Je te tiens enfin ! # Xris

Vendredi 3 novembre 2023, 10h30

Je commençais clairement à perdre patience. Je m'étais promis de lancer rapidement mes articles, à partir du mois de novembre, mais il me manquait certains témoignages. Et parmi ces témoignages manquants, celui de Xris Anderson. Oh, mon comparse vert et argent m'avait répondu positivement, mais étonnamment, à chaque fois que je l'apercevais, que ce soit en cours ou en dehors, ce dernier disparaissait très discrètement. Autant dire que ce petit jeu commençait sérieusement à m'agacer ...

J'avais donc décidé, aujourd'hui, de clore mes témoignages pour rédiger rapidement mon article, et lancer enfin le "Chelsea's Express". Ou le "Chelsea's Gazette" ? Le "Chelsea's domination" ? Non, trop mégalomane ... Bref, je n'étais pas encore arrêtée sur le nom de mon futur journal, vous le voyez bien.

Fin du cours de Métamorphose. Contrairement à d'habitude, je me précipite, mon sac sur le dos, carnet et plume à papote dans la main, pour attendre à la sortie, à la porte. Et lorsque Xris apparaît enfin, je lui bloque le passage, un grand sourire aux lèvres.

"Xris ! Quelle joie de te croiser enfin ! J'ai presque cru que tu m'évitais depuis que tu as accepté notre petite interview ... ! Ca tombe bien, j'ai vérifié ton emploi du temps, tu n'as pas cours juste après, tu vas pouvoir m'accorder quelques minutes d'attention. Allez, viens par ici !"

Et je lui attrape le bras. Mon ton ne laisse aucune place à une quelconque opposition, et je pousse la porte d'une salle desaffectée. Je m'assois sur une table et je lui lance alors :

"Je vais finir par croire que tu me caches des choses ... Pourtant, je veux juste ton témoignage, Kira, Eynaelle et Freya m'ont donné déjà pas mal d'informations sur tout ça. Mais dis-moi, comment tu as vécu cette aventure ? Comment expliques-tu la présence de cet artefact de Salazar Serpentard ?"

Codage par Libella sur Graphiorum

Vendredi 3 novembre 2023, 10h30

Je veux bien être gentille, mais là, il est en train de se foutre de ma tronche, le Xris Anderson ! On dirait que je le saoule ... Dans ce cas, tu réponds non à l'invitation, non ? Je n'ai pas harcelé Siobhan qui a décliné ma demande d'interview ... Autant dire que l'attitude du Serpentard ne me plait absolument pas et que, rapidement, l'agacement peut se lire sur mon visage. Et même si, habituellement, je n'ai aucun mal à jouer la comédie, là, je n'ai aucune envie de feindre quoi que ce soit face à quelqu'un de ma maison :

"Je te trouve gonflé. Je ne t'ai jamais forcé à répondre oui à ma demande d'interview. Alors tu peux faire ton arrogant en me reprochant d'être insistante, mais au moins, je ne suis pas hypocrite comme tu semble l'être. J'aurais très bien pu faire mon article sans ton témoignage, tout comme je vais le faire sans celui de Siobhan, mais j'ai cru que tu voulais contrôler un minimum ce qui serait dit sur toi ... Je n'avais aucun avis à ton propos, mais autant te dire qu'au vu de ton comportement, je ne compte absolument pas te mettre en avant, bien au contraire."

Non, je n'avais absolument aucune envie de minauder devant le blond de ma maison. Si cela avait eu lieu quelques semaines avant, j'aurais sans doute joué, et je l'aurais caressé dans le sens du poil. Mais je n'aimais pas perdre mon temps, et je n'aimais pas qu'on se foute de moi. Or, Xris avait fait les deux.

"Je te remercie pour tes quelques phrases inutiles. Je te parle d'artefact et tu me parles de ministère ... "

Mais ma plume à papote savait déjà quoi écrire ... Et je ne me priais pas pour lui dicter quelques petites choses.

"Xris Anderson, qui avait accepté l'interview, semble au final se rétracter ... Est-ce parce que ces camarades ont été bien plus héroiques que lui ? Après tout, personne n'a su nous dire ce qu'il avait fait durant cette bataille contre les gobelins et contre le dragon. Il faut dire que le pourfendeur de dragons, @Zion Webb, a éclipsé la plupart des actions. Peut-être peut-on simplement penser que le but de Xris était de s'en sortir vivant, peu importe qui se sacrifierait ..."

