Hell truly hath no fury like a woman scorned

La grisaille du premier mois de la rentrée était encore supportable. Et le soleil ne semblait pas bouder l'Ecosse cette année, autant dire qu'il s'agissait d'un miracle. La jeune Mapleleaf se dirigeait vers le terrain de Quidditch qui abritait un des nombreux entrainements de l'équipe des verts et argents. D'humeur contrariée, l'écarlate observait les élèves volaient de manière plus ou moins gracieuse au dessus de sa tête.

Dans l'après midi, sa maison avait partagé - comme chaque semaine - un cours de Botanique avec les serpentards. Le professeur au patronyme bien connu, avait instauré un système de binôme.

En classe, Amaranth était assise juste derrière l'un des Batteurs de Serpentard. Arès Seymour. L'un des fils de la famille la plus fortunée, et odieuse de la promotion. Et ce véracrasse sans aucune gêne, avait délibérement échangé le papier qui contenait le nom de son duo. Avant qu'elle n'est plus alerter le professeur de Botanique, le sorcier avait scandé le nom de l'héritière, avec un sourire en coin.

Adieu sa tranquilité et sa discrétion.
Toute cette mascarade expliquait sa présence sur le terrain des sportifs. Elle devait attendre, le fils prodige pour qu'ils " avancent " tous les deux. Amaranth rattacha sa chevelure écarlate qui commençait à s'envoler avec les bourrasques. Assise sur les premiers rangs, elle jetait des regards anxieux aux voltigeurs. Elle n'était en rien impressionnée par ce sport, bien au contraire. Voler, la terrifier.

L'écarlate préférait passer ses journées dans les serres, ou encore à la bibliothèque plutôt que de se mêler aux sportifs, et à leur ego surdimensionné.

[...]

L'heure s'écoula lentement. Soupirant de soulagement, la serdaigle quitta son perchoir pour rejoindre le Seymour d'un pas pressé. Amaranth s'avança dans le hall des vestiaires. Prenant place sur l'un des bancs. Sous les regards tantôt moqueurs, tantôt suggestifs de certains joueurs. Amaranth reconnut la gardienne de l'équipe, une grande brune au regard stupéfiant. Elle salua Octavie, avec qui elle été en binôme quelques fois. Ce qui fascinant chez la sorcière c'était le contraste entre son allure élégante et la passion de ses paroles. Contrairement à Amaranth qui restait muette très souvent, préférant la discrétion la plupart du temps.

Arès Seymour:

Septembre 2011, terrain de Quidditch de Poudlard.

Quand les Serpentards et les Serdaigles étaient sortis quelques heures plus tôt du cours de botanique, Octavie se félicitait intérieurement d'avoir gentiment humilié Arès Seymour. L'opportunité offerte par lui en s'en prenant à une Serdaigle,  @Amaranth Mapleleaf, avec laquelle, de surcroît, la sang-mêlé avait quelques fois travaillé, était alors trop belle pour ne pas être saisie.

Des travaux manuels, une baguette pointée délicatement vers un pot à déplacer, un petit peu de complicité de la part de son binôme et voilà que sans explication, tel un feu d'artifice, une projection de terre humide s'abattait sur toute la figure de pédant et indélicat d'Arès. Pour tous les participants du cours et le professeur, il n'y avait aucune explication. Pour Octavie, il s'agissait évidemment d'un crime parfait. Cependant, elle avait peut être sous estimés les qualités d'observateur d'Arès.

Et après avoir évité le sixième cognard qu'Arès venait de battre en sa direction alors qu'ils étaient en entraînement de quidditch, la gardienne des Serpentards était forcée d'admettre que oui, il devait avoir compris qu'elle était derrière sa mésaventure terreuse du jour. Mais Octavie n'avait pas l'intention de se laisser faire et elle rendait chaque cognard projeté dans sa direction par un souafle visant bien le batteur.

Ni l'un, ni l'autre, n'avait l'intention de laisser l'autre avoir le dernier mot, chaque cognard frôlant de plus en plus près Octavie et chaque souafle étant dégagé de plus en plus violemment vers Arès. Et l'intention des deux joueurs serpentards finit par être évidente pour leur capitaine qui ne manqua pas de leur remonter les bretelles à l'un et à l'autre.

