Une nouvelle garde-robe # Vicky

La petite boutique familiale Tissard et Brodette était en effervescence depuis la nouvelle annonce du Ministère de la Magie, ordonnant un rapatriement de toute la population magique dans quelques villages magiques et semi-magiques listés dans le décret. Tout ce remue-ménage avait eu un certain impact sur les nombreuses familles britanniques qui avaient dû déménager dans l’urgence en emportant ce qu’elles pouvaient avec elles.

Il en avait résulté un regain d’activité pour le magasin de confection vestimentaire qui avait ainsi décidé d’ouvrir plusieurs succursales dans différents villages anglais. Aussi, Vicky avait été réquisitionnée dans la boutique en devenir de Pré-au-Lard. Les Graham tentaient de faire une concurrence éhontée à Gaichiffon, la chaîne de prêt-à-porter pour sorciers qui avaient déjà eu cette stratégie de développement depuis de longues années.

La prise de risque était double pour la famille Graham, puisque que les parents se retrouvèrent temporairement et en raison qu’un gros évènement à gérer sur Londres dans l’obligation d’y envoyer leur pire recrue : leur fille Vicky qui était un véritable fléau ambulant depuis qu’elle était tombée petite dans une potion d’inversion. Après cette catastrophe, la sorcière s’était retrouvée avec le moindre de ses gestes et le moindre de ses mots complètement inversés. Ce handicap qu’elle avait à peine maîtrisé avec le temps faisait d’elle la pire vendeuse et tailleuse de Grande-Bretagne.

Pourtant, pleine de bonne volonté, Vicky faisait de son mieux pour satisfaire sa famille, ainsi que chaque client qui passait le pas de la porte. Elle avait emporté avec elle Michel, son mannequin de bois préféré qui faisait son possible pour la soutenir, ainsi que sa cape enchantée qui recadrait parfois ses gestes déplacés. Aussi, ils furent trois à relever la tête – ou le col – quand la clochette de la porte d’entrée tinta. Une élégante sorcière se tenait là, prête à recevoir toute l’aide possible de leur part.

- Mais bien-sûr chère madame, vous êtes au d’or en bois… euh, je veux dire… au bon endroit, s’empressa de bafouiller Vicky en s’approchant d’elle, évaluant d’un coup d’œil expert ses mensurations. Nous avons des robes d’ovaire et dix tonnes… euh… d’automne et d’hivers, des tenues de soirées et de gala, des randos et meringues dotes… je veux dire… manteaux et redingotes, des vêtements plus professionnels…

Alors qu’elle énumérait le contenu de la petite boutique, la sorcière agitait sa baguette pour faire défiler les étoffes qui s’emmêlèrent joyeusement avec les plumes, rubans et autres perles qui tournoyaient dans une valse virevoltante. Michel le mannequin de bois pensa bien faire en enfilant une robe d’un rose bonbon assez nauséeux, se pavanant dans cette tenue afin que la cliente puisse s’en faire une bonne idée.

- Est-ce que vous voyez des choses ici pli cou vaise… euh… qui vous plaisent ? De quoi avez-vous besoin mue précisée lent… plus précisément, reprit Vicky pour connaître un peu mieux les besoins de la sorcière tout en se débattant avec un ruban particulièrement virulent.

Vicky agita les mains pour éloigner le mannequin de bois dans son tutu qui devait clairement gêner la sorcière, mais ses mains prenant le haut pour le bas et la droite pour la gauche émirent simplement une petite danse à laquelle essaya de répondre tant bien que mal le pantin de bois. Cependant, quand la femme énonça son poste à Poudlard, la vendeuse-couturière se tourna vers elle en laissant ses lèvres s’ouvrir dans un O parfait.

- Madame la directrice, je suis vraiment erronée… euh honorée de votre présence dans notre unique bulbe… je veux dire, humble boutique.

