Un rendez-vous formel ? #Luke

INFOS FICHE DE PERSO

Un rendez-vous formel ?

Samedi 4 Novembre 2023 - 18h

Posant mon verre sur un meuble, je croisais à mon tour les bras en l'observant, tel un enfant, me débiter tout un tas d'âneries qu'il ne maîtrisait qu'à moitié. J'aurais pu m'agacer face à ces mensonges, mais je compris que le beau Serdaigle n'était pas prêt à assumer ce qu'il pouvait ressentir à mon égard. A vrai dire, de mon côté, j'ignorais clairement tout ce que mon coeur hurlait en moi. Oui, bien sûr, je savais que je me sentais bien en sa présence et que, très clairement, j'avais envie de lui. En même temps, c'était un bel homme charismatique et célibataire, donc par conséquent un homme désirable. Seulement voilà, Luke soufflait le chaud et le froid et je n'avais pas pour habitude d'être autant destabilisée.

" C'est cela oui ... Eh bien, tu lui passeras le bonjour de ma part ... Ce doit être une femme formidable pour qu'elle fasse naître en toi de telles remarques auprès de Flinky."

J'avais un sourire quelque peu moqueur, mais je ne voulais pas enfoncer davantage le clou. Après tout, je n'avais pas envie d'être renvoyée dans mes appartements avec une nouvelle demande express de n'aborder que le côté formel de notre relation professionnelle.

Ah oui, le barbu ! Bon sang ce qu'on avait pu y jouer ... C'était à cette époque que j'avais appris à bien tenir l'alcool ... Alcool, qui, mine de rien, m'avait permis d'endormir mon coeur lorsque j'avais dû abandonner la toute petite fille que j'avais mise au monde.

"Et je suppose que tu n'as pas de jeu de cartes ... Ce n'est pas comme si nous étions des sorciers. Mais enfin, tu as toujours su que ça ne valait pas le coup de jouer contre moi ... Comme quoi ... Malheureuse en amour, heureuse au jeu."

Et pourtant, à l'époque, je ne cherchais pas vraiment l'amour. Il m'était tombé dessus, de façon totalement inattendue ... Et cela avait été à la fois la meilleure période de ma vie et le début de ma descente aux enfers.

Entendant Luke parler des articles de presse, je fis une grimace. Oui, je les avais vus ... Mais très sincèrement, je les avais balayés d'un revers de main, sachant pertinemment que mon retour ferait parler. Pouvait-on en vouloir aux journalistes de remuer la merde ? Pas vraiment. Bon, cela était fait sans aucune élégance, et j'avoue avoir eu envie d'enfoncer ma baguette dans les fesses de cette Mélusine d'Assembourg. Mais avec l'âge, j'avais gagné aussi en sagesse et j'attendrai simplement de l'avoir face à moi pour lui dire le fond de ma pensée.

"Disons que j'ai découvert cette fouille-merde ... Mais je ne peux pas te mentir, je savais pertinemment que cela arriverait. J'ai ... rencontré un certain Glenn Yard qui fouillait autour du manoir familial. Un lycaon, sans aucun doute possible. Mon père s'adonnait apparemment à des expériences ignobles ... Je l'ai autorisé à prendre tout ce qu'il voulait et ... Je ne l'ai jamais revu. Je doute qu'il bosse pour cette harpie. Son nom te dit quelque chose ?"

Peut-être m'en voudrait-il de ne pas lui avoir raconté cela plus tôt mais après tout, il ne pouvait ignorer ce qu'il m'avait demandé, et autant dire qu'il n'y avait rien de plus informel que cette rencontre à Godric's Hollow. Me resservant un nouveau verre que je bus presque cul-sec, je lâchais alors :

"Il va me falloir du temps pour faire oublier mon nom de famille. De toute évidence, mon père a continué à faire des choses affreuses et avait de plus en plus de mal à s'en cacher. Il faudra simplement que les gens comprennent que je peux les aider à essayer de réparer tout cela. Il faudrait que je trouve là où il cachait sa pensine mais ... il devait avoir un autre QG que le manoir. Je n'y ai trouvé que celle de ma mère."

Je soupirais doucement. Je n'avais pas eu le courage de m'y plonger. J'imaginais déjà sa réaction en apprenant mon départ ... Ou peut-être que mon père lui avait fait également croire que j'étais morte ? Je n'étais pas encore assez solide pour traverser tout cela.

"Pour le moment, je reste à Poudlard. Je m'y sens en sécurité et ... cela me permet aussi de veiller sur toi ..."

