La belle Mécanique. (Sheraz)

INFOS FICHE DE PERSO

« Je te dis que les Canons de Chudley vont gagné le championnat cette année Joey ! Crois moi ils ont recruté deux ptits jeunes, c’est des pépites ! En plus si tu regardes, y’a eu changement de staff, c’est sur on va gagner. Avec le nouvel entraîneur des Poursuiveurs, je vois pas comment on peut perdre ! C’est l’ancien entraîneur du Japon, Hitchiro Nakawi. On parle pas de Jo’ l’clodo. »
Joey me frappa avec sa casquette de contrôleur et fit un air assez ronchon.

« Dis pas Jo’l’clodo ! A chaque fois je pense que tu m’insultes ! Et arrête de croire ça. Tous les ans c’est la même chose avec les Canons, et à chaque fois tu pleures à l’inter-saison parce qu’ils sont derniers du classement. »

Je roulais de plus en plus vite. Parce que Joey était en train de m’énerver. Faisant ma tête de Grumpy-Old-Man, je maintenais le cap tout en bougonnant que de tout façon « c’était pas vrai ». Que « J’avais pas de leçon à recevoir d’un gars qui n’y connaissait rien » , et que « un contrôleur de magicobus ca donne pas les leçons de Quidditch. » Joey dut sentir qu’on allait se disputer, alors il s’en alla vers le fond du premier étage. Le bus était bien complet aujourd’hui et certaines personnes devaient être debout.

« Tu sais qui est pour les Canons ! @Vicky G. Graham mon gars ! Et si Vicky est p... »

Je m’étais retourné pour gueuler sur Joey et bien évidemment, je ne voyais pas la route. En plein Chemin de Traverse, une petite vieille traversa. Je dus utiliser le frein d’urgence, mais je n’eus pas le temps d’activer le levier anti-gravité qui empêchaient les gens de bouger comme si de rien n’était à l’intérieur. Ce qui eut alors pour effet de tout envoyer vers l’avant avec une vitesse folle.
Dans un réflexe propre à lui, Joey attrapa un jeune garçon par le dos de son pull qui était en train de s’envoler vers l’avant lui aussi.

« Attention p’tit gars ! »

On était à l’arrêt. Plusieurs voyants étaient rouge et je fronçais les sourcils. L’absence de système anti-gravité avait du bouger quelques éléments au niveau du moteur, et donc chambouler quelques systèmes. Et dire que je devais automatiser ça en fin de semaine ! Des mois que je repoussais le fait de lier le systeme de freinage au système anti-gravité.

« Le système principal est endommagé, j’en ai pas pour longtemps. Essaie de contenir les clients et offre leur des boissons, et pose ce gamin il va plus s’envoler. »

Joey le lâcha, mais il avait toujours la mine revêche. Dans le mouvement, le gamin avait fait tombé des plans. Rapidement, je les ramassais, et curiosité oblige, j’y jetais un coup d’oeil sommairement. Balayant le truc, je ne mis pas longtemps à identifier qu’il s’agissait de mécamagie.

« Ah bah tu tombes bien ptit, encore un coup de la providence. T’as une erreur de calcul de force sur cette ligne là. Ce matériaux n’est pas assez compressible pour une pièce aussi minuscule. »

Je lui rendais ses plans, en l’enroulant.

« Allez, viens avec moi si t’aime les belles machines. »

La Belle Mécanique

24 Septembre 2023

Londres Magique
Magicobus

prologue

« Pourquoi t'y prendre comme ça ? », la voix d'Ana rompit sa concentration. Il l'observa quelques secondes sans rien dire - ses yeux gris un peu éteint, son visage las.

Elle lisait un livre, un recueil de poésie romantique aux feuillets délicats qui s'enorgueillissait d'une austère couverture de cuir noir. Sheraz poussa un sourire sur ses lèvres, considérant d'un oeil critique le croquis détaillé qu'il était en train de tracer au criterium.

« Je trouve que ça me permet de mieux voir les détails que le constellus. Et je me rappelle mieux de l'ensemble comme ça. », fit-il tout en gommant une petite inexactitude.

