Is there anybody out there ?

Is there anabody out there ?

20 juin 2022

Traversant les couloirs, tout juste sortie de son examen de Défense contre les forces du mal, Lyssa relisait en boucle dans sa tête ce qu’elle venait d’écrire pour sa dissertation. Un sujet fort intéressant : traiter des nombreuses façons d’éliminer un vampire. Si elle n’était pas une experte sur le sujet, pour autant sa rencontre avec Sanguini, ami de l’écrivain Eldred Worpel - célèbre pour son roman Frères de sang : ma vie chez les vampires -, l’avait suffisamment marqué pour qu’elle se prenne d’affection pour le thème et passe sa vie, de ses 13 à 14 ans, à lire tous les ouvrages de la bibliothèque familiale qui en traitaient. Si elle n’avait pas replongé le nez dedans depuis lors, ses révisions récentes furent suffisantes pour pouvoir décrire avec détails pas moins d’un mètre de parchemins (il avait toujours été compliqué pour elle de synthétiser les choses par écrit, comble quand on connaît sa propension à s’étendre à l’oral…). A mesure qu’elle repensait aux informations clés de son devoir, la vert et argent sembla satisfaite d’elle-même. Elle était persuadée de ramener un Optimal !

Plongée dans ses pensées, ce n’est qu’au dernier moment qu’elle remarqua s’être trompée de chemin. Elle semblait avoir atterri dans un cul-de-sac, puisqu’elle distingua au fond du couloir un mur avec une porte ouverte. Zut ! Ce n’était pas du tout la bonne direction pour rejoindre l’antre des serpents. Alors qu’elle s'apprêtait à faire demi-tour, elle distingua un rire venant de la fameuse porte. Si cela n’avait été que l’hilarité d’un élève, la belle ne s’en serait pas formalisée et se serait déjà carapatée. Mais cet éclat, elle le connaissait trop bien. Fronçant les sourcils, l’agacement se fit sentir alors à peine que son nom franchit la barrière de son encéphal : Peeves ! Son envie première fut celle de s’éloigner le plus vite de lui. Le fantôme n’était pas connu pour sa bienveillance et Lyssa n’avait pas envie d’être victime d’une de ses farces. Seulement, elle était préfète. Et en tant que tel, elle ne pouvait laisser l’esprit farceur s’adonner à son passe-temps favoris, c’est-à-dire terroriser, harceler ou humilier les malheureux qui croiseraient son chemin. Après un soupir profond et long de plusieurs secondes durant lesquelles elle chercha un semblant de courage pour traverser cette porte et confronter l’ectoplasme, la serpentard finit par sortir sa baguette et s’avança jusqu’à l’entrée.

Vision d’horreur lorsqu’elle passa l’encadrement de la porte : Adil, suspendu dans les airs, inconscient, la tête inclinée vers le plafond en position de pendu et Peeves, à côté, qui flottait hilare. Sérieusement ?! Mais ce fantôme était complètement fou ! A ce train là, il allait le tuer. Sans laisser le temps au fantôme une quelconque réaction ou même des explications, elle s’adressa à lui d’un calme glacial. « Si tu ne le lâches pas de suite, je vais chercher le Baron Sanglant. A toi de voir… » S’il y avait bien une seule chose dont cet horrible personnage avait peur, c’était le fantôme de Serpentard ; même si elle n’avait jamais su pourquoi. Et la sang pur ne se gênait jamais de le menacer de cette façon, depuis que le fantôme de sa maison l’avait mis au parfum. Une chance que le Baron la portait dans son estime pour lui avoir transmis une information aussi utile. Se renfrognant, Peeves grinça des dents ; du moins, Lys vit sa mâchoire s’exécuter sans entendre un seul son en sortir. « Comme tu voudras. » Puis, d’un sourire en coin, l’arrogant claqua des doigts, desserrant alors l’étreinte sur sa prise qui s’écrasa au sol, sous les rires de Peeves. D’une vivacité, la vipère pointa sa baguette sur le lion et formula un Arresto Momentum qui l’arrêta à quelques centimètres du sol, lui évitant une blessure à la suite de sa chute. Au même moment, le spectre fondit sur la serpentard, trop occupée à aider Adil, avant de la traverser et de disparaître dans le couloir. « Tu remercieras le gryffondor, j’ai eu une belle prise aujourd’hui, héhé ! » Arquant un sourcil, Lyssa n’eut même pas le temps de comprendre ce qu’il semblait vouloir dire, que la porte se referma en un fracas assourdissant. Par Merlin ! Il n’avait quand même pas… Sans prendre le temps de vérifier que le rouge et or se remettait du coup de Peeves, la belle s’élança jusqu’à la porte. Elle cramponna la poignée, la tordit dans tous les sens, tenta un Alohomora… Rien à faire, le cruel les avait enfermé ! « Shit ! » C’était plus fort qu’elle, elle jura. « PEEVES ! TU VAS PASSER UN SALE QUART D’HEURE QUAND LE BARON APPRENDRA CA ! » Elle avait beau hurler, de l’autre côté de la porte, l’ectoplasme s’était déjà envolé bien loin. Elle se promit alors de le lui faire payer, d’une manière ou d’une autre…

Se retournant sur le reste de la salle, elle prit enfin le temps d’observer la pièce dans laquelle elle se trouvait. La luminosité était faible, mais suffisante pour distinguer que l’ensemble du mobilier était couvert de draps blanc et que de la poussière s’étalait à perte de vue. Une odeur de renfermé, comme on pouvait en sentir dans les vieux greniers, s’échappait de chaque pore de la pièce. A première vue, elle était incapable de dire à quoi était destinée cette salle à l’origine. Mais le plus urgent pour le moment était de s’enquérir de l’état de santé d’Adil. Le gryffondor et la vipère n’étaient pas des amis. Ils étaient ce qui ressemblait plutôt à des rivaux. Ils adoraient se détester. Ils venaient de deux mondes opposés. Ils ne se comprenaient quasiment jamais. Et pourtant… Il lui avait été d’une aide si précieuse avec Levko, qu’elle lui était redevable à vie. Alors, hors de question qu’il se retrouve blessé sous ses yeux. Arrivée à sa hauteur, elle le vit rouvrir les yeux. « Vas-y doucement… Il t’a pas raté ! » Et, contre toute attente, elle lui tendit la main.

BY PHANTASMAGORIA