Carried away by the moonlight shadow.

27 octobre 2023
L'Ensorceleur
Feat  @Léandre Hamilton

J’ai attendu à distance de la porte dissimulée et close du salon privatif qu’il ait terminé son entretient avec deux sorciers dont je n’étais pas parvenu à identifier l’accent. Puis me suis glissée dans le passage, les saluant d’un signe de la tête. Refermant la porte derrière moi, j’ai lancé un regard de braise à Léandre avant de me jeter dans ses bras et de partager un moment charnel avec lui sur l’un des canapés. Composer avec le travail et les pulsions maintenant impossible à contenir était devenu un véritable défi. Plus les jours me séparant de l’influence de la lune s’amenuisaient et plus cela m’était difficile.

Mes appétits rassasiés, je sens la louve forcer de plus en plus le passage vers la surface tandis que je me rhabille. Ce qui, en temps normal, me laisse dans une sensation de plénitude, lui ouvre désormais une brèche car elle sait que son heure arrive. Des picotements le long de l’échine, les articulations qui brûlent, les muscles tendus… Cela ne sera plus long. La nuit est déjà bien entamée mais je résiste. Encore un peu. Pour être auprès de lui, humaine. Alors je profite de ce précieux temps que je gratte au maximum, serrant la mâchoire.

« Tu savais que les filles avaient lancé les paris sur nous ? » Je pose la question d’un ton faussement calme alors que je lui présente mon dos pour qu’il m’aide à remonter la fermeture éclair de ma robe. De base je n’apprécie déjà pas qu’on parle dans mon dos et je me sais particulièrement susceptible à cette période du mois, capable d’exploser pour un rien. Si je m’écoutais je casserais du décor pour passer mes nerfs mais je ne veux pas qu’il en fasse les frais. « De savoir quand on allait franchir le pas ? » Je me retourne et passe mes bras autour de son cou, plongeant mes yeux dans le bleu des siens. Ce qui m’horripilait étant que des personnes aient pu remarquer ce qui m’avait échappé tout ce temps. « 50 gallions ! » Parce qu’en plus notre relation a une valeur ! Je fais la moue à cette idée.

27 octobre 2023
L'Ensorceleur
Feat  @Zoey Woods

27 octobre 2023
L'Ensorceleur
Feat  @Léandre Hamilton

« … Les deux. » Je lui réponds boudeuse mais comme toujours il parvient à désamorcer ma mauvaise humeur et je pars dans un petit rire embarrassé. Je respire longuement, ferme les yeux, penche la tête pour lui offrir pleinement ma nuque et profite du contact de ses lèvres sur ma peau, électrisée. Me ménager ? Oui, sans nul doute. Certainement, même, mais pas seulement et c’est bien là ce qui m’embête. « Il faut surtout que je descende. » Je soupire doucement et ouvre mes paupières. Je joue avec le feu à rester près de lui, loin de ma cage. Les autres fois cela n’avait pas été aussi compliqué. Les autres fois les choses étaient différentes. Ces nuits étaient d’autant plus devenues une punition. Devoir m’enfermer, me transformer, prendre mes distances, contrainte par ma nature… « Ça va être notre première nuit loin de l’autre. »

Plus je résiste et plus cela sera difficile. Je le sais. Sans compter que, malgré un repas copieux, une partie de moi reste frustrée par l’absence de viande. La louve réclame de la vraie nourriture que je persiste à lui refuser, m’accrochant à ce régime alimentaire, persuadée que ça peut atténuer le goût du sang de la créature, que cela peut conforter une discipline. J’entends encore @Ellie Yard me rabattre que c’est d’une bêtise sans nom, qu’il faudrait que je prenne des forces ne serait-ce que pour mieux contrôler les transformations... Mais je suis une galloise bornée. « Allez, beau blond, il va être l’heure de me remettre dans ma cage. » Je lui caresse la joue d'une main avant de l'embrasser avec une profonde tendresse. Quand je m'écarte, je lui adresse un sourire en coin mais le cœur n’y est pas.

