Entretien avec Zion Webb

Vendredi 15 septembre, 17h

Cela faisait quinze jours que j'avais pris mes fonctions et tout se passait bien. Les cours se déroulaient sans souci majeur et j'avais même remarqué que beaucoup d'étudiants avaient un bon niveau, même si certains manquaient cruellement de confiance en eux.

Je m'étais laissée ces deux semaines pour que la vie reprenne au coeur de cet école. J'avais évidemment discuté avec @Luke Korrigan des différents éléments de ma maison, mais il me tenait à coeur de faire un entretien avec chacun d'entre eux. C'est pourquoi, en cette fin de journée, j'envoyais une note à Zion Webb. Pourquoi lui ? Simplement parce qu'il était le premier dossier sur lequel j'avais posé la main en m'installant à mon bureau.

Code:

Monsieur Webb,

Merci de vous rendre dans mon bureau dès que vous recevrez cette note. Prenez une plume et un parchemin.

Magicalement vôtre,
Améthyste Miller

J'avais totalement conscience que ce dernier risquait d'être surpris de cette convocation, et qu'il allait même se demander ce qu'il avait pu faire. Connaissant le goût des gryffondors pour enfreindre le règlement, je pensais que cette stratégie pouvait m'apporter quelques informations supplémentaires. Je commençais, en attendre le rouge et or, à corriger quelques copies. Lorsque j'entendis des bruits de pas, avant même que l'étudiant ne toque à la porte, je l'invitais à entrer :

"Prenez place, Monsieur Webb ! Nous en avons pour un petit moment. Alors, dites-moi ... Comment se passe cette rentrée ?"

Je posais ma plume et mes parchemins, plongeant mon regard dans celui de Zion. Je n'étais ni froide, ni chaleureuse. J'avais juste cette attitude professionnelle qui me qualifiait lorsque je m'adressais à mes élèves.

Codage par Libella sur Graphiorum

À la réception du courrier, Zion avait jeté un bref regard vers @Israfel Clearwater, le teint livide. Que pouvait bien vouloir leur nouvelle directrice de Gryffondor pour le convoquer ainsi dès la deuxième quinzaine de ce mois de septembre ? Zion n'aimait que trop l'idée de se retrouver seul avec son professeur. Elle allait sûrement lui souffler dans les bronches pour avoir provoqué une bagarre avec Matt Spencer de Serpentard... Non, il n'y avait pas de témoins. À moins que ce véracrasse n'ait cafté ?

Il se mordit la lèvre avant de finalement hausser les épaules en rangeant la convocation dans son manuel d'Histoire de la magie. C'était peut-être à cause de sa grand-mère. Chinenye était du genre à envoyer un hibou par semaine à son professeur référant pour lui mettre la pression afin qu'il devienne autre chose qu'un scroutt-à-pétard dénué de cervelle. Elle visait l'excellence pour chacun de ses héritiers. Zion ne dérogeait donc pas à la règle, surtout après le fiasco de Zeke, il y a quelques années.

Le Gryffondor salua Israfel et @Norà Millar (ils attendaient probablement que ça pour roucouler ensemble) et il se précipita vers la sortie de la Salle commune.


(...)

Zion s'approcha du bureau du professeur Miller. Levant doucement la main vers la porte entrouverte, il entendit celle-ci l'inviter à rentrer. Le Gryffondor prit une profonde inspiration avant de pénétrer dans la pièce. Il avait cette curieuse impression d'aller à l'abattoir. Esprit peu tranquille pour quelqu'un comme Zion qui avait un comportement qui laissait clairement à désirer dans les couloirs du château.

« - Bonjour professeur. »

Zion vint s'asseoir en face de sa directrice, la paume de ses mains moites.

« - Super, madame. »

Fronçant les sourcils, il ajouta très vite :

« - C'est ma grand-mère qui vous a demandé de faire cet entretien, madame ? »

Zion était inquiet.

MADE BY @ICE AND FIRE.

