If you actually got me, you wouldn’t begin to know what to do with me.

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La sorcière observa l'intérieur du Manoir avec la même tension que la demeure des Macleans. Ses doigts tremblaient déjà de la nature de la magie présente dans ses murs. Morri n'était pas encore réveillée, la faute au double dosage que la sorcière avait avalé en amont. Mais la sensation d'être exciser de son alter n'était jamais loin. L'humeur de l'écarlate s'assombrit malgré les bonnes manières de la ravissante Miller.

Quelques perles de sueur commencaient à apparaitre sur la couronne de son front. D'un geste méticuleux, elle se débarassa de son lourd manteau pour y faire apparaitre une silhouette en tension. Le bruit de ses bottes résonnant sur le marbre du manoir vide.

Glenn était donc venu, et il s'etait aventuré dans cette cave. A la recherche de réponses à priori. Si son cousin était reparti, c'est qu'ill n'avait pas trouvé ce qu'il cherchait. Il lui fallut une minute pour saisir la nature même de cette visite. Le Yard se déplacait uniquement pour vérifier une information déjà détenue. Il ne se serait pas risqué à autre chose. Donc un objet ? Un autre carnet ? Les preuves de la détention de la louve ? Il avait fait le lien, avec celui de sa mère disparue, et celui de la créature restée à Bamburgh. Tous n'étaient pas des hocruxes mais chacun était un témoignagne de l'expérience effectuée.

D'un air distrait, elle saisit le verre présentée. Le levant sans un mot, avant d'y plonger ses lèvres assoiffées autant par ses questions, que par l'épreuve de cette maison.

- Avez vous récupéré des affaires de votre père, un carnet par exemple ? Questionna t elle sans aucun préavis. Amaranth devait avoir des réponses, le plus rapidement possible. C'était déjà compliqué d'être entre ses murs, et le traitement ne pouvait pas être repris avant plusieurs heures. Elle devait être efficace pour revenir auprès de @Nathanael E. Pierce entière.

De ses doigts valides, elle effleurait les meubles, cherchant au fond d'elle, la vibration qui lui ferait comprendre qu'elle approchait de son but. Elle respirait au même rythme que cette magie. Et pouvait autant agir sur elle, que l'inverse. Aussi douloureux que cela puisse être, Amaranth ne reproduirait pas la même réaction que la première visite. Elle devait gérer, et apprendre à se servir cette sensation.

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« Un Mémorial serait plus juste. »

Mon ton est bien moins léger que celui d’Améthyste. Qui sait combien sont morts dans ce manoir ? Trop, ça c’est certain. Glenn est donc bien descendu dans cette cave. Combien y a-t-il de chance qu’il ait trouvé trace de mon séjour ? Plus de dix années sont passées et j’ose espérer que le vieux soit un minimum adepte du ménage. Ai-je laissé quelque chose derrière moi autre qu’une partie de mon âme et de ma vie ? Je porte ma main à mon cou lorsque le souvenir d’une chaine dorée aux fins maillons, offerte par ma grand-mère, me revient… Jasper l’aurait-gardé ? Ou a-t-elle connu le même sort que ma baguette, celui d’un vulgaire détritus ?

« Ah, là il me faudra clairement plus d’une bouteille pour que j’y descende... »

La simple idée d’emprunter cet escalier me glace le sang bien qu’une curiosité morbide approuve cette idée. A-t-elle changé ? De nouveaux bocaux ont du prendre place sur les étagères, tous remplis d’horreur, de mort… Je n’arrive pas à me départir de la chair de poule qui recouvre mes bras depuis que j’ai franchi la lourde porte du manoir. Je pose mon manteau sur le dossier d’une chaise et je me saisis vivement de l’un des verres que je lève avant d’en boire une grande gorgée. La question de Mapleleaf me fait vriller mes prunelles vers son visage. De ce que j’ai pu voir, il n’y a qu’un seul carnet qui comptait pour Miller, celui où il mettait noir sur blanc le moindre coup de scalpel…

