I light the match to taste the heat | Ft. Winona Barker

I light the match to taste the heat
Ft. Winona Barker



La chaleur du feu caressa son visage, les yeux rivés sur les flammes dansant devant leur regard. Un fin sourire releva le coin de ses lèvres en constatant qu’il grandissait à vue d’oeil, prêt à consumer toute la rage qu’elles lui donnaient pour s’alimenter. Le vent surprenamment frais pour une fin de juin la fit frissonner, si bien qu’elle laissa ses mains s’approcher du feu pour les réchauffer. La soirée ne faisait que commencer, ce n’était pas le temps de déjà s’avouer vaincue par la fraîcheur de la brise du soir.
Eryn se détourna légèrement de la poubelle enflammée pour se retourner vers son amie, qu’elle savait encore plus bouillonnante qu’elle. Elle avait besoin d’extérioriser, besoin de souffler. Peut-être même plus qu’elle. Pour une rare fois, la soirée n’était pas déjà organisée par la création d’un quelconque plan ou manigance, juste une occasion de relâcher un peu la pression en s’improvisant quelques folies qui étaient susceptibles de déplaire à plusieurs. Eryn s’assura de bien cacher ses cheveux bouclés dans la capuche, cherchant à assombrir son visage par le fait même. Point de masque pour cacher ses traits tirés par une malice mal placée, s’interdisant de laisser ses proches s’approcher trop près de cette double identité qu’elle s’était déjà bâtie.

« Tiens. » Eryn sortit des poches de sa veste sombre une petite cannette de peinture en spray rouge, toujours aussi étonnée que sa camarade ne porte pas l’or et le rouge à Poudlard. Certes, sa loyauté était digne de Poufsouffle, mais n’empêche… « Fais-toi plaisir. »

Elle indiqua le mur de la bâtisse abandonnée devant elles. À cette heure, le lieu était encore peu fréquenté par les types louches, le soleil était encore trop haut, mais encore fui par le commun des mortels qui préféraient s’en tenir au Chemin de Traverse. Mais la proximité du commerce en presque ruines à cette rue toujours bien occupée permettraient à quelques visiteurs un peu perdus de croiser leur marque, reconnaître leurs mots. Un impact, aussi petit qu’il soit, et c'était bien pour ça qu'elle l'avait menée ici.

« Je te laisse les rênes de la soirée, du moment qu’on se fait pas prendre. », fit-elle, un petit sourire complice, une étoile taquine dans les yeux.

Elle l’aimait bien, Winnie, et c’était bien pour ça qu’elle était prête à la suivre dans les flammes si elle le voulait.

I light the match to taste the heat
Ft. @Winona Barker


Sceptique, son regard se logea au sien pendant une seconde silencieuse, comme si elle tentait de déterminer si elle plaisantait ou non. Eryn finit par lever les yeux au ciel, s'assurant de bien remettre une boucle rebelle dans sa capuche, histoire d'effacer toute piste pouvant mener à son identification si quelque chose tournait mal.

Étrangement, elle s'était surprise à placer une certaine forme de confiance en la Poufsouffle. Une chose qui n'arrivait pas tellement souvent. Certes, elle s'attachait, elle tissait des amitiés et des liens avec les autres étudiants de l'Université Magique, mais rarement les laissait-elle s'approcher d'aussi près de cette partie d'ombre qu'elle s'efforçait de dissimuler. Mais en Winnie dansait cette flamme farouche d'une colère inassouvie, cette même rage qu'Eryn refoulait depuis trop longtemps.

Mais cette confiance un peu fragile qu'elle avait envers elle ne changeait pas le fait qu'elle voyait Winona comme elle était vraiment : Bouillante, imprévisible, fonceuse et impulsive. Et si Eryn lui trouvait bien des qualités pour contrebalancer ces traits chaotiques, elle restait consciente qu'une décision irréfléchie pourrait leur coûter à toutes les deux beaucoup trop cher pour qu'elle ne se permette d'abaisser ses gardes.

Attrapant rapidement la canette de peinture lancée par sa complice, elle fit mine de vouloir l'asperger de peinture, appuyant sur le bouchon vaporisateur quelques fois dans le vide pour la taquiner, avant de reporter son attention sur le mur. Elle eut un petit rire en constatant la création de son amie, se retournant d'ailleurs vers elle pour lui glisser :

« Ça va être difficile de faire mieux. Adair Dump, c'est charmant. », lâcha-t-elle, les yeux espiègles avant de se retourner vers le mur.

D'un geste habile, comme si elle avait fait ça souvent, la rouquine traça un symbole en rouge, un symbole s'apparentant à une couronne traversé par un trait. Un symbole qu'elle avait laissé un peu partout, en territoire sorcier comme en territoire moldu. Elle l'accompagna d'une phrase pour accompagner celles de sa complice.

Courage à sa fille si elle est forcée de marier son cousin

Elle eut un petit rire. Elle n'appréciait pas particulièrement la sang-pur et ses airs supérieurs, ni ses regards jaloux lorsqu'elle s'approchait un peu trop de @Michel-Ange Grimm, mais une partie d'elle avait une once de respect pour @Apolline Dunn, qui voyait sa liberté d'étudiante presque arrachée par la pression d'être la fille d'un politicien influent.

La supériorité sorcière mènera à votre perte

Elle secoua la cannette une dernière fois afin de souligner le dernier mot. Les injustices envers les né-moldus ou même les moldus, trop souvent défavorisés par rapport aux sorciers, ne cessaient de la frustrer, surtout lorsqu'elle songeait à toutes les possibilités par lesquelles son père aurait pu survivre, s'il avait été bien outillé.

Se retournant vers son amie, Eryn se figea en entendant des voix s'élever un peu plus loin dans la ruelle, et fit signe à la jeune fille de se tapir dans les ombres.

«Y'a quelqu'un. », articula-t-elle sans toutefois parler à voix haute, aux alertes.

Et accessoirement, ça lui permettrait d'observer la réaction de la Poufsouffle face à une situation où il leur fallait réagir sous pression.