If you actually got me, you wouldn’t begin to know what to do with me.

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L'écarlate avait quitté les draps chaleureux du lit du médicomage, pour s'échapper de la demeure avant l'aube. Sans  @Nathanael E. Pierce elle aurait sans doute céder bien plus tôt. La lettre du ministère pliée dans la poche de son manteau. Cette convocation avait réveillée en elle, la colère de sa propre famille. Les mensonges et la disparition de cette femme qui portait le même nom qu'elle. Amaranth se retrouvait convoqué au ministère qui ne tarderait pas à faire lien entre les articles, les visites à son domaine et les tortures et disparitions de lycans. Magie noire, meurtres et complots, du pain béni pour la maudite  @Mélusine D'Assembourg . Sa vie ou du moins la partie la plus sombre exposée dans les journaux. L'héritière regrettait déjà les bras de son tendre. Mais le besoin de réponses l'avait sorti de son lit.

Ca, et les nouvelles d'Ambroise. Par un courrier, son cousin lui avait appris qu'Aggripine Mapleleaf avait été aperçu à Godric's Hollow non loin du terrible manoir des Millers. Si la vieille était revenue ici, elle avait sans doute chercher quelque chose. Amaranth la soupçonné de détenir le carnet de sa défunte mère. Peut être que la fille de bourreau  @Améthyste Miller en détenait un également.. Celui de Morri, l'écarlate avait fait la promesse de le laisser au château. Il détenait quelque chose de bien pire que des notes et expériences. Le morceau d'une âme qui avait sombré dans la folie et le massacre. Depuis cette nuit, l'objet maudit hantait ses rêves. Et elle connaissait ses limites. Elle devait en parler à Nathan avant que cela ne la ronge de nouveau. Les démons des non dits finiraient par la dévorer.

Une légère pluie fit frissonner la sorcière qui avançait à la lumière de sa baguette dans le sinistre et fameux village. Elle n'avait jamais apprécié ses communautés, préférant les hurlements de ses falaises et son domaine. C'était aussi peu prudent de se promener ici hors du couvre feu. Les lois étaient toujours en vigueur. Mais, le soleil n'était pas encore levé, et elle devait s'assurer de la nature même de cette propriété. Ce Jasper Miller avait il assouvis les mêmes horreurs que les Macleans. Cherchait il en leur nom des solutions pour soigner les lignées des sangs purs. A quel prix. Sa mère avait payé de sa vie, et de son âme, liant son seul enfant avec une entité ancestrale et maudite. Sa tante, Lily Yard, avait enfanté grâce aux gênes lycans, et le reste des sorciers infertiles trouvaient une solution dans le sang et la chair des hybrides. L'horreur que cela signifiait lui donna la nausée.

Si le poids de Morrighàn était quelque fois trop lourd à porter, elle comprenait aussi le choix funeste de sa mère. Qui avait sans doute refusé de poursuivre les expériences de ses parents sur d'autres êtres vivants, préférant s'aliener elle même. Procédé que la sorcière ne pouvait que comprendre. Etait ce dans son destin d'être mère. Elle l'ignorait. Cependant Amaranth avait la certitude que l'oeuvre de sa mère, si ce n'est de Morrighàn était que plus aucune femme - de sa lignée ou non - ne se voit arracher le choix et la possibilité de pouvoir un jour donner la vie.

Sur cette reflexion, l'écarlate enjamba la cloture malmenée par les intempéries pour pénétrer dans la propriété qui vibrait de la même aura que la demeure des Macleans.

If you actually got me, you wouldn’t begin to know what to do with me.

