Again and again and again...(Jade)

17.12
Marchant dans les couloirs du château, une petite nostalgie envahissait mon coeur de revenir ici. Un peu pressé, je tenais devant moi un sac contenant divers objets, que je comptais donner au club de mécamagie. D’allure pressé, car ma fille était restée à la Forge avec ma mère, je comptais bien livrer le paquet, discuter un peu avec les gars et repartir fissa pour m’occuper d’elle. Rêveur donc, comme tout Poufsouffle que j’étais, j’entrais dans la salle des Club, espérant certainement y trouver des membres à cette heure-ci. Le visage concentré, mon regard balaya la salle, les yeux plissés. Puis, ils s’écarquillèrent de surprise. Une fille… Il y avait une fille dans la salle de mécamagie. D’abord la surprise, puis la frayeur. Etait-elle là de son plein gré ? Est-ce que les autres garçons la traitait bien ?  Parce que bizarrement, ce club avait longtemps regorgé d’homme, alors que je n’avais jamais compris pourquoi. La mécamagie n’était pas sensé avoir de genre mais… les statistiques n’étaient pas en leur faveur malheureusement. Du moins, le temps que j’y étais resté. M’avançant donc curieux, je regardais la jeune femme de manière un peu longue en déposant le sac sur une des tables.

« Bonjour euh… Sheraz n’est pas là ? »

C’était toujours une question très stupide. Bien sûr qu’il n’était pas là, sinon je n’aurai pas posé la question…

« Bon la question est bête… Mais je suis pas très intelligent. Dis moi, ils te forcent à venir ? Ou tu es volontaire ? D’habitude ca sent la sueur et le nerd ici... »

Je me mis à ricaner. Je la regardais, peut être que je pouvais paraître un peu relou. J’avançais vers elle et je tendais la main en souriant.

« Je plaisante, c’est juste que c’est rare les femmes dans la Mécamagie, enfin à Poudlard… C’est bien dommage d’ailleurs. On a jamais dit que la mécamagie devait avoir un sexe... »

Je me mis alors à rougir, comprenant le double sens de mes propos. Rouge comme une tomate, je passais ma main derrière ma nuque. Je percutais alors la table et je renversais tous les objets au sol, m’étalant de tout mon dos sur le parquet de la salle.

« Ah bah ça, ça a pas vraiment changé… Les parquets sont toujours penchés à Poudlard... »

« Je vais super… T’en fais pas j’ai l’habitude. »

Je me relevais rapidement, me massant un peu l’arrière train et regardant le bazar que j’avais fait. Finalement, je passais une main dans mes cheveux pour faire bonne figure, et dans un sort de rangement que je maitrisais à la perfection vu ma maladresse naturelle, je remis tout à sa place en un clin d’oeil. Un léger sourire sur mes lèvres, je levais la main comme le faisait les britanniques pour se dire bonjour.

« Enchanté Jade, moi c’est Michel-Ange. Michel-Ange Grimm. » précisais-je

Je regardais autour de moi, et mes se portèrent rapidement sur les objets présents qui ne manquaient pas d’inventivité. En revanche, il y avait des choses à revoir sur les choix des matériaux. Un peu dans la lune, je revins enfin vers Jade, mon regard se posant sur cette dernière et je répondis simplement :

« Ah, j’ai arrêté en cours d’année pour reprendre la Forge familiale, tu sais, celle sur le Chemin de Traverse. »

C’était peut être une Née-Moldue, aussi, il me semblait bon de préciser l’endroit malgré le fait que je lui avais donné mon nom de famille. Tous les né-moldus ne connaissaient pas les Grimm, mais on ne pouvait pas râter la boutique situé en face de Gringotts. Mes yeux se posèrent sur l’oiseau mécanique.

« Et tu te débrouilles pas mal. Tu devrais choisir des alliages plus léger, pour facilité la durée de l’enchantement si tu veux le faire voler. La masse de l’objet est reliée à l’énergie magique employée. Ca tombe bien, c’est ce que j’ai amené. »

Je sortis enfin de mon sac, plusieurs matériaux magiques, rares et surtout très chers. Je les posais dans un coin de la salle, pour signifier que c’était un cadeau. Faisant apparaître une plume, je notais un mot pour mon ami Sheraz Mahal afin qu’il ne soit pas surpris de voir des métaux précieux en bonne quantité.

« Je les ai enchanté pour que seul Sheraz puisse les toucher pour le moment. Il vous les distribuera quand il trouvera le temps, l’enchantement est pas bien complexe mais bon, on sait jamais. Le matériel collectif disparaît vite. »

Je lui rendis son petit oiseau mécanique ensuite, en me retournant vers elle et en rangeant ma plume. Avec précaution bien évidemment. Quand elle parla de me faire chavirer, mais joues devinrent rouges écarlates et je préférais ne rien dire. Encore une remarque dans le genre, et c’était certains que je saignerai du nez. Allez Michel-Ange, me disais-je intérieurement. N’y prête plus attention, t’es papa maintenant !