Il avait su dès le départ qu'ils leur faudrait en passer par là. Démonter la prothèse mécanique pièce par pièce pour se mettre dans la tête du mécamage qui l'avait conçue. Ana ne s'était plaint de rien. Elle était sans doute trop noble pour ça. Sheraz n'était pourtant pas passé à côté de ses gestes mal habiles de la main gauche - signe que même après un mois elle avait du mal à se faire à cet avant-bras mécamagique. Il l'avait vue déléguer l'entretien de ses plantes à son petit personnel. Et surtout, il n'avait pas vu ce petit bonhomme qui se cachait d'ordinaire dans ses cheveux.

Il en avait vite conclu qu'il fallait faire quelque chose et, la seule chose véritablement utile à laquelle il avait pensé c'était ça : démonter cette prothèse jusqu'à la moindre vis, la croquer pour mieux la comprendre et l'améliorer. Ana s'était prêtée à ce jeu avec une certaine pudeur, laissant à contre coeur tomber devant lui cette longue cape qui lui cachait la moitié du corps et qu'elle portait désormais en toute occasion.

Il lui avait fallu plus d'une heure pour dresser un schéma général détaillé et il en arrivait maintenant à saisir chaque élément dans ces moindres détails, ajoutant ça et là une note sur le matériau utilisé, l'effort mécanique de telle pièce, ou sa conduction arcanique.

Ana, elle, n'accordait pas le moindre regard à la valse lente des petits éléments qui flottaient dans l'air entre eux deux. Le visage ostensiblement détourné vers son livre, elle cherchait vraisemblablement le prétexte pour ne pas être présente à ce que Sheraz était en train de faire...

***

Le trajet entre Loutry et l'IDEM en Magicobus avait le mérite d'être autorisé par le Ministère de la Magie. Pour le reste, Sheraz avait toujours cette idée quelque part dans un coin de sa tête qu'il ne verrait pas la fin de son trajet. Sans doute son éducation moldue. Il fallait dire que le magicobus était une véritable épreuve pour tout esprit carthésien en manque de fantasy. Ca n'était pas tout à fait le cas de Sheraz qui, aujourd'hui encore arborait 0un de ces curieux sweat de geek 100% moldu, mais quand même, son palpitant s'emballait toujours lorsqu'il voyait le mastodonte foncer sans ralentir dans des trous de souris. D'ailleurs le plus souvent, Sheraz se contentait de regarder ses pieds et c'est précisément ce qu'il était en train de faire quand un brusque coup de frein le fit littéralement s'envoler dans le couloir bondé.

Une patte d'ours le rattrapa par le col comme un chaton. C'était le contrôleur du Magicobus. Sheraz s'était toujours demandé si c'était les heurs et cahots de la route qui requéraient autant de muscles. Il n'en aurait pas été étonné en tout cas.

« M... merci. », bafouillement avant de se voir de nouveau soumis aux lois de la gravité.

Empêtré dans les rouleaux de parchemin qu'il serrait contre lui, il n'eut pas le temps de tirer sa baguette pour lancer un sortilège de coussinage en bonne et due forme, le naturel le portant tout simplement à tout lâcher pour se rattraper comme il pouvait. Juste au moment où il avait cru entendre parler de système endommagé... intérieurement, il se jurait déjà de ne plus jamais mettre une mornille dans un ticket de magicobus... justement l'auteur de ce commentaire tout public rassurant, lui rendait ses plans, non sans y avoir jeté un oeil apparemment avisé. Le jeune anglo-pakistanais reréfléchirait peut-être l'éventualité de reprendre un carnet de tickets finalement.

« C'est aussi mon avis. », répondit Sheraz, rattrapant in extremis un merci Captain Obvious qui n'aurait pas été très courtois. Et puis, cette remarque du chauffeur du bus titillait sa curiosité. Il ne fit toutefois pas d'autres remarques pour commencer, emboîtant le pas à cet étonnant personnage. Ca n'était pas tous les jours qu'on pouvait espérer soulever le capot du Magicobus, ce qui lui fit repenser à son sortilège de coussinage. « Si vous reliiez le système anti-gravité du freinage d'urgence au coffrage technique avec un petit renfort sur le logement de la batterie arcanique ... c'est un moteur à batterie arcanique n'est-ce pas ? »

C'était ce qu'il avait toujours supposé mais en vérité, force était de constater qu'il ne savait strictement rien de ce qu'ils allaient trouver sous le capot du Magicobus.