Je me réveille en sueur, le cœur qui s’emballe à vouloir sortir de ma poitrine. Je tourne vivement la tête, guette le moindre bruit mais n’entend que la respiration lente et régulière de @Léandre Hamilton , endormi à mes côtés. Dans notre lit. Chez nous. Il me faut quelques minutes pour retrouver un rythme cardiaque décent. Je me tourne vers l’écossais que j’hésite à réveiller, désireuse de me blottir contre lui, de me cacher dans ses bras, mais résiste à cette envie égoïste. Qu’il profite si sa nuit est calme. Qu’au moins l’un de nous deux ait cette chance. Je reste couchée un long moment cherchant à retrouver le sommeil qui m’a définitivement quittée.

Le cauchemar est revenu cette nuit. Je pensais m’en être débarrassée, ne l’ayant pas subi depuis que je partage ce lit, mais avec la parution de ce nouvel article ce n’est pas si surprenant. Allongée sur le dos, je fixe l’obscurité. Jasper Miller. Lire son nom m’a été aussi douloureux que ce scalpel en argent qu’il aimait tant. Même sous terre il continue à perturber mes nuits, la torture jusque dans sa mort, il adorerait ça… Je sais que je ne croiserais plus jamais le chemin de mes ravisseurs, mais cette cave me hante encore la nuit. C’est le monstre qui se tapie dans mon placard, sous mon lit. Celui qui habite les ténèbres, le soir, qui me noue l’estomac dans les ruelles sombres. C’est l’image de ces barreaux, de ces bocaux plus étranges les uns que les autres. C’est l’odeur et les goûts du sang frais, de la chair humaine. C’est l’ombre de la mort qui m’a presque cueillie dans ses doigts noueux. Terrifiée par une cave, par Merlin ce que ça m’énerve !

Je me glisse délicatement hors du lit, enfile aussi silencieusement que possible des vêtements et quitte la chambre à pas de loup. Je veux en finir avec ça, je désire tourner la page ou mieux, fermer le livre. Cesser de craindre ce qui ne peut plus m’atteindre et avancer plus sereinement dans la vie qui se construit désormais à deux. Oui, il faut que je fasse la paix avec cette putain de cave. Tous me diront que c’est une idée à la con aussi je compte mettre à profit cette insomnie. Je griffonne sur un bout de parchemin des excuses pour celui qui va certainement s’inquiéter de ne pas me trouver s’il se réveille avant mon retour et lui précise où je vais, par transparence. Je récupère mon long manteau, l’enfile et transplane, faisant fi de ce stupide couvre-feu toujours en place.

Le manoir se dresse devant moi, imposant, lugubre et abandonné. Le ciel reflète mon humeur sombre devant cette bâtisse qui a vu tant d’horreurs. Je sens la louve grogner en mon for intérieur, prête à bondir et cela se répercute sur mon attitude. Je suis solide sur mes appuis, prête à courir, baguette en main, ressentant toujours ce danger émaner du manoir. Une furieuse envie de tout cramer, de l’observer sombrer dans les flammes, réduit à l’état de brasier. Mes doigts nerveux se resserrent sur ma baguette et ma mâchoire se crispe. Bien que tentant, devenir une incendiaire ne m’aiderait en rien dans cette nouvelle vie…

Des bruits de pas légers attirent mon attention. Je me précipite vers les buissons, me fond dans les ombres et observe la silhouette passer par-dessus la clôture. Je ne suis donc pas la seule visiteuse indésirable des lieux. Intriguée je la regarder évoluer, éclairée par son sortilège qui dévoile son visage. Ce n’est définitivement pas l’héritière que j’ai croisé au bal… Je la contourne pour arriver dans son dos, veillant à ne faire aucun bruit, la laisse encore faire quelques pas. Ma curiosité est plus forte que la raison. En quelques enjambées j’avale l’espace qui nous sépare et plante doucement mais sûrement ma baguette dans son dos.

« C’est un endroit curieux pour une petite promenade nocturne... Que venez-vous faire ici ? »

If you actually got me, you wouldn’t begin to know what to do with me.

Amaranth sentit un bout de bois plonger lentement dans son dos, et un ton menaçant s'élèvait dans l'obscurité humide de ce maudit village.