Je prends le bras de l’homme que j’aime alors que nous sortons du salon à défaut d'oser mêler mes doigts aux siens. Si les employés avaient compris notre relation, je ne voulais pas pour autant m'afficher auprès de notre clientèle, par pudeur. Autant m’exposer dans des tenues qui laissaient deviner mes courbes ne me dérangeait pas, autant mes sentiments m’étaient précieux et je voulais les garder égoïstement. Tandis que nous traversons tranquillement le rez-de-chaussée pour rejoindre les escaliers menant à l'étage inférieur, le bras droit se rappelle à ses devoirs. « Oh, avant que j’oublie ! Notre cargaison de vins est toujours bloquée par les gardes de l’entrée du Marché, ils disent que leurs tarifs ont augmenté. » Je serre la mâchoire. « Ils veulent profiter du Décret. » Comme si nous n’étions pas suffisamment pénalisé par ce gouvernement, il faut que des profiteurs en rajoutent une couche. « J’aurais bien réglé ça à ma façon mais on ne peut pas se permettre de perdre trop de temps avec des représailles. Il va falloir qu’on réagisse si on ne veut pas se faire plumer par ces abrutis... » Mon regard se perd sur un journal posé sur une table.

J’ai un hoquet de surprise. « C’est le deuxième exemplaire que je trouve aujourd’hui ! » Je grogne d’agacement alors que je le récupère quand on passe à côté. Encore et toujours ce torchon. C’était à se demander s’il n’était pas ensorcelé ! J’avais beau les jeter les uns après les autres, j’en trouvais de nouveau régulièrement. Les gens se précipitaient pour dévorer ce journal, il était dans bons nombres de conversations. « J’aimerais pouvoir dire que je ne comprends pas la fascination des gens pour cet article... » Il aborde un sujet tellement sensible pour la communauté magique qu’il ne peut que passionner les lecteurs. Pour ma part, cela me met mal à l’aise. Les gens sont suffisamment énervés par la politique actuelle, il est inutile de venir semer la peur par ces vérités inavouées. Cela fait remonter bien trop de choses que beaucoup préféreraient taire et je fais partie de ces derniers. Aussi, le succès de Mélusine d'Assembourg m’énerve. A présent, les picotements se propage à ma peau, des crampes menacent mes orteils. Ma main se referme sur le journal. « Je lui ferais bien manger sa plume ! »

27 octobre 2023
L'Ensorceleur
Feat  @Zoey Woods

Il lui sourit avec compassion.
" Crois tu que je vais te laisser dormir seule " Déclara t il dans un murmure. Il était hors de question, qu'il laisse sa douce se transformer sans son soutient. " Femme et Louve, j'aime les deux " ajouta Léandre, avec douceur.

Il l'observe jouer de ses talents, faussement joyeuse derrière son sourire si éclatant. Il ne veut pas lui enlever son système de défense qui est l'humour, et l'audace. Etre brave pour ne pas se murer dans la peur. Il écouta avec attention son rapport sur la cargaison, et haussa un sourcil.
" Ne t'en fais pas, l'affaire a été réglée ce matin, aux aurores. Et il n'y aura pas d'augmentation, je te ferais part des détails après la lune "

Leur trajet est perturbé par la vue du terrible journal. Léandre serre la mâchoire malgré lui, il avait bien précisé au gamin des cuisines Johnny Scarlet qu'il ne voulait pas voir ce torchon. L'affaire déchaînait les passions, et remuait la haute société. Et c'était de ce monde que Léandre se méfiait. Il y avait des noms cités, des rumeurs et les faits. Son double encore à l'Est  @Aram Romanez , l'informait de certains mouvements inquiétants.

- Elle mangera sa plume, tôt ou tard, ma douce., Il lui prit délicatement le journal des mains et le fit disparaitre en le froissant avec force. Descendons, chérie*.

Le couple s'engouffra dans le sous sol, de l'Ensorceleur pour accéder à une chambre forte qui ne pouvait s'ouvrir qu'avec le sang de Léandre.

Le sorcier avait pris le temps d'aménager la chambre sauvage en une garconnière étrangement douillette.
Il avait installé plusieurs matelas au sol, un dans la cage. Des livres, de quoi manger et boire, et écouter de la musique. Tout ce qu'il fallait pour distraire, et égayer une sorcière comme une louve. Et il veillerai toute la nuit, a ses côtés. Il lui avait promis.

27 octobre 2023
L'Ensorceleur
Feat  @Léandre Hamilton

Je note que je suis une bien piètre acolyte, n’ayant même pas les dernières nouvelles concernant les livraisons mais décide de mettre cela sur la fatigue bien qu’on en soit qu’au début du cycle. Je me garde aussi de préciser que j’aimerais être celle qui fera manger sa plume à Mélusine et que j’aimerais que ce soit plus tôt que tard. Qui sait ce qu’elle allait encore remuer ? Avec un peu de chance elle laisserait mes amis tranquilles pour jeter son dévolu sur d’autres familles.

Mes yeux pétillent alors qu’on entre dans la pièce. Si dans les premiers temps elle avait eu des allures intimidantes avec ces barreaux, Léandre avait su en faire un véritable havre de paix. Je notais les nouveautés avec un sourire ravi.

