Dont get too confortable (Freya)

"Freya ... Ca va ?"

Je tente de répondre positivement mais le bruit qui sort de mes lèvres ne ressemble pas à grand chose. Pourtant, je ne vais pas mal. J'ai même un léger sourire aux lèvres et le coeur bien plus léger que la veille à la même heure.

Je tente de discipliner ma longue chevelure blonde mais force est de constater que cette dernière est dans le même état que moi. Les cernes qui entourent mon regard bleu en disent d'ailleurs longuement sur la nuit que je viens de passer ... Une nuit pourtant purement épistolaire.

Je descends alors les escaliers et garde toute ma patience devant les escaliers qui, évidemment, ont décidé de faire des leurs. Un des tableaux se permet même de me lancer un :

"Mais ma pauvre petite ! Il faut dormir, la nuit !"

Je ne le calcule pas. A vrai dire, je ne l'entends même pas. Je traine ma lourde carcasse jusqu'à la table du petit-déjeuner. LA table ... Là est le problème. Je ne me rends même pas compte que je suis installée à la table des serpentards. Ce n'est que lorsqu'une voix que je connais s'élève que je m'en rends compte. Je fronce les sourcils en regardant celui qui, depuis quelques mois, est devenu mon cousin par alliance.

"Et toi, tu t'es trompé de pull ... Edel, ce pull a au moins deux tailles de moins ... C'est celui de Sio ?"

Je mets la main sur une petite brioche qui se trouve non loin de là et j'ajoute:

"Parce que tu penses que le mot fête est réservé aux serpentards ? Remarque, s'il s'agit juste de piquer les vêtements des autres pour ressembler à un murlap ayant copulé avec un niffleur, je te laisse cela ..."

Je me verse un jus de citrouille que je bois d'une traite.

Codage par Libella sur Graphiorum

La relation entre Edel et moi avait toujours été assez particulière ... Sûrement parce qu'au fond, je l'appréciais beaucoup mais que nous avions tous les deux un caractère de cochon. Il était du genre à envoyer aisément des piques lorsque, de mon côté, je n'étais pas du style à me laisser marcher sur les pieds.

Je levais les yeux au ciel alors qu'il parlait de mes cernes. Oh, bien sûr, j'avais pleinement conscience que ce matin, j'avais une tête particulièrement fatiguée ... Il faut dire que passer toute la nuit à correspondre avec le beau gryffondor laissait des traces. Mais les cernes n'étaient pas forcément une grande nouveauté. Disons que ce matin, elles étaient juste un peu plus marquées par une nuit totalement blanche.

Alors qu'il répond à ma métaphore par une autre, je pousse un soupir plutôt bruyant pour répondre :

"T'es vraiment obligé de buguer sur mes yeux ? Ca devient gênant ..."

Pitié ... Il va vraiment aller pleurer dans les pantalons de son beau-père ? Non, ça doit être un trait d'humour que je ne comprends pas à cause de la fatigue.

"J'ai hâte de voir @Siobhán G. K. Almadovar arriver avec le tien ... Quelque chose me dit qu'elle va pester contre toi !"

Un sourire niais sur le visage. Mais qu'est-ce qu'il raconte ? Mes sourcils se froncent et forcément, mon visage change. Suis-je si transparente que cela ? Ce n'est pas une bonne nouvelle alors que je vois pour la première fois le mage noir dans deux jours ...

"Un sourire niais ? Mais mon pauvre Edel, tu t'es cru devant un miroir, c'est ça ? Cesse de te projeter sur moi ..."

Etait-il possible que ... Un passage rapide de ma main dans mes cheveux pour me rendre compte qu'il n'y avait rien ... Ou du moins, je n'étais pas tombé dessus ...

"Ah ah ... Tu serais presque marrant. T'as mangé un clown ce matin ou tu as juste décidé de m'emmerder ?"

Oui, j'étais vulgaire lorsque j'étais fatiguée. Mes yeux se posèrent sur la table des gryffondors où je ne vis pas ce que je cherchais.

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Porter le sweatshirt de quelqu'un ? Je fis une légère grimace et, sans que je ne comprenne pourquoi, un étrange parfum musqué embauma mes narines et un frisson me parcourut l'échine. Bon, de toute évidence, Edel ne plaisantait pas pour le morceau de buisson que j'avais dans les cheveux et, en effet, après avoir longuement passé mes doigts dans mes longs cheveux blonds, j'y trouvais une branche.

"J'y foutais rien ... Je flirtais avec les limites de la forêt interdite, ça te va ?"

Cela faisait partie de mes stratégies constantes lorsque je voulais mentir : dire une partie de la vérité. Plutôt fûtée, non ? Je l'avais lu dans un livre et cela avait été comme une révélation. Je devais avoir douze ans ...

Alors qu'il exprimait à quel point il aurait été stupide de ne pas me taquiner alors que j'étais venue m'installer à ses côtés, je ne pus m'empêcher de rire légèrement, me servant un bon chocolat chaud :

"C'est le week-end, j'avais envie de partager ce beau moment aux côtés de mon cousin par alliance préféré ... Je suis étonnée d'ailleurs, tu n'as pas embarqué Sio pour un petit voyage ? Vous êtes au début de votre mariage, vous devriez profiter de ces moments pour convoler romantiquement, non ?"

