Like sour diesel (Luke)

Posant un pied hors du lit de l’infirmerie où ils avaient atterrit durant la nuit, Edel observait @Siobhán G. K. Almadovar tourner son visage endormi de l’autre coté, lui permettant de totalement s’en extirper en silence. Laissant une simple note sur sa table de chevet non sans prendre le temps de dessiner une élégante fleur blanche avec sa plume en trois dimensions pour la faire éclore lorsqu’elle se réveillerait, le Serpentard s'était déjà éclipsé de la salle de repos sans le moindre regard autour de lui, mise à part pour @Xris Andērson. Mécaniquement, il boutonna sa chemise et le reste de son uniforme avant même de croiser les étudiants qui se dirigeaient vers la Grande Salle, pressant le pas pour arriver devant le bureau du directeur alors que tous les tableaux fétiches de sa femme lui indiquait qu’il s’y trouverait forcément.

Mot de passe donné à la gargouille en pierre et quelques marches foulées plus tard, Edel se trouvait déjà devant la salle remplie de bibelot encore plus conséquent que celui de son ancien bureau. Pourtant, il eut un instant de flottement devant le maudit Augrey de la famille Korrigan qu’il avait réussi à mettre à l’abri avant que le dragon ne l'écrase la veille même. Il ne fallut que ce souvenir vif pour détourner du regard, voyant le Choipeau à sa place comme il aurait toujours du l'être.

Le plop caractéristique de Flinky le fit tourner sur ses talons, sentant déjà les airs approbateurs de son maître se calquer sur son visage noueux.

"Oui je sais, je m’annonce pas.” S’accordant ses propres privilèges depuis longtemps, Edel s’installa simplement sur le siège en face du bureau, bien conscient qu’entre les différentes discussions avec le Ministère et les justifications à donner aux parents surprotecteurs d’enfant majeurs et vaccinés, le directeur aurait moins de patience à faire valoir avec lui ici-même. Pourtant, l’arrivée de la mère d' @Eynaelle Sanderson la veille lui laissait une désagréable impression en bouche, avec le même dégout que le père de Siobhan avait éprouvé face à la sœur de la mère de Sio. "Mais toi comme moi, on a pas aimé sa venue.” Continuant de parler à l’elfe, la fatigue était encore là alors qu’il n’avait eu que peur d’heures de sommeil. Mais il était là pour vérifier qu’il avait bien vu juste : aucun des deux n’appréciaient ce que dégageait la famille de la Poufsouffle.

Dans la biblothèque cachée de mon bureau, j’observais le petit grimoire que j’avais récupéré dans les Grottes de Gragareth. Il était en Gobelbabil, et difficilement déchiffrable. J’avais quelques bases, mais… Ce qui m’intéressait, surtout, c’était les schémas et annotations écrites. Tout portait à croire que ce grimoire était un manuel, qui expliquait comment fabriquer un Retourneur de Temps. L’avidité et la tristesse d’avoir perdu ma femme, et de savoir que je pourrai alors peut être remonter le temps pour la sauver, tout comme mon frère, avait fait que je m’étais empressé de dérober l’ouvrage. Alors que j’en étais à la partie sur la composition du sable contenu dans le retourneur, j’entendis des voix de l’autre côté du mur. Fronçant les sourcils, je me demandais qui pouvait bien venir à cette heure-ci. Avec soin, je rangeais le grimoire, et verrouillait l’enchantement semblable à celui de Fidelitas, mais en plus réduit pour faire disparaître la Bibliothèque. Tapant dans mes mains, le mur pivota, révélant en apparence une pièce entièrement vide.
Mon regard se posa sur Flinky, qui me regardait d’un air un peu paniqué et désolé, et sur mon gendre qui visiblement avait besoin de parlé.

« Tu devrais être au lit, en train de te reposer et veiller sur Siobhan, Edel. »

Cela ne sonnait pas comme un reproche, mais comme quelque chose de calme et assez rassurant. Me dirigeant vers mon bureau, je m’asseyais en face de lui et je le regardais sans aucune expression, cachant bien évidemment l’envie et le désir qui m’avait animé à cette lecture soudaine.