Vendredi 15 septembre, 17h

C'était la première fois que j'occupais un poste avec autant de responsabilités. J'étais fière d'être devenue la directrice des lions, maison si chère à mon coeur. J'avais donc pris du recul par rapport à ce que j'avais vécu et je m'étais dit que j'aurais aimé avoir une épaule sur laquelle me reposer lorsque j'étais tombée enceinte et que j'avais dû fuir en France. Cet épaule, je l'avais trouvée en la personne de l'infirmière ...

J'avais déjà en effet entendu parler vaguement de Zion Webb. Quelques collègues m'avaient dit que ce n'était pas l'étudiant le plus calme et studieux de l'école, et cela m'avait fait sourire. Je ne l'avais pas été non plus. Rien n'était plus ennuyeux qu'un élève dont le seul but était de lever la main en classe, de suivre les règles et le chemin qui avait été tracé pour lui.

Alors lorsque le jeune homme s'installa devant moi, je ne pus ressentir que l'angoisse qui émanait de lui. Je n'avais même pas ouvert le dossier et déjà, j'imaginais qu'il devait y avoir la lettre de cette grand-mère dont il me parlait. J'ouvris donc le dossier qui était à son nom et, en effet, un parchemin signé du nom de Chinenye se trouvait.

"Ah oui, je me souviens ... Elle est arrivée le jour de la rentrée. Votre grand-mère semble avoir votre réussite à coeur. Personnellement, je n'ai pas encore été tentée d'aller fouiller votre dossier. Mais le fait que vous soyez si peu à l'aise devant moi me questionne beaucoup."

Je referme le dossier et je plonge de nouveau mon regard dans celui de l'étudiant.

"Dites-moi, Monsieur Webb ... Quelles sont vos aspirations futures ? Vous êtes en 3e année et vous devriez déjà avoir une petite idée de votre avenir, non ?"

Codage par Libella sur Graphiorum

En effet, sa grand-mère était active dans son éducation. Chinenye avait le rôle de mamie, de papa et de maman. Il lui fallait tenir Zion d'une main ferme étant donné son potentiel pour faire des bêtises grâce à son incapacité à garder son attention figée plus de cinq secondes si l'on ne parvenait pas à attirer son admiration dès les premières minutes d'une rencontre. C'était un bon garçon qui cherchait le regard et l'admiration des autres à défaut d'avoir celui de ses feux parents. Améthyste aurait le plaisir de le découvrir au cours de l'année.

Il eut un sourire en guise d'excuse lorsque sa directrice de maison mit en évidence son malaise. Bien sûr qu'il n'était pas tranquille dans ce bureau. Zion avait un petit peu trop vu celui-ci lors de ses deux premières années à Poudlard, lui laissant une curieuse impression que le professeur @Jameson Clearwater rêvait de se servir de sa tête comme un trophée de chasse à exposer au mur.

Le Gryffondor préféra garder le silence, observant que le professeur Miller fermait son dossier devant lui pour pouvoir lui accorder toute son attention. Zion baissa timidement le regard avant de le relever très vite lorsque cette dernière s'adressa à lui.

« - Mes aspirations ? » Répéta le Gryffondor, montrant alors qu'il n'y avait jamais vraiment réfléchi par sa surprise.

Bien sûr, Zion, comme tout gosse, avait un jour dit qu'il souhaitait devenir Auror, ou Guérisseur ou même joueur de Quidditch professionnel (bizarrement, il se souvint tout particulièrement du regard de sa grand-mère lorsqu'il mentionna une hypothétique carrière dans le sport. Quand on était un Ayodele, ce n'était pas envisageable. Prestige, renom et honneur, sinon gloire devait être le motto de chacun d'entre eux). Mais cela n'avait jamais été bien sérieux.

Son choix le plus difficile fut ses matières optionnelles.

Quelle chance, dira-t-on, face à son insouciance innocemment naïve.

Zion se gratta la joue, les yeux dans le vague.

Que pouvait-il bien vouloir faire plus tard... Zion n'en avait aucune idée.

« - À vrai dire, j'en sais rien. » Avoua le Gryffondor, sans aucun gène apparent.