Des robes d’hiver et d’automne qui allaient rendre hommage à la directrice de Poudlard ? Voilà un défi qu’elle s’assurerait de relever non sans un certain enthousiasme… La baguette de la sorcière s’agita laissant sa magie contourner son handicap avec la précision que donne l’habitude. Heureusement pour Vicky, sa baguette était maligne et comprenait très bien que quand Vicky la tournait vers la vitrine, elle devait chercher son dû dans l’arrière-boutique, et quand elle la levait vers le plafond, la boite désirée se trouvait au sol.

Quelques instants plus tard, quelques costumes dans les plus élégants et raffinés de son stock tournoyaient lentement dans les airs pour que l’honorable cliente puisse les observer sous toutes leurs coutures. Une longue robe ample au velours rubis brodé de perles dorées vint effleurer tendrement de sa manche la tête de Vicky à son passage. Les vêtements l’appréciaient généralement, peut-être en raison de son étrange simplicité.

- Vous remarquerez ici un fautif de mimique… euh motif de phénix que je peux tout à fait changer en lion pour bosser aux casseroles… coller au symbole de votre maison.

Il s’agissait après tout d’une des maisons les plus majestueuses du château. Vicky avait beau être une ancienne Poufsouffle, elle avait souvent traîné du côté des quartiers des lions du temps de sa jeunesse, en raison d’un certain @Charlie Chance qui s’y trouvait également.

- Oh non je ne suis pas régente… gérante, expliqua la Graham avec un certain sourire d’excuse en abaissant prudemment sa baguette. Je ne prends ce rôle que poteau vraiment… temporairement parce qu’on manque de personnel. Habituellement je suis une simple perfectionniste… euh… réceptionniste. Mais ne vous inquiétez pas, je connais très bien mon métier…

Elle lui lança un sourire qui se voulait sûr d’elle, espérant que la cliente ne finirait pas par tourner les talons pour quitter sa boutique. Mais parlant de métier, il pourrait être intéressant de connaître le sien pour adapter sa tenue à ses tâches quotidiennes.

- Pourrais-je savoir quel est votre poste chopin du tasseau… au sein du château ? Nous avons des tenues d’entrainement à faitout acquise… je veux dire… tout-à-fait exquises…

La sorcière réassurait une certaine modestie vis-à-vis de sa position au sein du château, et Vicky se contenta de lui offrir son plus brillant sourire alors qu’elle comparait la soie d’une étoffe avec le teint de la directrice.

- Oh mais Tissard et Brodette est une enseigne sait très rieuse… très sérieuse…, crut-elle bon de préciser alors que la sorcière mentionnait leur originalité. Ne faites pas trop attention à notre mannequin Michel. Il paix fard poix… fait parfois… des propositions saugrenues, mais… il faut dire qu’il panne aïeul… n’a pas d’œil !

Cependant, l’enseignante paraissait fascinée par leurs produits, ce qui colora de fierté les pommettes de la couturière qui entreprit alors de lui expliquer quelques dessous de leur métier.

- Nous utilisons la du part tuile dent… plupart du temps… du fil de soie enchanté, ce qui permet aux vêtements paix douzée… d’épouser… la forme et la personnalité de ceux qui les portent. Ils suivent ainsi bien vieux maux vouvement… mieux vos mouvements… s’ils ne les anticipent pas. En cas de commandes particulières, nous pouvons également utiliser la croix d’asso mentule… soie d’acromentule…, mêlée à de la fibre travaillée par les plus grands entendeur chisseur… enchanteurs tisseurs. Nous avons ainsi sapin certis… certains habits… qui ont leur propre volonté. Mais il vaut mieux éviter si vous voulez être seule à décider de vos jeffe et zestes… faits et gestes.

Avec un rire ravi, Vicky récupéra la robe sélectionnée par sa cliente. Évidemment elle lui allait à ravir ! Vicky avait l’œil pour ça, tout comme elle savait pertinemment qu’un ensemble pantalon – veston en cuir de veaudelune écarlate sur le portant du fond de la boutique lui irait comme un gant.