« Mais tu as le droit d’être ici, comme n’importe quel étudiant ou membre de ma famille. Qu’est ce qui ne va pas ? »

Le ton sarcastique et cassant, contrairement au moment où j’étais avec la mère d’Eynaelle, du Juge Ayonele et de la Grand-mère de Freya avait disparu pour laisser place à beaucoup plus de sérénité. Contrairement à ces personnes, Edel ne m’avait rien fait.

« Et avant que tu me dises ce qui t’amène, je voulais aussi te remercier d’avoir protéger Siobhàn. Je sais, c’est normal. Mais ce n’est pas parce que c’est normal qu’on a pas droit à des remerciements et de la reconnaissance. Donc merci. »

Je baissais les yeux après l’avoir regardé droit dans les siens et lui avoir fait mes remerciements. Je levais ensuite, mon visage fatigué vers lui d’un air interrogateur et je me tournais alors vers Flinky pour dire :

« Reviens surveiller les étudiants et veille à ce qu’ils ne manquent de rien, surtout Freya. »

Ma filleul n’avait pas tellement l’air en forme, et j’étais clairement inquiet. Mes traits étaient d’ailleurs tirés par l’inquiétude.

Prendre en compte les conseils de son beau-père pour savoir comment veiller sur @Siobhán G. K. Almadovar à son chevet n'était pas une possibilité, et pourtant, il se tut, ne s’imaginant à peine essuyer le filet de bave de la jeune femme qui ronflait certainement à cette heure-ci. Devinant aisément qu’Edel ne ferait pas de visite de courtoisie pour parler tasse de café, le directeur Korrigan le remercia soudainement de sa présence aux cotés de sa fille que le Serpentard réprima en plissant les lèvres. Il n’estimait pas l’avoir protégé lorsqu’une hache l’avait tout bonnement frappé, bien que l’issue aurait été bien plus fatale si Luke n’avait pas réussi à venir à temps. L’hydre avait été maintenue en stase pendant qu’ils leur avaient permis de rentrer à Poudlard, et laissant alors le soin à l’elfe de maison de faire un tour à l’infirmerie, surtout pour surveiller sa nièce @Freya Korrigan .

”La tante de Sio, c’est quoi son souci? Je pensais qu’Eynaelle avait été bercé trop près du mur, mais on dirait que sa mère est totalement perchée.”

Fatigué, mais peut-être pas autant que le directeur qui affichait un calme olympien, Edel était loin de mâcher ses mots, comprenant plus ou moins les raisons pour lesquelles la mère Sanderson n’avait pas été invité durant les festivités de l'été. Il avait eu sa fille à l’œil, remarquant aisément à quel point elle s'était faite petite durant leur mariage, comme pour ne pas attirer l’attention du directeur. Mais il y avait là des histoires qui méritaient d’avoir un certain éclaircissement.

”J’ai jamais apprécié la manière dont elle mettait le don des Vélanes en danger.” Premier point où il plissa les lèvres. Sio avait une capacité hors norme qui se devait d'être libérée, mais clairement pas au prix d’être réduite en cendres comme la voie qu’empruntait @Eynaelle Sanderson à s’exhiber comme à la foire. ”Et quelque chose me dit que la matriarche ne s’est juste pas déplacée pour nous servir de son salut de reine, je me trompe?”

Je plissais des yeux et je contemplais Edel. Visiblement il avait un point de vu semblable au miens, alors qu’il était bien plus jeune que moi. Tournant le dos, je me dirigeais vers la fenêtre de mon bureau pour observer le terrain de Quidditch et me remémorer tous les souvenirs que j’avais eu avec cette famille. Ca me faisait plus mal au coeur que je ne l’imaginais, et observer quelqu’un de si différent d’Ether mais qui pourtant lui ressemblait énormément m’avait complètement chamboulé.

