After Chaos (Apo)

ft. @Michel-Ange Grimm

Son rendez-vous avec le directeur de Poudlard, @Luke Korrigan , terminé, Apolline marchait tranquillement dans les couloirs de Poudlard. Couloirs qu’elle n’aurait plus l’occasion d’arpenter pendant 3 mois. Son retour dans l’université se ferait en Mars 2024. C’était à la fois si loin et si proche. Mais elle savait que pendant ces 3 mois, Apolline pourrait profiter pleinement de sa fille.

Marchant vers la sortie du Château, Apolline constata quelques regards intrigués. Elle entendit même quelques brides de conversation sur elle. Bien évidemment, cela l’affectait mais Apolline tentait de ne rien laisser transparaître. Pour quelqu’un d’aussi émotive qu’elle, c’était difficile. Mais c’était nécessaire. Elle devait garder la tête haute et ne pas se laisser marcher dessus. Elle était une Dunn, bordel !

Et alors qu’elle allait traverser la Grande Porte du Château, Apolline eut un mouvement de recul face à l’approche d’une lettre enchantée. La jeune maman en était clairement la destinataire puisque la lettre se déposa dans le creux de sa main. C’était la première fois qu’elle voyait un tel sortilège. A Poudlard, les notes magiques étaient communes mais là, il s’agissait d’une vraie lettre et non d’une beuglante. Interloquée, Apolline retourna l’enveloppe pour voir qui en était l’expéditeur.

Son cœur manqua un battement lorsqu’elle aperçut le cachet officiel du Ministère de la Magie. Sans plus attendre, Apolline ouvrit la lettre. Qu’est-ce que le ministère avait de si important à lui dire ? Pourquoi cela ne pouvait-il pas attendre une correspondance « normale » par hiboux ? Silencieuse mais très attentive, Apolline commença la lecture, restant en plein milieu de la Grande Porte.

A chaque mot lu, la respiration et les battements de cœur d’Apolline s’accéléraient. Elle sentit une bouffée de chaleur monter. Un flot d’émotion toutes les plus fortes les unes que les autres. La colère, la peur, l’incompréhension. Son enfant venait d’être retrouvé au Ministère dans un landau magique. Que diable était-il arrivé ? Comment avait-elle pu arriver là alors qu’elle était censée être avec son père ?

Finalement c’est la colère qui l’emporta sur toutes les émotions – une émotion qui caractérisait si bien Apolline – et finalement la jeune femme quitta Poudlard au pas de course. Lorsqu’elle le put, Apolline transplana dans l’Atrium.

« Le bureau des aurors. » demanda Apolline, d’un ton assez froid et très pressé.

« Et la politesse ? Pas un bonjour, pas un s’il vous plait, pas une phr… »

« BONJOUR. LE BUREAU DES AURORS, S’IL VOUS PLAIT. PUTAIN ! » hurla Apolline.

Le pauvre employé du ministère venait d’être un dommage collatéral du stress et de la colère d’Apolline face à toute cette situation.

« C’est par là, espèce de folle. »

Elle avait de la chance qu’Apolline soit pressée, sinon, elle aurait continué la joute verbale. A croire qu’elle ne savait pas qui elle avait en face. Pourtant, l’année précédente c’était son père qui dirigeait le Ministère de la Magie. Un regard noir en guise de merci et Apolline fonça dans la direction donnée. Elle n’avait jamais couru aussi vite.

Arrivée au bureau des aurors, Apolline ne prit même pas la peine de toquer à la porte du bureau. Elle l’ouvrit précipitamment. La seule chose qu’elle voulait c’était retrouver Rachel.

« RACHEL ! »

Comme si son radar maman s’était activé, son regard se posa automatiquement sur elle. La voyant dans les bras de son père, Apolline se stoppa dans l’encadrement de la porte.

« MICHEL-ANGE GRIMM ! C’EST QUOI CE BORDEL ? » pesta Apolline d’une voix puissante, en colère mais avec une pointe de soulagement de voir que Rachel allait bien.

