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La lumière est plus rapide que le son [ft. Charlie]

Vicky G. Graham
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Vicky G. Graham
   
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Âge : 33
Profession : Réceptionniste boutiquière
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La lumière est plus rapide que le son

ft.  @Charlie Chance  
Samedi 16 septembre 2023

Deux points lumineux surgissaient de l’obscurité vers elle et le sourire de Vicky s’élargissait à mesure que le bus fendait la brume pour la rejoindre. Soudain, il lui semblait faire beau comme en plein jour. Des oiseaux imaginaires gazouillaient à ses oreilles et la sorcière se sentait comme la plus heureuse des femmes. Pourtant, la journée n’avait pas été de tout repos pour elle. La réceptionniste était arrivée en retard au travail, s’attirant les foudres des membres de sa famille, qui se trouvaient également être ses collègues. Quelques heures à peine après sa prise de poste, elle avait renversé un pot entier d’aiguilles sautilleuses dans la robe prête à être livrée de la baronne Townsend, l’obligeant à rater son repas pour toutes les récupérer. Certaines avaient trouvé refuge dans sa chevelure et Vicky avait abandonné toute tentative de les tirer de là.

Pour ne rien arranger, les commentaires acides que l’ancêtre Victoria se permettait de faire à tout va par le biais de son profil gravé dans un petit camée que Vicky portait en épingle sur son corsage avait fini par crisper tout le monde. Victoria première du nom désapprouvait un certain nombre de modernité que la boutique Tissard et Brodette avaient adopté au fil du temps. Ne pouvant s’opposer directement à son ancêtre, la matronne Graham se défoulait volontiers sur son avant dernière fille. Pour Alberta Graham, Vicky était une vraie déception. Un véritable accroc dans la splendide tapisserie familiale qu’elle avait réussi à élaborer au fil des années. Tous ses aînés étaient mariés et chaque ajout à la famille apportait une compétence bien spécifiquement bénéfique à leur commerce. Sa petite dernière, Felicia – véritable pièce maîtresse des Graham - attirait déjà tous les regards et Alberta était certaine qu’elle ferait des merveilles. La perle la plus brillante de la broderie.

Mais avec Vicky, c’était une autre paire de manches. C'était comme si sa main gauche et sa main droite avaient été inversées. De même que ses pieds qui s’emmêlaient sans arrêt. Est-ce qu'elle tenait son inhabileté depuis sa naissance ou bien était-elle due à cet inconvenant accident de chaudron ? La figure de Vicky n’était pas particulièrement resplendissante, quoi que les proportions de son visage restent convenables. Elle avait cependant le don de se rendre si particulièrement grotesque entre son accoutrement et ses prises de paroles hors de propos que sa mère était certaine qu’elle ferait fuir quiconque voulait un jour l’approcher. Parfois, Alberta se demandait si Vicky était bien sa fille, et elle en aurait fortement douté si elle n’avait pas elle-même donné naissance à cette petite.

Heureusement pour Vicky, la plupart des remontrances qu’on lui faisait lui passait bien au-dessus de la tête, comme une vapeur de fumée surplombant sa tasse de thé. La sorcière était généralement très heureuse du sort que la vie lui réservait, bien que certains épisodes de sa vie avaient pour elle une saveur toute particulière. Et généralement, ces moments avaient tous quelque chose en commun. Ou plutôt quelqu’un… Impossible pour la brunette de savoir quand exactement elle avait commencé à s’intéresser à lui. Lorsqu'elle l’avait aperçu pour la première fois dans la Grande Salle de Poudlard, parlant en grimaçant à ses amis, avec ses gestes bizarres et ses vêtements mal assortis… son cœur avait immédiatement fondu de délice et elle n’avait eu de cesse de chercher à l'espionner de loin tout au long de ses années d’études, sans jamais oser trop l’approcher.

Oh ils avaient bien fini par se croiser au fil des ans, mais ces rencontres avaient très certainement bien plus marqué la jeune Poufsouffle que son acolyte Gryffondor. Le cœur de Vicky pouvait encore s’affoler à ces simples souvenirs. Alors, songer qu’elle allait de nouveau le revoir d'ici quelques instants, il y avait de quoi paniquer !

Son petit camée portatif eu un sifflement désaprobateur quand le bus s’arrêta devant elle et ouvrit ses portes sur ce petit monde chaud et doré qu’il lui offrait. En souriant de toutes ses dents, Vicky sauta les premières marches en s’écriant avant même que le conducteur n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche :

- Faites un signe avec votre baguette et montez, montez, nous vous emmènerons où vous voudrez !