Un sourire hypocrite, exagéré, s'installa sur mon visage.

"Ca te convient ?"

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Vendredi 3 novembre 2023, 10h30

Avais-je conscience que j'allais agacer le serpentard ? Oui, et c'était d'ailleurs la manoeuvre. Bien sûr, je n'imaginais pas ce qu'il était capable de faire et pour cause, j'étais arrivée depuis septembre et je ne le connaissais pas avant la rentrée. Alors lorsque je vis l'expression sur son visage, je compris que j'allais passer un moment peu agréable. Fort heureusement, ma grand-mère m'avait éduquée et dit qu'un homme qui portait la main sur une femme ne méritait que le pire des sortilèges.

Je fis néanmoins deux pas en arrière, tandis qu'il s'avançait vers moi. Je grimaçais en le sentant aussi proche de moi. Eurk ... Je détestais sentir une haleine de si bon matin. Et alors qu'il me faisait le reproche d'écrire ma propre vérité, je ne pus m'empêcher de lui répondre :

"Attends, tu refuses de raconter TA vérité et tu t'en plains ? La blague ..."

Mais il fit quelque chose qui changea la donne ... Oh non, pas le parchemin, je m'en contrefichais. Mais ... MA PLUME A PAPOTE ? Non, là il dépassait les bornes. Mais je n'allais pas lui montrer à quel point je tenais à cette dernière. Sentant la rage monter en moi, je pris une grande inspiration et je me mis à lui rire au nez :

"Tu crois sérieusement que je n'ai qu'une plume à papote ? Tu es pathétique !"

Je n'en avais pas qu'une, en effet ... Mais elle était ma préférée. Celle que ma mère m'avait offerte lorsque j'avais émis le souhait de devenir un jour journaliste, d'être la stagiaire de Mélusine d'Assembourg ... Je me promis d'ailleurs de mettre un sortilège sur cette plume, dès que je la retrouverai.

"Tu crois vraiment que si je voulais écrire une histoire inventée, je viendrais interviewer les protagonistes l'ayant vécu ? C'est dingue ça ... Tu me menaces alors que tu n'as pas eu le cran de me dire non ... T'es pitoyable Anderson ..."

J'en avais marre de l'entendre. On pouvait voir que mon regard s'était fait plus noir. Je refusais de me laisser marcher ainsi sur les pieds.

"On va stopper là. Tu vas me rendre ma plume à papote si tu ne veux pas  que j'en réfère au professeur Bilberry. Bloclang !"

Ce fut moi qui me rapprocha de lui :

"Et tu me feras le plaisir d'avoir une meilleure hygiène dentaire. Tente encore une chose sur moi et j'irai pleurnicher auprès du directeur ... Oh, professeur Korrigan, Xris Anderson m'a attiré dans une petite salle et a voulu m'obliger à ..."

Je me mis à faire semblant de pleurer ... J'étais une excellente comédienne.

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ft.  @Xris Andērson et @Chelsea Waldorf

Le cours de métamorphose s'était déroulé comme celui de n'importe quelle autre matière venant compléter l'emploi du temps des élèves de Poudlard. Composé d'une partie théorique et d'une partie pratique consacrée aux plus âges d'entre eux, il visait à introduire l'art subtil du sortilège Evanesco dans leurs parcours scolaires.

Aucun évènement particulier n'était venu troubler le calme régnant dans la salle de classe. Aucun sauf, peut-être, le bruit répétitif et inarrêtable d'une plume qui n'en finissait plus de gratter le parchemin. La seule différence notable reposait en effet sur l'attention et les efforts fournis par Siobhán qui ne cessaient de s'amplifier au fil des jours. Loin de se reposer sur ses acquis, la demie-vélane n'était déjà pas du genre à ronfler au fond d'une classe. Mais il fallait admettre que depuis son passage dans la cave de Gragareth, elle se montrait bien plus sérieuse et autrement plus assidue qu'auparavant.

