A Wild Goose Chase

A wild goose chaseNOMA & JADE

Après maintes virées entre le Marché aux Trolls et l'Allée des Embrumes sous une peau bien différente de son ordinaire teinte de porcelaine, Noma s'était enfin déniché une piste exploitable. Des mois d'une investigation vide et une main plus leste lui avaient ainsi permis d'ouvrir une enquête officielle à l'encontre de celle qui se faisait nommée Saphira. Ce frais pseudonyme n'avait cessé de revenir, jeune prodige dans l'art alchimique, d'après les rumeurs et témoignages, elle avait exercé clandestinement dans les bas-fonds du vieux Londres pour le compte d'un charlatan qui n'était guère étranger à la Valkyrie. Fort de cette information capitale, le tireur d'élite s'était engouffré dans la brèche et à force d'une persuasion musclée, la véritable identité de la jeune femme avait fini par être crachée entre quelques dents récoltées. Il avait continué de travailler au corps ce saltimbanque et secouer ces nombreux indics. Et finalement, les langues s'étaient déliées pour lui offrir la pièce de ce puzzle insoluble. La rancœur du monde souterrain s'était tournée vers une étudiante au visage si doux qu'on lui aurait prêté Merlin sans confession, même pour un agent aussi aguerri que le Karma.

***

L'heure approchait à grand pas. Encore quelques bonds d'une trotteuse bien agitée et l'angle des anguilles s'aligneraient en neuf coups frappés d'une rondeur au goût de succès. Rassemblant l'ensemble des constatations et preuves cueillies sous la contrainte, l'enquêteur traversa les bureaux animés de sa brigade, un regard sur sa montre à gousset pendant de son uniforme bleu minuit. Les yeux bouffis d'une énième nuit à s'esquinter la santé au travail, l'agent marqua un léger temps d'arrêt devant la porte du deuxième niveau du Ministère. Le torse bombé, il prit une dernière inspiration, emplit ses poumons d'un éther souillée par la présence de ses éminents collègues et se jeta dans la vague humaine acculant le couloir du département.

Le dossier de Jade d'Aragon noyé sous une pile d'affaires déjà clôturées, - sans rapport avec le spectre de l'opium bleue mais présent pour étoffer une instruction encore bien trop maigre pour prouver la culpabilité de la française, sous l'aisselle, l'américain pris le chemin des salles d'interrogatoires attenantes aux locaux de la brigade. Il s'engouffra au creux d'une pièce lugubre et oppressante pour le commun des mortels, mais dans laquelle, il aimait à venir se perdre de solitude. D'un bout de ses chaussures cirées, il poussa la chaise qui serait la sienne pour les minutes à venir et plaça avec précaution son fardeau entre divers instruments magiques.

Les talons tournés vers le battant encore ouvert, il flotta jusqu'à l'arche de pierre et s'accouda contre le granit agréablement froid. Les bras croisés contre la poitrine, les iris vissés sur la foule de fonctionnaires, badauds et criminels se mêlant pêle-mêle dans l'habituel raffut matinal, un sourire vainqueur pinça ses lèvres gercées par les morsures d'un frimas quasi-hivernal. D'une légère impulsion du coude, l'asiatique se redressa mécaniquement. Brisant cette nuée vivante à grand renfort de coup anguleux, le né-moldu se pressa d'accueillir sa suspecte numéro une. D'une subtile inclinaison du buste, l'hawaïen la salua et l'invita à la suivre. Machinalement, il lorgnait la présence d'un baveux, mais sans doute persuadée de prouver son innocence, la Gryffondor s'était abstenu de lui faire subir la compagnie d'une goule prompte à détruire toutes les charges retenues contre sa cliente.

« Mrs d'Aragon, merci d'avoir fait le déplacement !, déclara-t-il sans vraiment le penser. À dire vrai, elle lui aurait évité un tête-à-tête tendu et facilité la tâche, si comme il s'y attendait, elle n'avait pu se rendre disponible. Un mandat d'arrêt pour non-comparution lui aurait ainsi donner matière à jouer les bons samaritains en échanges de sa pleine coopération. Bien plus encore, il était surpris de voir que @Luke Korrigan avait donné l'autorisation à l'une de ses protégées de se rendre à une convocation judiciaire sans l'en avoir tenu informé. Si vous voulez bien vous donner la peine de laisser votre baguette à l'entrée, vous la retrouverez à l'issu de notre conversation… », l'index tendu vers un coffre rectangulaire disposé à l'entrée même du prétoire, il lui indiquait à fond de train l'emplacement prévu à cet effet.

Nul besoin de vérifier l'identité de la rouge et or, le badge de visiteur épinglé sur son haut était un gage d'examen approfondit de la part du bureau de la sécurité situé dans l'atrium, passage incontournable pour toute personne étrangère à l'établissement gouvernemental. À peine sa proie intégrée au décorum de cette pièce moyenâgeuse, il la doubla et prit sa place. Les mains crispées sur l'appui de son siège, le yankee se racla haut et fort la gorge. Sans plus de cérémonie, le détective somma sans mot échangé la brune de se mettre à son aise en face de lui.

« Très bien, avant toute chose… Conformément au Wizard Individual's Rights Protection Act (W.I.R.P.A), vous avez le droit de garder le silence de ne faire aucune déclaration ou de ne répondre à aucune question. À tout moment, vous pouvez émettre le souhait de vous faire assister par un auxiliaire de justice ce qui mettra immédiatement fin à l'entretien jusqu'à sa nomination., ronflait-il. Cette pompeuse procédure l'enrhumait et lui filait une poussée d'urticaire, mais pour le bon déroulé des événements et bien de toute une enquête, il était obligé de se rompre à l'exercice, aussi gonflant puisse-t-il être. L'ensemble de nos échanges se feront sous serment et pourront être retenus si le Magenmagot envisage des poursuites à votre encontre est-ce bien compris ? », conclut-il pratiquement à bout de souffle.

Aussitôt ce monologue expédié, une plume à papote et un parchemin vierge s'animèrent et tournèrent le dos à la lionne. Un bruit de succion désagréable brisa le silence pesant. L'aigrette avait plonger son calamus dans l'encrier en renversa quelques gouttes sur une lame de bois coutumier de cette maladresse et se mit aussi sec à paraphraser les moindres propos du voltigeur.

« Vous êtes entendu aujourd'hui en qualité de témoin assisté*, mais cette qualification peut évoluer en fonction des éléments apportés lors de cet interrogatoire… Le ton de l'insulaire s'était quelque peu durci. Reconnu pour ne pas tourne très longtemps autour du chaudron, cette fois-ci une lubie taquine animait pourtant sa stature froide et distante. De toute évidence, si vous n'avez rien à cacher, je vous encourage vivement à ne pas faire foi de silence... » ajouta-t-il, un sourire à la sincérité boiteuse en coin de lippe.

Plaçant son trône légèrement en diagonale du secrétaire, le sammy se laissa tomber de tout son poids. L'avant-bras fléchit au dessus du joyeux bordel qui régnait sur la table, ses doigts se refermèrent sur un vieux code pénal sorcier dont les pages jaunit témoignant du vécu entre poussière et fumée de cigarette. Le pavé s'écrasa au milieu du plan boisé et en un raclement étranglant les tympans, il se fit un plaisir malsain à faire crier les pieds de son assise contre le sol, avant de retrousser ses manches et de planter ses coudes contre l'arête du meuble.

« Veuillez apposer votre main droite au-dessus de la mienne, paume tournée vers le bas, déclinez votre identité et jurez sur l'honneur de ne dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité!, ordonna-t-il d'un accent mielleux n'appelant toutefois à aucun refus. Moi, Noma Karma, en qualité de brigadier de police magique, jure de conduire cette entrevue avec impartialité, et ce, dans le plus strict respect du principe de justice. » récita-t-il comme on marmonne une comptine pour bambin, si ce n'était ce regard menaçant rôdant sur la frêle demoiselle.

Alors que les deux né-moldus prononçaient leur promesse de droiture face à la voix de la sainte Justice, ils pouvaient sentir l'oracle de la vérité et ses chaines s'enrouler autour de leurs phalanges et glisser délicatement le long de leur chair jusqu'à épouser l'extrémité de leurs doigts. Un halo pâle et tempéré émergea de l'atlas juridique et traversa de part en part les empans pour venir luire avec vigueur entre ces entités se défiant. Passé la fantaisie d'une promesse solennelle, l'officier ne perdit pas de temps et extirpa le dossier personnel de cette délinquante en puissance et en écréma trois feuillets bien distincts, tous frappés d'un sortilège de confidentialité.