- Mes patrons sont pet marrants… mes parents… Même si je travaille mal, ils sont obligés de vert affeck… faire avec…

La sorcière eut un rire étrange avant de redevenir brusquement sérieuse.

- Je plaisante, je n’ai pas intérêt à faire le coin drameau… moindre accroc… à un vêtement… Vous pouvez monter sur quoi… compter sur moi… pour des broderies parfaitement réalisées…

La tisserande ouvrit une étrange boite en bois qui se révéla bien plus profonde que ce qu’elle paraissait. De nombreux tiroirs s’ouvrirent sur une multitude d’autres petits emplacements. D’un coup de baguette inversée, la sorcière fit voleter à elles une bobine de fil semblable à de l’or fondu ; et pas moins de trois aiguilles se mirent à s’activer frénétiquement pour créer sur l’étoffe un sublime profil de lion avec un discret relief. Mais en entendant la spécialité de la professeure, les aiguilles s’immobilisèrent quand Vicky releva vivement la tête vers elle avec un certain embarras.

- De potion vous dabez vie… avez dit ? Oh… J’imagine que vous avez reconnu chez moi les iris effets versils… effets irréversibles d’une potion d’inversion. Ne vous en faites pas, avec l’habitude, ma magie a riz le pelais… pris le relais… pour compenser. Mais évidemment, si vous entendez parler de progrès en ramette de rentière… matière de remède, je suis toute ouïe…

La directrice semblait impressionnée par toute la magie qui imprégnait le magasin, et Vicky n’en fut pas peu fière. Bombant légèrement la poitrine comme si on venait de lui décerner un prix, elle lui offrit un sourire éclatant en lui répondant.

- Oh vous savez, je suis issue d’une longe guinée… longue lignée de tisseurs-enchanteurs, et la plupart des manches chantants… enchantements que vous voyez ici ont été lampée et cent paix… pensés et lancés bien avant ma naissance. Nous sommes nombreux dans ma famille, et chacun a sa ciel pas cité… spécialité. Je m’entends très bien avec les bals qu’un d’émoi… mannequins de bois. Ils ont dû sentir ma radicale pitié… particularité et choisir de me prendre sailor où… sous leur aile… Ou alors simplement, m’avez quoi… avec moi, ils peuvent choisir eux-mêmes veux laidement… leurs vêtements, et ils adorent ça !

Elle avait éclaté de rire devant la comparaison que faisait l’enseignante avec ses propres étudiants, s’amusant à imaginer une redingote en pleine dissertation et un tutu de tulle étudiant une constellation d’étoiles. La sorcière parut pour sa part autant emballée qu’hésitante devant l’ensemble en cuir de veaudelune et Vicky se contenta de sourire sans un mot. Le vêtement aurait épousé les formes de l’enseignante avec un ravissement sans égal, elle en était persuadée.

- Votre silhouette est blue cime… sublime, n’en doutez jamais, se contenta-t-elle de dire en haussant les épaules sans insister davantage.

Vicky ne forçait jamais la main des clients, au grand dam de sa mère qui suivait de près les comptes de l’enseigne. La directrice pourrait toujours revenir en boutique si l’idée avait fait son bonhomme de chemin dans son esprit. Sa cliente faisait partie de la meilleure des espèces pour la vendeuse car elle ne tarissait pas d’éloge à son égard et l’égo de Vicky s’en retrouva gonflé comme rarement il l’avait été dans sa vie. De plus en plus enthousiastes, les aiguilles filaient à toute allure, piquant et repiquant pour créer en toute précision le motif demandé. Quand la discussion avait viré sur son handicap, la sorcière avait férocement rougi avant de pâlir de plaisir et d’espoir.