« C’est un endroit curieux pour une petite promenade nocturne... Que venez-vous faire ici ? »

Elle ne s'attendait pas à un autre visiteur dans le Manoir de l'horreur. A croire que les pires conditions étaient réunies. La sorcière allait passer un sale quart d'heure si l'un de ses proches apprenaient son escapade, et le fait qu'elle était vue sur de tels lieux.

- La même chose que vous.. souffla t elle avec esbrouffe, avant de se raviser. Quelque chose dans l'air, en dehors de l'aura malsaine de la demeure lui indiquait qu'elle n'était pas ce qu'elle semblait être, une simple femme. Amaranth avait déjà croisé cette odeur.. Elle réflechit rapidement afin de mettre des mots sur l'information qui lui permettrait de prendre l'avantage sur l'identité de la sorcière.

Glenn, s'écria t elle mentalement. C'était un loup.

- Ne préferez vous pas, les soirs de pleine lune..susurra l'écarlate avec mépris. La surprise de ses mots, permit à la sorcière de prendre l'avantage, et d'écarter la baguette menaçante. D'un geste brusque, elle saisit de sa main maudite à la gorge de l'inconnue.
Son bandage libérant ses doigts teintés. La force brusque de la sorcière venait bien evidemment de son alter, qui veillait constamment.

L'atmosphère se ralentit étrangement. Les nuages laissèrent place à la lumière d'un ciel ambitieux. Et le propre sort de la sorcière passa sur le visage de porcelaine l'ancienne acolyte de son cousin Glenn Yard..

- Woods, s'exclama la Mapleleaf. Zoey Woods répéta t elle avec moins de mépris et de menaces. Elle relâcha aussitôt sa gorge, se sentant subitement désolée pour sa réaction excessive. D'un pas prudent, elle recula. Laissant la louve respirer.

- Que faites vous.. Pourquoi êtes vous reven.. Elle s'interrompu brusquement. Merlin avait exaucé ses prières. La seule rescapée l'entreprise macabre déclenché par sa famille maternelle était devant ses yeux. Elle était la réponse à ses questions. La vérité parmi les mensonges. Amaranth devait entendre, et comprendre ce que ses mages faisaient depuis des années. Ce que sa mère avait fui, ce qui avait tué tant de personnes.

En cette nuit froide et humide, loin des draps de leurs compagnons. Et bravant toutes leurs promesses, deux âmes en quête de réponses, venaient de se rencontrer. L'une portant les stigmates d'une infertilité expérimentale, et l'autre les réponses d'une maternité aliénée.

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La référence évidente à ma nature me déstabilise. L’inconnue n’a pas l’odeur caractéristique des loups, comment pourrait-elle déceler ma lycanthropie sans même un regard ? Je fronce les sourcils et baisse ma garde suffisamment longtemps pour que la situation s’inverse et qu’elle prenne le dessus. La respiration coupée, je tente de lui faire lâcher prise, en vain. Par Merlin, qu’est-elle ?! Mes poils se hérissent à son contact, elle dégage quelque chose de fort, de dangereux que je ne comprends pas mais que la louve perçoit comme assez menaçant pour montrer les crocs et qu’un grognement meurt sous sa main ferme. Quand elle me libère, j’inspire avidement de l’air avant de cracher mes poumons, pliée en deux. Je plisse le front en entendant mon nom sortir de sa bouche, toujours prise par une quinte de toux. Quand, enfin, mes bronches sont apaisées, je me redresse, prudente.

« Les derniers à m’avoir appelée par mon prénom, ici, ont voulu ma mort, excusez mon manque d’enthousiasme… »

Je masse mon cou douloureux, les yeux fixés sur la jeune femme, mes sens aux aguets. Mon instinct hurle face à l’énergie qu’elle dégage et que je n’ai jamais rencontrée, me dicte de soit l’attaquer soit la fuir. Pourtant, elle aurait pu me faire bien plus de mal et surtout me garder sous son contrôle. Au lieu de ça, elle me laisse me rétablir et semble moins hostile… Et fuir n’est pas non plus une option que j’envisage, pas si proche du but.

