A mother's love knows no bounds

 «A mother's love for her child is like nothing else in the world. It knows no law, no pity. It dares all things and crushes down remorselessly all that stands in its path. »
Agatha Christie 

Nathanael n'était pas un homme foncièrement naïf. A dire vrai il était plutôt pessimiste sur certains aspects mais, lorsque ce premier article sortit, il avait vainement espéré que les choses finissent par se tasser, et que ces quelques lignes ne fassent que l'effet d'un coup d'épée dans l'eau. Pourquoi ? Parce qu'il en avait assez de lutter contre cette ombre au-dessus de son crâne, il en avait assez de sentir ce poids dans sa poitrine et, surtout, il n'avait aucune envie que ses frères et sœur aient à remuer la merde, avec lui. Il aurait réglé cela seul, si cela n'avait tenu qu'à lui mais, malheureusement, ce n'était pas le cas.

Ce matin-là son cœur s'enserra un peu plus lorsque, sur ces lignes, il put lire le nom complet de son père, retirant toute possibilité de doute ou de malentendu. Il aurait voulu qu'il s'agisse d'un autre Pierce, d'une autre famille dont il n'avait pas connaissance mais, aujourd'hui, force était de constater que le doute n'était plus permis. Si le médicomage se retint d'éjecter contre le mur le plus proche la tasse dans sa main,  il garda mâchoire et poings serrés alors qu'il lisait cet article une fois, deux fois, trois fois en se posant une question : pourquoi ? Qu'avait bien pu penser son père en établissant une telle relation ? Qu'avait-il pu bien espéré en retirer ? Son intelligence avait toujours laissé à désirer, certes, mais de là à prendre de tels risques...quelle récompense pouvait bien en valoir la chandelle ?

Soupirant, Nathanael resta silencieux pendant un moment et, dans la journée, se décida à envoyer deux messages. Le premier était adressé à sa mère à qui il n'avait pas parlé depuis une décennie. Le message était simple : ils avaient besoin de parler, il attendait de ses nouvelles pour le lieu du rendez-vous. Le deuxième, envoyé plus tard dans la journée, était adressée à  @Amaranth Mapleleaf  qui devrait aussi avoir lu cet article. La teneur du message ? L'inviter à passer, si elle voulait en discuter, si le cœur lui en disait. Dans de telles circonstances il n'avait pas la tête à travailler, de toute façon. Aussi décida t-il de prendre deux jours de repos, le temps de se vider la tête. Si le premier fut sans événement majeur, ce fut le lendemain matin que la sonnette retentit à l'entrée.

Vêtu d'un simple pantalon noir et d'une chemise de même couleur aux manches retroussées, ce fut un Nathanael fatigué et rongé par le stress qui ouvrit la porte, pour se trouver face à une silhouette familière.


D'autres se seraient pris dans leurs bras après une décennie de silence, mais pas les Pierce. Ester Pierce avait été une belle femme jadis. Sa chevelure de feu s'était assombrie avec le temps, et ses yeux bleus avaient fini par perdre un peu de leur éclat. Si son regard s'éclaira en reconnaissant les traits de son fils aîné, elle se retint d'avancer dans sa direction, se contentant d'un sobre :


Jaugeant la demande un instant, comme s'il envisageait de ne pas y donner suite, Nathanael se décala sur le côté, laissa la place à sa génitrice de rentrer dans cette maison qui, en d'autres circonstances, auraient pu accueillir ses petits enfants. Mais il n'en était rien. Aujourd'hui cette maison était silencieuse, terriblement silencieuse.


Ah. Elle se souvenait donc qu'elle avait d'autres enfants, hein ? A dire vrai, Nathanael ne savait pas s'il haïssait cette femme, ou s'il avait pitié d'elle pour la négligence dont elle avait fait preuve, pendant toutes ces années. Tout ce qu'il savait c'était que cette colère le transformait en quelqu'un qu'il avait du mal à reconnaître. Il resta là, observant cette femme toute menue accrocher son manteau dans l'entrée, et commencer déjà à observer et juger la maison.


