long live the king

Moulte légendes existent sur les Faywild, le monde des fées, il s’agirait d’une forêt défiant la compréhension humaine, où la logique et la raison n’avait pas sa place mais qui serait une des sources possibles de magie dans le monde des mortels. Dans cette vallée, ces légendes ne semblent pas si lointaines. Centaur et gobelins vivent à proximité de trolls et fées. Vélane et être de l’eau nagent dans les rivières sous le regard lointain d’Augrey qui vole librement dans leur habitat naturel.

Ce lieu de paix était pourtant troublé par un groupe, des hybrides aux yeux d’enchanteresse mais armée de la magie de leurs oppresseurs. Les valkyries ne dataient pas d’hier, trouvant leur racine dans les invasions scandinaves. Mais c’est bien la première fois que la décision est prise de les transformer en une véritable force armée plutôt que quelques gardiennes. La vallée des Milles Lacs n’avaient pas besoin de sécurité, mais les êtres magiques ont de plus en plus besoin d’une armée pour faire valoir leurs droits.

À Coil Sióg, Eynaelle n’était pas juste une jolie jeune fille souriante qui chantait un peu trop fort, c’était l’héritière de deux des plus anciennes familles d’hybrides irlandaises, la fille unique de la prochaine matriarche. La perfection était le minimum qu’on attendait d’elle. Pour elle, devenir une valkyrie était une évidence, sa famille avait commencé à la préparer avant d’être en âge d’utiliser la magie, ses charmes étaient plus puissants que les autres hybrides de son âge. Pourtant, elle devait prouver que ce n’était pas juste du favoritisme, et pour cela, elle devait simplement être la meilleure.

Parmi ceux qui venaient former les futurs vélane, le professeur Saul était à la fois le plus mystérieux et le plus talentueux. Eyna ne trouvait pas qu’il était particulièrement à l’aise avec l’enseignement, mais elle ne pouvait douter du fait qu’il était doué comme sorcier. Son cours d’aujourd’hui était particulièrement rude et physique, mais Eyna garde un grand sourire sur les lèvres et prend les attaques encore et encore sans jamais se décourager, ce n’était pas bien différent de ce que sa grand mère préconisait comme apprentissage et elle s’y retrouvait beaucoup mieux avec des méthodes rudes qui ne les infantiliser pas. Eyna est jeune, mais elle n’a aucune intention de rester derrière pendant que les siens sont en danger.

Quand le professeur vient lui parler, Eyna hoche la tête et se met en garde à vous, droite comme un I s’attendant à recevoir une critique plus dirigée ou des ordres supplémentaires. Toutefois, le nom de sa cousine était bien la dernière chose qu’elle s’attendait à entendre. Elle bafouille sans réfléchir

“Vous connaissez Sio ?”

Eyna sait très bien que sa cousine a déjà rencontré quelques hybrides avant de la trouver. Mais ça n’avait rien d'anodin, Luke Korrigan avaient fait bien attention à garder ses enfants loin de cette vie. Et apprendre que Sio étaient en contact avec une figure aussi mystérieuse que le nouvel entraîneur des valkyries avait de quoi intriguer. Pourtant, malgré sa surprise sa réponse était évidente, elle n’était pas à Poudlard où mentir était nécessaire. Elle était chez elle. Ici, seule la vérité est acceptable.

“Depuis le départ je n’avais aucune intention de mettre Sio en danger.” Commence-t-elle simplement. “Toutefois, Sio n’est pas une enfant. C’est une hybride très puissante donc elle a le droit de faire ses propres choix. J’ai essayé de la convaincre de couper les ponts avec les miens pour garder une bonne relation avec son père, mais elle a refusé.”

La conversation ne s'était vraiment pas passée comme elle le pensait, mais depuis elle est bien obligée de reconnaître qu’il y a un poids en moins sur ses épaules.

“Si vous voulez la convaincre de rester avec son père, vous avez tout mon soutien. Toutefois, j’ai juré de ne jamais lui cacher d’informations, donc si elle vient me voir, je serais obligé de tout lui dire. y compris cette conversation.”

