There's cocoa in this desert ((ft. Kathleen))

INFOS FICHE DE PERSO

ft. @Kathleen J. Jones

Neve avait oublié quelque chose, mais quoi ? Elle n'en était pas certaine, quelques part ces derniers jours lui semblaient absurdement chargés et éprouvants. L'année scolaire s'était conclut, elle avait reçu quelques manuscrits à traduire pendant les vacances, ravie au début de pouvoir s'occuper et jeter toute son attention dans ce petit travail pour le moins exigeant, mais son esprit s'était tout de même retrouvé à penser à d'autres choses. Elle se disait qu'elle devrait rentrer un peu à Melrose, retourner voir ses parents, mais la simple idée de revoir le manoir de son enfance lui serrait le cœur. Mettre un pieds là-bas lui coûterait trop pour son moral, et même si c'était absurde, elle ne se sentait pas d'y aller seule. Il y avait encore trop de souvenirs difficiles là-bas, des fantômes douloureux qui hantaient chaque espace, et pour lesquels elle n'avait aucune arme pour seulement accepter leur présence d'une manière paisible. Et Neve, elle n'avait de toute façon jamais eu un cœur très solide, elle avait toujours été tendre, protégée du monde et ses vices dans sa petite bulle de douceur, elle ne savait pas affronter les choses. Probablement qu'elle apprendrait, mais elle n'avait pour l'instant pas les capacités de le faire.
Et il lui semblait toujours avoir oublié quelque chose. Etait-ce si important ? Elle faisait l'inventaire dans sa tête de tous les derniers évènements, les dernières préoccupations, mais ne trouvait pas vraiment ce qu'il y avait. Elle avait déjà commencé à préparer la rentrée à côté des traductions, préférant ne pas être prise de cours une fois la prochaine année scolaire arrivée et toujours avoir un plan d'action complet quoi qu'il arrive. Est-ce que c'était en relation avec une personne ? Elle avait bien envoyé une lettre à son amie @Levana Rosenthal pour lui proposer d'aller à un concert des Bizarre's Sisters cet été, et elle avait déjà déniché un livre d'images amusants à base de petits dragons qui faisaient des bonds d'une page à l'autre pour la fille de @Gabriel Standford (pourquoi ? Juste parce qu'elle avait trouvé le livre, et s'était dit que ça pourrait plaire à sa filleule. Probablement qu'elle gâtait un peu trop la petite Aurore). Est-ce que c'était quelque chose d'autre ? Il y avait bien une autre affaire bien plus signifiante dans sa vie dernièrement, puisque le mois précédent elle avait fait un arrangement pour sortir un de ses amis de la panade, et s'était retrouvée à se fiancer avec lui. Si on lui avait dit qu'un jour elle irait se fiancer avec @Thomas Buchanan, ce voyou de corgi de Serpentard... Mais c'était pour l'aider ! Il était peut-être un petit voyou, mais il était son précieux ami, et elle refusait de l'abandonner dans l'embarras ! La simple idée que les parents Buchanan aient suggérés de le fiancer à une complète inconnue avait bien chiffonnée le rousse. De toute façon, elle avait eu quelques désillusions sur ses propres idées de princes et princesses charmant-e-s, alors se fiancer avec un ami le temps de trouver quelqu'un ne la dérangeait aucunement...
Et donc, qu'oubliait elle ? Que manquait il ? Elle retournait encore au point de départ. Et il lui semblait que si elle oubliait quelque chose, peut-être que c'était en relation avec le travail. Ses traductions ? Non. Alors son travail de professeure ? Plus probable.
