Source et pacte. (Tyler)

11.12

J’arrivais sur les coups de 18h, comme à mon habitude pour les rencards. J’avais également choisis toujours le même endroit, ce bon vieux Chaudron Baveur. Les filles se sentaient généralement en sécurité ici, et c’était excellent pour draguer. Bon, c’était la version officielle, que j’utilisais pour rencontrer ma source. Celle qui, ne choquerait personne. Arrivant d’ailleurs au comptoir en avance, je me dirigeais vers le barman.

« Salut Teddy ! Tu vas bien ? »

Il leva le nez de ses affaires et me fit un grand sourire. Puis un clin d’oeil malicieux. Avec amusement, il me répondit :

« Salut Ebe ! Ca faisait longtemps que je t’avais pas vu. J’ai bien cru que t’avais trouvé quelqu’un et que j’allais perdre la moitié de mon chiffre d’affaire ahah. La même petite table au fond ? Reculée mais pas trop hm ? »

Je me mis à sourire tristement. Effectivement, je ne venais plus. Car récemment, j’avais compris quelque chose et j’essayais de recoller ça à ma vie comme je pouvais. Sans rien laisser transparaître ; je pris mon air de Don Juan, faux bien sur mais très bien exécuté pour dire :

« Et oui ! La dernière a bien failli me mettre la corde au cou ! Mais Ebenezer Grimm a toujours plus d’un tour dans son Havre-Sac ahah ! Ouais, la même table, avec la même ambiance. Ca choquera personne... »

Il me fit un clin d’oeil et lança le petit gramophone pour qu’il exécute une petite musique d’ambiance sympa que j’aimais bien. Méthodique, je me dirigeais vers la dite table, celle ou j’avais tant de fois menti pour avoir des femmes dans mon lit. Combien de fois, ici, j’avais promis que je ferai un amant exemplaire, prêt à m’engager ? Berçant d’illusions toutes celles qui étaient venues en leur faisant croire que j’étais le fameux prince charmant. Je commençais à avoir des regrets. C’était pas bon signe.
Mes yeux se plissèrent, quand je fis une femme s’asseoir en face de moi. Avec cette source, c’était toujours un plaisir de discuter. Mais malheureusement, c’était pour le boulot. D’ailleurs, j’espérais que personne du boulot n’allait me voir pour le rapporter à Nott. Sinon, j’allais devoir m’expliquer, mais après tout… Je lui devais rien.

« Bonsoir. T’as bonne mine. » dis-je avec un léger sourire.

Comme avec toute, je me levais pour lui tirer la chaise et l’inviter à s’installer. Un léger sourire aux coins des lèvres, charmeur malgré la mascarade, je revins m’asseoir et je levais la main. Teddy me fit un clin d’oeil appuyé et deux boissons arrivèrent vers nous, ainsi qu’un plateau pour manger.

« Je viens souvent avec d’autres nanas, ça fera pas suspect comme ça, et personne ne nous dérangera. Bien, commençons. Quoi de neuf là où tu vis ma chère ? »

Je lui souriais, mais bien évidemment, je voulais des informations sur le Marché aux Trolls. Qu’est ce qui se passait là bas, car même si j’y étais déjà aller, me faire surprendre la bas pouvait signifier mon arrêt de mort, et elle avait plus de chance d’obtenir des informations que moi. C’était à cela que servait les sources non ?

11 Décembre 2023 @Ebenezer Grimm

Source et pacte.

Un soupir passait mes lèvres en apercevant le regard noir que me lançait ma grand-mère. Elle avait le don pour n’être jamais d’accord avec moi, et si j’aimais bien cet aspect-là, je devais bien avouer que ça pouvait aussi rapidement devenir très agaçant. Fraterniser avec l’ennemi, comme elle le disait, ça ne se faisait pas. Pourtant je voyais là une occasion de pouvoir rester dans l’ombre et peut-être éviter les ennuis à venir avec le ministère. Je tenais à rester ici le plus longtemps possible et offrir un minimum de stabilité à mon fils… Au moins pour quelques années, si j’étais chanceuse. Un risque qui valait d’être prit si c’était pour lui.

