something new x amaranth

Rien ne va. Ou plutôt : tout va bien. Tes Dr Martens full black frappent le sol en rythme et malgré leurs semelles épaisses, tes pas demeurent d’une prestance élégante. Il doit être seize heures bien tassées lorsque tu foules les terres du petit village de Bamburgh. Depuis sa plage, l’on peut y apercevoir le château aux tours majestueuses bien que moins imposantes que celles de l’Université.

De la musique électro bat son plein dans tes oreilles. C’est vrai que tu as l’air d’un parfait moldu … Des écouteurs sans fil, une veste en cuir noir sur un pantalon assorti, un bouquin à la main et toujours épris d’une lecture passionnante sur l’Histoire et le Mythe des Vampires. Voilà de quoi tu es fait, Docteur Sanahuja : d’un esprit sans cesse en mouvement et toujours à l'affût du moindre sujet d’élaboration intellectuelle.

En fait, tu n’es pas ici pour rien. C’est l’appel de la connaissance, cette soif de savoir qui est à l’origine de cette venue à Bamburgh. Et de fait, il s’agit de Mapleleaf, Professeure de botanique alors que la nouvelle de sa démission est très récente … Pris au dépourvu, il te fallait obtenir le fin mot de l’histoire. [...] Tes prunelles d’un noir de jais balaient l’endroit : un manoir immense, aux allures lugubres. Mais tu adores ça, tu ne marches qu’à ça.

D’un pas lent et attentif, tu admires l’architecture. La demeure te plaît plus que de raison. Tu te demandes si quelques esprits n’imprègnent pas la mémoire des lieux. Sans doute existe-t-il des histoires centenaires à propos de ces murs abîmés par le temps ? Tu arrives jusqu’au perron où tu grimpes les escaliers, inconscient que tu es, sans avoir retiré tes écouteurs. Tu frappes à la porte à plusieurs reprises afin d’être bien entendu.

Terminant la lecture d’un chapitre sur les représentations vampiriques selon les époques, la porte s’ouvre sans que tu n’y prête attention. Trop pris dans ces terminologies passionnantes. C’est tout toi, cela … Quand tu te rends compte de ton erreur, ta confusion est palpable. “Oh ! Mapleleaf … Amaranth … Je m’excuse !” Tu retires tes écouteurs. “J’avais … J’étais totalement aspiré par ma lecture et cette musique …” Légère esquisse gênée. “En fait, j’ai appris que tu avais démissionné et … Nous ne nous sommes pas revus depuis le Pont Suspendu”. La fameuse scène.

Lorsque la porte d’entrée s’ouvrit, tes prunelles vives fixèrent instantanément les phalanges de la jeune femme, enveloppées de tissu. Des bandages, à n’en pas douter. Pour avoir fait un double cursus en psychomagie et potiologie, tu as des notions en matière de soins et leur présence ne trompe pas. Se serait-elle blessée ? Est-ce qu’il en est question quant à son départ de l'Université ? Impossible de dire si tu seras en possession de réponses après cette entrevue.

C’est habillée d’une robe-chemise que la sorcière t’accueille. Tu ne peux t’empêcher d’être sensible à ce genre de tenue que tu trouves promptement adéquat en matière de stylisme sorcier. Enfin, ce n’est que ton avis. Sortant tes idées de ta lecture, son sourire ne t’échappe pas. “Je … Pas de problème, je n’ai pas pensé à m’annoncer non plus …”, rétorques-tu alors que tu détailles discrètement son allure. C’est vrai que derrière la classe de l’habillement sommeille une certaine légèreté que tu ne lui connaissais pas.

“Un café devrait faire l’affaire, ce sera parfait même”, affirmes-tu alors que la rousse te laisse entrer à l’intérieur de sa demeure. “C’est très sorcier ici”. Il ne t’est pas possible de ne pas faire le comparatif avec ton propre logement, c’est-à-dire une chambre de Professeur au sein même de Poudlard. Rien de bien saisissant en vérité. D’ailleurs, tu songes peut-être à t’installer dans une loft aux affiliations moldues. A méditer.

Alors que ton œil se perd, volontiers surpris par les décorations alentour, tu reprends la parole. “Ta main, Amaranth. Est-ce que tout va bien ?” Tu n’as pas encore, volontairement, abordé la question de son absence à l’Université. Et puis, tu te lances, tant pis si cela peut paraître déplacé. “Je ne te vois plus à Poudlard. Je ne vois plus ton nom nulle part. Je n’arrive pas à savoir. Je sais que Korrigan a pris la main sur Poudlard, mais je ne l’ai appris qu’à mon retour d’un séjour universitaire en France”. Car les carrières académiques amènent à voir du pays. Tu es très étonné de cette prise de fonction, d’ailleurs.