Noma - Jade

@Noma Karma
Ministère de la Magie

Cher Monsieur Karma,

Je crains que vous ne vous soyez trompé de destinataire... Je n'ai rien à voir avec une quelconque substance comme vous le dîtes. Je vous serais reconnaissante de vérifier vos sources avant de me convoquer.

Cordialement,
Jade d'Aragon

_________________

Jade d'Aragon

@Jade d'Aragon

@Jade Miller d'Aragon

Soho, 07 février.

L'esprit était sans doute à la fête. Car, ils l'avaient fait. D'un seul homme, l'espoir d'une union était né. Dans l'urgence, sans distinction de sang ou d'origine, sans même savoir si l'épaule voisine appartenait à l'ennemi d'hier, ils était venus à bout de la menace. Ils l'avaient fait. Unis, Ministère et civils, de tous les horizons et courants idéologiques différents, avaient vaincus l'obscurantisme. Pourtant, dans l'euphorie de l'instant, un bruit strident s'échappa de la foule. Un mouvement de panique bref s'empara de la masse au son de l'alarme. Les quelques brigadiers et aurors encore sur place tirèrent leur baguette. Sur leur visage à l'air grave, les survivants pouvaient y lire l'anxiété. Puis, le calme. Un silence glaçant bercé d'une vibration monotone toujours plus forte.

Dans la poche de l'étudiante, l'œil d'argent s'agitait. C'est que le dément cherchait à s'échapper, à gagner sa liberté. Et plus il s'animait, plus sa robe d'acier se chauffait, jusqu'à n'en devenir qu'une pelote incandescente. La fibre du tissu céda au caprice. Ses ambitions atteintes, l'Angus roula sur le pavé meurtris de Soho en un tintement presque musical et larmoyant. Et dans l'ébranlement du métal contre la brique, à s'y méprendre on pouvait y deviner les lamentations d'un jumeau pleurant son égal. Après quoi, la sphère s'immobilisa. Les mécanismes se turent et comme si la grande sorgue venait à le cueillir, la lame d'une paupière unique se referma sur l'iris globuleux.

Poudlard, 09 février.

À la fenêtre de la tour aux lions, un imposant hibou martelait de son bec le carreau. Encore et toujours, jusqu'à ce que l'on daigne lui ouvrir. L'heure était peut-être bien matinale, mais sa missive était d'une importance tout aussi capitale. Tirée de son sommeil, une étudiante consentit finalement à laisser l'oiseau de proie se déployer. Guidé par sa mission, il survola la rouquine sans lui accordé le moindre égard. D'un vol à l'élégance que l'on ne connaissait que des grands rapaces, il vint se poser sur la tête de lit d'une amoureuse des potions et onguents. Entre ses serres, finement ficelée, une lettre cachetée de l'empreinte ministérielle. On ne pouvait s'y tromper, la venue d'un pareil courrier officiel aux premières lueurs d'un jour nouveau, ne pouvait apporter qu'un mauvais présage.

Spoiler:

*Pendant un bref instant je ne comprenais pas... J'observais comme tétanisée l'objet au sol, une sensation étrange s'emparant de moi. Une sensation étrange qui m'était pourtant familière. J'avais déjà ressenti ça... Quand j'avais compris que ma meilleure amie n'était plus de ce monde... Je n'osais plus bouger, me contentant d'observer cet œil qui se fermait en comprenant sa signification... Il avait tenu sa parole, il m'avait protégé et m'avait sauvé la vie. J'aurais du le retenir, lui dire de rester nous aider... Mais il était trop tard à présent. La culpabilité me rongeait alors que les images de lui sur le toit, m'offrant un léger sourire en me payant une cigarette me restait en mémoire... C'était il y a quelques instants encore... Je sentais ma gorge se nouer encore plus en essayant de me contenir, les yeux commençant à rougir sous des larmes qui m'échappaient sans que je ne puisse réussir à les retenir. Abasourdie... Sans vouloir y croire... Pourtant je le savais.

Il n'y avait aucun doute dès l'instant où cet œil s'était refermé. Noma était mort. Il n'était plus...

▬ Noma...

Un murmure. Un bref mot qui s'extirpait avant le silence. Je n'avais plus envie de parler... Je voulais juste partir, me réfugier dans ma chambre à l'abri des regards. J'avais perdu mon protecteur... Je ramassais l'objet au sol, comme pour garder un souvenir de lui ... Et je comptais le garder... Du moins jusqu'à l'arrivée de cette lettre...

D'un geste lent qui m'arrachait de nouvelles larmes, je récupérais l'objet à présent inanimé, observant une dernière fois cet oeil clos... Puis je l'attachais à la patte de ce maudit hibou...

Toujours aussi silencieuse depuis ce jour-là, j'observais seulement l'oiseau qui disparaissait petit à petit à l'horizon, faisant un adieu silencieux envers cet homme à qui je devais la vie... *

_________________

Jade d'Aragon

INFOS FICHE DE PERSO