« Disons qu’elle a un soucis d’ordre personnel avec moi. Elle n’a jamais du apprécier qu’Ether s’en aille de la famille pour reconstruire sa vie avec moi et elle veut me le faire payer coute que coute. »

Je serrais un peu les dents et je regardais toujours ailleurs, sans véritablement voir le terrain de Quidditch. Mes yeux dans le vague, je me contentais de rajouter sans entrer dans les détails :

« Et disons que l’intégralité de la famille ne m’aime pas, car j’ai caché selon eux deux de leurs héritiers ici, à Poudlard. Et que je pense qu’ils veulent récupéré leurs dues. Enfin, j’en sais trop rien. Quoi qu’il en soit il faut s’en méfier et rester vigilant. »

Je réfléchissais au don de Vélane. J’avais pas mal étudier le sujet, les différentes familles associés et leurs métamorphoses lorsque j’étais avec Ether. Plusieurs fois d’ailleurs, je m’étais demandé si j’étais véritablement tombé amoureux d’elle ou de son don. Mais… la réponse était venu avec le temps. C’était curieux qu’Edel ne se soit pas posé la même question avec Siobhan.

« Je n’aime pas tellement cela non plus. Mais… il faut faire avec. Ils sont très influents et puissants.  Au niveau national et international. A mon avis, sa présence nous valait un avertissement. Tu ferais bien de te méfier toi aussi. » dis-je en me retournant vers lui pour le regarder dans les yeux.

Laissant le directeur lui tourner le dos, certainement pour la première fois, Edel saisissait bien à quel point l’histoire passée pouvait être remuer par la simple présence de la famille maternelle de @Siobhán G. K. Almadovar . Optant pour le silence en tentant presque de humer les traces d’un café pour se passer de tabac, le Serpentard écoutait attentivement le patriarche non sans penser à l’héritière qui lui avait prouvé à quel point elle pouvait foncer tête baissée à la moindre opportunité. Et quelque chose lui disait que son “incident” qui l’avait mené vers des ruelles plus dangeureuses n’avait pas été qu’un simple concours de circonstance. Si la mère d’ @Eynaelle Sanderson tentait d’approcher sa nièce pour les embarquer dans des affaires encore plus douteuses que celle des Almadovars, il allait très clairement s’y mêler.

”J’ai aucun port d’attache chez les Galavagh, mais si quelqu’un tâche l’image et la volonté de la mère de Sio, je serais là pour rappliquer où il faut.”

Une autre vélane aurait pu le rendre bien plus indifférent, mais cette affiliation familiale pourrait forcément un peu plus susciter la curiosité de la jumelle de @Finn Gavalagh-Korrigan puisque le clan pourrait lui faire miroiter toutes les réponses que son père lui avait caché jusque-là, rien qu’en se basant sur leur joute verbale et la volonté de prendre son propre chemin. Il n’y avait que peu de façon de sortir le Serpentard de ses gonds et si on se mettait à toucher aux sien, Edel en surprendrait plus d’un en allant taper dans la fourmilière. Il ne s’en méfiait pas et il n’en serait pas prudent si Sio se retrouvait mêlée.

”Il faudra songer à la laisser faire.” Alors que Luke se tournait vers lui, Edel leva les deux mains comme un signe de paix sachant tout deux de quoi il parlait. La volonté de Sio irait forcément à l’encontre d’un père qui ferait encore tout pour la protéger, mais il était certain que la jeune femme ne s’en sentirait que plus respecté et comprise dans son besoin d’en savoir plus sur ce qui la liait à sa mère. Par cette tache de naissance qui se faisait souvent vive, Edel n’irait pas à l’encontre de son besoin, lui laissant même largement la place d’obtenir les réponses par elle-même, sans restriction. ”Je dis ça pour vous, pas qu’elle a tendance à faire l’inverse de tout ce que vous lui dites, mais qu’elle aura certainement la tête un peu plus froide si vous lui faites confiance.”

Je me retournais alors en fronçant les sourcils. La laisser faire ? Alors qu’elle était en danger ? J’avais déjà entendu ça et j’avais déjà répondu à la question. C’était hors de question que j’enlève mon regard de la dessus et que je laisse ma fille sans protection. Cherchant la réponse la plus politiquement correcte pour Edel, je me contentais de sourire un peu jaune et je déclarai calmement :

« Mais, je la laisse faire. Ca n’exclus pas le fait que je dois quand même la protéger comme le ferait n’importe quel membre de sa famille. Ce clan a déjà essayé de la tuer, et il recommencera. » dis-je un peu sinistrement.