Quand l'entraînement repris, Octavie espérait souffler un peu. L'équipe était en milieu de terrain à faire des exercices ce qui devait lui laisser un peu temps de divaguer et profiter de l'air frais de l'automne. courant sur les bancs des gradins, ses yeux furent surpris d'y voir, au bout d'un moment, Amaranth. « Qu'est ce qu'elle fait là ? » se murmura la Serpentard en plissant les yeux pour s'assurer que sa vue ne lui jouait pas des tours. Et pour cause, ce devait bien être la première fois qu'elle voyait la Serdaigle aux abords du terrain pendant un entraînement, et en plus de ça un entraînement des Serpentards ! Et cette anomalie fit se questionner Octavie. Avaient-ils manquer un cours ? Non sinon Amaranth y serait. Ou bien elle avait une information à leur communiquer ? Elle aurait demander à suspendre l'entraînement et puis, pourquoi elle ? Aucune raison logique faisait qu'elle était dans les gradins, à attendre ! Elle y aurait été pour espionner, regarder, encouragé, cela aurait été logique, mais pour attendre ? A ne rien faire ?

Malheureusement pour la cadette des Carnock , la fourberie propre à sa maison n'allait pas attendre qu'elle trouve une réponse à ses questions ! Au contraire, et un cognard bien placé se chargea de libérer Octavie des ses interrogations. La jeune fille ne le vit qu'au dernier moment, du coin de l'oeil, et parvint in extremis à s'en saisir pour éviter qu'il ne la désarçonne de son balais. Le souffle coupé par le choc et secouée dans tous les sens, Octavie se débattit pendant ce qui lui parut être une éternité avant qu'Arès Seymour, l'air amusé, finisse par réclamer la balle et, ensuite, indiquer à Octavie qu'il n'avait pas trouver un meilleur moyen pour lui dire que l'entraînement était finis

Par la fée Morgane qu'Octavie voulait, là, tout de suite, fracasser son balais dans la figure du petit prodige ! Mais d'une part, le cognard qui lui faisait de plus en plus mal au flanc n'allait pas retourner dans sa mal sans l'aide d'Arès, et d'autre part, elle n'était pas certaine que Monsieur Carnock accepte de lui payer un nouveau balais seulement un mois après avoir fracassé le précédent. La Serpentard dut donc, à contre coeur, se résoudre à rendre le cognard sans rien dire.

Et c'est avec le regard sombre, serrant les dents pour ne pas se tenir son flanc droit, douloureux à cause du choc, qu'elle entra dans les vestiaires, déterminée à prendre ses affaires et ruminer son humiliation loin, très loin. Mais la même vision qui lui avait couté un cognard en plein thorax se remit devant ses yeux. Au milieux de ses coéquipiers, transformés de toute évidence en bêtes pour l'occasion, assise délicatement sur un banc, il y avait Amaranth. Et comble pour la cadette des Carnock, la jolie rouquine la saluait. Face à cette improbable répétition, Octavie resta un instant interdite avant de légèrement sourire en posant son balais dans son casier.

Octavie : « Allons tout le monde, ce n'est pas ce rouge là qu'on chasse ici je vous rappelle ! » lança la sang-mêlé, son sourire accompagnant les ricanements des membres de son équipe tandis qu'elle se saisissait de son sac puis s'avançait jusqu'à Amaranth.

Là, à voix basse, la Serpentard poursuivit « D'abord le terrain de quidditch plein de Serpentards, maintenant les vestiaires toujours plein des mêmes serpents ? Ce n'est pas fréquent de voir quelqu'un vouloir à ce point être mordu... Et je ne le conseille pas. » finit la jeune sorcière en désignant la sortie tout en montrant qu'elle sortirait avec la Serdaigle. « A moins que tu tiennes à voir quelqu'un en particulier ? »

La sorcière avait observé son horrible binôme balançait des cognards en direction d'Octavie. La fougueuse Carnock avait vengé la fourberie d'Arès lors du cours de botanique. Amaranth n'avait pas eu l'occasion de la remercier pour cette démonstration de justice.