Eyna restait polie, souriante et charmante. Mais elle n’avait pas la moindre intention de revenir sur sa promesse, où même de jouer avec les détails de la promesse. Eynaelle est une demi-velane, ses pouvoirs trouvent leur source dans la magie des fées, les promesses ont sur elle un pouvoir que les sorciers ne peuvent pas comprendre. Elle incline la tête sur le côté avant de conclure simplement en disant

“Je ne sais pas ce que Sio représente pour vous, mais pour moi, c'est ma précieuse cousine. Si elle choisit de venir vers sa famille maternelle, elle sera traitée comme une des nôtres.”

Et quoi qu’on puisse en penser, même si Eyna est obligée de partager dans les affaires plus louches des Sandersons, elle n’a jamais été maltraitée par les siens. Quand il a fallu faire des sacrifices pour la famille, elle était la première volontaire.

Eyna recule d’un pas face à la réaction de son professeur, elle ne s’attendait pas à autant de…Passion. Il semblait presque obsédé par sa cousine, comme si c’était la seule chose qui était importante à ses yeux. Elle croirait presque y voir certains des effets des pouvoirs de sa maman. Sauf que ça ne pouvait pas être le cas, Sio n’était pas puissante à ce point-là et c’était beaucoup plus difficile de charmer un demi-velane.

Pendant un instant, elle se sentait terrifiée, mais ensuite elle se rappelle où elle. Ce refuge, c’est chez elle, c’est un village où elle a grandi. C’est le royaume dont elle va devenir la princesse. Si Saul croit pouvoir lui faire du mal ici il se trompe lourdement. Eyna lève la tête pour regarder Saul droit dans les yeux et s’avance d’un pas pour lui faire face directement. Elle n’est pas du genre à se mettre en colère, mais ici, elle n’est pas une petite Poufsouffle souriante, elle est la représentante directe d’Aethelia G. Sanderson. Elle ajoute sèchement :

“Qu’est-ce qui vous donne le droit de priver de Sio de sa liberté ? De son indépendance ? Si vous croyez que c’est en prenant des décisions en son nom que vous allez la protéger, alors vous devriez peut-être prendre le temps de faire sa connaissance.”

C’était si évident aux yeux d’Eyna qu’elle avait du mal à croire que son oncle, et maintenant Saul, avaient l’air d’avoir du mal à le comprendre. C’était la première chose qu’elle avait remarqué chez sa cousine, la chose qui sautait le plus aux yeux chez elle.

Eyna a toujours eu peur pour la survie des siens, mais elle avait toujours fait de son mieux pour faire taire cette petite voix à l’arrière de sa tête. Entendre l’écho de ses pensées les plus secrète prononcé par l’un des hybrides les plus puissants dans leur camp lui glacé le sang. Elle se mord la lèvre et ferme sa gueule pendant un court instant. Juste assez pour reprendre son calme et faire semblant d’être indifférente.

“J’aime Sio, je veux ce qui a de bien de pour elle et croyez moi je connais les risques. Mais est-ce que vous vous êtes déjà arrêté pendant un instant pour imaginer ce qu’elle ressent ? Ce qu’elle penserait si elle vous entendait dire qu’elle n’a rien à faire parmi nous ?”

Elle tourne le dos au professeur, avance un petit peu, puis se retourne vers lui, se mets au garde vous et dit haut et fort :

“Si notre monde est menacé alors on se battra pour le défendre. Notre seule place est ici, nous sommes à court de refuge. Peut-être que je perdrais la vie dans cette histoire, mais j’accepte de prendre ce risque et je le fais en toute connaissance de cause. Par conséquent, je serais bien hypocrite de priver quelqu’un d’autre de ce même choix.”

Eyna foudroie du regard Saul, lui faisant bien comprendre que l’hypocrite dans l’histoire, c’était lui. C’était lui qui c’était engagé à entrainer des jeunes femmes pour le combat mais qui s’indigne qu’une jeune femme qu’il appréci plus que les autres puisse se retrouver dans la même situation.

Et sans plus attendre, Eyna se retroune à nouveau et s’éloigne en laissant Saul en plan. Elle n’avait même pas envie d’accorder plus d’attention à la colère de son professeur. Même si elle sait qu’au fond, c’est pour éviter d’être infecté à son tour. C’était plus une tentative de fuite qu’une démonstration de confiance. Mais pourtant, quand c’était une menteuse aussi douée qu’Eyna, c’était convaincant. Est-ce que c’était si difficile de croire qu’Eyna a une confiance complète envers sa mère et qu’elle est prête à donner sa vie et celle de sa cousine pour la cause ?