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INFOS FICHE DE PERSO

« T’es un p’tit génie toi... C’est bien un moteur arcanique. En réalité il y a deux. Dire que si on équipait le monde moldu de moteur pareil, on sauverait la planète. Mais non, les uns préfèrent ignorer la magie et les autres préfèrent se renfermer sur eux même. Alors que les deux iront à leur perte ! »

Je le pensais réellement, car c’était la première fois que je voyais quelqu’un vérifier une hypothèse aussi rapidement. Je marchais vers le capot du magicobus, vérifiant ma baguette et prenant soin d’ouvrir une espèce de mallette diagnostique que j’avais récupéré il n’y a pas si longtemps que ça dans un garage. J’ouvrais ce dernier, branchant l’appareil étrange fait de cuivre et d’alliage enchanté supportant les décharges magiques.

« Voyons voir… ce que ça donne... »

J’observais les runes et les différents algorithmes s’affichaient, ainsi que certains messages d’erreur. Sortant de la mallette un immense livre ancien qui ressemblait à une notice, j’ouvrais pour reporter les codes d’erreur, jetant un petit coup d’oeil au jeune génie que j’avais à côté de moi. Mes yeux se posèrent sur son pull.

« La réponse à la grande question sur la vie, l’Univers et le reste hein... »

Je lui fis un petit clin d’oeil amusé. J’étais né à Liverpool et les seuls livres que j’avais ouvert en dehors de Poudlard était des livres de sciences fictions et d’Heroic Fantasy. C’était rare de voir des fans de Douglas Adams dans le monde moldu, et donc encore plus rare dans le monde magique. Dans la mallette, je sortis une espèce d’outil qui était un mélange entre une clef anglais et une marteau. Retroussant mes manches, je pointais le gamin avec.

« J’viens de Liverpool c’est pour ça que j’ai la ref. Au moins ici, personne va te taper parce que t’es un geek, c’est ce que j’ai découvert à mes dépens en rentrant à Poudlard ! »

Je commençais à desserrer les jonctions entre le convecteur de puissance de mana et le système de régulation de vitesse. D’après ma première analyse et intuition, c’était eux qui étaient mort. Faisant plusieurs mouvements avec la clef, je continuais tout en regardant le moteur.

« C’était quoi ton projet tout à l’heure ? C’était un peu complexe, j’veux dire pour un gamin d’ton âge. J’ai déjà vu ce genre de schéma, avec des mecs qui avaient plus de diplôme que James Franco. »

L’acteur américain était réputé pour être un gars surdiplomé et je l’aimais bien avec sa tete de navet. Qu’est ce que ça faisait du bien de pouvoir discuter avec quelqu’un qui avait passé visiblement sa vie dans le monde moldu et surtout qui avait des points d’intérêt commun.
J’arrivais enfin à extraire les joints, qui étaient totalement noirci et pourri. Sortant ma baguette, je fis venir une énorme caisse à outils.

« Ces trucs sont en boyaux de dragons et coûte la peau du zob! Et c’est pas foutu de tenir plus de 8 mois. Evidemment, y’a marqué Made In Japan dessus. Et me dit pas que tous les meilleurs trucs sont fabriqués au Japon, j’ai vu Retour vers le Futur ! »

Je fis une grimace en lui montrant la boîte. Je l’ouvris et je remplaçais les joints défectueux, plaçant les mauvais dans une petite poubelle que j’avais aménagé dans ma caisse à outil plutôt que de les balancer sur la route.
Je m’appliquais à resserrer les jonctions, posant ma main sur les tuyau en cuivre et zinc pour vérifier qu’ils n’étaient pas trop en surchauffe.

« Dis moi, t’as l’air plutôt intelligent. Tu t’y connais en gonzesse ? Parce que perso, j’arrive pas à les garder plus de… bah 8 mois, comme ces foutus joints ! »

J’étais sur qu’un mec aussi brillant et avec autant de référence que lui devait les attirer comme du vinaigre attire des mouches.

