The thrill of the fight (ft : Auster)

Le grincheux de Poudlard, c’est comme ça qu’appelait Auster certains des étudiants dans le dos du sombre directeur des serpentards. C’était un personnage nageant dans des rumeurs autant par son aura mystérieuse que sa moue pincée par la sévérité, comme s’il était un général de guerre en plein terrain de combat constamment. La plupart de ses idioties que l’on lui attribuait étaient fausses, mais l’une d’elle était on ne peut plus vraie : il avait un plaisir malsain pour les duels. Enfin malsain était peut-être un grand mot, depuis son arrivée à Poudlard comme professeur, il n’éprouvait de la joie que lorsqu’il voyait un duel véritablement beau se dresser devant ses yeux, ou alors quand il faisait lui-même la domination d’un adversaire.

Ainsi, il passa sa journée dans le club de duels à se faire le spectacle des combats. Mais il était bien déçu.

Les étudiants s'affairaient autour de lui, leurs baguettes s'illuminant de lueurs colorées alors qu'ils se défiaient mutuellement. Cependant, pour le vétéran des duels, quelque chose semblait manquer dans l'atmosphère animée de la pièce.

Le bruit des sortilèges et les éclats de rire des jeunes sorciers ne parvenaient pas à masquer le constat amer du professeur. Il avait la mâchoire serrée et des incendio dans les yeux.

Dans son temps, les duels avaient été un art, une danse magique où chaque mouvement avait un but précis. Aujourd'hui, il avait l'impression que les duels étaient devenus une simple démonstration de puissance, dépourvue de la passion véritable qui avait caractérisé sa jeunesse, il trouvait cette condition grandement déplorable et bien qu’il comptait faire une différence pour les heureux élus de ses cours, il n’était pas près de ne s’en tenir qu’à cela.

Les élèves, tout absorbés qu'ils étaient dans leurs confrontations, semblaient plus intéressés par le spectacle que par la véritable finesse des duels. Auster Bilberry soupira, se remémorant les duels acharnés de son époque, où chaque mouvement était calculé avec précision. Il était presque fâché aussi d’être forcé à se remémorer des temps meilleurs estompés dans les confins de son esprit et ainsi d’être repeint en vieillard grincheux proche de sa date de péremption.

Pour se sentir mieux, il fit mine d’avoir encore de l’espoir et parcourut la salle du regard, identifiant les élèves qui brillaient par leur maîtrise et ceux qui semblaient plus enclins à privilégier la puissance brute. Mais il se demandait bien s'il pourrait insuffler un peu de cette passion oubliée à cette nouvelle génération.

Prenant une pause dans l'action, le professeur de duel s'approcha du groupe le plus proche, où deux jeunes sorciers se défiaient avec une énergie débordante. Il toussa légèrement pour attirer leur attention.

- Eh bien, eh bien. Voyons voir si vous pouvez montrer un peu plus de subtilité dans vos duels. Déclara-t-il d'un ton plus cinglant qu’il ne le voulut.

Il se posta à côté d'eux, observant attentivement chaque mouvement, chaque sortilège lancé. Les élèves semblaient un peu déconcertés par la présence imposante du professeur Bilberry. Après un échange rapide, il fit signe aux deux sorciers de s'arrêter. Cruellement, il ne dit rien mais avait une expression de dégout sur son visage

- Laissez tomber… Vous devriez vous en tenir à un art moins raffiné… comme le quidditch ou alors la voyance…

Ironiquement deux autres domaines dans lesquels le professeur excellait. Même si personne ne le savait vraiment par ici.

*Bang !*

Le duelliste aguerri fit volteface, interrompu par le bruit d’un combat se terminant.
Il pointa vers la jeune femme qui venait de mettre son opposant au tapis habilement. Une jeune poufsouffle qui avait enchaîné plusieurs combats aujourd’hui déjà, victorieuse à tous les coups. Elle descendit de son aire de duel, d’un air résigné. Elle cherchait sans doute un adversaire de taille et il semblait que plus personne ne voulait se mesurer à elle.

- Vous, là-bas, vous avez une belle maîtrise du sortilège, mais où est la stratégie ? Un duel n'est pas simplement une démonstration de force, c'est un art subtil. Montrez-moi que vous comprenez cela. Lança-t-il, un sourcil arqué d'un air interrogateur.

Puis il pris un étudiant par l’épaule, un serpentard assez talentueux à qui il avait déjà enseigné les fondamentaux de l’art du duel, un 1ère année quand même mais qui témoignait un certain potentiel.

- M. Potenfleur, il me semble que vous écoutiez avec impatience lors de la dernière leçon, vous ne diriez pas non à de la pratique constructive, n’est-ce pas ? C’est en combattant de talentueux sorciers et en y survivant que l’on devient meilleur.

Un sourire carnassier s’imprima sur le visage de l’homme alors que son étudiant lui semblait vouloir dire qu’il allait surement mourir s’il se frottait justement à elle. Cependant la petite poussée que lui offrait son professeur parut dissiper toutes ses envies de protester.

Le professeur de duel n'était peut-être pas le plus populaire parmi les élèves, mais il était déterminé à raviver la passion véritable des duels magiques, même si cela devait signifier contrarier quelques égos en cours de route.