Ce qu’elle ne pouvait pas réellement dire de son père qui était couvert de sui et de blessure. Puis rapidement son regard se porta sur l’Auror assis derrière un bureau qui notait des choses avec sa plume à papote.

« Que quelqu’un m’explique si vous voulez avoir une petite chance que je me calme. » ordonna Apolline d’un ton faussement calme, bouillant à l’intérieur.

Sans patienter plus longtemps, Apolline entra à son tour dans le bureau, claqua la porte derrière elle et prit Rachel dans les bras sans prévenir Michel-Ange. C’était la seule chose dont elle avait besoin, sentir l’odeur de sa fille, constater qu’elle allait parfaitement bien. Peut-être que l’avoir dans les bras lui permettrait de redescendre un peu.

ft. @Michel-Ange Grimm

Prête à crier encore plus sur le père de sa fille, Apolline n’en fit pourtant rien. L’air étonnement calme et tendu de Michel-Ange la stoppa. S’il était comme ça, c’est que quelqu’un de grave et d’inattendu s’était passé et qu’il ne semblait pas être le responsable. Alors Apolline ouvrit seulement la bouche mais aucun son ne sortit. Elle rapporta son attention sur l’auror qui invita Michel-Ange à enfin s’expliquer.

L’histoire qu’il raconta glaça Apolline, extérieurement. Elle était figée sur place, la bouche bée. Choquée par ce qu’elle entendait. Mais à l’intérieur, la colère grondait. La culpabilité aussi. Charles Graham. L’homme qui avait brisé à tout jamais la famille Dunn. Il continuait ses agissements comme si son but ultime était de faire enterrer tous les membres de sa famille. A ce moment-là, Apolline était autant en rage contre ce loup-garou contre elle-même. Elle culpabilisait de ne pas l’avoir tué quand elle en avait eu l’occasion. Si elle l’avait fait, elle aurait certes fini à Azkaban mais jamais plus il n'aurait pu s’en prendre à sa famille.

La suite de l’histoire ne fut pas très audible pour Apolline, beaucoup trop embrumé par la colère et la culpabilité. Elle avait le visage fermé. Peut-être Michel-Ange pensait-il que c’était à cause de lui ? Elle sentait les regards furtifs qu’il lui lançait. Mais elle n’y répondait pas. Elle observait l’Auror, un visage dur. Elle attendait des dispositions des Aurors, avec la ferme intention de régler elle-même l’histoire s’il le fallait.

« Merci. » répondit simplement Apolline à l’auror qui partait en enquête.

La jeune maman n’était pas plus inquiète que ses parents soient au courant de la situation. Cela ne ferait que renforcer leurs idées sur les Loups-garous. Et s’il fallait avoir peur d’une colère, c’était actuellement celle d’Apolline. S’en prendre à sa famille une fois était déjà trop, mais s’en prendre à la famille qu’elle était en train de se construire avait clairement fait déborder le vase déjà plein.

Désormais seuls, en famille, Apolline reporta son attention sur sa fille, la prunelle de ses yeux. Elle la câlina tendrement, appréciant chaque instant de cette étreinte. Puis elle se concentra sur Michel-Ange qui lui présentait des excuses. Désormais qu’elle connaissait toute l’histoire, celui qui devait s’excuser n’était pas lui.

« C’est moi qui devrais te présenter des excuses Mich. » avoua-t-elle, les sourcils froncés. « Pardonne-moi de ne pas avoir mis hors état de nuire ce…sac à puce. »

Evitons les gros mots devant sa fille.

« Mais cette erreur n’arriva pas une seconde fois. Si Azkaban est incapable de garder Graham, les enfers devraient pouvoir le faire. » annonça-t-elle, la rage au ventre, la mâchoire presque crispée.

S’il fallait venir à bout de tous les loups-garous pour atteindre Charles, alors Apolline n’hésiterait pas une seule seconde. Apolline se tourna vers Michel-Ange, encore assis. Elle s’approcha doucement de lui, lui proposant sa main pour l’aider à se relever.

« Si…si tu n’avais pas été là, si tu n’avais pas aussi bien géré que tu l’as fait…je…je préfère même pas imaginer ce qui se serait passé. »

Perdre la chair de sa chair lui était impensable. Apolline aida Michel-Ange à se relever puis se blottit dans ses bras, Rachel toujours dans les siens.