Quiconque aurait pris le temps de regarder Sheraz Mahal à cet instant précis aurait vu un enfant subjugué devant la montagne de cadeaux qui l'attendait devant le sapin de Yule. Il n'avait non seulement jamais vu de moteur arcanique de ses yeux mais il avait encore moins vu de sorcier capable non seulement de lui en montrer deux et de mettre sur le tapis les perspectives que cela aurait pu représenter pour le monde moldu. Il resta con quelques instants, bouche bée dans le dos du chauffeur du Magicobus.

Il aurait probablement du dire incroyable, je suis votre plus grand fan, vous voulez être mon ami mais il ne dit rien de tout ça, trop ébaubi pour piper mot. Puis arriva l'étrange mallette de diagnostique. Ca il en avait déjà vu. Et sa curiosité de mécamage prit le pas sur tout le reste. Suivant du regard les algorithmes par dessus l'épaule de celui qui savait.

C'est alors qu'il fit une autre remarque qui scia les jambes de Sheraz.

« Le Guide du Voyageur Galactique ! Vous connaissez aussi ?!!! », Liverpool, tout s'expliquait. Enfin presque... C'était juste génial pour Sheraz de rencontrer quelqu'un qui percutait. Quelqu'un qui avait aussi l'air de s'y connaître en mécamagie. Alors la combinaison des deux, c'était comme retrouver un autre être humain après une odyssée solitaire de l'espace.

« James Franco... ouais euh... c'est pas mon projet, enfin, pas tout à fait. Une de mes amies a perdu un bras. C'est quelqu'un de très minutieux et raffiné et ça... franchement on dirait le bras d'Edward Elric j'veux dire... c'est une botaniste. », en en parlant il se rendait compte que finalement ça le touchait bien plus qu'il ne l'aurait cru, « Alors je me suis dit qu'en démontant la prothèse, je pourrais peut-être... l'améliorer, en faire quelque chose de plus... acceptable ? »

Qu'il ait pu tirer un plan exacte de la chose n'avait rien de bien remarquable à ses yeux et là où il en était de ses observations, il ne savait même pas s'il arriverait à quoi que ce soit. Au moins avait-il pu remonter le bras mécamagique à l'identique. C'était un bon début même si Ana lui avait assurer qu'elle le lui aurait tenu aucune rigueur d'un échec.

Il jeta un oeil aux restes de joint que le sorcier venait de retirer du convecteur. La référence à ce film culte dont lui aussi connaissait les répliques par coeur.

« J'allais rien dire Doc. », renchérit Sheraz, amusé par la situation, « Enfin si, pourquoi ne pas remplacer les joints en faisant une dérivation du module arcanique entre ces deux points-là ? Ça se tente, avec la tension superficielle non ? »

En tout cas ça reviendrait sans doute moins cher que d'importer des pièces du Japon tous les huit mois. Ça n'était qu'une idée, propulsée par ce que le Doc venait de lui mettre sous les yeux. Restait quand même à la mettre à l'épreuve avant de s'engager dedans. Mais rien que pour voir où ça le menait, Sheraz se promettait de faire l'expérience dans son coin.

L'anglo-pakistanais eut un sourire nerveux. Les gonzesses... vaste sujet.

« Je crois que je m'y connais mieux en joints et en cylindres. », fit à regret le jeune homme avec un petit haussement d'épaule désolé.

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INFOS FICHE DE PERSO

Je le regardais en diagonale et je me mis à pouffer. C’était déjà si rare de voir des né-moldus dans les parages, mais en plus des geeks, j’étais plutôt ravi de le rencontrer. Terminant de changer les joints, je me mis à lui sourire et je dis simplement en essuyant mes mains de cambouis tout en fermant le capot.

« J’y avais pas pensé. C’est vraiment une bonne idée, il faudra que tu y jettes un œil à l’occasion. Là malheureusement j’ai des clients qui attendent et je pense que si je reste deux heures à bidouiller cette merveille, ils vont râler. Et vu que je suis un procratisnateur né, c’est pas plus mal qu’on se fixe un rendez-vous, ça me boostera. »

De l’autre côté du pare-brise, Joey nous observait en plissant des yeux. Il nous avait vu rire et sourire, je savais qu’il était profondément jaloux. Il se contentait de manger des chips, sans nous quitter du regard alors que derrière son énorme masse musculaire, des clients étaient en train de raler mais le simple fait d’être assis sur les marches avaient le pouvoir de les contenir.