C'était ainsi qu'elle s'était retrouvée à nouveau dans les couloirs de Poudlard au début du mois de juillet, constatant en entrant dans sa salle qu'il sentait encore bon les effluves de chocolats chauds. Peut-être qu'à force d'en faire, l'odeur s'incrustait dans les meubles et les murs... Ce n'était pas faute d'aérer pourtant (sinon la pièce sentirait le phoque), mais il fallait croire que la salle de runes était officiellement devenue une salle de goûters. Il y avait encore quelques part de brioches et des madeleines dans les tiroirs de son bureau, au cas où. Entre quelques manuels, il y avait aussi toujours dans un coin de la pièce les fameuses tasses pour les boissons chaudes, des mugs aux motifs divers et colorés, souvent avec de petits animaux tout ronds se baladant sur la céramique. Sa tasse préférée était évidemment celle avec les petits chats aux pelages colorés qui jouaient gentiment entre quelques plantes vertes se balançant à chacun de leurs passages.
Vérifiant les copies qu'elle avait déjà préparée, espérant y déceler ce qui semblait tant manquer au point qu'elle en soit à faire des investigations au lieu de simplement réfléchir depuis le fin fond de son fauteuil dans son salon, elle aperçu soudainement passer quelqu'un devant sa salle. Ce quelqu'un, c'était la professeure de soins aux créatures magiques, la très discrète Kathleen Jones, plus communément décrite comme une petite souris dans l'esprit de Neve.
Habituellement, il n'aurait peut-être pas été possible de remarquer passer la brune, parce qu'elle était toujours exceptionnellement furtive, à se faufiler d'un coin à l'autre sans que l'on remarque véritablement son existence... Mais il n'y avait personne à Poudlard, alors évidemment, les pouvoirs de discrétion de sa collègue marchaient un peu moins biens... Et Neve, qu'est ce qu'elle voulait toujours faire en apercevant la petite bouille ronchon de la professeure de soins aux créatures magiques ? L'adopter, évidemment. Lui donner de la brioche, une bonne boisson chaude, et essayer de l'apprivoiser. Mais on n'apprivoisait pas vraiment Madame Jones, semblait il, elle était un peu comme un lançon, elle s'échappait et glissait entre les mains, il y avait toujours quelque chose de très mystérieux chez elle qui faisait qu'elle finissait par paraître lointaine.
Pourtant, loin d'être découragée, l'ancienne Serdaigle s'était levée, puis, ouvrant la porte de son bureau juste après que Kathleen l'ait dépassée, elle avait lancé un joyeux : "Kathleen ! Ca fait vraiment plaisir de te voir !" Peut-être que le plaisir n'était pas partagé. Mais qui ne tentait rien n'avait rien ! Un jour elle réussirait à se rapprocher de sa collègue ! Elle ne s'échapperait pas des situations sociales pour toujours ! Et puis, comme ça, elle pourrait l'emmener traîner avec les autres professeurs parfois... Même si elle se demandait bien ce que ça donnerait si Kathleen était obligée de traîner avec @Jameson Clearwater... Lui ferait il peur ? Il n'était pas méchant, mais c'était toujours un ours après tout. Un jour, elle lui permettrait d'achever sa meilleur transformation pour qu'il passe du côté Bisounours de la Force... Mais pas maintenant, il était encore un peu trop brutal.
"Tu as quelque chose d'urgent à faire ? Sinon ça te dirait pas de venir à mon bureau ? J'ai des madeleines et de la brioche encore. Tu mérites bien une petite pause, non ?" proposa Neve, le visage barré d'un large sourire enthousiaste. Elle allait... traîner la petite souris dans son bureau... Et lui donner beaucoup de brioche... Il fallait bien la nourrir, elle n'était pas bien épaisse, pauvre petite souris !

