire de grands gestes. Le conflit éclate et le couple s'écrie l'un sur l'autre sans que vous entendiez leurs paroles
Dans la planque, Braxton vous attend. Livide.
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