Lorsque j'en parlais ainsi, on avait presque l'impression que je savais ce que c'était, que j'avais moi-même connu plusieurs idylles romantiques ... Mais non ! J'avais lu beaucoup de livres dans lesquels il y avait des romances ... sans que j'en sois particulièrement friande. Seulement voilà, peu importe le livre, je le lisais.

"C'est pas que tu t'intéresserais à moi, dis-donc ? Je n'ai rien prévu ... J'ai pas mal de boulot ... Et j'ai un truc dimanche soir ... Et ne va rien t'imaginer !"

Buvant doucement le chocolat un peu trop chaud, je soufflais doucement dessus pour le refroidir :

"Et toi, t'as prévu quoi avec Sio ?"

Je me demandais ce que cela pouvait faire de réfléchir ainsi, en couple.

"Tu vas trouver ma question étrange mais ... Comment tu as su que c'était Sio ? T'avais déjà eu des histoires avant ?"

J'étais curieuse de nature, mais, pour une raison que j'ignorais, la question m'intriguait et m'intéressait réellement.

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Je levais les yeux au ciel, esquissant une grimace et faisant un bruit étrange avec ma bouche qui ressemblait à un fléreur qu'on venait de réveiller.

"Nia nia nia ... Prends pas la grosse tête ... Je suis certaine que niveau serpentard, il y en a des moins relous !"

Et j'étais sérieuse ! C'était toujours plus fort que lui ... Il avait une façon d'être sûr de lui qui était insupportable. On dit de moi ... Mais je ne lui arrivais pas à la cheville sur ce sujet. J'avais effectivement éludé certaines questions que je n'avais pas envie d'aborder, pour la simple et bonne raison que je n'avais pas envie de me poser ces questions.

Une main s'approcha de la cruche de jus de citrouille qui se vidait à vue d'oeil.

"Va en chercher plus loin ..."

Je saisis la cruche que je mis à mes côtés. Blake m'avait demandé de lui en garder, et j'avais bien l'intention de respecter sa demande.

Ma cousine avait parfois des airs de Serdaigle. Nous nous ressemblions sur certains points. Je pouvais même dire qu'elle était en quelque sorte un modèle pour moi, même si je n'avais pas sa passion pour la botanique.

Voyager comme l'avait fait le jeune couple était quelque chose qui ne me tentait pas vraiment. J'étais de celles qui considéraient que le voyage à travers un livre valait tout autant qu'un vrai voyage. Rares étaient ceux qui pensaient comme moi, et notamment Sio qui pourrait m'expliquer en long en large et en travers combien les voyages pouvaient former l'expérience.

En entendant la dernière phrase, je réprimais un haut le coeur de dégoût.

"Beurk ... Non, je ne veux pas savoir ... Mais ... Je pourrais être la marraine ?"

J'observais sa réaction, m'apprêtant à éclater de rire. Mais pour le moment, c'était ma question qui semblait le perturber. Peut-être était-ce déplacé ... Mais j'avais vraiment envie de savoir. La soirée que j'avais passé aux côtés du beau Gryffondor avait fait évoluer dans un sens ma façon de voir les choses. Et le fait de passer une nuit quasi complète à converser, sans ressentir de sentiment de lassitude m'avait empêché de fermer l'oeil. D'ailleurs, j'étais pressée de le retrouver ce matin. J'avais presque été tentée de le rejoindre à 7h, mais je n'avais pas osé m'imposer dans son footing matinal, lorsque j'avais rejeté sa proposition la veille.

"Pfff ... Tu veux même pas partager ... Je reviens sur mes dires, tu es un cousin minable. Quant à mon buisson ..."

Un petit sourire se posa sur mon visage, l'air malicieux et énigmatique :

"Puisque tu ne veux pas m'en dire plus sur le début de votre histoire, je ne te dirais rien de plus ... Na !"

On aurait dit une vraie gamine.

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Mon regard allait et venait dans la grande salle. De toute évidence, j'attendais de voir quelque chose ou quelqu'un. Et j'étais tellement crevée que je ne faisais ni attention à mes gestes, ni attention à mes paroles. Le pauvre première année venait d'en faire les frais, mais ce n'était pas comme s'il n'y avait pas d'autres cruches plus loin.

"Je te parle de bébé, Edel Almadovar ... Tu sais, ce qui peut arriver quand on fait ce que tu proposes de me décrire de façon perverse ... "

Non, la délicatesse et moi, cela ne faisait pas forcément bon ménage. Puis maintenant qu'on était parti sur le sujet, j'avais envie de savoir si un mini Edel ou une mini Sio était au programme.

"Mais ... Oh ! Mais tu crois vraiment que je vais aller parler à ma mère de cela ? Je pense plutôt qu'Oncle Luke serait bien plus intéressé, non ? "

Je le regardais avec un sourire moqueur. Je n'imaginais même pas la tronche de mon parrain si je parlais de batifolage de sa fille. Non, Il ne valait mieux pas pour celui qui était à côté de moi.

"On va éviter d'entrer trop dans les confidences, mais sache que je n'ai jamais eu ce genre de comportement en étant adolescente... Tu crois vraiment que je te pose ce genre de questions pour passer le temps ? Laisse tomber, j'ai bien compris que tu t'en foutais. Je verrai avec Sio ... Elle sera peut-être meilleure conseillère. "

Tiens ... Je redresse la tête, je me lève légèrement pour voir un gryffondor qui passe mais ... Arf non, ce n'est toujours pas lui. Je m'assieds donc, l'air visiblement déçu.

Codage par Libella sur Graphiorum