Myrddin Emrys (Jade)

Assise dans ma classe, j’étais à mon bureau en train de décortiquer différents rapports du Ministère, que j’avais récupéré grâce à un ami. Beaucoup traitaient de chose complètement différentes, mais ils avaient la particularité d’avoir tous des évènements qui avaient eu lieu le soir de la disparition de ma petite sœur adoptive. Le plus dur, avait été de briser l’enchantement et d’en faire des copies, car je n’étais pas assez stupide pour voler des dossiers Ministériels. Au moment où l’on frappa à la porte, je fis un geste de la main et ces derniers disparurent, remplacés par des copies d’étudiants traitant de la Magie Antique à l’époque celtique.

« Entrez, Miss D’Aragon. » dis-je simplement

Je repris alors mon masque habituel. La seconde d’avant, si Jade était rentrée, elle aurait pu avoir de la compassion pour moi. Les traits tirés et fatigués par la tristesse et le désespoir, cette recherche me coûtait beaucoup. Mais, maintenant que j’avais en face de moi une étudiante, je devais avoir une certaine posture et une certaine image. La sévérité passa sur mon visage qui n’était pas fait pour comme disait si bien Aram Romanez.

« Ah, vous êtes à l’heure, c’est bien. C’est un bon début. Venez, et installez vous. »

Je pris une plume et je commençais à corriger mes copies. La salle était assez grande, donc le temps qu’elle arrive certainement de son pas trainant qui ne voulait rien apprendre, j’avais largement le temps d’entamer une correction.

« Vous marchez avec la vitesse d’un Troll, ce qui n’est pas étonnant vu vos derniers résultats. » dis-je avec une pointe de sarcasme dans la voix.

Mes yeux se levèrent vers elle et un léger sourire amusé passa sur mon visage. Je n’étais pas particulièrement faire souffrir les étudiants, mais je savais que certains avaient besoin d’être un peu secoué pour mieux avancé.

« Et c’est très prévenant de la part du Directeur Korrigan de permettre de nous retrouver le soir. Vous augmenterez vos notes pour espérer atteindre un Désolant, et je serai payer grassement en heure supplémentaire. Tout le monde y trouve son compte. »

Mes yeux se posèrent vers elle et je déclarais :

« Allez, ouvrez votre grimoire et ouvrez le à la page de la magie féodal. Nous allons travaillé sur Merlin l’Enchanteur ce soir. » dis-je simplement.

Toujours assise, je posais ma plume et je pris la partie supérieure de mon nez dans mes doigts d’un air un peu exaspéré. Non seulement elle ne semblait pas vouloir être ici, mais en plus sa réponse était digne d’un Cracmol ou d’un moldu. Aussi ; je répliquais immédiatement…

« Et il a un Hibou du nom d’Archimède… Moi aussi j’ai étudié les Walt Disney en Etude des Moldus... »

Je relevais le nez avec un léger sourire. Bien, j’étais quand même payé pour augmenter son niveau, et malgré tout cela je me mis à sourire.

« Mais il y a du vrai même dans ces légendes. Effectivement, il a été célèbre pour cette histoire d’épée. Mais certaines sources tendent à croire qu’elle a été mal interprété. Certaines théories nouvelles racontent qu’Excalibur n’a pas été sorti d’un rocher, mais fabriqué à partir d’un météorite venue d’ailleurs. D’où l’appellation… « sortir de la pierre » dans les écrits. C’est le plus dur pour un historien, l’interprétation Miss Daragon. »

Je décalais mes copies et je rangeais définitivement ma plume. L’observant en face de moi, je restais un long moment silencieuse. Comment redonner le goût pour une matière à une élève ? De toute évidence, il fallait que je me montre beaucoup plus douce que lors de mes cours magistraux. J’étais réputé pour être sévère et glaciale. Mais je n’étais pas là pour être aimé, mais pour qu’ils sortent d’ici avec des souvenirs et des connaissances. Mes yeux se plissèrent et je poursuivais :

« Vous ne savez donc pas grand-chose. On peut ouvrir un paquet de Chocogrenouille, jusqu’à espérer tomber sur sa carte... » dis-je d’un air malicieux.

D’un claquement de doigt, je fis apparaître un paquet devant elle. L’invitant à se servir. Avec de la chance, on allait tombé dessus mais je ne misais pas tout sur ça bien évidemment… Me saisissant d’une, je l’ouvrais pour tomber sur Ulric le Foldingue en roulant des yeux.

« Raté. » dis-je le regard rieur.

Je pointais ensuite son livre et je commençais alors mon petit cours, avec plus de douceur que d’habitude.

« Merlin est un sorcier légendaire dans notre monde, qui a étudié à la Maison Serpentard... » dis-je comme si ça me faisait du mal de dire ce genre de chose. « On lui prête de grande capacité d’enchanteur, peut être même le meilleur de toutes les époques confondues. On lui attribue également des dons de divinations très puissants. Il est l’antithèse d’une autre sorcière de l’époque, assez légendaire du nom de Morgan La Fay. Est-ce que cela vous parle ? »

On allait devoir reprendre par la base, à mon plus grand regret et pour ma plus grande impatience...

Je regardais l’étudiante et le désespoir commença à me gagner. Elle… ne savait donc quasiment rien de lui. Pourtant, j’avais commencé par la base. C’était l’un des rares sorciers à avoir passer le voile épais qui séparait le monde des sorciers du monde des moldus. Ils étaient tellement célèbres, tout comme Circé, que leurs faits et leur légende s’était construite dans les deux mondes… Je croisais alors les bras et je roulais des yeux. Cette histoire d’inceste. C’était vraiment un truc people monté par les moldus.