Je reprenais l’apparence de cette blonde qui n’était qu’une petite criminelle du marché aux trolls comme il y en avait tant d’autres et qui ne se faisaient pas tant que ça remarquer pour l’instant. Combien de temps j’allais résister avant l’envie d’organiser un tournoi géant et mettre le bordel dans ce petit pays ? Le plus longtemps possible je l’espérais pour ne pas griller ma couverture…. Sous le regard encore plus réprobateur de ma grand-mère en voyant ma tenue bien trop décolletée à son goût, j’attrapais aussitôt ma veste en cuir et filais avant qu’elle n’ai le temps d’ouvrir la bouche.

*****

Le chaudron baveur… Un pub banal du chemin de traverse où les gens ennuyeux allaient… Et c’était là pour une fois que j’avais rendez-vous. Pas vraiment étonnant quand je savais que l’homme que je devais voir faisait parti du ministère. Et ça n’allait pas être celui-là qui allait briser le cliché apparemment. Je poussais la porte, retenant au mieux une grimace de franchir mes lèvres avec la musique d’ambiance romantique qui venait irriter mon audition… Après un bref regard à la salle, j’apercevais finalement l’homme que je venais voir… Son style bureaucrate ne trompait guère et un léger sourire moqueur s’installait déjà sur mes lèvres en m’approchant. Il se relevait même pour me tirer la chaise, sérieusement ? On ne pouvait pas dire que j’étais habituée à ce genre d’attitude vu les endroits que j’avais pour habitude de fréquenter. Apparemment il devait avoir peur que je me brise un poignet en tirant moi-même ma chaise comme une grande… Je ne le remerciais évidemment pas et me contentais de poser mon regard dans le sien une fois installée :

▬ J’ai toujours bonne mine.

Un sourire provocateur passait sur mes lèvres à ce qu’il me disait ensuite. Je récupérais mon verre, buvant tranquillement une gorgée avant d’y reposer face à moi…

▬ Ah ouai ? Ca marche vraiment tout ça ou t’en invites souvent parce qu’elles s’enfuient toutes au final ?

Avec un sourire autant amusé que provocateur, je le dévisageais ensuite plus sérieusement, reprenant plus doucement :

▬ Y a pas mal de choses qui s’y passent t'sais… Comme un auror qui me saute dessus y a pas si longtemps quand je me promenais juste à l’allée des embrumes. Si tu veux des infos, j’espère pour toi que ça ne se reproduira pas. Débrouilles-toi pour que j'sois tranquille avec tes potes.

Je m’amusais quelques instants à faire tournoyer le liquide dans mon verre, rajoutant en haussant alors les épaules :

▬ Surtout en ce moment. Vous aurez vraiment besoin d’infos si vous ne voulez pas vous retrouver dépasser…

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Tyler Argyros

Prenant mon verre, j’écoutais sans rien dire ce qu’elle me disait concernant mes techniques. Déposant ce dernier après avoir bu quelques gorgées, je me mis à sourire en coin et je répliquais sur la même ton cynique et sarcastique que le siens :

« Evidemment que ça marche. Deux fois sur trois, je dirais. Mais c’est pas vraiment la question du jour. »

Je lui fis un léger clin d’oeil. Puis je me mis à rire quand elle évoqua visiblement une altercation avec le bureau des Aurors. Soupirant, j’ouvris la carte pour voir s’il y avait autre chose à manger pour la suite dans cette satanée Auberge car intimement j’avais la conviction que l’échange avec ma source serait assez long.

« C’est vrai que c’est peu commun, de tomber sur le Bureau des Aurors en pleine Allée des Embruns. Si tu veux un passeport diplomatique pour avoir le droit de faire toutes les conneries du monde, je te recommande la Confédération Internationale des Sorciers. Ou alors, présente toi en tant que Ministre. »

Mon ton était légèrement cassant, car ce n’était pas de ma faute si des Aurors faisaient leur travail dans cette foutue allée. Elle n’avait qu’à pas continuer les conneries. Je relevais les yeux vers elle, les détachant de la carte et fronçant les sourcils, ma curiosité étant piquée au vif car visiblement elle avait des informations assez importantes à fournir aujourd’hui.