« Comment connaissez-vous mon nom ? Qui êtes-vous ? Qu’êtes-vous ? »

En temps normal je n’aurais pas posé cette dernière question, il y a des choses qui relèvent d’une certaine intimité dont la nature d’une personne. En tant qu’hybride, je suis bien placée pour le savoir. Cependant, vu la situation actuelle c’est de bonne guerre. Je détaille son visage qui ne m’est pas si inconnu que ça. Je vois beaucoup de tête dans mon travail, cependant, elle n’a pas l’allure de notre clientèle ni le parfum de quelqu’un ayant mis les pieds au Marché aux Trolls récemment. Non, je l’ai certainement déjà croisée mais suis incapable de me souvenir exactement où et quand. Ses questions inachevées m’intriguent d’autant plus.

« Revenue ? Rares sont les personnes à savoir pour ma mauvaise expérience dans ce manoir ! Sérieusement, qui êtes-vous ? »

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Amaranth cracha un juron en gaélique. La chance venait de tourner, ce n'était plus une visite mais un séminaire. La silhouette féline de celle qui semblait être la propriétaire des lieux. Miller, Améthyste. Elle se souvenait de son élégance au bal, dans les bras de l'incapable directeur de Poudlard.

L'écarlate osant relever son regard vers la professeur de Potions, lui montrant ses deux mains, dont celle abîmée. Faisant preuve de plus ou moins bonne fois. La différence entre les deux sorcières, c'est que l'écarlate était dangereuse sans baguette. Mais il y avait des cartes qu'elle avait appris à garder dans sa manche.

- Miller ? Amethyste ? Vous vous êtes débarassé du Directeur .. Ricana t elle d'un ton plus sombre. Elle connaissait l'identité des deux protagonistes qui s'étaient laissés surprendre par sa présence. Les Mapleleafs étaient de réputations des sorciers discrets, sombres et dont les informations tout comme les plantes pouvaient être mortelles. Et cette marque de fabrique, Amaranth l'avait conservé. Si on ignorait souvent sa véritable identité, elle, par contre, récoltait toutes les informations qui pouvaient s'acheter.

- Je suppose qu'il faut que je me présente. Mapleleaf Amaranth, fille de Varda née Maclean.. En déclinant son identité à voix haute, la renarde sentit la maison vibrée de toute son horreur. Maclean était la famille à l'origine des pratiques du paternel Miller, de ses horreurs. Elle était donc du même sang que les commanditaires, Améthyste était la fille du bourreau et Woods la victime. Un trio au sommet de l'horreur ou de la chaîne alimentaire.

Elle reporta son regard vers la silhouette haletante de la Louve.
- En ce qui concerne ma véritable nature, vous n'avez aucune envie de la découvrir.. Ce serait un gâchis, je ne suis pas là pour ça... Je suis venue pour des réponses, la vérité.. Souffla la sorcière.

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Je lève ma baguette à l’arrivée de la nouvelle venue sans me montrer pour autant menaçante et sens une chape de plomb s’abattre sur mes épaules à la vue de ce visage. La femme rousse confirme les soupçons que j’avais eu au bal quant à son identité. Miller. Je ne peux apparemment pas compter sur mes sens ce soir, je n’avais pas senti sa présence dans le manoir. Ce n’est pas la première fois que je ne peux me fier à mes sens de louve et ça ne me plait pas le moins du monde. Il est peut-être temps que j’accepte l’aide d’Ellie à mieux maîtriser ma nature… Mapleleaf. Ce nom aussi me dit quelque chose.