- Oh merci… Je suis tombée dans une invasion de pression… potion d’inversion quand je devais avoir cinq ans je crois… Mormon et ma jacky… Mon corps et ma magie ont eu le temps de grandir en son quand paon… compensant mes difficultés de coordination. Je me suis également qu’aux bouts… beaucoup améliorée du point de vue de l’école lotion… l’élocution, même si ça ne se voit peut-être pas. Les paires pannées… premières années, j’inversais absolument loup mets tôt… tous les mots de mes phrases. Ma famille avait a dans bonnet… abandonné tout espoir, et moi j’avais tout simplement aparté de lapé… arrêté de parler. C’est peut-être à cèpe et toque… cette époque que je me suis manquée aux lignes qu’un… liée aux mannequins.

La sorcière haussa les épaules avant de relever le menton en voyant les aiguilles s’immobiliser. Elles avaient fini leur travail et la broderie dorée brillait de mille feux. Vicky s’empara délicatement de l’étoffe pour la faire ruisseler entre ses doigts sous le nez de la cliente, afin que cette dernière puisse l’examiner avec attention.

- Est-ce que cela couvent vin… vous convient ? Permettez-moi de vous offrir cette drop borie… broderie. Vous nous faites déjà un bien prince étang minable… inestimable présent en portant nos créations. Et, cela me permettra d’accepter flux passivement… plus facilement votre proposition. Evidemment, je suis très intéressée pour sourd puis… poursuivre ces échanges avec vous sur un roman ciel pot tiède… potentiel remède à mon mal.

Vicky ne put retenir une exclamation d’émerveillement quand la sorcière revêtit la tenue de cuir écarlate. Elle savait qu’elle lui irait à merveille mais n’avait pas imaginé à quel point. Dans cet ensemble, son aura de puissance était magnifiée, et en un simple regard, on savait qu’on avait devant les yeux une sorcière d’importance. Elle était simplement renversante, et aucun de ses mots inversés n’aurait pu exprimer à quel point. Aussi, Vicky laissa simplement son visage montrer sa fascination jusqu’à la question de la cliente sur les sorts de protection.

- Oh oui, lui répondit la couturière avec tout son sérieux retrouvé. Nous pouvons à faitou… tout-à-fait renforcer les protections d’un vêtement. Cependant, je ne suis experte dans ce chant d’engrangement… genre d’enchantement. Il vous faudra loup naissez… nous laisser les vêtements pour paix à tort les… les apporter à Londres où nos spécialistes chant s’urgeront… s’en chargeront.

Il y avait quelque chose de terrifiant à songer que la sorcière eut besoin de ce genre de protection, et Vicky se retint à grand peine de frémir en y songeant. Avait-elle des ennemis si puissants ? Le métier d’enseignante à Poudlard était-il à ce point dangereux ? Ou bien menait-elle une double-vie ? Tout cela ne la regardait pas bien évidemment. Les clients avaient parfois des requêtes plus inimaginables encore, et il était du devoir d’une tisseuse-habilleuse de ne juger ni dévoiler ce genre de secrets.

Une autre demande de la cliente serait pour Vicky bien plus simple à réaliser et elle voyait déjà où la broderie serait la plus seyante pour son ensemble.

- Très bien, dans ce cas-là je vont serve y qui… conserve ici vos achats. Je m’occupe de la seconde broderie et des port de ronds question… sorts de protection.

S’emparant d’une plume, elle griffonna difficilement de sa main gauche qui se pensait à droite quelques chiffres avant de tendre le papier à la sorcière.

- Voici le devis qui les sève… s’élève à 25 gallions et 3 mornilles pour le tout. Vous pourrez payer à la paix rection… réception des vêtements.  

Repliant soigneusement les tenues sur son comptoir, Vicky offrit un large sourire à la directrice, ses yeux brillant de ravissement. Les futures recherches de la professeure sur un potentiel remède à son mal rallumait chez elle une flamme d’espoir qu’elle pensait depuis longtemps éteinte.

- Je vous enverrai un chi tout haut bateau… hibou au château pour vous prévenir quand les tenues seront prêtes. J’ai été absolument ravie de roux vent contrée… vous rencontrer et j’attends avec hâte notre chaud reine éponge… prochain échange.