« Dépasser vraiment ? Oh, c’est que ça doit être du lourd alors. »

Je lui fis un léger sourire un peu provocateur dont j’avais le secret. J’étais réputé pour avoir un visage et des expressions qui pouvaient rendre fous mes interlocuteurs. Et là, je ne ménageais pas mes efforts pour que ce soit le cas. Elle essayait de me mettre la pression d’entrée de jeu, et je détestais ça.

« Ecoute, c’est très simple. Soit tu coopères en nous donnant des informations, et effectivement tu as le droit à une protection ainsi que tes proches. Soit tu continues à faire l’électron libre, et dans ce cas là je peux rien te promettre. Je n’ai pas un bras assez extensible pour empêcher le Bureau des Aurors de mettre la main sur des criminels prient en flagrant délit malheureusement. »

Je refermais la carte, portait mon verre à mes lèvres et décidait finalement d’arrêter les enfantillages pour faire preuve d’un peu plus de diplomatie. Réfléchissant à un angle d’attaque, je commençais simplement par dire :

« C’est progressif, et la méthode suit des étapes. Tu es une source, et en tant que tel, tu as le droit à une certaine forme de protection tant que ça ne dépasse pas certaines limites. En gros, faut aussi y mettre du tiens. Si tu n’en aies pas capable, l’accord ne tient plus. On ne peut pas se permettre de faire un scandale d’État en ce moment. Si on t’avait arrêté pour pratique de Magie Noire, il aurait été impossible de te faire libéré sans que cela n’éveille les soupçons des journalistes. Et tu sais que l’opinion public est une ligne directive que le Ministre en personne adore suivre depuis l’échec d’Adair Dunn. »

Je bus quelques gorgées. Tout en soupirant. J’aimais pas trop bossé, mais c’était mieux que de remplir tout un tas de dossier au Département des Mystères.

11 Décembre 2023 @Ebenezer Grimm

Source et pacte.

Je m’adossais contre la chaise en regardant ce bureaucrate avec son sourire qui aurait sûrement été à lui seul un prétexte suffisant pour que les trois quarts des personnes du marché aux trolls veulent le buter. Sûrement pour cette raison qu’il cherchait des sources sans avoir à y aller lui-même… Ou peut-être simplement qu’il était bien plus à l’aise derrière un bureau, à lire et ranger des dossiers. Je ne perdais pas pour autant patience, des chieurs j'en avais pleins sur le marché, s’il voulait jouer à qui pouvait pousser le plus l’autre à bout, je pouvais me révéler être une adversaire tout aussi redoutable que lui. J'excellais même dans le domaine ! Je l’écoutais me raconter ses conneries sans rien dire jusqu’à ce qu’il finisse enfin… Je le fixais toujours sans lâcher son regard puis je laissais à mon tour un sourire des plus cynique m’échapper. Il se foutait de ma gueule celui-là.

▬ La seule chose que j'te demande c’est que tes potes sachent que j'suis de ton côté pour qu’ils me laissent tranquille… C’est ce qui sert justement à éviter l’étape de l’arrestation. T'es au courant ? Mais si vous n’êtes pas capable d’au moins communiquer entre membres du ministère, tu ne me sers clairement à rien. Tu n’as aucune protection à m’offrir en réalité d’après ce que tu m'dis, mise à part tes belles paroles.

Avec sérieux malgré mon sourire amusé et provocateur qui restait, je finissais d’une traite le verre, déjà prête à mettre finalement les voiles :

▬ J’pourrais m’attirer des ennuis au marché si on apprend que j'discute avec des gens comme toi, et c’est des problèmes dont je m’occuperais seule. Tout comme pour obtenir tes précieuses infos…. Mais toi, tu n’es même pas capable d'parler avec tes collègues pour que j’sois un minimum couverte ? Tu vas devoir te débrouiller sans moi mon grand. J'prends pas des risques gratuitement. Si tu n’as rien à m’offrir qui m’intéresse, je n’ai rien à t’offrir non plus.