Il avait des capacités, c'était indéniable. Il était l'un des meilleurs de sa promotion en métamorphose, matière hautement complexe, sans qu'il ne soit vraiment à travailler cette matière. Le professeur @Luke Korrigan avait suffi à lui insuffler le bon goût de ce cours hautement intéressant. Les possibilités étaient vastes. Peut-être ferait-il carrière dans la métamorphose ?

Ou en Astronomie, peut-être ? Ses notes étaient plutôt correctes dans les autres matières (sauf en Histoire de la magie, c'était une catastrophe).

Zion lui fit un sourire désolé.

« - Comment vous avez su ce que vous vouliez faire, vous ? » Répliqua-t-il pour détourner l'attention du professeur quelques instants.

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Vendredi 15 septembre, 17h

Lorsque Luke m'avait accordé cette confiance, me nommant directrice de la maison des lions, j'avais été la première surprise. Il m'avait alors fallu du temps pour prendre mes marques et voir ce que mon prédecesseur, que je n'avais jamais rencontré, avait déjà mis en place.
C'est ainsi que j'avais découvert que certains parents pouvaient se montrer très présents. Cela m'avait d'ailleurs questionné sur l'action de mon père durant ma propre scolarité. Je m'étais promis de retrouver mon dossier pour le parcourir. Mais là n'était pas la question pour le moment.
J'avais à coeur de connaître chaque étudiant, et de faire en sorte que chacun trouve sa place dans notre société magique. Cela n'était pas facile, et j'étais la première à savoir à quel point le parcours peut être chaotique lorsqu'on ne termine pas ses études dans le même établissement.
N'ayant pas encore parcouru les dossiers, pour ne pas me faire d'idée sur les élèves, je notais intérieurement que si la grand-mère avait une telle implication dans la scolarité du jeune homme, c'est que la situation familiale devait être particulière.

"Oui, vos aspirations, vos envies ..."

Il avoua alors qu'il n'en savait rien. Je souris alors doucement, ne voulant pas qu'il pense que c'était une erreur ou pire, une faute de sa part.

"Ce n'est pas grave ... C'est aussi pour cela que je suis là."

Je ne m'attendais clairement pas à ce que le lion me pose la question, mais je trouvais cela presque touchant. Celui qui passait pour un pitre auprès de beaucoup de mes collègues avait-il juste besoin d'une oreille attentive et d'une discussion sans jugement ? J'allais vite le savoir.

"Les potions ont toujours été une passion à mes yeux. Alors bien sûr, comme tout le monde, j'ai rêvé d'autres métiers, comme celui d'auror ... Mais cela aurait fait grincer les dents de ma famille. Et comme j'ai dû ... quitter l'école bien avant la fin du cursus, je me suis retrouvée apprentie auprès d'un sorcier en France. Pour ce qui est de l'enseignement, c'est venu un peu plus tard ... Lorsque je me suis posée et questionnée sur l'impact que je voulais avoir dans la communauté magique."

Je n'en dis pas plus. Je ne pouvais clairement pas confier plus de choses à un élève. Mais mon regard s'était perdu vers ma fenêtre, un instant. J'avais juste voulu accompagner les jeunes sorciers, qui, comme moi, avaient des parents défaillants. Et ces jeunes me rappelaient toujours les magnifiques yeux émeraudes que j'avais dû abandonner.

"Mis à part l'humour, vous avez des passions ? Vous participez à certains clubs ?"

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Zion écouta patiemment le professeur Miller parlait de son parcours. C'était amusant de voir que tous partageaient ces mêmes aspirations, quoique naïves, probablement liés par un idéal que chaque enfant désirait atteindre : celui du Héros. Auror était probablement son choix le plus viable pour le moment. Zion s'en doutait, mais il n'avait jamais réellement eu le déclic. Inconsciemment, il prévoyait de prendre ce chemin pour continuer son objectif de marcher sur les traces de ses parents afin de mieux les connaître. C'était quelque chose de compliquer pour le jeune garçon dont la psyché avait, à jamais, été marquée par la perte soudaine de ses parents. Tous les deux Aurors, tous les deux Gryffondor, à combattre les Mangemorts pour un avenir meilleur. Ils s'étaient sacrifiés pour que lui, Zion, puisse avoir une vie sereine, paisible, à l'abri au sein du manoir Ayodele, avec une grand-mère aussi puissante que protectrice, véritable personnification d'une main de fer dans un gant de velours.