« Pense à te reposer, malgré tout. Je sais que je ne suis pas la compagnie la plus calme ces soirs-là. Oh, et n’oublie pas, demain je vais prendre le thé avec Ellie. Pour lui parler de mon merveilleux petit ami. »

Ce terme adolescent m’extirpe un petit rire alors que je lui lance un regard espiègle.

« C’était soit ça, soit elle débarquait à l’Ensorceleur pour me tirer les vers du nez. »

Bien que ce serait amusant de la voir en ces lieux, je préférais de loin la rejoindre à son travail et espérais en profiter pour me débarrasser d’une chose que je laissais traîner depuis bien trop longtemps.

Les nuages doivent se disperser, aussi les hautes fenêtres laissent passer les rayons de la lune qui viennent éclairer le sol. Les picotements atteignent mon cuir chevelu, il est temps. Je lui demande un nouveau coup de main avec la robe – me faisant la remarque qu’il serait plus judicieux d’enfiler un vêtement plus facile à enlever les soirs de transformation – et la fais glisser tandis que je me déchausse. Je retire mes bijoux et pose précautionneusement mes affaires dans un coin de la pièce. J'embrasse Léandre une dernière fois.

Si avant je me cachais assez vite, je ne ressens plus de gêne à me déshabiller devant lui, mon corps n’ayant plus de secret pour cet homme. Cependant, je ne veux toujours pas qu’il voit la phase transitoire. Celle de l’entre deux, où mon corps est juste difforme. Je m’étais aperçue, une fois, dans le reflet d’une fenêtre au Domaine et ce n’était pas une image que j’appréciais, d’autant que je l’associais à la douleur qui accompagnait la mutation. Une fois nue, je me glisse dans la cage, dont je tire la porte, et vais derrière le drap que j’avais accroché aux barreaux dans un coin.

Je me laisse tomber à quatre pattes, bras et jambes tendus, tête baissée, alors que je sens ma peau s’étirer. Ma respiration s’accélère et mon corps transpire sous l’effort. L’épiderme ondule alors que les muscles roulent, s’adaptent. Je lâche un gémissement de douleur quand mon dos se cambre soudainement et que ma cage thoracique se modifie, c’est souvent la partie la plus délicate, celle qui coupe le souffle, le transperce. Je serre les dents qui s’allongent alors qu’un pelage recouvre doucement mon corps…

Moins d’une minute plus tard, la louve a pris place et gémit en observant la Lune par les fenêtres. Je jappe brièvement, triste de ne pouvoir aller courir sous ses rayons mais me fais une raison. Je m’étire, m’ébroue, m’approprie cette apparence et m’écarte du drap. Je hume l’air, observe la silhouette humaine dont je reconnais l’odeur pour la sentir sur moi. Je fais les cents pas un temps, faisant claquer mes griffes sur le sol, avant de finalement m’asseoir, mes prunelles bleues posée sur le sorcier.

27 octobre 2023
L'Ensorceleur
Feat  @Zoey Woods

Le sorcier étira un doux sourire face à la boutade de sa douce. Ellie Yard. Il avait entendu parler d'elle et de son fameux frère  @Glenn Yard . Comme souvent Léandre se contentait de ce qu'on lui confiait, sans révéler le fait qu'il avait déjà un dossier sur chaque protagoniste évoqué. La soeur de l'Alpha  @Ellie Yard ne fait pas exception à la règle.

- Ne rentre pas trop tard ma douce, suggéra t il avant de s'installer dans la garçonnière, ou peut être la Louvonnière.

Et comme chaque mois, il demeurait calme et stable à ses côtés. Qu'importe la forme qu'elle pouvait prendre, femme ou louve. Bien qu'elle n'éprouve aucune gêne à opter ses vêtements tout comme sa peau devant lui, Léandre prenait soin de ne pas l'observer directement et d'orienter son regard vers l'un des reflets qu'offrait un miroir d'étain. Il ne s'était jamais prononcé sur le mal de la lune. Bénédiction ou Malédiction, il ne saurait le dire. Ce qu'il pouvait en penser, c'est que ce don s'exprimait dans une forme différente et ça, Léandre l'enviait.

Après les longues minutes de transmutation, la louve qu'était Zoey vint se placer à ses côtés.
Accompagné de sa douceur habituelle, l'écossais plongea ses doigts puissants dans la fourrure de son amour.
D'un sourire entendue, il lui proposa une nouvelle lecture de roman et de poésie romantique.

La lune était haute, la nuit pouvait commencer.