Je le regardais, toujours aussi provocatrice tandis que je rajoutais avec une pointe d'ironie :

▬ Tu sais un truc simple peu suffire comme « touchez pas à la ptite blonde super sexy du marché, on s’entend bien ! » …. Tu t’en sens capable ? Ou c’est au dessus de tes forces ?

Je lui offrais un sourire entendu puis terminais cette fois :

▬ Sinon tu reviendras me voir quand finalement tu auras compris que j’plaisantais pas et que t'auras des morts… Et que mes infos valaient bien un minimum d’effort verbal de ta part pour que je puisse avoir ma carte blanche...

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Tyler Argyros

Je l’observais, buvant encore une gorgée et je restais impassible. Pour que personne ne se doute de quoi que ce soit, je me contentais de continuer de sourire, alors qu’elle me prenait vraiment au dépourvu. Elle ne comprenait pas. Avoir une protection n’était pas aussi facile, surtout quand on faisait n’importe quoi. Qui plus est, les informations n’étaient pas encore assez importantes pour que je puisse ouvrir une procédure.

« Tu confonds protection et immunité. Ce sont deux choses différentes. La protection demande un certain niveau de discrétion, alors que l’immunité offre un bouclier contre les lois. Malheureusement, avec cette dernière, tu ne seras pas au dessus d’elles, et donc je ne pourrai rien pour toi si tu es au mauvais endroit, au mauvais moment, pour de mauvaises choses. »

Je posais mon verre et j’avais arrêté de sourire. Je réfléchissais, car les informations qu’elle avait à nous fournir semblaient sérieuses. Ou alors, elle mentait parce qu’elle était en danger et qu’elle avait besoin de cette protection. Je fronçais les sourcils, cherchant à répondre au mieux à sa provocation.

« Il me faut des garantis, aussi. Je peux pas me permettre d’engager une procédure sur des rumeurs. On a peu d’accès au Marché aux Trolls, et c’est bien là le problème. »

C’était une des rares sources que j’avais là bas et elle était en train de me filer dans les doigts. Mais en même temps, encore une fois, je ne pouvais pas me permettre de me retrouver en porte-à-faux avec la Brigade Police Magique ou pire, le Bureau des Aurors.

« La communication entre les services, c’est pas notre fort. Mais si les informations que tu donnes sont sérieuses, et sont vérifiables, alors effectivement j’ouvrirai une procédure. Mais je peux pas te l’offrir comme ça, comme un enchantement, et gratuitement. Surtout quand tu te permets de continuer ton petit numéro de malfrat du dimanche. C’est incompatible. Il faut que tu comprennes que c’est quantifié, ce genre de service. Que si jamais les informations sont fausses, et qu’en plus on protège une criminelle, je vais me faire défoncer. Mais ça t’en a un peu rien à foutre je crois. »

Je terminais ma bière et je levais, avec le sourire bien sur, ma main pour qu’une autre arrive. Un bouquet de fleur arriva également, et je soupirais. Je les déposais devant la jeune femme en ricanant :

« Je te jure, je fais pas ça d’habitude. Le serveur a du voir que j’étais en mauvaise posture et il a voulu me filer un p’tit coup de pouce. Je suis sur qu’elles iront très bien dans ton petit bouiboui au Marché ! »

Je me mis à ricaner et je lui tendis les fleurs, puis, je repris mon sérieux et je baissais un peu la voix :

« Ca t’offre une opportunité de changer de vie. Toutes nos sources ont une bonne protection, mais une fois le travail accompli. Une belle maison, un quartier sympa dans un village magique, une vie calme et sans histoire… Je peux pas faire mieux. Même pour tes beaux yeux… » dis-je un peu désolé.

Puis, je me redressais un peu, la pointant avec mon verre pour finalement dire :

« Sinon tout baigne, hormis le petit coup dans l’Allée des Embruns ? T’as assez d’énergie pour m’engueuler, c’est plutôt bon signe non ? »

11 Décembre 2023 @Ebenezer Grimm

Source et pacte.