Je baissais les yeux car cette discussion me renvoyait clairement au passé. C’était un spectre qui était revenu me hanter alors que je pensais, qu’ici, à Poudlard, j’avais écarté définitivement cette éventualité. J’avais cru trouver en ces murs un refuge, mais je me fourvoyais. Elle n’était en sécurité nul part finalement et ça m’angoissait.

« Je lui fais confiance, ne crois pas le contraire. C’est aux autres que je ne peux pas me fier. Ca n’a absolument rien à voir. »

Je restais debout face à lui, les bras croisés. Comme tous les garçons de son âge, il comprendrait quand il poserait pour la première fois ses yeux sur ses enfants, à la maternité. Que rien ne pouvait venir pour nous les prendre, et que nous les protégions coute que coute, de tous les maux possibles que l’univers pouvait nous envoyer. C’était comme cela dans la majorité des mammifères intelligents et nous n’y faisions pas exceptions.

« Ce sont des psychopates prêts à tout. Dans le meilleur des cas, ils lui font du mal et dans le pire des cas, il lui bourre le crâne d’idées reçus et de fausses informations. Non crois moi, pour elle, le mieux c’est qu’elle se concentre sur ses études et votre vie à deux. Sa mère était un joyaux, mais malheureusement, c’était l’exception d’une famille qui n’a que le malheur à offrir. »

Ce n'était pas de sa fille dont il doutait, mais bien du monde autour qui pourrait la faire dévier d’s un chemin qu’elle n’aurait choisi si les fréquentations étaient différentes. Le grand point noir de la situation se trouvait en la personne d’Eynaelle dont il lui avait déjà confié ses doutes plus tôt dans l’année, sans réellement lui en dire plus quand d’autres l’avaient déjà prévenu des affaires douteuses où ils trempaient. Certains fruits ne tombaient jamais bien loin de l’arbre et à l’inquiétude qu’il voyait dans le regard du père de famille, il comprenait qu’Ether avait été un simple grain portée par le vent pour grandir bien loin du malheur des Gavalagh.

”Et donc vous voulez faire quoi, concrètement?”

Il n'était pas las de la conversation, bien qu’il savait que @Siobhán G. K. Almadovar serait la première à voir rouge si elle savait qu’ils parlaient de sa sécurité ainsi que celle de son jumeau @Finn Gavalagh-Korrigan . Mais peut-être qu’elle verrait leur étrange collaboration d’un autre œil, loin de l’altercation qu’ils avaient eu dans le jardin des Korrigans.

Avoir un œil sur eux n'était certainement pas suffisant à ce stade-là, aux yeux d’Edel, il aurait été nettement plus intéressant de provoquer en tapant dans la fourmilière pour observer les remous et les vagues crées. Bien qu’il s’attendait déjà à devoir transplaner d’urgence aux cotés d’elle à chaque instant critique, le Serpentard n’allait pas lésiné sur d’autres moyens.

”Si ce sont des psychopathes, leur impulsivité ruinera leur plan, il suffirait de le déjouer au bon moment quoi qu’ils mettent à exécution.” Fronçant les sourcils, Edel tapotait silencieusement du pied comme d’un tic nerveux. Un clan de Vélane qui, contrairement aux Almadovars qui protégeait uniquement les leur, n’hésiterait pas à se servir des uns des autres à leur fin et il ne croyait nullement au fait que Sio resterait sagement avec son insigne de préfète sans rien faire pour s’assurer que Finn ne parte pas tête baissée à sa suite. Il en eut un sourire narquois à l’idée même que le directeur puisse penser, malgré cette soirée, que sa fille resterait les bras croisés après avoir vu sa tante pour la première fois. ”Vous lui ferez assez confiance pour la laisser volontairement rentrer dedans si ça peut lui permettre de voir par elle-même et de ruiner la famille de l’intérieur?”

Je continuais de le regarder dans les yeux les bras croisés sans rien dire de plus. J’écoutais ce qu’il allait à dire et je le trouvais de plus en plus investi dans son désir de participer à mes plans. Et ca ne me plaisait pas beaucoup, car déjà c’était un étudiant et sa place était derrière un pupitre, pas à courir la pampa à chasser des vélanes en quêtes de vengeance, et deux, parce que ça deviendrait aussi dangereux pour lui et que je ne voulais surtout pas rendre ma fille triste et veuve.