« Mrs. d'Aragon ou devrais-je vous appelez Saphira ? Selon les registres du Ministère de la Magie, vous êtes entrée illégalement sur notre territoire depuis le territoire national français le deux novembre de l'an deux mille vingt-et-un, suite à votre renvoi de l'Institut de Beauxbâtons, est-ce correct ? . Une apostrophe rhétorique, il n'avait nul besoin qu'elle ne corrobore des faits constitués et documentés, mais pour autant, un sourcil arqué, l'hawai'i releva ses amandes pour mieux jauger les réactions de son auditoire. Étrangement, ces mêmes registres ne font aucune mention de vos allées-et-venues sur la zone de défense britannique jusqu'à votre soudaine réapparition en mai deux mille vingt-trois. », trancha-t-il tout en déroulant les archives sous le nez de l'étudiante.

En équilibre, le bois de son siège grinçant de fatigue, l'agent se balançait puérilement d'avant en arrière. Il était temp pour l'enquêteur de secouer le cocotier et de récolter le fruit de son dur labeur. Sous l'élan de son cavalier, le pauvre mobilier bascula et s'étala sur le granit. Les talons claquant contre la pierre, le métamorphamge contourna le seul obstacle qui le séparait de cette factieuse. Les griffes rentrées dans le cloitre de ses poches, il se pencha et accompagne la brave dans sa lecture.

« Aucune transaction traçable en surface, aucun bail émis sous votre nom, vous avez même tarder à faire enregistrer votre baguette auprès des nos services. Il semblerait que vous ayez un don pour vous soustraire aux devoirs qu'il incombe à un sorcier majeur en situation irrégulière sur le sol britannique., souffla-t-il par dessus l'épaule de la jeune femme. Loin d'avoir abattu sa carte maitresse, il évaluait avec minutie la potentielle résistance et l'endurance de son sujet à caution. Ce fait représente une charge additionnelle aux nombreuses accusations qui pèsent déjà sur vos jeunes épaules. Pouvez-vous donc m'éclairer sur vos agissements durant cette période de creux de pratiquement deux ans ? » Son timbre se fit murmure, si bien qu'eux-seuls purent comprendre la teneur de son argument, maintenant allait-elle jouer la franchise ou se retrancher dans le mensonge.

définition juridique:

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20 Novembre 2023 @Noma Karma
A Wild Goose Chase

Je sentais mon cœur faire un bond dans ma poitrine quand les ailes d’un grand hibou qui me survolait parmi les autres hiboux se posait finalement face à moi. Il voulait encore m’envoyer une lettre maudite ? Suspicieuse, j’avais pensé savoir dès les premiers instants le destinataire de cette nouvelle lettre, pourtant j’allais vite me rendre compte de mon erreur en apercevant le sceau du ministère de la magie… Dans un sursaut, je glissais aussitôt la lettre dans la poche de ma tenue avant que des regards indiscrets ne remarquent le destinataire. Mon air enjoué avait totalement disparu pour devenir livide et pâle. Mon assiette encore pleine, je me relevais sans même y toucher et quittais la salle à grands pas et sans dire un mot. Je retournais dans ma chambre après avoir abandonné tout mes camarades dans la grande salle et récupérais enfin la lettre qui m’attendait dans le fond de ma poche. Mon cœur tambourinait contre ma poitrine et mes mains tremblaient… J’ouvrais la lettre, sentant la tension monter encore d’un cran au dessus en voyant écrit en grosses lettres que j’étais convoquée… Je le savais, j’aurais du me barrer de l’Angleterre avant que ça n’arrive. Si je n’étais pas au rendez-vous le lendemain à 9heures, il y aurait un mandat d’arrêt contre moi… Mais si j’allais au rendez-vous, j’avais sûrement tout autant de chance d’être arrêté ! J’essayais de ne pas laisser place à la panique, lisant le reste du contenu de la lettre…

Un froncement de sourcil apparaissait sur mon visage. Il n’y avait aucune mention à Ackerman ou Haakon ou même Emma.. Ni la moindre mention de vol d’artefacts ou de grimoires….. La lettre parlait de confection d’une substance ayant entraîné des blessures graves ou la mort de certaines personnes… ? Non mais sérieux c’était quoi ce nouveau délire ? L’accusation était totalement incorrect !!! J’avais fabriqué aucune substance et encore moins tué ou blessé des gens ! Etait-ce mon ancien mentor qui m’avait tendu un piège pour me faire regretter ma trahison en me faisant accuser à tord d’un autre crime ? Hmmm.. Non… Impossible.. Il n’aurait jamais prit un risque de ce genre là alors que je pouvais tout balancer au ministère à son sujet…. Ces idiots au Ministère se trompait juste de personne. Magnifique. Dans mon impulsivité habituel, j’avais aussitôt récupérer un parchemin et répondu pour qu’ils fassent mieux leur enquête avant de me convoquer pour rien mais la réponse, ne laissait aucun échappatoire possible. Je devais me rendre le lendemain au rendez-vous, ce n’était pas négociable si je ne voulais pas d’un mandat d’arrêt à mon nom…. J’envoyais alors un second parchemin, cette fois à @Luke Korrigan pour prévenir que je devais quitter l’université dès le lendemain, improvisant un nouveau mensonge qui s’ajoutait à ma liste… Je ne voulais pas qu’il me voit comme une criminelle en apprenant que j’étais en réalité convoqué… Sûrement encore un mauvais choix de ma part, mais au point où j’en étais, je ne pouvais pas plonger plus bas, si ?

Je tournais pendant un long moment dans ma chambre, sans savoir quoi faire. J’hésitais entre faire mon sac pour tenter ma chance en m’enfuyant et voir si j’arrivais à échapper à mon ancien mentor tout autant que le ministère de la magie en même temps... Ou me rendre au Ministère… Après tout, l’accusation était fausse, l’auror s’était trompé de crime et me prenait pour une dealeuse. J’étais réellement innocente… Pour ce dont j’étais accusé du moins. C’était comme choisir si je préférais le bûcher ou la pendaison. Dans tout les cas, j’étais dans la merde.

Après sûrement plusieurs heures à tourner en rond, séchant pour l’après-midi tout mes cours, j’avais finalement fais mon choix. J’allais me rendre au Ministère. Et sans avocat… Il n’y avait que les coupables qui y allaient avec des avocats après tout, et j’étais innocente. Je n’étais pas une dealeuse de drogue ! Il n’avait aucune preuve de ce qu’il m’accusait, sinon je ne serais pas convoqué en tant que témoin assisté et surtout, je n’avais réellement rien à me reprocher sur ce point-là… Alors il ne pouvait pas avoir de preuves. Plus je réfléchissais, plus je reprenais de la confiance…. Je pouvais réussir ! Du moins j’avais plutôt intérêt…..

**********

Le badge avec mon nom écrit dessus plaqué sur la poitrine, j’avançais vers ce qu’il ressemblait à mon exécution, ce fameux deuxième étage, mais mon pas restait calme. Habillée simplement d’un jean de couleur foncé et d’un pull recouvert de ma veste en cuir noir, les cheveux détachés, je n’avais pas opter pour me mettre sur mon 31 et me donner plus d’importance. J’étais pile à l’heure quand j’apparaissais devant la porte indiquée… L’auror était là et je pouvais enfin mettre un visage sur cet enfoiré qui voulait me pourrir la vie. Son visage marqué par la fatigue, il me saluait poliment en m’invitant à rentrer, me remerciant d’avoir fait le déplacement… Il se moquait de moi en plus celui-là ? Si je ne venais pas il lançait un mandat d’arrêt ! Je prenais pourtant sur moi pour masquer mon agacement, et répondais avec tout autant de politesse, ou d’hypocrisie ?

▬ Bonjour Mr Karma.

Je baissais ensuite le regard sur la boite où je devais déposer ma baguette et m’exécutais… Me séparant pour la première fois de ma baguette dans un pincement au cœur. Il avait plutôt intérêt à me la rendre… La pièce était assez austère et froide avec ces deux grands fauteuils l’un en face de l’autre, séparé par cette table et… Un dossier apparemment volumineux dessus.. Le mien de toute évidence. Il avait sûrement du demander mon dossier scolaire à Beauxbâtons pour avoir autant sous la main ! Sinon il aurait au moins réussi à avoir une accusation de correcte. A la place il avait fait un échec sur chacun des points qu’il me reprochait. Je restais pourtant impassible en apparence, et m’installais à mon tour sur le fauteuil après qu’il est prit place dans le sien. En réalité j’étais morte de trouille et je me concentrais sur l’homme qui me faisait face pour ne pas me mettre à taper légèrement du pied sous le stress. Il m’énonçait la procédure et je sentais mon ventre se resserrer un peu plus encore. Nos échanges étaient sous serment et ce que je dirais pourrait être retenu contre moi si le Magenmagot décidait de me poursuivre. J’acquiesçais pourtant d’un signe de la tête tout en soufflant :

▬ C’est compris oui.