C’était la devise du magicobus, et elle l’avait à présent suffisemment entendue pour la connaître par cœur. Vicky était ce qu’on pouvait considérer comme… une habituée du bus magique. Elle leva bien haut sa bourse qui contenait très exactement la somme de onze Morilles pour le ticket, ainsi que deux Mornilles de plus pour un chocolat chaud. Mais il lui fut impossible de prononcer le moindre mot supplémentaire car son cœur battit à tout rompre à ses oreilles, lui coupant le souffle tandis que son visage rougissait furieusement à la vue du tout aussi magique Charlie Chance.
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« J’aime pas quand tu parles de ma famille comme ça. »

Joey était en train de bouder sur le siège à côté de moi, là où était sa place. Son immense carrure phénoménal était imposante et elle dissuadait n’importe qui de grugeait dans le Magicobus. Moi, j’étais en train de conduire, direction Londres. Au vu de la route, on était dans un vieux chemin romain du Pays-de-Galles, car il n’y avait pas de bitume mais des pierres qui secouaient tout le Magicobus.

« Oh allez Joey, faut quand même avouer que c’est mécaniquement bizarre voir impossible ! »


On était encore sur le sujet du sang de demi-géant qu’avait Joey dans les veines. Je braquais d’un coup le volant pour éviter un mouton. Puis j’activais le saut spacio-temporel pour me retrouver immédiatement dans Londres.

« Mécaniquement, je comprends pas comme ta grand-mère qui devait mesurer dans les 6mètres de haut a pu se taper ton grand-père qui faisait 1m55 ! Même lui il a pas voulu répondre quand je lui ai posé la question Noël dernier ! Avoue moi juste qu’elle l’a avalé avec son v... »

Joey se leva, sa petite mallette de controleur virevolta dans tous les sens. Il avait parfois l’attitude d’un enfant, mais ca restait quand même mon meilleur ami. L’histoire de notre rencontre remontait à des années, et c’était une amitié sans faille. Je savais que c’était juste une phase, et qu’il allait arrêté de boudé.

« Je fais la grève ! Je vais m’coucher ! Puisque Monsieur Chance demande des détails sordides de ma vie ! Si on m’cherche je suis au dernier étage, en train d’aider Madame Griffin a remettre sa robe comme elle me l’a demandé ! »


Et il s’en alla. Moi, je me retournais brusquement et je beuglais :

« Joey ! N’y va pas ! Elle veut ton corps d’Apollon c’est pour ça qu’elle disait ça ! Elle a aucun problème de vêtements ! Je reviens pas à la Brigade de Police Magique déposer une plainte parce qu’on t’a harcelé ! J’te préviens Joey ! »

Mais il était déjà parti. Bougon, j’avais pris ma tête de Grumpy old man, alors que j’arrêtais le Magicobus. Quelqu’un nous avait appelé. J’ouvrais les portes automatiques et je me levais comme une personne âgée de mon super fauteuil pour accueillir la nouvelle venue à la place de Joey.

« Bienv... »


Mais elle parla à ma place et récita la phrase par coeur. C’était la jolie jeune fille, un brin bizarre qui portait le nom de Becky, ou Rocky. Elle venait souvent et comme un malpoli que j’étais, je n’avais jamais taillé la bavette avec elle. Et je ne lui avais jamais demandé son prénom. Je me rappelais juste d’elle, à Poudlard. Joey n’arrêtait pas de me saouler avec elle, en insistant sur le fait qu’elle ne prenait le Magicobus rien que pour me voir. Personnellement, je pensais surtout qu’elle le prenait parce qu’elle aimait ce super moyen de locomotion. Et puis, comment une fille aussi jolie pouvait plaire à moi, Charlie Chance ?

« Hé, je vois qu’on connaît la totale… Euh, bah voilà, on est dans le Magicobus. »


Je lui avais désigné le bus d’un geste maladroit. J’avais pris les onze mornilles et les deux mornilles de plus pour le chocolat chaud. Là, j’étais bien emmerdé, car c’était Joey qui se chargeait de ses conneries.

« Ok ok… Alors, mon contrôleur fait la tête, pour une vieille histoire dont on arrive pas à déterminer la véracité précise. J’vais essayé de faire le chocolat chaud en conduisant parce que je dois déposer Monsieur Abraham Grimm au Chemin de Traverse, et c’est pas un mec commode. Asseyez vous dans le fauteuil, là, à côté de moi. De toute façon Joey va bouder pour la nuit. »

Je lui fis un sourire encourageant, en lui désignant l’immense fauteuil sur mesure du demi-géant.

« Alors comment vont les affaires ma p’tite dame ? »


J’essayais de prendre la pause la plus cool du monde, alors que j’accélérai d’un seul coup. L’instant plus tard, j’étais en train de conduire avec mes genoux, tout en essayant de faire bouillir de l’eau pour le chocolat chaud avec ma baguette. Je marmonnais avec ma tête de bougon.

« Plutôt crever que d’m’excuser face à ce ptit crevard de Joey. »
Vicky G. Graham
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Samedi 16 septembre 2023


Charlie l’observa avec des yeux globuleux qui rappelaient étrangement ceux d’un poisson-lune. Une magnifique môle dans son non moins superbe aquarium en forme de bus. Mais il retrouva rapidement sa contenance et son bagou habituel, à mesure que Vicky perdait la moindre once de vitalité. C’était comme une sorte de transfert d’énergie, et une fois que Charlie se fut emparé de la sienne, Vicky ne put que s’affaler dans le fauteuil qu’il lui avait désigné. Juste à côté de lui… Un rêve qui pouvait à tout moment se changer en cauchemar tant la tension lui coupait les jambes.