Il eut un mouvement de tête alors qu'elle terminait son histoire avant qu'elle ne le remette sous les feux des projecteurs en recentrant l'entrevue sur lui. Un sourire amusé et rempli de fierté s'installa sur son visage cuivré alors qu'elle mentionnait son humour. Il fronça les sourcils alors qu'il réfléchissait rapidement.

« - Je suis dans le club de Duel... Et je fais partie de l'équipe de Quidditch de Gryffondor. » Ajouta-t-il, après un bref instant de silence, tout en bombant le torse, fier de porter les couleurs de sa maison sur le terrain.

« - J'aime beaucoup la discipline du club de Duel. Et en sport, j'aime l'adrénaline et le challenge que ça me procure. Comme si je me mettais au défi. »

Zion était un challenger. Il avait beau avoir l'étiquette du garçon populaire un peu débile sur les bords, il n’en restait pas moins quelqu'un de bien, de droit dont le cœur battait dans sa poitrine pour l'adrénaline, les aventures et le besoin d'attirer l'attention des autres. Tout ce que le club de Duel et l'équipe de Quidditch pouvaient lui apporter en somme.

Sous ses airs de petit con, il y avait un jeune garçon qui ne souhaitait pas forcément grandir. Il se mettait des défis pour occuper son esprit qu'il fuyait la plupart du temps. Plus il grandissait, plus le manque de ses parents se ressentait et c'était quelque chose qu'il ne parvenait pas à gérer. L'exutoire des deux sports qu'il avait choisi lui permettait de rentrer fatigué les soirs où il n'avait pas un devoir de dernière minute à faire pour le lendemain.

« - Donc pour savoir quoi faire il faut que je me demande ce que je veux apporter aux autres, c'est ça ? » Demanda Zion avec une pointe de sa naïveté légendaire.

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Vendredi 15 septembre, 17h

Voilà ce qui me plaisait dans mon métier : découvrir et accompagner des jeunes, comprendre qu'en chacun, il y a de la richesse et que le jeune adulte ne demande qu'à s'épanouir.
Alors que je raconte une partie de mon histoire, mettant évidemment de côté la partie très personnelle. Le jeune homme m'expliqua alors qu'il faisait partie du club de duel ainsi que de l'équipe de Quidditch.

"Intéressant ... Vous êtes donc un homme d'action ... Le poste de capitaine de l'équipe ne vous a jamais intéressé ? Il paraît pourtant que vous êtes un meneur, non ?"

Je ne pus m'empêcher de sourire légèrement en le voyant fier de m'expliquer son activité extra-scolaire. Il ne s'agissait pas simplement d'entendre ce qu'il avait à me dire, mais analyser la façon dont il me répondait. Et de toute évidence, Monsieur Webb était bien loin de la réputation qu'il trainait ... Mais c'est le propre de l'être humain de s'arrêter aux apparences pour juger.

"Cela dépend si vous voulez avoir une influence sur les autres. Il me semble évident que vous avez besoin d'action, et je dirais que vous avez encore besoin d'un peu de maturité, notamment pour savoir comment canaliser cette impulsivité qui semble vous guider."

Je sors alors un parchemin qui reprend la totalité des Mulots disponibles à Poudlard.

"Le Mulot Sécurité magique me semble le plus adapté pour le moment. Après, cela va dépendre de votre passion pour le quidditch. Vous n'êtes pas sans savoir qu'une branche Queerditch a ouvert ..."

Saraphaël s'approche alors de Zion. Lui qui était au creux d'un chaudron sort de sa cachette et se met à se frotter aux jambes du gryffondor.

"De toute évidence, Saraphaël semble vous apprécier. Vous avez un chat peut-être ou ..."