« Ahah, la blague est super drôle. » dis-je un peu nerveux.

Mes yeux se posèrent sur l’oiseau et je ne pus m’empêcher de dire :

« Quel projet commun ? Je ne fais malheureusement plus parti de l’école, et j’ai plus trop le temps, je viens d’être papa. Donc entre la petite et le boulot… Mais tu m’intéresses, dans quoi se lance le club de mécamagie ? »

Je me mis à ricaner :

« A mon époque, il n’y avait que des projets loufoques, en groupe. Mais Sheraz a décidé d’imposer sa tyrannie sérieuse... »

Je relevais les yeux l’air rieur.

« Je déconne. C’est un ami proche, je peux me permettre, enfin je crois. »

Pensif, je finissais de décharger l’ensemble des matériaux pour les placer sur une petite table, rangés dans un ordre spécifique. Un petit sourire en coin, je relevais les yeux vers elle d’un air amusé.

« T’inquiète, ça ira. Je fais pas ça pour l’argent, et puis investir dans une Université c’est un peu investir dans le progrès et l’avenir non ? »

Je terminais de déposer les matériaux. Terminant par un cube noir qui devait faire la taille de mon poing et qui avait des traits rouge sans : de la dragonite. C’était une excellent conducteur magique, très recherché dans les ouvrages complexes de Mécamagie. Je le déposais avec soin et me retournait vers Jade pour poursuivre :

« Le Président du Club ? Humpf. Il est bête comme ses pieds et il ne doit sa place de président que par son père. Crétin, je peux pas l’encadrer. Tu ferais mieux d’éviter ce type si tu veux mon avis. »

Je l’a pointais du doigt, comme si ce que je disais était une vérité absolue. D’ailleurs j’agissais toujours comme ça. Un peu drôle et sûr de moi, même quand il fallait défendre l’indéfendable… Observant Jade, et son oiseau j’écoutais ce qu’elle avait à dire et je fronçais les sourcils d’un air entendu. C’était très complexe et surtout… Inutile, enfin à mon sens. Mais comme le projet venait d’elle et que je ne voulais pas la vexer, je me contentais de répondre :

« C’est très ambitieux. J’ai lu beaucoup de chose sur cet internet, et il semblerait que ce ne soit pas applicable à la magie. Enfin, stocker de la magie, la communiquer, la libéré, ca demande de grandes compétences. Et puis… Pourquoi copier un modèle qui ne marchera pas ? Enfin je veux dire, auquel le grand public n’adèrera pas. L’idée est bonne et ingénieuse, mais le soucis c’est que tu pourras jamais en faire ton gagne pain j’crois. »

Je lui souriais tristement. On ne pouvait malheureusement par revenir sur des siècles et des siècles de politique anti-moldu. Jamais une invention comme celle passerait, surtout que de ce que j’en savais, toutes les fonctionnalités de l’internet moldu était présente dans le monde magique grâce à la poudre de cheminette et d’autres fonctions magiques. Certes, l’idée de se parler en instantanée était séduisante mais… en même temps, est ce que ça ne nous emprisonnait pas éternellement aux autres ?

« Mais l’idée est bonne. Pas sûr que le Président soit fan… Ah ! Pas étonnant que Sheraz soit dans un projet comme celui là ! Mais franchement, je serai vous, je changerai de projet… Personne ne voudra vous f… ! OH LE CON ! »

Je regardais soudainement les matériaux que j’avais amené, qui valait une fortune, et je me regardais moi en me tatant le torse en venant de comprendre peut être l’objectif de Sheraz ! Les partenaires… j’en faisais certainement parti !

« C’est pour ça qu’il m’a demandé si j’avais de la draconite… Je comprends mieux. Non, mais vous êtes des malades. S’il y a une surcharge arcanique, vous risquez de faire sauter la moitié des enchantements très anciens du Château qui ne sont pas fait pour supporter la haute intensité magique, vous y avez pensé à ça ? »

Je fronçais des sourcils les mains sur les hanches en écoutant ce qu’elle me disait sur ce soit disant président et Sheraz. S’il avait du être élu, il aurait été élu. Mais… si elle disait vrai, il n’y avait qu’à attendre la prochaine assemblée générale pour voter pour mon ami Poufsouffle. Réfléchissant en même temps qu’elle parlait, je me contentais de sourire en coin et de répondre :

« Ca m’étonne pas, Sheraz est très apprécié et il fait toujours plein de truc pour le club. C’est pas juste un porte-étendard. »