Le conducteur entreprit ensuite de lui expliquer l’absence de son fidèle acolyte mais la sorcière à ses côtés tentait si bien de se recomposer un visage amenant qu’elle ne comprit que la moitié de ce qu’il lui disait, et le reste de travers.

- Ah, se contenta-t-elle de commenter en fixant un point invisible sur le pare-brise derrière lequel filait un paysage bien trop mouvant pour qu’elle en reconnaisse le moindre signe distinctif. Mais le ton du conducteur semblait supposer qu’il venait de lui poser une question, et la réceptionniste se tourna vers lui en suant à grosses goutte. Que venait-il de dire ? Les affaires ? Par tous les pitiponks ! Connaissait-il son activité professionnelle ?

- Euh oui, tenta-t-elle de répondre en bafouillant alors que ses joues rosissaient à vue d’œil. Nain de rien bœuf… Je veux dire… Rien de bien neuf…

C’était plus fort qu’elle… Quand il ne s’agissait pas de ses pieds qui dansaient la farandole quand elle tentait simplement de se tenir debout, c’étaient ses mots qui choisissaient de dépasser ses lèvres dans un désordre le plus complet.

- A-t-on déjà vu plus godichone, marmonna la petite voix qu’elle avait tout contre son cœur. Le port rait de son ancêtre tenta de tourner son profil aux grandes dents le plus loin possible de toute cette scène à laquelle elle était témoin bien malgré elle. Le couvre-chef de la sorcière pour sa part remua avec une certaine gêne sans pour autant donner le change.

Heureusement pour Vicky, Charlie semblait bien trop concentré à faire une dizaine de choses à la fois pour s’émouvoir de sa prononciation chaotique. La sorcière devait son salut à cette capacité qu’elle avait de se rendre invisible à ses yeux, se confondant merveilleusement avec son environnement telle un caméléon engoncé dans ses fripes à perles et à freluches. Mais une nouvelle phrase de la part du sorcier la poussa à inspirer profondément, reprenant vie dans le siège dans lequel son petit corps se faisait balloter sans aucune pitié.

- Faut pas dire ça m’sieur Charlie, Joey c’est votre ami… Il est gentil ! Qu’est-ce que vous lui avez dit pour le vexer comme ça ? Peu importe vous savez, un mot aimable peut tout arranger ! Sexe guidon, je veux dire… c’est ce qu’on dit…

Vicky n’eut pas le temps d’être embarrassée par ses mots emmêlés car une série de puissants coups de volant la projeta droit sur le pare-brise et on ne sût qui d’elle ou de son ancêtre proféra les mots les plus colorés alors qu’elle tentait de ne pas se fracasser le nez sur la vitre.

- Manchon de Grinchebourdon ! Bouse de boursouf et triple queue de triton !

- Sacré cul de cornelongue ! Jobarbille en guenille ! Par la ciseburine de tantine !


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Je conduisais, et je ne savais pas pourquoi je voulais paraître plus cool et plus fort. Aussi, je tenais le volant les bras bien écarté toujours avec cette moue qui je savais me rendait cool. Les bras bien tendus, pour montrer que je conduisais à merveille et mieux que mon prédécesseur, je voulus l’impressionner.

« C’est rien, il va s’en remettre, on se dispute souvent ! C’est mon plus vieil ami vous savez, alors... »


Je tournais brusquement à droite, esquivant une espèce d’énorme chauve-souris, tellement grosse que je me demandais même si ce n’était pas un vampire. Je regardais mes radars, et je pris en compte que cette saloperie pouvait exister à cet endroit du globe. J’avais tellement braqué et accéléré derrière à cette vue, que je me rendis compte que j’avais envoyé la jeune femme vers le pare-brise. Dans un réflexe, je l’avais saisis par les deux jambes.

« Attention mam’zelle ! »


Si je tenais ses deux jambes, qui tenait le volant ? Je n’eus pas le temps de me dire que ses deux petites jambes étaient bien musclé et séduisantes comme il fallait, que je tirais brusquement le volant pour manquer de percuter un mur en brique. Derrière, j’entendis les sorcières et sorciers râler, et même l’un d’entre eux vomir.

« Oh ca va ! Si vous étiez pas content, fallait pas s’faire piquer le permis de transplaner parce que vous aviez picoler à Tinworth Miss Obryen ! »

Une vieille sorcière, certainement celle qui avait vomi bougonna. Derrière, j’entendis Joey faire un récurvite et marmonner.