Se permettant un temps de pause, elle se tourna vers son aîné et croisa son regard, pointant du doigt l'évidence d'un :



La coupure fut nette et sèche. Nathanael n'était pas là pour rattraper le temps perdu. Cette femme avait perdu le droit d'être leur mère depuis bien longtemps. Elle était là pour répondre à ses questions. Ni plus, ni moins. Essayant de reléguer sa colère au second plan, il montra la table de la salle à manger – parallèle à la baie vitrée – d'un mouvement de tête, avant de se diriger vers la cuisine, pour commencer à faire chauffer de l'eau. Il allait avoir besoin de thé, ou d'alcool, s'il comptait survivre à cette journée.

 «A mother's love for her child is like nothing else in the world. It knows no law, no pity. It dares all things and crushes down remorselessly all that stands in its path. »
Agatha Christie 

Pendant longtemps Nathanael avait cru que la distance ferait disparaître les souvenirs déplaisants, pour lui comme pour ce frère qui vivait avec lui. Il avait cru que le temps finirait par faire son office et que, au bout d'un moment, les marques ne seraient plus qu'un lointain souvenir. Mais cela ne fut jamais le cas, pour la plus grande frustration de ce médecin qui, d'un côté, avait prêté serment de ne pas faire de mal mais, d'un autre côté, n'avait que violence et rage en lui quand le visage de son géniteur se dessinait dans sa tête. Il était le seul pour qui Nathanael briserait son serment.

Il aurait pu rester donc s'éloigner de cette histoire mais, malheureusement, son association avec la famille Pierce mettait en péril sa carrière et sa réputation. Il ne pouvait pas laisser ce rat venir mettre le chaos dans sa vie à nouveau, pas après tout ce temps. Nathanael allait donc devoir lutter, pour lui et le reste de sa fratrie. Ainsi avait-il donc décidé de reprendre contact avec sa mère, dans le but de comprendre et surtout aider à rassembler les pièces du puzzle. Cela n'allait pas être une plaisante conversation mais, malheureusement, celle-ci s'avérait plus que nécessaire.

Il savait que son frère n'allait pas tarder à rentrer mais, à sa grande surprise, Nathanael posa son regard sur une Amaranth prise au dépourvu. Elle ne s'était sans doute pas attendu à avoir de la compagnie et, si Nathanael voulu prendre la parole, il fut coupé par l'arrivée de son cadet. Fidèle à lui-même, Ethan ne manqua pas de faire savoir ce qu'il pensait, en allant se caler dans son coin. Obligé de jouer l'arbitre, Nathan expliqua alors :


C'était préférable mais pas obligatoire car, au final, côté Pierce ce serait le médicomage qui mènerait la lutte. Il pourrait répéter ce qu'il savait à son frère, s'il lui était trop difficile de supporter la présence de sa mère. Cette mère, justement, posa son regard océanique alors que son aîné, lui, se tourna vers Amaranth. Toujours tendu, il parvint tout de même à faire les simples présentations, d'un :


Il n'imposait rien à personne. Terminant de préparer deux tasses de thé vert, une pour lui et l'autre pour Ester, il grinça des dents lorsque sa mère tourna son regard vers Ethan. Elle n'avait jamais été tendre ou douce mais, après une décennie, elle s'essaya tout de même d'un :


Cela serait pathétique, si la tentative n'était pas surtout triste. Qu'espérait-elle ? Cherchait-elle juste un moyen de meubler le silence ? Retenant un soupir, sa mâchoire toujours fermée et crispée,  l'aîné déposa une tasse devant Ester, l'autre devant le siège à côté d'elle. Attrapant le journal, l'ouvrant à la page de l'article dévastateur, l'homme déposa sèchement l'article devant sa génitrice, n'osant pas encore s'asseoir à côté d'elle, avant de briser le silence d'un simple :


