Are you worried about me ? [ Ft Amaranth ]

 «Character is doing what you don't want to do but know you should do.»
Joyce Meyer 

Depuis le départ il avait su que ce serait une mauvaise idée, même s'il avait essayé de se convaincre du contraire. Qu'espérait-il, à vouloir reprendre contact avec ceux avec qui il avait coupé les ponts, plus d'une décennie plus tôt ? Nathanael se vantait d'être un parangon de vertu, de maintien et de bienveillance mais, face à sa mère, il avait failli perdre la face et, surtout, s'était emporté bien plus qu'il ne l'aurait prévu. Il n'aimait pas être ainsi. Il n'aimait pas hausser le ton et frapper du poing sur la table, car cela lui rappelait bien trop l'homme à qui il ne voulait pas ressembler. Et pourtant...pourtant il l'avait fait. Pourquoi il avait enjoint sa mère à arrêter de défendre son époux, naïvement, en laissant la colère venir colorer chacun de ses mots.

C'en était trop. Il en avait trop fait ou trop dit. Que lui restait-il à faire, à présent,  à part aller confronter son père, pour obtenir le fin mot de cette histoire ? Non. Il ne s'en sentait pas capable. Il le tuerait s'il était devant lui. Alors, pour retrouver son calme, il décida de faire la seule chose pour laquelle il était doué : travailler. Direction Ste-Mangouste, le soir-même, où il s'occupa de quelques urgences et de quelques consultations, pour se recentrer sur l'instant présent, avant de trouver refuge dans son bureau.

Étalés sur son bureau en noyer, face à l'entrée, se trouvaient plusieurs dossiers. Des consultations demandées par certains collègues à l'étranger, ou bien encore des courriers d'invitations à des séminaires ou autres cours et conférences. Sur le côté droit du bureau se trouvait un cadre avec une photo, une seule photo. Celle qui réunissait les quatre membres de sa fratrie et, à côté, figée dans un cube en verre, l'écaille de dragon offerte par Ethan lors de sa dernière expédition. Au-dessus de sa porte trônait un tableau, une peinture d'un paysage dont les traits étaient plus champêtres, plus colorés, plus vivants que ce qu'on attendrait d'un homme comme le Pierce.

C'était ici qu'il passait le plus clair de son temps, entre l'accueil des urgences et son bureau en tout cas. Aujourd'hui, cependant, il avait décidé de faire de la paperasse en espérant, avec un peu de chance, qu'il pourrait s'y noyer. Il avait des courriers à répondre, des invitations également, des candidatures à lire et, enfin, des rapports de budget à prendre en compte pour les dépenses de son service.
En somme, il n'allait pas voir le soleil de sitôt et, justement, le Pierce perdit totalement la notion du temps.

Il avait besoin de travailler pour oublier, pour chasser ces sombres nuages. Fatigué, épuisé et sur les nerfs, il lorgna à plusieurs reprises – du coin de l’œil – le paquet de cigarette posée sur le bord droit de la table basse, assis sur son canapé posé dans le coin droit de son bureau. Ce même canapé où il avait passé bon nombre de nuits, aujourd'hui, semblait faire office de bouée de sauvetage. Ici il semblait pouvoir réfléchir. Ici il pouvait essayer de redonner un sens à son existence et un ordre à ses pensées mais, après  24 heures de présente à Ste-Mangouste, quelqu'un sembla vouloir l'arracher à sa réflexion. Trois coups à la porte sortir l'homme de sa torpeur. Sur un ton neutre, sans émotion ou joie particulière, il perça le silence d'un :


Il avait troqué son costume habituel contre sa blouse verte de travail, épousant parfaitement les courbes de son corps. Sa blouse, quant à elle, trônait sur le dossier de son siège alors que Nathanael, de son côté, était face à une table remplie de dossiers à tel point que le bois par-dessous n'était même plus visible. Passant une main absente sur sa nuque endolorie, il releva enfin son visage pour découvrir qui pouvait bien vouloir lui parler, à une heure aussi...tardive.