Je me penche pour voir mon fléreur vouloir monter sur les jambes de l'étudiant, sortant un miaulement un peu étrange.

"Un fléreur ?"

Codage par Libella sur Graphiorum

Lorsque le professeur Miller lui demanda si le poste de Capitaine de Quidditch de l'équipe de Gryffondor l'intéressait, Zion ne sut que répondre. Partagé entre la surprise et l'excitation tout aussi soudaine l'une que l'autre, le Gryffondor ne savait pas quoi répondre sinon par cette petite étincelle particulièrement brillante dans le fond de son regard. Zion finit par sourire, flatté.

« - Je suis qu'en troisième année, madame. » Répondit-il, tout simplement.

Il était tout de même rare qu'un capitaine soit élu si jeune. @Xris Andērson, de Serpentard, restait quand même une exception dans le domaine. Néanmoins, il ne put s'empêcher de caresser l'idée d'arborer un tel prestige, car en plus de pouvoir s'en servir pour séduire les filles, il aurait aussi accès à la Salle de bain des préfets. Et ÇA, ce n'était pas rien.

Après un court échange sur la vie du professeur Miller, Zion lui demanda alors s'il devait choisir une profession qui serve aux autres membres de la communauté sorcière. L'idée d'être utile, pour Zion, rimait avec travail et avec responsabilité. Deux choses qu'il aurait très certainement à sa sortie de l'école pour des raisons évidentes.

Zion écouta soigneusement son professeur, méditant quelque peu sur ses paroles qui tendaient à guider le jeune Gryffondor sur un sentier qu'il n'avait encore jamais emprunté.

« - Sécurité magique... »

Une ombre se dessina sur le visage de Zion qui ne put s'empêcher de penser à ses parents ou à son cousin Zeke. Il fronça les sourcils, observant machinalement sa main comme s'il se demandait s'il était capable d'employer sa magie au service du bien. Bien sûr qu'il en avait rêvé plus jeune... Comme n'importe quel gosse. Mais ses parents avaient perdu la vie en faisant cela. Et son cousin était tombé en disgrâce pour avoir usé de magie noire afin de sauver cette jeune femme.

Il en avait envie, mais il ne savait pas trop. Quant au Quidditch, c'était hors de question. Il adorait ce sport, mais il ne se voyait pas faire ça toute sa vie. Alors, devoir subir le regard courroucé de sa grand-mère... Il eut un léger sourire, amusé par le comportement de cette dernière à qui il devait tout. Après tout, c'était elle qui l'avait élevé... Avec la bienveillance de ses tantes et oncles, bien sûr, mais c'était Chinenye qui avait le dernier mot sur tout. Ce qui n'était pas pour lui déplaire...

Tout à coup, Saraphaël, le fléreur de la professeur, surgit d'il ne savait où pour venir se frotter sur ses jambes. Instinctivement, Zion se pencha pour le caresser avec douceur.

« - J'ai un fléreur, madame. Midnight. Il est effrayant, mais j'l'adore. Mon cousin devait me l'envoyer, mais il n'est toujours pas arrivé. »

Zion ne put s'empêcher d'afficher un air inquiet. Son fléreur était un protecteur. Il était là quand Damballa ne l'était pas. C'était un animal intelligent qui tenait en respect les esprits malveillants par son simple regard à la couleur du souffre.

Zeke devait avoir des problèmes. Depuis son pacte avec le Baron Samedi, c'était compliqué pour lui. Il était enfermé dans une tourmente sans fin dans laquelle il avançait l'air résigné. Zion l'aimait beaucoup son cousin, mais il n'avait jamais trouvé quoi faire pour l'aider sinon en se faisant inviter pour manger au Wizard Burger gratuitement.

« - Sécurité magie pourrait me convenir, je pense. Mes parents ont pourchassé les mangemorts après la guerre. »

Améthyste devait forcément en avoir eu vent. Tobias et Delilah Webb avaient été assassiné en tentant d'arrêter un des derniers mangemorts fugitifs.