Codage par Libella sur Graphiorum

Alors qu’elle me parlait, tout en l’écoutant, je faisais des aller-retour dans mon bureau désormais. Tantôt pour ouvrir un grimoire, tantôt pour aller à la fenêtre, et une autre fois, je passais derrière elle les sourcils froncés. Tout ceux qui me connaissait savait que quand je faisais ainsi, ce n’était pas par manque de respect mais c’était parce que je réfléchissais. D’ailleurs, j’avais cesser de boire du whisky pur feu et je me concentrais sur ses propos. Enfin, allant vers la fenêtre une énième fois en regardant le terrain de Quidditch, je répondis :

« Oui, je sais qui c’est. C’est le frère de notre ancien garde chasse, ils ont un domaine sur Loustry. Ils ne sont pas dangereux, mais si ils sortent de leur réserve c’est qu’il y a un gros soucis. »

Je me tournais vers elle, inquiet. Les enfants n’avaient pas à payer le prix des parents et… indirectement c’était ce qui était en train de se passer avec Améthyste. Ils venaient tous un à un la déranger désormais sur son paternel alors qu’elle n’y était pour rien. L’envie me prit d’aller à son manoir, tout brûler pour effacer toute trace de ce maudit passé et… de la garder uniquement pour moi à l’avenir. Mais je ne pouvais résolument pas lui faire ça.

« Pour l’instant, je ne m’en mêle pas. Mais… Crois moi, ça me démange. Beaucoup de personne semble s’intéresser à ton père et donc à toi par extension. Je ne pourrai résolument pas accepter qu’on touche à un seul de tes cheveux. Mais par respect pour toi, je reste en retrait. »

Je m’approchais d’elle, puis je posais une main sur son épaule, la regardant à l’envers avec un grand sourire charmeur. Si elle savait. Je soupirai et je me contentais de dire d’un petit air espiègle :

« J’ai besoin de personne pour veiller sur moi. Je suis un Korrigan, quoi qu’on en dise tu sais. »

Je lui fis un petit clin d’oeil et je restais là. On s’était bien rapproché pendant le bal et les multiples avances avaient été faites sans que je n’y plonge vraiment. Parce que j’avais peur pour elle, si je m’engageais dans une relation, qu’elle soit également aspirer par mes démons. Les siens ne me faisaient pas peur. Contrairement aux miens, qui étaient totalement inconnus de tous pour le moment. Je me penchais alors, pour l’embrasser sur la joue comme elle avait fait pendant le bal.

« Mais je doute que tu m’écoutes sur le sujet. »

Puis, sans réfléchir, je déposais un baiser sur ses lèvres, doux et léger. L’espace d’un instant, je vis le visage d’Ether qui traversa mon esprit, et je reculais un peu, la libérant de ma main et conscient qu’elle ne voyait plus mon visage inquiet et soucieux, je pris un masque de sourire.

« Désolé. J’aurai peut être pas du embrasser la Directrice des Gryffondors ! »

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La vie c'est comme une carte de Chocogrenouille. 

Amato Animo Animato Animagus

Directeur de Poudlard

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Un rendez-vous formel ?

Samedi 4 Novembre 2023 - 18h

Tout en sirotant mon whisky, je regardais Luke faire ce qu'il savait faire de mieux : réfléchir. Ca faisait très cliché pour un Serdaigle, mais il n'avait pas vraiment changé depuis vingt ans. Je le revoyais parcourir la bibliothèque lorsqu'il réfléchissait, alors que, de mon côté, j'étais assise sur une table à le regarder et à parler beaucoup trop fort.

"Je pense qu'ils recherchent des preuves de ce qu'a fait mon ... Jasper pendant toutes ces années. Il y avait des bocaux avec toutes sortes d'organes dans la cave. Je n'y suis pas restée longtemps mais ... je savais qu'il faisait des horreurs. Et je n'ai rien fait pour l'arrêter."

Oui, depuis un certain temps, je ressassais cette histoire. Je me sentais coupable. Coupable d'avoir été une jeune fille faible face à son père, coupable de ne pas avoir alerté de la violence de ce dernier, coupable d'avoir simplement fui pour sauver ma vie. Et au fond de moi, j'avais ce besoin, plutôt qu'une envie, de réparer ce que Jasper avait pu détruire. Mais je n'imaginais pas à quel point il avait fait des dégats.

Je souris doucement lorsqu'il m'avoua que cela le démangeait de se mêler à toute cette histoire. Il était adorable, mais j'avais besoin de faire ce "deuil" seule. Et d'assumer les conséquences de mes actes. Peut-être qu'un jour parviendrais-je à comprendre que Jasper était le seul responsable de tout cela et que je n'étais que sa fille ... ?

"Je te promets de venir vers toi si je me sens en danger, d'accord ? Mais tu sais très bien que pour que je m'y sente, il faut que je sois à deux doigts d'y passer ..."

Je fis un sourire espiègle en réponse au sien. Bien sûr, il était comme moi ... Il voulait veiller sur tout le monde mais estimait que lui n'en avait pas besoin. Et tandis qu'il m'embrassait sur la joue, je lui répondis :

"Tu veux vraiment qu'on disserte sur nos capacités d'écoute quant à la protection réciproque que nous aimerions nous apporter ?"

J'aime sentir ses lèvres contre ma joue, et lorsqu'il m'embrasse sur les lèvres, je sens mon coeur se soulever. Cela fait deux décennies que je n'ai embrassé personne sur les lèvres et je ne peux m'empêcher de penser à Keeth alors que je devrais profiter du moment. Lorsqu'il se recule, je me sens ... étrange.