« D'abord le terrain de quidditch plein de Serpentards [...] « A moins que tu tiennes à voir quelqu'un en particulier ? »

L'écarlate entendit le conseil avisé de sa camarade, et la prudence dont elle devait faire preuve. D'un geste de la main, elle refuta la suggestion qui lui donna la nausée

- Je ne veux pas être mordue, loin de là ! Mais le devoir de Chourave comporte des conditions bien spécifiques.. On doit travailler avec son binôme.. Elle retient une grimace. On doit étudier la Rosée de lune, c'est l'une des plantes que l'on trouve dans la forêt, et à la tombée de la nuit.. Donc me voilà, à poireauter pendant que Monsieur Seymour tente de te " casser " la cage thoracique. fit elle en jetant un coup d'oeil au flanc blessé.

La serdaigle rangea son ouvrage en soupirant agacée par la situation. D'un coup d'oeil, elle observa les vestiaires qui se vidaient petit à petit. Arès semblait se faire désirer. C'était absolument insoutenable.

La silhouette athlétique du fils ainé des Seymours débarqua avec un sourire narquois.

" Carnock, j'espère que tu penseras à moi à chaque respiration " Ricana t il, en imitant une nouvelle passe de balle. " Mapleleaf, tu m'attendais, que c'est mignon ! "

- Oh la ferme, Seymour ! Allons faire nos observations, et terminons rapidement ! Cracha la sorcière dont les joues avaient pris une couleur rouge pivoine. Il était capable de la mettre en furie, en quelques mots. Si la sorcière avait de la tendresse pour le petit frère de celui-ci, ce serpentard était de la pire espèce.

La réplique lui tira un odieux sourire. Merlin, qu'elle n'était pas chanceuse aujourd'hui. Son humeur massacrante risquait de déteindre sur toute la semaine à venir. Amaranth pria de tout son être, que ce moment soit le plus bref et court possible.

Arès Seymour:

Septembre 2011, terrain de Quidditch de Poudlard.

Le regard d’Octavie se remplit soudainement d’inquiétude et d’interrogation et semblait s’aggraver à mesure qu’Amaranth parlait.

Octavie - « Oh ça, c’est pas grave il m’a fait pire... » commença Octavie. « Mais Chourave nous a…. Non ? Elle nous a donné des devoirs ? » finit la Serpentard.

L’inquiétude dans le regard d’Octavie trahissait la sincérité de sa demande. A vrai dire, la jeune fille ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Soit son désintérêt pour la botanique avait pris le dessus, soit ses machinations pour couvrir de terre avaient mobiliser le meilleur d’elle même au mauvais moment…

Octavie : « C’est pour ça que l’autre a… Ô je le savais insupportable. Mais à ce point là ! Ça me donne presque envie de le remettre à sa place plus physiquement… tient, quand on parle du loup… » finit Octavie en voyant l’allure athlétique d’Arès enfin daigner arriver.

Il n’aurait pas été insupportable, odieux et, en plus un sang-pur imbu de son statut, Octavie aurait presque pu se laisser charmer par le jeune homme. Il fallait rendre à l’héritier du sang des Seymour ce qui lui revenait de droit. Mais même sa démarche avait finit par ulcérer Octavie ! Alors quand il s’avança pour la provoquer elle et Amaranth une fois de plus, Octavie n’attendit pas qu’on l’invite à répliquer.

Octavie : « Si tu voulais que je pense à toi, des ro…» commença la jeune sang-mêlée avant de s’interrompre en entendant Amaranth elle même répliquer.

Cette journée était pleine de surprises ! Maintenant, Amaranth se mettait à mordre et face à cet imprévu, même Octavie ne put s’empêcher de regarder Arès un air d’incompréhension complet. Autant elle était habituée à répliquer face aux écarts du Seymour, autant là, même elle ne savait pas vraiment comment réagir…

Et face à l’odieux sourire d’Amaranth à la suite de sa réponse, Octavie était encore moins certaine de savoir comment réagir.

Octavie : « On va y aller Amaranth d’accord ? Je te laisse le nom de mon binôme en salle commune Arès hein ? Et ne t’embête pas pour les roses de remerciement, penser à toi à cause de tes prouesses sportives me suffit emplement. » dit la Serpentard en saisissant le bras de la Serdaigle avec insistance.