Il voulait des garantis avant d’engager une procédure… Il était méfiant et il avait raison, je pouvais tout autant l’arnaquer que lui dire la vérité. Et on ne pouvait pas dire que ma parole de criminelle avait une grande valeur, surtout quand l’honnêteté ne faisait pas parti de mes qualités. Il m’avouait avoir peu de sources sur le marché aux trolls et je comptais bien sur ça pour réussir à obtenir un maximum d’avantages possible grâce à mon petit numéro. Et ça fonctionnait à merveille. Il réfléchissait et était prêt à faire des efforts. Je restais silencieuse, souriant en coin tandis qu’il reprenait en me faisant de nouveau la morale tout en comprenant qu’effectivement, ça m’était bien égal qu’il se fasse défoncer parce qu’il me protégerait… Amusée, j’finissais par prendre la parole en me redressant légèrement sur ma chaise :

▬ Tu t’attendais à quoi en ayant une source sur l’marché aux trolls ? Que je vendais des bonbons pour les enfants dans les rues ? Si j’me range et que j’arrête d’être au mauvais endroit, des infos, j’en aurais plus à t’donner j’te signale. Et tu t’feras pas défoncer si c’est pour la bonne cause que tu défends une criminelle… J’peux te donner du concret.

Je lui offrais un clin d’oeil puis…. Des fleurs apparaissaient avec la deuxième tournée. Sérieusement … ? Je laissais un léger rire passer à mon tour en les récupérant pour les poser sur la table à côté de moi. On était censé être en rendez-vous romantique, je n’allais pas non plus les refuser… Et puis peut-être que j’aimais bien les fleurs, aussi.

▬ Ça mettra d'la couleur au marché au moins…

L’avenir calme et ennuyeux qu’il me proposait quand ce serait fini ne m’aurait pas intéressé en temps normal… J’aimais l’adrénaline et la vie que je menais… Pourtant la petite bouille de mon fils restait dans mes pensées… Est-ce que j’arriverais à changer pour lui ? J’essayerais en tout cas… Pensive quelques instants, je finissais par reposer mon regard sur Ebenezer tandis qu’un nouveau sourire provocateur passait mes lèvres :

▬ J’ai toujours de l’énergie pour ça. C’est une d'mes qualités.

Je glissais ma main dans la poche intérieur de ma veste et sortais finalement un bout de papier froissé et abimé que je déposais sur la table à l’abri des regards derrière le bouquet de fleurs, avant d’y faire glisser doucement dans sa direction…

▬ A part ça ? Tout baigne… C’est calme. Pour l’instant…

Le parchemin était usé, brûlé à moitié…

Source et pacte. (Tyler) 8o8o

Je haussais alors les épaules sans perdre mon sourire :

▬ C’est une bonne garantie pour prouver ma bonne foi, il m'semble… Ca commence à circuler sur l'marché... Faut croire que les criminels savent mieux communiquer que l'ministère.

Et la petite pique était gratuite. Je le laissais lire ce qui restait encore lisible, buvant tranquillement mon deuxième verre.

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Tyler Argyros

Avec calme, je tendis la main pour prendre le parchemin qu’elle me tendait. L’observant d’un air amusé, pour essayer de ne pas passer pour un agent et son indic, je fis semblant d’être un peu ému par ce que je lisais. D’un voix calme, et assurément forte je déclarai :

« C’est la plus belle déclaration d’amour que j’ai lu depuis des années ! »

Je la roulais précieusement. Plusieurs regards se tournèrent vers nous, attendrit par la scène. J’adressais un sourire poli et forcé, acteur de mon propre spectacle merveilleux… Une fois les regards moins sur nous, je me penchais en lui prenant la main pour jouer le jeu et dire :

« Merci ma chérie. »

Tout le monde détourna le regard, car les gens voulaient nous laisser notre intimité. J’enlevais alors ma main, et je baissais la voix, comme deux amoureux qui se disaient des tendresses. Sauf qu’en réalité ce n’était absolument pas le cas. Calme, mais déterminé dans ma voix, je commençais à dire :

« C’est le genre de papelard qu’on trouve partout. Mais je dois t’avouer que c’est pas rien. Ca mérite effectivement une ouverture de protection à ton encontre. Mais je doute que t’en ai réellement besoin hm ? Tu fais juste ça pour m’ennuyer j’ai l’impression. »

Je pris mon verre et je le portais à mes lèvres tout en lui offrant un sourire insolent. Je soupirais, je n’aimais pas particulièrement ce boulot car il était compliqué. Mais… mentir, trahir, négocier, parler, j’adorai ça. C’était d’ailleurs les seuls moments que j’appréciais dans ce taff qui était à majorité administratif. Ca, plus les éléments financiers louches que j’avais repéré, ça pouvait constituer une bonne base. Mais… espérons que je n’avais pas flairer le truc trop tard. Et surtout, qu’on m’écoute au Ministère.