"Je ... Non ... Je ... C'était ..."

Tiens, je ne trouve plus mes mots, c'est assez rare pour être souligné ! Je le regarde alors et je le sens inquiet. Est-ce que lui aussi a pensé à son premier amour ? Cela ne fait vraiment pas de doute et je le comprends. Je lui prends alors les deux mains et je murmure :

"C'est normal d'y penser Luke ... Moi aussi ... Et nous attendrons d'être prêt, si tu le veux bien."

Codage par Libella sur Graphiorum

Je retournais à la fenêtre en écoutant ce qu’elle avait à me dire. Je me renfermais, et je mis les mains dans mon dos. Finalement après quelques longues secondes d’attente, interminable, je sortais un peu de ma réserve, pour… presque me mettre en colère.

« On dirait Siobhan. J’ai déjà perdu ma femme comme cela, tout le monde l’oublie j’ai l’impression. Il n’y a aucun mérite à attendre que le danger soit là pour m’appeler. »

Ma mâchoire se contracta et je caressais ma tempe, je commençais à avoir mal à la tête, car les angoisses revenaient depuis quelques temps. Je rêvais que j’arrivais trop tard, ma plus grande hantise. Ce soir dans les mines de Gargareth, j’avais vraiment failli arrivé trop tard. Et là, Améthyste me parlait d’un danger qu’elle courait et… elle n’avait pas peur. Pourquoi ?

« Ce n’est rien, ne t’en fais pas. Avec le temps, je ne sais plus m’y prendre avec les femmes. »

Ma voix était un peu brisée. Voilà. Les souvenirs d’Ether revenaient encore et encore me hantait. J’avais parlé d’elle, à Améthyste alors que j’aurai mieux fais de garder cela pour moi. Les yeux toujours sur ce terrain de Quidditch, je regardais dans le lointain, l’âme complètement vide, depuis très longtemps d’avoir perdu sa moitié. Une vague de remord pour ce que j’avais d’ailleurs fait à Améthyste m’envahit et je continuais toujours un peu froidement.

« Je ne sais pas si c’était une bonne idée, d’ailleurs. Je ne sais pas si un jour je serai prêt. »

Je me tournais vers elle, abattu. Je baissais alors les yeux. Je savais que je la blessais mais en même temps j’étais totalement égaré depuis presque 30 ans. Mes yeux exprimaient toujours la tristesse des premiers jours et ma joie s’était envolé au moment où les jumeaux étaient arrivé au monde. Je lui tournais le dos, et je baissais un peu la tête pour dire simplement :

« Je vais te laisser. J’ai à faire. »

J’avais pris alors mon grand manteau noir et mon chapeau en feutre, qui faisait aussi de havre-sac. Pour aller où ? Très certainement chez Dilshad, pour parler. Mais j’avais oublié que lui aussi, j’avais réussi à m’en éloigner. Je passais alors prêt d’elle et… je me penchais pour l’embrasser sur le front.

« Je suis désolé. Je te jure que j’y arriverai. »

Puis, je lui passais une main dans les cheveux. Passant alors la gargouille, je transplanais immédiatement vers l’Irlande, afin de me reculer vers la pièce secrète où j’avais autrefois maintenu Ether entre la vie et la mort. La magie, c’était tout ce qu’il me restait à présent…

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Un rendez-vous formel ?

Samedi 4 Novembre 2023 - 18h

J'avais senti la situation tourner. Pourtant, cela aurait dû être parfait ... Notre premier baiser. Mais non. J'avais tout gâché. J'étais stupide. C'était le seul qui avait réussi à raviver mon coeur de glace, coeur que j'avais forgé durant plus de vingt ans et j'avais tout foutu en l'air. Et je le regardais partir, sans rien dire. Les larmes auraient pu me monter aux yeux mais ... depuis combien de temps n'avais-je pas pleuré de tristesse ? Je restais donc là, l'écoutant à moitié, ne sachant pas que dire, que faire ... Si lui n'était pas doué, je ne l'étais plus plus. Deux handicapés de l'amour qui se rapprochent, c'est une danse complexe, un ballet entre deux âmes tourmentées, cherchant désespérément un équilibre dans un univers d'incertitudes et de secrets.

Alors lorsque Luke m'embrasse sur le front, je fermai mes yeux, déglutissant difficilement. Je savais qu'il allait partir et je n'allais pas le retenir. J'ignorais ce dont il avait besoin et je me rendais compte que ce n'était pas de moi. Pas pour le moment. Et même si cela me fendait le coeur, même si j'avais envie de lui crier de rester là, même si j'avais envie de l'embrasser, de le retenir, je ne fis rien. Et lorsqu'il disparut, j'attrapais mon verre de whisky. Buvant cul-sec ce dernier, je m'approchai de l'un des miroirs. Je me sentais minable ... Ne supportant pas mon image, je balançais le verre dans ce dernier, et les deux objets éclatèrent en mille morceaux. Puis je tournais les talons, non sans emporter la bouteille laissée là ... Inutile d'avoir un verre pour la terminer.

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