« J’ai son carnet. Enfin, celui dans lequel il écrivait quand je lui ai servi de rat de laboratoire. Il date, il en a sûrement écrit un autre depuis... Mais j’en ai un. »

C’est ça que cherchait Glenn ? Font-ils équipe ? Par Merlin, mais qu’est-ce qu’il peut bien vouloir de Jasper ? Dans quoi est-ce qu’il a mis les pieds ? C’était de ça qu’Ellie voulait me parler sur la plage, ce qui lui faisait peur ? Et cette Amaranth ferait partie de ces choses qui l’inquiétaient en plus de la chasseuse ? Si je ne suis pas parvenue à comprendre ce carnet, je me doute qu’il ne contient pas des recettes de famille, certains croquis restant bien explicites... Il avait un sacré coup de crayon, le salaud !

« Pourquoi ? Vous êtes une admiratrice ? »

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La tension entre l'héritière et la louve était d'une dynamique toute nouvelle pour Amaranth. Elle se rendait compte de la complexité de la situation. L'écarlate avait des réponses pour questions jamais osées. Et Zoey, avait un des carnets. Son coeur manqua un battement, elle qui courait après celui de sa mère, et qui craignait l'idée de toucher celui de Morri. Elle pouvait contempler celui d'un des assassins qui composaient le premier cercle. Admiratrice.. Amaranth étouffa une nausée. Non, elle était aussi inscrite dans au moins deux de ses carnets. Elle en était l'objet, un spécimen unique parmi les expériences de cette famille. Elle en était une, malgré l'amour de sa mère. Varda avait utilisé les connaissances de sa famille pour s'infliger volontairement ses pratiques douteuses. Dans son malheur, elle pouvait se consoler sur le fait qu'aucun hybride ou autre sorcier n'avait souffert pour qu'elle vienne au monde. Et Varda avait payé de sa vie, son blasphème. La justice était cruelle.

- Non, je n'admire aucun de leurs oeuvres.. J'en suis, moi aussi, une de leurs -vic.. expériences - murmura t elle, d'une voix si basse, qu'elle doutait l'avoir échapper de ses lèvres. Son regard orageux se tourna vers l'hôtesse de la maison. Il n'était pas rare que la sorciére s'entousiasme pour les amours saphiques. Dans un autre contexte, elle n'aurait certainement pas refuser un baiser de l'une de ses comparses ici présentes.

Elle laissa Améthyste lui expliquait l'origine et le lieux précis des crimes. Amaranth préféra taire le '" talent " de son double à saisir la magie et ses conséquences. Elle arqua un sourcil intéressée quand le professeur de potions évoqua Gringotts.

- Si vous trouvez quelque chose, je serais ravie d'en savoir un peu plus.. Déclata t elle, en demeurant volontairement floue. Mh, Morri semblait résister aux dernières gouttes du traitement. Et l'autre avait un gout prononcé pour ce genre de personnalité.

L'élégante Miller réduit la proximité de leurs deux corps, et se glissa derrière elle. Lui soufflant une question qui devait lui dévorer les lèvres depuis le début. Amaranth se tenait droite, son regard orageux détaillant l'allure féroce de Zoey, etg le souffle d'Améthyste qui faisait frisonner son épiderme de porcelaine. Morri qui menaçait de prendre le dessus, et le traitement qui s'échappait de ses veines. Le contrôle était de mise. Si elle cédait à la tentation, ou serait la passion ? Ou encore la soif de vengeance, elle ne se réveillerait pas avant de nombreux jours. L'appel de la vérité, du sang et de la chair la torturait plus que de raisons. Elle ferma les yeux douloureusement pour se remémorer la raison de sa venue.

- Ma main... illustre les conséquences d'une nature.. hybride. Répondit elle avec lenteur. L'expension de ce mal.. ou son contraire sont les indicateurs de ma santé et des récents événements.