Les élèves étaient partis et le silence était tombé comme un voile sur tout Poudlard. L’école était vide. Vide ? Non, pas tout à fait. Pour Kathleen, l’école était au contraire pleine d’une vie nouvelle, d’une vie bouillonnante ici et là qu’on ne voyait que lorsque l’on prenait vraiment le temps de s’y attarder. Perchée sur le toit des écuries, les deux grands yeux noisette de la féline passaient avec une tendresse presque maternelle sur les quelques écureuils imprudents qui dévalaient désormais les grands pins à la recherche, plus loin, de glands et de noisettes.
Là, Monsieur Renard sortait de ses fourrées sur la pointe des pattes à la recherche de quelques jeunes lapins imbéciles. Les oiseaux, eux aussi, étaient revenus et dans le brouhaha de l’heure bleue, le chat gris reprenait ses belles couleurs noires de jais et s’étirait, avant de s’ébrouer légèrement. Le pelage fort épais appréciait les rayons du soleil avant que la langueur ne s’abatte lentement sur l’esprit de la chatte.

@Braxton Clearwater était en général la première de ses pensées. Elle lui était généralement douce au début, puis elle devenait moqueuse et rapidement acide, pour ne pas dire rance. La chatte alors penchait la tête, les oreilles un peu basses sur le haut de sa tête, en se disant que ce serait peut-être pour ce soir, ou pour demain. Alors là, le soleil ne pouvait rien. Ses rayons aussi chaleureux et pénétrants étaient-ils se retrouver bien incapables face au félin qui se détournait aussitôt pour mieux retourner dans les ombres.

En un bond ou deux, il était déjà au pied de l’écurie, à reprendre une forme ayant d’humaine seulement l’apparence, les contours. Même ainsi, la chatte se voulait sauvage, le regard toujours en coin, le sourire généralement absent. Comme un animal coincé dans le corps d’une femme, elle donnait des impressions d’être à part du monde, d’être souvent à l’ouest – ou à l’est, mais jamais à sa place.

Où était sa place ? C’était bien la question.

Dans le silence agréable des plaines balayées par les bruyères, dans le sifflement joyeux des oiseaux. Son arbalète sur le dos et ses grandes bottes lui donnant des airs de Chat botté, Kathleen traversa en silence le parc de Poudlard. Elle prenait le temps depuis la fin des cours de passer à l’intérieur du Château, ne serait-ce que pour saluer le Concierge mais également Nasreen qui furetait toujours aux premières heures du jour avant de rejoindre son mari pour le reste de l’après-midi.

C’était aussi l’occasion de voir comment se portaient les elfes de maison et de prendre le petit déjeuner avec eux (ça leur faisait si plaisir d’avoir au moins une personne à nourrir et Kathleen se régalait à leur demander spécialement pour elle du black pudding dès l’aube… même si elle ne leur aurait jamais dit que ça ne valait pas celui de la planque).

Il doit y avoir un chat à l’étage, avait commencé à raconter un des elfes.
Kathleen haussa un sourcil, penchant la tête d’un air curieux. Qui pouvait bien abandonner son animal pendant les vacances ?
Les elfes de maison n’étaient pas des menteurs, aussi Jones termina par y croire.

Ce jour-là elle fit le tour des étages, commençant par le plus haut, tentant de voir où pouvait bien se cacher le dit chat que les elfes de maison avaient eu tant de mal à lui décrire. Puis elle avait poursuivi jusqu’aux tours, profitant de l’absence des élèves pour visiter les tours de Serdaigle et de Gryffondor, mais là aussi, même sur les couvertures et les coussins épais aux couleurs de sang et de ciel, pas l’ombre d’un matou, pas même un poil.

Retournez aux cuisines, je m’occupe de le retrouver, avait fini par geindre la professeur de soins aux créatures magiques, commençant à se demander si ce n’était un délire des elfes de maison. A force de se cogner la tête aux poêles et aux casseroles…

Les mains enfoncées dans les poches de sa veste d’été, Kathleen maugréa dans ses moustaches – de chat. Elle commençait à lister des hypothèses qui allaient de mal en pis. Peut-être que les elfes avaient confondu un rat et un chat. Peut-être que ce n’était qu’un tour de Peeves. Peut-être que ce n’était qu’une ombre. Peut-être… peut-être que c’était un matagot ?

Retenant de pouffer de rire avec elle-même en imaginant la tête de ce bon @Braxton Clearwater, si sérieux derrière sa moustache, presque piqué de sa propre bêtise, le sourire de la professeure disparut en entendant du bruit au second étage.

Curiosité oblige, Kathleen sortit les mains des poches et entra dans le couloir. C’est à peine trop tard qu’elle comprit que @Neve Walsh était là, et avec encore un poil plus de retard qu’elle se fit happer par la voix de cette dernière qui la coupa net dans son élan visant à simplement fendre le couloir et ne pas se retourner.

