Ingvar Kamprad Elmtaryd Agunnaryd

Le week-end touchait à sa fin. Il avait été relativement tranquille, comme bien souvent, car hormis les frénétiques des devoirs bien faits, les amoureux des livres et les adeptes de la tranquillité, quel étudiant sain d'esprit venait s'enfermer à la bibliothèque?
Mis à part les éternels studieux que l'on y voyait presque autant que le bibliothécaire lui-même, aucun. Certes, il y avait quelques exceptions à la règle, mais que serait la vie, sans quelques exceptions, justement?
Pas grand chose. Mais certains avaient sans doute aucun d'autres projets en tête, comme prévoir leur soirée d'Halloween - s'ils ne l'avaient pas prévu en avance, profitant d'un week-end bien mérité pour se faire une beuverie avant de potentiellement se refaire quelque chose le soir du trente-et-un -, le lieu du savoir et de la tranquillité de l'école de sorcellerie de Grande-Bretagne avait donc été plus que tranquille.

En ce début de soirée du dimanche, Yaslana profita du calme ambiant pour s'absenter quelques instants. Il avait certes aperçu quelques étudiants, ici et là, attablés et le nez dans leurs livres, dont le préfet de Poufsouffle et la nièce du directeur, mais ils pourraient bien se passer de lui cinq minutes. De même que l'ancien capitaine de l'équipe de Poufsouffle et l'un des batteurs de celle de Gryffondor, qu'il avait vu passer la porte alors qu'il quittait la pièce, les saluant d'un simple mouvement de la tête. De toute façon, il avait laissé un mot sur ce qui lui servait de bureau indiquait qu'il n'en avait pas pour long et qu'il allait immanquablement revenir.
S'enfonçant dans les entrailles du vieux château abritant l'école, il finit par pénétrer dans les cuisines, une fois les cachots atteins. Il avait dû négocier avec les elfes de maison pour qu'ils le laissent se faire chauffer son eau pour son thé lui-même. C'était juste de quoi remplir sa théière de son service à thé japonais, rien de bien sorcier au sens littéral de la chose, pour le coup, Lana estimait donc pouvoir réussir à se débrouiller tout seul comme le grand garçon qu'il était. Son eau chauffée verser dans sa théière, cette dernière et la tasse assortie avec quelques feuilles de thé déposées en son fond déposées sur un plateau, il quitta aussi discrètement qu'il avait tenté d'y entrer les cuisines, son fameux plateau le suivant magiquement dans son sillage.

Une fois au rez-de-chaussée, il allait continué son ascension lorsqu'il manqua d'écraser une araignée qui c'était ruée sur lui. Elle était étrange, cette arachnide. Trop colorée et pas assez "naturelle" pour passer pour une vraie. “Hé bien, d'où tu sors, toi? Tu t'es perdue?” Qu'il lui demande en l'observant de plus près pour constater que c'était un artefact digne du club de mécamagie.
Le quadra allait l'attraper pour la déposer sur son plateau et faire un détour par la salle du club d'où elle devait venir, lorsqu'elle fit demi-tour avant que l'homme puisse faire quoi que ce soit. Et allez savoir pourquoi, il se décida à la suivre... pour finalement arriver à la bibliothèque! “Qu'est-ce que...!?” Qu'il commence, en se stoppant net dans l'encadrement de la porte, son plateau à thé à auteur de sa tête et l'araignée mécanique également à ses côtés.
La bibliothèque, son lieu de travail, son deuxième chez lui, l'endroit à Poudlard où il c'était toujours senti le mieux... Cet endroit magnifique, bien sous tout rapport, toujours relativement bien rangé - il y avait certes quelques ouvrages, ci et là, qui dépassaient parfois d'une étagère, mais ce n'était jamais grand chose - et qu'il avait quitté si calme il n'y avait pas si longtemps était sans dessus dessous, saccagé. Les tables et les chaises étaient retournées, des rayonnages complets étaient à terre, leurs ouvrages pour la plupart éventrés et, indépendamment d'une petite armée d'araignées mécaniques, se trouvaient, au centre de la pièce, un oni furieux. D'où sortait-il?
Dans tous les cas, qu'il soit là n'était pas bon signe. “Oni wa soto! Fuku wa uchi! Oni sort! La fortune rentre!” Qu'il murmure dans sa langue maternelle, pour reprendre ce mantra principalement scandé durant le festival setsubun lorsque, au printemps basé sur l'ancien calendrier lunaire, pour faire fuir les oni.
Et si, pour le coup, il n'avait pas de graines de soya à jeter sur le yōkai, il dû se résoudre à user de la magie. “Waddiwasi!” Qu'il lance sur les objets de mécamagie présents dans la pièce.
Ceux-ci ne bougèrent pas plus qu'ils ne le faisaient déjà, preuve que le sort du Yamatao n'avait pas eu l'effet escompté. “Bombarda!” Qu'il lance, visant cette fois-ci l'oni.
Au vu de l'explosion qui s'en suivi et des hurlements de douleur de la créature, ça avait fonctionné. Celle-ci désormais hors d'état de nuire, celui qui avait officieusement grandi au sein d'une okiya rangea sa baguette dans une poche interne de son kimono, tout en observant l'araignée qui l'avait conduit jusqu'ici se diriger vers son propriétaire. Impassible, les lèvres pincées, ignorant royalement les quatre étudiants, son service à thé le suivant toujours, l'homme pénétra douloureusement dans la bibliothèque. Un pas devant l'autre, il se fraya un chemin au milieu de tout ce chenille. Il attrapa avec une lenteur à faire peur une chaise aux pieds branlants et dont il manquait une partie du dossier pour la remettre debout. Comment il réussit à s'y asseoir sans qu'elle ne s'effondre sous son poids - poids qu'il avait réussi à disposé de telle sorte sur l'assise que l'on ne pouvait croire que les pieds tenaient mal, si on l'ignorait -, fut sans doute aucun un mystère. Il attrapa théière et tasse pour transvaser une partie de l'eau du premier récipient dans le second. “Sheraz Mahal! Freya Korrigan! Zion Webb! Michel-Ange Grimm!” Qu'il se met à énumérant avec la même lenteur que ses derniers mouvements, alors que son regard passait d'un étudiant à l'autre au fur et à mesure qu'il énonçait leur nom.
Mahal n'était pas un mauvais bougre. Yaslana l'avait régulièrement vu à la bibliothèque et il n'avait jamais rien à lui reprocher: il ramenait toujours ses emprunts à temps, les livres dont il se servait n'étaient jamais écornés et, entre les murs de la pièce, il n'avait jamais eu un mot plus haut que l'autre qui aurait pu déranger la tranquillité du lieu. Korrigan était faite du même moule, si l'asiatique passait outre l'événement de la rentrée où elle avait déclenché l'alarme de la réserve "par inadvertance" et dont il avait malgré tout de sérieux doutes. De même qu'il en avait quand au fait que @Kira Dagoniat n'était pas impliquée dans cette histoire. Webb... Webb, le Yamatao avait presque envie d'entrer, pour son cas, dans le cliché du courageux Gryffondor qui avait voulu protégé ses amis. Un peu comme Grimm, pour le coup: les potes avant tout, mais de là à s'embarquer dans l'invocation d'un oni pour prouver qu'ils étaient prêts à tout pour protéger ces derniers?
La jeunesse pouvait faire des folies, mais tout de même pas à ce point, si!?
Si c'était le cas, @Apolline Dunn savait-elle dans quoi elle s'engageait, en fondant une famille avec un loustic pareil?
Dans tous les cas, et tout en continuant de les observer un à un, Yaslana prend quelques gorgées de thé chaud. “J'imagine qu'aucun d'entre vous ne sait comment tout ça vient de se produire?” Qu'il finit par demander, crevant ainsi le silence qui commençait à devenir plus que pesant.
Il n'avait pas quitté le quatuor des yeux, en posant la question. Le "tout ça" était assez évident, au vu de l'état dans lequel la bibliothèque se trouvait.