N'avait-il pas le droit de savoir, lui dont le nom était traîné dans la boue à cause d'un autre ? Navait-il pas le droit à certaines réponses. Il observa Ester dont les yeux glacés parcouraient les lignes de cet article. S'arrêtant sur le nom de son époux, elle chercha instinctivement une défense, par un :


Ce qu'ils croyaient ? Était-ce vraiment son idée d'une défense ? Triste, juste triste. Coupant nette la conversation, avant de rentrer dans un débat dont il n'avait que faire, Nathan se tourna vers sa génitrice, expliquant clairement que :


Et encore, il commençait à avoir de sérieux doutes sur ce dernier point. Elle avait presque tout fait pour lui. Elle avait ignoré, couvert, menti pour le protéger pendant toutes ces années et, en cet instant, une seule question venait dans la tête de l'aîné : y avait-il encore une once d'amour qui liait cette femme et son époux ? Contournant la table, le médicomage vint s'asseoir sur le rebord de celle-ci, à la gauche de sa mère. Toisant l'article du regard, il souffla une supplique à peine audible.


Le silence retomba sur la pièce pendant un instant et, voyant que cette femme n'osait même pas croiser son regard pour démentir les rumeurs, le marteau de la vérité frappa lourdement sur le crâne de médicomage. Réalisant la véracité de ces propos, ce fut sans l'ombre d'un filtre qu'il passa une main sur son visage, soufflant :



Lorsque la main de l'homme se détacha de son visage, ce fut un regard sombre et glacial qui vint assombrir les traits du premier des Pierce. Son père ? Vraiment ? Connaissait-elle seulement le sens profond de ce mot, ou avait-elle complètement perdu la mémoire ? Sentant sa mâchoire se raidir un peu plus, ce fut sur le ton le plus cassant et glacial du monde qu'il souffla un :

 «A mother's love for her child is like nothing else in the world. It knows no law, no pity. It dares all things and crushes down remorselessly all that stands in its path. »
Agatha Christie 

Nathanael savait depuis le départ que sa mère ne saurait rien lui dire. Pas parce qu'elle était faible d'esprit, ou qu'elle essayait toujours de chercher la rédemption pour son époux, mais simplement parce que cet homme était un égoïste paranoïaque dont le sens du mot confiance lui était absolument étranger. Y avait-il seulement une personne sur Terre à qui il se confierait, au sujet de ses manigances ? Cette seule question en amena une autre chez  le médicomage : que connaissait-il de son père, au final, à part sa marque préférée de whisky, et le nombre de coups de ceinture qu'il pouvait donner avant que son bras ne fatigue trop ? Nathanael ne connaissait vraiment rien de lui, de son passé ou...du reste de sa famille, pour ce qu'il en savait.

Cette discussion allait faire remonter de vieux démons à la surface et, bien sûr, comme il s'y attendait, le Pierce sentait déjà son contrôle lui glisser entre les doigts. Il ne devait pas céder. Il devait garder la face, pas pour lui mais pour Ethan et Amaranth qui n'avait pas besoin d'assister à son accès de colère. Cette dernière, d'ailleurs, semblait à même de deviner la lutte interne de Nathan et se rapprocha de lui, pour l'inviter à respirer et vider sa tête. Croisant son regard de ses sombres prunelles, le Pierce hocha discrètement la tête en prenant une profonde respiration...avant que cela ne soit au tour d'Ethan de laisser exploser des années de colère, d'abandon et d'indignation.

Ethan avait toujours été le plus fougueux et le plus impulsif des quatre. Il avait été le dernier blessé, et Nathan l'avait pris sous son aile après avoir tout perdu. Ils s'étaient reconstruits l'un et l'autre, et pourtant les cicatrices étaient toujours bien visible. Il y avait de la rancoeur en lui, de la rancoeur et une juste colère que Nathanael ne se sentait pas d'arrêter. S'il avait besoin de vider son sac, qui serait-il pour l'en empêcher ? Bien sûr chaque coup sonnait comme un coup de poignard pour cette mère qui, bien que tenant bon, voyait son visage se décomposer un peu plus à chaque parole de son dernier né.