Il m’avait avouait ensuite de façon indirect qu’il n’avait pas assez de preuve pour m’arrêter mais que suite à notre échange cela pourrait changer … Pour ensuite me dire qu’il me conseillait vivement de ne pas faire vœu de silence. Ok, il me prenait pour une idiote en plus… Son petit sourire sournois me faisait penser qu’il avait du être à serpentard lors de sa scolarité à Poudlard. La plume qui grattait le parchemin derrière moi rajoutait sa petite dose d’anxiété, mais après tout, c’était sûrement le but. Inspirant légèrement en me calmant intérieurement, je gardais mon regard déterminé dans le sien alors que l’auror semblait vouloir jouer, faisant grincer avec violence les pieds de son fauteuil pour rapprocher son assise du bureau. Je gardais mon sang froid et déposais ma main au dessus de la sienne, paume vers le bas puis soufflais :

▬ Moi, Jade d’Aragon, jure sur l'honneur de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

A croire qu’on se préparait à s’affronter en duel. Son regard acéré et menaçant braqué sur moi, je ne me laissais pas impressionnée pour autant et je le fixais tout aussi froidement. J’étais bien déterminée à m’en sortir, j’avais suffisamment galérer comme ça pour qu’on vienne m’emmerder au moment où je reprenais enfin ma vie en main. Les chaînes qui semblaient s’enrouler autour de nos bras jusqu’à nos doigts ne laissait passer aucune crainte dans mon regard. Pas avec les accusations qu’il avait sous la main !

Pourtant quand il commença, je sentais mon ventre être sur le point d’exploser sous l’angoisse. En plus de connaître mon surnom sur le marché aux trolls il touchait un détail que j’avais totalement oublié… Un détail pourtant important. Mon entrée illégal en Angleterre après mon renvoi de Beauxbâtons. Il me demandait si c’était correct sans réellement attendre de réponse. Et je n’y répondais d’ailleurs rien... Il reprenait en mentionnant qu’il n’y avait aucune trace de moi dans les registres jusqu’à récemment… J’étais dans la merde et pour l’instant je préférais juste me taire et l’écouter. Je l’observais et le jaugeais sûrement autant qu’il le faisait. Il se montrait bien trop confiant dans son comportement et me déroulait le long parchemin qui montrait que j’étais invisible jusqu’à récemment… Je baissais les yeux sur le papier seulement quelques secondes, laissant un sursaut me prendre en entendant le fauteuil basculer et tomber face à moi alors que l’auror se tenait maintenant debout et se rapprochait de moi. Il passait à l’étape de l’intimidation maintenant. Penché au dessus de mon épaule, il reprenait de plus belle. Il voulait me faire croire maintenant que l’absence de preuve, constituait une preuve en soit ? Je reposais mon regard sur le parchemin, faussement intéressée. Une fois qu’il eu finit son long monologue, je soufflais calmement :

▬ Vous pouvez aussi m’appelez par mon nom complet si vous le souhaitez, Jade Saphira d’Aragon.

Juste pour le taquiner quand même un minimum. Puis je reprenais toujours aussi calme mais cette fois bien plus sérieuse :

▬ Je n’étais malheureusement pas en connaissance que mon entrée était illégal, je pensais que l’état français avait transféré mon dossier en Angleterre par magie et que je n’avais rien besoin de faire.. Mais je vous prie de me croire que dès l’instant où je l’ai su, j’ai aussitôt remédié à mon erreur et mon inculture, Monsieur Karma. Comme vous le voyez justement à cette date là. Je m’étais excusé et on m’avait dit que tout était en règle maintenant. Vous avez manqué ce passage là, Monsieur ?

Je prenais sur moi pour ne pas laisser mon côté provocateur prendre le dessus malgré la tentation. C’était ce qu’il voulait pour que je finisse par dire quelque chose que je ne devrais pas. Je devais juste rester calme…

▬ Si vous n'avez aucune trace, c'est simplement parce que j’étudiais chez un ami. Comme vous l’avez dit juste avant, je venais d’être renvoyer de Beauxbâtons, je n’avais donc pas de gallions, je ne travaillais pas.

Je reposais mon regard dans le sien en lâchant des yeux son parchemin inutile et rajoutais :

▬ C’est illégal d’être hébergé gratuitement par un ami en Angleterre … ?

Bon ok, peut-être que je provoquais quand même un minimum, mais je faisais attention à ce que je disais.. Du moins je l'espérais. Et dans le fond, je ne mentais pas et disais la vérité. Ne pas tout dire était différent de mentir après tout.

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Jade d'Aragon

A wild goose chaseNOMA & JADE
Le regard du né-moldu se perdit un court instant sur le dos de la française et dans un soupir des plus équivoques, il balaya la défense bancale de l'étudiante d'un léger mouvement de la tête. Par magie, donc ? Un bouc-émissaire des plus accommodants que le monde de la délinquance accusait à tort et travers, comme si à elle seule, elle pouvait-être une tangente providentielle, un pardon solennel à tous leurs pêchés. Et voilà qu'à sa décharge, une énième mauvaise graine lui jetait le blâme à cette pauvre. Ah, cette Gryffondor ne manquait pas de toupet, il devait bien le lui reconnaitre, mais ce geste irrévérencieux et éhonté n'excusait pas une succession de choix inquiétant pesant désormais sur sa frêle liberté.

Face à l'arrogante audace de la suspecte, Noma lui passait bien volontiers cette vision erronée et simplistes que la lionne se faisait de l'administration magique et de sa complexité en matière d'immigration. Même si au grand dam de cette demoiselle, le service d'enregistrement des baguettes n'avait jamais eu aucun pouvoir d'instruction. Aussi, il ne suffisait pas à cette étourdie de présenter ses plus sincères excuses pour se faire gracier de tous ses délits. Ces prérogatives relevaient exclusivement du département de la Justice Magique et de ses différents organes.

S'en retournant à sa chaise, l'esprit un peu mieux éclairé sur le type de scélérate auquel il avait à faire, le brigadier ôta sa veste à l'écrin de ténèbres et avec mollesse retrouva le confort spartiate de son trône. Jaugeant la froideur provocatrice de son interlocutrice, le voltigeur esquissa un maigre rictus couplé d'un raclement de gorge n'annonçant rien de bon. Si jeune et pourtant déjà pleine de ressentiments à l'égard de l'autorité, pour sûr, elle n'en était encore qu'aux prémices d'une vie faites de vices. Évaluant sans un mot toute l'impudence suintant de ce bout de femme, une étincelle de défi anima le macule de ses iris. Si elle voulait jouer, qu'il en soit ainsi, mais elle risquait bien de trouver en l'asiatique un challenger qu'on préfèrerait éviter.

« Jeune fille, vous n'êtes plus à Poudlard ou sous la protection du professeur Korrigan !, siffla-t-il d'un air ennuyé. Et tandis que ses coudes se terrèrent tout contre l'îlot, le buste du tireur d'élite plana au-dessus de sa moitié de table. Ici, le flou d'un alibi ne vous vaudra pas une simple tape sur les doigts, mais un séjour tout frais payés pour Azkaban !, hacha-t-il, son index martelant la barricade séparant leurs deux âmes à chaque syllabes articulée avec austérité. Oh, elle allait bien vite descendre de son nuage d'ignorance; de gré ou de force. Je vous demanderais donc de faire preuve d'un peu plus de discernement et de na pas lésiner sur les détails lorsque vous répondez à mes questions ! »

Pas très friand de semi-vérité et encore moins client de sorcier s'adonnant à la langue de bois pour prouver une innocence boiteuse, le voltigeur était bien décidé à creuser jusqu'à ce qu'elle consente à cracher une évidence sans surprise pour lui. Et tel un serpent ayant inoculé son venin, la Valkyrie se retracta au fond de son nid, l'œil rivé sa victime. Les bras croisés sur la poitrine, il analysait la réaction de la rouge et or aux menaces pendantes. Pour l'heure, il n'avait pas asséner le coup fatal, mais il se languissait déjà de contempler cette vermine ramper hors de son caniveau pour sauver son futile avenir.

