Vengeance et interview # Luke

Vendredi 3 novembre 2023, 12h00

Cette préfète n'était absolument pas objective, mais il faut dire qu'avec ce que j'avais vu à la suite, dans le couloir, j'aurais dû m'en douter. D'ailleurs, je n'allais pas me gêner pour en faire part devant son père. Il serait ravi d'apprendre que sa fille fricotait avec quelqu'un alors qu'elle était censée être mariée. C'est d'ailleurs à ce même moment que je me convainquis d'y faire référence dans le Chelsea's Express. Elle aurait ainsi des comptes à rendre à son propre mari. Calmant mes larmes et profitant du fait qu'Anderson ne soit pas encore là, je lâchais alors :

"Xris m'avait répondu positivement à ma demande d'interview ... Je ne l'ai absolument pas forcé. Mais ... Je comprends totalement que Siobhan ne soit pas objective, Monsieur le directeur ... Xris et elle se sont même fait un calin dans les couloirs suite à l'incident ... J'étais dans la salle à côté ... D'ailleurs, quand notre préfète est repartie, Xris semblait absolument ravi. Plusieurs élèves pourront témoigner."

Mon regard se posa dans celui de Siobhan. Elle aurait dû rester objective dans son bureau, et cette partie de l'histoire aurait pu rester secrète. Lorsque Xris rentra, je repris ma comédie en faisant trois pas en arrière, pour m'éloigner de ce dernier, surjouant un regard presque terrorisé. Je me demandais comment le directeur allait gérer tout cela, et j'imaginais déjà la réaction de ma grand-mère lorsqu'elle apprendrait la nouvelle ... Je savais pouvoir compter sur elle et sur ses relations.

Comme pour rendre ce moment encore plus malaisant, je me tus. Oui, je suis certaine que vous comprenez ma stratégie : il est rare de voir une Chelsea Waldorf se taire, cela alimente d'autant plus mon traumatisme.

Codage par Libella sur Graphiorum

ft. @Chelsea Waldorf et @Luke Korrigan

Cette ténacité que @Luke Korrigan avait de vouloir à tout prix continuer de vouvoyer sa propre fille continuait de l'exaspérer. Mais par-dessus tout, se faire reprendre devant @Chelsea Waldorf titilla de plus près sa patience, déjà fortement réduite depuis sa convocation en public. Décidément, cette entrevue n'était pas bien partie malgré quelques compliments formulés qui passèrent aussitôt à la trappe.

Siobhán décida tout de même de garder le silence pour ne pas saper l'autorité de son père devant une Serpentard qui ne lui inspirait absolument pas confiance, de peur que cela finisse par se retourner contre lui aussi.

Alors qu'elle s'apprêtait à quitter les lieux, persuadée qu'elle avait correctement rempli sa fonction, la dernière phrase de son père l'interrompit dans sa route vers la sortie. Elle avait beau vouloir faire preuve de neutralité autant que possible, elle ne pouvait pas laisser @Xris Andērson seul alors qu'elle le connaissait suffisamment pour savoir que le portrait dépeint par la Serpentard était bien loin d'être réaliste. Sans se faire l'avocat du diable, il fallait la présence d'un tiers pour apporter un peu de contradiction.

Chelsea lui donna rapidement raison en l'attaquant frontalement, doutant ouvertement de sa capacité à restaurer des faits objectifs en raison de son amitié avec l'un des protagonistes. Mais le pire, c'était surtout que ladite victime n'osait même pas lui formuler ses reproches et sous-entendus salaces en la regardant droit dans les yeux. Elle s'adressait à Luke pour parler de Siobhán et cette dernière sentit la colère monter d'un seul jet.

« Je ne - »

Sa réponse promettait de ne plaire à personne dans l'assemblée. Heureusement, l'arrivée de Xris l'interrompit dans son élan. À son grand désespoir, il lui fut impossible de manquer que Chelsea avait fait quelques pas en arrière pour mieux marquer son entrée. Sa comédie faisait son petit effet, il fallait bien l'avouer. Le regard de son père saluant le capitaine de Quidditch prouvait bien qu'il ne savait pas encore quoi en penser, quand Siobhán, se gardant de foudroyer Chelsea du regard quand ce n'était pourtant pas l'envie qui lui manquait, était totalement clairvoyante à ce sujet.

Quel intérêt aurait-elle sinon celui de nuire à tenter aussi fort de décrédibiliser son témoignage ?

Ses iris bleutés observaient Xris présenter sa version des faits. Son corps, moitié las moitié enragé, trouva appui sur le premier mur qu'il rencontra, à peu près certaine que le discours de Xris corroborerait avec le sien.