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Quand la belle brune s’étonne de l’existence du carnet et des habitudes de son connard de père, je termine mon verre avant d’attraper la bouteille qu’elle vient de poser pour le remplir à nouveau, plus généreusement. Tout le monde semble au courant de ma nature, inutile de jouer les jeunes femmes fragiles et autant y aller avec des doses de cheval pour noyer cette angoisse qui refuse de me laisser tranquille, surtout depuis que j’ai mis les pieds à l’intérieur de la demeure.

« Il notait et il conservait. Un fin collectionneur, votre père. Dignité, rate, fœtus… Tous dans des bocaux proprement alignés. »

Formant une armée de petits soldats maladifs, au garde à vous, sur ses étagères. Mes prunelles se perdent dans le liquide ambré au souvenir de celui bien moins alléchant qui conservait les morceaux arrachés aux victimes… Je cligne des yeux, me râcle la gorge et bois rapidement ce second verre pour enchaîner sur un troisième, mâchoire crispée. Je perds tout mordant alors que je tends l’oreille pour écouter les raisons de l’intérêt que porte la rousse incendiaire au travail de Jasper. Elle n’est donc pas que l’héritière d’une famille maudite, elle rejoint aussi les rangs des produits de leurs délires.

Je ne sais pas si je dois attribuer la tension que je sens chez Amaranth à ce qui la mène ici, à la sombre magie des lieux ou à la brune qui se penche sur son épaule. Toujours est-il que je ne peux m’empêcher de guetter ses mouvements, le souvenir de la pression de ses doigts sur ma gorge étant bien trop frais, sans parler de sa nature qui m’échappe encore. Elle évoque elle-même un mal… Je me rapproche, viens m’assoir à une distance contrôlée. Je pointe sa main du menton.

« Son carnet vous aiderait ? Si on peut tirer quelque chose de positif de ce maudit cahier, des horreurs commises par Jasper, je suis preneuse. Non pas que ça compenserait quoi que ce soit, rien ne pourra atténuer ni réparer ce qui s’est… passé dans cette cave. Mais certainement que ça l’aurait fait enrager et je m’accroche à ça… »

D’abord siffler son whisky. Ensuite, aider des hybrides avec son travail. Oui, ce serait plutôt jouissif.

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Les réponses et propositions des deux sorcières auraient pu faire sourire la sorcière, l'une partageait le cahier du bourreau et l'autre de piller sa chambre forte à Gringotts, tout ça arrosait de whisly. Amaranth observa le contenu de son verre encore plein. Il y avait bien trop d'informations pour qu'elle puisse l'avaler sans mettre en danger les protagonistes de la pièce.

A l'évocation des bocaux, elle étouffa une nausée. Les visions d'un tel lieu lui étaient déjà parvenues, dans des rêves ou souvenirs. Améthyste se mit à briser les bibelots vintage de la demeure paternelle. Les fracas de verre et porcelaine firent sursauter la sorcière et ce qui vivait en elle. Amaranth ne pouvait demeurer plus longtemps dans ses lieux.

D'un geste lent, presque douloureux elle abandonna l'ambre merveilleuse qui avait bercé tant de ses nuits blanches. De sa main valide, elle fit apparaitre deux cartes de visite aux armoiries des Mapleleafs. Les déposant sur l'une des tables élégantes qui trônait dans la pièce principale.

- Je ne dois vous laisser... répondit elle d'une voix murmurée. Si vous avez besoin de me rencontrer, utilisez cette carte. Elle vous conduira jusqu'à moi, pour une rencontre.. Un carnet ou Gringotts.. Mais pas ce soir.. Ce soir... ce n'est pas le bon moment. S'excusa t elle, avant de réajuster son manteau lourd autour de sa silhouette athlétique.

Elle devait retrouver le lit de son compagnon, avant de dépasser une limite interdite. L'urgence était qu'elle reprenne controle sans faire usage de ses potions ou du reste. Retrouver un esprit clair pour affronter le reste, et attendre des nouvelles d'Ambroise. Plus elle cédait à la tentation d'avancer seule, plus elle se retrouverait acculée face à sa propre nature. Encore deux escapades comme celle ci, et elle finirait dans le château de Bamburgh à commettre l'impensable et à rompre sa promesse faite à Glenn.

