Desire is not sin, Love takes a million forms.

 «To burn with desire and keep quiet about it is the greatest punishment we can bring on ourselves.»
Federico García Lorca 

Parler de tout et de rien, s'asseoir dans l'herbe pour regarder les étoiles, se poser dans le canapé pour regarder ensemble les albums photos, sourire à l'idée des projets à venir, regardant le futur d'un œil bienveillant et impatient...Nathanael avait toujours cru que ces petits plaisirs n'étaient réservés qu'aux autres, aux gens heureux, aux gens nés dans un semblant de normalité. Pour lui, sa version de la normalité comportait la peur, le bruit de la vaisselle brisée, les cris et le claquement de la ceinture sur la peau.
Il n'avait jamais été assez naïf pour penser que toutes les familles étaient comme la sienne. Celle-ci était l'exception et non la norme, mais grandir dans un tel environnement l'avait rendu secret, incapable de s'exprimer honnêtement, craintif et, surtout, profondément cynique envers le concept du bonheur. Alors ce matin lui donnait une étrange impression, de celles qu'on ne pouvait que rêver, avant d'en être extirpé par le dur rappel à la réalité. Doux et acide à la fois, comme ce thé aux zestes de citron, dont le goût restait encore sur ses lèvres, alors qu'il voyait l'écarlate parcourir le courrier reçu.

Une partie de lui sut, dés les premiers instants, que quelque chose n'allait pas. La lueur dans le regard de la Mapleleaf avait changé en quelques instants, pour s'assombrir, se ternir bien plus qu'il ne supportait de le voir. Il n'était pas le plus observateur des hommes, mais il savait deviner la surprise ou la détresse dans un regard et, à cet instant, ce qu'il put voir lui fit froncer les sourcils. Mais il ne prononça pas un mot, n'interrompant pas la lecture de la belle jusqu' à ce que, enfin, elle ne s'écarte du papier pour le poser devant elle.

Sans voix, à court de mots, Amaranth essaya de s'exprimer, sans succès. Lentement, patiemment, Nathan observa l'écarlate se lever, avant d'attraper sans gêne le courrier. Il devait savoir, il devait comprendre pour pouvoir aider. Et, bien sûr, il sentit sa mâchoire se fermer face aux faits mentionnés dans cette lettre. Une attaque à coup de Filer du Diable ? Grave accusation, propice à générer inquiétude et chaos comme aujourd'hui. Le Pierce comprenait l'état de la Mapleleaf et, instinctivement, les  yeux rivés sur la lettre, demanda :


Il n'avait jamais pensé que cela pourrait être elle, comme elle n'avait pensé qu'il pouvait être le Pierce responsable de la fuite d'information. Cependant, ce fut en levant son regard vers la belle cherchant sa respiration, luttant pour reprendre le contrôle de son corps, que le médicomage se leva à son dos. Posant une main à plat dans son dos, comme pour sentir la respiration de la belle grâce à sa magie sans baguette, Nathan tendit sa main disponible pour attraper la main gauche de Amaranth, avant de souffler :


Une méthode qui avait fait ses preuves, lorsqu'il s'agissait de calmer les forts moments de stress. Faisant des mouvements circulaires dans le dos de la belle, pour la rassurer, le jeune homme attendit qu'elle retrouve le contrôle de son corps et de ses pensées, avant de vocaliser :