Sautillant presque sur un pied pour faire demi-tour, un sourire pincé sur les lèvres, Kathleen eut un petit : « ooh Neve… » qui manquait un peu de surprise, parce qu’il était malgré tout difficile de surprendre celle qui semblait toujours sur le qui-vive, à l’affût constamment.
« Je ne savais pas que tu revenais pendant les vacances, ça me fait plaisir de te voir » osa-t-elle du bout des lèvres. C’était vrai malgré tout. Neve Walsh était ce genre de personne toute faite de douceur et de dévotion. Elle lui rappelait par certains côtés une mère attentionnée, de celle que l’on voit dans les feuilletons de noël. Par d’autres, cette vision lui était aussi douloureuse et violente qu’une gifle, parce que si Neve Walsh était douce, c’était pour Kathleen parce que la vie ne l’avait pas effleurée.

Les yeux du félin observèrent avec une certaine distance le petit jeu de tentation de Neve. Qu’on ne s’y trompe pas, le chat savait bien que c’était un piège – honteux – à base de brioche et de chocolat. Deux choses que Kathleen avait presque en horreur, elle qui avait la langue râpeuse des félins n’appréciait pas tant que ça le sucre. Trop peu habituée sans doute dans l’enfance et encore moins dans l’adolescence, dans une maison pour orphelin où prendre du plaisir en mangeant était un péché – celui de la gourmandise – que l’on soignait par… bien des façons.

Pour autant, Kathleen souffla par le nez, ses épaules se détendant doucement. Il était encore tôt. Trop tôt pour s’inquiéter, trop tôt pour fuir pour aucune raison.

« Ok pour la pause, mais pas de brioche pour moi, j'ai les canines fragiles » se contenta de plaisanter Jones avec un petit sourire avant de finalement approcher et entrer dans la salle de cours.

La chatte repéra presque aussitôt le bureau, les documents et reprit, toujours piquée de cette curiosité innée : « Tu as oublié quelque chose ? Si tu as besoin, la prochaine fois envoies moi un hibou. Je demanderais au Concierge de te faire parvenir tout ça, si ça peut t’éviter un déplacement. »

Pas que c’était pénible de venir jusqu’à Poudlard, mais Kathleen imaginait que @Neve Walsh avait mieux à faire de ses journées chez elle, dans sa famille. Neve n’en parlait jamais (d’ailleurs, elle parlait assez peu d’elle-même maintenant que la chatte y pensait), mais n’importe qui aurait craqué pour elle non ? Elle avait tout de la femme parfaite, de la mère idéale. Du moins dans les yeux de Jones qui s’installa sur une chaise de l’autre côté du bureau de Walsh.

Les brioches étaient encore chaudes. Un sourire amusé peignit le visage de Kath’ sans qu’elle ne dise un mot.

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KATHLEEN JINXED JONES
“And though she be but little, she is fierce.”