« Poudlard ! Mais oui ! Vous étiez à Serdaigle… »

C’est donc là que je l’ai croisée ! Son visage a un brin changé, comme le mien. Nos joues de bébés ayant laissé place à un visage plus gracile… Je manque de sursauter à l’évocation de l’autre nom qui ne m’est pas non plus inconnu. D’étranges vibrations émanent du manoir à l’instant où elle le prononce et je sens la louve se tapir, me retiens de peu de gémir. Mapleleaf et MacLean… Je les ai déjà vu associé, noir sur blanc. Pour avoir lu maintes et maintes fois ce foutu article, je pourrais aussi bien le réciter de mémoire.

« Les deux filles aînées des Maclean, Lily et Varda… Lily… »

Je ne m’adresse à aucune des deux femmes mais réfléchis à voix haute. Lily… Lily qui a été comme une mère pour moi l’espace de quelques années, qui m’a acceptée sous son toit, qui m’a préparé le petit déjeuner. Que j’ai serré dans mes bras après la perte de son mari. Je hoquète de surprise alors que mon esprit fait le lien.

« Vous êtes une cousine de Glenn et Ellie… »

Est-ce de là qu’elle est capable de reconnaître la louve ? Parce qu’elle a déjà côtoyer les miens ? Si elle connaît leur secret et qu’elle respire toujours, c’est que l’Alpha ne la considère pas comme une menace, ce qui en dit déjà beaucoup à mes yeux. Lui, le paranoïaque qui ne laisse fuiter cette information à personne, pas même à sa meilleure amie… Quand la jolie rousse donne les raisons de sa venue, je baisse ma baguette et les mains en douceur.

« Si un affrontement peut être évité, cela me convient également… Pour ma part, je… Je voulais juste voir cette cave une dernière fois. » Je laisse échapper un sarcasme pour la brune. « Votre père était un sacré hôte. »

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Les visages des sorcières se décomposèrent à l'entente du nom de jeune fille de Varda. Amaranth avait déjà abattu ses premières cartes, s'assurant de l'aura effrayante de cette famille maudite. Elle portait toutes les vérités aussi insultantes qu'elles pouvaient l'être comme des armures. Personne le traiterait de Mage noire, mais elle n'hésiterait pas une seconde à se prétendre en être une si ça lui permettait d'atteindre ses objectifs. Elle n'avait jamais jurer fidélité à qui que ce soit, ni obliger de prétendre être une douce sorcière. Elle ne l'était pas. Amaranth était la digne héritière des Mapleleafs ; les empoisonneurs de Bamburgh, quand à son ascendance avec les Macleans ; elle en était victime.

Glenn permettait encore une fois le pont entre les questions, les réponses et trois inconnues. Elle eut une pensée pour son cousin inflexible. Une louve : son regard orageux détailla la silhouette athlétique que Woods, une revenante : Miller qui n'aurait jamais du refaire surface et qui avait fuis son paternel malfaisant & elle. Amaranth ne pouvait pas vraiment se définir ces derniers jours ; une héritière ? La pire d'entre les trois. Morrighàn qui étouffait sous les surdosages de sa propre mixture, sa santé qui se morcelait. La seule chose qui la faisait tenir c'était la chasse aux sorcière de sa grand mère, Aggripine la goule qui tenait à la faire condammer et l'amour qu'elle portait pour son médicomage. Entre fureur et passion, l'humeur de l'écarlate était dangereuse, presque volcanique.

Miller proposa quelque chose de surprenant.

La rousse approuva, en recouvrant sa main menaçante de bandages. Cependant, avant de suivre la brune élégante, elle avale le contenu d'une fiole suspecte. Si le Manoir était fait de la même magie que celui des Macleans, a un degrès différent. Elle devait redoubler de prudence, pour son bien être mais surtout celui des comparses improvisées.