 «Character is doing what you don't want to do but know you should do.»
Joyce Meyer 

Se noyer dans le travail n'était pas vraiment ce que Nathanael préférait faire, mais c'était le seul moyen qu'il avait de se vider la tête, et de chasser ses sombres pensées. Toute sa vie, il avait jugé sa place dans son monde par son utilité, par le rôle qu'il avait à jouer autant à Ste-Mangouste qu'au sein de sa famille et, quand il se sentait perdu, le travail était toujours son modèle de référence. Par le travail il pouvait satisfaire un besoin et, par la même occasion, ressentir de la satisfaction et un sentiment d'accomplissement propre à le calmer. Le problème était que, dans ces moments-là, il perdait toute notion du temps ou de ses priorités.

Mais il ne pouvait pas faire autrement. C'était cela ou le laisser gagner, ou laisser l'ombre gagner du terrain, et c'était une idée qu'il ne pouvait pas accepter. Alors il éplucha dossier après dossier, rapport après rapport jusqu'à ce que son esprit ne soit plus empli que de chiffres, et qu'il lorgne les cigarettes d'un regard envieux. Heureusement une personne l'extirpa de ses pensées par son arrivée et, si le Pierce c'était attendu à voir entrer un collègue, l'appelant pour une consultation ou pour l'arrivée de multiples urgences, la femme qui passa le pas de la porte ne fut pas celle attendue par le médicomage. Elle semblait...stressée ? Préoccupée ?

Si Amaranth semblait toujours pensive et préoccupée ces derniers temps, Nathanael l'écouta alors qu'il fermait un énième rapport budgétaire étalé devant lui. Quand elle mentionna le temps qui s'était écoulé depuis son départ, Nathan leva les yeux vers l'horloge accrochée au mur, réalisant le temps passé, grommelant :


C'était bien ça le problème. Il finissait toujours par inquiéter quelqu'un, car ce n'était pas sain d'être autant dévoué à un travail, au prix de sa propre santé. Il le savait bien, mais n'arrivait simplement pas à décrocher. Le travail semblait être tout ce qu'il avait, ces derniers temps. Relâchant un soupir de lassitude face à cette tâche qui, bien que satisfaisante, n'en restait pas moins épuisante. Abaissant son regard vers la somme de paperasse devant lui, ce fut sur un ton éreinté, un ton qu'il ne cherchait même pas à cacher, qu'il avoua :


C'était sans doute l'euphémisme de l'année. Relevant son sombre regard et ses joues creusées vers Amaranth, devinant son inquiétude à nouveau, il savait bien que la conversation avec sa mère n'avait pas été déplaisante que pour lui. La demoiselle n'avait pas mérité d'être prise dans un tir croisé. Alors, passant une main absente dans sa sombre crinière, comme pour faire le ménage dans ses pensées, il souffla :


Laver son linge sale en public n'était absolument pas son objectif. Il avait simplement mal jaugé sa capacité à se contrôler et rester maître de ses émotions. Il avait laissé échapper son indignation et sa colère, envers la personne la moins responsable des deux et, pour cela, il s'en voulait. Abaissant la tête, posant son regard sur la pile de feuilles étalées devant lui, il en attrapant plusieurs, avant de souffler faiblement :


Pour ça qu'il était venu ici, pour ça qu'il y revenait toujours. Ce n'était pas une excuse, mais c'était le mieux qu'il pouvait faire en matière d'explication, de justification face à son absence soudaine. Il était fatigué et cela se sentait, autant dans ses épaules affaissées que ses joues creusées ou le ton de sa voix. Il était épuisé par toutes ces bêtises.