« Tout est de ma faute. »

La jeune maman se pinça les lèvres, tentant de ravaler l’humidité de ses larmes qui n’attendaient qu’à couler. Mais c’était trop dur. Elle n’arrivait pas à empêcher les larmes de perler sur ses joues. S’ils en étaient arrivés là, c’était à cause d’elle. Si Charles en avait autant après sa famille c’est parce qu’Apolline n’avait jamais abandonné son idée de vengeance de la mort de son frère. Et désormais, Apolline ne voyait qu’une seule façon pour que tout cela prenne définitivement fin. Une façon qui ne plairait sans doute pas à Michel-Ange.

ft. @Michel-Ange Grimm

Michel-Ange avait beau lui dire qu’elle n’y était pour rien dans tout ça, il était trop tard. C’était beaucoup trop ancrée en elle. Apolline se mordit la lèvre, se retenant de faire remarquer qu’il avait tort. Ce n’était pas du tout l’heure de se disputer.

« Il y avait qui ? Ta sœur, @Urielle Grimm , mais qui d’autres ? » s’interrogea Apolline.

Elle était persuadée qu’il avait fait beaucoup dans ce combat, qu’il était trop modeste. Néanmoins, Apolline savait qu’il n’avait pas été seul et qu’il fallait remercier ceux qui avaient sauvé la vie de son copain et de sa fille. C’était dans ce but qu’Apolline avait demandé des noms. Apolline baissa son regard sur Rachel, qui dormait paisiblement et qui ne semblait pas être traumatisée de ce qu’elle venait de vivre. Il fallait en finir, pour elle. Et si Apolline pensait que Michel-Ange l’en dissuaderait, elle fut agréablement surprise de comprendre le contraire.

« On s’en occupera. » répéta Apolline, insistant sur le « on »

Croisant le regard avec le père de sa fille, Apolline sentit plusieurs émotions la traverser. La colère, la rage mais également la peur, l’appréhension. Ils savaient tous les deux les énormes risques qu’ils prenaient, notamment celui de faire de Rachel une orpheline.

Le moment était grave, car cette décision était importante, rude. Et désormais Apolline était convaincue qu’il fallait qu’elle continue ses études, qu’elle apprenne de nouveaux sortilèges, qu’elle s’améliore en botanique et en potion. Car ce qu’ils s’apprêtaient à faire annonçait de grands dangers.

Mais la jeune femme ne put s’empêcher de sourire bêtement et amoureusement à son presque futur époux. C’était dingue la capacité qu’il avait à détendre l’atmosphère, à la faire rire. C’était aussi pour cela qu’elle était tombée amoureuse de lui.

« T’es con. » lança-t-elle avec humour, sans le penser évidemment. « Je pense qu’avec cette merveille qui est arrivée, il n’a plus réellement le choix. »

Un enfant hors mariage serait forcément mal vu dans les principes des sang-purs. Alors le mariage entre les deux amoureux aurait forcément lieu. Il fallait simplement une demande en bonne et due forme. Et très certainement un climat plus enclin à un mariage. En gros, ce n’était pas vraiment le moment.

« Et toi c’est fou comme tu peux être drôle et cinglé à la fois. » le taquina-t-elle en l’embrassant amoureusement avant de se décaler face à la souffrance de Michel-Ange. « Tu devrais consulter, aller à Sainte Mangouste. »

Le pauvre était blessé et il était préférable – même si les blessures étaient mineures – d’aller faire un check-up complet.

« Ce n’était évidemment pas une question. »

Il n’avait pas le choix. Il fallait aller à Sainte Mangouste. Même si, elle se doutait bien, qu’il n’avait pas vraiment envie.

« Il nous faut un Michel-Ange en pleine forme, à Rachel et à moi. Surtout à moi… »

Un sourire malicieux se dessina sur son visage, laissant planer quelques sous-entendus. Apolline savait qu’il parviendrait à les saisir. Ils se connaissaient depuis si longtemps.