Rejetant les excuses inutiles de son frère d'un revers de la main, l'aîné Pierce intervint quant à sa question sur la suite des événements. Du bout des doigts il enserra très légèrement la main de Amaranth posée sur son torse, comme pour se recentrer, avant d'expliquer à son frère.


Il ne pouvait pas faire deux choses en même temps, et son frère pourrait attendre quelques dizaines de seconde de plus. Pour peu qu'il s'arrête de bouger, afin que les morceaux de verre ne s'enfoncent pas plus profondément en tout cas. Soupirant, passant une main dans sa nuque rendue raide par cet échange, le médicomage observa Ester ouvrir la bouche, pour essayer de s'expliquer ou s'excuser à nouveau. Levant la main pour lui couper la parole, il avança :


Passant ses deux frêles mains autour de sa tasse de thé qui se refroidissait à vue d'oeil, la mère Pierce observa son aîné s'asseoir en face d'elle, de l'autre côté de la table.



Il n'était pas du genre à avoir le courage d'agir seul, ou de se salir les mains. C'était une anguille, un serpent. Cela rejoignait donc la question de tout à l'heure : en qui avait-il confiance ? Ester semblait hésitante, silencieuse pendant les premiers instants, comme si elle voulait tester la patience de son fils. Difficilement, elle admit enfin :


Conrad...Nathan avait déjà entendu ce nom, mais il ne savait rien du personnage. Toute la branche américaine lui était inconnue, à dire vraie, ce qui n'allait pas manquer de lui compliquer la tâche. Curieux, il poussa d'un :


Haussant les épaules d'un air absent et abattu, Ester n'avait jamais été une très bonne menteuse. Balayant la tête de gauche à droite, en signe de réponse négative, elle confirma :


Une fois encore Nathanael sentait l'impatience monter en lui, face à cette femme qui avait décidé de sacrifier sa vie pour un homme qui n'en valait pas la peine et, surtout, qui n'en avait rien à faire. N'avait-elle donc aucune estime d'elle ? En avait-elle seulement déjà eu ? Visiblement à bout de patience, ce fut sur un ton plus direct qu'il entonna :


Il voulait comprendre. Il voulait savoir si elle avait toujours été ainsi, ou si elle n'était qu'une victime silencieuse de plus. Mais elle ne répondait pas et, comme d'habitude, fuyait son regard. Elle fuyait, encore et toujours comme elle seule savait le faire. Elle ne savait faire que cela, fuir encore et toujours. Mais cette fois c'en était trop. Sentant sa mâchoire se raidir, le Pierce frappa enfin du poing sur la table et, d'une voix furieuse et puissante, lui ordonna :

 «A mother's love for her child is like nothing else in the world. It knows no law, no pity. It dares all things and crushes down remorselessly all that stands in its path. »
Agatha Christie 

Il avait beau vouloir faire mieux, vouloir être mieux, Nathanael n'arrivait tout simplement pas à juguler le mépris qu'il ressentait pour cette femme, devant lui. Il aurait voulu être de ceux qui pardonnent et qui tournent la page, de ceux qui acceptaient le passé, qui accepté qu'ils ne s'entendraient jamais avec leurs parents et pourtant...malgré tous ses efforts, il n'y arrivait tout simplement pas. Il avait toujours essayé d'être un modèle pour ses frères et sa sœur, un guide, un soutien, essayant de donner l'exemple pour ne pas laisser l'influence de leurs parents les corrompre et, s'ils avaient tous les trois grandis pour être des sorciers respectables, cet effort avait eu un certain prix à payer pour l'aîné Pierce.

A force de trop prendre sur lui, de tout encaisser, de tout digérer, ses émotions négatives avaient grandi en lui, un peu plus chaque jour, infectant petit à petit chaque fibre de son être. Il avait peur qu'elles ne finissent pas le consumer, raison pour laquelle il évitait le sujet de ses parents, car il savait que c'était la plus grande source de colère en lui. Mais aujourd'hui il n'avait plus le choix, il devait se confronter à ses démons, en étant pleinement conscient que cette confrontation n'apporterait aucun changement positif. Ses blessures seraient toujours là, ses parents seraient toujours de méprisables êtres humains, son passé ne serait pas effacé...mais au moins avait-il encore une chance de sauver son futur.