L'héritière Mapleleaf qui prenait soin d'éviter les confrontations, et les élèves populaires dérogeait à sa propre règle. Etre le centre de l'attention n'était pas son fort, et si elle ne disait mot rarement, l'écarlate pouvait être très rapidement explosive selon les circonstances. Des Roses, Amaranth en avait la couleur mais surtout les épines. Et sa famille était aussi connus pour leurs serres que pour leurs réputations d'empoisonneurs. Et souvent cela suffisait à entretenir la distance entre elle et ses camarades.
Mais Arès était fait d'un autre bois, celui des extrémistes. Donc la rousse était presque un parti idéal pour une tel clan.

Avant même que le batteur ne morde de nouveau l'une des deux sorcières, Octavie s'était emparée du bras d'Amaranth et les deux jeune femmes quittaient les vestiaires au pas de courses.

Arès lâcha une floppée de jurons, enragé à l'idée que son précieux binôme et l'objet de son désir soit accaparé par un autre serpentard.

L'écarlate se laissa emporter par sa camarade, non sans une grande surprise. Bien qu'elle soit ravie de ce binôme improvisée, elle se doutait que le Seymour était tout aussi entêté qu'obstiné.

Amaranth remercia sa partenaire d'un sourire timide.
- Merci Octavie, tu n'es pas obligée de te sacr.. enfin d'échanger pour m'éviter Seymour.. Mais j'apprécie, ajouta t elle rapidement. Elle ne voulait pas passer pour une ingrate.

[...] Les deux décidèrent de se rejoindre à l'orée de la forêt interdite dans l'heure suivante. Le temps que la serpentarde puisse se changer, et prendre ses affaires pour le devoir de Botanique.

Amaranth avait abandonné sa cape de sorcière, pour camoufer son chemisier d'un pull de grosses mailles. Ses derbys citadines avaient également disparues pour des boots de cuir de dragon. Une besace bien remplie, ses cheveux si reconnaissables attachées en chignon, et sa baguette lumineuse qui faisait office de lumière à l'entrée des bois.

Une nouvelle fois elle fit signe à sa camarade plus âgée d'un geste de la main. La pénombre menaçait d'engloutir tous les élèves qui s'aventuraient dans les bois ce soir. Et l'un n'avait pas dis son dernier mot. Furieux, et prêt à récupérer son du. Arès guettait le binôme de sorcières non loin de là.

Arès Seymour:

Septembre 2011, terrain de Quidditch de Poudlard.

Par la volonté de Merlin, Amaranth s'était enfin convaincue que quitter le vestiaire n'était une si mauvaise idée. Octavie n'était pas mécontente en tout cas de laisser derrière elle Arès et sa volière. Cependant, elle devait admettre que cela n'augurait rien de bon. Les sang-purs comme lui avait une certaine tendance à être rancunier. Ou peut-être était-ce toutes les personnes ayant un peu de pouvoir ?

Octavie : « Pas besoin de me remercier. Je le côtoie tous les jours et tous les jours, j'ai droit à une remarque. Quand ce n'est pas plus. Quand on est de sang mêlé et en plus de ça d'une famille comme la mienne, c'est assez facile d'avoir l'attention des Seymour. » répondit d'abord la cadette des Carnock. « Cependant, c'est moins fréquent de le voir comme ça avec une de votre... enfin... du même type de sang... »

Et là, la situation devenait bien plus gênante pour Octavie. A vouloir provoquer Arès, elle en avait oublié que l'objet de la discorde n'était autre qu'une Mapleleaf. Non seulement il s'agissait d'une famille de sang purs, mais en plus de ça, une des plus actives.

La simple idée que son père soit mis au courant de sa nouvelle sortie arracha un long soupir à Octavie. Il tolérait qu'elle soit en duo avec des sang purs, après tout, Octavie n'avait pas la maîtrise de la formation des duo à Poudlard. Mais là qu'elle se libère d'un duo tout à fait acceptable pour se mettre avec une sang pure uniquement pour provoquer un autre sang pur, Monsieur Carnock risquait de ne pas l'apprécier.