« Nom, prénom, secteur d'activité et lieu de résidence de votre généreux ami !», renchérit-il tout en extirpant un parchemin vierge et une plume du son bordel organisé, qu'il tendit d'une pince ferme à l'accusée.

La main plongée dans sa veste suspendue sur le dossier de sa chaise, les doigts de l'hawaïen caressèrent le plastique chantant d'une suçacide. Il ressentait la cruelle nécessité de passer sa frustration en tout autre chose. Aussi, il repoussa la douceur acidulée de cette friandise et tira un paquet de cigarettes fraichement entamé. Toute cette enquête avait réveillé de vieux démons qu'une simple sucrerie ne parvenait à chasser. Le tube glissa hors de son alcôve cartonnée et vint se blottir entre un index et majeur victimes des excès d'un zèle coupant l'herbe sous le pied du sommeil. Les yeux dévorant la tige sèche, un souffle épicé lécha sa lippe.

« En somme, il relèverait de la spéculation ou de la pure coïncidence si j'émettais l'hypothèse que vous vous retrouviez mêlées à de potentielles activités illicites rémunérées ayant attrait à l'alchimie, hum ? lança-t-il sans sommation. Il en avait assez de prendre des chemins de traverse, alors à deux pieds décollés, Karma sauta dans le chaudron. Bien que j'aimerez sincèrement croire en votre innocence, votre petite fable ne tient pas la route ! Pas avec moi. Je vais donc reformuler ma précédente question différemment… Cette fois-ci la candeur ne saurait préservée la lionne. Le filtre de sa clope brûlant entre ses lèvres, le fonctionnaire tomba de selle et planta ses amandes sur ce visage feignant la blancheur. Pouvez-vous éclairer le Ministère quand à vos agissements sur le Marché aux Trolls entre les mois de mai deux mille vingt-et-un et septembre deux mille vingt-trois ?!

Les épaules plaquées contre le mur faisant face à Jade, la pierre de son briquet émit un cliquetis agaçant. Et sous l'impulsion du frottement, l'extrémité de sa sarbacane s'embrasa. L'odeur du tabac empoissonna la bulle d'air environnante, qu'il perça d'une simple bouffée expirée. Cette vapeur acide crachée se fit voile de confessions. Derrière son masque grisâtre et brumeux, les réelles intentions du policier se dessinaient enfin. Les poumons gorgées de cette toxine expiatrice, l'américain se chatouilla le bout du nez et s'approcha à pas étouffés de ce feuillet lourd de conséquences. L'arrachant au reste d'archives incohérentes, d'un doigté habile, le bordereau dévoila ses sombres secrets. En première page, une photographie que Saphira ne pouvait ignorer pour avoir côtoyé et subit son emprise le temps d'un séjour sous les radars de la communauté,- le cliché d'un mage noir que le yankee savait impliqué d'une manière ou d'une autre à l'opium bleue.

« Aidez le Ministère à comprendre votre situation, coopérez avec lui et vous y trouverez un allié de taille. Ou persévérez dans le déni, laissez votre passé vous hanter tout en comptant vos ennemis ! » insufla-t-il d'un ton froid et détaché.

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20 Novembre 2023 @Noma Karma
A Wild Goose Chase

Ces mots étaient tranchants, froids. Je n’étais plus sous la protection de Poudlard ni du directeur… Il tentait de m’effrayer et jouer avec mes nerfs avec son allusion à Azkaban pour obtenir plus de détails. Je le dévisageais, masquant l’intimidation que j’éprouvais pour répondre avec assurance sans quitter son regard :

▬ Monsieur, sauf votre respect mais si vous envoyez toutes les personnes qui ont un alibi qui vous paraît « flou » à Azkaban, vous n’auriez bientôt plus de citoyens libres. Il y a présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire. Un alibi flou n’est pas une preuve… Je suis sûre que vous le savez.

Mon assurance n’était que feinte, j’avais l’impression que mon coeur allait lâcher sous la pression. Ce type faisait froid dans le dos rien qu’à sa manière de me dévisager et m’analyser. Il n’attendait qu’un faux pas de ma part pour s’abattre sur moi tel un rapace. Il me foutait la trouille en réalité même si j’essayais de ne pas le montrer. Une crainte qui augmentait quand il me tendait un parchemin et me demandait le nom et prénom de mon bienfaiteur… Cette fois je ne pouvais pas le cacher et mon teint devenait livide. Si j’écrivais quelque chose sur ce parchemin, j’étais morte… Ou en prison dans le meilleur des cas. Je récupérais le parchemin et la plume, hésitant à gratter le papier pour creuser ma tombe… Il ne devait attendre que ça, savourant dans son fauteuil le moment où je finirais par former des lettres et qu’un sourire victorieux allait s’emparer de ses lèvres. Je ne pouvais pas lui donner cette satisfaction. Je reposais la plume sur le parchemin toujours vierge, et y poussais dans sa direction.

▬ Je tiens à ma vie privée…

J’essayais de reprendre contenance malgré la fissure qui était apparu dans mon masque d’assurance. Et il en profitait… Il parlait de mes activités illicites dans l’alchimie comme d’une hypothèse et c’était là, la seule chose rassurante. Il n’avait donc aucune preuve de ce qu’il annonçait mais il savait que j’étais bel et bien sur le marché aux trolls pendant un temps… Puis après avoir craché sa fumée qui émanait de sa cigarette fraîchement allumée, il abattait sa dernière carte maîtresse pour terminer de creuser le trou qui m’était destiné. Comment pourrais-je ne pas reconnaître ce visage qui hantait mes nuits, tout autant que mes journées.. ? Ce même homme dont il voulait son identité un peu plus tôt… Un mage noir, un ancien membre du ministère français de ce que j’en savais… Un complice d’Ackerman qui tenait à cœur le vol d’artefacts et de grimoire pour lui… Il aimait aussi repérer les proies vulnérables comme je l’avais été pour voir si on pouvait être utile, ou non… Des services pour gagner quelques gallions grâce à l’alchimie, j’en avais fais… Mais jamais je n’avais créé des trucs mortels !

J’étais bloquée, acculée par la photo que je ne pouvais nier… Pourtant je ne pouvais pas me résoudre à céder et dire la vérité. Il changerait le crime pour le vrai et m’enverrait en prison. C’était la seule chose qu’il voulait. Son regard aussi froid qu’acéré ne cessait de me scruter dans l’attente de m’achever, de me voir sauter dans le trou qu’il m’avait si gentiment creusé.

Je détachais mes yeux de la photo et affrontais de nouveau son regard en lui répondant :

▬ Vous tirez de bien grandes spéculations, juste avec une simple photo… Je ne savais pas cet homme était recherché par le ministère, mais si je viens à le recroiser un jour, nul doute que je vous contacterai.

Essayant de rester calme, je ne savais pas comment me sortir de ce mauvais pas… Je réfléchissais rapidement, et repensais à la réponse de @Luke Korrigan … Ne pas hésiter à le contacter en cas de problème… Et il était proche d’Améthyste Miller… Si elle lui avait dis que j’étais sa fille, il serait peut-être enclin à me pardonner de lui avoir menti pour me rendre au ministère discrètement et il viendrait m’aider quand même… En revanche il risquait de me demander des explications… Après une brève hésitation, je finissais par rajouter :

▬ Si vous voulez continuer votre harcèlement sur moi à cause d’une photo, je demande la présence du directeur de Poudlard, Luke Korrigan, avant de poursuivre… Il est aussi mon tuteur. Il est en droit de venir…

Et en attendant, j’étais prête à rester silencieuse avant de dire quelque chose que je pourrais regretter…

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Jade d'Aragon

A wild goose chaseNOMA & JADE
L'assurance de sa suspecte avait beau le laisser de marbre, l'agent ne put s'empêcher de ressentir un amer pincement au cœur à l'idée de lui faire porter la responsabilité de forfaits commis en son nom. Elle n'était pas la première gobe-doxy à croire que les mailles du droit seraient assez débridées pour qu'elle puisse s'y glisser et profiter de sa liberté. Nombre de sorciers et sorcières naïfs étaient passés dans cette même salle, le cul vissé dans cette même chaise afin de se soumettre à l'autorité du brigadier. La fleur à la baguette, le rouleau compresseur qu'était ce dragon judiciaire que Noma chevauchait n'avait fait qu'une bouchée de leur aspiration de candeur et leurs maigres mensonges. Du reste, la foudre de la Justice s'était chargée de balayer leur existence loin du paysage magique. Leur tort ? Refuser de se donner pleinement aux lyres de la loi !