Le Pierce était en train de s'énerver contre la source secondaire de sa colère, et non la principale. Elle n'avait jamais été une victime à ses yeux, mais une complice silencieuse des exactions de son époux, ce qui expliquait que l'aîné Pierce n'ait aucune compassion à son égard. Peut-être que cela avait été son erreur, de ne jamais essayer de comprendre cette femme mais...non. Il avait tout donné pour ses frères et sa sœur : il n'avait plus rien à donner, plus aucune patience ou compassion à fournir. Il était à sec.
Aussi, quand vint le temps pour l'écarlate de prendre la parole, Nathanael préféra s'écarter de la table pour se diriger vers la cuisine, afin de prendre de la distance en gardant une oreille attentive. Amaranth aussi avait beaucoup à perdre dans cette histoire mais, contrairement au Pierce, elle n'avait pas prêté serment de ne pas faire de mal à son prochain. Devinant jusqu'où elle était prête à aller, Nathan croisa les bras devant sa poitrine, notant le silence dans lequel Ester s'était réfugiée. Étonnant ? Pas le moins du monde. Ainsi, il brisa le silence en s'adressant à l'écarlate d'un :


Ce dernier mot était sifflé, craché avec un mépris qu'on ne connaissait pas au médicomage, mais qui était pourtant bien réel. Posant son regard sombre sur cette femme, pesant le pour et le contre, l'aîné finit par soupirer avant d'accepter la seule solution qui se présentait à lui.


La Mère Pierce sembla comprendre ses paroles car, immédiatement, elle se leva en faisant claquer ses mains sur la table, comme pour s'indigner d'une décision dépourvue de bon sens.


Comment pourrait-il oublier leur dernière...rencontre ? Ses poings s'en rappelaient encore, la crainte de finir le travail étant toujours dans un coin de sa tête. Il savait...il savait comment cela finirait, il avait bien trop de colère en lui.


C'était ce qu'on disait pour justifier des pires saloperies mais, dans son cas, c'était vrai. Il savait ce qui était en jeu, le nombre de vies qui pourraient être détruites et, s'il voulait des réponses, il devrait les chercher lui-même. Comprenant la résolution de son fils, Ester comment à se rapprocher doucement de lui, à tâtons, soufflant l'évidence :


Les bras croisés, Nathan écarta l'une de ses mains pour la passer dans son cou, en devinant comment aller se passer cette retrouvaille, entre lui et son géniteur. Son géniteur allait lui refuser les réponses dont il avait besoin, essayerait de le rabaisser et, quand cela ne fonctionnerait pas, il s'en prendrait à sa fratrie, ou alors il ferait l'erreur d'insulter la mémoire de l'épouse de Nathan et...et c'est là que les choses deviendraient explosives.


Nathan abaissa le regard un instant, maîtrisant le colère en lui, alors qu'il vocalisait enfin ce qui lui semblait aujourd'hui comme une évidence. Soit son père finirait derrière les barreaux...


Cette évidence claqua dans l'air avec la puissance d'un fouet bien trop familier. Les bras toujours croisés, Nathan prit deux profondes respirations et, enfin releva son regard vers sa mère. Si d'habitude ses prunelles étaient froides et distantes, le regard qu'il posa sur sa génitrice était teinté d'une colère sourde, d'une rage à peine maîtrisée et, surtout, d'une détermination sans faille qu'il vocalisa par un dernier :


Le regard terrifié de la Pierce fut la seule réponse dont il avait besoin, pour comprendre qu'il n'y aurait pas de retour après cela et, surtout, que la conversation arrivait à sa fin. Il n'avait plus rien à dire...pas à elle, en tout cas.