Pire, dès qu'il serait au courant, elle allait certainement recevoir une beuglante lui reprochant de ne pas avoir laisser les deux héritiers s'en prendre l'un à l'autre, l'adage « l'ennemi de mon ennemi est mon ami » n'ayant pas sa place dans ce genre de situation selon Monsieur Carnock... La semaine allait être longue, Octavie le savait...


Un peu plus tard, à l'orée de la Forêt Interdite.

Les deux sorcières se séparèrent juste assez de temps pour qu'Octavie prenne une douche, indispensable après son entraînement, mais aussi pour inspecter son flanc amoché et voir si elle devait aller ou non à l'infirmerie.

Fort heureusement, le cognard ne semblait lui avoir infligé que des bleus. Il faudrait donc qu'elle trouve un moment pour les rendre à Arès. Pour l'heure, le jeune femme devait assumer son échange et rejoindre Amaranth.

Quand la cadette des Carnock arriva à l'orée de la Forêt Interdite, elle put remarquer de la serdaigle aux cheveux écarlate s'était particulièrement bien équipée pour l'occasion.

Octavie : « La marche est inutile, comme toutes les activités essentielles...» lança, un sourire amusé aux lèvres, la Serpentard en réponse au salut de sa camarade.

A la différence d'Amaranth, Octavie n'avait pas fait d'effort particulier pour cette sortie. Comme d'habitude, ses cheveux noirs étaient bien coiffés et se déroulaient en douceur sur sa cape de sorcière au liseré vert et argent. La jeune femme avait toutefois troqué sa jupe habituelle pour un pantalon ample dont les extrémités allaient se loger dans des guêtres en cuire, les mêmes qu'elle avait l'habitude de porter quand elle sortait de l'école, ou quand elle accompagnait son père à la chasse.

Octavie : « En toute sincérité, je crois que tu vas être celle à la manœuvre ce soir. Mon amour pour les plantes étant aussi développé que celui pour Arès. Et par la fée Morgane, je n'aime vraiment pas Arès ! »

La Serpentard se laissa donc guider par Amaranth, le regard autant sur son guide qu'autour d'elle. Même si elle n'était pas une grande amatrice des plantes, elle aimait quand même marcher dans la nature et puis si pour une fois elle pouvait participer à ses devoirs de botanique au lieu de laisser son binôme tout faire, ça lui donnerait bonne conscience.

La remarque pertinente de la sorcière laisse un silence étrange entre les deux sorcières. Amaranth préféra ne pas répondre, et la retrouver plus tard à l'orée de la forêt. Bien qu'elle n'en reparle pas, l'écarlate n'était pas dupe d'une telle attention. Elle était un parti idéal pour ce genre d'individu. Fille d'une famille sombre et du même sang, une aubaine pour le Seymour. Bien que les apparences jouent contre elle, Ama n'était pas exactement fait du même bois. Elle n'était pas une oie blanche, mais faites de plumes grises et nuancées. Mais cette vérité, elle gardait bien de la dire. Préférant être protégée par la réputation effrayante des Mapleleafs. Elle n'était pas souvent dérangée, et ça, c'est ce qu'il lui plaisait.

La serdaigle lui sourit avec un enthousiasme nouveau. Elle était toujours très contente de pratiquer son art, et l'occasion était unique. La botanique, la mettait en joie.

- Ne t'en fais pas pour ça, je suis ravie de ne pas être seule déjà, ou pire.. D'autant plus pour un tel devoir. D'un pas presque sautillant, elle s'enfonça dans la forêt sans aucune appréhension.

D'un geste assuré elle sortit son carnet de notes, et demanda de la lumière à sa camarade pour lire ses notes.

- Pour trouver, la Rosée de Lune, il faut chercher une clairière.. Et elle pousse toujours à côtés d'un cours d'eau, ou un ruisseau.. Ces racines s'y plongent. Et elle brille encore plus si le ciel est étoilé ou que c'est une pleine lune. C'est ce qui a donné son nom à cette plante. Elle fronça les sourcils, pour poursuivre d'un air plus sérieux. On doit la cueillir en entier, ne pas la couper. Et ne pas la toucher à main nue ! La sève de cette plante, et son parfum rendent somnolents, également des visions et hallucinations auditives. Soyons prudentes.