Son tube prisonnier de ses lèvres, l'américain tira une longue bouffée d'un éther vicié. Les poumons enhardis du doux poison, sa cigarette s'échoua contre le rebord de la table et roula sur le grès du sol. Le talon survolant le cadavre fumant, d'un mouvement circulaire, il l'écrasa sous la semelle de sa botte. La brume crachée en une expiration saccadée, le regard apaisé du voltigeur se posa au creux des perles confiantes de son interlocutrice. Un sourire maladroit bouscula sa lippe et il secoua vigoureusement la tête devant l'entêtement de cette Gryffondor aussi docile qu'un hippogriffe. Le flanc de son index massant son philtrum, il priait intérieurement Merlin en entendant le nom de @Luke Korrigan briser le filtre d'une hésitation, mais sous prétexte d'avoir manqué cette donnée, il décidait tout bonnement d'ignorer cette requête.

« Mademoiselle, le Ministère ne tire pas de grossières spéculations à partir d'un médiocre cliché ou d'un alibi bancal. Il ne saurait encore moins se lancer dans une instruction partisane. Son jugement repose sur la base de preuves concrètes et de faits établis., qu'il rétorqua avec un calme feint. Une main leste harponnée à l'ensemble de classeurs échelonné sur la table, le tireur d'élite ramassa le plus criant de tous. Hélas, pour vous, Haakon Rethore et ses confrères semblaient plus optimistes que vous à l'idée de se constituer témoins à charge lorsque leur liberté semblait compromise !», conclut-il en larguant la part belle de toute son enquête sur la jeune femme dans un vacarme assourdissant.

Ce dossier carmin contenait de quoi isoler une âme derrière les murs épais de la maison d'arrêt sorcière pour la décennie à venir, si ce n'était plus. Copie de compatibilité, bordereaux de commandes, transactions clandestines, échange épistolaire, tout ce qui pouvait constituer une empreinte de l'implication de Jade dans l'émergence de ce que l'institution magique avait sobrement nommé "opium bleue", était prisonnier de cette mince couverture de rubis. Un cadeau arraché en partie illégalement lors d'une virée clandestine sur la plateforme du crime londonienne, certes, mais ce qu'elle ne savait pas, ne pouvait lui faire de mal. En somme, jouant de sa capacité à voler les peaux, le Yankee avait récolté des renseignements conséquents. Une sorte de boîte de Pandore sur-mesure et prête à déverser sur l'ingénue ses maux à la triviale envie de son possesseur. Les doigts boxant le coffrage de cet album de souvenirs, Karma n'attendit pas la réaction de ce prodige alchimique pour remettre le couvert.

« Vos anciens partenaires de crimes ont su se montrer très coopératifs avec nos services. La perspective de finir à Azkaban a été bien plus efficace qu'une goutte de Veritaserum. J'ai été surpris de voir qu'ils n'avaient rien à faire du sort que nous vous réservions. Ils nous ont remis un trésor de preuves et après authentification, elles ne désignent nul autre personne d'intérêt que vous, je ne le crains., lui confia-t-il de but en blanc. Et même si cela me paraît bien trop beau pour n'être que la pure vérité, il n'en faudra pas plus pour convaincre le Magenmagot de votre pleine et entière culpabilité.», qu'il lui signifia d'un ton maussade. Sans rien laisser paraître, tapis sous cette impassibilité froide, l'hawaïen se prenait d'une sympathie ardente envers cette pauvre chose.

Le monde de la délinquance était rustre et sans pitié. Et déguisé en un habile mensonge, la sang-mêlée allait l'apprendre à ses dépens de la plus cruelle des manières. Elle avait beau essayer de s'en défaire, on ne sortait jamais réellement de ce labyrinthe clandestin. Pire encore, s'en échapper revenait à enfreindre un code d'honneur tacite. Un précepte orgueilleux que la rouge et or avait bafoué en souhaitant corriger ses erreurs de jeunesse. Éventuellement, son destin s'était mêlé à celui du né-moldu. Puisse-t-elle être plus maligne que les autres et se saisir de cette opportunité, mais pour cela, la lionne devait apaiser son esprit et accepter de conspirer main dans la main avec la Valkyrie.

« En vous rachetant une vie loin du Marché aux Trolls, vous avez piétiné leur credo. Et je peux aisément vous dire que vous avez froissé la fierté de Rethore, si on peut appeler ça ainsi dans ce bas milieu. Rien de ce que vous ferez ne les empêchera de vous retrouver, mais je ne vous apprends rien n'est-ce pas ?, ajouta-t-il en flanquant ses iris sur la silhouette de l'étudiante. Son tête à tête avec l'ancien auror français avait suffit à sceller un désir profond de chaperonner sa compatriote. Je vous propose un marché où nous seront tous deux gagnant. Aidez-moi à mettre un terme aux activités d'Haakon. En échange, je vous promets la protection totale du Ministère et l'abandon complet des charges pesant contre vous ! »

Se désolidarisant de sa chaise et du désordre d'un dossier sciemment exposé aux sus de la brune, le fonctionnaire prit la direction du couloir. Une clope au bec et un parchemin vierge sous le bras, si elle boycottait cet ultime accord, il consentait à ce que son tuteur vienne la tirer de ce marasme. Pour son bien autant que celui de toute une investigation, il souhaitait néanmoins qu'elle s'empare de cette perche gracieusement tendue. Une fois, dehors, Merlin seul se ferait le garant de sa sûreté. Après le raffut qu'il avait commis au sein du bastion souterrain, l'aide d'une entité divine ne saurait lui être de trop.

La porte se déroba sous l'élan du Kanaka et dans une dernière tentative d'en faire son allié, il se tourna vers elle. « Vous avez toutes les cartes en main, ne gâchez pas bêtement cette chance, mais sachez qu'à la seconde même où le Professeur Korrigan aura fait irruption dans cette pièce, je ne pourrais malheureusement plus rien pour vous Mrs d'Aragon !» qu'il prêcha en finesse. L'écho de ses paroles firent place à la confusion régnant dans le couloir. L'hawai'i lui octroyait encore quelques précieuses secondes pour qu'elle ne rallie à sa cause avant de clore définitivement cette parenthèse.

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20 Novembre 2023 @Noma Karma
A Wild Goose Chase

Acculée, j’avais préféré me retrancher derrière le directeur de Poudlard en espérant qu’il me sortirait de ce nouveau mauvais pas dans lequel j’avais encore fini. Pourtant l’auror reprenait la parole… Il connaissait déjà le nom d’Haakon et soulignait que c’était lui et ses potes qui m’avait mise dans cette situation. Il poursuivait son intimidation en lâchant d’un geste sec le dossier qu’il tenait dans sa main et qui venait s’étaler sur le bureau. Je déglutissais difficilement, silencieuse et jetant un coup d’œil aux feuilles qui apparaissaient en dehors du dossier éparpillé. Comment c’était possible qu’il puisse avoir tout ça pour quelque chose où j’étais innocente ? Haakon avait réellement décidé de se venger en me mettant derrière les barreaux ? Je l’avais peut-être trahi, mais je ne l’avais jamais balancé… Et j’avais été prête à continuer de garder le silence… Pourtant les paroles de l’auror ne cessait pas et continuait de résonner dans cette pièce sombre. Pourrais-je réellement lui dire que c’était un coup monté ? Il ne me croirait pas… Il semblait déterminé à vouloir me mettre derrière les barreaux. J’en étais persuadée…

Pourtant au fil de ses propos, il semblait vouloir me donner une porte de sortie… Et plus il parlait, plus cela se confirmait. Il savait que j’avais fauché compagnie à ces gens-là et brisé leur fameux credo… Puis enfin, il me proposait clairement un arrangement. La protection du Ministère et l’absolution des charges contre moi, si je l’aidais en échange en faisant arrêter Haakon… La proposition était intéressante et tentante… Silencieuse, je réfléchissais, essayant de peser le pour et le contre. Si je sortais d’ici libre, Haakon saurait que je l’avais balancé et il me tuerait… Mais j’aurais apparemment la protection du ministère… Si je ne disais rien, je finirais en taule pour plusieurs années, mais je finirais bien par sortir, et il me laisserait tranquille pour n’avoir pas balancé… J’hésitais… J’avais bien moins peur de la prison que de ce mage noir…

L’auror se relevait et ouvrait la porte, prêt à partir, soulignant qu’une fois @Luke Korrigan présent, il ne pourrait plus rien pour moi. Il n’y aurait plus d’arrangement….