« Comme d’habitude. J’administre cette école et je veille sur vous. Je ne compte pas faire quelque chose. »

Je restais là, les dents serrés et finalement j’arrivais à me décontracter un peu. Il fallait que je change un peu, et que j’arrête de voir Siobhan comme une enfant ou pire comme une adolescente. C’était des sorciers, certes encore en étude, mais adultes. Il avait peut être droit à plus détails et à moins de froideur de ma part.

« Les problèmes viendront certainement à nous. Inutile d’aller les chercher les premiers. On attend, et si on nous attaque, on se défend. »

Je le regardais dans les yeux et je revins derrière mon bureau pour m’y asseoir. Je le regardais toujours dans les yeux et cette fois-ci, je serrai encore les dents quand il m’exposa le plan éventuel.

« Ca c’est une très mauvaise idée. Déjà parce qu’elle est dangereuse, et ensuite parce qu’ils ne sont pas naïf. Certes elle est la fille d’Ether et un membre de leur famille. Mais… C’est moi qui l’est éduqué, et je doute qu’ils n’aient aucun soupçons si elle fait ça. Dans le meilleur des cas, elle se fera renvoyer paitre et dans le pire des cas, ils la prendront en otage de n’importe quel manière. »

Je le regardais dans les yeux, et je gardais mon sang froid même si ce petit avoeux avait fait en moi l’effet d’une crise d’angoisse à l’idée de savoir qu’elle ait pu penser à ce genre de plan qui était certainement très foireux. Comment comptait-elle s’y prendre pour effacer toute mon éducation aux yeux de la famille Gavalagh ?

« Et crois moi, j’ai pas envie d’aller la chercher, de me mettre en colère et de détruire intégralement et sans aucune merci l’ensemble d’une famille qui a beaucoup d’influence au sein de ce pays. Même si j’en meurs d’envie. Parfois, il faut simplement attendre. Et le temps fait le reste. »

L’attente était une notion qu’Edel avait demandé à @Siobhán G. K. Almadovar d’avoir lorsqu’ils étaient sorti de la Grande Salle quelques heures avant le blocus, bien que la quête de vouloir agir de l’intérieur avait été forte chez la jeune femme. Enfouir un don était une contrainte dont il préférait la voir s’affranchir, bien qu’il semblait évident que le Ministère n’en faisait plus officiellement une affaire d'état, mais loin de se fier aux apparences, il savait qu’au moindre problème avec un seul hybride suffirait à remettre le feu au poudre.

”D’accord.”

Peut-être était-ce encore la fatigue de la veille ou le peu de sommeil qu’il avait eu à passer à coté de Sio dans un lit qui n'était pas le leur, Edel soufflait simplement devant les craintes justifiées du père de famille. L’attente n'était pas simplement le fait de se tenir immobile, mais de se préparer à contre-attaquer quand le moment sera venu. S'il savait prouver sa justesse en sortilège, il était certain qu’il allait devoir revoir ses tactiques en duel s’il voulait assurer à leur cotés. Si l’arrogance se lisait avec évidence dans son regard, pour la première fois, sans réellement y penser, le Serpentard était concerné par les prochains mouvements qui allaient s’opérer autour de celle à qui il tenait une seule promesse.

”On fera en sorte de ne pas ressortir les vieilles pierres alors.”

Machinalement, il sentit le tatouage présent sur son coude le picoter, tel un auto-avertissement de ne pas s’aventurer jusqu’au bout du chemin. Levant les yeux vers le directeur et cernant que la discussion venait au bout, Edel se redressa de son siège, non sans vouloir faire un crochet en cuisine avant de regagner l’infirmerie ni vu ni connu.

”Merci.”

Avec un flou évident, Edel parlait de la présence du directeur dans la forge, tout autant que celle qu’il apportait à Sio depuis des années. Si les conflits étaient nombreux entre pères et filles, c'était le simple témoignage d’une affection débordante et l’incompréhension de deux entités aussi différentes que ressemblantes. C'était un lien qu’il ne connaissait pas et dont il cernait les nuances grâce à elle. Et sans réel mot de plus, Edel le salua avec respect avant de prendre congé au dernier regard.