« Désolé, vous savez, en ce moment il est très soupe au lait et quand c’est le cas il conduit comme un chanffre… Voilà, une boisson offerte pour nous faire pardonner ! »


« J’entends tout Joey ! Enfoiré t’oublie où j’tai trouvé ! »

Je m’étais retourné pour lui beugler dessus. Un peu fort. Mais on s’aimait comme ça, demain ca serait oublié. Ce soir même, vu qu’on dormait tous les deux dans le Magicobus. On se couchait jamais fâché.

« Désolé pour tout à l’heure, quand j’suis agacé, je conduis n’importe comment, j’espère que ça va. Vous allez bien ? Vous écorchez les mots un peu. C’est une maladie ? Vous en faites pas, ici, dans le Magicobus, le mot maître est tolérance... »


Je me retournais.

« ET CERTAINS L’ON OUBLIE ! »


Je regardais la jeune femme et je poursuivais sur le ton de la conversation, dans un air qui se voulait super cool. J’étais un pilote, un putain de pilote ! Je l’observais, j’aimais bien son sourie, elle avait quelque chose de rassurant. Et de très cool elle aussi. En revanche, je regardais sa broche d’un air réprobrateur.

« Elle est pas très sympa avec vous. J’vous trouve pas godichonne. Je vous trouve sympa. C’est comment déjà ? Vicky non ? Je me rappelle de vous, je vous ai déjà vu à Poudlard ! Désolé, j’étais pas très porté sur les études, je passais des heures à regarder les autres au lieu de bosser. Ca va ? Je vous ai pas fait mal ? Vous faites du sport non ? Vous avez des cuisses super musclés. »
Vicky G. Graham
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Samedi 16 septembre 2023


Charlie Chance s’était jeté sur elle pour la retenir provoquant chez la sorcière un embarras plus profond encore que les souterrains de Gringotts. A peine rétablie sur ses deux pieds, Vicky manqua d’être de nouveau projetée contre le conducteur en raison d’un nouveau virage serré. Les imprécations du reste des passagers couvrirent les nouveaux jurons de l’ancêtre Victoria dans son petit camée. Vicky s’agrippa au tableau de bord avec autant de force que ses membres inversés le lui permirent avant de se rassoir sans aucune grâce. Elle épousseta sa jupe fleurie aux couleurs criardes et mal assorties avant de la froisser de nouveau sous le coup de l’émotion en entendant la dernière remarque du sorcier.

Il semblait l’avoir si bien observée qu’il avait mis le doigt sur son léger handicap. Deux yeux aussi écarquillés et brillants que des gallions se relevèrent vers lui avec une hâte non contenue. Comme il était perspicace… Chaque nouveau mot qui lui sortait de la bouche lui prouvait à quel point Charlie Chance était un être à part.

- En navet..., lui répondit-elle aussi, les pensées aussi embrouillées qu’une pelote de laine ayant croisé les pattes d’un chaton. En effet... Quand j’étais petite, je suis tombée dans un chaudron rempli de potion d’un cerveau, je veux dire, d’inversion… Depuis, mon côté gauche se croit à droite, et vice versa ! Et mes mots c’est la j’aime sauje… je veux dire, même chose !

- Et t’as aussi le cœur là où devrait se trouver ta raison, ronchonna le vieux portrait épinglé à sa poitrine. Et toujours l’estomac dans les talons…

La sorcière émis un petit rire gauche… ou droite selon le point de vue. Mais Charlie ne semblait pas le moins du monde gêné par son invalidité, et si cela ne l’étonnait pas le moins du monde, elle n’en ressentit pas moins un violent élan de tendresse à son égard.

- C’est bien Vicky, lui confirma-t-elle en se retenant de ne pas balbutier à l’énonciation de son propre prénom. Oh moi aussi je vous ai vu à Poudlard. Vous étiez vraiment très populaire. Toujours entouré de mie de pain, je veux dire, de plein d’amis !

Ses yeux brillèrent mais elle se tut, préférant ne pas en dire plus afin qu’il ne se doute pas de son obsession pour lui. Son visage cependant tourna au cramoisi devant son compliment. Des cuisses musclées ? Avait-il eu le temps de la palper à ce point ?

- Oui, souffla-t-elle en sentant son âme s’échapper à moitié dans ce simple soupir. C’est que… Je marche depuis l’âge de trois ans vous savez…

Elle tenta de lui offrir son plus beau sourire, alors que ses sourcils se courbèrent tendrement, observant son profil en forme d’aigle royal qui faisait tant battre son cœur. La remarquerait-il un jour ? La verrait-il avec ce même regard d'amour qu'elle lui réservait ? C’était peu probable. Vicky ne ressemblait en rien aux filles qui faisaient tourner la tête de Charlie : souvent de sublimes créatures aux longues jambes et aux cheveux soyeux. C’était sans doute mieux ainsi, la réceptionniste s’était fait une raison. Son rôle d'observatrice de l'ombre lui convenait à merveille.

- Pourquoi Joey dit que vous êtes sept aux loupes… soupe au lait ? Quelque chose ne va pas ?