Je baissais le regard, puis à la dernière seconde alors qu’il s’apprêtait à partir je soufflais d’une petite voix qui avait perdu son assurance, mon regard toujours fixé sur mon dossier :

▬ D’accord… C’est bon, ne l’appelez pas…

Je signais mon arrêt de mort, j’en étais persuadée…

D’un geste fébrile et hésitant, je récupérais finalement le parchemin vierge et la plume, inscrivant enfin le nom de Haakon Rethore ainsi que l’adresse à laquelle j’avais logé sur le marché aux troll. Une petite maisonnette qui avait fini en ruine après l’incendie que j’avais causé. J’avais détruit un joli stock d’objets précieux et j’avais déclenché les hostilités ce jour-là avant de disparaître… Pour ce qui était de la profession, je n’inscrivais en revanche rien sur un rapport avec de la drogue mais « voleur d’artefacts et de grimoires ». Je n’avais jamais rien entendu sur la moindre drogue… J’étais sincère sur ça.. Mes expériences en alchimie n’avait rien à voir avec ça…

Lorsque la plume arrêtait de gratter le papier, je relevais finalement mon regard dans le sien et soufflais sans savoir ce qu’il savait réellement sur Haakon vu qu’il semblait l’avoir envoyé sur une fausse piste dès le début :

▬ Vous pourrez vraiment me protéger alors qu’ils ont pu kidnapper des élèves à Poudlard … ? Il me tuera quand il apprendra que je suis toujours libre… Je l’ai déjà bien assez énervé…

Je poussais le parchemin vers son côté et soufflais en baissant le regard :

▬ Mais vous ne trouverez rien à cette adresse maintenant… J’ai tout brûlé avant de m’enfuir Monsieur…

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Jade d'Aragon

A wild goose chaseNOMA & JADE
Persuadé d'avoir jeter son appât au cœur d'une pièce d'eau pauvre en gibier, l'insulaire s'apprêtait à prendre congé de cette demoiselle. La tranche de la porte effleurée, une moue chagrinée pinçant ses lèvres, il adressa un regard mesurer vers la Gryffondor. Bien plus opiniâtre que certains délinquants de carrière, ce bout de jeune femme semblait bien décidée à défendre cause et liberté devant la haute autorité judiciaire. Une noble décision et aussi irréfléchie pouvait-elle être, l'américain la saluait. Au fond, tant qu'une personne acceptait de porter le chapeau pour tout ce temps perdu, la conclusion de cette enquête se ferait au son du marteau de cour. Un instant muré dans le silence d'une déception et alors qu'il s'apprêtait à refermer sur elle la poterne et à la laisser seule avec ses regrets, le gazouillis du griffon lui arracha un sourire satisfait.

« Hmm, nous avançons enfin ! » qu'il murmura pour lui-même en un soupir triomphant. Et d'un pas assuré, il avança au milieu du couloir. Ses yeux tirant le portrait des fonctionnaires passant l'étage, sa main agrippa une épaule familière. Dans un chuchotement aux allures de commérage, le tireur délite émit à l'oreille d'un confrère une doléance toute particulière. Et sans demander son reste, il fit simplement demi-tour en rabattant sur ses talons l'huis d'une salle pleine d'aveu.

La coopération de l'étudiante ralliée à ses intentions, une étincelle de triomphe nitratait le fard sombre et mystérieux de ses iris. Le séant tombant sur sa chaise, les amandes de la Valkyrie folâtraient entre ce visage enterré dans un mea-culpa et un parchemin taillé d'encre. Une confession qui en l'état n'apporterait rien de nouveau sous le soleil criminel du Marché aux Troll, il en était certain. Cette pénitence constituait malgré elle, une tentation pour toutes ces fiertés piétinées. L'agent connaissait bien la mentalité de ces rats. Ils pouvaient mettre sous le boisseau leur museau, mais une fois leur ego titillé et leur empire menacé, il devenait plus aisé de les duper et de tendre sur eux le filet d'une arrestation.

Sa pièce maitresse se mouvant désormais sur l'échiquier mortel, la première étape de son plan se concrétisait. Un pion des plus banal, mais qui une fois entre ses doigts habiles se découvrait les pouvoirs d'une reine vengeresse. Sans le savoir, Jade s'était faite précieux fusible d'une espièglerie finement accoutrée. Et si les conditions d'entrée à cette table de jeu s'avéraient périlleuses, le gain n'en était que plus grand, autant pour elle que pour lui. Ainsi, le bras de fer dangereux qu'il s'apprêtait à livrer pouvait enfin débuter.

«Vous méritez toute mon honnêteté. Dans mon monde, le risque zéro n'existe pas… Et c'est d'autant plus vrai lorsqu'une forme de magie noire est à l'œuvre. Néanmoins, je vous donne ma parole de faire tout mon possible pour préserver votre intégrité ! », attesta-t-il d'un ton rassurant tout en refermant l'épais dossier gisant sur le bureau.

Noma ne cherchait guère à lui injecter une dose de peur panique, il aspirait vertueusement à éveiller l'instinct de la lionne. Les enlèvements multiples au sein même de l'impénétrable bastion magique avaient cruellement entaché la crédibilité de l'université et secoué la fiabilité de son directeur. Pire encore, cet événement avait mis en évidence de vicieux manquements dans l'instruction et la préparation des étudiants face aux périls extérieurs. Aussi, le voltigeur ne saurait seulement compter sur la sécurité défectueuse d'une vieille institution partant à vau-l'eau.

« Le Ministère informe à l'instant même le Professeur Korrigan de votre statut particulier, un œil avisé de plus ne serait de trop pour vous tenir à l'écart des problèmes., qu'il ajouta, un maigre sourire creusant ses fossettes. En dépit des précautions déployées pour votre protection, je vous demanderais de ne jamais vous séparer de votre baguette et de faire preuve d'une vigilance constante. Méfiez-vous de tout et de tout le monde ! », lui signifia un Karma résolu à la voir sortir grandie de cette 'expérience'. Sous sa responsabilité, il répudiait la vision du moindre échec.

Au moment où la rouge et or lui glissait sa déclaration, une main lourde coupa l'élan de l'asiatique. Débusquant sa branche de tremble de l'étui dissimulé dans la manche de son costume, la mince frontière de bois les séparant de l'enfer du département s'ouvrit à la volée sur le brigadier Northempton. Tirant des œillades tout azimut et à l'affut du moindre indice justifiant la requête de son jeune confrère, le vieux briscard pénétra dans l'antichambre. D'une démarche digne d'un western moldu, ce sénile guignol tendit finalement deux sphères à son égal. Sans ménagement l'hawaïen s'en saisit et fit un geste désobligeant à l'égard de son subordonné en hachant sous égide de silence un « DÉ-GA-GE ! » équivoque et sans appel.

« Nous resterons en contact permanent via ce dispositif…, stipulait-il tout en déposant un appareil dans la paume de la brune. L'extrémité de sa canne d'ivoire apposée sur l'Œil d'Angus de sa protégée, les paupières des jumeaux révélèrent une orbite ocre dont l'iris se mouvait en direction de leur sœur. Prenez en soin et ne le perdez sous aucun prétexte. Il serait fort regrettable pour les relations entre le Ministère et Poudlard, qu'un troupeau d'animaux à la baguette faciles ne vienne à débarquer sous un faux-prétexte ! », qu'il expliqua un rictus narquois bordant ses lèvres. Il n'avait rien contre l'idée d'une descente à l'improviste, si cela pouvait mettre le Korrigan dans tout ses états.

« Ceci étant dit, veuillez me détailler la nature de vos activités sur le Marché aux Trolls. Vous pouvez parler librement, rien de ce que vous direz ne sera retenue contre vous ou ne sortira de cette pièce, vous avez ma parole !, plaidait-il tout en verrouillant d'un sortilège informulé l'unique accès à la salle d'interrogatoire. Dans le concert d'un bruit de succion, les mécanismes de la porte s'activèrent et un voile luisant la rendit hermétique à toute oreille indiscrète. Et ne vous en faites pas pour Rethore, une visite de courtoisie le dissuadera surement de s'en prendre ouvertement à vous ! » conclut-il d'un hochement de tête confiant. Ce gobelin opportuniste risquait d'apprécier sa prochaine entrevue dense et le zèle légendaire du Yankee.