 «Character is doing what you don't want to do but know you should do.»
Joyce Meyer 

Très tôt Nathanael avait compris qu'il devrait être fort, pour lui comme pour le reste de sa fratrie. Alors il avait enfermé ses émotions à double-tour et rangé la clé, très très profondément, au point de se demander parfois s'il savait encore où elle était. La vulnérabilité n'avait jamais été une option pour lui, ou du moins cela ne l'était plus depuis au moins une décennie. Mais maintenant...tous ces souvenirs remontaient à la surface et, pour le médicomage, il avait de plus en plus de difficultés à garder ce masque en face. N'était-il pas humain, après ? N'avait-il pas lui aussi ses propres limites ? Il pouvait bien prétendre le contraire, la scène actuelle en était la preuve nette.

Il n'aimait pas être aussi, se sentir ainsi et ne rien pouvoir y faire. Mais il était juste...trop fatigué. Trop fatigué pour remettre ce masque en place, alors que Amaranth faisait son entrée dans cette pièce qui était son sanctuaire, pour ainsi dire. Alors il expliqua du mieux qu'il le pouvait, avec ses mots confus et teintés d'épuisement, la raison de sa présence ici. Et, quand la sorcière à la crinière de feu s'approcha de lui, passant sur mains sur les lourdes épaules du médicomage, ce dernier laissa échapper un soupir de relâchement, alors qu'une envie de poser son visage contre son cou s'emparait de lui. C'était instinctif, primal presque mais il se contenta de passer une main lente autour de la taille de la demoiselle, alors qu'elle expliquait à quel point il était vain d'essayer de lutter contre la marée.

Il le savait. Il savait que cela ne mènerait à rien, qu'il ne pouvait lutter contre l'inévitable, mais il le faisait simplement parce que...parce qu'il ne savait pas quoi faire d'autre. Alors il avoua :


L'homme qui avait poussé Nathanael à devenir médicomage était le seul homme pour qui le Pierce briserait son serment de ne pas faire de mal à autrui. Ironique, non ? Appréciant ce contact bien plus qu'il ne voulait bien l'admettre, il finit par s'en écarter lorsque Amaranth l'invita à prendre une pause, prendre du recul. L'idée était plaisante, nécessaire même, mais il ne l'avait pas fait depuis si longtemps qu'il ignorait par où il devrait commencer. Comment débrancher son cerveau ? Où aller ? Que faire ? Trop de questions pour une tête déjà si bien remplie. Aussi finit-il par avouer :


Il avait su le faire jadis. Mais tout ceci était mort avec sa femme. Cette partie joyeuse et joviale de lui semblait éteinte à tout jamais...mais l'était-elle vraiment, en réalité ? Cela ne valait-il pas le coup d'essayer de le découvrir ? Peut-être que si...qu'avait-il à perdre, après tout ? Laissant un sourire fatigué s'afficher sur le côté droit de ses lèvres, face à la remarque sur ces fichus rapports, le Pierce passa une main dans sa nuque, confirmant :


Mais il ne se verrait pas autrement. Il avait voulu grimper les échelons en sachant le prix qu'il aurait à payer, et il ne le regrettait pas. Il aimait son travail et sa carrière, tout épuisant que cela puisse être. Commençant déjà à faire de l'ordre sur la table, il leva son regard vers la bouteille de whisky que Amaranth rapprocha. Après l'effort, le réconfort, hum ? Si une partie du médicomage n'aimait pas laisser un travail à moitié terminé, il savait aussi que son esprit n'y était plus. Une pause semblait plus que nécessaire ; Aussi attrapa t-il la bouteille, servant deux verres avant d'en tendre un à la rousse. Jaugeant le liquide ambré qui dansait dans son verre, le médicomage se tourna vers la belle, demandant enfin :

 «Character is doing what you don't want to do but know you should do.»
Joyce Meyer 

Nathanael ne laissait pas facilement rentrer les gens dans sa vie. S'il parlait de lui c'était toujours en rapport avec son travail ou, quand la discussion se faisait personnelle, les détails restaient en surface. Rien de profond, rien de honteux, rien de secret. L'alcool aidait à lui délier la langue, évidemment, mais il y avait toujours la crainte de l'excès, la crainte de découvrir s'il avait l'alcool aussi violent que son géniteur. Aussi buvait-il mais jamais trop, souhaitant toujours rester en contrôle de lui-même par crainte de l'irréparable.