Une fois la leçon terminée, elle s'était d'ailleurs empressée de ranger ses affaires pour se rendre au cours suivant. Elle n'avait plus une minute à perdre, depuis qu'on l'avait autorisée à s'inscrire, dès la fin du premier trimestre, au maximum d'options envisageables pour une élève de cinquième année.

Être la fille de l'actuel directeur de Poudlard n'avait pas que des inconvénients.

Pourtant, une autre étudiante fut plus rapide qu'elle pour passer le seuil de la porte. @Chelsea Waldorf avait cet air à la fois déterminé et terrifiant qui confortait immédiatement Siobhán dans sa décision de ne pas répondre favorablement à sa demande d'interview. Elle se contenta donc de saluer poliment sa camarade en passant près d'elle, se demandant par quelle magie elle avait pu ranger ses affaires aussi vite et sortir son petit kit de la parfaite journaliste en un éclair. Pressant le pas, la préfète des Serpentard ne put pourtant s'empêcher de jeter un œil par-dessus son épaule, apercevant Chelsea disparaître dans une pièce dérobée et entrainer Xris Andērson dans son sillage.

La cadence effrénée de ses pas ralentit, avant de se stopper complètement. Avait-elle réellement vu son ami disparaître avec Chelsea Waldorf ? L'inquiétude de Siobhán l'emporta un instant sur son assiduité. En d'autres circonstances, elle n'aurait pas prêté attention à ce genre de scène, mais quand il s'agissait de l'un de ses proches, la jeune femme se laissait aisément alerter par son sixième sens.

Aussitôt, elle rebroussa chemin sans pouvoir s'empêcher de ralentir en passant devant la porte fermée. Qu'on ne s'y méprenne pas ; tout ça n'avait rien d'une tentative d'espionnage. Mais le bruit courrait que certaines interviews de Chelsea s'était avérées musclées. Xris savait sans aucun doute se défendre mais la Korrigan préférait rester dans les parages au cas-où, feignant de poser quelques questions à l'intérimaire qui remplaçait son père en Métamorphose. Si, dans le même temps, elle pouvait bénéficier de quelques conseils supplémentaires, après tout...

Après quelques minutes d'échanges riches en informations, la jeune femme avait épuisé tout son stock de questions et décida de repasser devant la fameuse porte fermée sur son chemin pour le cours suivant. Cette fois, une voix fluette et lointaine s'en échappait.

« Au secours... Au secours ! »

La vert-et-argent cessa de se questionner et décida d'aller voir ce qu'il se passait de l'autre côté.

Là, juste avant de refermer la porte derrière elle, elle tomba nez-à-nez avec un Xris au visage fermé, la main posée sur la poignée. Ses traits exprimait une colère sous-jacente qui n'était pas sans rappeler ceux de leur première rencontre dans les couloirs des cachots. Le regard bleuté de Siobhán croisa celui tout aussi azuré de son ami. À l'intérieur de ses pupilles, une incompréhension à peine dissimulée qui prit bientôt toutes les nuances de la surprise en se posant sur les cordes qui enserraient le corps menu de Chelsea, rougi par cette étreinte.

« Mais... », commença-t-elle avant d'attraper sa baguette et mettre fin au maléfice. « Par Morgane, quelqu'un peut-il m'expliquer ce qu'il se passe ici ? »

Vendredi 3 novembre 2023, 10h30

Je ne m'y attendais pas. C'était peut-être l'un de mes pires défauts, ne pas anticiper le fait que l'on puisse me renvoyer le mal que je faisais, même si, à mes yeux, je ne faisais que ce qui était mérité. Alors lorsque Xris me ligota, je criais immédiatement au secours, mais je sentis qu'autour de moi, les liens se reserraient et me faisaient mal. Il ignorait ce qu'il avait déclenché. Il ignorait ce qu'une Waldorf pouvait faire lorsqu'on attaquait sa dignité ...

Heureusement pour moi, la préfète de notre maison passa le seuil de la porte, ayant sûrement entendu mes appels au secours. Lorsqu'elle mit fin à l'enchantement, je restais recroquevillée sur moi, collée au mur, les larmes aux yeux. Est-ce que je surjouais ? Totalement ... Mais j'étais une excellente comédienne, je l'ai déjà mentionné. Petite déjà, je menais à la baguette ma famille, feignant la tristesse comme personne.