« Et tu en sais pas plus ? Sur les personnes qui ont écrit ça ? Ca ressemble à de la propagande. Et qui dit propagande dit forcément réuni public non ? Faudrait faire un effort supplémentaire, et promis, je demande à ce qu’on t’envoie un garde du corps pour t’exfiltrer si jamais ça sent pas bon. »

Je me demandais si envoyer l’agent @Noma Karma n’était pas la meilleure des solutions. Réfléchissant à l’ensemble des options qui s’offraient à elle, et également à moi, je continuais de parler tout bas pour dire d’un air plus calme mais déterminé.

« Plus sérieusement, contrairement aux autres, je prends soin de mes sources même si ça se voit pas. T’es sur que personne ne te soupçonne de filer des informations au Ministère ? Si t’as besoin tant que ça d’une protection ? Je veux dire… Si tu te fais prendre, tu sais ce qui t’arriveras. »

Moi, je ne risquais rien derrière mon bureau, enfin, le risque était assez faible. Mais elle… c’était une autre histoire. Emprunt d’un élan de compassion, je marmonnais :

« Je ne voudrais pas que ma future fiancée rate le mariage si tu vois ce que j’veux dire. »

Je pointais toujours notre environnement, qui nous regardaient avec bienveillance comme deux tourtereaux. J’espérais seulement que @Nott Tyrfing n’avait pas d’agents infiltré ici, ou pire, qu’elle n’était pas là sous couverture…

11 Décembre 2023 @Ebenezer Grimm

Source et pacte.

Ce couillon avait vraiment choisi le pire scénario pour notre rencontre. Un rendez-vous amoureux… Et j’étais obligé de prendre sur moi pour ne pas me moquer de lui. Ce n’était pas l’envie qui manquait pourtant et mon large sourire le montrait. Heureusement pour les curieux, je lui souriais juste, contente de ma lettre d’amour apparemment… Comme-ci j’étais du genre à écrire ce genre de conneries sérieusement. Braquant mon regard dans le sien, je répondais à son petit numéro en soufflant suffisamment fort :

▬ Tu dis ça à cause d’la partie érotique c’est ça ? J’savais que ça t’plairais.

Ça avait l’air suffisant pour que les curieux détournent le regard, accompagné par quelques raclements de gorge gênés. En principe, on devrait avoir la paix maintenant. Il baissait la voix pour poursuivre plus sérieusement, faisant sûrement penser à ces gens que notre discussion se faisait plus osée entre nous.

Un sourire amusé passait de nouveau sur mon visage quand il pensait que je demandais une protection juste pour l’ennuyer, peut-être qu’il y avait du vrai dans ses paroles. Avec provocation, je lui murmurais doucement :

▬ T’as pas tout à fait tord, si j’peux t’ennuyer c’est un sacré bonus que j’refuse pas.

Il voulait en savoir plus sur cette propagande qui circulait, ou sur des réunions qu’il pourrait y avoir… Puis il me promettait de me coller au basque un idiot du ministère ( @Noma Karma ) pour ma sécurité si j’avais besoin. Je n’avais pas la moindre envie de me retrouver avec un pseudo garde du corps qui allait sûrement me griller en un rien de temps. Et pour qu’il se rend compte que je n’étais pas totalement honnête et qu’il ne parlait pas à la jeune Kayli ? J’avais bien trop à cacher moi-même pour vouloir de cette soit disant protection. Je ne pouvais retenir un rire cette fois en le regardant. Je reprenais ensuite avec toujours une pointe de provocation dans ma voix en lui murmurant :