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20 Novembre 2023 @Noma Karma
A Wild Goose Chase

J’avais sa parole qu’il ferait son possible pour que je reste en vie, bien qu’il ne pouvait pas non plus totalement le certifier. Je m’en doutais évidement… J’acquiesçais seulement d’un signe de tête face à sa promesse. J’avais envie de le croire en tout cas, espérant qu’il ne faisait pas juste semblant pour obtenir mes informations avant de me laisser me faire tuer sans bouger le petit doigt pour me venir en aide. Il rajoutait ensuite que le directeur @Luke Korrigan allait être mis au courant pour pouvoir mieux garantir ma protection et je ne pouvais que baisser le regard face à ça. Espérant qu’il ne dirait rien à ma mère, ma vraie… @Améthyste Miller.

▬ Je me méfies déjà de tout l’monde M'sieur Karma… Ma baguette ne me quitte jamais.

Et c’était bien là l’une des raisons pour laquelle j’avais tenté de chercher refuge à Poudlard… Mais ils m’avaient montrés que même là, je n’étais pas réellement à l’abri… Mon regard se tournait alors sur la porte qui s’ouvrait de nouveau pour laisser apparaître la silhouette d’un vieux aux allures de cowboy. Il me dévisageait, et je le dévisageais tout autant. Priant intérieurement pour ce que ce soit pas lui qui veille finalement à ma sécurité. Je pouvais déjà creuser ma tombe. Il donnait quelque chose à l’enquêteur, puis heureusement, se faisait dégager rapidement par celui-ci. Tout allait bien. Il ne comptait pas déléguer son travail à ce vieux proche de la retraite, ou de l’infarctus s’il venait à se retrouver face à Haakon.

Le petit objet glissé au creux de ma paume, une légère grimace passait mes lèvres en observant cette œil glauque qui m’observait. C’était flippant son truc. Je tournais avec précaution entre mes doigts cette sphère puis je relevais finalement mon regard sur lui en demandant :

▬ Vous pouvez voir ou entendre avec ça .. ? Comment ça fonctionne … ? J’ferais attention. Je n’ai pas non plus envie de me faire remarquer en faisant venir le ministère à Poudlard, ne vous en faîtes pas pour ça…

Puis arrivait le moment fatidique où il attendait de moi que je lui dévoile enfin tout ce que je savais… Essayant de me rassurer en me parlant de faire une visite de courtoisie à Haakon… Et dans le fond, j’espérais que les visites de « courtoisie » était de la même façon qu’au marché aux trolls, s’il voulait réellement réussir à le dissuader de s’en prendre à moi, du moins de manière ouverte… Mais c’était beau de rêver. C’était un auror, pas un malfrat… Il allait lui tendre des bouts de papiers avec un sourire provocateur et Haakon n’allait pas tarder à me le faire payer…

J’observais de nouveau cette petite sphère qui risquait d’être très vite utile, puis finalement, je coupais le silence qui s’était installé et terminait de m’enfoncer dans ma trahison envers mes anciens patrons.

▬ J’ai volé des artefacts anciens et des grimoires pour lui depuis mes débuts de scolarité à Beauxbâtons, pas seulement depuis l'marché aux trolls… J’ai quitté ma famille d’accueil pour aller vivre avec lui dès ma première année. J'le connais depuis enfant, il avait demandé à être mon tuteur en France quand j’ai découvert la magie… Quand j'me suis fais renvoyé de l’école, il m’a emmené à ce moment-là avec lui en Angleterre. J’ai continué à voler pour lui, il ne visait que des artefacts anciens, généralement des héritages venant des familles de sang purs ou des grimoires en allusion avec une ancienne magie. J’ai pu étudier certain d'entre eux, il me laissait faire…

Mais il y avait aussi une autre activité à laquelle je m’adonnais pour Rethore… Et à mes yeux, toujours sans le moindre rapport avec une quelconque drogue…

▬ Je travaillais aussi sur une théorie alchimique pour lui… Je vous passe les détails mais en gros, c'était quelque chose pour réussir à décupler les pouvoirs magiques, être plus puissant...

Je reposais mon regard sur l’enquêteur et soufflais :

▬ Mais je n’ai jamais travaillé sur une drogue… Je n’ai tué ou blessé personne monsieur…

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Jade d'Aragon

A wild goose chaseNOMA & JADE
Un rictus amusé bouscula les lèvres du né-moldu. Ah ce qu'elle pouvait être un paradoxe à elle seule ou alors la réalité de la vie lui avait-elle simplement ouvert les yeux sur la cruauté d'un vivant aussi fourbe qu'hostile ? Son sourire se fendit d'une moue pleine de désespoir. La naïveté de cette génération la menait droit à sa perte. Trop soucieuse lorsqu’il s’agissait de déballer la vérité à l’autorité suprême du Ministère, mais assez insouciante pour faire confiance au premier venu. Il y avait de quoi lui rire au nez à cette jeunesse impertinente. Et la Gryffondor n’était pas la première à jeter le discrédit sur ce bel âge en perdition, aussi était-il rompu à la légèreté de ces jeunes adultes bien mal apprêtés face aux grands périls du monde extérieur. L'orbite d'acier glissant entre ses doigts, l'insulaire abandonna la sphère au creux d'une poche extensive.

« Je ne pourrais ni vous voir, ni vous entendre et encore moins vous localiser, c'est pourquoi je vous demande de la conserver auprès de vous ! L’agent secoua mollement la tête et se défit de cette malice furtive. Un sourcil froncé et son jumeau arqué, il la dévisagea d'un air sérieux. Dans le cas où vous viendriez à être en danger votre œil vibrera et émettra un son assez dissuasif, le mien est assez similaire ainsi je serais le premier informé le moment venu… » Un soupir ripa d'entre les lippes du voltigeur. Il pouvait déjà sentir l'éperon de ce diable gémeau épouser sa chair. La tiédeur de son expiration excita les cendres atones de son cendrier et répandirent les effluves d'un tabac refroidit.

L'œil d'Angus était un dispositif prodigieux, une méthode intermédiaire plus qu’intéressante dont le brigadier avait recours de manière déraisonnée. Exit les sortilèges intrusifs et les charmes protecteurs à la merci de mages noires, avec ce discret appareil, un juste milieu entre le respect de la vie privée et une sobre garde rapprochée semblait avoir été atteint. Il n'en restait pas moins une avancée miraculeuse dans le domaine de la surveillance à distance, mais bien que cette merveille de mécamagie possédait ses qualités, ses limites et faiblesses matérialisaient une frontière qu'il n'était pas en mesure de franchir sans l'aval de ses supérieurs. Et cette précaution n'empêchait pas que sa protégée allait devoir faire preuve d'une extrême prudence le temps que la Valkyrie mette hors d'état de nuire les ombres planant comme un rack d'épées de Damoclès au-dessus de son caisson.

« Faute de mieux, essayez de rester à l'abri des ennuis, je m'occuperais du reste. » Son timbre se prêtait d'une rassurante confidence, mais ses billes jais ne purent s'empêcher de la supplier d'une doléance muette. Vigilant et méfiant, le tireur d'élite avait prit toutes les garanties pour retarder la pesante échéance intimidant son témoin. Du retrait des jumeaux à la confidentialité de cette entrevue, il n'avait rien laisser au hasard afin que la sécurité de l'alchimiste en herbe se voit préserver de la basses des traitres vagabondant librement sous le nez d'un gouvernement aveuglé par une chasse aux fantômes. Sa part du contrat remplie, il n'eut guère à patienter plus longtemps avant que la demoiselle ne son chaudron de son plein gré.

La plume enchantée du fonctionnaire couchait la déposition de la courageuse au mot prêt dans un concert de griffures rythmant ses déclarations. Suspendu au verbe traitre de la jeune femme, l'américain ne manquait aucun détail de cette dénonciation. La victoire bousculant la commissure d'une bouche ne pouvant déguiser son ravissement, Karma arracha une page vierge d'un dossier et logea noir sur blanc une requête officielle que le Ministère des affaires française n'était plus en mesure de lui refuser. Avec ou sans leur collaboration, les jours de cet auror déchu étaient désormais comptés. Le vie d'Haakon lui appartenait et l'hawaïen ne songeait pas plus à le déférer devant le Mangeamagot ou à l'extrader pour ses fautes outre-Manche.