Amaranth savait que les autres binômes chercheraient aussi dans la forêt ce soir, mais il y avait peu de chance, que d'autre élève est pioché cette plante. Mais il fallait rester prudente, et ne pas être déconcentré lors de la cueillette.

Elle s'assura qu'Octavie la suive, sans prendre garde à une troisième silhouette qui lui aussi avait prévu de faire une cueillette ce soir. Mais il ne s'agissait pas de la même plante.

Arès Seymour:

Septembre 2011, Forêt interdite, début de soirée.

Illuminant l'espace autours d'elles, Octavie leva un sourcil en guise de première réponse à l'enthousiasme palpable d'Amaranth.

Octavie : « Il faut bien que l'une de nous deux apprécie cette sortie pour sa raison d'exister. Même si je ne suis pas hostile à la chasse de nuit, je préfère courir derrière du gibier plutôt qu'après une plante... » ajouta la Serpentard tout en s'approchant de la Serdaigle pour regarder ce qu'elle tenait dans les mains.

Octavie ne fut pas surpris d'y voir un carnet pleins de notes. C'était tellement typique des Serdaigles. Cependant, elle n'allait pas faire de remarque là dessus. Elle même avait sa panoplie de rouleaux et de carnet de croquis et de formules arithmantiques pour faire fonctionner ses prototypes au club de mécamagie.

Octavie : « Une clairière ? En pleine nuit ? Avec un ruisseau ? Voudrais-tu aussi qu'on y trouve une licorne montée par une vélane en train de vendre du felix félicis ? » ne put s'empêcher Octavie en entendant toutes les contraintes et conditions qu'un simple devoir d'observation de botanique imposait !

Et son air sarcastique ne venait qu'amplifier le fait que si ce devoir la désintéressait beaucoup, alors avec toutes ces conditions, il se transformait presqu'en corvée. Mais Octavie n'était pas de ceux de sa maison aimant forcer le trait. Elle avait dit ce qu'elle avait à dire et maintenant, il s'agissait de trouver un moyen de rendre cette balade nocturne un peu plus intéressante pour elle, Amaranth étant déjà intéressée au maximum au vu de sa démarche sautillante.

Aussi, après quelques instants de silence, la Serpentard se permit de le rompre.

Octavie : « Sinon... tu en as beaucoup des prétendants comme Arès parce que tu es une sang pure ? Je veux dire, une héritière d'une famille de sang purs doit être un prix à absolument avoir pour ceux comme toi ? »

Octavie posait la question sans arrière pensée, simplement par pure curiosité. Son monde n'était pas celui d'Amaranth et même si elle croyait entièrement son père, la Serpentard pouvait bien trouver un peu d'intérêt à comprendre ce monde qui méprisait si facilement le sien.

- Chassez un gibier répèta la sorcière sans cacher son dégoût pour ce genre d'activité. Avec un cousin passionnée de créatures magiques, de dragons. Les animaux étaient érigés au rang de sacrés. Non, Amaranth préférait de loin les plantes et leurs complexités. Et un peu de leur poésie également.

Elle ne put s'empêcher de sourire face à la plaisanterie grostesque de sa camarade.

- Tu serais étonnée de ce qu'on peut trouver, ou encore vendre dans la forêt interdite, répondit elle avec un sourire sous entendue. Et oui; elle était peut être à Serdaigle, mais elle avait l'habitude de se promener la nuit, et n'était pas non plus une oie blanche. Beaucoup de soirées organisées par les serpentards, comportaient des substances obtenues auprès de sa maison.

Quelques minutes passèrent, avant qu'Octavie ne se brule les lèvres avec la fameuse question houleuse.

Amaranth avait espéré échapper à ce genre d'interrogations; Mais c'était logique. Sa camarade avait une vision unique des sangs purs, et faisait office d'exception dans sa maison.

