Je me levais pour commencer à débarrasser tout en l’écoutant. Mais finalement, je me ruais dans ses bras pour le serrer très fort. Son contact était rassurant, apaisant comme toujours. Je n’avais rien à redire, parce qu’il n’y avait rien à redire.
« Merci. » dis-je simplement et timidement.
Puis, par pudeur je me dégageais. Espérant que la personne qui dormait là haut n’allait pas débouler dans la cuisine au moment où je le serrai dans mes bras parce que j’avais pas tellement envie de m’expliquer. D’ailleurs, ça attisa ma curiosité. Qui pouvait bien partager son lit désormais ? Lui qui avait été tant dans le deuil. Non, je n’allais pas l’ennuyer avec ca ce soir, j’attendrais quelques jours avant de l’emmerder avec ca.
« Tu as raison. Mais ça c’était un combat perdu d’avance même avant que je sois dans cette situation. Oui, je vais prendre un jour de repos, j’ai des papiers à faire, et je dois aller au Chaudron Baveur, je prendrais une chambre là bas demain. »
Je me dirigeais vers la sortie, mais au dernier moment, je me retournais. Et, baissant la tête j’arrivais quand même à dire :
« J’étais même pas au courant que tu voyais quelqu’un. Désolé d’être une si mauvaise amie. Bonne nuit Nath. »
Et je m’enfuyais. Demain, je partirai de bonne heure avec Eole, il avait vécu assez d’incident cette nuit pour que la journée de demain soit douloureuse. Avec de la chance, j’arriverai à contacter un ancien camarade de Poudlard qui travaillait à Crackbadabum, l’école pour très jeune sorciers. Mais… il fallait d’abord que je fasse le point avec la Lycanthrope d’Eole. Il la maîtrisait parfaitement, mais à cet âge là c’était compliqué.
Montant rapidement, à pas feutré comme un loup et les oreilles aux aguets, je rentrais dans la chambre et je pris ce qui restait de la potion de sommeil dans la bouteille de soda que j’avais fait boire à Eole. Sans réfléchir, je bus le reste, évaluant ses effets à 6h. C’était suffisant.
Je m’allongeais alors prêt de lui, totalement en sécurité, et je m’endormais d’un sommeil sans rêve.