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J’avais repris ma conduite, toujours les bras bien écartés pour paraître cool. Parce que je savais que j’avais un physique disgracieux, contrairement à mon contrôleur, donc il fallait absolument que je sois bourré de charisme si je voulais paraître cool. Me renfermant un petit peu, j’écoutais cependant avec une grande attention tout ce qu’elle me raconta, notamment cette histoire de chaudron. Je me mis alors à ricaner :

« Comme Obélix quoi ! »


Je fis une grimace, me rendant compte que j’avais encore utilisé une référence Moldu. J’expliquais alors le contexte :

« Obélix, c’est un héros moldu, de deux artistes français. C’est une bande dessiné, c’est super rigolo. Obélix, c’est un des héros, il est tombé dans une… marmite de potion de force si on veut. Et il est super fort. Comme quoi ça n’arrive qu’aux gens cool ce genre d’histoire. Parce que je trouve ça cool. Enfin ça doit pas être quand même facile tous les jours. »


Je lui fis un rictus… qui se voulait détendu et cool mais en réalité j’étais assez horrible parce que je m’étais rendu compte que j’avais un peu merdé. Il fallait absolument que je redresse la barre. Je fronçais les sourcils. 3Ans c’était vachement tard pour marché !

« Mon oncle Teddy a marché à 6 ans ! Et maintenant il a encore les séquelles ! Quand il picole il tombe une fois sur deux c’est trop marrant haha ! »

Pourquoi j’étais si nul ? Je fis une grimace idiote et je tournais brutalement à droite. Je m’arrêtais en pleine rue, on devait être à Loustry. J’ouvrais la porte et je fis sortir un vieux sorcier, qui me salua de la main.

« Salut Barkley ! C’est Barkley Sprinfield, le chanteur des Cacatoes enragés. Il voyage incognito. Et je suis pas soupe au lait, je suis souvent comme ça, je... »


J’étais juste un aigri de la vie. J’allais d’échec en échec de manière consciente et inconsciente, dans ma vie professionnelle, sentimentale et… générale. Alors effectivement, je traversais des crises existentielles, et Joey en faisait souvent les frais. Mais il avait l’habitude depuis le temps. Faisant ma tête de grumpy old man, je fermais les portes automatique en appuyant sur un bouton que j’avais moi même bricolé, et je redémarrais.

« Ca m’arrive souvent, disons que je suis pas très doué pour gérer mes émotions, et que Joey exagère beaucoup... »


Je l’entendis râler derrière, et je tournais la tête pour lui faire un doigt d’honneur.

« Et vous Vicky ? Qu’est ce qui vous amène dans ce bus ? Parce que je sais toujours pas où on doit aller et où je dois vous déposer. »

Il ne restait plus que quelques sorciers, et c’était des voyages longs et de nuit. Je me dirigeais vers Londres, au cas où. C’était une bonne destination ça ? Mais c’était pas de là où on venait ? Boarf, personne n’y verrait que du feu à part Joey. Et puis… Si je pouvais un peu rallonger cette conversation, c’était pas plus mal non ?

« Ce camtard peut vous déposer n’importe où au Royaume-Uni et même en Irlande ! Il suffit de demander ! Normalement il y a une surtaxe pour l’Irlande, mais j’vous l’fais gratuit si vous allez là. C’est pour dédommager le p’tit incident de tout à l’heure. »


Je fis une grimace et Joey arriva, voyant que son siège était occupé, il fit une petite grimace et s’assit au niveau des premières marches, entre nous.

« Il est soupe au lait parce qu’il s’est encore fait largué par une nana parce qu’il était pas capable de s’engager sur la durée. Vous voyez Vicky, Monsieur Chance sait pas la chance qu’il a et... »


J’attrapais la gazette du sorcier, je l’enroulais et je commençais à mettre des petits coups plus affectifs qu’autre chose sur le crâne luisant du contrôleur.

« Tu peux pas te taire ?! »
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Samedi 16 septembre 2023


Le conducteur compara son expérience à celle d’un héros de légende, et inconsciemment, Vicky redressa le menton, flattée par ce parallèle. Il n’y avait vraiment que Charlie Chance pour transformer ainsi en quelques mots sa terrible mésaventure en une incroyable et palpitante histoire. Elle sourit en hochant la tête, espérant ressembler un peu à cet Obélix qu’il mentionnait, et se promettait de lire ses aventures dès qu’elle le pourrait.

Lorsqu’il raconta l’expérience de son oncle, elle tenta de suivre ce qu’il lui disait mais l’affolement de le voir continuer à lui parler lui fit perdre la compréhension d’à peu près la moitié de ses mots. Quand il s’esclaffa, elle éclata à son tour de rire très bruyamment. Bien-sûr Vicky n’avait pas saisi la blague, mais voir Charlie rire lui suffisait pour partager son hilarité.