Sa signature apposée, le parchemin plié et ratifié du sceau du Ministère, l'asiatique manqua de s'étouffer d'un hoquet. Il releva la tête et quitta l'inconfort d'une chaise finissant sa tournée à même le grès de la salle d'interrogatoire. Les yeux grands ouverts, un éclat de lucidité électrifia le stimuli de pensées ballotant l'âme du Kahuna. Elle venait de lui livrer sur un plateau d'argent une donnée primordiale, et à présent, la brume occultant la vision de l'enquêteur se dissipait. L'excitation battant ses temps, ses phalanges s'activèrent afin de déterrer un dossier funeste. Classeur sans valeur et autres archives vides de sens firent naufrage et coulèrent sur la pierre taillée. Un coude planté contre l'arête de la table, les iris charbonneux du sorcier campèrent les rondeurs d'un regard clair.

« Malheureusement, il semblerait que vos théories aient été détournées de leurs motivations initiales… Tirant les clichés morbides des quelques victimes portées à la connaissance de la Brigade, Noma les éparpilla délicatement devant Jade. Je ne remets pas en doute le bien fondé de vos intentions, mais tous ces jeunes gens ont une chose en commun. Ils ont été cobayes d'une nouvelle drogue. Et si ses effets échappent à la réflexion butée de mes supérieurs, mon intuition me pousse à venir à la conclusion que leur mort est en grande partie le résultat d'une modification de vos recherches ! » Son vers mitrailla d'un écho la voute ébranlée d'un silence fracassé.

Conscient de la violence de cette divulgation, le Karma misait sur le tranchant de cette vérité pour secouer un peu le cocotier. Ses doigts chassèrent une mèche d'ébène joueuse et d'un pas célère le brigadier contourna le mobilier. Quasiment agenouillé, l'hawai'i se plaça à hauteur de miss d'Aragon. Un avant-bras sombrant sur la table en simple ancrage, les amandes du yankee se noircirent d'un désir profond. Les hypothèse s'enchainaient et s'entremêlait, venait-elle de lui offrir une clé dorée ouvrant le monde des possibles ?

« Est-il envisageable que l'expérimentation menée pour Rethore ait atterri entre les mains d'un sorcier capable d'altérer ses propriétés afin d'affecter les capacités de son récipient ?! » Son accent pressant prescrivait tout souhait de fuite, elle venait de tirer une potion qu'elle se devait de boire.

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20 Novembre 2023 @Noma Karma
A Wild Goose Chase

Le petit rictus moqueur de l’agent se laissait apercevoir sur ses lèvres et je ne pouvais m’empêcher de froncer légèrement les sourcils.. Il se moquait de moi... ? Vraiment ? J’avais appris de mes erreurs et je ne comptais plus faire confiance aussi facilement… Avec du temps, mais j’avais finalement compris qu’il n’avait jamais eu de bonne intention avec moi, il n’avait pas été ce protecteur que je m’étais imaginé, il était même devenu mon bourreau à présent. Un léger soupir passait tout en observant ce petit objet flippant que je tenais dans le creux de ma paume. Apparemment ce petit truc suffirait à me protéger, ou au moins à avertir cet auror si je venais à être en danger. Il ne pourrait pas me voir ou m’entendre, ni même me localiser, d’où l’importance que je reste à Poudlard… Est-ce que c’était réellement rassurant ? Pas vraiment en réalité. S’ils utilisaient la même chose que pour les autres élèves pour me faire sortir et me kidnapper ? Comment il ferait pour me protéger s’il ne saurait même pas où je suis … ? J’avais peut-être fais une connerie… J’aurais du choisir la prison… Je pouvais déjà imaginer le trou où je finirais, si du moins j’aurais au moins le droit à ça. Est-ce que cet homme se souciait un minimum de moi ou la seule chose qu’il voulait vraiment c’était ce que je savais ? A une époque je lui aurais sûrement fais confiance aveuglément, mais j’avais appris de mes erreurs… Il était peut-être auror et me promettait de veiller sur moi grâce à cet objet, mais des promesses de ce genre là venant d’un auror, j’en avais entendu pas mal avec Rethore déjà…

J’acquiesçais pourtant d’un signe de tête, soufflant à demi voix :

▬ D’accord… Je ne m’éloignerais pas de Poudlard..

Du moins pas volontairement….

Puis je finissais par tout lui avouer… Dénonçant enfin cet homme qui m’avait piégé et rectifiant mes crimes sur lesquels cet agent s’était trompé. Oh j’étais bien persuadée de n’avoir absolument aucun rapport avec une drogue, je n’avais jamais entendu parler de ça… Et je le précisais bien. Sûre de moi… Je n’avais tué personne. Pourtant le regard de l’homme semblait soudain briller d’une lueur étrange dans ses prunelles foncés quand je lui faisais part de mes recherches. Comme-ci soudain je venais de donner une information importante alors qu’à mes yeux, c’était sûrement l’information la moins importante… Une simple théorie, et inachevée en prime alors que le reste était parti en fumée avec le reste… En quoi ça pourrait être intéressant ? L’attitude du Karma changeait pourtant bel et bien à mes mots….

Un nouveau froncement de sourcil passait sur mon visage aux mots de l’auror qui attrapait un dossier puis posait petit à petit son contenu face à mon regard… Des photos… Mais cette fois ce n’était pas moi qui était imprimé dessus mais…. Des personnes mortes. Un haut le cœur me prenait aussitôt, préférant détourner mon regard de ses clichés funestes et morbides qu’il étalait sans gêne devant moi… Je déglutissais difficilement tandis que les images s’ancraient dans ma tête et ne comptaient plus y disparaître. J’avais fais ça … ? Toutes ces personnes étaient mortes….. par ma faute …. ? Je me sentais blêmir et devenir livide sans oser reposer mon regard sur ses photos. Il était obligé de me montrer ce genre de choses glauques sérieusement ? Si son but était de me traumatiser, il venait de réussir...

Je regardais le yankee qui s’avançait maintenant vers moi pour se baisser à ma hauteur, son regard sombre braqué dans le mien tandis que ses paroles soufflaient une question dont il semblait déjà connaître la réponse. Etait-ce possible … ? La réponse était effectivement évidente.. Tout était possible en alchimie.

Mes prunelles clairs assombries par ces révélations, je restais silencieuse pendant un instant… Puis enfin, je finissais par murmurer :

▬ Oui c’est possible si la personne s’y connaît un minimum en alchimie… Il suffirait simplement d’inverser les formules pour en avoir son effet contraire… Mais ce serait idiot de faire ça.. Ça ne pourrait causer que la mort de la personne, la formule n’a pas été faite pour être inversé.. C’est censé être fait pour décupler le pouvoir en se servant de l’énergie magique d’une personne, si on fait l’effet inverse sans y avoir retravaillé avant, ça y épuiserait et enlèverait toute l’énergie... Et ça causerait forcément la mort…

Je ne comprenais pourquoi quelqu’un voudrait faire ça… C’était stupide de vouloir inverser ma théorie, ça ne pourrait que mal finir dans le sens contraire… Il n’y avait aucune logique à ça… J’essayais de réfléchir mais les clichés de ces pauvres victimes restaient ancrés dans mon esprit sans que je ne puisse réussir à me les enlever de là. Perdue et confuse, je soufflais doucement :

▬ Celui qui a inversé voulait forcément la mort de la personne…. Ou il est vraiment nul en alchimie et voulait juste affaiblir les personnes visées et il s’est planté…

Mais pourquoi se prendre la tête avec tout ça alors qu’un poison ferait tout autant l’affaire … ? Tout en prononçant ses mots, une idée submergeait pourtant soudain dans mon esprit… Ils auraient pu aussi vouloir prendre un raccourci à ma théorie, ce qui serait tout aussi stupide et inconscient que la première option… Mais il fallait en revanche un excellent niveau en alchimie pour cette nouvelle théorie qui venait de germer en quelques instants dans mon esprit encore embrumé par les clichés des personnes mortes… Finalement, je reprenais, plus hésitante encore :

▬ Sauf si…..

J’hésitais, sûrement par crainte de dire une connerie ou de l’induire en erreur avec cette idée qui venait de me prendre, sans savoir si c’était vraiment ça le but ou s’ils ne voulaient seulement que tuer avec une nouvelle méthode plus discrète et insidieuse… Mais je finissais par reprendre :

▬ Si ils veulent prendre un raccourci en transférant... Enlever l’énergie d’une personne pour la transmettre ailleurs, comme à une autre personne ou un artefact à la place pour gagner en puissance… Ca pourrait aussi être possible… mais il faudrait vraiment s’y connaître… Ça demanderait un excellent niveau autant dans l’alchimie que la magie noire…

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Jade d'Aragon

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