- Si le whisky est écossais.. Répondit elle, en jetant un coup d'oeil méfiant à l'extérieur.
Vous avez raison sur un point, il ne faut pas traîner dehors. Les ombres et la mort s'accaparaient déjà les ruelles froides.

D'un geste de sa baguette, elle murmura quelques incantations de protections. On était jamais assez prudente, et puis, il y avait un lycan avec elles.

- Vous empestez le madadh-allaidh* à plein nez, grommela t elle. Avant d'ajouter une information plus que surprenante. Il y autre chose sur vous ou en vous.. Un autre hybr.. elle s'interrompit, approchant son visage de celui de Zoey. Elle n'avait jamais senti ce genre de parfum. Peut être que Morri, connaissait mais pas l'écarlate.

Un bruissement vint la faire sursauter. Il fallait rentrer maintenant.


*Werewolf in gaelic

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« Parce que vous le connaissez aussi ? Décidemment… »

Mon humeur s’assombrit. Non seulement il a de la famille dont j’ignore l’existence et passablement douteuse, mais en prime il semble déjà être entré en contact avec la fille Miller. Que me cache-t-il d’autre ? Et de quoi est-il au courant pour ce manoir ? Est-ce qu’il sait que j’ai été prisonnière de feu le paternel ? A tous les coups il a encore pris ça pour un excès d’ego de ma part alors que si je ne leur en ai pas parlé c’était uniquement pour les protéger, bordel ! Avant de trop serrer le poing sur le bout de bois que j’ai dans la main et de devoir faire l’acquisition d’une troisième baguette, je la range dans la poche intérieure de mon manteau.

« Il me faudra probablement plus d’un verre. »

J’acquiesce à la proposition de la brune bien que l’idée de mettre les pieds dans cette demeure me noue l’estomac et pas seulement à cause de ce que j’y ai vécu. Non, il s’en dégage quelque chose de puissant, de mauvais, que je n’avais pas remarqué alors. Peut-être qu’une dizaine d’année de magie noire a suffi à la transformer ? Peut-être qu’elle a absorbé le mal qui y était commis ? Combien d’autres hybrides sont passés dans cette cave après moi ? Les fenêtres nous observent telles des yeux vides de toute âme, la porte n’attend qu’à nous avaler…

La rousse me sort de cette fascination morbide en m’adressant la parole. Je fronce les sourcils. Si je reconnais du gaélique pour en entendre régulièrement avec mon écossais, je n’en comprends pas grand-chose, étant plus habituée au gallois de ma grand-mère. Cependant, vu la phrase, j’en déduis que mon doux parfum naturel m’a, une fois de plus, trahie. Nom d’une goule, comment passer inaperçue dans un monde où tous peuvent sentir la louve ? Quand elle s’approche, mes joues manquent de virer au rose à l’évocation de l’autre odeur qui m’imprègne désormais.

« Ouais, Hamilton n°5, mon nouveau parfum… vous aimez ? Le vôtre n’est pas mal non plus. »

Son sursaut provoque le mien et je suis la brune qui nous ouvre le chemin. Mes petits cheveux se dressent sur ma nuque et mon corps se tend à mesure qu’on approche de la porte. Je me concentre sur ma respiration et mon rythme cardiaque, maintiens la louve sous mon contrôle la sentant montrer les dents. Le pas de la porte passé, je me fige quelques secondes à la vue de la porte qui nous fait face dans le hall, avant de me secouer et d’emboîter le pas de Miller.

« Jasper doit se retourner dans sa tombe. Le cabot va boire de son précieux whisky, dans son salon. »

Cette réflexion m’extirpe un rire amer, comme le simple fait de fouler le sol de la demeure, libre, en vie, alors qu’ils ne sont plus de ce monde. Une revanche appréciable, délectable, qui n’en rendra le breuvage que meilleur.

« Si un jour vous décidez de détruire ce manoir, d’y foutre le feu, prévenez-moi, c’est un spectacle que je ne manquerais pour rien au monde. »