INFOS FICHE DE PERSO

ft. @Kathleen J. Jones

Neve était ravie d'apercevoir sa collègue. Si c'était partagé ? Elle n'en savait rien, elle se disait juste que Kathleen était de toute façon quelqu'un de très timide, et qu'ainsi, peut-être qu'elle avait pu lui faire un peu peur en l'interpellant. Donc quand elle sembla à deux doigts de faire demi-tour illico presto, elle se sentit juste quelque peu désolée. Ah, pauvre petite souris... Les petits animaux comme ça étaient plutôt connus pour être cardiaques, il fallait faire attention... Elle avait lu beaucoup de revues, notamment des ouvrages sombres associant des animaux à des personnalités humaines (du carburant pour sa propre lubie), et les rongeurs allaient souvent aux personnes craintives. Il lui semblait bien que la professeur de soins aux créatures magiques était ainsi, discrète, toute petite présence dans un lieu trop grand, une existence repliée sur elle-même, peinant à prendre confiance en quoi que ce soit ou quiconque... Il fallait être doux et patients avec ces gens là ! Et puis qui ne ferait pas ce genre d'efforts pour une si adorable petite souris..?
Sa collègue ne semblait pas si surprise de la voir apparaître malgré tout, probablement parce qu'elle semblait comme les rongeurs, toujours sur le qui-vive. La professeur de runes se demandait bien comment seulement quelqu'un pouvait avoir autant d'angoisse en elle, c'était comme si la petite jeune femme aux cheveux bruns était une constante boule de stress. Il y avait en effet des gens anxieux... Mais la tentation était forte de lui prêter des ouvrages sur la relaxation, ou de lui glisser des sachets pour se faire des camomilles dans ses affaires... Mais peut-être que si elle le faisait, elle perdrait une partie de la maigre confiance que lui octroyait sa collègue, en partant du principe qu'il y avait seulement un semblant de foi que celle-ci lui octroyait... Peut-être que ce n'était pas du tout le cas, mais il lui semblait déjà que si elle pouvait parler à Kathleen sans que celle-ci ne s’éclipse mystérieusement était un bon début.
Elle savait que Kathleen restait ici toutes les vacances, mais la savoir au deuxième étage la surprenait un peu plus. Qu'y avait il ici qu'elle pourrait chercher ? La directrice n'était pas présente, son bureau était donc fermé, et il n'y avait sinon que des salles de classes... Ah, peut-être était-ce en relation avec ses animaux ? Peut-être qu'une petite bêtise s'était sauvée dans les couloirs ? Une petite souris sur les traces d'une autre petite créature... C'était mignon.
Le visage de la rousse s'illumina à nouveau lorsque Kathleen accepta finalement sa proposition. Une victoire ! C'était une victoire ! Bien sûr que c'était une victoire notable, il était si difficile ~~de piéger~~ d'inviter sa collègue dans son bureau... Elle était souvent occupée ou elle ne passait tout simplement pas au deuxième étage, même si la professeure de runes se creusait l'esprit pour savoir comment l'attirer. Pas de brioche elle avait les canines fragiles..? Qu'est ce que ça voulait dire ? Elle n'aimait pas la brioche ? Probablement. Peut-être que c'était une occasion en or d'enquêter sur ce qu'aimait manger sa collègue, ça pourrait toujours permettre d'aussi attirer un plus large panel d'étudiants... Les sucreries ne gagnaient pas le cœur de tout le monde après tout, mais elle se voyait mal distribuer des carottes. "Pas de soucies. Tu voudras boire quelque chose ? J'ai du thé et du chocolat chaud ! Il me semble aussi avoir de la tisane, mais à cette heure-ci, ce n'est peut-être pas bien.." La tisane c'était pour les étudiants qu'elle attrapait à traîner dans les couloirs en soirée, ceux qui avaient une triste mine et parfois venaient confier faire beaucoup de cauchemars et ainsi peiner à dormir. Elle leur servait toujours une de ces boissons chaudes, espérant que ça pourrait les aider à trouver le sommeil, mais elle n'était jamais bien sûr en reprenant le chemin de chez elle de si ça aurait vraiment aidé...
Elle retourna donc à son bureau en compagnie de sa collègue, suivant le regard de celle-ci qui s'était posé sur la pile de documents sur son bureau. La proposition qui suivit confirma juste à Neve à quel point Kathleen était adorable. Ah, petite souris... Si gentille petite souris... Elle était peut-être timide, mais elle faisait toujours tant pour autrui ! L'envie de lui tapoter le crâne ou de lui tirer les joues était très forte, mais elle se retiendrait. "C'est adorable de ta part de proposer, merci. Je n'avais rien oublié, mais j'ai eu des doutes et tu sais... Oublier quelque chose pour la rentrée c'est toujours un peu angoissant, personne ne veut commencer septembre du mauvais pied !" Quelques erreurs plus tard dans l'année étaient à son sens moins graves, mais un bon départ était essentiel pour que les étudiant-e-s aient confiance en les capacités de leur professeure. Même si, de toute évidence, toutes les erreurs lui semblaient graves : elle n'aimait pas oublier quelque chose ou se tromper. Même si la plupart des mauvais pas consistaient en son laxisme total en tant que professeure, l'idée d'oublier un détail, un devoir, ou quoi que ce soit de ce type lui hérissait les poils.
En revenant à ses interrogations sur pourquoi Kathleen était à cet étage de l'école, elle demanda donc ensuite : "Tu cherchais quelque chose au deuxième étage ? J'aurais jamais pensé te voir à cet endroit auparavant, c'est une des créatures dont tu t'occupes qui a réussi à entrer ?" Le soucie étant que Kathleen s'occupait vraiment de beaucoup d'animaux différents... Cela pouvait être un minuscule Niffleur comme une plus grosse bête qui pourrait potentiellement aller manger les rideaux ou causer le bazar dans la salle de potions... La salle de potions... Un lieu dangereux, à son humble avis...