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Vendredi 15 septembre, 17h

Un léger rictus sur les lèvres, j'attrapais ma plume pour noter simplement : Manque de confiance en lui sur le parchemin personnel que j'ajouterais au dossier à la fin de cet entretien. Mon regard se plongea alors dans les yeux du jeune homme, comme si j'essayais de lire en lui. Pourtant, je n'étais absolument pas legilimens, mais j'aimais tenter de deviner ce que la personne pouvait penser lorsque je lançais quelques réflexions.

"Où est donc votre ambition, Monsieur Webb ? Vous avez peut-être me répondre que vous n'êtes pas un serpentard, mais pour devenir Capitaine de l'équipe, il faut montrer des compétences de leader et d'organisation. Vous pensez réellement que l'âge a un énorme impact là-dessus ? Si tel est le cas, c'est en effet que vous n'êtes pas prêt."

Suis-je un peu dure ? Oui ... Certainement. Mais je sais que la plupart des étudiants réagit à ce genre de remarques. Je me rends d'ailleurs compte que cet entretien n'est pas vain, loin de là. De toute évidence, Zion n'a pas encore réfléchi à son futur parcours. Pendant un instant, je me questionnais : à son âge, avais-je déjà réfléchi à mon MULOT ? Pas vraiment ... Je profitais du temps, je vivais à fond mon amour, je découvrais les coins et recoins de l'Université, cherchant à vivre des aventures trépidantes.

"Ce qui signifie que vous devrez avoir des notes optimales en Défense contre les Forces du Mal, Etude des Moldus, Métamorphose et Sortilèges. Et évidemment, votre participation au club de duel est un énorme plus qui penchera en votre faveur pour être accepté dans ce M.U.L.O.T. J'ai conscience que je vous bouscule un peu, Monsieur Webb, mais, selon moi, il faut toujours avoir son objectif en tête pour avancer."

Je continuais de l'observer. Qu'est-ce qui lui passait donc par la tête ? Pourquoi regardait-il ainsi sa main ? Mais comme Saraphaël avait décidé que l'attention devait être tournée vers lui, il grimpa lourdement sur les jambes du gryffondor, s'installant confortablement.

"Effrayant ? Ecoutez, je peux me renseigner, si vous voulez. Vous devez adorer les créatures pour que Saraphaël soit attiré ainsi par vous. Ou alors il essaie de me passer un message me signifiant que je dois garder un oeil sur vous ..."

Parler de la guerre me fit soupirer. J'étais pour ma part partie durant cette période et, même si mon père n'avait jamais été reconnu pour avoir été un mangemort, je savais qu'il avait aidé ces derniers, partageant leurs idéaux. J'hochais doucement la tête, lui répondant :

"Je suis partie en 1999 ... Mais ... Je suppose que Tobias et Delilah Webb étaient vos parents. J'en ai entendu parlé ..."

Comment ? Oh ... Jasper Miller était du style à vomir sur les membres de l'ordre du Phénix, et sur les aurors en règles générales. Du moins, en privé ...

"Ils seraient fiers de l'homme que vous devenez ... J'ai l'impression que quelque chose ne va pas ... Vous semblez ... pensif ... Je ne veux pas vous obliger à vous confier à moi, mais sachez que je suis là pour vous écouter, si vous en ressentez le besoin. Vous pouvez aussi en parler avec l'infirmière, d'accord ?"

Codage par Libella sur Graphiorum

Comme un couperet qui s'abattait lui, Zion accusa le coup lorsque le professeur Miller lui fit par de son ressenti. S'il y avait bien une chose que le jeune Gryffondor sentait être dénuée, c'était d'ambition. Il n'avait jamais cherché à savoir ce qu'il voulait faire plus tard et encore moins ce qu'il espérait faire de sa vie, prenant cette dernière comme elle venait plutôt que de devoir réfléchir à des sujets qui, d'une façon ou d'une autre, lui remettraient la tête dans le décès de ses parents. Être adulte, c'était une chose qu'il ne prenait pas au sérieux. L'ambition, à ses yeux, était un truc d'adulte.