Un célèbre chanteur les quitta sous le regard persistant de la sorcière. Vicky suivait des yeux tout ce que Charlie lui montrait, comprenant peu à peu à quel point il menait une vie palpitante. Quand l’ancien Gryffondor lui demanda ce qui l’amenait dans son bus magique, la petite réceptionniste se sentit accablée, se rendant compte à quel point sa vie n’était pas passionante à côté de celle de Charlie.

- Je dois rendre un paquet à une tielle vente… vieille tante. Elle vit à Flagley-le-Haut et elle a fait Maroc-aux-dés… raccommoder… son manteau !

Vicky ouvrit son sac pour prouver son dire, et en baissant le nez dessus, reçu comme une douche glacée sur le sommet de son crâne. Le manteau n’était pas là ! Se sentant suer à grosses gouttes, la sorcière farfouilla dans son cabas désespérément vide. Comment avait-elle pu oublier son meilleur alibi pour prendre le bus ? C’était un véritable désastre !

Pour ne rien arranger, le célèbre co-pilote du Magicobus fit son apparition. Vicky était persuadée qu’il pouvait lire en elle comme sa propre mère était capable de déchiffrer en un seul coup d’œil le livre de compte de la boutique, ce qui augmenta considérablement son stress. Pourtant, ses propos attirèrent suffisamment son attention pour la faire arrêter de faire semblant de chercher son inexistant paquet.

Vicky fixa le géant chauve qui se faisait physiquement agresser par son ami avant de se tourner vers le conducteur qui ne semblait jamais trop se concentrer sur sa conduite. La sorcière mit un moment à s’interroger sur ce qu’elle ressentait. Était-elle heureuse de savoir Charlie célibataire ? Non… Elle choisit plutôt de s’attrister de la manière dont son cœur venait sans doute de se briser.

- Oh Charlie… Je suis désolée, murmura-t-elle sincèrement touchée par ses déboires.

Soudain silencieuse, elle se trouva bien bête de ne pas savoir quoi ajouter à ses condoléances. A vrai dire, elle ne savait quel discours tenir dans ce genre de situation, elle qui avait si peu d’expérience en la matière. Aussi, elle se mit à pépier tout un tas de phrases toutes faites qu’on pouvait entendre au comptoir des boucheries, ou trainant dans les miettes d’interminables repas de famille. Si ses propos ne volaient pas bien haut, son inversion les rendaient heureusement complètement incompréhensibles.

- Vous savez ce qu’on dit… Une de perdue, riz de dépravées… Il n’est pas de marelle atours… Avec le vent avoue sans tas…

Heureusement pour elle, elle finit par s’étouffer dans ses propres mots, et toussa sa gène dans son sac vide avant de relever le nez avec un regard piteux pour les deux compères.

- J’ai oublié mon menton…

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Je regardais alternativement Joey et Vicky, pour bien vérifier si c’était elle qui disait n’importe quoi ou si mon cerveau avait enfin déraillé à cause des multiples verres que je m’envoyais dans le cornet les week-end. Concentré sur la route, j’essayais de mettre en ordre mes idées et mes émotions, mais ce n’était pas facile. Sur une route de campagne, je fis alors un énorme écart pour éviter un Chevreuil.

« Oh putain le Chevreuil ! »

J’arrivais à la sauver, et je fis sauter le Magicobus dans l’espace temps pour éviter qu’on attérisse dans un fossé. La seconde d’après, nous étions sur l’autoroute au niveau de Londres. C’était beaucoup plus facile de parler ici, avec moins de monde et des routes plus grandes. De toute façon, on devait revenir chez elle pour aller chercher le manteau.

« Ouais, vous avez raison. Une de perdue, et du riz dans le mafé. Ou je sais pas quoi, j’ai jamais été bon en proverbe. De toute façon dans les proverbes c’est surtout la première partie qu’il faut retenir. Mieux vaut prévenir… Il faut prendre le taureau, ou encore quand les brebis enragent… Pourquoi y’a toujours des animaux ? T’as vu le chevreuil Joey ? »


Joey fit de la tête pour dire qu’il ne savait pas pourquoi y’avait toujours des animaux dans les proverbes et oui pour dire qu’il avait vu le chevreuil. T’emmerde surtout pas à parler Joey pensais-je. Finalement, je tournais le volant qui ressemblait à l’instant plus à une barre de bateau pirate qu’à autre chose. D’ailleurs dans ma tête j’étais un capitaine Pirate.

« Allez, on va chercher ce manteau ma p’tit Vicky ! Direction l’endroit où on vous trouvé ! Joey, attache toi, on va passer en vitesse Mach 2. J’ai pas envie de dormir au volant. »


Joey se mit à un des fauteuils passagers, juste derrière nous car Vicky avait pris sa place. Il dut mettre deux bonnes minutes à s’attacher convenablement. Une fois cela fait, il se tourna vers Vicky et déclara poliment :

« Vous devriez vous attacher, Mademoiselle Graham, ça risque accrocher. »


Je mis alors mes lunettes d’aviateurs. Même si ça ne servait absolument à rien parce qu’il y avait un pare-brise, je voulais, je l’avoue un peu impressionné Vicky. Ouvrant un capot et pianotant divers boutons de manière technique, j’observais les voyants se charger pour aller dans le rouge.