« C’est plus compliqué que cela mais oui, l’histoire véritable et les textes s’en rapproche effectivement. Après, c’était un manipulateur donc il y avait de grandes chances que les deux protagonistes n’aient pas été mis au courant par Merlin. Il ne pouvait s’en vouloir qu’à lui. »

Je fronçais les sourcils. Puis dans un soupire, je décroisais les bras. Qu’est ce qu’elle savait au juste et comment on en était arrivé là. Les yeux dans les yeux, je l’observais et sans détour je déclarais d’une voix calme mais affirmée :

« Il va falloir me dire ce qu’est le problème avec l’Histoire de la Magie, et on se basera là dessus pour savoir pourquoi vous n’aimez pas cette matière. Parce qu’un manque de connaissance, aussi profond, ne peut être allié que par une mauvaise volonté de votre part. Votre ancien professeur vous a fait souffrir ? Ou vous trouvez cela ennuyeux ? »

La façon de percevoir une matière dépendait souvent de la façon dont l’enseignant la dépeignait. J’essayais depuis quelques temps de rendre les miens plus vivants, plus attractifs. Car je savais qu’un attrait pour la matière et pour moi même était un premier pas vers la progression de mes élèves.

« Car ces cours de rattrapages ne pourront pas fonctionner si vous les voyez comme des heures supplémentaires plutôt qu’une manière de surmonter ce problème. »

Je la regardais, sans émotions apparente l’étudiante en face de moi. Le regard simplement un peu revêche, mais aussi inquiet de savoir comment elle avait pu en arriver à un niveau aussi bas malgré les années d’études.

« Donc, je repose ma question, en plus simplifié : qu’est ce qui cloche, Jade ? »

Je me déridais quand elle m’expliqua pourquoi elle ne voulait pas ouvrir son fichu livre. Enfin, il y avait une différence entre ouvrir le livre et… s’y intéressé. N’importe qui aurait pu me répondre en suivant des anecdotes que les sorciers connaissent. Avec mesure, finalement, je lui adressais un des premiers vrais sourires depuis qu’elle était arrivée.

« Qui l’on est et d’où l’on vient, c’est quelque chose d’essentiel Miss d’Aragon. »

Je la fixais dans les yeux, gardant toujours ce sourire bienveillant. Finalement, c’était une Gryffondor et elle avait parlé avec le coeur, il n’y avait donc rien d’étonnant à ce que ce soit ma maison préférée, que je n’arrêtais pas d’avantager secrètement et de manière discrète. Avec calme, je décroisais les bras et d’un geste gracieux je désignais la classe, et Poudlard dans son ensemble.

« L’Histoire de la Magie ne se limite pas au passé. C’est une erreur que beaucoup d’étudiant commettent. En réalité elle est également lié à la compréhension du présent et de sa magie. La majorité des sorciers l’oublient, mais pour devenir une grande sorcière, chose qui j’en suis certains sera votre cas, il faut savoir d’où vient chaque chose actuelle pour en avoir une compréhension totale. Comment on en est arrivé là, pourquoi, depuis quand, et que nous réserve l’avenir en fonction du passé. »

Je la fixais dans les yeux. Avec calme et bienveillance. Finalement, je me levais et je fis le tour de mon bureau pour aller dans une petite bibliothèque pour lui chercher différents livres traitants sur le sujet. Voyant l’Histoire de la Magie comme une compréhension du monde actuel.

« Et ne pas faire les même erreurs. Même les sorciers issues des vieilles familles et des hautes sphères doivent en avoir conscience. Si je vous ai parlé de Merlin, ce n’était pas pour rien. Il est à la base de la société magique britannique tel qu’on la connaît aujourd’hui. De la fabrication de la baguette à l’instruction de Poudlard telle qu’elle est aujourd’hui. Sa présence et sa trace est partout, et elle nous permet de comprendre notre entité magique actuelle. C’est pour ça que ça bloque chez vous. Vous ne mettez pas de sens à ce que vous apprenez. Mais vous verrez, un jour vous comprendrez et vous aurez un regard nouveau sur le monde grâce à cette matière. »

Je glissais les livres devant elle.

« Vous allez tous les lire pour le mois prochain. » dis-je avec un léger sourire.

Je soupirais quand elle fit sa remarque sur les Serpentards. Me levant pour lui indiquer que la première entrevue était terminée et qu’on en avait déjà fait assez, je déclarais d’un ton mi-exaspérée, mi amusée :

« D’où l’intérêt de tout lire. Et de recommencer par la base…Mais ceci dit, c’est pas si idiot comme théorie. » dis-je avec un petit clin d’oeil.

Tapotant la pile de livre, elle s’envola et se mit à danser autour de Jade, comme une escorte alors que je la raccompagnais vers la sortie de ma classe. Un léger sourire en coin, je me retournais pour dire simplement avec une voix douce et amusée.

« Faites le, ou ne le faites pas. Mais l’essaie n’est pas vraiment une idée sur laquelle on peut se fier, Miss d’Aragon. Car elle sous-entend la possibilité évidente d’un échec. Et ça ne sera pas le cas. »

J’ouvris alors la porte, et je tendais la main pour lui dire que c’était fini comme première séance. Je ne pouvais pas monter de cours à partir de presque rien, et ca serait un premier défi pour elle, afin de savoir sa volonté à s’améliorer. En fonction de ce premier résultat, j’aviserai.

« Et n’oubliez pas, grâce au passé, on construit l’avenir. »