« Pour la tension superficielle, ça se tente effectivement mais il vaut mieux faire ça dans mon garage. Comme pour ta prothèse, j’ai des matériaux rares qui pourront t’être utile. »

Je me dirigeais vers les portes du magicobus. Joey nous attendait toujours, il se leva, il venait visiblement de finir son paquet de chips. Il nous regarda tous les deux :

« Vous parliez de quoi ? »

Je roulais des yeux et je me mis au fauteuil conducteur, redémarrant le bus au quart de tour en roulant des yeux. Je soupirais :

« On parlait mécamagie. J’t’avais d’mandé de contenir les clients… Mais pas contre leur gré. Désolé messieurs dames pour le contre-temps, le Magicobus reprend du service ! Vous aurez un ticket offert pour la prochaine fois dans la limite d’un seul trajet court ! Allez, rasseyez vous, le Contrôleur va passer distribuer les billets... »

Joey se leva avec son énorme machine et commença à bouder, marmonnant :

« Chui bon qu’à porter l’eau chaude à tes yeux. Môssieur Chance décide de tout et... »

Mais ses bougonnements disparus. J’invitais le jeune homme à prendre l’immense fauteuil du contrôleur demi-géant d’un signe de la main c’était plus facile pour parler. Je plissais des yeux, tout en redémarrant et en effectuant un saut spacio-temporel pour vérifier que les joints tenaient bien. L’instant suivant, après un BAM sonore, nous étions sur une petite route d’écosse pour déposer Miss Pinkins et son postérieur puant.

« Comment ça se fait qu’un gamin comme toi en connaisse autant sur le sujet ? Et pour la prothèse, c’est ta petite amie ? Ou c’est juste une pote ? Parce que si tu sais pas, ça veut dire que t’es dans la friend-zone et il faut absolument que j’te sorte de là... »

Je pris un virage serré, manquant de renverser un mouton.

« Mais ça à l’air de te tenir à coeur, et en plus on accroche bien. Si tu m’aides pour le Bus, je t’aiderai pour elle sans soucis. Par contre j’y connais rien en Botanique, mais toi t’as encore un pied dans les grimoires donc tu devrais connaître ces bes… ENCORE ? »

Cette fois-ci, je manquais réellement de percuter un autre mouton. Le bus sauta par dessus et tout le monde à l’intérieur se retrouva propulsé vers le haut, puis vers l’arrière parce que j’accélérais pour quitter cette endroit de bouseux. Comme un maestro, Joey rattrapait les clients avec ses bras en les replaçant délicatement sur leurs sièges en se répendant d’excuses. Une mécanique bien huilée !

« Ces bestioles devraient être interdite. L’année dernière, j’en ai percuté un et j’ai du changer le carburateur… Une petite sorcière plutôt mignonne (ndlr : surement Asel) est arrivée et elle a rien trouvé de mieux que de faire les premiers secours au mouton plutôt que de réparer le bus… On vit vraiment une époque formidable. » dis-je d’un air sarcastique.

Sheraz répondit d'un sourire enjoué. Il y avait quelque chose d'extrêmement satisfaisant à ce dire qu'il allait recroiser ce type, en dehors des trajets en bus, surtout si c'était pour parler de mécamagie.

Tout à coup, le jeune homme eut la sensation qu'on l'observait,, à raison puisque le contrôleur les dardait d'un oeil... douteux. Sheraz déglutit, qu'importait la raison, il n'avait pas envie d'être dans le collimateur de l'armoire à glace. Là encore, l'étonnant conducteur du bus le remit sur les rails, évoquant des matériaux plus intéressants pour la prothèse d'Ana. Une petite lumière s'éclaira dans le regard du jeune mécamage tandis que le conducteur pliait boutique pour retourner s'installer aux commandes de sa machines.