« Attention, accrochez vous à vos slips... »


BANG ! Je tirais le levier et l’instant suivant on fut propulser en arrière sous l’effet de la vitesse. Mes joues se déformèrent un peu, et ma casquette des Canons de Chudley qui trônait sur le tableau de bord décolla vers l’arrière et m’arracha un juron. Il y eut un autre BANG, et nous arrivâmes alors à l’endroit où nous étions arrivé.

« Et voilà… Bougez pas, je vais descendre avec vous. Il est tard et même ici c’est pas très sur. »


Joey m’observa. Comme si ma carrure ne suffisait pas à protéger une noble demoiselle. Il l’a voulait pour lui le salaud ! Je le regardais en me levant d’un air de défi. Je faisais environ deux têtes de moins que lui.

« Tu devrais t’en aller Joey, t’habite ici et demain on est de repos. 


« Je dois l’aider à apporter le menton. »

« Joey, j’ai dit que tu devrais y aller. »

« Dehors, c’est pas si sûr que ça. »


« Tu veux t’battre ? »


« J’vais te casser la tête Charlie Chance ! »


Je me mis dans une garde bizarre et lui aussi. Finalement, notre duel vira en petite chamaillerie et bien évidemment je perdis. Joey m’attrapa par les bras, comme un bébé et m’invita de force à descendre. Alors que l’on suivait Vicky vers la sortie, il me murmura :

« Je fais ça pour ton bien, tu n’es pas prêt encore. »


« Lâche moi ! Ou j’te démolis t’entends ! J’ai pas peur ! J’vais t’éclater la tête ! Et tes superbes muscles saillants t’aideront pas là ! »
Vicky G. Graham
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Vicky G. Graham
   
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Potentiel Magique (PM)
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Rigueur Magique (RM)
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Expérience Magique (XM)
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Samedi 16 septembre 2023


Vicky avait beau détricoter les mots sans s’en rendre compte, elle n’était cependant pas sourde. En s’entendant parler, la sorcière ne se comprenait même pas elle-même et c’est complétement atterrée qu’elle observa Charlie essayer de suivre son incompréhensible discours. En retour, le magicobus fit de telles embardées que les mots à l’envers de Vicky s’envolèrent bien vite. C’était sans doute volontaire de la part de Charlie pour lui éviter plus d’embarras. Il était toujours si prévenant…

Avec sa classe habituelle, il maniait le volant d’une main de maître en essayant de trouver une logique à tout son non-sens. Mais quand le transporteur magique lui annonça qu’ils allaient récupérer son colis oublié, Vicky n’en crut pas ses oreilles. Étaient-ils vraiment prêts à cela pour elle, une pauvre réceptionniste qui n’avait pas plus de suite dans ses idées que dans ses paroles ? La sorcière se tourna vers le copilote pour vérifier s’il n’était pas aussi outré qu’elle à cette idée, mais ce dernier se contenta de lui délivrer ses consignes de sécurité. Le voyage allait secouer…

Vicky fut instantanément écrasée sur son siège comme un cupcake au fond de son paquet. Elle n’eut que le réflexe d’attraper au vol une casquette qui s’envolait et comme par magie, ils étaient de retour à Londres. Quelques abracadabrants instants plus tard, Vicky se retrouvait sur le pavé londonien, faisant claquer ses petits souliers vernis accompagnée à sa gauche par le gigantesque Joey et à sa droite par le fabuleux Charlie. Jamais dans ses rêves les plus fous n’aurait-elle pensé que cela arriverait un jour. Quoi que… Elle avait bien rêvé la nuit dernière voyager en compagnie d’un géant et d’un leprechaun, sans doute ici synonyme de chance. Et pas n’importe quelle chance : Charlie Chance !

Se rendant compte qu’elle tenait toujours la casquette de Charlie entre ses doigts, elle la lui remit avec un certain enthousiasme, alors que son propre chapeau observait le couvre-chef avec une jalousie quasi menaçante.

- Les chardons de canelets… Canons de Chudley ! Je suis fan moi aussi !

- Toi fan de sport, c’est une première ça, s’exclama son ancêtre gravée dans sa petite broche qui venait à peine de se remettre des émotions du trajet en bus, lors duquel elle n’avait cessé de se plaindre.

Vicky plaqua la main sur son camée dans le vain espoir de la faire taire. Il était évident que le fait de découvrir le club préféré de Charlie quelques années plus tôt l’avait fortement incitée dans son obsession pour l’équipe orange et or. La sorcière avait même un étendard à ces couleurs accroché au beau milieu de l’entrée de son appartement. Son appartement… La Graham blêmit violemment à l’idée qu’elle allait amener les deux loustics dans son antre aussi kitsch et dérangée qu’elle-même.

- J’allais bite… j’habite là, annonça-t-elle en pointant d’un doigt un peu tremblant la porte verte à sa belle poignée dorée en forme de lapin.