▬ J’sais me débrouiller et j’sais ce que j’risque, j’veux pas de ton garde du corps. Tu peux le laisser derrière son bureau à trier ses papiers. J’veux juste éviter de finir écraser d’un coup par l’un d’tes gars sorti de nul part alors que j’me promène juste pour profiter de l’air nocturne de l’allée des embrumes…

Je souriais en coin, puis buvais une gorgée de mon verre avant de rajouter plus sérieusement cette fois :

▬ C’pas moi que j’veux que tu protèges. S’il m’arrive quelque chose, une adresse te parviendras avec des instructions pour ne pas te faire piéger par les sécurités. C’est cette personne là que t’auras intérêt à protéger et lui offrir la belle vie que tu me promets.

Je prenais une nouvelle gorgée, me retenant de ne pas demander avec ma courtoisie légendaire aux autres s’ils ne pouvaient pas se mêler de leurs affaires plutôt que de nous observer ainsi. Mais pour l’instant je me contrôlais et restais souriante, récupérant l’une des fleurs pour m’amuser à la faire tournoyer délicatement entre mes doigts comme-ci j’étais charmée.

▬ C’est un appel à se révolter, y a forcément des réunions oui. Faut suivre le corbeau pour ça… C’est ce qui s’dit… J’peux essayer d’en savoir plus, mais me faudrait aussi une p’tite aide financière, ça aide à entretenir la motivation. Après s’tu trouves que j’demande trop alors que c’est ma vie que j’risque, j’retourne à mes affaires, et j’te laisse te débrouiller.

Je souriais en coin, puis soufflais un peu plus fort :

▬ Comme tu veux mon coeur. Je te laisse choisir ce qui te plairait le plus.

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Tyler Argyros

Ca sentait l’affaire de famille à plein nez. Je restais un long moment à l’observer avec ma bière. Qui est ce qu’elle pouvait bien protéger ? Un parent, un ami ? Je n’avais pas la réponse à cette question, mais pour qu’elle en fasse appel aux services du Ministère, c’était vraiment une personne proche d’elle. J’observais toujours Tyler dans les yeux, sans un mot et je déclarais d’un ton calme et assuré.

« Ca marche. » dis-je simplement.

Parce que malheureusement, dans ce boulot, les gens les plus désespéré et ceux qui avaient le plus à perdre étaient toujours les meilleures sources. Je lui filais discrètement un petit document ministériel que je glissais vers elle avec lenteur, avant de le retirer au dernier moment.

« Par contre, il me faudra l’identité de la personne à protéger. Des instructions, ça ne suffira pas t’en es consciente ? Si c’est le chef de la Meute que tu veux que je protège, ou si ça pue le piège, tu comprends que ca sera complexe. Et puis, je suis sous serment de langue de plomb. Donc je peux pas dire grand-chose à grand monde. C’est assez sécurisé. »

Je lui donnais alors le document définitivement, qu’elle avait devoir remplir avec la civilité de la personne à protéger. Je la regardais avec un brin d’inquiétude. Dans quelle merdier elle avait bien pu se mettre, elle qui faisait toujours très attention. Après tout, je ne connaissais pas grand-chose d’elle, hormis le fait que c’était une bonne source, et qu’elle était plutôt jolie.

« Ok. Ok. Pour la somme d’argent, il faut que je vois avec mes supérieurs, mais normalement il ne devrait pas y avoir de soucis vu la dangerosité de l’info. Et en plus, certains agents sont déjà sur place... »

Même si bien évidemment, la majorité ne répondait pas. Soit ils avaient été absorbé par ce foutu marché, chose généralement évidente, soit ils étaient morts. C’était les deux raisons pour laquelle je n’y allais plus moi même et que j’envoyais des gens à ma place. Je ne voulais ni crever jeune, ni me faire aspirer par la délinquance, bien que la deuxième option était peu probable, car même chez les hors la loi, j’étais beaucoup trop feignant pour servir à quoi que ce soit.

« C’est vraiment inquiétant. C’est une bonne info en vrai. Pour une fois ! Je suis pas déçue. J’ai des exs qui m’ont plus déçu que ça tu sais ? » dis-je un peu plus fort pour répondre à son « mon coeur ».