Depuis combien de temps n'avait-il pas lâché prise ? Avec quelqu'un d'autre qu'un membre de sa fratrie en tout cas ? Il n'aurait honnêtement pas su le dire, ce qui en disait long sur l'état de sa vie sociale en ce moment. Après tout, il avait préféré se noyer dans le travail, plutôt que de s'occuper de Ethan, ou de tenir sa sœur et son autre frère au courant de  cette petite...visite maternelle. Il aimait son travail mais, comme Amaranth l'avait justement pointé du doigt, la comptabilité était un art apprécié par bien trop peu de personnes. Le médicomage expliqua donc :


Il n'était jamais aussi bien servi que par lui-même, au bout du compte. Mais aujourd'hui il allait pouvoir laisser ces bilans de côté, au moins le temps d'un verre. Trinquer à des jours meilleurs semblait bien trop optimiste à son goût. Aussi, quand Amaranth proposa son propre toast, le Pierce hocha de la tête en guise d'acceptation, trinquant  à :


Même s'il n'avait pas l'impression d'avoir mérité quoi que ce soit, ces temps-ci, mais c'était une toute autre histoire. Lâcher prise et oublier le travail, telle allait être sa tâche du jour. Minute après minute, lampée après lampée, Nathanael sentit le contrôle lui glisser entre les doigts comme autant de grains de sable, à mesure que la bouteille devant lui se faisait de plus en plus vide. Et dans son bureau, en plus ? N'importe qui pouvait débarquer à tout instant pour le trouver...pas encore ivre, mais il était clairement en bonne voie.
Souriant en voyant la demoiselle s'emparer de sa blouse sur son dossier, il jaugea la tenue avec le sérieux approximatif dont il pouvait encore faire preuve. Serait-elle crédible dans cette tenue ? Pourrait-elle donner le change face à un patient ? D'une moue satisfaite, il avoua bien que oui. Il approuva d'un ton léger :


Il ne put retenir un autre sourire, face à l'éternelle question : que portaient les infirmières et les médecins sous leurs blouses ? Si en d'autres circonstances il se serait fendu d'une réponse un peu trop sérieuse ou polie, aujourd'hui il laissa filtrer un :


Dans cette tenue on pourrait le prendre pour un médecin en service, alors qu'il n'était absolument pas en capacité de l'être, soyons francs. Conscient de son état d'ébriété, il lutta pour se redresser, avant de se diriger vers l'armoire dans le coin gauche de son bureau, où uniforme et vêtements personnels étaient impeccablement bien rangés. Attrapant un t-shirt noir, il se tourna vers la demoiselle et, d'un mouvement circulaire de son doigt, l'invita à se tourner par un :


Pudique ? Probablement oui. Tournant le dos à la demoiselle, supposant qu'elle avait écouté sa recommandation, le médicomage se délesta enfin de ce haut vert typique des membres du corps médical, avant de commencer à passer ses bras à travers les manches du t-shirt qu'il tenait encore entre ses mains. Autant retrouver des habits plus «  civils » avant que quelqu'un ne lui demande de s'occuper d'un patient en urgence. Techniquement, à cette heure-ci il n'était pas censé être là.

 «Character is doing what you don't want to do but know you should do.»
Joyce Meyer 

Beaucoup pensaient que Nathanael portait des vêtements chics et taillés sur mesure parce qu'il était un sang-pur, qu'il avait grandi dans ce genre de milieu social ou parce qu'il faisait attention à son image mais, en réalité, la raison première était toute autre. Il avait très tôt appris la nécessité de cacher les marques, car ce que son père détestait plus que les pleurs c'était qu'on l'embarrasse en public. Raison pour laquelle Nathan n'allait jamais à l'hôpital, et qu'il avait très tôt appris à soigner ses petits bobos tout seul. Il avait donc appris à ne pas se mettre torse nu en public, par crainte qu'on puisse le voir pour ce qu'il était réellement : une pièce brisée.