Je plissais des yeux, puis je fis une moue signifiant que je m’en fichais car je leur faisais confiance et qu’ils devaient savoir ce qu’ils faisaient. Haussant les épaules avec un léger sourire, je tendis les mains comme pour me défendre :

« Ah mais je vous fais confiance, de toute manière ça me concerne plus vraiment… Donc vous pouvez faire brûler le château ça m’est égale ahah. »

Bien sur ; je plaisantais. Je voulais tout sauf la destruction de Poudlard. Fronçant les sourcils, mon empathie naturelle m’alerta un peu sur justement le fait que je la semblais tendue et nerveuse sur le sujet. Peut être était-ce simplement un fait de mon imagination, mais je la sentais prête à rebondir nerveusement à chacune de mes paroles. Au nom du professeur Korrigan et des Carnock, je me mis à sourire légèrement :

« Oui, et il y a aussi maintenant le Professeur Zaman qui s’y connaît très bien dans le domaine. Il a une boutique sur le Chemin de Traverse et c’est un expert en la matière, je suis sûr que votre projet pour l’embaler. Lui, c’est un vrai expert je te le garantis. »

Je souriais calmement, puis finalement je l’observais en penchant un peu la tête d’un air curieux. Ca m’inquiétait quand même cette façon dont elle avait de rebondir sur chacun de mes propos de manière nerveuse. Peut être que je me faisais des films, c’était surement le cas, mais dans le doute, je n’hésitais pas à l’éclaircir et à le chasser en posant la question :

« Tu es sur que ça va ? J’ai l’impression que tu es un peu tendue ? C’est moi qui te met dans cet état ? Tu sais, je suis que de passage et je suis pas méchant. Enfin j’ai jamais fait de mal à personne. Sauf aux Serpentards… Mais il faut dire qu’ils sont un peu… à part. »

Je me mis à ricaner un peu jaune et je détournais le regard. Ca aussi, ça me manquait. Rentrer dans leur salle commune, lancer une trentaine de bombabouse et repartir comme j’étais venu… Quelle période formidable de ma vie !

Une sourire en coin, mes yeux se mirent à briller quand elle me parla des Serpentards. Voilà une mentalité que j’aimais. J’avais bien envie de taper dans sa main de toute mes forces mais on n’était pas encore assez proche pour qu’on en arrive là, mais une chose était certains, détestait les Serpentards assurait ses chances d’être ami avec moi à 85 %.

« Aha, très bonne mentalité. » dis-je simplement

Mes sourcils se froncèrent quand elle m’annonça la suite. Effectivement, c’était une charge mentale assez balaise pour quelqu’un qui semblait avoir toujours été née moldue. C’était même une vie assez complexe à vraie dire. Sans rien dire, je l’écoutais, comme à chaque fois. J’avais toujours été une bonne oreille.

« Ya de quoi être bizarre. Y’a de quoi péter les plombs aussi. Ecoute, je vais devoir rentré car ma fille m’attend et je suis pas sûr que ma mère sache encore changer une couche. Mais, tu devrais pas garder ce genre de chose pour toi. »

De la poche intérieure de ma veste, je lui donnais une petite carte avec l’adresse de la Forge. Elle était en similibronze, et ressemblait à un feuillet de métal. Je la déposais dans ses mains et je la regardais dans les yeux l’air un peu inquiet.

« Si t’as personne à qui te confier, ou même si tu veux te détendre l’esprit, passe à la forge. Il y a moyen qu’il y est des choses qui t’intéressent pour toi, le club. Et puis… Se faire de nouveaux amis, c’est cool aussi non ? »

Je souriais en coin. Elle n’avait pas tellement l’air heureuse. Enfin… C’était pas tellement le fait de manquer de bonheur. Elle avait plus l’air… perdu. Et seule, malheureusement. Or, j’avais toujours eu un adage. Quand je rencontrais quelqu’un, qui se confiait à ce point et qui semblait pouvoir devenir une amie… Je ne la laissais jamais tombé. Jamais. Et c’était bien parti pour, car je voyais que ça matchait plutôt pas mal entre nous. Un sourire toujours en coin, je me dirigeais vers la sortie, observant ma montre, signe que j’avais déjà du retard.

« Passe quand tu veux, je suis toujours là-bas. Et dis la même chose à Sheraz ! Depuis que je suis plus à Poudlard, il oublie qu’on est pote j’ai l’impression ! »

Je lui fis un clin d’oeil, et sans l’ombre d’un doute, je passais la porte en accélérant le pas. J’aurai bien écouté un peu plus son histoire. Et, si elle ne passait pas d’ici le mois, je me promis de revenir ici pour terminer cette discussion.