- Ce fut un plaisir, conclu t elle en quittant le manoir qui résonnait encore de l'atrocité qui s'était déroulé dans sa cave. D'un pas rapide, la sorcière transplana pour retrouver la banlieu tranquille du Londre Magique. Et le lit chaleureux de Nathan.

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Sept ans de malheur. D’ordinaire, n’est-ce pas ce qu’on récolte pour un miroir brisé ? Dans cette maison emplie de magie noire et de souvenirs terribles, peut-être que ça en rapporte bien plus. Ou, bien au contraire, peut-être que cela briserait le sort. Je garde en tête l’envie de tout mettre sens dessus dessous, de réduire cette barraque en cendres, de l’effacer de mon existence pour de bon. A moins que je ne me contente de laisser cet honneur à l’héritière qui semble bien partie pour. Nos échanges semblent confirmer ce que je pressentais déjà avant de mettre les pieds à Godric’s Hollow cette nuit, elle ne suit pas les pas de son paternel et ne cautionne pas ses agissements. Encore une balle perdue du journal de Mélusine d’Assembourg…

« Je vous montrerai ce maudit carnet. Mais il n’y a pas grand-chose à en tirer, votre père y a veillé. Il semble codé… Sa pensine pourrait nous aider à le déchiffrer. »

Sa proposition de débouler à la banque tenue par les gobelins m’inspire moyennement, même si nous avions, en effet, de fortes chances d’y trouver ce que nous cherchions, à savoir des réponses. Mais j’ai conscience de l’alcool qui court dans mes veines et des décisions peu raisonnables que ça m’amènerait à prendre. Dans un environnement connu, cela n’a rien de gênant, mais entourée de gobelins c’est une tout autre histoire… Amaranth, elle, préfère s’éclipser. Le sursaut qu’elle a eu plus tôt démontre que je ne suis pas la seule à être affectée par les lieux où nous nous trouvons, aussi je comprends son besoin de les quitter. J’acquiesce de la tête à ses dernières paroles avant de reporter mon attention sur Améthyste.

« Si votre offre tient toujours, j’aimerais jeter un œil à la cave avant de m’en aller, à mon tour. »

Je ne pense pas que je serais un jour davantage prête à affronter mes démons qu’en cet instant. Il n’y aura jamais de meilleur moment, cette demeure restera le musée des horreurs. Je termine rapidement mon verre et le repose avec délicatesse avant de me relever de mon siège. Au passage, je glisse l’une des cartes dans la poche arrière de mon pantalon et enfile mon manteau. Je glisse mes mains sur ma nuque et dégage la cascade de cheveux blond de l’intérieur du col pour les laisser retomber dans mon dos.

« J’aimerais faire… mes adieux à cet endroit. Et qui sait ? Peut-être a-t-il gardé d’autres souvenirs de mon passage. » Je sors ma propre carte de visite de l’une de mes poches et la dépose à côté de celle de la rouquine. « Je n’aurais certainement pas le cœur à parler en remontant, alors voici la mienne qui n’est pas aussi sophistiquée. Vous y trouverez seulement l’adresse où me trouver si nécessaire. »

C’est tremblante que je retrouve le chemin de cette cave et le cœur aux bords des lèvres que je fouille l’endroit. Les souvenirs douloureux remontent et me tordent l’estomac. Les larmes perlent alors que mes mains plongent dans un tiroir, mes doigts se refermant sur la chaîne d’or du collier que m’avait légué ma grand-mère. Je le savais… Cet enfoiré l’avait gardé précieusement parmi les autres babioles retirées à ses victimes ! Je glisse le bijou dans la poche de mon manteau et pose un dernier regard sur la cage vide. Mes larmes redoublent alors que mon flair me dit que bien d’autres sont passés sur ce matelas après mon départ et une part de moi se sent coupable. Le cœur lourd, je remonte les marches. J’adresse un signe de tête à l’héritière et, dans le silence, transplane à mon tour.