Pas parce qu'ils s'étaient ligués contre elle, contrairement à ce que Chelsea sous-entendait déjà, mais bien parce que c'était la vérité.

Dans toute son histoire, seule la mention des caves de Gragareth lui fit baisser le regard. Le souvenir était douloureux, et elle avait justement refusé de parler à Chelsea à cause de ça.

Personne n'aurait dû avoir à raconter aussi vite ce qu'il s'était passé ce soir-là en dehors de l'enquête de la BPM.

La question dépassait même cette simple altercation de couloir : un journal étudiant était-il le lieu où raconter ce genre d'événement ? Si on les avait protégé des journalistes en dehors de Poudlard, pourquoi ne pas les avoir aussi protégés à l'intérieur des murs de l'école ?

La plupart des autres élèves présents dans les caves avait accepté de témoigner pour lui permettre d'écrire son article. Peut-être que l'expérience de Xris n'était pas singulière. Après tout, si les méthodes d'interview de Chelsea était vraiment si musclées que Xris le prétendait, d'autres étudiants pouvaient en avoir fait les frais.

Si provoquer était réellement dans ses habitudes, la meilleure réponse était encore de ne lui en apporter aucune et de la prendre à son propre jeu.

Une fois que Xris eut fini son récit, Siobhán profita donc du silence pour s'avancer et se détacher du mur, se gardant bien de lui donner quoique ce soit à se mettre sous la dent à propos de ce qu'elle avait étayé un peu plus tôt.

Son père avait dit l'essentiel : l'entraide, l'amour et l'amitié étaient des bases essentielles dans un contexte aussi compliqué que celui qu'ils avaient connu.

D'autres élèves ont accordé des interviews à Chelsea. Si ses méthodes n'ont rien de questionnable, alors tu peux toujours t'en assurer en les interrogeant, eux aussi. »

Siobhán n'avait pas d'avis sur la question, seulement un pressentiment.

« Si tu es restée dans les parages ensuite, Chelsea, alors tu as probablement entendu que j'ai dit à Xris que la violence n'était jamais une solution. Rien ne pourra excuser ça, mais présenter des excuses est pourtant un premier pas.» Elle se tourna vers son ami et garda tout du long un ton neutre, implacable, sans émotion. « Je pense ne rien apprendre à personne en rappelant les erreurs font partie de la vie, d'un côté comme de l'autre. Nous n'avons pas tout la même façon de réagir aux épreuves qui nous sont présentées et je pense que le sujet des caves de Gragareth était de toute façon encore trop frais pour être abordé par ceux qui s'y sont retrouvés coincés »

Mais il y avait un détail, dans leurs récits respectifs, qui l'interpellait.

« Je rajouterai seulement à toutes fins utiles que même si Xris avait dit oui au départ pour l'interview, le principe du consentement repose sur l’idée que l'on peut le retirer à tout moment, sans devoir craindre quoique ce soit en retour. »

Ce n'était pas une prise de position, mais bien un simple fait.

Vendredi 3 novembre 2023, 12h00

Est-ce que les choses sont en train de tourner en ma défaveur ... ? On pourrait le croire ! Mais une Waldorf ne s'avoue jamais vaincue ... Jamais ... Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on sent une certaine tension, entre le père et sa fille. Peut-être que cela peut aller dans mon sens. Evidemment, je me recule, les yeux feignant la terreur face à cet individu qui aurait mieux fait de continuer à m'éviter. Je n'ai pas le temps de répondre sur l'amour et tout le blabla du directeur que Xris entre. Evidemment, à chaque mot qui sort de sa bouche, on peut voir à quel point je suis choquée ... Enfin, à quel point je fais semblant d'être choquée. D'ailleurs, à la fin de son baragouinage, je me mets à pleurer et à nier :

"Il ment ! Il ment ! Directeur, quel aurait été mon intérêt de venir vous voir si cela se passait ainsi ! Je lui ai lancé un blocklang, oui, mais juste parce que je voulais m'enfuir ... Mais j'ai été naïve ! Il maîtrise les sortilèges informulés. J'étais effrayée , c'est normal que j'ai essayé de me débattre !"

Je secoue la tête face aux paroles de Siobhan. Je me fiche littéralement de ce qu'elle a pu dire à Anderson, je persiste et signe en pensant qu'elle s'est simplement laissée amadouer par le Serpentard ... Ah moins que ce soit également son état d'esprit ? Dans ce cas, son mari a des soucis à se faire.