Sheraz passa sous le regard du contrôleur, la tête rentrée dans les épaules avec l'intention de regagner sa place mais justement M. Chance avait d'autres projets voire des projets tout à fait contraire. Sur le coup, comme il tenait quand même un peu à la vie, le jeune homme se contenta de s'approcher du fauteuil du géant sans s'y installer.

A la question de Chance, il haussa les épaules.

« Je suis curieux et j'aime bien pousser les choses jusqu'au bout. Mais en méca il n'y a jamais de bout, c'est ça qui est bien. », c'était sans doute ce qui le passionnait tellement avec la mécamagie. Il aurait pu en parler des heures durant si M. Chance ne lui avait pas lancé une patate chaude, « Ma - ? Euh non, pas du tout ! »

D'ailleurs bizarrement, il n'avait jamais considéré Ana Souvorov autrement que comme une amie. Elle n'était pas son type c'était vrai mais ça n'était pas tout. Quoiqu'il en soit, il y avait une chose sur laquelle le conduteur de bus avait raison : ce projet lui tenait à coeur. Sheraz s'apprêtait à lui expliquer en quoi quand le bus bondit littéralement au dessus d'un mouton égaré - ou paresseux. Sheraz s'agrippa à la barre métallique qui se trouvait juste à côté de lui. Il lui fallut dix secondes pour se remettre de ses émotions tandis que Chance pestait à nouveau.

« Je connais une fille qui serait carrément capable de faire ça pour un mouton ( @Zion Webb ). », confirma Sheraz en pensant à la petite création sur laquelle Adil Mesli lui avait demandé de l'aide l'année précédente. « En tout cas je suis partant pour le bus, le bras et la botanique ! », renouvela-t-il de peur que l'opportunité ne s'échappe, « Et au fait : j'm'appelle Sheraz. »

Tant qu'à faire... et vu qu'il descendait au prochain arrêt, c'aurait été dommage de s'interrompre sans s'être assuré de pouvoir vraiment poursuivre leurs petits projets...

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« Et bien enchanté Sheraz ! »

J’accélérais et je pris un virage serré. Mes yeux se plissèrent de concentration quand je pris l’épingle en plein Ecosse. Je freinais avant et j’accélérais à la sortie du virage comme une dératé comme le faisait tous les pilotes de course. Appuyant sur divers boutons, je le regardais en diagonal avec un léger sourire amusé.

« Allez, on te ramène chez toi, mais à mon avis, on est amené à se revoir. »

BANG ! Le Magicobus fit encore un saut spatio-temporel pour se retrouver proche de la destination que Sheraz m’avait demandé. Les portes du Magicobus s’ouvrir, et je vis Joey dans le rétroviseur revenir doucement avec la discrétion d’un chat de 30kg. Avec un sourire, je le regardais avant qu’il ne sorte.

« Si tu veux m’contacter, tu sais comment faire. Il te suffit de tendre ta baguette et de baisser le bras d’un coup sec… et ici, ça clignotera. »

J’ouvris un clapet situé juste au dessus de moi, à la place du pare-soleil. Une petite carte de Grande-Bretagne magique apparut, avec différents points clignotants, représentant ceux qui nous avaient appelé. Avec un clin d’oeil, je refermais ce dernier et je lui dis dans un dernier conseil de prudence :

« Et méfie toi des filles qui veulent être ton ami ! Méfie toi des filles tout court, on sait jamais ce qu’elles ont derrière la tête et c’est un vrai mystère… »

Avant qu’il ne sorte, je l’accompagnais pour descendre et finalement, j’ouvris l’immense boîte à gant du Magicobus pour lui donner un cube d’aspect noir et lisse. Avec un petit sourire, je lui tendis.

« C’est de l’Octiron. Avec ça, il n’y aura pas de points de rupture lors de l’assemblage normalement. C’est cadeau, il m’a couté bien cher. Si tu veux le manipulé, fais le avec des professionnels. Va à la forge Grimm de ma part et demande à voir Amenadiel, c’est un ami. »

J’ignorais bien évidemment qu’il devait connaître son frère, et qu’il avait fait là bas un petit stage. Amenadiel avait a peut prêt mon âge et était un ami de Poudlard. Je lui fis un clin d’oeil et lui mit une tape dans le dos.

« Allez file petit. »

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