Il baissa la tête, se demandant alors s'il méritait bien cet insigne qu'il portait pourtant fièrement sur sa poitrine. Le Gryffondor souffla du nez, préférant garder cette espèce d'agacement dans lequel il se trouvait maintenant que le professeur Miller venait de réduire à néant toutes ses chances de devenir un jour capitaine de Quidditch.

Il fallait dire aussi qu'il était plutôt du genre à suivre les autres dans leurs bêtises. Que ce fut @Michel-Ange Grimm, @Israfel Clearwater ou encore @Camaël Grimm, Zion n'avait jamais ressenti cette espèce de besoin de guider les autres. Peut-être l'était-il tout naturellement ? Zion n'avait pas de réponse à cela.

Bien sûr qu'il aurait bien aimé, mais... Soudain, Zion, qui ne manquait pourtant pas de courage bien que ce soit plus de la témérité à ce compte-là, semblait manquer cruellement de confiance en lui. Cette idée l'agaça profondément, aussi, il releva la tête vers la directrice de Gryffondor avec une pointe de défi qu'il ne chercha même pas à voiler.

« - On verra bien si je ne suis pas prêt. » Répondit Zion avec cette étrange lueur dans le fond de son regard.

Zion comptait bien lui prouver le contraire. Aussi, quand il chausserait ses bottes de Quidditch pour l'entraînement prochain, le Gryffondor montrerait alors sa hargne et son désir de gagner.

« - Vous vous entendrez bien avec ma grand-mère... » Maugréa Zion alors qu'Améthyste s'expliquait sur son besoin de guider maintenant ses élèves.

Un sourire avait malgré tout percé sa carapace pour s'étaler d'une oreille à l'autre montrant alors qu'il ne le prenait pas mal, bien au contraire. Sur l'instant, Zion se sentit tout à coup très proche de son référant à Poudlard.

« - Métamorphose et Défense contre les forces du mal, je gère. Sortilège, ça va mais étude des moldus... »

Zion n'avait même pas pris cette matière en option. C'était, pour lui, quelque chose d'inutile. Ils n’avaient pas de magie pour vivre. Ils devaient forcément avoir une vie ennuyante, non ?

C'était à ce moment-là que Saraphaël décida de venir quémander quelques caresses que Zion lui donna volontiers. Avec beaucoup d'affection, mais aussi quelques inquiétudes, le Gryffondor répondit à son professeur qu'il en avait un aussi.

Zion éclata de rire.

« - Gardez-les deux, professeur ! » Taquina le Gryffondor, laissant sous-entendre qu'il prenait cela avec beaucoup d'humours, car cela risquait de réellement compromettre ses futures sorties nocturnes si elle le faisait vraiment.

Enfin, Zion revint sur le cursus proposé par le professeur Miller. Son visage blêmit alors qu'elle mentionnait le nom de ses parents. Il se redressa légèrement sur sa chaise, un geste qui trahit son malaise, mais il ne fit rien d'autre, se contentant alors de rester digne. Son regard finit par chuter lorsqu'Améthyste lui demanda si ça allait.

Observant ses mains jointes entre ses jambes quelques instants, Zion ne répondit pas tout de suite. Être ici, à Poudlard, c'était comme marcher sur leurs traces. Mais c'était aussi se rendre compte de leur vie. C'était aussi de se demander s'ils seraient fiers de lui au vu de ses frasques qui alourdissaient son dossier scolaire.

Le professeur Miller ne les avait pas connus.

Zion finit par redresser la tête, tout en haussant les épaules comme s'il essayait de se défaire de cette douleur qui devait l'accompagner quand on parlait de ses parents qu'il n'avait jamais connus autrement que dans le discours des autres.

« - Non, c'est bon. C'est juste que... En faites, je... J'ai-j'ai pas connu mes parents. »

Il s'efforça de sourire. Ce n'était pas le seul qui avait perdu ses parents dans la guerre. Mais pour une raison qu'il ignorait, il se devait de paraître le plus détaché que possible.

MADE BY @ICE AND FIRE.