Le visage de Neve s’illumina comme si elle venait de lui offrir le plus beau des cadeaux. Kathleen ne pensait pas que sa présence en était une. C’était même souvent l’inverse qui lui venait à l’esprit. Le chat noir n’avait jamais été associé à autre chose qu’à la malchance et aux desseins funestes de ceux qui sont pourchassé par la Fatalité. Elle-même se sentait parfois prise en étau, étouffée par les crocs du Destin.
Elle se demandait si Neve avait eu l’existence aussi facile que ça. Avait-elle déjà souffert des situations desquelles elle n’avait pu se libérer ? Un mariage arrangé ? Une famille étouffante ? C’était déjà beaucoup d’avoir une famille, pensa Kathleen en suivant la professeure.

« Du café noir, sans sucre, si tu as… » souffla doucement la chatte.
Par curiosité, ses iris noisette passèrent sur le bureau de Neve. Elle offrit son aide par réflexe, par habitude. Se rendre utile était agréable à Kathleen. C’était même devenu un besoin, pour ne pas se rendre à l’évidence qu’elle n’avait pas grand-chose dans la vie. Elle eut une petite pensée pour @Braxton Clearwater avant de froncer légèrement les sourcils, préférant balayer cette élucubration passagère.

« C’est vrai » commenta simplement Kathleen, les traits un peu tirés, de même que son sourire pincé. Cette fois, elle imaginait un peu la tête de @Jameson Clearwater en la découvrant toujours à Poudlard après ce qui s’était passé récemment. Elle cligna des yeux, détournant la tête avant de compléter à demi-mots : « il faudrait que je commence à travailler un peu le programme du Ministère… »

Est-ce que ça servirait à quelque chose ? Jameson était bon ami avec @Luke Korrigan. Ils pourraient, à plusieurs, aller voir Nasreen et… Sa gorge se serra un peu, alors que @Neve Walsh continuait de naviguer dans sa salle de cours, fouillant et farfouillant ici et là. Kathleen souffla par le nez, non pas parce qu’elle était impatiente ou agacée, mais par dépit.

Nerveusement, sa main se mit à froisser le bas de son t-shirt, avant de se détendre de nouveau devant les interrogations de Neve mais aussi son café chaud.

« Ah ? Je… Les elfes de maison disent avoir vu un chat rôder dans les environs. J’étais juste venue m’assurer qu’un élève n’avait pas oublié son compagnon pour l’été », le visage de Kathleen se figea dans une expression ennuyée, froissée à l’idée qu’on puisse oublier son animal de compagnie, et en même temps il lui revint à l’esprit la disparition tragique de ses deux croups. Elle n’était personne pour donner des conseils, pas vrai ?
« Mais je crois qu’ils déraillent » ajouta-t-elle finalement sur un ton plus détendu, « à moins que tu l’aies vu toi aussi ? »

Noir, à la queue en panache, au poil fourni. Un bel angora aux yeux brillants et noisette. Si les elfes de maison avaient été plus clair, sans doute que Kathleen aurait-elle fini par en sourire, de la même façon moqueuse qu’elle observait parfois @Braxton Clearwater quand il lui parlait de son matagot. Comme si l’animal lui appartenait. Comme si… comme s’il y tenait.

« Peut-être que c’est un matagot » souffla la professeure, laissant la morsure un peu amère d’un été foiré lui revenir en pleine poire.