Sa fratrie était au courant, bien sûr, car il ne pouvait rien leur cacher. Son épouse avait fini par l'apprendre également, par la force des choses et la confiance aveugle qui les liait l'un à l'autre mais...c'était à peu près tout. Nathanael avait pu compter sur les doigts d'une seule main les personnes de confiance et, pendant un temps, il avait cru qu'à force de ne plus y penser il finirait par oublier. Si les marques sur son dos s'estompaient au fil du temps, ne pouvait-il pas en être de même pour ses souvenirs ? Malheureusement le temps continua de lui prouver à quel point il avait été bêtement naïf. Il ne pouvait pas oublier. Ces marques avaient fait de lui l'homme qu'il était devenu, pour le meilleur et pour le pire. Chacune d'entre elles était une marque de honte, d'une erreur, d'un événement bien particulier.

Toujours prudent, le Pierce avait baissé sa garde avec l'alcool. Il ne réalisa que bien trop tard son erreur, lorsque son corps frissonna sous un contact imprévu. La demoiselle hésita et s'excusa un instant, guidée par sa curiosité face à cette sombre découverte que le médicomage ne pouvait nier. Que pouvait-il dire ? A quel point devait-il rentrer dans les détails ? Incertain quant à la réponse, il profita de ce contact rassurant, avant de souffler :


C'était un chapitre de son passé qu'il voulait laisser derrière-lui, car il ne voulait plus être défini par cette période de sa vie. Sentant la demoiselle se détacher de lui, et l'atmosphère s'assombrir face à la révélation des marques sur son dos, Nathanael termina d'enfiler son t-shirt, hésitant un instant à se retourner. Pourquoi ? Parce que être jugé ou vu différemment était bien la dernière chose dont il avait besoin, surtout en ce moment.
Seulement voilà, cette femme à la crinière de feu semblait avoir une toute autre idée en tête. Si Nathan arqua un sourcil de surprise en la voyant se dévêtir, une lueur d'un évident intérêt brillant au coin de ses sombres prunelles, ses prunelles ne manquèrent pas de s'arrêter sur les marques le long des avant-bras de la belle, témoignant d'un passé tout aussi sombre que le sien...si ce n'était pas plus.

Le sombre regard du Pierce parcourut ces marques avec une curiosité professionnelle mêlée d'effroi, devinant à peine ce que Amaranth avait eu à subir pour être ainsi marquée. Il n'était pas aveugle, il reconnaissait sa beauté et les courbes envieuses de son corps mais, en cet instant, tout ce qu'il parvint à faire fut de s'approcher d'elle, et de prendre un de ces bras marqués entre ses mains, demandant :


Si le regard de Nathan se voulait d'habitude assez dur et froid, distant par nécessité, ce fut un regard compatissant et véritablement inquiet que Amaranth put sentir, alors que l'homme relevait son visage vers elle. Alors que son esprit se mettait en marche, essayant de deviner l'origine de ces anciennes blessures, reconnaissant le courage qu'il avait fallu à la Mapleleaf pour les lui montrer, le médicomage devinait aussi pourquoi elle se montrait ainsi à lui. Un geste de bonne foi pour ainsi dire. Un prêté pour un rendu, en quelque sorte.


Une ombre de honte et de timidité vint assombrir le regard de l'homme, face à son secret dévoilé en plein jour. Il ne sentait pas prêt. Pas prêt à en parler. Pas prêt à l'expliquer et pourtant...pourtant en cet instant, en croisant le regard de Amaranth, il le fit. Abaissant l'une de ses mains, pour venir entourer celle de la Mapleleaf, il avoua alors :


Ces paroles étaient teintées de honte, mais également d'une juste fureur qu'il ne semblait pas pouvoir stopper. Il réalisa une fois encore qu'il en avait trop dit, comme à chaque fois qu'il décidait d'ouvrir la boîte de Pandore. S'écartant finalement, il fit volte-face, passant une main dans sa sombre crinière à l'arrière de sa tête, qu'il frotta nerveusement, grinçant des dents en pestant contre lui-même :