"Je suis une élève de 1e année quand Xris en est un de 5e ... Il venait de me voler ma plume à papote et j'ai eu peur qu'il fasse de même avec moi. C'est le seul soritlège que je maîtrise pour me défendre, Monsieur le directeur ... Et pour information, si Xris n'était pas consentant, il n'avait pas à me suivre dans la salle pour l'interview ... C'est lorsque je lui ai lu ce que j'écrirai sans son témoignage qu'il m'a attaqué. J'argumentais simplement pour qu'il m'en dise plus."

J'avais dit tout cela, les yeux larmoyants, regardant le directeur.

"Et je suis évidemment pour l'amour et l'entraide ... Mais ce que j'ai vu était bien plus que de l'amitié ... Mais je pensais que Siobhan saurait rester professionnelle et objective, sinon, pourquoi vous aurais-je dit qu'elle avait été témoin ?"

Je devais jouer cette carte maintenant que Miss Parfaite essayait de me rabaisser auprès de son père et de soutenir son amant ...

Codage par Libella sur Graphiorum

ft. @Chelsea Waldorf et @Luke Korrigan


Son air concentré trahissait les réflexions qui se menaient en toute autonomie dans sa tête. Elle ne bougea pas d’un orteil lorsque Chelsea répliqua, bien que la colère s’insinuait en elle devant les proportions grandissantes de ce qui s’apparentait au départ à une simple discorde entre élèves.

Réagir avec toute la vigueur qu’elle méritait pour ses insinuations mensongères, c’était lui donner l’attention qu’elle cherchait et la préfète, de part le rôle qui lui avait été confié, ne comptait pas rentrer dans son jeu. Y compris lorsque la première année en remit une couche concernant ce moment de complicité que Xris et Siobhán avaient partagé alors qu’elle n’avait rien à se reprocher et qu’elle était mariée avec Edel. Mais sa vie privée n’avait rien à voir dans cette histoire — elle n’en démordait pas.

Ce qui était certain, c’est qu’au vu de la ténacité mise en œuvre par la Waldorf, le Choixpeau ne s’était pas trompé en l’envoyant à Serpentard.

«  Être préfet ne signifie pas être privé de ses liens amicaux ou amoureux, Chelsea. Et ce n’est pas parce que mon témoignage ne va pas dans ton sens que je ne sais pas faire preuve d’objectivité. Que cela te plaise ou non. » Elle fit une pause en laissant son regard passer tantôt sur l’un, tantôt sur l’autre. « La notion de consentement ne s’applique pas uniquement lorsqu’on le décide. Même si Xris était d’accord à un instant T et qu’il est rentré dans cette salle de classe avec toi, cela ne signifie pas qu’il ne peut pas changer d’avis à n’importe quel moment. Pas plus que ça ne lui donne le droit de te lancer un sortilège. » Une nouvelle pause. Son avis sur la question était catégorique. « Ces responsabilités qui m’ont été confiées impliquent de prendre des décisions, bien qu’elles sont loin d’être prises de gaieté de cœur. Comme je l’ai annoncé, 20 points vont être retirés à Serpentard. Chacun. Ce qui signifie que Serpentard perd pas moins de 40 points au total. J’espère que cela suffira à vous dissuader de recommencer et de faire attention à vos manières envers vos camarades de maison. C’est valable pour tous les deux. »

Son ton était encore plus glacial à mesure que le temps passait. Et ses yeux, qui passaient de Chelsea à Xris, ne se réchauffaient pas davantage sous l’effet des sanctions prononcées par son père. La demie-vélane se contentait d’attraper son exemplaire du parchemin qu’il venait de rédiger, à destination de leur enseignant en soin aux créatures magiques.

Ses iris bleus se levèrent vers Luke qui venait de lui faire une fleur. Il savait bien qu’il ne se passait pas un jour sans qu’elle ne se rende dans les enclos des créatures magiques pour leur prodiguer les soins nécessaires. Les hypogriffes ne faisaient pas exception. Ce passage dans le refuge des animaux magiques de Poudlard était donc loin d’être une sanction y compris si l’on mettait de côté sa dimension facultative, mais Siobhán savait par avance qu’il lui faudrait jouer son rôle de médiateur pour éviter une nouvelle catastrophe qui, si elle venait à se produire, aurait lieu devant elle cette fois-ci.

« Ne dérange pas un elfe de maison pour ça. Je les accompagnerai et je préparerai un rapport détaillé en conséquence. »

C’était presque plus par égard pour les hippogriffes que pour le plaisir de passer du temps en compagnie de Chelsea après le spectacle qu’elle venait de donner, mais elle se gardait de le préciser.

Sans plus de cérémonie, elle salua son père d’un hochement de tête et se glissa rapidement en dehors de son bureau, sans attendre de s’assurer que quiconque la suivait.

Un peu d’air frais ne lui ferait pas de mal, avant de retourner en cours.