Le plus dérangeant, c’était de se dire qu’il ne serait plus possible d’utiliser cette excuse pour venir se lover dans le lit lorsque les nuits étaient trop froides ou solitaires.

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KATHLEEN JINXED JONES
“And though she be but little, she is fierce.”

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ft. @Kathleen J. Jones

CW : références à la mort de la fille de Neve

Ignorant tout de ce qui pouvait tourner dans l'esprit torturé de sa discrète collègue, Neve se contentait d'être simplement heureuse de pouvoir la croiser. Kathleen était une personne mystérieuse, elle ne savait pas grand chose d'elle sinon qu'elle était parfois si silencieuse qu'on ne pourrait remarquer sa présence sans se retourner. C'était comme si elle était une enfant qui marchait sans cesse sur la pointe des pieds par crainte de se faire attraper debout après l'heure de coucher par ses parents, si ce n'est que la nuit avec elle semblait infinie. Elle semblait toujours devoir pour une certaine raison être comme un petit animal discret pour échapper à l'attention d'autrui, comme rongée par une perpétuelle anxiété qui ne s'expliquait pas quand on connaissait si peu une personne. Mais Neve savait juste que Kathleen, bien que discrète, était une collègue fiable, et ça lui suffisait pour avoir envie de faire les efforts nécessaires pour l'approcher. La simple idée de pouvoir l'inviter dans son bureau était un pas en avant à ses yeux, c'était toujours un petit évènement exceptionnel, un petit quelque chose obtenu, trois fois rien mais tellement aussi... Il fallait laisser à autrui le temps, probablement que sa collègue serait moins angoissée si on lui laissait l'occasion de le faire, et ça impliquait de faire preuve de patience, certainement.
Lorsque la brune se contenta de demander un café sans sucre, Neve hocha simplement la tête, ajoutant un "Ah, je dois en avoir, certains élèves ne boivent que ça aussi, il faut bien avoir du stock pour les accueillir..." Même si elle était toujours un peu surprise de servir une telle boisson à de tous jeunes adultes, après tout, il y avait bien des amateurs de saveurs amères... Ce qui n'était pas le cas de la professeure de runes, elle qui avait toujours été amatrice de friandises plus que tout dans son enfance, et n'avait jamais vraiment appris à apprécier ce qui était acide ou amer. Elle n'aimait pas ce qui piquait, ni ce qui restait au fond de la gorge comme les relents douloureux des choses que l'on souhaitait à jamais oublier.
Si le fait que Kathleen propose son aide avait surtout fait noter à Neve à quel point elle était adorable, avec quelques secondes de recul elle s'était dit que peut-être qu'elle était aussi un peu anxieuse à l'idée d’interagir avec autrui sans trouver son utilité. Elle avait rencontré beaucoup de personnes dans sa vie qui, machinalement, tendait à ne pouvoir fonctionner dans la vie sociale qu'en s'assignant un rôle ou une raison d'occuper l'espace. Si ces personnes ne trouvaient pas de sens à leur présence dans une situation, l'anxiété tendait à les rattraper... Etait-ce le cas de sa collègue ? Elle n'en était pas certaine, elle n'en savait pas assez pour conclure quoi que ce soit. Écoutant la voix basse de son interlocutrice, elle s'était attelée à préparer une boisson chaude adaptée, hochant la tête à sa remarque. Le programme du Ministère... Ah, il était vrai que la brune n'était pas professeure depuis si longtemps... "Si tu as besoin d'aide avec quoi que ce soit pour l'organisation, n'hésite pas à m'envoyer un hibou. Tu ne déranges pas, je m'ennuie souvent pendant les vacances, même si j'ai toujours beaucoup de lecture..." Parce qu'il y avait toujours un vide. Un vide parce qu'elle n'osait plus rentrer à Melrose voir sa famille comme avant, parce que le manoir était hanté, qu'il n'y avait plus de petite fille pour lui courir dans les bras à peine aurait elle passé la porte. Il n'y avait plus de jeune homme pour l'embrasser, plus d'enfant à cajoler, que le regard malgré tout désolé de ses parents et sa grand-mère qu'elle ne supportait plus de voir. Sa vie était devenue vide, même si elle avait tout fait au possible pour le combler, quand elle n'avait plus rien à faire, peut-être que les choses étaient plus ardues...