"M... Merci ... Merci ... Siobhan ... Je ... Je ne sais pas ... Je ne ..."

Des sanglots s'échappèrent de ma voix. Je fis mine de reprendre ma respiration difficilement, et je regardais Xris en feignant la terreur ... Alors que je ne ressentais qu'une rage profonde. Il allait payer ... Je le promettais ...

"On ... On devait discuter ... de mon article ... Mais ..."

Je laissais les larmes couler sur mes joues. A force de respirer rapidement, ces dernières étaient venues très facilement :

]"Je n'ai pas compris ce qui s'est passé ... Il s'est énervé parce que je ne voulais pas ... Et ... Il a pris ma plume à papote ... Je ..."

Et je restais prostrée, près du mur ... La comédie ne faisait que commencer.

Codage par Libella sur Graphiorum

ft.  @Xris Andērson et @Chelsea Waldorf

Pendant un court instant, seules les larmes de crocodile qui s'écoulaient à torrent sur le visage Chelsea vinrent briser le silence. Immobile devant la porte close, la préfète de leur maison attendait toujours des explications, mais étrangement, aucune ne sut la convaincre. Un soupir s'échappa de sa bouche.

Les sanglots qui secouaient la première année étaient bien trop nombreux pour être sincères, mais bien qu'aucune marque ne subsistait sur sa peau, Siobhán avait vu les cordages de ses propres yeux. Et si Xris avait toute sa confiance, rien ne justifiait l'usage de la violence, peu importait la forme qu'elle prenait.

Les bras croisés sur sa poitrine, un sourcil inquisiteur s'arqua sur son visage en signe d'une perplexité proéminente. Avait-elle le cœur à gérer ce genre de querelles inutiles en ce moment ? Non. Avait-elle le devoir de le faire ? Oui.

Avant le mois de septembre, il ne faisait nul doute qu'elle aurait immédiatement pris le parti de son ami. Sans même réfléchir. Loyale comme elle était, il aurait été hors de question d'accorder du crédit à de telles inepties, bien qu'elle se serait tout de même octroyée le doux plaisir de faire la leçon à Xris après coup. Désormais, son insigne de préfet reluisait sur sa robe de sorcière et il était surtout question de justice et d'ordre. Elle entendait remplir sa fonction pour que tous les vert-et-argent se sentent à leur place dans cet héritage qui était désormais le leur. C'était la promesse qu'elle s'était faite à elle-même le jour où elle avait accepté la proposition de son père. Endosser une responsabilité nouvelle, oui, mais le faire correctement. Entièrement. Et avec justesse.

Ses yeux bleus, indéchiffrables, croisèrent ceux de Xris. Puis, d'un pas lent, elle s'approcha de Chelsea de sorte à se mettre à sa hauteur, usant avec délicatesse et parcimonie de ses charmes de vélane pour tenter d'apaiser son cœur et ses pleurs, aussi trompeurs étaient-ils. Aussitôt, une agréable vague de chaleur vint submerger son propre corps. La voix qui s'échappait de sa bouche se fit à la fois douce et enchanteresse tandis qu'un mince filet argenté s'échappait de sa baguette. Comme à chaque fois qu'elle laissait sa véritable identité transparaître avec tout le contrôle qu'elle nécessitait, une sensation de bien-être irradia tout son intérieur.

« Episkey », incanta-t-elle avec assurance, le visage clos. Les quelques rougeurs de surface qui subsistaient sur la peau d'ivoire de la Serpentard là où le cordage avait un peu trop serré s'effacèrent en un instant. « Tout va bien Chelsea. Ne t'en fais pas. On va retrouver ta plume à papote. C'est promis. »

Ses iris d'azur s'arrangèrent pour croiser son regard et, même si elle n'en avait pas la moindre envie à cet instant précis, Siobhán lui sourit. L'instant d'après, elle s'était relevée, gardant autour d'elle cette aura qui lui conférait une magie supplémentaire. Son corps pivota vers Xris, mais elle s'adressait toujours à Chelsea.

« Tu peux aller en cours, Chelsea. Je vais avoir une discussion avec Xris », intima-t-elle avec un ton qui ne présageait rien de bon pour ce dernier.