Car soudain, j’avais peur qu’on nous écoute. Au final, maintenant que j’essayais de renouer avec Nott, ma couverture de drague me faisait plus flipper que si des gars du Marché avaient débarqué ici pour tout saccager.

« Je pense que j’en ai assez pour aujourd’hui. Et en général, mes rendez-vous galant sont courts… Parce que j’ai jamais su m’y prendre avec les femmes. » dis-je comme une sinistre vérité.

Je levais alors la main pour avoir l’addition, voyant Teddy me lever des pouces en l’air et m’envoyer deux coupes de champagnes.

« Putain, il comprend tout à l’envers lui... »

11 Décembre 2023 @Ebenezer Grimm

Source et pacte.

Il était d’accord… Ou c’était du moins ce qu’il disait avant de faire glisser un papier vers moi qu’il retirait presque aussitôt en me disant qu’il avait besoin des détails de la personne à protéger. Il craignait que je demande la protection d’un criminel ou d'un chef de meute soit-disant. Puis il poussait à nouveau le papier dans ma direction… Un soupir passait alors sur mes lèvres. Lui et moi étions définitivement fait pour ne pas nous entendre sur ce point-là je crois. Je ne pouvais pas remplir son papier. Je n’allais pas m’auto-déclarer auprès du ministère comme étant de retour en Angleterre quand tout le monde me pensait sûrement encore en Amérique Latine en donnant l’identité de mon fils… Je regardais le papier comme s’il aurait pu être empoisonné et le repoussait finalement de son côté à nouveau. Je lui murmurais alors doucement :

▬ Mes instructions te suffiront… Je n’essaye pas d’te piéger, mais j’suis allergique à la paperasse. Si tu crois que j’essaye de t’arnaquer, on peut toujours faire un serment inviolable.

Et au moins je serais certaine qu’il n’aurait pas le choix que de lui offrir la belle vie… S’il ne voulait pas y perdre la sienne. Je rajoutais ensuite dans un murmure amusé :

▬ Mais j’te rassure, j’compte pas mourir. C’est juste au cas où…

Je lui offrais un sourire, qui s’élargissait un peu plus encore quand il acceptait pour l’argent. Après tout rien n’était vraiment gratuit, surtout si je devais prendre des risques pour lui. Et se renseigner sur des hybrides qui avaient pétés un câble et appelaient à la révolte, ce n’était pas forcément un bon plan quand on voulait éviter les risques. Heureusement pour lui que je n’avais pas froid aux yeux et aimait avoir ma dose d’adrénaline… Sinon je ne serais certainement pas en train de jouer avec le feu sous ma fausse identité en face d’un agent du ministère en étant recherché… Je terminais mon verre avant d’acquiescer :

▬ C’est parfait, quand j’y aurais, je pourrais me renseigner d’avantage.

Un moyen d’être certaine d’avoir mes gallions, et rapidement, je n’en doutais pas. Il poursuivait alors en faisant allusion à des exs qui l’avaient déçus et je ne pouvais me retenir de lever les yeux au ciel quelques instants :

▬ Si tu parles de tes exs à chaque fois, c’est plutôt elles qui ont du être déçues j’pense… Mais j’suis incomparable, j’sais bien !

Le rendez-vous touchait à sa fin, il levait la main pour l’addition qu’il allait payer en bon gentleman évidemment mais ce fut deux flûtes à champagnes qui arrivaient dans notre direction…. Est-ce que le barman m'avait vu lever les yeux au ciel et espérait rattraper à nouveau le coup à son ami alors qu'il n'y avait rien à rattraper ..? Le chieur. Heureusement que ce barman ne travaillait pas au marché aux trolls, ou il aurait fini comme le pauvre Arthur en se mêlant de ce qui ne le regardait pas. Je laissais pourtant un nouveau sourire passer en récupérant la flûte…

▬ J’croyais que tu disais toute à l’heure que tes charmes réussissaient ?

Je buvais une gorgée du champagne puis rajoutais le regard brillant de malice :

▬ La prochaine fois je choisirais le lieu…

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Tyler Argyros

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