Suite à cela, elle interrogea Kathleen sur sa présence à l'étage, curieuse de savoir ce qu'elle y faisait, baguette à la main en surveillant l'état de la boisson sous sa supervision. Sa collègue lui révéla alors qu'elle était à la recherche d'un chat, et qu'elle s'inquiétait qu'il ait pu être oublié par un étudiant. C'était en effet assez inquiétant pour se mettre à la recherche de la petite bête, au moins pour s'assurer qu'il n'allait pas mourir de faim... Et pour pouvoir le rendre à son humain et tirer les oreilles à celui-ci aussi. Qui donc oubliait son animal de compagnie à l'école ?! "Je ne l'ai pas vu, non. Peut-être qu'ils ont mal vu ? Ou alors que c'était une illusion ? J'espère juste que s'il y a un petit chat dans les couloirs, il arrive au moins à se couvrir les jours de pluie et à se nourrir..." Secouant la tête, elle revint avec le cafetière pour verser le café dans un mug décoré par plusieurs petits félins sautillant d'un côté à l'autre de la céramique pour attraper un petit papillon bleu.
L'évocation d'un matagot fit doucement rire la professeure de runes, qui s'était assis de son côté du bureau, la tête penchée de côté, pensive. Elle ne croyait pas qu'un si adorable petit chat qui ramenait de l'or pour son maître puisse le faire pour un but maléfique, dans ces histoires elle songeait surtout que ces animaux étaient probablement plus dévoués que potentiellement intéressés et maléfiques. "Les matagots peuvent être de gentils petits chats aussi, je ne crois pas aux histoires les décrivant maléfiques. Ils portent plutôt chance d'une certaine façon, non ? Et puis, échanger son âme pour obtenir un chat... Peut-être que c'est surtout que lorsqu'on accueille quelqu'un ou quelque chose dans sa vie, un humain, une créature ou un animal, on lui donne une petite part de notre cœur. Ce n'est pas mauvais, tant que ça dure, ça fait des souvenirs... Le plus dur c'est surtout de dire au revoir..." Dans sa vie en majeure partie paisible, la plus grande épreuve qui avait été mise dans le chemin de Neve avait notablement été le deuil. Elle était en chemin, mais celui-ci était sinueux, avec des chutes, des pentes à monter et descendre, des obstacles à sauter... Ce n'était pas comme si Moira était juste partit un peu plus loin, c'était surtout qu'elle ne reviendrait jamais, qu'elle était loin, et que la jeune femme n'avait rien à se dire pour se consoler. Elle ne regrettait aucun instant pour le temps que ça avait duré, mais il y avait bien une partie de son cœur qui était partie avec ce qu'elle avait perdu.
"J'imagine que ce qui est diabolique, c'est que comme tous les êtres, même un matagot ne reste pas pour toujours. Mais s'il y en a dans les couloirs, peut-être qu'on devrait lui laisser du thon, tu ne crois pas ?" Elle ne s'y connaissait pas tellement en chats, bien qu'elle ait grandit avec quelques uns de leurs représentants au manoir de Melrose. Sa grand-mère en avait eu quatre, un tigré, deux noirs nuits, et un chat tacheté avec de petites chaussettes blanches aux pattes qui lui donnaient un air comique s'associant à une démarche princière. Mais s'il y avait quelqu'un qui s'y connaissait en animaux, c'était bien sa collègue, non ? Alors elle releva les yeux vers elle, ses grands yeux clairs allumés d'une lueur curieuse : "Tu sais ce qu'aiment manger les chats ? Après tout, c'est toi l'experte, non ? Comme ça je pourrai aussi donner un petit quelque chose à celui qui vient souvent à ma fenêtre à Pré-au-Lard..." Elle était professeure de soins aux créatures magiques, bien sûr qu'avec les bestioles à poils, plumes et écailles elle en savait plus que le commun des mortels. Et Neve avait pleinement confiance en son expertise.

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