Un Eruptif ça trompe énormément [OS]

L’odeur et la fumée du tabac planait dans le bureau du Ministre. L’endroit n’était pas grandiose. Simple, efficace et suffisant, comme l’était le Ministre assis dans son bureau, en train de fumer un cigare de la Havane, offert par le Patriarche Montero en guise de cadeau de  bienvenue pour ses fonctions. Les conseillers parlaient, beaucoup. Mais lui restait silencieux. Ca parlait d’hybride, de la Confédération Internationale des Sorciers, bref. Des idées de son parti, celui qu’il avait fondé autrefois, il y a longtemps et dont Adair Dunn avait repris les rennes… Pour au final être forcé à démissionner à cause de la pression internationale.
Alors on avait voulu envoyer quelqu’un de fort, d’ancien. Un tenor, une pointure. Il y avait mille façons de qualifier quelqu’un qui avait tout construit, et qui avait impacté la vie des gens si fort qu’on s’en souviendrait encore pendant des années. Du moins, c’était ce qu’il pensait.

« On ne peut pas laisser ces foutus Gobelins de Gargareth en liberté et faire ce qu’ils veulent ! Ils ont quand même attaqué Poudlard ! Korrigan a amorti le désastre, mais ils peuvent recommencer. On ne peut pas faire confiance à des non-porteurs de baguette. »


C’était Edouard, un petit jeune, qui pensait tout savoir et tout révolutionner. Son regard se porta sur lui, mais le Ministre se tue, se contentant d’écouter un autre avis.

« Le soucis vient de Gringotts. Les Gobelins ont un statut particulier, parce qu’ils ont l’or des sorciers… Le récupérer serait un coup fort mais… On se retrouverait avec une révolte des Gobelins, le mieux, c’est de faire profil bas. La presse ne parle plus de ça de toute manière. On est déjà dans le passé. »

Il se contenta de se lever, prenant en compte les paroles. Sa voix, vieille et rauque résonna alors qu’il se dirigeait vers la cheminée.

« Et au sujet de la Confédération ? Que dois-je faire selon vous ? »


Le directeur du Cabinet, Phil se redressa et regarda ses notes. On lui avait confié cette mission là, parce que c’était un sujet chaud du moment. Très chaud.

« La CIS continue d’appliquer le règlement internationale… De manière extrêmement stricte. Des agents ont été envoyé pour des mandats internationaux, mais ils veillent aussi au respect des protocoles. On ne peut pas se permettre politiquement de se moquer d’eux. Le mieux c’est d’attendre de faire profil bas de... »

Il se retourna alors, son cigare au coin de la bouche. Il allait parler. Et il allait dire quelque chose qu’il valait mieux écouter.

« Ces foutus hybrides sont responsables de ça. Ils sont incapable de garder le Secret Magique. Ca déborde, ils veulent montrer qu’ils sont différents. Qu’ils sont meilleurs que nous. C’est leur faute, si on en est arrivé à des sanctions. Adair aurait du frapper plus fort. »

Il y eut un blanc. De tous, parce que c’était le fondateur du parti, c’était le pire puisqu’il avait emmené les idées. Sur le papier, il présentait bien. Très bien. Mais en off, tout le monde savait qu’il les haissait, depuis toujours, parce qu’ils étaient… Anormaux et ne méritaient qu’une chose, être soumis à la loi Sorcière.

« Oui, Monsieur le Ministre. Mais à l’heure actuelle, un revirement de situation est très complexe… L’opinion publique a toujours accordé une grande importance à la CIS et au Secret Magique. On… on peut pas se permettre. » répéta-t-il fébrilement.

Un regard froid, se posa alors sur Phil O’Lagan, le directeur de cabinet. Mais il avait été mis là pour ça. Pour dire les choses. Les choses dérangeantes et qu’un ministre se devait d’entendre. Ce dernier grogna, puis mit ses mains devant le feu.

« Le mieux, serait de convaincre l’opinion publique et le CIS qu’ils sont responsables de la fuite du Secret Magique. Que font nos agents du renseignements ? Pour la désinformation. Je pensais que le Moldu et sa présence sur les quais, serait clairement de leur responsabilité. La Gazette du Sorcier devra changer de ligne éditorial, ou je m'en occuperai moi même.»

Un blanc s’installa. Un très long blanc. Ca voulait dire qu’il avait une idée derrière la tete mais… qu’elle n’était peut être pas bonne à entendre. Une conseillère se risqua alors à dire :

« Vous parlez de monter un plan ? »

Il se retourna brusquement, et balança avant le cigare dans le feu. Ambrosius Astor fixa sa conseillère et fit un regard mauvais.

« Est-ce que j’ai l’air de quelqu’un qui s’abaisse à ce genre de chose ? »

Il y eut un silence, personne n’osa répondre. Puis finalement :

« Non. Ils s’en chargeront eux même. Ils n’ont pas besoin d’aide pour ça, croyez moi. Nos Langues-de-Plomb rapportent des mouvements et des activités de certains groupuscules. Sans compter cette fichue drogue, qui détruit notre jeunesse, certes perdue et égarée mais  Sorcière avant tout. »

Edouard sursauta, et lâcha sa plume :

« Il faut envoyer la Brigade Police Magique immédiatement dans ce cas ! »

Ambrosius leva les yeux vers lui, et un petit sourire naquit alors sur ses lèvres. Là, tout le monde avait compris.

« Ils sont… bien organisés. Et ils font parti du peuple magique qu’ils revendiquent. Après tout, qui suis-je pour les empêcher de s’exprimer ? »

Il y eut un nouveau silence, celui là plus pesant que les autres puis…

« Edouard, faites une annonce dans la presse. Dites que le Ministère est ravi de travailler avec la Confédération, que les initiatives de cette dernière pour rétablir le secret magique est la meilleure chose qu’il soit arrivé pour les sorciers. Et insister bien sur le mot « Sorcier ». Phil, je veux un rapporte évaluatif sur les possibilités d’une sortie de ce confinement avant Mars. Et mettez en compte dans vos paramètres des rebellions éventuelles comme on en a connu durant l’air de mon prédécesseur. Si ca ralenti ou accélère le processus. Je veux les rapports des analystes sur mon bureau dans deux jours. Phil, convoquez le Directeur du Département des Mystères, et dites lui que je veux le voir ce soir. Merci à tous. »

Tous se mirent en marche et sans broncher. Edouard, qui semblait le plus perplexe essaya de fermer son esprit par peur qu’on lise dans ses pensées. Tous sortirent laissant le ministre seul dans son bureau. Katherine allait partir, sans avoir de tâche quand soudain il déclara :

« Allez chez la Fleuriste, celle sur le Chemin de Traverse. Apportez les à Madame Mélusine d’Assembourg. Elle fait un travail remarquable et il serait fâcheux qu’elle ne participe pas à nos efforts avec son journal. Ajoutez y une invitation à dîner, je suis sur qu’elle a le sens du luxe. Donc transmettez le aux Elfes des Cuisines Ministérielles. »