- Ce n'est pas le premier, pour tout te dire. Mais c'est sans doute le pire. Elle marqua une pause avant de poursuivre d'un ton plus sérieux. Octavie, je ne suis pas... je veux dire, j'ai peut être le même sang mais je n'ai pas les idéaux. Je n'ai pas été élévé ainsi.. Seul mon nom est .. Elle allait dire maudit. Mais elle se retient.

De son regard fuyant, elle reporta son attention sur le sentier qu'elles empruntaient toutes les deux. Au bout de celui ci se trouvait une clairière bien connue de la serdaigle.

- On est au bon endroit.. ! S'exclama t elle, en accélérant pour approcher le ruisseau recherché.

La sorcière indiqua à sa collègue de pointer sa baguette dans la direction d'un parterre de buisson, pendant qu'Amaranth équipait ses mains de gants robustes. Elle camoufla son visage d'une écharpe, et doucement s'approcha de plusieurs fleurs. Elle devait être prudente, au moindre geste ou sursaut. Les spores de la plante les contamineraient toutes les deux.

Si la Mapleleaf avait confiance en son binôme, elle ignorait la présence d'une troisième personne qui les observait depuis un long moment. Arès, guettait le moment idéal pour récupéer ce qu'il estimait sien.

Arès Seymour:

Septembre 2011, Forêt interdite, début de soirée.

Octavie : « Je t'en prie Amaranth, pas à moi ! » répliqua une véhémence incontrôlée la cadette des Carnock.

Arrêtée sur le sentier, elle s'était mise à jeter un regard dur à sa camarade. Ce n'était pas le début de sa réponse qui semblait avoir braqué la serpentard, mais plutôt à seconde. Je partage la sang, mais pas la culture, était-ce qu'Amaranth était en train de lui dire ?

Combien ont tenté de passer outre le mépris d'Octavie en utilisant cette parade pour derrière mieux la poignarder ? Trop au goût d'Octavie et encore aujourd'hui, sa confiance envers ces maudits sang purs continuerait à la protéger de leur fourberie, leur mépris et leur besoin de suprématie.

Ca n'allait pas être parce qu'elle était une serdaigle amatrice de verdure qu'Octavie allait se laisser à croire qu'elle... serait sincère ? Derrière son regard qui s'emplissait de plus en plus de la haine que sa famille, elle, avait cultivé pour les sang pur, Octavie ne pouvait pas ignorer le regard fuyant d'Amaranth, l'embarras et l'hésitation.

Ce pourrait-il ? Non... Octavie n'était pas en train d'inverser les rôles... Le regard de la Serpentard finit par perdre de sa froideur et Octavie lâcha un long soupire en fermant les yeux.

Octavie : « Excuse moi Amaranth... je n'aurais pas du m'emporter pour si peu... » poursuivi Octavie en rouvrant les yeux. Cette fois-ci, c'était elle qui fuyait du regard. Il fallait dire que maintenant elle se sentait un peu idiote de ne pas laisser sa chance à sa camarade, de ne pas lui laisser le bénéfice du doute. « Je veux bien te croire... que tu n'es pas comme les autres... mais je préfère te le dire franchement : la furie à la suite d'une trahison n'est que le dividende de la confiance investie dans une amitié... Bon, ceci étant dit, continuons ! Cette rose mal luné ne va pas se trouver toute seule.» la sévérité de l'avertissement tranchait avec l'attitude
nouvelle de la jeune femme.

Si à l'extérieur elle semblait avoir balayé la dureté de ses émotions pour laisser place par un entrain nouveau. Intérieurement, Octavie admettait qu'elle prenait un risque qui pourrait autant lui valoir autant des remontrances que de mauvaises surprises. Mais elle l'acceptait. Parce qu'elle les méprisait plus que tout et pourtant, elle n'était pas comme eux.

Aussi, Octavie se plia volontiers aux consignes de sa camardes quand l'objet de leur quête fut en vu et l'imita en remontant son écharpe émeraude au dessus de sa bouche et de son nez. Cependant, si sa baguette éclairait Amaranth, Octavie préférait regarder autours d'elles. Elles s'étaient bien enfoncé dans la forêt et il serait dommage qu'elles soient prises par surprise au mieux par les centaures, au pire, par quelques monstres locaux et les épiant depuis un moment depuis les ombres.