Elle grimaça un espèce de sourire en direction des deux hommes, sortant un trousseau de clés de son sac tellement lourd et cliquetant qu’on aurait facilement pu croire qu’il ouvrait toutes les portes de Londres. Avec un certain stress, elle chercha la bonne clé parmi toutes celles qui se trouvaient accrochées là. Depuis quand étaient-elles si nombreuses ? Au bout de bien trop longues et tremblotantes minutes, elle ne trouva rien de plus intelligent que de faire tomber le tout au sol. Il fallait dire qu’il n’y avait pas que les mots qui s’inversaient chez Vicky, et rien n’était évident quand son index se prenait pour un auriculaire, et son annuaire pour un pouce. Heureusement, sa clé sautilleuse avait l’habitude, et rebondit elle-même jusqu’à la serrure, s’insérant et se retournant jusqu’à ce que la porte s’ouvre.

Vacillant sur le pas de la porte, Vicky se tourna vers Joey et Charlie sur le point de leur dire quelques mots. Elle voulait certainement leur signifier qu’elle allait chercher le paquet et revenir sans perdre une minute. Peut-être même allait-elle s’excuser platement et remettre ce trajet à un autre jour pour ne pas les gêner plus longtemps. Ils ne le sauraient jamais. La cape enchantée de la sorcière, se sentant enfin arrivée chez elle, fonça à l’intérieur en entraînant avec elle Vick qui disparut ainsi sans même un son de surprise. Sous la violence du choc, le petit camée s’était décroché de son corsage et était tombé au sol. L'ancêtre observa de son éternel profil désapprobateur les deux hommes qui se tenaient immobiles, comme deux ronds de flan à la citrouille.

- Eh bien ne restez pas là comme ça, la bouche ouverte. Vous allez avaler une mouche ! Ramassez-moi et entrez !


Appartement de Vicky (photosensibles et asthmatiques s'abstenir):

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« Ahah elle a dit bite ! » ricanais-je comme un gosse.

Joey me mit un énorme coup de coude dans les cotes et je me pliais en deux sous l’effet du choc. C’était certainement mérité, car c’était pas si malin que ça de se moquer des autres. Faisant une grimace en poussant Joey ( ce qui eut pour effet de ne rien faire du tout ), je me contentais de masser les cotes.

« Désolé Vicky, y’a des trucs qui me font toujours rire même à mon âge c’était pas contre vous. Oh, vous aussi vous êtes fans des canons ?! Waw ! Tu vois Joey on est majoritaire. »


Il se contenta de rouler des yeux et de vérifier que personne ne nous suivait. Il avait du être garde du corps dans une autre vie. Attendant patiemment qu’elle ouvre la porte, je regardais le quartier autour de nous en croisant les bras. C’était vraiment sympa ! Enfin, elle trouva la clef et la porte s’ouvrit. Je n’allais pas aller jusqu’à entrer, mais la cape de Vicky sembla faire des siennes et son ancêtre commença à nous gueuler dessus en nous beuglant des ordres. Avec soin, je me mis à croupi face à la babiole en mettant ma main dessus.

« Soyez plus gentille, où j’vous jure que vous passerez le reste de votre existence coincé sous les fesses de Madame Pinkins au siège numéro 76... »


Et sans dire un mot de plus, je rentrais, suivi de Joey qui baissa la tête pour passer le pas de la porte tel Gandalf dans le Seigneur des Anneaux. Evidemment vu que je devais être le seul Né-moldu ici, je me tus. C’était dans ces moments là que mes congénères me manquaient. Mais ma tristesse s’apaisa tout de suite pour laisser place à la folie hystérique en voyant l’étendard des Canons de Chudley.

« WAW ! Mais c’est magnifique ici ! »


Je n’avais même pas vu le reste mais c’était largement suffisant. Tapant dans mes mains, je regardais tout autour de moi. Bon le reste était juste… très jolie et coloré. J’avais un peu l’impression d’être dans Amélie Poulain. J’allais le dire encore à voix haute, mais je fermais la bouche. Personne connaissait évidemment. Curieux comme une belette je fis le tour de l’appartement, observant les plantes d’un air faussement intéressé. Je n’y connaissais absolument rien.

« Elles sont ravissantes ces… bégonias ? C’est bien des bégonias ? »

Mais ce n’était pas des bégonias. A la place, elles enroulèrent leurs branches autour de moi et commencèrent à m’attirer à elles pour me faire un calin. Je me mis à gesticuler et à me débattre.

« Argh ! A l’aide ! On m’attaque ! Joey ! Fais quelque chose mais n’abime pas les plantes elles sont pas à nous et… Aïe ! Y’a une perverse parmi elles ! Y’en a une qui m’a pincé les fesses ! Fais quelque chose ! Je suis attaqué par des plantes perverses ! »


Plus je me débattais, plus je me faisais peloter. C’était définitivement pas des bégonias !
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