Tout en sirotant son thé, l'asiatique regarde, par-dessus sa tasse, Webb et Grimm jouer les coqs pour se mettre d'accord sur lequel des deux est plus responsable que l'autre sur ce qui venait de se passer.
Mahal et Korrigan, de leur côté,  sont presque les plus sages et ceux ayant le plus la tête sur les épaules. Presque, oui, car les yeux du Yamatao s'exorbitent,  en écoutant la fin des explications de la bleue et bronze. “Je n'aurais peut-être pas mis autant de temps à intervenir, Korrigan, si tes amis et toi n'aviez pas eu la brillante idée de faire des invocations sans la surveillance ou l'aide d'un professeur!” Qu'il fait savoir aussi sec à la jeune fille.
Sur le coup, on peut voir la chaise aux pieds branlants sur laquelle il est assis bouger quelque peu. Se fut étonnant que les dits pieds ne céderent pas et qu'aucunes gouttes de thé ne vinrent tâcher le kimono du Yamatao, mais après une nouvelle répartition du poids du bibliothécaire sur son assise, le tout retrouva un certain équilibre, aussi précaire fut-il.

Pourtant, sur le fond, la nièce du directeur n'avait pas tort: ce n'était que la bibliothèque qui avait pris cher - ça aurait effectivement pu être pire, si la créature avait réussi à quitter la pièce ou si l'un ou l'autre des étudiants avait été sérieusement blessé -, face à la folie de l'oni qu'ils avaient réussi à invoquer via une chose aussi improbable qu'un... catalogue Moldu!?
Fronçant les sourcils alors qu'il reposait sa tasse sur son plateau, il tend le bras pour attraper le catalogue Ikea que le quator lui tendait. “J'ai déjà entendu parler de phénomènes étranges comme des maisons de Moldus considérées comme hantées avec des choses bizarres s'y produisant: des lumières qui s'allument et s'éteignent toutes seules; des planches qui grincent alors qu'aucun des habitants de la maison ne marchent; des livres et d'autres objets qui giclent de leurs étagères ou placards; des portes qui claquent alors qu'elles sont fermées ou qu'il n'y a pas de vent. Bref, la liste est longue, mais ce serait surtout dû à des esprits d'anciens habitants de ces lieux ayant refusé d'en partir ou d'accepter que d'autres viennent y vivre. Jamais à cause d'un catalogue. Qu'il répond à la question de la Serdaigle, tout en feuilletant le catalogue de meubles. Permettez que je le garde pour faire quelques recherches un peu plus approfondies sur la question?” Qu'il demande, en relevant les yeux vers les quatre étudiants.
C’était une question plus rhétorique qu'aute chose: si c'était réellement à cause de ce catalogue Moldu que tout ce bazar avait été créé, Lana préférait clairement le garder sous le coude, avant que l'un d'eux ai l'idée lumineuse de faire sauter l'intégralité de l'école. Tout du moins, le temps d'essayer de tirer tout ça au clair, que ce soit via les livres ou auprès de ses collègues probablement plus experts en invocations que lui.